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Le jeudi 12 mai aura lieu la bénédiction de la première pierre de la première église orthodoxe et du centre culturel russe à Reykjavik. La cérémonie sera présidée par Mgr Mark de Yegoryevsk en présence du vice-président de la Douma Mme Lioubov Sliska.
Communiqué de l'Eglise orthodoxe d'Islande ICI
Note: c'est le 6 juillet 2007que le maire de Reykjavik, rencontrant à Moscou Mgr Cyrille de Smolensk, maintenant patriarche, l'a informé de la mise à disposition d’un terrain pour la construction d’une église orthodoxe.
La paroisse orthodoxe existe depuis 2002 et regroupe des orthodoxes qui viennent de différents pays d’Europe de l’est.
Communiqué de l'Eglise orthodoxe d'Islande ICI
Note: c'est le 6 juillet 2007que le maire de Reykjavik, rencontrant à Moscou Mgr Cyrille de Smolensk, maintenant patriarche, l'a informé de la mise à disposition d’un terrain pour la construction d’une église orthodoxe.
La paroisse orthodoxe existe depuis 2002 et regroupe des orthodoxes qui viennent de différents pays d’Europe de l’est.
Rédigé par Vladimir Golovanow le 10 Mai 2011 à 14:27
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Musée du Louvre, Hall Napoléon, du 21 mars au 18 juillet 2011
L’exposition placera en vedette l’un des chefs-d’œuvre du Louvre, "Les Pèlerins d’Emmaüs", autour duquel gravitent différentes représentations du Christ, de la main de Rembrandt et de ses élèves.
Mais à qui donc pouvait vraiment ressembler le Christ ? Cette question, qui semble avoir reçu jusque-là une réponse unique, Rembrandt la pose de nouveau en plein Siècle d’Or.
Ce faisant, il ouvre la voie à de nouvelles recherches picturales et réinvente la grande peinture. Il cherche à représenter l’émotion éprouvée et suscitée par le Christ, faisant du corps de celui-ci le réceptacle des sentiments. Un sujet de choix pour un peintre soucieux de rendre compte des passions et de la vérité d’un destin individuel. Visage, corps, silhouette…, des lignes générales au détail de la peau : tout cela compose la « figure » du Christ vue par Rembrandt.
L’exposition placera en vedette l’un des chefs-d’œuvre du Louvre, "Les Pèlerins d’Emmaüs", autour duquel gravitent différentes représentations du Christ, de la main de Rembrandt et de ses élèves.
Mais à qui donc pouvait vraiment ressembler le Christ ? Cette question, qui semble avoir reçu jusque-là une réponse unique, Rembrandt la pose de nouveau en plein Siècle d’Or.
Ce faisant, il ouvre la voie à de nouvelles recherches picturales et réinvente la grande peinture. Il cherche à représenter l’émotion éprouvée et suscitée par le Christ, faisant du corps de celui-ci le réceptacle des sentiments. Un sujet de choix pour un peintre soucieux de rendre compte des passions et de la vérité d’un destin individuel. Visage, corps, silhouette…, des lignes générales au détail de la peau : tout cela compose la « figure » du Christ vue par Rembrandt.
L’exposition n’a donc pas pour but de montrer un florilège de représentations de « cette personne supérieure », pour reprendre une formule célèbre, peintes par Rembrandt ni d’offrir une somme sur le sujet. Tout au contraire, il s’agit – à partir d’un groupe d’oeuvres montrant toutes Jésus en buste – de mettre en scène une énigme que le « cas Rembrandt » soumet à l’histoire de l’art : l’éventualité paradoxale d’une représentation du Christ d’après nature, sur le vif – à Amsterdam au cœur du XVIIe siècle – et dans laquelle entrerait une forme de véracité historique. Pour ce faire, Rembrandt aurait fait poser un jeune homme de la communauté juive d’Amsterdam dans son atelier, et se serait par la suite inspiré de ces études, peintes ou dessinées par lui et ses élèves, dans sa peinture d’histoire....Suite LOUVRE
Voir l’article La Tribune de l'Art: Rembrandt et la figure du Christ
Voir l’article La Tribune de l'Art: Rembrandt et la figure du Christ
Les 7 et 8 mai, à Giza, en Égypte, des musulmans radicaux ont incendié deux églises coptes, causant la mort de 12 personnes, tandis que près de 200 ont été blessées. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou est intervenu sur ce sujet. Nous reproduisons ici le texte de sa déclaration.
L’Église orthodoxe russe a accueilli avec une profonde affliction la nouvelle de la mort de chrétiens d’Égypte et de l’incendie de leurs églises à la suite des importants désordes survenus à Giza les 7 et 8 mai 2011. Nous prions pour le repos des victimes de cette terrible tragédie et exprimons nos condoléances à leurs parents et à leurs proches...Suite Mospat
L’Église orthodoxe russe a accueilli avec une profonde affliction la nouvelle de la mort de chrétiens d’Égypte et de l’incendie de leurs églises à la suite des importants désordes survenus à Giza les 7 et 8 mai 2011. Nous prions pour le repos des victimes de cette terrible tragédie et exprimons nos condoléances à leurs parents et à leurs proches...Suite Mospat
Philippe Fiammetti, Nice-Matin
Entretien avec le prince Nicolas de Russie, doyen de la Maison impériale de Russie et de Pierre de Fermor, président de l’AACOR-SNN, association consacrée à l’Eglise orthodoxe de Nice
Quels sont vos liens avec les tsars de Russie, et votre position au sein de la Maison impériale russe ?
Nicolas de Russie : Je suis l’arrière-petit-fils du Tsar Nicolas Ier, et l’aîné des descendants mâles de la dynastie des Romanoff. Je ne suis pas pour autant prétendant au trône de Russie ! Je suis simplement le doyen de la Maison impériale de Russie, et à ce titre président de l’Union des Membres de la Maison des Romanoff. Lorsque je disparaitrai, mon frère Dimitri occupera cette position.
Pierre de Fermor : Et nous sommes cousins, descendants tous deux du comte Dimitri Cheremetieff (propriétaire à Moscou des palais d’Ostankino et de Kouskovo), le prince Nicolas par sa mère, et moi-même par mon père !
Entretien avec le prince Nicolas de Russie, doyen de la Maison impériale de Russie et de Pierre de Fermor, président de l’AACOR-SNN, association consacrée à l’Eglise orthodoxe de Nice
Quels sont vos liens avec les tsars de Russie, et votre position au sein de la Maison impériale russe ?
Nicolas de Russie : Je suis l’arrière-petit-fils du Tsar Nicolas Ier, et l’aîné des descendants mâles de la dynastie des Romanoff. Je ne suis pas pour autant prétendant au trône de Russie ! Je suis simplement le doyen de la Maison impériale de Russie, et à ce titre président de l’Union des Membres de la Maison des Romanoff. Lorsque je disparaitrai, mon frère Dimitri occupera cette position.
Pierre de Fermor : Et nous sommes cousins, descendants tous deux du comte Dimitri Cheremetieff (propriétaire à Moscou des palais d’Ostankino et de Kouskovo), le prince Nicolas par sa mère, et moi-même par mon père !
Le prince a par ailleurs accepté de devenir également le président d’honneur de l’Association des Amis de la cathédrale Orthodoxe Russe Saint-Nicolas de Nice, dont je suis le président exécutif.
Que pensez-vous de la décision de justice française, retournant l’église russe de Nice à la Fédération de Russie ?
Nicolas de Russie : C’est ce que j’ai toujours souhaité. Au moment même où l’Union Soviétique a cessé d’exister, la Russie est redevenue la Russie, l’époque de l’exil a pris fin. Les jeunes descendants de russes blancs émigrés ont alors commencé à retourner au pays. Pour moi, allant à ce moment là sur mes 80 ans (j’en ai maintenant 88), c’était trop tard.....SUITE La Russie d'aujourdhui
SITE des Amis de l'église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice
Que pensez-vous de la décision de justice française, retournant l’église russe de Nice à la Fédération de Russie ?
Nicolas de Russie : C’est ce que j’ai toujours souhaité. Au moment même où l’Union Soviétique a cessé d’exister, la Russie est redevenue la Russie, l’époque de l’exil a pris fin. Les jeunes descendants de russes blancs émigrés ont alors commencé à retourner au pays. Pour moi, allant à ce moment là sur mes 80 ans (j’en ai maintenant 88), c’était trop tard.....SUITE La Russie d'aujourdhui
SITE des Amis de l'église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice
V. Golovanow
Voici une conférence prononcée le 25 mai 1982 dans la période qui suit Pâques. Et ce n'est pas innocent car Pâques est évidement un moment particulièrement fort de notre vie liturgique que le père Alexandre relie essentiellement au Royaume qui doit encore venir et qui est déjà au milieu de nous: "Quel est le sens de la nuit pascale ? De Pâques ? Nous n’avons pas de conception historique de la fête : elle commémore des événements qui se sont déroulés dans le passé. Mais pour la théologie chrétienne des premiers temps, ce n’était d’aucune façon une simple commémoration ou un souvenir. Ce fut toujours l’entrée de l’Église dans une réalité permanente que le Christ a créé par sa Mort et sa Résurrection."
Mais en fait cette conférence, prononcée un an avant le départ brutal du père Alexandre, contient les principales approches théologiques de ce grand penseur du dernier siècle. (extrait de la conférence ci-dessous)
Voici une conférence prononcée le 25 mai 1982 dans la période qui suit Pâques. Et ce n'est pas innocent car Pâques est évidement un moment particulièrement fort de notre vie liturgique que le père Alexandre relie essentiellement au Royaume qui doit encore venir et qui est déjà au milieu de nous: "Quel est le sens de la nuit pascale ? De Pâques ? Nous n’avons pas de conception historique de la fête : elle commémore des événements qui se sont déroulés dans le passé. Mais pour la théologie chrétienne des premiers temps, ce n’était d’aucune façon une simple commémoration ou un souvenir. Ce fut toujours l’entrée de l’Église dans une réalité permanente que le Christ a créé par sa Mort et sa Résurrection."
Mais en fait cette conférence, prononcée un an avant le départ brutal du père Alexandre, contient les principales approches théologiques de ce grand penseur du dernier siècle. (extrait de la conférence ci-dessous)
Une ère postchrétienne ?
Lorsque je pense à la théologie contemporaine et que j’essaie d’en comprendre la diversité, celle de toutes les tendances, les idéologies, les accents des différentes confessions qui la caractérisent si profondément, je me rappelle une expression qui est devenue populaire depuis plusieurs années dans certains milieux, l’expression « l’ère postchrétienne ». Quel que soit le sens de cette expression, elle a un certain intérêt pour tous ceux qui cherchent un sens à la théologie contemporaine. L’idée commune de cette théologie (malgré toutes les différences confessionnelles et autres), hypothèse faite consciemment ou pas, est que la théologie est écrite, ou bien élaborée, ou bien cru dans une ère postchrétienne.
Ceci est pris pour acquis. Cela ne signifie pas que chaque théologien écrit explicitement au sujet de la période postchrétienne ; au contraire, il y a beaucoup « d’affaires courantes » en théologie. Mais lorsque vous cherchez un principe sous-jacent à la théologie contemporaine, il ressemble à ceci : nous vivons, nous prions et nous « théologisons » dans un monde où notre foi chrétienne vit un divorce ; il y a un profond divorce non seulement dans l’Église mais dans toute la vision du monde d’une part, et la culture et la société dans laquelle nous vivons d’autre part. Ceci est accepté comme une idée évidente par elle-même. Ce n’est pas le thème de la théologie contemporaine, mais une de ses sources. Il est important pour nous d’essayer de comprendre cette expérience de divorce.
La théologie a toujours visé le monde ; elle n’est pas destinée exclusivement à la consommation intérieure de l’Église. Il y a toujours eu un effort de la part des chrétiens d’expliquer l’Évangile en termes d’une culture donnée, d’un contexte particulier. C’est pourquoi la théologie a toujours essayé de parler un langage commun avec le monde dans lequel elle s’exprime. Les Pères de l’Église ont fait exactement cela (non que ceci épuise le sens de la période patristique) ; ils réconciliaient Jérusalem et Athènes, Athènes et Jérusalem, et ils ont créé un langage commun qui serait fidèle à l’Évangile tout en étant intelligible et acceptable cependant dans le monde. Mais que faut-il faire lorsque ce langage commun se décompose et qu’il n’y a plus de langage commun ? Car voilà notre situation aujourd’hui. Une période vient de se terminer, période caractérisée par l’existence de l’Église chrétienne, de la théologie chrétienne, en fait d’un monde chrétien.
