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Selon le métropolite de Zougdidi et Tsaich Gérasime (Église orthodoxe de Géorgie) : « Le futur concile doit élever l’autorité de l’Église orthodoxe dans le monde, et non entrer dans l’histoire comme un concile de confrontation et de désaccord »
Le hiérarque géorgien a rappelé aux journalistes que les consultations en vue de la préparation du concile panorthodoxe avaient lieu en Suisse depuis des années déjà, soulignant à ce sujet que l’Église orthodoxe de Géorgie ne soutient pas la convocation du concile tant que les questions soulevées ne seront pas soigneusement étudiées, préparées et adoptées préalablement par consensus. Le métropolite Gerasime a souligné tout particulièrement que si (comme l’affirment certaines voix critiques) des réformes libérales sont proposées au concile, l’Église géorgienne ne les acceptera jamais.... SUITE Orthodoxie.com
Le hiérarque géorgien a rappelé aux journalistes que les consultations en vue de la préparation du concile panorthodoxe avaient lieu en Suisse depuis des années déjà, soulignant à ce sujet que l’Église orthodoxe de Géorgie ne soutient pas la convocation du concile tant que les questions soulevées ne seront pas soigneusement étudiées, préparées et adoptées préalablement par consensus. Le métropolite Gerasime a souligné tout particulièrement que si (comme l’affirment certaines voix critiques) des réformes libérales sont proposées au concile, l’Église géorgienne ne les acceptera jamais.... SUITE Orthodoxie.com
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 3 Février 2013 à 12:13
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3 commentaires
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V.G.
Censure ecclésiastique par laquelle on est retranché de la communion de l'église, Excommunication majeure, Celle qui retranche entièrement de la communion de l'église et de toute communion avec les fidèles. Excommunication mineure, Celle qui interdit seulement l'usage des sacrements…(Dictionnaire de l'Académie française 8ème et dernière édition 1932)
Le débat sur un autre fil montrent une confusion de sens entre les deux types de "peines canoniques" que différencie bien la définition de l'Académie française. Il s'agit pourtant de deux notions bien distinctes qui font confusion à cause de l'usage, à mon sens malheureux, du même mot "excommunication" en français. Je ne connais pas le grec, mais en slavon, les deux notions sont bien distinctes. Je voudrais donc proposer une mise au point et, comme je n’ai pas sous la main les textes de droit canonique, je compte sur les canonistes plus savants qui nous lisent pour corriger mes erreurs éventuelles.
Censure ecclésiastique par laquelle on est retranché de la communion de l'église, Excommunication majeure, Celle qui retranche entièrement de la communion de l'église et de toute communion avec les fidèles. Excommunication mineure, Celle qui interdit seulement l'usage des sacrements…(Dictionnaire de l'Académie française 8ème et dernière édition 1932)
Le débat sur un autre fil montrent une confusion de sens entre les deux types de "peines canoniques" que différencie bien la définition de l'Académie française. Il s'agit pourtant de deux notions bien distinctes qui font confusion à cause de l'usage, à mon sens malheureux, du même mot "excommunication" en français. Je ne connais pas le grec, mais en slavon, les deux notions sont bien distinctes. Je voudrais donc proposer une mise au point et, comme je n’ai pas sous la main les textes de droit canonique, je compte sur les canonistes plus savants qui nous lisent pour corriger mes erreurs éventuelles.
L'Excommunication (du lat. excommunicare, de ex, hors, et communicare, communiquer. "mettre hors de la communauté") est la plus grave des peines canoniques puisqu'il s’agit d’une exclusion de la communauté chrétienne et de la communion ecclésiale. On est donc entièrement retranché de l'Église et privé de tous les sacrements. Lorsqu'un prince subissait cette sanction, tous ses sujets se retrouvaient dans ce cas et il n'est pas étonnant que l'empereur Henri IV ait du se résoudre à aller à Canossa (1077)…
Une excommunication ne peut être fulminée que par un évêque, un concile ou un patriarche dans les cas grave. Les cas d'excommunication sont prévus par les canons (1). Cette définition est celle qui fait le plus couramment fait référence s'il n'y a pas d'autre précision mais, comme le précise le dictionnaire cité, il s'agit là de "l'excommunication majeure".
L'anathème (du grec ανάθημα / anathêma, "voué aux enfers") est une excommunication majeure fulminée dans des conditions particulièrement solennelles contre un hérétique, en application du Nouveau Testament: « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème ! » In Ga 1:8).
La privation des Saints Mystères est le terme généralement utilisé chez les Orthodoxes pour "l'excommunication mineure" catholique (de fait, je n'ai jamais vu aucune autorité orthodoxe utiliser l'expression "excommunication mineure" et c'est tant mieux puisque cette expression induit une confusion de sens). La privation des Saints Mystères est en effet l'épitimie (pénitence (2)) la plus grave qui puisse être imposée pour aider à la guérison du pécheur repentant. Elle est généralement limitée dans le temps: ainsi pour les remariages après veuvage la règle 4 de St Basile le Grand prévoit la privation des Saints Mystères de un à quatre ans (3), mais un confesseur peut aussi appliquer des durées plus courtes. Cette épitimie est en effet décidée par le confesseur ou le recteur, voire l'évêque dans les cas les plus graves.
* * * * *
Dans un commentaire intéressant (4) Daniel écrit (je remplace dans son texte "excommunication" par "privation des Saints Mystères" pour éviter la confusion, car c'est bien de cela qu'il s'agit): " Après un bref survol des 35 canons de Saint Jean le Jeûneur (5), commenté par Saint Nicodème dans son Manuel de la Confession, je trouve les circonstances suivantes qui entraînent des privation des Saints Mystères temporaires (j'insiste pour des péchés et non des raisons de foi), ce qui ne veut pas dire que ce soient les uniques cas possibles.
On trouve donc les péchés de nature sexuelle : masturbation, adultère, fornication, relations homosexuelles, relations incestueuses, les meurtres, volontaires et involontaires, avortement compris, l'abandon des enfants, la négligence des parents dont l'enfant meurt avant d'être baptisé, les vols, les sacrilèges, le fait de ne pas respecter sa parole (parjure), la magie (et autres choses assimilées)... Mais j'insiste, je ne pense pas que Saint Jean ait prétendu à l'exhaustivité (même si ses canons sont toujours appliqués de nos jours)... " Ainsi le canon 21 de Jean le Jeûneur condamne le pécheur meurtrier à l'exclusion des Mystères pour cinq, voire trois ans (6). C'est la sanction qui vient d'être appliquée à Daru pour un tout autre type de péché...
Il faut noter que, sauf erreur de ma part, le fidèle privé de la Communion continue à assister aux offices, mais avec les catéchumènes (il ne doit pas participer à la Liturgie des fidèles). Il peut aussi bénéficier des autres sacrements et en particulier sacrement des malades et obsèques, dont est privé l'excommunié.
(1) cf. Canons des Apôtres 55, 2e Concile œcuménique canon 6, 4e Concile œcuménique canons 8 et 9, concile d’Antioche 12, décret du Concile de Moscou daté du 6/19 avril 1918 sur les « Mesures pour mettre fin aux désordres dans la vie ecclésiale » cité IN
(2) En russe:
(3) En russe:
(4) Commentaire sur @ Seraphin Rehbinder (message 22)
(5) Il s'agit du Pénitentiel attribué à saint Jean IV le Jeûneur, patriarche de Constantinople (582-595, CF).
(6) ICI
Une excommunication ne peut être fulminée que par un évêque, un concile ou un patriarche dans les cas grave. Les cas d'excommunication sont prévus par les canons (1). Cette définition est celle qui fait le plus couramment fait référence s'il n'y a pas d'autre précision mais, comme le précise le dictionnaire cité, il s'agit là de "l'excommunication majeure".
L'anathème (du grec ανάθημα / anathêma, "voué aux enfers") est une excommunication majeure fulminée dans des conditions particulièrement solennelles contre un hérétique, en application du Nouveau Testament: « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème ! » In Ga 1:8).
La privation des Saints Mystères est le terme généralement utilisé chez les Orthodoxes pour "l'excommunication mineure" catholique (de fait, je n'ai jamais vu aucune autorité orthodoxe utiliser l'expression "excommunication mineure" et c'est tant mieux puisque cette expression induit une confusion de sens). La privation des Saints Mystères est en effet l'épitimie (pénitence (2)) la plus grave qui puisse être imposée pour aider à la guérison du pécheur repentant. Elle est généralement limitée dans le temps: ainsi pour les remariages après veuvage la règle 4 de St Basile le Grand prévoit la privation des Saints Mystères de un à quatre ans (3), mais un confesseur peut aussi appliquer des durées plus courtes. Cette épitimie est en effet décidée par le confesseur ou le recteur, voire l'évêque dans les cas les plus graves.
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Dans un commentaire intéressant (4) Daniel écrit (je remplace dans son texte "excommunication" par "privation des Saints Mystères" pour éviter la confusion, car c'est bien de cela qu'il s'agit): " Après un bref survol des 35 canons de Saint Jean le Jeûneur (5), commenté par Saint Nicodème dans son Manuel de la Confession, je trouve les circonstances suivantes qui entraînent des privation des Saints Mystères temporaires (j'insiste pour des péchés et non des raisons de foi), ce qui ne veut pas dire que ce soient les uniques cas possibles.
On trouve donc les péchés de nature sexuelle : masturbation, adultère, fornication, relations homosexuelles, relations incestueuses, les meurtres, volontaires et involontaires, avortement compris, l'abandon des enfants, la négligence des parents dont l'enfant meurt avant d'être baptisé, les vols, les sacrilèges, le fait de ne pas respecter sa parole (parjure), la magie (et autres choses assimilées)... Mais j'insiste, je ne pense pas que Saint Jean ait prétendu à l'exhaustivité (même si ses canons sont toujours appliqués de nos jours)... " Ainsi le canon 21 de Jean le Jeûneur condamne le pécheur meurtrier à l'exclusion des Mystères pour cinq, voire trois ans (6). C'est la sanction qui vient d'être appliquée à Daru pour un tout autre type de péché...
Il faut noter que, sauf erreur de ma part, le fidèle privé de la Communion continue à assister aux offices, mais avec les catéchumènes (il ne doit pas participer à la Liturgie des fidèles). Il peut aussi bénéficier des autres sacrements et en particulier sacrement des malades et obsèques, dont est privé l'excommunié.
(1) cf. Canons des Apôtres 55, 2e Concile œcuménique canon 6, 4e Concile œcuménique canons 8 et 9, concile d’Antioche 12, décret du Concile de Moscou daté du 6/19 avril 1918 sur les « Mesures pour mettre fin aux désordres dans la vie ecclésiale » cité IN
(2) En russe:
(3) En russe:
(4) Commentaire sur @ Seraphin Rehbinder (message 22)
(5) Il s'agit du Pénitentiel attribué à saint Jean IV le Jeûneur, patriarche de Constantinople (582-595, CF).
(6) ICI
A la question : Pensez-vous que la liberté d'expression justifie la publication des carricatures contre des religions et des manifestations dans des lieux du culte?