Le « oui » radical : la théologie de la libération et la théologie thérapeutique
Face à ce divorce, à cette rupture d’un langage commun, deux attitudes fondamentales ont tendance à se développer en théologie.
Un type de théologie – et à l’intérieur de celle-ci il y a un très large pluralisme – continue encore à chercher un langage commun avec le monde, et elle fait ceci en adoptant ce que l’on peut décrire comme le discours propre au monde d’aujourd’hui, c’est-à-dire qu’elle emprunte un discours que j’associe au père Yves Congar, qui dit que c’est le monde qui détermine les préoccupations de l’Église. Je me souviens très bien, j’étais en train de flâner, il y a trois ans, dans une librairie théologique à Paris, où on trouve toute la théologie moderne en vingt minutes. J’y rencontrai le titre Une lecture marxiste de saint Luc ; quelques minutes après je trouvai Une lecture freudienne de saint Jean. Dans les titres de ces deux livres et d’autres semblables, nous trouvons une théologie à la recherche désespérée d’un langage commun avec le monde, une théologie qui trouve ce langage dans le discours du monde même.
Ce type de théologie comprend différents genres. Lorsqu’elle traite plus spécialement de la justice et de la politique, elle peut prendre la forme de théologie de la libération. Une autre tendance dans le même type de théologie est bien décrite dans le titre du livre Le triomphe de la thérapie. Nous développons une théologie thérapeutique, parce que notre monde est thérapeutique. Nous essayons toujours d’aider les gens. Je ne sais pas comment cela se passe à Londres, mais à New York vous ne pouvez pas lire des réclames pour du dentifrice sans garantie de bonheur. Nous avons la même exigence pour la religion : elle aussi « garantit le bonheur ». Amenez votre famille à l’église ou à la synagogue de votre choix. Cela aide.
Il y a donc deux tendances ici, la première qui concerne la société et l’autre l’individu. La première vient dans une certaine mesure de Hegel avec sa transformation de l’histoire en Histoire avec un « H » majuscule. La seconde adopte le point de vue de l’individu qui prédomine dans le monde aujourd’hui, qui le considère comme un patient dans un hôpital cosmique, constamment en traitement avec néanmoins une promesse de guérison totale et d’immortalité. Ici, comme dans le domaine de la politique, la théologie cherche à prendre une part de plus en plus active : nous voulons montrer que nous ne restons pas à la traîne, que nous rattrapons ce triomphe thérapeutique.
Suite ICI
........................................................
Première conférence en mémoire de Nicolas Zernov, Oxford, le 25 mai 1982.
Première publication en français.
Extrait de : Alexander Schmemann, Liturgy and Life,
Theological Reflections of Alexander Schmemann
St Vladimir’s Seminary Press, Crestwood NY, 1990.
Traduction : Valère De Pryck
Lorsque je pense à la théologie contemporaine et que j’essaie d’en comprendre la diversité, celle de toutes les tendances, les idéologies, les accents des différentes confessions qui la caractérisent si profondément, je me rappelle une expression qui est devenue populaire depuis plusieurs années dans certains milieux, l’expression « l’ère postchrétienne ». Quel que soit le sens de cette expression, elle a un certain intérêt pour tous ceux qui cherchent un sens à la théologie contemporaine. L’idée commune de cette théologie (malgré toutes les différences confessionnelles et autres), hypothèse faite consciemment ou pas, est que la théologie est écrite, ou bien élaborée, ou bien cru dans une ère postchrétienne.
Ceci est pris pour acquis. Cela ne signifie pas que chaque théologien écrit explicitement au sujet de la période postchrétienne ; au contraire, il y a beaucoup « d’affaires courantes » en théologie. Mais lorsque vous cherchez un principe sous-jacent à la théologie contemporaine, il ressemble à ceci : nous vivons, nous prions et nous « théologisons » dans un monde où notre foi chrétienne vit un divorce ; il y a un profond divorce non seulement dans l’Église mais dans toute la vision du monde d’une part, et la culture et la société dans laquelle nous vivons d’autre part. Ceci est accepté comme une idée évidente par elle-même. Ce n’est pas le thème de la théologie contemporaine, mais une de ses sources. Il est important pour nous d’essayer de comprendre cette expérience de divorce.
La théologie a toujours visé le monde ; elle n’est pas destinée exclusivement à la consommation intérieure de l’Église. Il y a toujours eu un effort de la part des chrétiens d’expliquer l’Évangile en termes d’une culture donnée, d’un contexte particulier. C’est pourquoi la théologie a toujours essayé de parler un langage commun avec le monde dans lequel elle s’exprime. Les Pères de l’Église ont fait exactement cela (non que ceci épuise le sens de la période patristique) ; ils réconciliaient Jérusalem et Athènes, Athènes et Jérusalem, et ils ont créé un langage commun qui serait fidèle à l’Évangile tout en étant intelligible et acceptable cependant dans le monde. Mais que faut-il faire lorsque ce langage commun se décompose et qu’il n’y a plus de langage commun ? Car voilà notre situation aujourd’hui. Une période vient de se terminer, période caractérisée par l’existence de l’Église chrétienne, de la théologie chrétienne, en fait d’un monde chrétien.
Le « oui » radical : la théologie de la libération et la théologie thérapeutique
Face à ce divorce, à cette rupture d’un langage commun, deux attitudes fondamentales ont tendance à se développer en théologie.
Un type de théologie – et à l’intérieur de celle-ci il y a un très large pluralisme – continue encore à chercher un langage commun avec le monde, et elle fait ceci en adoptant ce que l’on peut décrire comme le discours propre au monde d’aujourd’hui, c’est-à-dire qu’elle emprunte un discours que j’associe au père Yves Congar, qui dit que c’est le monde qui détermine les préoccupations de l’Église. Je me souviens très bien, j’étais en train de flâner, il y a trois ans, dans une librairie théologique à Paris, où on trouve toute la théologie moderne en vingt minutes. J’y rencontrai le titre Une lecture marxiste de saint Luc ; quelques minutes après je trouvai Une lecture freudienne de saint Jean. Dans les titres de ces deux livres et d’autres semblables, nous trouvons une théologie à la recherche désespérée d’un langage commun avec le monde, une théologie qui trouve ce langage dans le discours du monde même.
Ce type de théologie comprend différents genres. Lorsqu’elle traite plus spécialement de la justice et de la politique, elle peut prendre la forme de théologie de la libération. Une autre tendance dans le même type de théologie est bien décrite dans le titre du livre Le triomphe de la thérapie. Nous développons une théologie thérapeutique, parce que notre monde est thérapeutique. Nous essayons toujours d’aider les gens. Je ne sais pas comment cela se passe à Londres, mais à New York vous ne pouvez pas lire des réclames pour du dentifrice sans garantie de bonheur. Nous avons la même exigence pour la religion : elle aussi « garantit le bonheur ». Amenez votre famille à l’église ou à la synagogue de votre choix. Cela aide.
Il y a donc deux tendances ici, la première qui concerne la société et l’autre l’individu. La première vient dans une certaine mesure de Hegel avec sa transformation de l’histoire en Histoire avec un « H » majuscule. La seconde adopte le point de vue de l’individu qui prédomine dans le monde aujourd’hui, qui le considère comme un patient dans un hôpital cosmique, constamment en traitement avec néanmoins une promesse de guérison totale et d’immortalité. Ici, comme dans le domaine de la politique, la théologie cherche à prendre une part de plus en plus active : nous voulons montrer que nous ne restons pas à la traîne, que nous rattrapons ce triomphe thérapeutique.
Suite ICI
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Première conférence en mémoire de Nicolas Zernov, Oxford, le 25 mai 1982.
Première publication en français.
Extrait de : Alexander Schmemann, Liturgy and Life,
Theological Reflections of Alexander Schmemann
St Vladimir’s Seminary Press, Crestwood NY, 1990.
Traduction : Valère De Pryck
Le dimanche 8 mai 2011, troisième de Pâques et dédié aux femmes myrrophores, après avoir célébré la liturgie à la paroisse orthodoxe russe à Venise, dont c'était la fête patronale, l'évêque Nestor de Chersonèse a participé à l'assemblée de clôture de la visite du pape Benoît XVI, dans la basilique Saint-Marc de Venise....Suite ICI
Il y a quatre ans, j'ai eu le plaisir de le rencontrer et de prendre tout de suite plaisir à sa gentillesse et sa simplicité innocente. Les gens de Sofia le connaissent comme le staretz Dobri Dobrev du village de Baylovo.
C'est un staretz de 96 ans qui pouvait souvent être vu debout devant l'église de Saint-Alexandre Nevski ou de Méthode et Cyrille et de leurs cinq disciples avec sa tirelire en métal, mendiant de l'argent. Il donne l'argent collecté pour la rénovation des monastères et des églises ou aux pauvres.
Je l'ai rencontré à l'église Sainte Kyriaki, quand j'ai assisté à la Sainte Liturgie qui était dirigée par plusieurs évêques, en présence des reliques pleines de grâce du saint roi Etienne Miloutin. Simplement, il est entré par la porte de l'église, s'est tenu debout devant les reliques et comme un jeune garçon, a fait quelques prosternations. C'était une scène étonnante, surtout en raison du sentiment d'indignité, quand Dieu traverse notre chemin de vie avec un de Ses hommes justes.
C'est un staretz de 96 ans qui pouvait souvent être vu debout devant l'église de Saint-Alexandre Nevski ou de Méthode et Cyrille et de leurs cinq disciples avec sa tirelire en métal, mendiant de l'argent. Il donne l'argent collecté pour la rénovation des monastères et des églises ou aux pauvres.
Je l'ai rencontré à l'église Sainte Kyriaki, quand j'ai assisté à la Sainte Liturgie qui était dirigée par plusieurs évêques, en présence des reliques pleines de grâce du saint roi Etienne Miloutin. Simplement, il est entré par la porte de l'église, s'est tenu debout devant les reliques et comme un jeune garçon, a fait quelques prosternations. C'était une scène étonnante, surtout en raison du sentiment d'indignité, quand Dieu traverse notre chemin de vie avec un de Ses hommes justes.
De bons yeux, un sourire agréable, un humble regard... tout cela le rend lumineux aux yeux de ceux qui l'ont rencontré et qui, sans hésitation se hâtent d'obtenir une bénédiction de ce sage staretz.....
d'après SUITE orthodoxologie Version française Claude Lopez-Ginisty
Et YOU TUBE The Elder Dobri Dobrev of Baylovo
d'après SUITE orthodoxologie Version française Claude Lopez-Ginisty
Et YOU TUBE The Elder Dobri Dobrev of Baylovo
Le 3 mai 2011, mardi de la deuxième semaine de Pâques où l'Eglise orthodoxe commémore particulièrement les défunts, un office a été célébré au cimetière de Cannes par la communauté orthodoxe locale. L'archiprêtre Michel Boïkov, représentant du primat de l'Eglise russe hors frontières à Cannes, a consacré la chapelle-ossuaire de la Dormition de la Mère de Dieu, construite il y a quarante ans et restaurée récemment grâce à un don particulier.
Cette chapelle abrite des ossements de 345 chrétiens qui y ont été transférés après l'expiration du bail de leurs tombes. A la fin de la célébration, le père Maxime Massalitine, recteur de la paroisse orthodoxe de Cannes, a rappelé l'histoire de cette chapelle et présenté les travaux qui y ont été effectués.
DIAPORAMA
Photo et lien ICI
Cette chapelle abrite des ossements de 345 chrétiens qui y ont été transférés après l'expiration du bail de leurs tombes. A la fin de la célébration, le père Maxime Massalitine, recteur de la paroisse orthodoxe de Cannes, a rappelé l'histoire de cette chapelle et présenté les travaux qui y ont été effectués.
DIAPORAMA
Photo et lien ICI
V. Golovanow
Dans un précédent article j'avais essayé d'expliquer la position catholique actuelle: contrairement aux Orthodoxes, pour qui tout rapprochement passe par un accord sur les dogmes (lire ici), les Catholiques recherchent maintenant le rapprochement et acceptent même la communion avec les Orthodoxes, les différences dogmatiques devenant pour eux secondaires… J'avais aussi traité d'un double langage entre la hiérarchie catholique, très conciliante, et une base très prosélytes en ex-URSS (cf. commentaire 4).
Toutefois cette attitude agressive est clairement circonscrite à ces Catholiques particuliers (Gréco-catholiques dit Uniates) historiquement implantés en terres orthodoxes. La majorité des Catholiques que nous connaissons autour de nous est au contraire animée de sentiments amicaux: rappelons nous des institutions comme les pensionnats de St Georges et Sainte Olga à Paris; crées et dirigés par des ordres catholiques, ils ont accueilli un bon nombre d'enfants orthodoxes russes: je ne connais pas un seul cas de conversion au catholicisme…
Dans un précédent article j'avais essayé d'expliquer la position catholique actuelle: contrairement aux Orthodoxes, pour qui tout rapprochement passe par un accord sur les dogmes (lire ici), les Catholiques recherchent maintenant le rapprochement et acceptent même la communion avec les Orthodoxes, les différences dogmatiques devenant pour eux secondaires… J'avais aussi traité d'un double langage entre la hiérarchie catholique, très conciliante, et une base très prosélytes en ex-URSS (cf. commentaire 4).
Toutefois cette attitude agressive est clairement circonscrite à ces Catholiques particuliers (Gréco-catholiques dit Uniates) historiquement implantés en terres orthodoxes. La majorité des Catholiques que nous connaissons autour de nous est au contraire animée de sentiments amicaux: rappelons nous des institutions comme les pensionnats de St Georges et Sainte Olga à Paris; crées et dirigés par des ordres catholiques, ils ont accueilli un bon nombre d'enfants orthodoxes russes: je ne connais pas un seul cas de conversion au catholicisme…
Et voici le post du père Claude Ducarroz (Suisse), dont j'ai donné le titre à mon article: je pense qu'il illustre parfaitement l'attitude de la majorité des Catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie: ils ne voient plus que des "dissemblances liturgiques" et insistent sur "des richesses spirituelles et symboliques qui doivent se compléter au lieu de s’exclure"!
Citation:
Retour d’une visite fraternelle dans une chapelle orthodoxe. La liturgie fut belle, mais très longue. Et puis il y avait beaucoup d’autres différences : profusion de signes de croix, répétitions de gestes et de prières, abondance de chants etc. … Une toute autre culture religieuse. Je retiens surtout la ferveur, la patience, le respect de ces croyants.
Et je me suis souvenu de Jean-Paul II qui évoqua souvent les deux poumons de l’Eglise en souhaitant leur pleine respiration symétrique, mais originale.
Entre l’Orient et l’Occident, ce sont d’abord les dissemblances liturgiques qui frappent. Voilà qui explique, en partie, pourquoi nous nous sentons encore étrangers les uns aux autres, par l’étrangeté de nos manières de célébrer. Nous devrions nous fréquenter davantage pour mieux nous connaître, nous respecter dans nos variétés et nous apprécier dans des richesses spirituelles et symboliques qui doivent se compléter au lieu de s’exclure.
Finalement, pour ces deux poumons qui peinent encore à respirer en harmonie, n’y a-t-il pas un seul cœur ? N’est-ce pas un Christ commun qui inspire nos confessions de foi, qui bat au secret de nos eucharisties, qui anime nos communautés quand elles vivent de l’amour et s’ouvrent sur les autres ?
Les Eglises d’Orient et d’Occident ! Pourquoi encore si loin alors que nous sommes si proches ? Laisser l’Esprit gonfler différemment les deux poumons du christianisme et surtout nous mettre ensemble au diapason du même cœur, au rythme du même pouls : le Seigneur ressuscité qui a prié pour l’unité de tous ses frères.
Claude Ducarroz (Fribourg, Suisse)
Je suis prêtre catholique. Mes ministères et services: Prévôt du Chapitre cathédral Président du bureau du Conseil presbytéral diocésain Président du collège des consulteurs diocésains Doyen du décanat de Fribourg. Membre de l’équipe cantonale de « Formation et ressources en pastorale » Enseignant à l’Institut romand de formation aux ministères. Œcuménisme : membre du groupe des Dombes, de plusieurs commissions suisses et du bureau œcuménique pour Fribourg. Médias : Collaboration régulière à l’Echo magazine, à Choisir et au Message de St-Antoine. Animations de retraites, récollections et conférences. Président de la Fondation Jacques Loew. Délégué au Colloque européen des paroisses. Membre du groupe « Eglise » d’Amnesty international.
Source: ICI
Citation:
Retour d’une visite fraternelle dans une chapelle orthodoxe. La liturgie fut belle, mais très longue. Et puis il y avait beaucoup d’autres différences : profusion de signes de croix, répétitions de gestes et de prières, abondance de chants etc. … Une toute autre culture religieuse. Je retiens surtout la ferveur, la patience, le respect de ces croyants.
Et je me suis souvenu de Jean-Paul II qui évoqua souvent les deux poumons de l’Eglise en souhaitant leur pleine respiration symétrique, mais originale.
Entre l’Orient et l’Occident, ce sont d’abord les dissemblances liturgiques qui frappent. Voilà qui explique, en partie, pourquoi nous nous sentons encore étrangers les uns aux autres, par l’étrangeté de nos manières de célébrer. Nous devrions nous fréquenter davantage pour mieux nous connaître, nous respecter dans nos variétés et nous apprécier dans des richesses spirituelles et symboliques qui doivent se compléter au lieu de s’exclure.
Finalement, pour ces deux poumons qui peinent encore à respirer en harmonie, n’y a-t-il pas un seul cœur ? N’est-ce pas un Christ commun qui inspire nos confessions de foi, qui bat au secret de nos eucharisties, qui anime nos communautés quand elles vivent de l’amour et s’ouvrent sur les autres ?
Les Eglises d’Orient et d’Occident ! Pourquoi encore si loin alors que nous sommes si proches ? Laisser l’Esprit gonfler différemment les deux poumons du christianisme et surtout nous mettre ensemble au diapason du même cœur, au rythme du même pouls : le Seigneur ressuscité qui a prié pour l’unité de tous ses frères.
Claude Ducarroz (Fribourg, Suisse)
Je suis prêtre catholique. Mes ministères et services: Prévôt du Chapitre cathédral Président du bureau du Conseil presbytéral diocésain Président du collège des consulteurs diocésains Doyen du décanat de Fribourg. Membre de l’équipe cantonale de « Formation et ressources en pastorale » Enseignant à l’Institut romand de formation aux ministères. Œcuménisme : membre du groupe des Dombes, de plusieurs commissions suisses et du bureau œcuménique pour Fribourg. Médias : Collaboration régulière à l’Echo magazine, à Choisir et au Message de St-Antoine. Animations de retraites, récollections et conférences. Président de la Fondation Jacques Loew. Délégué au Colloque européen des paroisses. Membre du groupe « Eglise » d’Amnesty international.
Source: ICI
Le 4 mai 2011, a débuté à Rome la conférence internationale « Le don de la vieillesse : orthodoxes et catholiques sur la voie de la miséricode », organisée par la Communauté Saint-Égide.
L’Église orthodoxe russe y est représentée par le métropolite Philarète de Minsk, exarque patriarcal en Biélorussie, l’archevêque Antoine de Borispol, recteur de l’Académie et du séminaire de Kiev, l’archiprêtre Vladimir Kotsaba, secrétaire du Conseil pédagogique de l’Académie et du séminaire de Kiev.
Le forum est présidé par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
L’Église orthodoxe russe y est représentée par le métropolite Philarète de Minsk, exarque patriarcal en Biélorussie, l’archevêque Antoine de Borispol, recteur de l’Académie et du séminaire de Kiev, l’archiprêtre Vladimir Kotsaba, secrétaire du Conseil pédagogique de l’Académie et du séminaire de Kiev.
Le forum est présidé par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Suivant le site de l’Académie et du séminaire de Kiev, l’archevêque Antoine de Borispol a transmis....
. Suite Mospat
. Suite Mospat
Vladimir GOLOVANOW
Moscou a administrativement intégré la plupart des "banlieues construites aux époques Soviétiques" (ou après). C'est actuellement la ville la plus peuplée d'Europe. L'agglomération dépasse les 15 millions.
Cela dit, les chiffres concernant le nombre d'églises varient considérablement: dans son interview de cité dans l'article de "Il n’y a que 300 églises à Moscou !" Vladimir Legoyda parle de "moins de 300 églises sont actuellement d’un accès facile pour les habitants de la capitale" (pour 15 millions cela ferait 1/50.000 en moyenne), mais Interfax cite "782 églises et chapelles" (ditto)… plus de la moitié en seraient donc "peu accessibles"?
Moscou a administrativement intégré la plupart des "banlieues construites aux époques Soviétiques" (ou après). C'est actuellement la ville la plus peuplée d'Europe. L'agglomération dépasse les 15 millions.
Cela dit, les chiffres concernant le nombre d'églises varient considérablement: dans son interview de cité dans l'article de "Il n’y a que 300 églises à Moscou !" Vladimir Legoyda parle de "moins de 300 églises sont actuellement d’un accès facile pour les habitants de la capitale" (pour 15 millions cela ferait 1/50.000 en moyenne), mais Interfax cite "782 églises et chapelles" (ditto)… plus de la moitié en seraient donc "peu accessibles"?
Et dans son intervention le patriarche précise que "pour les grandes fêtes, en particulier Noël et la Téophanie, plus de 100.personnes peuvent passer dans une église en une journée"
Soulignons aussi que, dans un passage non repris par le résumé d'Interfax, Vladimir Legoyda ajoute qu'il y aura suffisamment de prêtres pour ces 200 nouvelles églises: "nous avons formé toute une nouvelle génération de prêtres dans les grandes églises de Moscou durant les 20 dernières années, qui servent actuellement sous la direction de leurs recteurs mais sont prêts à prendre en charge de nouvelles paroisses... De plus, des transformations importantes sont en cours dans le système de formation religieuses et elles permettrons, en particulier, de former de nouveaux pasteurs. Nous comprenons bien l'importance de ce problème: il est aujourd'hui essentiel que les nouveaux prêtres ne soient pas simplement des exécutants d'offices à la demande, mais des serviteurs de l'autel plein d'abnégation, capables de motiver les autres, de devenir le soutien spirituel des paroissiens, c'est à dire de véritables PASTEURS" Interfax
Remarquons aussi que la liturgie est dite quotidiennement dans 170 paroisses à Moscou.
Une seule en France, je crois, la cathédrale des TROIS SAINTS HIERARQUES
"PO" Les 200 églises qui seront construites à Moscou changeront le paysage religieux de la Russie
Soulignons aussi que, dans un passage non repris par le résumé d'Interfax, Vladimir Legoyda ajoute qu'il y aura suffisamment de prêtres pour ces 200 nouvelles églises: "nous avons formé toute une nouvelle génération de prêtres dans les grandes églises de Moscou durant les 20 dernières années, qui servent actuellement sous la direction de leurs recteurs mais sont prêts à prendre en charge de nouvelles paroisses... De plus, des transformations importantes sont en cours dans le système de formation religieuses et elles permettrons, en particulier, de former de nouveaux pasteurs. Nous comprenons bien l'importance de ce problème: il est aujourd'hui essentiel que les nouveaux prêtres ne soient pas simplement des exécutants d'offices à la demande, mais des serviteurs de l'autel plein d'abnégation, capables de motiver les autres, de devenir le soutien spirituel des paroissiens, c'est à dire de véritables PASTEURS" Interfax
Remarquons aussi que la liturgie est dite quotidiennement dans 170 paroisses à Moscou.