Nos lecteurs ont répondu:
Oui, la liberté d'expression doit être absolue 58.16%
Non, la liberté d'expression ne peut justifier le blasphème 28.55%
Ceux qui s'en prennent aux religions cherchent surtout qu'on parle d'eux 13.29%
Nous les remercions d'avoir donné leur avis.
Nos lecteurs ont répondu:
Oui, la liberté d'expression doit être absolue 58.16%
Non, la liberté d'expression ne peut justifier le blasphème 28.55%
Ceux qui s'en prennent aux religions cherchent surtout qu'on parle d'eux 13.29%
Nous les remercions d'avoir donné leur avis.
Paris va retrouver la sonnerie du XVIIIe siècle. Il était temps. Les cloches de la cathédrale n’étaient pas accordées avec leur bourdon depuis 1856
PHOTOS
«Exciting! » s’écrie Alison, Britannique de 48 ans, en voyant le convoi des cloches de Notre-Dame franchir le pont d’Arcole (IVe), hier après-midi. « Magnifique! » s’époumone Monique, sexagénaire retraitée, en courant sur le trottoir pour accompagner le cortège, salué par des cris de joie des passants et des coups de klaxons des automobilistes.
Escortés par huit motards de la préfecture de police de la porte Maillot jusqu’à l’île de la Cité, les deux camions-remorques, partis à 9 heures hier de Villedieu-les-Poêles (Manche), sont arrivés à 16h30 sur le parvis de la cathédrale alors que retentissait le bourdon Emmanuel.
PHOTOS
«Exciting! » s’écrie Alison, Britannique de 48 ans, en voyant le convoi des cloches de Notre-Dame franchir le pont d’Arcole (IVe), hier après-midi. « Magnifique! » s’époumone Monique, sexagénaire retraitée, en courant sur le trottoir pour accompagner le cortège, salué par des cris de joie des passants et des coups de klaxons des automobilistes.
Escortés par huit motards de la préfecture de police de la porte Maillot jusqu’à l’île de la Cité, les deux camions-remorques, partis à 9 heures hier de Villedieu-les-Poêles (Manche), sont arrivés à 16h30 sur le parvis de la cathédrale alors que retentissait le bourdon Emmanuel.
A peine descendu du bus qui a suivi les deux camions des Champs-Elysées au quai des Tuileries, Mgr Patrick Jacquin, recteur-archiprêtre de Notre-Dame, s’enthousiasme devant les caméras : « Je découvre cet événement avec l’œil d’un adolescent. Les cloches annoncent la gloire de Dieu. Elles résonnent au rythme des joies et des deuils des hommes. Les cloches de 1856 n’étaient pas accordées avec le bourdon. Maintenant, nous allons retrouver la sonnerie de la fin du XVIIIe siècle. C’est très impressionnant, surtout quand on pense que Paris n’a pas connu ça depuis cent cinquante-sept ans. » SUITE Le Parisien
Les fidèles de l’Eglise orthodoxe russe ont célébré une divine liturgie le 27 janvier dernier à Andorre.
Cet office a eu lieu dans la paroisse catholique Sant Julià de Lòria, dans la ville du même nom (Sant Julià de Lòria est une paroisse d'Andorre, située au sud du pays près de la frontière espagnole au Riu Runer. Les habitants sont les Lauredians)
Il a été dit par l’higoumène Séraphin (Pavlov), recteur de l’église de l’Annonciation à Barcelone.
C’est à l’initiative de Mgr Jean Enric Vives, archevêque d’Urgell coprince d’Andorre que cet évènement a pu avoir lieu. En effet, Monseigneur Jean Enric avait proposé à Mgr Nestor, évêque de Chersonèse de célébrer des offices orthodoxes dans la Principauté. Lien
Cet office a eu lieu dans la paroisse catholique Sant Julià de Lòria, dans la ville du même nom (Sant Julià de Lòria est une paroisse d'Andorre, située au sud du pays près de la frontière espagnole au Riu Runer. Les habitants sont les Lauredians)
Il a été dit par l’higoumène Séraphin (Pavlov), recteur de l’église de l’Annonciation à Barcelone.
C’est à l’initiative de Mgr Jean Enric Vives, archevêque d’Urgell coprince d’Andorre que cet évènement a pu avoir lieu. En effet, Monseigneur Jean Enric avait proposé à Mgr Nestor, évêque de Chersonèse de célébrer des offices orthodoxes dans la Principauté. Lien
«Père Rafaïl et autres saints de tous les jours » 1 et 2 parties Extraits traduit du russe par Maria-Luisa Bonaque
Le Seigneur n’aime pas les timorés
C’est le père Rafaïl qui me fit un jour découvrir cette loi spirituelle. Et il la tenait lui-même du père Alipi. Dans l’un de ses sermons il avait dit : « À la guerre, j’ai vu de mes propres yeux comment certains craignaient de mourir de faim. Ils portaient sur le dos des sacs avec des biscuits pour prolonger leur vie et ne pas se battre. Et ces gens-là tombaient avec leurs biscuits et voyaient leurs jours écourtés.
Mais ceux qui enlevaient leur vareuse et luttaient contre l’ennemi restaient en vie. » Quand on vint lui confisquer les clés des grottes, le père Alipi ordonna à son frère servant :
– Père Kornili, apporte-moi une hache, nous allons trancher des têtes !
Les fonctionnaires prirent la fuite : qui sait ce qui pouvait passer par la tête de ces fanatiques obscurantistes ?! Le supérieur savait bien qu’il ne donnait pas de tels ordres en l’air. Un jour, alors que l’on venait pour la nième fois exiger la fermeture du monastère, il déclara sans détours :
– La moitié de mes frères a combattu sur le front. Nous sommes armés, nous nous battrons jusqu’à la dernière cartouche. Regardez ce monastère :comment peut-il être question de dislocation ?Les tanks ne passeront pas. Vous ne pourrez nous prendre que par les airs, avec l’aviation. Mais dès que le premier avion apparaîtra au-dessus du monastère, la nouvelle sera immédiatement retransmise dans le monde entier par la "Voix de l’Amérique". Alors réfléchissez !
Le Seigneur n’aime pas les timorés
C’est le père Rafaïl qui me fit un jour découvrir cette loi spirituelle. Et il la tenait lui-même du père Alipi. Dans l’un de ses sermons il avait dit : « À la guerre, j’ai vu de mes propres yeux comment certains craignaient de mourir de faim. Ils portaient sur le dos des sacs avec des biscuits pour prolonger leur vie et ne pas se battre. Et ces gens-là tombaient avec leurs biscuits et voyaient leurs jours écourtés.
Mais ceux qui enlevaient leur vareuse et luttaient contre l’ennemi restaient en vie. » Quand on vint lui confisquer les clés des grottes, le père Alipi ordonna à son frère servant :
– Père Kornili, apporte-moi une hache, nous allons trancher des têtes !
Les fonctionnaires prirent la fuite : qui sait ce qui pouvait passer par la tête de ces fanatiques obscurantistes ?! Le supérieur savait bien qu’il ne donnait pas de tels ordres en l’air. Un jour, alors que l’on venait pour la nième fois exiger la fermeture du monastère, il déclara sans détours :
– La moitié de mes frères a combattu sur le front. Nous sommes armés, nous nous battrons jusqu’à la dernière cartouche. Regardez ce monastère :comment peut-il être question de dislocation ?Les tanks ne passeront pas. Vous ne pourrez nous prendre que par les airs, avec l’aviation. Mais dès que le premier avion apparaîtra au-dessus du monastère, la nouvelle sera immédiatement retransmise dans le monde entier par la "Voix de l’Amérique". Alors réfléchissez !
Je ne sais quels arsenaux possédait le monastère. Je pense plutôt qu’il s’agissait d’une ruse de guerre du supérieur et que sa menace cachait,
une fois de plus, une plaisanterie. Mais comme on dit, toute plaisanterie comporte une part de vérité. En ces années-là, la confrérie offrait un visage singulier : plus de la moitié des moines s’étaient vus décerner des décorations et étaient des anciens combattants de la Grande Guerre patriotique.
Une fraction, importante elle aussi, avait connu les camps staliniens. D’autres enfin avaient traversé les deux, la guerre et le Goulag.
– C’est celui qui passe à l’offensive qui gagne, disait le père Alipi. Et il suivait lui-même à la lettre cette stratégie.
C’est précisément dans ces années-là que, luttant pour le monastère, le supérieur en fit reconstruire les puissants murs de fortification, tombés en ruine, restaura les églises à l’abandon, mit au jour, grâce à un travail professionnel irréprochable, les anciennes fresques, remit en état les bâtiments où logeaient le supérieur et la communauté. Étant lui-même peintre, il évita que ne fussent vendues en dehors du pays les oeuvres de maîtres russes et étrangers. Dans son énorme collection, figuraient des Levitan et des Polenov. Avant de mourir, le père Alipi céda gracieusement ces chefs-d’oeuvre au Musée russe de Saint-Pétersbourg. Enfin, il fit aménager partout des jardins, des parterres de fleurs et des vignes si merveilleux que le monastère devint un des endroits les plus beaux de Russie. Une personne venue pour la première fois à Petchory, en pèlerinage ou comme touriste, découvrait un monastère fabuleux, admirable, avec quelque chose de tout à fait irréel au milieu de la morne réalité soviétique.
Mais le principal exploit du père Alipi fut d’organiser le mouvement spirituel que représentaient les startsy.
Ce phénomène a notamment ceci d’étonnant qu’il n’est pas rattaché à un lieu précis, à un monastère concret. Il migre à travers le monde, s’épanouit, par exemple, de façon inattendue au-delà de la Volga, dans les skit de la Thébaïde du Nord, ou bien dans le désert de Beloberejski, au milieu des bois, ou encore à Sarov ou à Optino. Au milieu du xxe siècle, c’est au couvent de Pskovo-Petcherski qu’il a trouvé asile. Et le père Alipi sut en discerner la mystérieuse trajectoire. Il protégea les startsy comme un trésor précieux et en accrut le nombre. Il obtint l’autorisation pour que les grands startsy de Valaam soient transférés de Finlande à Petchory. Il accueillit après ses séjours en prison et son exil le hiéromoine tombé en disgrâce Ioann (Krestiankine).
Ce fut l’évêque Pitirim qui l’amena en secret au monastère. Il donna refuge au père Adrian qui avait été obligé d’abandonner la laure de la Trinité-Saint-Serge. Durant le supériorat du père Alipi, grandit toute une génération de startsy-guides spirituels dont certains sont évoqués dans
ce livre. À l’époque, créer et préserver une telle chose relevait d’un véritable exploit....
une fois de plus, une plaisanterie. Mais comme on dit, toute plaisanterie comporte une part de vérité. En ces années-là, la confrérie offrait un visage singulier : plus de la moitié des moines s’étaient vus décerner des décorations et étaient des anciens combattants de la Grande Guerre patriotique.
Une fraction, importante elle aussi, avait connu les camps staliniens. D’autres enfin avaient traversé les deux, la guerre et le Goulag.
– C’est celui qui passe à l’offensive qui gagne, disait le père Alipi. Et il suivait lui-même à la lettre cette stratégie.