Une seule en France, je crois, la cathédrale des TROIS SAINTS HIERARQUES
"PO" Les 200 églises qui seront construites à Moscou changeront le paysage religieux de la Russie
Au cours d’une homélie prononcée le 1 mai le dimanche de Thomas, le deuxième dimanche qui suit Pâques, le patriarche Cyrille a dit :
« La méga puissance soviétique était construite sur le mensonge et n’a donc pas pu résister. Si le mensonge s’incorpore dans la construction d’un édifice, cet édifice s’écroule inévitablement. Dans un passé récent nous avons été les témoins de l’effondrement de bâtiments mal conçus, dont la conception était entièrement erronée : l’écroulement de ces édifices causait de nombreuses victimes.
Mais s’agit-il d’architecture !
Le mensonge, la négation de Dieu ont servi de fondements à la construction d’une superpuissance. Plus, les bâtisseurs de cette superpuissance rêvaient d’acquérir une force qui leur aurait permis de devenir les maîtres du monde. La population était privée de tout au nom de la mise en place de cette force, elle était épuisée et devait sacrifier son existence nationale même. Et voilà que d’un coup, d’un seul, sans qu’un coup de feu ait été tiré nous voyons ce grand édifice tomber en ruines. Il se fondait sur le mensonge et s’est donc montré incapable de résister.
« La méga puissance soviétique était construite sur le mensonge et n’a donc pas pu résister. Si le mensonge s’incorpore dans la construction d’un édifice, cet édifice s’écroule inévitablement. Dans un passé récent nous avons été les témoins de l’effondrement de bâtiments mal conçus, dont la conception était entièrement erronée : l’écroulement de ces édifices causait de nombreuses victimes.
Mais s’agit-il d’architecture !
Le mensonge, la négation de Dieu ont servi de fondements à la construction d’une superpuissance. Plus, les bâtisseurs de cette superpuissance rêvaient d’acquérir une force qui leur aurait permis de devenir les maîtres du monde. La population était privée de tout au nom de la mise en place de cette force, elle était épuisée et devait sacrifier son existence nationale même. Et voilà que d’un coup, d’un seul, sans qu’un coup de feu ait été tiré nous voyons ce grand édifice tomber en ruines. Il se fondait sur le mensonge et s’est donc montré incapable de résister.
Aujourd’hui nous entendons dire à nouveau qu’il est possible d’ériger un édifice solide et dont les habitants seraient heureux. Or, les investissements, les techniques, une gestion saine ne sont pas à même de permettre la construction d’un tel édifice car Dieu en serait manquant. Ce n’est là qu’un autre mirage, comme il y en a eu tant depuis la Tour de Babel et jusqu’à ce dont nous sommes aujourd’hui les témoins ».
Il convient de prendre très au sérieux cet avertissement lancé par le patriarche Cyrille.
Pravmir
Traduction Nicolas pour "PO"
Il convient de prendre très au sérieux cet avertissement lancé par le patriarche Cyrille.
Pravmir
Traduction Nicolas pour "PO"
Le patriarche Cyrille fonde de grands espoirs en l’édification prochaine de 200 églises pré construites à Moscou. Au cours d’une réunion du Conseil de tutelle du Fonds de soutien à la construction de nouvelles églises à Moscou le patriarche a dit : « Ces deux cent églises ne seront pas une solution du problème mais la situation à Moscou s’en trouvera radicalement améliorée. L’Eglise pourra établit des contacts vivants avec tous ceux qui résident à proximité immédiate de ces nouvelles paroisses. Moscou est pour ainsi dire un modèle pour l’ensemble des régions de la Fédération.
Si nous réussissions à mener à bien ce programme dans la capitale la présence de la religion en Russie s’en trouvera grandement renforcée. Moscou occupe la dernière place pour ce qui est du rapport population/quantité d’églises dans les régions à prédominante démographique orthodoxe. La moyenne actuelle de une église pour 35.000 habitants. Dans certains endroit ce rapport est de une église pour 150.000-200.000 habitants. A l’occasion de grandes fêtes telles que la Théophanie, Noël, Pâques les églises ne sont pas en mesure de recevoir tous les fidèles qui souhaitent assister aux offices. L’Eglise n’est certes pas un lieu de rituels ou d’assemblées « folkloriques », les Russes croient que l’Eglise est aujourd’hui le garant de notre survie et de notre salut».
Le patriarche Cyrille a exprimé sa gratitude aux autorités du pays ainsi qu’à la municipalité de Moscou pour le soutient qu’ils accordent à la réalisation du programme « 200 nouvelles églises ».
Intefax-religion
Traduction "PO"
PO Il n’y a que 300 églises à Moscou !
Le patriarche Cyrille a exprimé sa gratitude aux autorités du pays ainsi qu’à la municipalité de Moscou pour le soutient qu’ils accordent à la réalisation du programme « 200 nouvelles églises ».
Intefax-religion
Traduction "PO"
PO Il n’y a que 300 églises à Moscou !
p.Vladimir Zielinsky
LA DEMEURE DE DIEU (3)
Viachteslav Ivanov (1866 -1949), poète et penseur russe ( l'auteur du mot du lequel est sortie l’image des "deux poumons" , devenue célèbre grâce à Jean Paul II), dans un message adressé au germaniste italien Alessandro Pellegrini, a proposé une formule stupéfiante qui porte en soi une véritable clé de l'unité chrétienne: "L'anamnèse universelle en Christ - voilà le but de la culture humaniste chrétienne et la prémisse de l'Apocatastase universelle…"
"Anamnèse" : ce n'est pas par hasard que le terme liturgique grec surgit à l'improviste dans une réflexion sur l'origine de la culture. Il ne s'agit ni d’une mer de livres, ni d’une montagne d’œuvres d'art, mais de la circulation des idées fécondées par la Parole. "N'importe quelle grande culture, écrit Ivanov, en tant qu'émanation de la mémoire, représente un aspect particulier de la révélation du Verbe dans l'histoire". La célébration eucharistique aussi, en tant qu'image visible de la Révélation, se nourrit de la mémoire et l'anamnèse, avant de devenir la formule sacerdotale existe déjà dans l’assemblée priante.
LA DEMEURE DE DIEU (3)
Viachteslav Ivanov (1866 -1949), poète et penseur russe ( l'auteur du mot du lequel est sortie l’image des "deux poumons" , devenue célèbre grâce à Jean Paul II), dans un message adressé au germaniste italien Alessandro Pellegrini, a proposé une formule stupéfiante qui porte en soi une véritable clé de l'unité chrétienne: "L'anamnèse universelle en Christ - voilà le but de la culture humaniste chrétienne et la prémisse de l'Apocatastase universelle…"
"Anamnèse" : ce n'est pas par hasard que le terme liturgique grec surgit à l'improviste dans une réflexion sur l'origine de la culture. Il ne s'agit ni d’une mer de livres, ni d’une montagne d’œuvres d'art, mais de la circulation des idées fécondées par la Parole. "N'importe quelle grande culture, écrit Ivanov, en tant qu'émanation de la mémoire, représente un aspect particulier de la révélation du Verbe dans l'histoire". La célébration eucharistique aussi, en tant qu'image visible de la Révélation, se nourrit de la mémoire et l'anamnèse, avant de devenir la formule sacerdotale existe déjà dans l’assemblée priante.
Nous « faisons » la communion avec le pain et le vin consacrés, mais aussi sous "les espèces" du mémorial du Christ historique, corporel, vivant. Voyons de plus près: la liturgie est la mémoire célébrée, la Bible est la mémoire commune de Dieu avec son peuple, la Tradition est la mémoire des actes des saints.
Mais il y a aussi une preuve a contrario : quand Satan vient, "il enlève la Parole" (Mc 4,15) semée en nous, il « vole » la mémoire. Parfois en plein midi. Un homme peut contrôler ses actions, mais leur sens et leurs conséquences lui échappent complètement. Il m'est arrivé de lire la confession d'un assassin intelligent (procureur de son métier), capable d’une analyse détaillée de ses gestes. Au moment du crime, confesse-t-il, sa mémoire était paralysée, son passé (position sociale) aussi bien que son futur imminent (châtiment) avaient cessé d’exister. Il agissait en esclave de la logique intérieure du meurtre, dans le cadre de sa "nécessité", décretée d'avance, comme imposée du dehors. Tout le temps du délit, semble-t-il, s’est réduit à cet instant de délire méticuleusement rationnel
Ne s'agit-il pas de la photo instantanée d'une obsession?
De son côté, la littérature ascétique insiste sur le fait que les vertus les plus hautes auxquelles l'âme chrétienne doit aspirer, sont la sobriété et le matrîse de soi. On sait que la prière peut dévoiler les souvenirs les plus profondément enfouis au fond de notre âme alors que, dans le même temps, l’hymne des Chérubins, au seuil de l’Eucharistie dans la liturgie orthodoxe, invite à « déposer tout souci du monde ». La prière ouvre une couche scellée de la mémoire que nous portons en nous sans l'apercevoir.
L'école de l'ascèse commence par le travail de "mise à nu" de notre existence, de notre "moi" authentique. La prière creuse la profondeur de la mémoire et ouvre ce nuage venimeux des péchés refoulés, mais couvés quelque part. A ce moment de vérité nous devons reconnaître que c’est bien là notre vrai "moi" et qu’il ne vaut rien, en effet! Mais l'arrêt que nous prononçons sur nous-mêmes fait le miracle: Dieu nous acquitte! Le péché une fois extrait de sa cachette, jeté aux pieds du Seigneur, devient transparent comme un verre traversé par un rayon de lumière. Et ce rayon provient de quelque source ensevelie dans la mémoire. Car en fait notre "moi" aux racines divines est "caché avec le Christ en Dieu", (cf. Col 3,3). Nous ne le découvrons que sur le chemin des "réminiscences".
St Augustin dans ses "Confessions" s'arrête, émerveillé, devant l'imperceptibilité du temps.
"Ce moment-là est déjà passé, un autre n'est pas venu encore, où est le temps, donc, qui m'appartient?" Oui, le temps ne m'appartient pas, je ne peux en saisir la "matière" : c'est la mémoire qui est mienne, en fait. Son espace n'a pas de frontières, là je peux faire tout ce que je veux. On le sait: le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. Le pouvoir sur sa propre âme comporte un danger contre lequel les Pères de l’Église nous mettent en garde: tu n'abuseras pas de cette puissance. Pécher en esprit est beaucoup plus facile que pécher en acte, dit St Maxime le Confesseur, et le combat contre ce péché en pensée est de beaucoup plus ardu aussi. On oublie toujours ce précepte ancien. Personne ne veut renoncer au pouvoir illimité qui lui appartient, ni même le partager. Mais les hommes de Dieu étaient capables de remettre cette domination sur leur propre mémoire à Celui qui est venu y habiter incognito. C'était "l'éducation sentimentale" des moines. Il ne s'agit pas d’abdiquer le trône pour s'éloigner ensuite dans un exil doré, mais d'un effort permanent qui engage tout notre être. Changer sa mémoire veut dire se changer soi-même. Non seulement au niveau moral, mais au sens primordial de changer la "substance" de l'homme pécheur qui accumule "intentions mauvaises, meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, injures" (Mt 15,19) dans cette demeure où le Père vient, où le Fils habite et que couvre l’Esprit. Ce changement, je l’appellerais "l’Eucharistie de la mémoire". Car la mémoire, d'un mont-de-piété des intentions de toutes sortes, peut devenir un lieu de la visite de Dieu, Son endroit inimaginable.
Ici l'homme finit - ou recommence - car où Dieu vient y habiter. "La prémisse de l'Apocatastase universelle" prend racine dans l'anamnèse en Christ dans lequel nous pouvons nous souvenir les uns les autres et nous reconnaître. Cette reconnaissance se produit dans la mémoire de la création qui communie à la Parole, qui constitue le mystère de chaque visage, celui qui se fait dans une copie unique (Bruno Chenu). Nous pouvons découvrir ou souvenir ce visage dans son essence eucharistique. Et dans l'acte de la mémoire nous recevons les semences de la Parole qui unit toute la famille humaine. Cette fécondation par le "Logos spermaticos" dont parlent les Pères est un gage de notre Résurrection. La Parole ne meurt pas et tout ce à quoi elle s'apparente ne peut disparaître. La Cène du Seigneur est le testament de la vie dans Son Corps ressuscité, dans la pérennité de la Parole et dans la joie de la reconnaissance réciproque.