C’est précisément dans ces années-là que, luttant pour le monastère, le supérieur en fit reconstruire les puissants murs de fortification, tombés en ruine, restaura les églises à l’abandon, mit au jour, grâce à un travail professionnel irréprochable, les anciennes fresques, remit en état les bâtiments où logeaient le supérieur et la communauté. Étant lui-même peintre, il évita que ne fussent vendues en dehors du pays les oeuvres de maîtres russes et étrangers. Dans son énorme collection, figuraient des Levitan et des Polenov. Avant de mourir, le père Alipi céda gracieusement ces chefs-d’oeuvre au Musée russe de Saint-Pétersbourg. Enfin, il fit aménager partout des jardins, des parterres de fleurs et des vignes si merveilleux que le monastère devint un des endroits les plus beaux de Russie. Une personne venue pour la première fois à Petchory, en pèlerinage ou comme touriste, découvrait un monastère fabuleux, admirable, avec quelque chose de tout à fait irréel au milieu de la morne réalité soviétique.
Mais le principal exploit du père Alipi fut d’organiser le mouvement spirituel que représentaient les startsy.
Ce phénomène a notamment ceci d’étonnant qu’il n’est pas rattaché à un lieu précis, à un monastère concret. Il migre à travers le monde, s’épanouit, par exemple, de façon inattendue au-delà de la Volga, dans les skit de la Thébaïde du Nord, ou bien dans le désert de Beloberejski, au milieu des bois, ou encore à Sarov ou à Optino. Au milieu du xxe siècle, c’est au couvent de Pskovo-Petcherski qu’il a trouvé asile. Et le père Alipi sut en discerner la mystérieuse trajectoire. Il protégea les startsy comme un trésor précieux et en accrut le nombre. Il obtint l’autorisation pour que les grands startsy de Valaam soient transférés de Finlande à Petchory. Il accueillit après ses séjours en prison et son exil le hiéromoine tombé en disgrâce Ioann (Krestiankine).
Ce fut l’évêque Pitirim qui l’amena en secret au monastère. Il donna refuge au père Adrian qui avait été obligé d’abandonner la laure de la Trinité-Saint-Serge. Durant le supériorat du père Alipi, grandit toute une génération de startsy-guides spirituels dont certains sont évoqués dans
ce livre. À l’époque, créer et préserver une telle chose relevait d’un véritable exploit....
Dans ces années de furieuse propagande antireligieuse, la majorité de nos concitoyens se représentait les monastères d’une façon insensée.
C’est pourquoi le père Alipi ne s’étonnait pas des questions les plus absurdes. Avec un humour bon enfant et une imagination imbattable, il faisait entrevoir aux gens leur simplisme et la confiance irraisonnée qu’ils avaient accordée à des élucubrations incohérentes, à des mensonges orduriers. Un jour, un groupe de visiteurs, soviétiques convaincus, arrêta le père Alipi au seuil d’une église. Dans un accès de juste colère, ils exigèrent la vérité sur l’exploitation des simples moines par la hiérarchie ecclésiastique, sur les persécutions, les horreurs de la vie monastique dont la presse avait rendu compte.
En guise de réponse, le père demanda sur un ton mystérieux :
– Vous entendez ?
– Nous entendons quoi ? firent les touristes étonnés.
– Entendez-vous quelque chose ?
– Nous entendons les moines chanter.
– Eh bien voilà : s’ils vivaient mal, ils ne chanteraient pas.
Un communiste, un hôte venu de Finlande, posa au père Alipi, en présence de ses amis soviétiques, la question typique que posaient alors les
athées :
– Nous expliquerez-vous comment se fait-il que les cosmonautes soient allés dans l’espace et n’y aient pas vu Dieu ?
Le père archimandrite lui fit remarquer, compatissant :
– Un tel malheur peut vous arriver à vous aussi : vous étiez à Helsinki et vous n’avez pas vu le président.
Ceux qui sont venus à Petchory dans ces années-là se souviennent des apparitions du père Alipi au balcon du bâtiment où il logeait.
Elles pouvaient être des plus variées. Parfois, surtout au printemps, les choucas et les corbeaux l’importunaient tellement de leurs glapissements qu’il sortait sur le balcon avec un pistolet et leur tirait dessus jusqu’à ce qu’ils s’envolent, pris de panique. Ce n’était pas un vrai pistolet, mais une imitation très réussie qui servait d’épouvantail. Et la scène entière – matinée ensoleillée sur le monastère, supérieur sur son balcon visant les oiseaux d’une main assurée avec un imposant pistolet – tout cela marquait les spectateurs de façon indélébile.
Bien sûr, ce ne sont pas seulement les apparitions du supérieur sur son cher balcon qui marquaient les mémoires. Les visiteurs du monastère
éprouvaient des sensations encore plus fortes quand ils étaient témoins des conversations que le père, du haut de la balustrade, nouait avec les gens rassemblés là.
C’est pourquoi le père Alipi ne s’étonnait pas des questions les plus absurdes. Avec un humour bon enfant et une imagination imbattable, il faisait entrevoir aux gens leur simplisme et la confiance irraisonnée qu’ils avaient accordée à des élucubrations incohérentes, à des mensonges orduriers. Un jour, un groupe de visiteurs, soviétiques convaincus, arrêta le père Alipi au seuil d’une église. Dans un accès de juste colère, ils exigèrent la vérité sur l’exploitation des simples moines par la hiérarchie ecclésiastique, sur les persécutions, les horreurs de la vie monastique dont la presse avait rendu compte.
En guise de réponse, le père demanda sur un ton mystérieux :
– Vous entendez ?
– Nous entendons quoi ? firent les touristes étonnés.
– Entendez-vous quelque chose ?
– Nous entendons les moines chanter.
– Eh bien voilà : s’ils vivaient mal, ils ne chanteraient pas.
Un communiste, un hôte venu de Finlande, posa au père Alipi, en présence de ses amis soviétiques, la question typique que posaient alors les
athées :
– Nous expliquerez-vous comment se fait-il que les cosmonautes soient allés dans l’espace et n’y aient pas vu Dieu ?
Le père archimandrite lui fit remarquer, compatissant :
– Un tel malheur peut vous arriver à vous aussi : vous étiez à Helsinki et vous n’avez pas vu le président.
Ceux qui sont venus à Petchory dans ces années-là se souviennent des apparitions du père Alipi au balcon du bâtiment où il logeait.
Elles pouvaient être des plus variées. Parfois, surtout au printemps, les choucas et les corbeaux l’importunaient tellement de leurs glapissements qu’il sortait sur le balcon avec un pistolet et leur tirait dessus jusqu’à ce qu’ils s’envolent, pris de panique. Ce n’était pas un vrai pistolet, mais une imitation très réussie qui servait d’épouvantail. Et la scène entière – matinée ensoleillée sur le monastère, supérieur sur son balcon visant les oiseaux d’une main assurée avec un imposant pistolet – tout cela marquait les spectateurs de façon indélébile.
Bien sûr, ce ne sont pas seulement les apparitions du supérieur sur son cher balcon qui marquaient les mémoires. Les visiteurs du monastère
éprouvaient des sensations encore plus fortes quand ils étaient témoins des conversations que le père, du haut de la balustrade, nouait avec les gens rassemblés là.
Le balcon donnait sur la grande place du monastère.
Par beau temps, le père pouvait admirer son monastère, communiquer avec le peuple tout en contrôlant si tout allait bien. En contrebas, se tenait une foule de pèlerins, de touristes et d’habitants de Petchory. Les discussions sur la foi ou un simple contact avec le père Alipi pouvaient
durer des heures. De plus, à chaque fois, il n’hésitait pas à venir en aide à ceux qui s’adressaient à lui pour des raisons matérielles. Et bien que ce que l’on appelle les « oeuvres de charité » fissent alors l’objet d’une interdiction catégorique, le père agissait en ce domaine comme il le jugeait nécessaire.
Voici ce dont se souvient l’archimandrite Nafanaïl :
« L e père Alipi aidait toujours les nécessiteux, il faisait l’aumône et il accordait son aide à beaucoup de gens venus la lui demander. Il en souffrit
les conséquences. Il se défendait en mettant en avant les textes des Saintes Écritures où il est dit qu’il faut faire oeuvre de charité et il affirmait que les oeuvres de charité ne pouvaient être interdites car c’était une part inaliénable de la vie de la Sainte Église orthodoxe. »
Et voici les souvenirs du diacre Gueorgui Malkov, alors jeune philologue et fréquent visiteur de Petchory : « L ’archimandrite Alipi s’efforçait d’incarner dans sa propre vie le précepte de l’amour du prochain. Il aidait du mieux possible, et parfois grandement, beaucoup de malades, de
miséreux ainsi que des personnes victimes de problèmes matériels. »
On voyait souvent au pied du balcon de sa résidence des handicapés, des pauvres aux destins les plus variés. Et malgré les interdictions officielles, le supérieur leur portait secours, en matière de nourriture, de soins médicaux,d’argent, à la mesure des moyens dont il disposait. Et quand il en manquait il plaisantait : « C e n’est pas encore prêt, ça sèche ! Reviens donc demain,serviteur de Dieu ! »
Dans certains cas, le soutien était conséquent : le père Alipi aidait un sinistré à se réinstaller et, lorsqu’une maladie frappait le bétail, donnait de l’argent pour acheter une vache. Ayant un jour appris que, non loin d’Izborsk, la maison de P. Melnikov, un peintre local célèbre, avait ravagée par un incendie, il lui expédia par mandat une somme importante pour l’époque, avec ce mot : « Juste pour les premiers temps. »...
a SUIVRE
Par beau temps, le père pouvait admirer son monastère, communiquer avec le peuple tout en contrôlant si tout allait bien. En contrebas, se tenait une foule de pèlerins, de touristes et d’habitants de Petchory. Les discussions sur la foi ou un simple contact avec le père Alipi pouvaient
durer des heures. De plus, à chaque fois, il n’hésitait pas à venir en aide à ceux qui s’adressaient à lui pour des raisons matérielles. Et bien que ce que l’on appelle les « oeuvres de charité » fissent alors l’objet d’une interdiction catégorique, le père agissait en ce domaine comme il le jugeait nécessaire.
Voici ce dont se souvient l’archimandrite Nafanaïl :
« L e père Alipi aidait toujours les nécessiteux, il faisait l’aumône et il accordait son aide à beaucoup de gens venus la lui demander. Il en souffrit
les conséquences. Il se défendait en mettant en avant les textes des Saintes Écritures où il est dit qu’il faut faire oeuvre de charité et il affirmait que les oeuvres de charité ne pouvaient être interdites car c’était une part inaliénable de la vie de la Sainte Église orthodoxe. »
Et voici les souvenirs du diacre Gueorgui Malkov, alors jeune philologue et fréquent visiteur de Petchory : « L ’archimandrite Alipi s’efforçait d’incarner dans sa propre vie le précepte de l’amour du prochain. Il aidait du mieux possible, et parfois grandement, beaucoup de malades, de
miséreux ainsi que des personnes victimes de problèmes matériels. »
On voyait souvent au pied du balcon de sa résidence des handicapés, des pauvres aux destins les plus variés. Et malgré les interdictions officielles, le supérieur leur portait secours, en matière de nourriture, de soins médicaux,d’argent, à la mesure des moyens dont il disposait. Et quand il en manquait il plaisantait : « C e n’est pas encore prêt, ça sèche ! Reviens donc demain,serviteur de Dieu ! »
Dans certains cas, le soutien était conséquent : le père Alipi aidait un sinistré à se réinstaller et, lorsqu’une maladie frappait le bétail, donnait de l’argent pour acheter une vache. Ayant un jour appris que, non loin d’Izborsk, la maison de P. Melnikov, un peintre local célèbre, avait ravagée par un incendie, il lui expédia par mandat une somme importante pour l’époque, avec ce mot : « Juste pour les premiers temps. »...
a SUIVRE
Vladimir Golovanow
Dans une interview au "Tzerkovniy-vestnik" (Церковный Вестник! le père Paul Hondzinski, professeur de théologie à l'Université orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou (PSTGU) explique que la théologie russe des XVIII et XIXe siècles doit revenir sur le devant de recherche théologique car elle correspond totalement aux besoins actuels, et ce contrairement à l'opinons de nombre de théologiens du XXe siècle qui la considéraient comme une décadence, une "occidentalisation" servile de la théologie orthodoxe alors que le père Paul considère au contraire que ces théologien russes ont "ecclésialisé" la pensée occidentale comme il dit, c'est-à-dire l'ont ramenée dans l'orthodoxie de l'Eglise.A partir de là il pense que cette tradition théologique peut faire repartir le dialogue œcuménique sur de bonnes bases théologiques, et cette idée est d'autant plus intéressante que c'est le dialogue théologique, dans le cadre de la Commission Foi et Constitution, qui marque les avancées les plus remarquables du mouvement œcuménique. (1)
Dans une interview au "Tzerkovniy-vestnik" (Церковный Вестник! le père Paul Hondzinski, professeur de théologie à l'Université orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou (PSTGU) explique que la théologie russe des XVIII et XIXe siècles doit revenir sur le devant de recherche théologique car elle correspond totalement aux besoins actuels, et ce contrairement à l'opinons de nombre de théologiens du XXe siècle qui la considéraient comme une décadence, une "occidentalisation" servile de la théologie orthodoxe alors que le père Paul considère au contraire que ces théologien russes ont "ecclésialisé" la pensée occidentale comme il dit, c'est-à-dire l'ont ramenée dans l'orthodoxie de l'Eglise.A partir de là il pense que cette tradition théologique peut faire repartir le dialogue œcuménique sur de bonnes bases théologiques, et cette idée est d'autant plus intéressante que c'est le dialogue théologique, dans le cadre de la Commission Foi et Constitution, qui marque les avancées les plus remarquables du mouvement œcuménique. (1)
Traduction légèrement abrégée de l'interview (titres et notes du traducteur)
Pourquoi étudier actuellement la théologie russe du XIXe siècle?
- Chaque peuple, comme chaque personne, qui s'approprie le message de l'Evangile, le lit à sa façon, trouve quelque chose de particulier, de personnel dans la parole du Christ. De la même façon le peuple russe a créé sa propre tradition spirituelle, riche et profonde. Et si nous ne continuons pas à suivre cette orientation, nous n'arriverons probablement à rien de valable, même si nous sommes remplis des meilleures intentions.
Le philosophe russe Simon Frank (2) a dit ces paroles remarquables: «Les référendums devrait prendre en compte les opinions des défunts." Il y a derrière nous de nombreuses générations qui ont vécu dans cette tradition, et si nous ne sommes pas capables de la retrouver, alors non seulement nous ne pourrons pas l'augmenter, mais nous ne pourrons pas non plus trouver le bon chemin vers notre propre renaissance spirituelle.
Il est inutile de réinventer des réponses aux problèmes déjà résolus - elles ont été trouvées depuis longtemps par nos grands théologiens. Ainsi nous pouvons trouver des approches pour comprendre les problèmes théologiques qui n'ont pas été résolues au XXe siècle dans ce qu'écrits saint Philarète (Drozdov) (3) au début du XIXe; on peut par exemple citer l'interprétation du dogme de la rédemption. Saint Philarète nous donne aussi l'exemple de l'analyse critique de la tradition occidentale, il a formulé les principes fondamentaux des relations Eglise-Etat, il s'est penché sur les questions de la justification théologique de l'action sociale de l'Église…
Mais il ne faut pas pour autant opposer les héritages théologiques grec et russe; les deux sont d'abord une seule et unique tradition orthodoxe commune mais, en même temps, il serait faut d'affirmer que toute la théologie orthodoxe se limite à la tradition grecque. Quelle que soit la profondeur de l'apport des Pères grecs de l'Eglise, tous les peuples orthodoxes apportent aussi toujours quelque chose de nouveau, et il est impossible de ne pas en tenir compte.
Quelle correspondance entre les héritages théologiques grec et russe?
- Les deux sont d'abord une seule et unique tradition orthodoxe commune, et il ne faut pas en les opposer. Mais en même temps, je ne pense pas exacte de dire que toute la théologie orthodoxe se limite à la tradition grecque. Quelle que soit la profondeur de l'apport des Pères grecs de l'Eglise, tous les peuples orthodoxes apportent aussi toujours quelque chose de nouveau, et il est impossible de ne pas en tenir compte.
La tradition théologique russe comme base de rapprochement entre l'Est et l'Ouest
- Les Catholiques s'intéressent maintenant à spiritualité russe, mais peu d'entre eux comprennent, je pense que la théologie russe crée un bon terrain pour un véritable dialogue entre l'Est et l'Ouest.Et cela précisément parce que la théologie russe n'a pas utilisé des sources occidentales "sans réfléchir" durant la période synodale (4), la théologie russe n'a pas utilisé des sources occidentales "sans réfléchir", mais a fait un excellent travail sur leur "ecclésiation". Et c'est en partant de ces enseignements occidentaux "ecclésialisés" (5) que nous pourrions rechercher une compréhension mutuelle.
Comment commencer une étude sérieuse de la théologie russe?
- Il faut d'abord tout collecter et de publier pour voir ce que nous possédons. Les travaux de Pères de l'Église grecs et occidentaux au ont été collectés et publiés au XIXe siècle dans la célèbre Patrologie Graeca (6) de Jacques Paul Migne. Nous avons besoin d'un Migne en Russie. A notre honte, nous n'avons pas encore d'édition complète de nos plus grands théologiens comme saint Joseph de Volokolamsk (7) et Saint Philarète de Moscou - tout ce qui a pu être fait jusqu'à présent vient d'initiatives privées. Mais c'est un travail difficile, complexe et aussi très coûteux pour des théologiens, des historiens, des linguistes; il faut rechercher les textes, comparez les copies, les commenter ... C'est tout un institut qu'il faudrait pour s'occuper de l'héritage de saint Philarète. (Ce travail a été commencé au sein du secteur de "Philaretologie" ouvert cette année dans le département de l'histoire moderne de l'Église russe du PSTGU continue le père Paul)
La théologie est à la base de la vie spirituelle et morale de notre société
- La théologie en général est bien plus étroitement liée à la vie qu'on ne le croit en général et les grands théologiens russes l'ont toujours senti et s'en sont préoccupés. Les dogmes de la foi doivent être directement liés à notre vie quotidienne - ce n'est qu'alors qu'elle sera digne de s'appeler «chrétienne». La théologie russe, précisément parce qu'elle est russe, doit justement nous aider à relever et sauvegarder la vie de notre société non seulement au plan intellectuel, mais aussi aux plans spirituel et moral. Saint Philarète (Drozdov) professait que le chrétien doit être une personne instruite. Il disait: «Le christianisme n'est pas une bizarrerie – c'est la sagesse de Dieu." Seule l'étude de cette sagesse peut donner une base à la véritable connaissance scientifique et à la véritable culture.
Reconnaissance de la tradition théologique russe en Occident
- L'Occident a fini par s'intéresser à la tradition russe spirituelle comme à une tradition indépendante qui a ses racines et ses résultats propres. Ainsi une délégation de l'Église orthodoxe russe a été invitée l'année dernière, à la prestigieuse conférence théologique de Bose (8), alors qu'auparavant les Orthodoxes n'étaient "officiellement" représentés que par les Grecs.
- En fait, l'Occident ne s'intéressait jusqu'ici qu'aux auteurs les pus anciens, antérieurs à la fin du XVI et au XVII siècle. Mais l'intérêt pour la période synodale s'éveille. Il y a peu de publications sur ce sujet, mais peu à peu ils commencent à apparaître. L'intérêt pour les textes anciens était essentiellement du domaine des études slaves - domaine de recherche développé dans le monde entier. La théologie russe est de fait inclue dans ce domaine scientifique et, soit dit en passant, la seule recherche fondamentale sur la littérature théologique russe pré-mongole a été réalisée par le célèbre jésuite allemand Heinrich Podskalskomu (8), slaviste reconnu; rien d'équivalent, malheureusement, n'a été fait chez nous.
Pour ce qui concerne la théologie de la période synodale, elle a été longtemps considérée comme une imitation de l'Occident mais, chez nous comme à l'Ouest, on commence à comprendre que ce n'est pas le cas, Dieu merci, et nous sommes heureux de voir que, ces dernières années, l'intérêt pour la théologie russe augmente en Russie et à l'étranger.
Fin de la traduction
Source: "Tzerkovniy-vestnik"
....................................
(1) "L'activité de "Foi et Constitution", à la différence des autres courants du mouvement œcuménique (et en cela réside sa valeur particulière et sa signification pour le témoignage orthodoxe), était conçue dès son origine en vue de la mise en place d'un dialogue théologique multilatéral. C'est dans le cadre du courant " Foi et Constitution " que les participants orthodoxes ont pu présenter à leur partenaires dans le dialogue théologique une vision catholique des thèmes abordés. Celle de l'Église et de son unité, de la conception des sacrements du Baptême, de l'Eucharistie et de l'ordination sacerdotale ; de l'Écriture et de la tradition, du rôle et de la signification des Symboles de foi, de l'incidence des facteurs dits " non théologiques " sur le problème de la division et de l'unité des chrétiens. Dans le cadre de " Foi et Constitution ", le dialogue théologique devient plus large et plus significatif grâce à la participation de l'Église catholique romaine qui n'est pas membre du COE. En raison de la pertinence particulière de la Commission " Foi et Constitution " pour le témoignage orthodoxe et aussi par suite de l'autonomie historique et structurelle de la Commission par rapport au COE, l'Église orthodoxe russe peut envisager de continuer à en faire partie, même au cas où serait modifié son statut d'appartenance au Conseil œcuménique des Églises". In " Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie"
(2) Simon (Semen) Ludvigovič Frank, né à Moscou en 1877, mort en 1950 prés de Londres, a consacré sa vie, à travers les épreuves de l'exil (en Allemagne, puis en France), à construire une philosophie apte à répondre aux attentes occultées, voire niées, mais irrépressibles qui sollicitent l'être humain ressaisi dans la multiplicité de ses défis et de ses espérances. A en particulier participé à la publication en mars 1909 du recueil d'articles « Vekhi » — « Jalons » avec Nicolas Berdiaev - Serge Boulgakov - Piotr Struve …ICI
(3) Cf
(4) On appelle "période synodale" dans l'histoire de l'Eglise russe (1721-1917) la période où le patriarcat de Moscou avait été supprimé par Pierre le Grand et remplacé par un Saint-Synode. Un fonctionnaire laïc nommé par l'empereur, le "haut-procureur", était placé à la tête du synode et l'Église se trouvait sous la tutelle du ministre des cultes. Le patriarcat fut rétabli par le Concile local de 1917.