Les hommes se cherchent, mais ils ne peuvent se rencontrer "en esprit et vérité" qu'en un Dieu-Homme. Nous sommes "en chemin" vers Lui et cette voie se construit par l'anamnèse, sur le chemin où Il est. Certes, Sa demeure même est inaccessible, mais "l'orientation" permanente vers Lui constitue la vie liturgique de notre foi. Nous la vivons aussi dans mémoire qui "collabore" avec le Seigneur dans Son travail de purification. "Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront" (Is 1,18). Et la toile ainsi blanchie de la mémoire devient un antimension (morceau de linge avec une relique qui sert pour la célébration eucharistique) sur laquelle se réalise la présence réelle. "Ceci est mon Corps", devant nous, parmi nous. La théologie orientale évite toute explication de type philosophique. Elle préfère rester face à face avec le mystère nu, désarmée, ne pas savoir "comment", face à la seule révélation du verbe être. "Ceci est Mon Corps" et l’on est déjà devant le Christ. Quand on reçoit la communion (en ayant conscience de son indignité absolue, de "l'incompatibilité" de son corps, de son sang, de son âme, avec le sacrifice de Dieu) on le devient ce Corps, ici et maintenant. Telle était la foi apostolique. Demeurer dans cette foi signifie faire "ceci en mémoire de Moi" (Lc 22,19).
Notre mémoire humaine, avec toutes ses taches, ses blessures, ses espoirs devient un espace où Dieu manifeste qu'Il est avec nous.
Celui qui reste la source unique de l'être, Celui qui se trouve au-delà de l'être, y entre, prend la chair de l'Homme de Nazareth, la chair du Corps et du Sang eucharistiques, mais ensuite aussi la chair de notre mémoire, quelle qu’elle soit : pauvre, sale, indigne. Dieu entre dans cette étoffe humaine qui Lui est déjà familière. Car sous ce tissu, sous les replis innombrables de nos souvenirs, se trouve l'habitation de Sa parole, lieu impénétrable de la Lumière qui nous a illuminés. L'homme qui est capable de "travailler" sur sa mémoire, aller à sa source, peut aboutir un jour à ce Règne limpide qui est en nous.
Sinon, comment le larron sur la croix, aurait-il pu se souvenir du Règne de Dieu dont il n'avait jamais entendu parler? Tandis que son compagnon était frappé du péché de l'oubli? Le mémoire de Dieu est un don absolument gratuit, mais en même temps il doit être choisi, voulu, recherché. Il faut que nous prêtions à ce don "la chair" de la pensée. "Rendez grâce en toute circonstance, car c'est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus" (1 Thess 5, 18). Nous sommes appelés à rendre ce que nous avons déjà reçu, à faire un "échange des grâces", selon la volonté de Dieu. En grec "rendre grâce" signifie "faire eucharistie », en toutes les choses. L'homme est appelé à célébrer la liturgie avec toute la création et la mémoire lui sert d’autel.
Cette mémoire définit notre propre "moi" donc notre vraie, notre unique essence, cachée en Dieu, notre « carte d'identité » eucharistique. Selon la foi de l’Église, la Cène où le Christ s'est réuni avec les apôtres et nos assemblées eucharistiques d'aujourd'hui gardent la même identité dans ce mystère écclesial qui reste un et indivis. Son unité embrasse les vivants et les morts, les humains et les anges. "L’Eucharistie comme le midi éternel, dure…", écrit le poète russe Ossip Mandelstam*. Elle dure depuis la Cène jusqu'au Royaume où, si nous sommes y admis, nous boirons avec Jésus le vin nouveau. Celui de la Résurrection, de la communion en Christ, et en Lui la communion les uns avec autres.
*Ossip Mandelstam
L'un des grands poètes russes du XXe siècle (1891-1938)
Après trois ans d'exil, il est arrêté et meurt, en 1938, déporté dans un camp de transit pour la Kolyma près de Vladivostok, de faim et de froid.
Mais il y a aussi une preuve a contrario : quand Satan vient, "il enlève la Parole" (Mc 4,15) semée en nous, il « vole » la mémoire. Parfois en plein midi. Un homme peut contrôler ses actions, mais leur sens et leurs conséquences lui échappent complètement. Il m'est arrivé de lire la confession d'un assassin intelligent (procureur de son métier), capable d’une analyse détaillée de ses gestes. Au moment du crime, confesse-t-il, sa mémoire était paralysée, son passé (position sociale) aussi bien que son futur imminent (châtiment) avaient cessé d’exister. Il agissait en esclave de la logique intérieure du meurtre, dans le cadre de sa "nécessité", décretée d'avance, comme imposée du dehors. Tout le temps du délit, semble-t-il, s’est réduit à cet instant de délire méticuleusement rationnel
Ne s'agit-il pas de la photo instantanée d'une obsession?
De son côté, la littérature ascétique insiste sur le fait que les vertus les plus hautes auxquelles l'âme chrétienne doit aspirer, sont la sobriété et le matrîse de soi. On sait que la prière peut dévoiler les souvenirs les plus profondément enfouis au fond de notre âme alors que, dans le même temps, l’hymne des Chérubins, au seuil de l’Eucharistie dans la liturgie orthodoxe, invite à « déposer tout souci du monde ». La prière ouvre une couche scellée de la mémoire que nous portons en nous sans l'apercevoir.
L'école de l'ascèse commence par le travail de "mise à nu" de notre existence, de notre "moi" authentique. La prière creuse la profondeur de la mémoire et ouvre ce nuage venimeux des péchés refoulés, mais couvés quelque part. A ce moment de vérité nous devons reconnaître que c’est bien là notre vrai "moi" et qu’il ne vaut rien, en effet! Mais l'arrêt que nous prononçons sur nous-mêmes fait le miracle: Dieu nous acquitte! Le péché une fois extrait de sa cachette, jeté aux pieds du Seigneur, devient transparent comme un verre traversé par un rayon de lumière. Et ce rayon provient de quelque source ensevelie dans la mémoire. Car en fait notre "moi" aux racines divines est "caché avec le Christ en Dieu", (cf. Col 3,3). Nous ne le découvrons que sur le chemin des "réminiscences".
St Augustin dans ses "Confessions" s'arrête, émerveillé, devant l'imperceptibilité du temps.
"Ce moment-là est déjà passé, un autre n'est pas venu encore, où est le temps, donc, qui m'appartient?" Oui, le temps ne m'appartient pas, je ne peux en saisir la "matière" : c'est la mémoire qui est mienne, en fait. Son espace n'a pas de frontières, là je peux faire tout ce que je veux. On le sait: le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. Le pouvoir sur sa propre âme comporte un danger contre lequel les Pères de l’Église nous mettent en garde: tu n'abuseras pas de cette puissance. Pécher en esprit est beaucoup plus facile que pécher en acte, dit St Maxime le Confesseur, et le combat contre ce péché en pensée est de beaucoup plus ardu aussi. On oublie toujours ce précepte ancien. Personne ne veut renoncer au pouvoir illimité qui lui appartient, ni même le partager. Mais les hommes de Dieu étaient capables de remettre cette domination sur leur propre mémoire à Celui qui est venu y habiter incognito. C'était "l'éducation sentimentale" des moines. Il ne s'agit pas d’abdiquer le trône pour s'éloigner ensuite dans un exil doré, mais d'un effort permanent qui engage tout notre être. Changer sa mémoire veut dire se changer soi-même. Non seulement au niveau moral, mais au sens primordial de changer la "substance" de l'homme pécheur qui accumule "intentions mauvaises, meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, injures" (Mt 15,19) dans cette demeure où le Père vient, où le Fils habite et que couvre l’Esprit. Ce changement, je l’appellerais "l’Eucharistie de la mémoire". Car la mémoire, d'un mont-de-piété des intentions de toutes sortes, peut devenir un lieu de la visite de Dieu, Son endroit inimaginable.
Ici l'homme finit - ou recommence - car où Dieu vient y habiter. "La prémisse de l'Apocatastase universelle" prend racine dans l'anamnèse en Christ dans lequel nous pouvons nous souvenir les uns les autres et nous reconnaître. Cette reconnaissance se produit dans la mémoire de la création qui communie à la Parole, qui constitue le mystère de chaque visage, celui qui se fait dans une copie unique (Bruno Chenu). Nous pouvons découvrir ou souvenir ce visage dans son essence eucharistique. Et dans l'acte de la mémoire nous recevons les semences de la Parole qui unit toute la famille humaine. Cette fécondation par le "Logos spermaticos" dont parlent les Pères est un gage de notre Résurrection. La Parole ne meurt pas et tout ce à quoi elle s'apparente ne peut disparaître. La Cène du Seigneur est le testament de la vie dans Son Corps ressuscité, dans la pérennité de la Parole et dans la joie de la reconnaissance réciproque.
Les hommes se cherchent, mais ils ne peuvent se rencontrer "en esprit et vérité" qu'en un Dieu-Homme. Nous sommes "en chemin" vers Lui et cette voie se construit par l'anamnèse, sur le chemin où Il est. Certes, Sa demeure même est inaccessible, mais "l'orientation" permanente vers Lui constitue la vie liturgique de notre foi. Nous la vivons aussi dans mémoire qui "collabore" avec le Seigneur dans Son travail de purification. "Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront" (Is 1,18). Et la toile ainsi blanchie de la mémoire devient un antimension (morceau de linge avec une relique qui sert pour la célébration eucharistique) sur laquelle se réalise la présence réelle. "Ceci est mon Corps", devant nous, parmi nous. La théologie orientale évite toute explication de type philosophique. Elle préfère rester face à face avec le mystère nu, désarmée, ne pas savoir "comment", face à la seule révélation du verbe être. "Ceci est Mon Corps" et l’on est déjà devant le Christ. Quand on reçoit la communion (en ayant conscience de son indignité absolue, de "l'incompatibilité" de son corps, de son sang, de son âme, avec le sacrifice de Dieu) on le devient ce Corps, ici et maintenant. Telle était la foi apostolique. Demeurer dans cette foi signifie faire "ceci en mémoire de Moi" (Lc 22,19).
Notre mémoire humaine, avec toutes ses taches, ses blessures, ses espoirs devient un espace où Dieu manifeste qu'Il est avec nous.
Celui qui reste la source unique de l'être, Celui qui se trouve au-delà de l'être, y entre, prend la chair de l'Homme de Nazareth, la chair du Corps et du Sang eucharistiques, mais ensuite aussi la chair de notre mémoire, quelle qu’elle soit : pauvre, sale, indigne. Dieu entre dans cette étoffe humaine qui Lui est déjà familière. Car sous ce tissu, sous les replis innombrables de nos souvenirs, se trouve l'habitation de Sa parole, lieu impénétrable de la Lumière qui nous a illuminés. L'homme qui est capable de "travailler" sur sa mémoire, aller à sa source, peut aboutir un jour à ce Règne limpide qui est en nous.
Sinon, comment le larron sur la croix, aurait-il pu se souvenir du Règne de Dieu dont il n'avait jamais entendu parler? Tandis que son compagnon était frappé du péché de l'oubli? Le mémoire de Dieu est un don absolument gratuit, mais en même temps il doit être choisi, voulu, recherché. Il faut que nous prêtions à ce don "la chair" de la pensée. "Rendez grâce en toute circonstance, car c'est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus" (1 Thess 5, 18). Nous sommes appelés à rendre ce que nous avons déjà reçu, à faire un "échange des grâces", selon la volonté de Dieu. En grec "rendre grâce" signifie "faire eucharistie », en toutes les choses. L'homme est appelé à célébrer la liturgie avec toute la création et la mémoire lui sert d’autel.
Cette mémoire définit notre propre "moi" donc notre vraie, notre unique essence, cachée en Dieu, notre « carte d'identité » eucharistique. Selon la foi de l’Église, la Cène où le Christ s'est réuni avec les apôtres et nos assemblées eucharistiques d'aujourd'hui gardent la même identité dans ce mystère écclesial qui reste un et indivis. Son unité embrasse les vivants et les morts, les humains et les anges. "L’Eucharistie comme le midi éternel, dure…", écrit le poète russe Ossip Mandelstam*. Elle dure depuis la Cène jusqu'au Royaume où, si nous sommes y admis, nous boirons avec Jésus le vin nouveau. Celui de la Résurrection, de la communion en Christ, et en Lui la communion les uns avec autres.