(5) "Ecclésiation", "ecclésialisés", néologismes que je propose pour rendre les néologismes russes «воцерковление» «воцерковленных» que le père Paul utilise entre «».
(6) Wikipedia
(7) Encyclopedie
(8) PO.
(9) Christentum und theologische Literatur in der Kiever Rus' (988-1237), München 1982. Traduction russe: Христианство и богословская литература в Киевской Руси (988–1237 гг.), St. Peterbourg 1996, recension en français
Pourquoi étudier actuellement la théologie russe du XIXe siècle?
- Chaque peuple, comme chaque personne, qui s'approprie le message de l'Evangile, le lit à sa façon, trouve quelque chose de particulier, de personnel dans la parole du Christ. De la même façon le peuple russe a créé sa propre tradition spirituelle, riche et profonde. Et si nous ne continuons pas à suivre cette orientation, nous n'arriverons probablement à rien de valable, même si nous sommes remplis des meilleures intentions.
Le philosophe russe Simon Frank (2) a dit ces paroles remarquables: «Les référendums devrait prendre en compte les opinions des défunts." Il y a derrière nous de nombreuses générations qui ont vécu dans cette tradition, et si nous ne sommes pas capables de la retrouver, alors non seulement nous ne pourrons pas l'augmenter, mais nous ne pourrons pas non plus trouver le bon chemin vers notre propre renaissance spirituelle.
Il est inutile de réinventer des réponses aux problèmes déjà résolus - elles ont été trouvées depuis longtemps par nos grands théologiens. Ainsi nous pouvons trouver des approches pour comprendre les problèmes théologiques qui n'ont pas été résolues au XXe siècle dans ce qu'écrits saint Philarète (Drozdov) (3) au début du XIXe; on peut par exemple citer l'interprétation du dogme de la rédemption. Saint Philarète nous donne aussi l'exemple de l'analyse critique de la tradition occidentale, il a formulé les principes fondamentaux des relations Eglise-Etat, il s'est penché sur les questions de la justification théologique de l'action sociale de l'Église…
Mais il ne faut pas pour autant opposer les héritages théologiques grec et russe; les deux sont d'abord une seule et unique tradition orthodoxe commune mais, en même temps, il serait faut d'affirmer que toute la théologie orthodoxe se limite à la tradition grecque. Quelle que soit la profondeur de l'apport des Pères grecs de l'Eglise, tous les peuples orthodoxes apportent aussi toujours quelque chose de nouveau, et il est impossible de ne pas en tenir compte.
Quelle correspondance entre les héritages théologiques grec et russe?
- Les deux sont d'abord une seule et unique tradition orthodoxe commune, et il ne faut pas en les opposer. Mais en même temps, je ne pense pas exacte de dire que toute la théologie orthodoxe se limite à la tradition grecque. Quelle que soit la profondeur de l'apport des Pères grecs de l'Eglise, tous les peuples orthodoxes apportent aussi toujours quelque chose de nouveau, et il est impossible de ne pas en tenir compte.
La tradition théologique russe comme base de rapprochement entre l'Est et l'Ouest
- Les Catholiques s'intéressent maintenant à spiritualité russe, mais peu d'entre eux comprennent, je pense que la théologie russe crée un bon terrain pour un véritable dialogue entre l'Est et l'Ouest.Et cela précisément parce que la théologie russe n'a pas utilisé des sources occidentales "sans réfléchir" durant la période synodale (4), la théologie russe n'a pas utilisé des sources occidentales "sans réfléchir", mais a fait un excellent travail sur leur "ecclésiation". Et c'est en partant de ces enseignements occidentaux "ecclésialisés" (5) que nous pourrions rechercher une compréhension mutuelle.
Comment commencer une étude sérieuse de la théologie russe?
- Il faut d'abord tout collecter et de publier pour voir ce que nous possédons. Les travaux de Pères de l'Église grecs et occidentaux au ont été collectés et publiés au XIXe siècle dans la célèbre Patrologie Graeca (6) de Jacques Paul Migne. Nous avons besoin d'un Migne en Russie. A notre honte, nous n'avons pas encore d'édition complète de nos plus grands théologiens comme saint Joseph de Volokolamsk (7) et Saint Philarète de Moscou - tout ce qui a pu être fait jusqu'à présent vient d'initiatives privées. Mais c'est un travail difficile, complexe et aussi très coûteux pour des théologiens, des historiens, des linguistes; il faut rechercher les textes, comparez les copies, les commenter ... C'est tout un institut qu'il faudrait pour s'occuper de l'héritage de saint Philarète. (Ce travail a été commencé au sein du secteur de "Philaretologie" ouvert cette année dans le département de l'histoire moderne de l'Église russe du PSTGU continue le père Paul)
La théologie est à la base de la vie spirituelle et morale de notre société
- La théologie en général est bien plus étroitement liée à la vie qu'on ne le croit en général et les grands théologiens russes l'ont toujours senti et s'en sont préoccupés. Les dogmes de la foi doivent être directement liés à notre vie quotidienne - ce n'est qu'alors qu'elle sera digne de s'appeler «chrétienne». La théologie russe, précisément parce qu'elle est russe, doit justement nous aider à relever et sauvegarder la vie de notre société non seulement au plan intellectuel, mais aussi aux plans spirituel et moral. Saint Philarète (Drozdov) professait que le chrétien doit être une personne instruite. Il disait: «Le christianisme n'est pas une bizarrerie – c'est la sagesse de Dieu." Seule l'étude de cette sagesse peut donner une base à la véritable connaissance scientifique et à la véritable culture.
Reconnaissance de la tradition théologique russe en Occident
- L'Occident a fini par s'intéresser à la tradition russe spirituelle comme à une tradition indépendante qui a ses racines et ses résultats propres. Ainsi une délégation de l'Église orthodoxe russe a été invitée l'année dernière, à la prestigieuse conférence théologique de Bose (8), alors qu'auparavant les Orthodoxes n'étaient "officiellement" représentés que par les Grecs.
- En fait, l'Occident ne s'intéressait jusqu'ici qu'aux auteurs les pus anciens, antérieurs à la fin du XVI et au XVII siècle. Mais l'intérêt pour la période synodale s'éveille. Il y a peu de publications sur ce sujet, mais peu à peu ils commencent à apparaître. L'intérêt pour les textes anciens était essentiellement du domaine des études slaves - domaine de recherche développé dans le monde entier. La théologie russe est de fait inclue dans ce domaine scientifique et, soit dit en passant, la seule recherche fondamentale sur la littérature théologique russe pré-mongole a été réalisée par le célèbre jésuite allemand Heinrich Podskalskomu (8), slaviste reconnu; rien d'équivalent, malheureusement, n'a été fait chez nous.
Pour ce qui concerne la théologie de la période synodale, elle a été longtemps considérée comme une imitation de l'Occident mais, chez nous comme à l'Ouest, on commence à comprendre que ce n'est pas le cas, Dieu merci, et nous sommes heureux de voir que, ces dernières années, l'intérêt pour la théologie russe augmente en Russie et à l'étranger.
Fin de la traduction
Source: "Tzerkovniy-vestnik"
....................................
(1) "L'activité de "Foi et Constitution", à la différence des autres courants du mouvement œcuménique (et en cela réside sa valeur particulière et sa signification pour le témoignage orthodoxe), était conçue dès son origine en vue de la mise en place d'un dialogue théologique multilatéral. C'est dans le cadre du courant " Foi et Constitution " que les participants orthodoxes ont pu présenter à leur partenaires dans le dialogue théologique une vision catholique des thèmes abordés. Celle de l'Église et de son unité, de la conception des sacrements du Baptême, de l'Eucharistie et de l'ordination sacerdotale ; de l'Écriture et de la tradition, du rôle et de la signification des Symboles de foi, de l'incidence des facteurs dits " non théologiques " sur le problème de la division et de l'unité des chrétiens. Dans le cadre de " Foi et Constitution ", le dialogue théologique devient plus large et plus significatif grâce à la participation de l'Église catholique romaine qui n'est pas membre du COE. En raison de la pertinence particulière de la Commission " Foi et Constitution " pour le témoignage orthodoxe et aussi par suite de l'autonomie historique et structurelle de la Commission par rapport au COE, l'Église orthodoxe russe peut envisager de continuer à en faire partie, même au cas où serait modifié son statut d'appartenance au Conseil œcuménique des Églises". In " Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie"
(2) Simon (Semen) Ludvigovič Frank, né à Moscou en 1877, mort en 1950 prés de Londres, a consacré sa vie, à travers les épreuves de l'exil (en Allemagne, puis en France), à construire une philosophie apte à répondre aux attentes occultées, voire niées, mais irrépressibles qui sollicitent l'être humain ressaisi dans la multiplicité de ses défis et de ses espérances. A en particulier participé à la publication en mars 1909 du recueil d'articles « Vekhi » — « Jalons » avec Nicolas Berdiaev - Serge Boulgakov - Piotr Struve …ICI
(3) Cf
(4) On appelle "période synodale" dans l'histoire de l'Eglise russe (1721-1917) la période où le patriarcat de Moscou avait été supprimé par Pierre le Grand et remplacé par un Saint-Synode. Un fonctionnaire laïc nommé par l'empereur, le "haut-procureur", était placé à la tête du synode et l'Église se trouvait sous la tutelle du ministre des cultes. Le patriarcat fut rétabli par le Concile local de 1917.
(5) "Ecclésiation", "ecclésialisés", néologismes que je propose pour rendre les néologismes russes «воцерковление» «воцерковленных» que le père Paul utilise entre «».
(6) Wikipedia
(7) Encyclopedie
(8) PO.
(9) Christentum und theologische Literatur in der Kiever Rus' (988-1237), München 1982. Traduction russe: Христианство и богословская литература в Киевской Руси (988–1237 гг.), St. Peterbourg 1996, recension en français
Le métropolite Tikhon a été intronisé le 27 janvier Archevêque de Washington et Métropolite de toute l'Amérique et du Canda, titre porté par les primats de l'OCA (1).
Mgr Tikhon est un moine savant: Marc R. Mollard dans le monde, né en 1996 à Boston dans une famille de religion épiscopalienne (Communion Anglicanne),il a d'abord étudié la philosophie (Bachelor en Arts, diplômes de français et de sociologie). Reçu dans l'Orthodoxie en 1989 il commença à étudier au séminaire Saint Tikhon et devint novice au monastère éponyme l'année suivante. Ayant soutenu le master de théologie en 1993 il devint professeur d'Ancien Testament et Patristique.