*Ossip Mandelstam
L'un des grands poètes russes du XXe siècle (1891-1938)
Après trois ans d'exil, il est arrêté et meurt, en 1938, déporté dans un camp de transit pour la Kolyma près de Vladivostok, de faim et de froid.
Laurence GUILLON
Moscou sainte et dorée
Je me souviens de toi, Moscou sainte et dorée
Si souvent profanée, mais toujours en prières,
Que jamais ne t’oublie mon âme abandonnée,
Dans le cœur des églises réfugiée toute entière.
O miracle précieux de tes doux sanctuaires,
Dans leurs atours brodés et leurs diadèmes d’or,
Au pied du béton gris et des cages de verre
Qui les cernent et les guettent, sentinelles de la mort.
Moscou sainte et dorée
Je me souviens de toi, Moscou sainte et dorée
Si souvent profanée, mais toujours en prières,
Que jamais ne t’oublie mon âme abandonnée,
Dans le cœur des églises réfugiée toute entière.
O miracle précieux de tes doux sanctuaires,
Dans leurs atours brodés et leurs diadèmes d’or,
Au pied du béton gris et des cages de verre
Qui les cernent et les guettent, sentinelles de la mort.
Parmi ces hauts sépulcres bandés vers les nuages,
Ils déroulent encore processions et bannières
Timides survivants des rites d’un autre âge,
Témoignant aujourd’hui de la grâce d’hier.
Moscou, Pâques 2011
Veille de Pâques
Et voici que déjà l’on porte Vendredi
Au son voilé des cloches notre Christ au tombeau
Et qu’aux mains des fidèles chaque flammèche luit,
Tremblante étoile d’or aux tréfonds d’un caveau,
Sombre comme l’enfer, béant et désolé,
Comme l’espace ouvert du néant incréé.
Voici que surgissant la lumière de la Croix
Traverse verticale la mer de nos destins
La nuit de nos temps durs et la chair de nos cœurs,
Depuis le fond lointain percé de haut en bas,
Du soleil à la lune ouvrant tout grand les bras,
En un moment de feu brûle tous nos chagrins
Voici que dans le soir, mauve, doux et sonore,
Sous le brocart d’argent des nuées de velours
L’on devine les ors et la pourpre du jour,
De la très sainte Pâques qui nous revient encore,
Si grave et flamboyante, nous rappeler toujours,
L’inconcevable instant qui vit mourir la mort.
Pâques 2011, Moscou
Russie Par Laurageai
.......................................
"PO": Laurence Guillon "L'orthodoxie plaît aux enfants" (partie I )
"L'orthodoxie plaît aux enfants" ( partie II )
Ils déroulent encore processions et bannières
Timides survivants des rites d’un autre âge,
Témoignant aujourd’hui de la grâce d’hier.
Moscou, Pâques 2011
Veille de Pâques
Et voici que déjà l’on porte Vendredi
Au son voilé des cloches notre Christ au tombeau
Et qu’aux mains des fidèles chaque flammèche luit,
Tremblante étoile d’or aux tréfonds d’un caveau,
Sombre comme l’enfer, béant et désolé,
Comme l’espace ouvert du néant incréé.
Voici que surgissant la lumière de la Croix
Traverse verticale la mer de nos destins
La nuit de nos temps durs et la chair de nos cœurs,
Depuis le fond lointain percé de haut en bas,
Du soleil à la lune ouvrant tout grand les bras,
En un moment de feu brûle tous nos chagrins
Voici que dans le soir, mauve, doux et sonore,
Sous le brocart d’argent des nuées de velours
L’on devine les ors et la pourpre du jour,
De la très sainte Pâques qui nous revient encore,
Si grave et flamboyante, nous rappeler toujours,
L’inconcevable instant qui vit mourir la mort.
Pâques 2011, Moscou
Russie Par Laurageai
.......................................
"PO": Laurence Guillon "L'orthodoxie plaît aux enfants" (partie I )
"L'orthodoxie plaît aux enfants" ( partie II )
C’est avec la bénédiction du patriarche Cyrille et en présence du métropolite Hilarion, Président du DREE, du métropolite de Tallinn et d’Estonie Cornelius, primat de l’Eglise orthodoxe d’Estonie, Patriarcat de Moscou qu’a eu lieu le 29 avril dernier la présentation d’un ouvrage en 2 volumes « L’Orthodoxie en Estonie : études et documents ». Le livre est édité par le centre « Encyclopédie orthodoxe ».
C’est en 2008 que le défunt patriarche Alexis II avait chargé le centre de commencer la préparation du recueil. Jusqu’à ses derniers jours le patriarche Alexis manifestait une grande sollicitude pour l’orthodoxie en Estonie. Intervenant le 29 avril 2010 à une réunion du collège de rédaction de « l’Encyclopédie orthodoxe » le patriarche Cyrille avait dit « qu’il est indispensable d’élaborer un ouvrage rigoureusement scientifique qui aurait permis d’établir aux yeux de tous que l’orthodoxie est venue dans les pays baltes grâce aux activités missionnaires de l’Eglise orthodoxe russe.
C’est en 2008 que le défunt patriarche Alexis II avait chargé le centre de commencer la préparation du recueil. Jusqu’à ses derniers jours le patriarche Alexis manifestait une grande sollicitude pour l’orthodoxie en Estonie. Intervenant le 29 avril 2010 à une réunion du collège de rédaction de « l’Encyclopédie orthodoxe » le patriarche Cyrille avait dit « qu’il est indispensable d’élaborer un ouvrage rigoureusement scientifique qui aurait permis d’établir aux yeux de tous que l’orthodoxie est venue dans les pays baltes grâce aux activités missionnaires de l’Eglise orthodoxe russe.
Il s’agit là d’une vérité historique incontestable. Si l’Eglise orthodoxe russe en Estonie s’est trouvée pour une courte période sous la juridiction du patriarcat de Constantinople ce n’est que par la faute des circonstances tragiques de l’histoire de la première moitié du XX siècle. Des versions altérées de l’histoire de l’orthodoxie en Estonie ont depuis peu été élaborées et diffusées. Cela nous incite à étudier cette période d’une manière plus approfondie afin de permettre à l’opinion d’avoir accès aux documents d’archives ».
Intervenant au cours de la présentation le métropolite Hilarion a dit : « je suis heureux d’assister à la présentation de ces deux volumes. Le premier volume « Etudes » comprend, en abrégé, le texte de l’étude fondamentale menée par le défunt patriarche Alexis II. Il avait pendant 25 ans détenu la chaire épiscopale d’Estonie ce qui lui avait permis de procéder à des recherches historiques approfondies. Le texte complet de cette étude a été publié en russe en 1998 et en estonien en 2010.
Le recueil retrace les principaux évènements dans la vie de l’Eglise orthodoxe en Estonie aux XX et XXI siècles. Il s’agit en particulier de la crise ecclésiale due à la regrettable apparition dans le pays d’une juridiction orthodoxe parallèle, celle du patriarcat de Constantinople.
L’histoire de l’orthodoxie en Estonie est indissolublement liée à l’Eglise orthodoxe russe. Ce sont des missionnaires ruses qui ont apporté l’orthodoxie en terre estonienne. Les martyrs de Youriev (ancien nom de la ville de Tartu) sont vénérés en Estonie depuis 1472. Le vicariat de Revel du diocèse de Saint-Pétersbourg a été institué en 1817. En 1865 ce vicariat est incorporé au diocèse de Riga.
En 1920 le vicariat de Revel devient, à la suite de l’apparition de l’Estonie indépendante, un diocèse à part entière. C’est également en 1920 que le patriarche Tikhon et le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe confèrent un statut d’autonomie à l’Eglise orthodoxe d’Estonie. De 1923 à 1940 l’Eglise orthodoxe russe est placée, ceci pour des considérations d’ordre politique, sous l’omophore du patriarcat de Constantinople. Puis l’Eglise d’Estonie réintègre le patriarcat de Moscou. Elle est actuellement une Eglise auto administrée avec à sa tête le métropolite de Tallin et d’Estonie Cornelius.
La vie des fidèles d’Estonie s’est trouvée grandement compliquée lorsqu’en 1996 une juridiction parallèle du patriarcat de Constantinople est apparue, en violation des canons de l’Eglise et de sa tradition multiséculaire, sur le territoire canonique du patriarcat de Moscou. Lors de la division au début des années 1990 des biens ecclésiaux le principe de l’égalité des droits et de la plus simple équité n’a pas été observé. La juridiction de Constantinople a obtenu en propriété des biens et des églises dont elle continue à disposer alors que l’Eglise orthodoxe d’Estonie, patriarcat de Moscou, se voit contrainte de louer les bâtiments ecclésiaux qui lui appartiennent de droit car construits par les efforts des fidèles de l’EOR et grâce à leurs moyens. Ces biens font d’une manière incontestable partie du patrimoine de l’orthodoxie russe en Estonie.
Plusieurs études consacrées à ce conflit juridictionnel ont été publiées ces dernières années. Il faut regretter que leurs auteurs aient souvent dénaturé l’histoire de l’orthodoxie dans le pays. Le deuxième volume de l’ouvrage présenté aujourd’hui des documents consacrés à l’histoire de l’orthodoxie en Estonie de 1917 à 2010. Des archives inédites portant sur la période des années 1990 présentent une valeur particulière.
J’espère que la parution de ces volumes contribuera à guérir les plaies infligées à l’orthodoxie estonienne et à l’élaboration de solutions équitables et mutuellement acceptables au conflit ».
En concluant Mgr Hilarion a exprimé au métropolite de Tallinn et d’Estonie Cornelius la profonde gratitude de l’Eglise pour le long et patient travail qu’il a effectué en terre estonienne pour le bien de l’orthodoxie.
Dans sa réponse le métropolite Cornelius a de son coté remercié Mgr Hilarion pour l’aide précieuse qu’il accorde en permanence à l’Eglise d’Estonie.
En russe Mospat.ru
Traduction "PO"
«Православие в Эстонии: исследования и документы» Sedmitza.ru
Intervenant au cours de la présentation le métropolite Hilarion a dit : « je suis heureux d’assister à la présentation de ces deux volumes. Le premier volume « Etudes » comprend, en abrégé, le texte de l’étude fondamentale menée par le défunt patriarche Alexis II. Il avait pendant 25 ans détenu la chaire épiscopale d’Estonie ce qui lui avait permis de procéder à des recherches historiques approfondies. Le texte complet de cette étude a été publié en russe en 1998 et en estonien en 2010.
Le recueil retrace les principaux évènements dans la vie de l’Eglise orthodoxe en Estonie aux XX et XXI siècles. Il s’agit en particulier de la crise ecclésiale due à la regrettable apparition dans le pays d’une juridiction orthodoxe parallèle, celle du patriarcat de Constantinople.
L’histoire de l’orthodoxie en Estonie est indissolublement liée à l’Eglise orthodoxe russe. Ce sont des missionnaires ruses qui ont apporté l’orthodoxie en terre estonienne. Les martyrs de Youriev (ancien nom de la ville de Tartu) sont vénérés en Estonie depuis 1472. Le vicariat de Revel du diocèse de Saint-Pétersbourg a été institué en 1817. En 1865 ce vicariat est incorporé au diocèse de Riga.
En 1920 le vicariat de Revel devient, à la suite de l’apparition de l’Estonie indépendante, un diocèse à part entière. C’est également en 1920 que le patriarche Tikhon et le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe confèrent un statut d’autonomie à l’Eglise orthodoxe d’Estonie. De 1923 à 1940 l’Eglise orthodoxe russe est placée, ceci pour des considérations d’ordre politique, sous l’omophore du patriarcat de Constantinople. Puis l’Eglise d’Estonie réintègre le patriarcat de Moscou. Elle est actuellement une Eglise auto administrée avec à sa tête le métropolite de Tallin et d’Estonie Cornelius.