Tonsuré moine et ordonné prêtre en 1995 il devint Archimandrite en 2000 et second prieur du monastère St Tikhon en 2002. Il a été sacré évêque en 2004 et élevé à la dignité d'Archevêque de Philadelphie et de Pennsylvanie orientale en 2012 Orthodoxie.com (1)
Mgr Tikhon est un moine savant: Marc R. Mollard dans le monde, né en 1996 à Boston dans une famille de religion épiscopalienne (Communion Anglicanne),il a d'abord étudié la philosophie (Bachelor en Arts, diplômes de français et de sociologie). Reçu dans l'Orthodoxie en 1989 il commença à étudier au séminaire Saint Tikhon et devint novice au monastère éponyme l'année suivante. Ayant soutenu le master de théologie en 1993 il devint professeur d'Ancien Testament et Patristique.
Tonsuré moine et ordonné prêtre en 1995 il devint Archimandrite en 2000 et second prieur du monastère St Tikhon en 2002. Il a été sacré évêque en 2004 et élevé à la dignité d'Archevêque de Philadelphie et de Pennsylvanie orientale en 2012 Orthodoxie.com (1)
V.G.
Alors que la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens doit se conclure vendredi 25 janvier à Rome, le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dresse un bilan plutôt positif de la situation œcuménique.
Interrogé le 23 janvier par l’agence Apic, le cardinal Koch explique vouloir mettre en œuvre en 2013 les impulsions du Synode pour la nouvelle évangélisation de novembre dernier sur le plan œcuménique. De même, il entend prolonger le projet « Harvesting the fruits » (Récolter les fruits), lancé par son prédécesseur, le cardinal Walter Kasper.
Évoquant les prochains voyages du pape, il confirme que Benoît XVI se rendra bien à Rio de Janeiro, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (23 au 28 juillet 2013), excluant toutefois qu’il puisse assister aux célébrations du 1700e anniversaire de l’Édit de Milan en Serbie. Au chapitre œcuménique, il précise que la déclaration commune élaborée avec la Fédération luthérienne mondiale dans le cadre des 500 ans de la Réforme sera publiée prochainement.
Alors que la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens doit se conclure vendredi 25 janvier à Rome, le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dresse un bilan plutôt positif de la situation œcuménique.
Interrogé le 23 janvier par l’agence Apic, le cardinal Koch explique vouloir mettre en œuvre en 2013 les impulsions du Synode pour la nouvelle évangélisation de novembre dernier sur le plan œcuménique. De même, il entend prolonger le projet « Harvesting the fruits » (Récolter les fruits), lancé par son prédécesseur, le cardinal Walter Kasper.
Évoquant les prochains voyages du pape, il confirme que Benoît XVI se rendra bien à Rio de Janeiro, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (23 au 28 juillet 2013), excluant toutefois qu’il puisse assister aux célébrations du 1700e anniversaire de l’Édit de Milan en Serbie. Au chapitre œcuménique, il précise que la déclaration commune élaborée avec la Fédération luthérienne mondiale dans le cadre des 500 ans de la Réforme sera publiée prochainement.
Rencontrer les responsables orthodoxes fin 2013 ou début 2014
Au sujet du dialogue avec l’orthodoxie, le cardinal Koch admet que le processus reste long et « semé d’embûches ». Il espère pouvoir rencontrer les responsables orthodoxes fin 2013 ou début 2014, afin de pouvoir « avancer significativement ».
Le cardinal Koch souligne par ailleurs les bonnes relations entretenues avec l’Église copte-orthodoxe : au vu de la « difficile situation » des chrétiens en Égypte, il rappelle la nécessité, pour cette Église, de collaborer avec tous les partenaires possibles. Évoquant la situation dans le monde arabe, le cardinal Koch se déclare inquiet de la montée des islamistes, appelant les chrétiens à « être encore plus attentifs aux autre et solidaires ».
Enfin, il se félicite des très bonnes relations entretenues avec les juifs, qualifiant cette amitié d’« intense ». Dans ce contexte, il annonce la planification pour 2015 d’un « important événement » pour les 50 ans de la déclaration conciliaire Nostra aetate (28 octobre 1965), par laquelle l’Église a établi une nouvelle relation avec le judaïsme.
D'après "La Croix" avec Apic ICI
Titres modifiés par VG.
Au sujet du dialogue avec l’orthodoxie, le cardinal Koch admet que le processus reste long et « semé d’embûches ». Il espère pouvoir rencontrer les responsables orthodoxes fin 2013 ou début 2014, afin de pouvoir « avancer significativement ».
Le cardinal Koch souligne par ailleurs les bonnes relations entretenues avec l’Église copte-orthodoxe : au vu de la « difficile situation » des chrétiens en Égypte, il rappelle la nécessité, pour cette Église, de collaborer avec tous les partenaires possibles. Évoquant la situation dans le monde arabe, le cardinal Koch se déclare inquiet de la montée des islamistes, appelant les chrétiens à « être encore plus attentifs aux autre et solidaires ».
Enfin, il se félicite des très bonnes relations entretenues avec les juifs, qualifiant cette amitié d’« intense ». Dans ce contexte, il annonce la planification pour 2015 d’un « important événement » pour les 50 ans de la déclaration conciliaire Nostra aetate (28 octobre 1965), par laquelle l’Église a établi une nouvelle relation avec le judaïsme.
D'après "La Croix" avec Apic ICI
Titres modifiés par VG.
Le site du séminaire a mis en ligne de magnifiques photos de l'église en bois dans son parc, sous la neige.
Les gros travaux de l'église étant terminés, elle est en train d'être aménagée à l'intérieur (électricité, chauffage, eau etc).
L'iconostase a été commandée et est en cours de fabrication à Moscou.
Les gros travaux de l'église étant terminés, elle est en train d'être aménagée à l'intérieur (électricité, chauffage, eau etc).
L'iconostase a été commandée et est en cours de fabrication à Moscou.
Traduction Elena Lavanant
Moscou, le 25 janvier. INTERFAX. Le Patriarche de Moscou Cyrille réaffirme que l’Eglise est ouverte au dialogue avec l’intelligentsia.
« Lorsqu’on nous dit qu’il existe des contradictions insurmontables entre l’intelligentsia et l’Eglise, que le comportement de l’Eglise rebute l’intelligentsia, c’est une pure fiction imaginée par les milieux très restreints de gens pour lesquels ce qui importe est la lutte contre la foi, et non l’appartenance à l’intelligentsia », a affirmé le Patriarche après la liturgie qu’il a célébrée dans l’église Sainte Tatiana de l’Université de Moscou le vendredi 25 janvier, jour de la fête traditionnelle des étudiants russes.
Il a souhaité que les étudiants et les enseignants de l’Université de Moscou et de tous les établissements supérieurs du pays « réfléchissent à la signification du mot fidèle, à la nature de la foi en Dieu », en notant qu’aujourd’hui un nombre important des représentants de l’intelligentsia « ont déjà retrouvé la voie vers l’Eglise ».
Moscou, le 25 janvier. INTERFAX. Le Patriarche de Moscou Cyrille réaffirme que l’Eglise est ouverte au dialogue avec l’intelligentsia.
« Lorsqu’on nous dit qu’il existe des contradictions insurmontables entre l’intelligentsia et l’Eglise, que le comportement de l’Eglise rebute l’intelligentsia, c’est une pure fiction imaginée par les milieux très restreints de gens pour lesquels ce qui importe est la lutte contre la foi, et non l’appartenance à l’intelligentsia », a affirmé le Patriarche après la liturgie qu’il a célébrée dans l’église Sainte Tatiana de l’Université de Moscou le vendredi 25 janvier, jour de la fête traditionnelle des étudiants russes.
Il a souhaité que les étudiants et les enseignants de l’Université de Moscou et de tous les établissements supérieurs du pays « réfléchissent à la signification du mot fidèle, à la nature de la foi en Dieu », en notant qu’aujourd’hui un nombre important des représentants de l’intelligentsia « ont déjà retrouvé la voie vers l’Eglise ».
« Il n’y a aucune contradiction entre l’Eglise et l’intelligentsia, si elles conservent toutes deux leur fidélité aux grandes valeurs morales qui sont celles de notre peuple », a souligné le primat de l’Eglise russe.
Selon lui, l’Eglise est ouverte au dialogue avec tout le monde et « est prête à rencontrer même ses adversaires », à répondre aux questions qui se posent, mais « n’est pas prête à jouer un rôle de figurant dans la stratégie que certains milieux élaborent aujourd’hui dans leur lutte contre l’Eglise ».
« L’Eglise ne fera jamais de la figuration, elle témoignera avec humilité et force de Dieu vivant, de la loi qu’Il a donné aux hommes, en gardant à l’esprit comment cette loi, reflétée dans la vie populaire, est présente aujourd’hui dans les valeurs morales que défend l’Eglise », a affirmé le Patriarche.
Le recteur de l’Université Victor Sadovnitchy et l’ancien chef du service de presse du Patriarcat, l’archiprêtre de l’église Sainte Tatiana Vladimir Viguiliansky ont offert au Patriarche, au nom de l’Université et des paroissiens, une collection de plus de 200 disques de musique classique.
« Effectivement, j’aime beaucoup la musique. Je n’ai pas beaucoup de temps pour aller dans les salles où l’on donne aujourd’hui de très beaux concerts. Mais je vais vous avouer un petit secret : lorsque j’ai très peu de temps pour écrire un texte important, et cela m’arrive presque toujours, je mets de la musique en sourdine et elle accompagne mon écriture, en me donnant de la sérénité et de l’inspiration », a confié le Patriarche.
Il a également demandé de faire tout ce qui est possible pour restaurer l’iconostase qui fut brûlée naguère par des détracteurs de l’Eglise.
La renaissance de la chapelle de l’Université de Moscou a commencé en 1991. Le 25 janvier, dans ce bâtiment qu’occupait alors le théâtre des étudiants, une prière a retenti pour la première fois depuis la fermeture de l’église en 1918 : le Patriarche Alexis II a célébré un moleben à Sainte Tatiana, patronne des étudiants. Lors de son intervention à l’Université en 1992, le Patriarche avait exprimé le souhait de faire renaître cette église ; un an après une décision allant dans ce sens fut prise par le Сonseil scientifique de l’Université. Le 23 janvier 1995 la communauté prit possession des locaux, et deux jours après, le 25 janvier 1995, le jour de Sainte Tatiana, le Patriarche Alexis II visitait l’église rénovée.
Selon lui, l’Eglise est ouverte au dialogue avec tout le monde et « est prête à rencontrer même ses adversaires », à répondre aux questions qui se posent, mais « n’est pas prête à jouer un rôle de figurant dans la stratégie que certains milieux élaborent aujourd’hui dans leur lutte contre l’Eglise ».
« L’Eglise ne fera jamais de la figuration, elle témoignera avec humilité et force de Dieu vivant, de la loi qu’Il a donné aux hommes, en gardant à l’esprit comment cette loi, reflétée dans la vie populaire, est présente aujourd’hui dans les valeurs morales que défend l’Eglise », a affirmé le Patriarche.