La vie des fidèles d’Estonie s’est trouvée grandement compliquée lorsqu’en 1996 une juridiction parallèle du patriarcat de Constantinople est apparue, en violation des canons de l’Eglise et de sa tradition multiséculaire, sur le territoire canonique du patriarcat de Moscou. Lors de la division au début des années 1990 des biens ecclésiaux le principe de l’égalité des droits et de la plus simple équité n’a pas été observé. La juridiction de Constantinople a obtenu en propriété des biens et des églises dont elle continue à disposer alors que l’Eglise orthodoxe d’Estonie, patriarcat de Moscou, se voit contrainte de louer les bâtiments ecclésiaux qui lui appartiennent de droit car construits par les efforts des fidèles de l’EOR et grâce à leurs moyens. Ces biens font d’une manière incontestable partie du patrimoine de l’orthodoxie russe en Estonie.
Plusieurs études consacrées à ce conflit juridictionnel ont été publiées ces dernières années. Il faut regretter que leurs auteurs aient souvent dénaturé l’histoire de l’orthodoxie dans le pays. Le deuxième volume de l’ouvrage présenté aujourd’hui des documents consacrés à l’histoire de l’orthodoxie en Estonie de 1917 à 2010. Des archives inédites portant sur la période des années 1990 présentent une valeur particulière.
J’espère que la parution de ces volumes contribuera à guérir les plaies infligées à l’orthodoxie estonienne et à l’élaboration de solutions équitables et mutuellement acceptables au conflit ».
En concluant Mgr Hilarion a exprimé au métropolite de Tallinn et d’Estonie Cornelius la profonde gratitude de l’Eglise pour le long et patient travail qu’il a effectué en terre estonienne pour le bien de l’orthodoxie.
Dans sa réponse le métropolite Cornelius a de son coté remercié Mgr Hilarion pour l’aide précieuse qu’il accorde en permanence à l’Eglise d’Estonie.
En russe Mospat.ru
Traduction "PO"
«Православие в Эстонии: исследования и документы» Sedmitza.ru
Témoignage d'un fidèle
Voici un petit témoignage de ce que nous avons vécus mon épouse et moi la nuit de Pâques à l’église des Trois Saints Docteurs, rue Pétel à Paris.
Nous sommes arrivés vers 23h15 à l’église. Celle-ci était déjà noire de monde ; nous avons réussi à nous frayer un passage pour nous installer non loin de l’icône miraculeuse de la Vierge d’Ibérie. L’atmosphère était chaleureuse et festive et nous ressentions cette attente de la première annonce de la résurrection. Nous nous serions crus dans une petite église moscovite avec ses odeurs d’encens, cette pénombre précédant la fête, ses magnifiques cierges, ses femmes aux voiles chamarrés…Vers 23h30 commença la première partie de l’office et l’on entendit un magnifique chœur masculin entonner les odes du canon du Samedi saint, alternant avec les lectures des tropaires. Le recueillement des fidèles, porté par ces voix angéliques, était à la mesure de l’événement. A la neuvième ode, l’épitaphion fut emmené dans le sanctuaire, les portes royales se refermèrent et le premier office se termina.
Tout le monde attendant avec fébrilité le premier chant de la procession. A ce moment la, les porte royale s’ouvrirent et Mgr Nestor sorti pour nous annoncer que pour la première fois dans l’histoire de la paroisse, une vrai procession aurait lieu autour du quartier entre la rue Pétel, la rue Péclet et la place de la mairie du XVème arrondissement.
Voici un petit témoignage de ce que nous avons vécus mon épouse et moi la nuit de Pâques à l’église des Trois Saints Docteurs, rue Pétel à Paris.
Nous sommes arrivés vers 23h15 à l’église. Celle-ci était déjà noire de monde ; nous avons réussi à nous frayer un passage pour nous installer non loin de l’icône miraculeuse de la Vierge d’Ibérie. L’atmosphère était chaleureuse et festive et nous ressentions cette attente de la première annonce de la résurrection. Nous nous serions crus dans une petite église moscovite avec ses odeurs d’encens, cette pénombre précédant la fête, ses magnifiques cierges, ses femmes aux voiles chamarrés…Vers 23h30 commença la première partie de l’office et l’on entendit un magnifique chœur masculin entonner les odes du canon du Samedi saint, alternant avec les lectures des tropaires. Le recueillement des fidèles, porté par ces voix angéliques, était à la mesure de l’événement. A la neuvième ode, l’épitaphion fut emmené dans le sanctuaire, les portes royales se refermèrent et le premier office se termina.
Tout le monde attendant avec fébrilité le premier chant de la procession. A ce moment la, les porte royale s’ouvrirent et Mgr Nestor sorti pour nous annoncer que pour la première fois dans l’histoire de la paroisse, une vrai procession aurait lieu autour du quartier entre la rue Pétel, la rue Péclet et la place de la mairie du XVème arrondissement.
Ce fut une annonce aussi inattendue que surprenante.
Et en effet, la procession se déroulât ainsi. Elle fut ouverte par le porteur de la Croix, suivi par les icônes, le chœur, le clergé, notre évêques vêtu de somptueux ornements rouge et toute la foule des fidèles, chacun un cierge à la main. L’ambiance était à une intense ferveur, les passants s’arrêtaient curieux, certains se signaient, d’autres retiraient leur chapeau, des habitants aux balcons prenaient des photos…nos bénévoles faisaient le circulation et garantissaient ainsi la sécurité de tous. Une fois revenu sur place devant les portes closes de notre église, Monseigneur Nestor commença l’office et le premier tropaire pascal fut chanté par toute l’assemblée des fidèles.
Les matines et la divine Liturgie qui suivirent furent chanté dans un rythme festif, avec beaucoup de talent et par des voix toutes aussi exceptionnelles les unes que les autres. L’osmose entre le clergé, la chorale et les fidèles était palpable, tous les présents avaient le cœur léger, joyeux de voir le Christ ressuscité. L’Evangile fut proclamé dans une multitude de langues par chacun des membres du clergé. L’office pris fin vers 2h30 du matin et un magnifique buffet fut offert à tous. Le bonheur et la joie étaient présents dans cette petite église russe et chacun reparti heureux.
Le Christ est Ressuscité ! En vérité Il est Ressuscité !
Galerie de photos 2011
Et en effet, la procession se déroulât ainsi. Elle fut ouverte par le porteur de la Croix, suivi par les icônes, le chœur, le clergé, notre évêques vêtu de somptueux ornements rouge et toute la foule des fidèles, chacun un cierge à la main. L’ambiance était à une intense ferveur, les passants s’arrêtaient curieux, certains se signaient, d’autres retiraient leur chapeau, des habitants aux balcons prenaient des photos…nos bénévoles faisaient le circulation et garantissaient ainsi la sécurité de tous. Une fois revenu sur place devant les portes closes de notre église, Monseigneur Nestor commença l’office et le premier tropaire pascal fut chanté par toute l’assemblée des fidèles.
Les matines et la divine Liturgie qui suivirent furent chanté dans un rythme festif, avec beaucoup de talent et par des voix toutes aussi exceptionnelles les unes que les autres. L’osmose entre le clergé, la chorale et les fidèles était palpable, tous les présents avaient le cœur léger, joyeux de voir le Christ ressuscité. L’Evangile fut proclamé dans une multitude de langues par chacun des membres du clergé. L’office pris fin vers 2h30 du matin et un magnifique buffet fut offert à tous. Le bonheur et la joie étaient présents dans cette petite église russe et chacun reparti heureux.
Le Christ est Ressuscité ! En vérité Il est Ressuscité !
Galerie de photos 2011
Le pape Benoît XVI a proclamé bienheureux son prédécesseur Jean-Paul II en début de cérémonie dimanche premier mai place Saint Pierre. Au moment où a été dévoilé, à la loggia de Saint-Pierre, le visage du nouveau bienheureux, la foule a applaudi longuement, semblant ne pas vouloir s arrêter. De nombreux pèlerins ont pleuré, d’autres ont repris le refrain que les foules ont martelé pendant presque 27 ans : « Giovanni Paolo ! » Au sein de cette foule, l’atmosphère est particulièrement recueillie...Suite La Croix
Video Quinze photographies jalonnant le pontificat du Pape Jean-Paul II commentées par Guillaume Goubert, rédacteur en chef de "La Croix" et envoyé spécial à Rome, de 1997 à 2001
Video Quinze photographies jalonnant le pontificat du Pape Jean-Paul II commentées par Guillaume Goubert, rédacteur en chef de "La Croix" et envoyé spécial à Rome, de 1997 à 2001
V. GOLOVANOW
J'enseigne à mes étudiants que les Russes donnent un sens différent à un certain nombre de valeurs considérées comme fondamentales et universelles par la Pensée Unique occidentale. Il en est ainsi pour "démocratie", dont il a déjà été question dans plusieurs fils, et aussi de "laïcité", largement débattue actuellement en France. Henri Tincq (1) en parlait suri Slate.fr l'an dernier dans un article très pertinent, même si certaines de ses affirmations prêtent à discussion (titres de VG):
Le retour de la foi en Russie:
Citation:
Vingt ans après la chute de l'empire communiste, dans un pays qui a chassé de sa Constitution (1993) toute idéologie officielle, l'orthodoxie est revenue au cœur de l'identité nationale. Après une persécution de soixante-dix ans, sans égal dans l'histoire du christianisme, l'orthodoxie, comme la langue russe, est perçue avec sympathie comme l'élément qui assura la continuité historique d'une nation tourmentée. Elle reste l'un des ferments de cohésion et d'unité dans un pays troublé et divisé.
J'enseigne à mes étudiants que les Russes donnent un sens différent à un certain nombre de valeurs considérées comme fondamentales et universelles par la Pensée Unique occidentale. Il en est ainsi pour "démocratie", dont il a déjà été question dans plusieurs fils, et aussi de "laïcité", largement débattue actuellement en France. Henri Tincq (1) en parlait suri Slate.fr l'an dernier dans un article très pertinent, même si certaines de ses affirmations prêtent à discussion (titres de VG):
Le retour de la foi en Russie:
Citation:
Vingt ans après la chute de l'empire communiste, dans un pays qui a chassé de sa Constitution (1993) toute idéologie officielle, l'orthodoxie est revenue au cœur de l'identité nationale. Après une persécution de soixante-dix ans, sans égal dans l'histoire du christianisme, l'orthodoxie, comme la langue russe, est perçue avec sympathie comme l'élément qui assura la continuité historique d'une nation tourmentée. Elle reste l'un des ferments de cohésion et d'unité dans un pays troublé et divisé.
La «Sainte Russie» a payé un lourd tribut à la folie des hommes. Le programme bolchévique après la Révolution est celui du «dépérissement de la religion»: églises, monastères et séminaires sont fermés. Tout enseignement religieux est interdit. La hiérarchie collabore avec le pouvoir soviétique ou elle est éliminée. On compte les martyrs par dizaines de milliers: procès et exécutions de masse en 1922-1923; destruction du christianisme rural et déportation du clergé en 1928-1934; grandes purges staliniennes en 1937-1938. Une relative normalisation intervient après la Seconde guerre mondiale. Des évêques et des prêtres rentrent de déportation. Mais la persécution reprend sous Khrouchtchev de 1960 à 1964. Nombre d'églises sont de nouveau fermées. Le contrôle du patriarcat de Moscou, autorité suprême de l'Eglise orthodoxe de Russie, passe directement entre les mains d'un organe du gouvernement.
La renaissance s'ébauche dans les années 1980 sous l'effet de la perestroïka. … La loi sur la liberté de conscience du 1er octobre 1990 satisfait la plupart des demandes de l'Eglise. Celle-ci se met à investir tous les secteurs de la société civile, crée des écoles, des aumôneries, des services sociaux, récupère ses propriétés, restaure et reconstruit des centaines d'églises et édifices de culte qui, à l'époque communiste, avaient été reconvertis en «musées de l'athéisme».
Vingt ans après, le bilan de cette restauration est impressionnant. Il ne restait que 16 monastères en Russie après la terreur khrouchtchévienne: ils sont 453 aujourd'hui. On est passé de 1.200 moines et moniales à 13.000; de 6.600 prêtres à 22.000; de 3 séminaires à 75, etc. On ne compte pas les académies de théologie, les «écoles du dimanche» (catéchisme), les orphelinats tenus par l'Eglise. Selon les sondages, 90% des Russes se disent orthodoxes. Ils continuent de se faire baptiser et se marient religieusement, mais leur pratique régulière à l'église, le dimanche, est aussi faible qu'en France, en dehors des jours de fêtes religieuses. L'orthodoxie est un marqueur identitaire, une religion d'appartenance plus que de pratique.