Le recteur de l’Université Victor Sadovnitchy et l’ancien chef du service de presse du Patriarcat, l’archiprêtre de l’église Sainte Tatiana Vladimir Viguiliansky ont offert au Patriarche, au nom de l’Université et des paroissiens, une collection de plus de 200 disques de musique classique.
« Effectivement, j’aime beaucoup la musique. Je n’ai pas beaucoup de temps pour aller dans les salles où l’on donne aujourd’hui de très beaux concerts. Mais je vais vous avouer un petit secret : lorsque j’ai très peu de temps pour écrire un texte important, et cela m’arrive presque toujours, je mets de la musique en sourdine et elle accompagne mon écriture, en me donnant de la sérénité et de l’inspiration », a confié le Patriarche.
Il a également demandé de faire tout ce qui est possible pour restaurer l’iconostase qui fut brûlée naguère par des détracteurs de l’Eglise.
La renaissance de la chapelle de l’Université de Moscou a commencé en 1991. Le 25 janvier, dans ce bâtiment qu’occupait alors le théâtre des étudiants, une prière a retenti pour la première fois depuis la fermeture de l’église en 1918 : le Patriarche Alexis II a célébré un moleben à Sainte Tatiana, patronne des étudiants. Lors de son intervention à l’Université en 1992, le Patriarche avait exprimé le souhait de faire renaître cette église ; un an après une décision allant dans ce sens fut prise par le Сonseil scientifique de l’Université. Le 23 janvier 1995 la communauté prit possession des locaux, et deux jours après, le 25 janvier 1995, le jour de Sainte Tatiana, le Patriarche Alexis II visitait l’église rénovée.
Victoria Issaïeva
En plein centre de la ville de Moscou, dans le quartier de la Loubianka, s’est cachée une belle basilique catholique, l’Eglise Saint-Louis-des-Français de Moscou, une des deux églises catholiques en service à la capitale de Russie. Doté de tous les caractéristiques du classicisme, le bâtiment de l’église ainsi que la paroisse elle-même a une longue histoire qui remonte à la fin du XVIII siècle ! L’église a connu deux modifications depuis et a vécu des époques difficiles de l’histoire de la Russie. Aujourd’hui la paroisse Saint-Louis-des-Français de Moscou représente une communauté internationale et mène une vie très active et saturée en servant en même temps de monument historique qui fait partie du patrimoine historique de la capitale russe.
Le père Lucas Chuffart qui a rejoint la paroisse Saint-Louis-des-Français il n’y a pas longtemps, a aimablement consenti à nous raconter des faits intéressants de l’histoire et de la vie actuelle de l’église.
En plein centre de la ville de Moscou, dans le quartier de la Loubianka, s’est cachée une belle basilique catholique, l’Eglise Saint-Louis-des-Français de Moscou, une des deux églises catholiques en service à la capitale de Russie. Doté de tous les caractéristiques du classicisme, le bâtiment de l’église ainsi que la paroisse elle-même a une longue histoire qui remonte à la fin du XVIII siècle ! L’église a connu deux modifications depuis et a vécu des époques difficiles de l’histoire de la Russie. Aujourd’hui la paroisse Saint-Louis-des-Français de Moscou représente une communauté internationale et mène une vie très active et saturée en servant en même temps de monument historique qui fait partie du patrimoine historique de la capitale russe.
Le père Lucas Chuffart qui a rejoint la paroisse Saint-Louis-des-Français il n’y a pas longtemps, a aimablement consenti à nous raconter des faits intéressants de l’histoire et de la vie actuelle de l’église.
La Voix de la Russie : Bonjour, père Lucas, pourriez-vous nous raconter dans quelle circonstances et avec l’aide de qui l’Eglise a été construite ?
Lucas Chuffart : Merci pour votre question parce que cela fait appel à une histoire ancienne d’une partie de la Russie par un accord conclu avec la France le 31 décembre 1786, c’était déjà trois ans avant la Révolution Française. Les Français qui vivaient en Russie ont eu l’autorisation d’ouvrir des églises pour avoir la liberté de pratiquer le culte catholique. Au lendemain de la prise de la Bastille à Paris le vice-consul de France à Moscou, Monsieur Condert de Bosse, demande à l’impératrice, Catherine II de Russie, la permission de construire une église française à Moscou. La paroisse Saint-Louis-des-Français à Moscou fut créée par Catherine II en 1789 par un décret adressé au général Eropkine, commandant en chef à Moscou et chargé des questions religieuses. L’autorisation de construire est accordée le 5 décembre 1789 sur un terrain situé en plein cœur de Moscou dans le faubourg dit des Allemands. En attendant que soient réunis les fonds suffisants pour élever l’église, les Français célèbrent leurs offices dans des lieux différents. Ce n’est qu’au début des années 1830 que l’église actuelle est élevée.
Donc Le 24 novembre 1835, l’église de Saint-Louis est consacrée par le vice-doyen de Moscou, Mgr Igor Motchoulevski, en présence de toutes les hautes autorités de la ville. Et il y a une plaque dans le cœur de l’église qui rappelle cet événement. C’est l’origine tout à fait particulière de ce monument historique au centre de Moscou. Au moment où s’est déroulée la Révolution Française, l’Impératrice de Russie a voulu que les Français arrivant à Moscou puissent avoir une église et célébrer le culte catholique.
LVdlR : Est-ce qu’il y avait beaucoup de Français à Moscou à cette époque-là ?
Lucas Chuffart : Je pense qu’il y avait un nombre de Français liés aux entreprises commerciales mais aussi à la culture : on a invité des musiciens, des poètes, des littéraires et donc il y avait déjà une communauté assez importante et l’Impératrice a tenu compte de leurs souhaits d’avoir une église qui au début était très modeste. C’était une église en bois au centre du terrain et elle a été détruite pour construire l’église actuelle.
LVdlR : Quel était le sort de l’Eglise après la Révolution d’Octobre en Russie et à l’époque soviétique ?
Lucas Chuffart : Et ensuite il y a eu les vicissitudes de l’histoire, cette église est toujours restée ouverte et elle s’est constituée peu à peu avec la collaboration de tous les groupes linguistiques, spécialement du groupe francophone. Cette église comme on peut le voir sur les études historiques qui sont publiées sur les différents sites d’internet, a réussi à rester ouverte pendant toute la période récente du XXème siècle et elle était le lieu où étaient célébrés des messes et des offices liturgiques pour les catholiques russes et les catholiques étrangers qui pouvaient se rendre à cet endroit.
LVdlR : Qui fréquente l’église aujourd’hui ?......SUITE La Voix de la Russie
...........................................
A Moscou, les catholiques aussi ont leurs paroisses
Moscou: "Quand une église est à la charnière de deux destins…"
Lucas Chuffart : Merci pour votre question parce que cela fait appel à une histoire ancienne d’une partie de la Russie par un accord conclu avec la France le 31 décembre 1786, c’était déjà trois ans avant la Révolution Française. Les Français qui vivaient en Russie ont eu l’autorisation d’ouvrir des églises pour avoir la liberté de pratiquer le culte catholique. Au lendemain de la prise de la Bastille à Paris le vice-consul de France à Moscou, Monsieur Condert de Bosse, demande à l’impératrice, Catherine II de Russie, la permission de construire une église française à Moscou. La paroisse Saint-Louis-des-Français à Moscou fut créée par Catherine II en 1789 par un décret adressé au général Eropkine, commandant en chef à Moscou et chargé des questions religieuses. L’autorisation de construire est accordée le 5 décembre 1789 sur un terrain situé en plein cœur de Moscou dans le faubourg dit des Allemands. En attendant que soient réunis les fonds suffisants pour élever l’église, les Français célèbrent leurs offices dans des lieux différents. Ce n’est qu’au début des années 1830 que l’église actuelle est élevée.
Donc Le 24 novembre 1835, l’église de Saint-Louis est consacrée par le vice-doyen de Moscou, Mgr Igor Motchoulevski, en présence de toutes les hautes autorités de la ville. Et il y a une plaque dans le cœur de l’église qui rappelle cet événement. C’est l’origine tout à fait particulière de ce monument historique au centre de Moscou. Au moment où s’est déroulée la Révolution Française, l’Impératrice de Russie a voulu que les Français arrivant à Moscou puissent avoir une église et célébrer le culte catholique.
LVdlR : Est-ce qu’il y avait beaucoup de Français à Moscou à cette époque-là ?
Lucas Chuffart : Je pense qu’il y avait un nombre de Français liés aux entreprises commerciales mais aussi à la culture : on a invité des musiciens, des poètes, des littéraires et donc il y avait déjà une communauté assez importante et l’Impératrice a tenu compte de leurs souhaits d’avoir une église qui au début était très modeste. C’était une église en bois au centre du terrain et elle a été détruite pour construire l’église actuelle.
LVdlR : Quel était le sort de l’Eglise après la Révolution d’Octobre en Russie et à l’époque soviétique ?
Lucas Chuffart : Et ensuite il y a eu les vicissitudes de l’histoire, cette église est toujours restée ouverte et elle s’est constituée peu à peu avec la collaboration de tous les groupes linguistiques, spécialement du groupe francophone. Cette église comme on peut le voir sur les études historiques qui sont publiées sur les différents sites d’internet, a réussi à rester ouverte pendant toute la période récente du XXème siècle et elle était le lieu où étaient célébrés des messes et des offices liturgiques pour les catholiques russes et les catholiques étrangers qui pouvaient se rendre à cet endroit.
LVdlR : Qui fréquente l’église aujourd’hui ?......SUITE La Voix de la Russie
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A Moscou, les catholiques aussi ont leurs paroisses
Moscou: "Quand une église est à la charnière de deux destins…"
De tous ses titres, c’est sans doute celui dont elle aurait été le plus fière. Comtesse du Luart par son mariage en France, Leila Hagondokoff, princesse d’une lignée russe, est devenue la « marraine » de la légion étrangère au cours de la Seconde Guerre mondiale qu’elle a passée à soigner les soldats. Une stèle à sa mémoire est inaugurée le 21 janvier 1989, au sein du quartier Labouche, à Orange. Le 4 décembre 2001, le colonel Yakovleff, chef de corps du 1er régiment étranger de cavalerie, inaugure au sein du quartier Labouche, la nouvelle salle de souvenirs des brigadiers-chefs, dédiée à la comtesse du Luart.
C’est d’ailleurs sous cette dernière appellation que ses filleuls du régiment étranger de cavalerie vont s’adresser à elle pour lui rendre hommage, le 25 janvier à 10 heures, au cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève.
L’une des femmes les plus décorées de France
Comme chaque année impaire depuis ses obsèques il y a vingt-huit ans, les principaux dirigeants de la légion étrangère viennent se recueillir sur la tombe de leur « marraine ». « C’est l’une des femmes les plus décorées de France* », rapporte Georges Lelu, le président de l’Association des amis de l’histoire de Sainte-Geneviève. Le parcours de cette « princesse courage », née à Saint-Pétersbourg en 1898, a inspiré plusieurs livres et journaux de l’époque.