L' autre laïcité
Après une rupture brutale, on assiste donc au retour à une «orthodoxie sociologique», comme on disait autrefois que la France était un pays sociologiquement catholique. Mais alors que les sociétés modernes et laïques cantonnent la religion dans l'espace privé de la conscience individuelle ou familiale, en Russie la religion orthodoxe s'affiche partout dans la sphère publique. On ne compte plus les émissions religieuses à la télévision. Dans les manifestations officielles, les représentants de la hiérarchie orthodoxe, notamment le patriarche Cyrille élu il y a un an, et sixième personnage de l'Etat, sont toujours présents. De leur côté, les autorités politiques, de Boris Eltsine à Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev, fréquentent les églises et cathédrales les jours de fête, soit par conviction personnelle, soit pour s'y faire filmer par les caméras.
La coopération entre l'Etat et l'Eglise a atteint en Russie un point qu'on peine à imaginer dans un pays de «séparation» comme la France. Selon la Constitution, la Russie est un Etat laïque et pluriconfessionnel. Dans la réalité, l'Eglise orthodoxe est présente à tous les niveaux de l'Etat, au point de lasser une partie de l'opinion et d'animer des courants laïques, qui ne sont pas tous des repaires d'anciens communistes. Ces courants critiquent la cléricalisation de la société russe et l'ingérence de l'Eglise dans les affaires de l'Etat. Le patriarcat de Moscou reste sourd et revendique toujours plus d'avantages dans le domaine fiscal, réclame la restitution complète du patrimoine religieux ancien, l'institution d'aumôneries militaires, l'introduction à l'école publique d'une discipline de culture orthodoxe, etc.
Personnalité d'envergure, réputé ouvert et moderne, le nouveau patriarche Cyrille fait franchir un cap supplémentaire à cette collaboration de l'Eglise et de l'Etat. Dans un discours prononcé le 29 décembre 2009 devant l'Académie russe de la Fonction publique, il a revendiqué pour l'Eglise le droit à «l'expertise morale» de tous les programmes politiques, économiques, culturels et sociaux. Le principe de laïcité n'exclut pas, plaide t-il, un mode de relations entre l'Eglise et l'Etat qui, à la fois, respecte la liberté de conscience et assure une participation active de la religion à la vie sociale.
Cette participation est souhaitée par l'Eglise — autant que par l'Etat — dans des domaines comme l'éducation morale de la jeunesse, la lutte contre la drogue et l'alcoolisme, le sort des détenus, la conservation du patrimoine culturel, etc. Eglise et Etat sont également associés dans le maintien de l'influence russe à l'étranger dans les pays de diaspora: l'Etat vient d'acquérir dans le septième arrondissement de Paris, à l'angle du quai Branly et de l'avenue Rapp, l'ancien siège de Météo-France, appelé à devenir une cathédrale, un séminaire et un centre culturel russes.
Un point de vue contestable
Cette situation soulève inquiétude et contestation. Un pays comme la France connaît trop bien les pièges de l'alliance du trône et de l'autel. Il est facile de mesurer les avantages que l'Etat russe peut tirer d'un tel soutien de la part d'une Eglise qui est massive, populaire et s'identifie à ses idéaux patriotiques. En l'absence de toute idéologie officielle, le mouvement Russie Unie, parti majoritaire, souhaite que l'orthodoxie bénéficie d'un statut reconnaissant sa place dans l'histoire, la culture et la société.
Mais on ne peut éviter de s'alarmer sur les risques de manipulation et d'instrumentalisation pour une Eglise qui n'a plus l'indépendance et la liberté de parole qui lui permettraient de remplir sa mission (remarque VG: comment ce manque d'indépendance et de liberté de parole se concilie-t-il avec "l'alliance du trône et de l'autel" dénoncée au paragraphe précédent?) dans un pays où les médias sont verrouillés, où des journalistes et des opposants sont assassinés, où la corruption fait des ravages, où le criminalité bat des records (remarque VG: quel rapport avec l'Eglise?). La confusion entre orthodoxie et nationalisme atteint des sommets dans un pays où la démocratie est encore mal assurée, où les droits de l'homme sont loin d'être tous respectés. Ceux-ci ont besoin de voix indépendantes pour les défendre et les revendiquer.
............................................
Mais des voix laïques se font aussi entendre: elles réclament un enseignement strictement non confessionnel dans une Russie qui est un Etat multiconfessionnel. La religion majoritaire a des droits propres, réplique le patriarche, qui adopte une posture de modestie: «Comment accuser l'Eglise de tentatives de cléricalisation quand elle ne dispose d'aucun levier politique, n'a aucun pouvoir économique, aucune source de financement permanente. Sa seule force, c'est la parole, la foi, la prière, la capacité de convaincre». C'est ce que déclarait le patriarche Cyrille à Moscou fin décembre 2009.
Ainsi va la Sainte Russie orthodoxe en 2010, tentée par le repli nationaliste et désireuse de renouer avec une histoire de prestige et de pouvoir.
Fin de citation.
(1) Henri Tincq est un journaliste-polémiste catholique à la Croix et au Monde de 1985 à 2008. Il participe maintenant au site d'information www.slate.fr
La renaissance s'ébauche dans les années 1980 sous l'effet de la perestroïka. … La loi sur la liberté de conscience du 1er octobre 1990 satisfait la plupart des demandes de l'Eglise. Celle-ci se met à investir tous les secteurs de la société civile, crée des écoles, des aumôneries, des services sociaux, récupère ses propriétés, restaure et reconstruit des centaines d'églises et édifices de culte qui, à l'époque communiste, avaient été reconvertis en «musées de l'athéisme».
Vingt ans après, le bilan de cette restauration est impressionnant. Il ne restait que 16 monastères en Russie après la terreur khrouchtchévienne: ils sont 453 aujourd'hui. On est passé de 1.200 moines et moniales à 13.000; de 6.600 prêtres à 22.000; de 3 séminaires à 75, etc. On ne compte pas les académies de théologie, les «écoles du dimanche» (catéchisme), les orphelinats tenus par l'Eglise. Selon les sondages, 90% des Russes se disent orthodoxes. Ils continuent de se faire baptiser et se marient religieusement, mais leur pratique régulière à l'église, le dimanche, est aussi faible qu'en France, en dehors des jours de fêtes religieuses. L'orthodoxie est un marqueur identitaire, une religion d'appartenance plus que de pratique.
L' autre laïcité
Après une rupture brutale, on assiste donc au retour à une «orthodoxie sociologique», comme on disait autrefois que la France était un pays sociologiquement catholique. Mais alors que les sociétés modernes et laïques cantonnent la religion dans l'espace privé de la conscience individuelle ou familiale, en Russie la religion orthodoxe s'affiche partout dans la sphère publique. On ne compte plus les émissions religieuses à la télévision. Dans les manifestations officielles, les représentants de la hiérarchie orthodoxe, notamment le patriarche Cyrille élu il y a un an, et sixième personnage de l'Etat, sont toujours présents. De leur côté, les autorités politiques, de Boris Eltsine à Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev, fréquentent les églises et cathédrales les jours de fête, soit par conviction personnelle, soit pour s'y faire filmer par les caméras.
La coopération entre l'Etat et l'Eglise a atteint en Russie un point qu'on peine à imaginer dans un pays de «séparation» comme la France. Selon la Constitution, la Russie est un Etat laïque et pluriconfessionnel. Dans la réalité, l'Eglise orthodoxe est présente à tous les niveaux de l'Etat, au point de lasser une partie de l'opinion et d'animer des courants laïques, qui ne sont pas tous des repaires d'anciens communistes. Ces courants critiquent la cléricalisation de la société russe et l'ingérence de l'Eglise dans les affaires de l'Etat. Le patriarcat de Moscou reste sourd et revendique toujours plus d'avantages dans le domaine fiscal, réclame la restitution complète du patrimoine religieux ancien, l'institution d'aumôneries militaires, l'introduction à l'école publique d'une discipline de culture orthodoxe, etc.
Personnalité d'envergure, réputé ouvert et moderne, le nouveau patriarche Cyrille fait franchir un cap supplémentaire à cette collaboration de l'Eglise et de l'Etat. Dans un discours prononcé le 29 décembre 2009 devant l'Académie russe de la Fonction publique, il a revendiqué pour l'Eglise le droit à «l'expertise morale» de tous les programmes politiques, économiques, culturels et sociaux. Le principe de laïcité n'exclut pas, plaide t-il, un mode de relations entre l'Eglise et l'Etat qui, à la fois, respecte la liberté de conscience et assure une participation active de la religion à la vie sociale.
Cette participation est souhaitée par l'Eglise — autant que par l'Etat — dans des domaines comme l'éducation morale de la jeunesse, la lutte contre la drogue et l'alcoolisme, le sort des détenus, la conservation du patrimoine culturel, etc. Eglise et Etat sont également associés dans le maintien de l'influence russe à l'étranger dans les pays de diaspora: l'Etat vient d'acquérir dans le septième arrondissement de Paris, à l'angle du quai Branly et de l'avenue Rapp, l'ancien siège de Météo-France, appelé à devenir une cathédrale, un séminaire et un centre culturel russes.
Un point de vue contestable
Cette situation soulève inquiétude et contestation. Un pays comme la France connaît trop bien les pièges de l'alliance du trône et de l'autel. Il est facile de mesurer les avantages que l'Etat russe peut tirer d'un tel soutien de la part d'une Eglise qui est massive, populaire et s'identifie à ses idéaux patriotiques. En l'absence de toute idéologie officielle, le mouvement Russie Unie, parti majoritaire, souhaite que l'orthodoxie bénéficie d'un statut reconnaissant sa place dans l'histoire, la culture et la société.
Mais on ne peut éviter de s'alarmer sur les risques de manipulation et d'instrumentalisation pour une Eglise qui n'a plus l'indépendance et la liberté de parole qui lui permettraient de remplir sa mission (remarque VG: comment ce manque d'indépendance et de liberté de parole se concilie-t-il avec "l'alliance du trône et de l'autel" dénoncée au paragraphe précédent?) dans un pays où les médias sont verrouillés, où des journalistes et des opposants sont assassinés, où la corruption fait des ravages, où le criminalité bat des records (remarque VG: quel rapport avec l'Eglise?). La confusion entre orthodoxie et nationalisme atteint des sommets dans un pays où la démocratie est encore mal assurée, où les droits de l'homme sont loin d'être tous respectés. Ceux-ci ont besoin de voix indépendantes pour les défendre et les revendiquer.
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Mais des voix laïques se font aussi entendre: elles réclament un enseignement strictement non confessionnel dans une Russie qui est un Etat multiconfessionnel. La religion majoritaire a des droits propres, réplique le patriarche, qui adopte une posture de modestie: «Comment accuser l'Eglise de tentatives de cléricalisation quand elle ne dispose d'aucun levier politique, n'a aucun pouvoir économique, aucune source de financement permanente. Sa seule force, c'est la parole, la foi, la prière, la capacité de convaincre». C'est ce que déclarait le patriarche Cyrille à Moscou fin décembre 2009.
Ainsi va la Sainte Russie orthodoxe en 2010, tentée par le repli nationaliste et désireuse de renouer avec une histoire de prestige et de pouvoir.
Fin de citation.
(1) Henri Tincq est un journaliste-polémiste catholique à la Croix et au Monde de 1985 à 2008. Il participe maintenant au site d'information www.slate.fr
Voici le texte d'un entretien de Mgr Innocent, archevêque de Vilnius, avec le journal lituanien de langue russe "Express-Nedelja"
Ci-joint un enregistrement "You Tube" dans lequel Mgr Innocent raconte comment ont élaborés les actes de canonisation des Nouveaux Martyrs
Ci-joint un enregistrement "You Tube" dans lequel Mgr Innocent raconte comment ont élaborés les actes de canonisation des Nouveaux Martyrs
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13/04/2022 21:21 - Gilles -
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