C’est d’ailleurs sous cette dernière appellation que ses filleuls du régiment étranger de cavalerie vont s’adresser à elle pour lui rendre hommage, le 25 janvier à 10 heures, au cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève.
L’une des femmes les plus décorées de France
Comme chaque année impaire depuis ses obsèques il y a vingt-huit ans, les principaux dirigeants de la légion étrangère viennent se recueillir sur la tombe de leur « marraine ». « C’est l’une des femmes les plus décorées de France* », rapporte Georges Lelu, le président de l’Association des amis de l’histoire de Sainte-Geneviève. Le parcours de cette « princesse courage », née à Saint-Pétersbourg en 1898, a inspiré plusieurs livres et journaux de l’époque.
Cette jeune infirmière de 19 ans quitte la Russie au cours de la révolution bolchevique. Elle part pour Shanghai puis les Etats-Unis, avant de rallier la France. Mannequin pour Chanel, la fille du général Hagondokoff rencontre le comte Ladislas du Luart avec lequel elle se marie. Durant la guerre d’Espagne (1936-1939), la comtesse du Luart crée, finance, mais aussi anime et dirige une cellule chirurgicale mobile, capable de porter assistance aux soldats blessés au front.
Aucune autre armée dans le monde ne possède alors une antenne de soins de ce type!
La Comtesse Leïla Ladislas du Luart est née le 6 février 1898 à Saint-Pétersbourg.
Issue d'une famille princière du Caucase, son père, le général Hagondokoff est gouverneur militaire et commandant en chef des forces impériales en Extrême-Orient, Ataman des Cosaques de l'Amour (fleuve à la frontière sino-russe). Elle est infirmière bénévole à l’hôpital militaire de Circassie à 19 ans.
Elle épouse le capitaine Nicolas Bagenoff de la Garde impériale, grièvement blessé. Le ménage s’installe en Chine, en raison de l’exil de l’époux. Elle divorce et quitte la Chine. Rejoignant les États-Unis puis la France, en 1934, elle épouse le comte du Luart. Pendant la guerre d'Espagne, elle conçoit, crée, finance, mais surtout anime et dirige une antenne chirurgicale mobile afin de porter assistance aux blessés. Cette antenne est constituée de médecins et chirurgiens militaires, aidés d’infirmières. Avec une quarantaine de véhicules aménagés qui permettent une grande rapidité de mise en place, elle participe à la bataille de France de mai à juin 1940, la campagne de Tunisie de 1943, la campagne d’Italie auprès du maréchal Juin, puis avec le maréchal de Lattre de Tassigny et la 1re Armée qu’elle suit jusqu’en Autriche.
En novembre 1943, près de Rabat au Maroc, la comtesse Ladislas du Luart accepte, à la demande du lieutenant-colonel Miquel, de devenir la marraine du 1er REC. Ses actions militaires lui valent plusieurs citations et l’honorariat du 1er REC dans lequel elle est nommée légionnaire d’honneur de 1re classe, le 11 novembre 1943, brigadier d’honneur, le 1er janvier 1944 et brigadier-chef d’honneur, le 25 décembre 1944. Le soir de Noël 1943, elle offre aux légionnaires du 1er REC, rassemblés dans la clairière de la Mamora, leur premier cadeau de Noël. Plus tard, elle crée un centre militaire de détente au camp de Chenoua pour les légionnaires et soldats du 2e corps d’armée qui séjournent à Alger.
Depuis le retour en France du 1er REC en 1967, elle honore de sa présence tous les grands moments de la vie du régiment : Noël, Saint-Georges, Camerone, passations de commandement. Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite, elle totalise six citations, dont trois à l’ordre de l’armée. Elle décède le 21 janvier 1985, à l’hôpital américain de Neuilly.
Lien L’une des femmes les plus décorées de France
Aucune autre armée dans le monde ne possède alors une antenne de soins de ce type!
La Comtesse Leïla Ladislas du Luart est née le 6 février 1898 à Saint-Pétersbourg.
Issue d'une famille princière du Caucase, son père, le général Hagondokoff est gouverneur militaire et commandant en chef des forces impériales en Extrême-Orient, Ataman des Cosaques de l'Amour (fleuve à la frontière sino-russe). Elle est infirmière bénévole à l’hôpital militaire de Circassie à 19 ans.
Elle épouse le capitaine Nicolas Bagenoff de la Garde impériale, grièvement blessé. Le ménage s’installe en Chine, en raison de l’exil de l’époux. Elle divorce et quitte la Chine. Rejoignant les États-Unis puis la France, en 1934, elle épouse le comte du Luart. Pendant la guerre d'Espagne, elle conçoit, crée, finance, mais surtout anime et dirige une antenne chirurgicale mobile afin de porter assistance aux blessés. Cette antenne est constituée de médecins et chirurgiens militaires, aidés d’infirmières. Avec une quarantaine de véhicules aménagés qui permettent une grande rapidité de mise en place, elle participe à la bataille de France de mai à juin 1940, la campagne de Tunisie de 1943, la campagne d’Italie auprès du maréchal Juin, puis avec le maréchal de Lattre de Tassigny et la 1re Armée qu’elle suit jusqu’en Autriche.
En novembre 1943, près de Rabat au Maroc, la comtesse Ladislas du Luart accepte, à la demande du lieutenant-colonel Miquel, de devenir la marraine du 1er REC. Ses actions militaires lui valent plusieurs citations et l’honorariat du 1er REC dans lequel elle est nommée légionnaire d’honneur de 1re classe, le 11 novembre 1943, brigadier d’honneur, le 1er janvier 1944 et brigadier-chef d’honneur, le 25 décembre 1944. Le soir de Noël 1943, elle offre aux légionnaires du 1er REC, rassemblés dans la clairière de la Mamora, leur premier cadeau de Noël. Plus tard, elle crée un centre militaire de détente au camp de Chenoua pour les légionnaires et soldats du 2e corps d’armée qui séjournent à Alger.
Depuis le retour en France du 1er REC en 1967, elle honore de sa présence tous les grands moments de la vie du régiment : Noël, Saint-Georges, Camerone, passations de commandement. Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite, elle totalise six citations, dont trois à l’ordre de l’armée. Elle décède le 21 janvier 1985, à l’hôpital américain de Neuilly.
Lien L’une des femmes les plus décorées de France
Vous pouvez visionner à l'adresse suivante le remarquable film - suscité par le livre de Guillemette de Sairigné conçu et réalisé par une brillante jeune journaliste francophone de la télévision Kabarde, Zhansurat Zekorey, que nous avons eu le plaisir de recevoir l'an dernier pour la présentation de la version française de son film ( père Jean Gautier)
Illustré par de très belles images des fonds de l’ECPAD, "La Circassienne" retrace la vie extraordinaire de cette femme à la beauté célèbre, à la volonté de fer, au grand courage physique, d’une grande humanité, et qui entretint jusqu’à sa mort sa légende et ses mystères.
"La Circassienne", de Guillemette de Sairigné, est publié chez Robert Laffont (510 p., 22 €).
Guillemette de Sairigné est journaliste et écrivain. Elle a publié notamment "Tous les dragons de notre vie" et "Mon illustre inconnu" : enquête sur un père légende.
Illustré par de très belles images des fonds de l’ECPAD, "La Circassienne" retrace la vie extraordinaire de cette femme à la beauté célèbre, à la volonté de fer, au grand courage physique, d’une grande humanité, et qui entretint jusqu’à sa mort sa légende et ses mystères.
"La Circassienne", de Guillemette de Sairigné, est publié chez Robert Laffont (510 p., 22 €).
Guillemette de Sairigné est journaliste et écrivain. Elle a publié notamment "Tous les dragons de notre vie" et "Mon illustre inconnu" : enquête sur un père légende.
Vladimir GOLOVANOW
"Ni patriarche ni concile ne pourraient parmi nous introduire un enseignement nouveau, car le gardien de la religion est le corps même de l'Eglise, c'est à dire le peuple (laos) même" Lettre des 'Patriarches orthodoxes' au Pape Pie IX, 1848 (1)
Le débat sur un autre fil (2) a montré une grande incompréhension concernant ce fondement de la doctrine orthodoxe. Il est pourtant à la base de notre ecclésiologie conciliaire et le Père Afanassiev, cité par le Père Boris Bobrinskoy, va jusqu'à écrire "le christianisme primitif était un mouvement laïc" (3). En effet, si les évêques définissent et proclament la vérité dans les conciles, ils le font pour toute l'Eglise et le Peuple de Dieu doit encore accepter et recevoir cette définition. "Comme la Parole de Dieu est reçue et actualisée dans les communautés chrétiennes, les formulations avancées par les Pères anciens et leurs successeurs modernes sont appelées à produire leur effet dans l’Église : le peuple de Dieu, dernier garant de leur authenticité doctrinale, en reçoit et entérine les seuls éléments jugés conformes à l’ensemble de la Tradition, comprise comme réalité théologique et non ensemble d’usages" écrit le professeur de théologie liturgique André Lossky (4).
"Ni patriarche ni concile ne pourraient parmi nous introduire un enseignement nouveau, car le gardien de la religion est le corps même de l'Eglise, c'est à dire le peuple (laos) même" Lettre des 'Patriarches orthodoxes' au Pape Pie IX, 1848 (1)
Le débat sur un autre fil (2) a montré une grande incompréhension concernant ce fondement de la doctrine orthodoxe. Il est pourtant à la base de notre ecclésiologie conciliaire et le Père Afanassiev, cité par le Père Boris Bobrinskoy, va jusqu'à écrire "le christianisme primitif était un mouvement laïc" (3). En effet, si les évêques définissent et proclament la vérité dans les conciles, ils le font pour toute l'Eglise et le Peuple de Dieu doit encore accepter et recevoir cette définition. "Comme la Parole de Dieu est reçue et actualisée dans les communautés chrétiennes, les formulations avancées par les Pères anciens et leurs successeurs modernes sont appelées à produire leur effet dans l’Église : le peuple de Dieu, dernier garant de leur authenticité doctrinale, en reçoit et entérine les seuls éléments jugés conformes à l’ensemble de la Tradition, comprise comme réalité théologique et non ensemble d’usages" écrit le professeur de théologie liturgique André Lossky (4).
Il y a eu dans l'histoire de la Chrétienté des empereurs, patriarches, évêques, théologiens … qui se sont fourvoyés dans l'erreur, y compris dans des conciles. Mais ces erreurs ont toujours été corrigées par le Peuple de Dieu qui n'a pas permis que l'Eglise se fourvoie; cela est d'ailleurs impossible pour les Orthodoxes puisque nous croyons, comme l'écrit le père Jean Meyendorff, que "l'unique 'critère de la vérité' demeure Dieu lui-même, vivant mystérieusement dans l'Eglise, la conduisant sur la voie de la vérité" (5). Les canons en sont l'expression.
L'application des canons
"Cependant les canons ne sont pas des documents juridiques, ni de simples règles administratives, à appliquer d’une manière purement formelle. Les canons renferment des indications sur la manière de réaliser et de manifester dans des circonstances déterminées l’essence éternelle et immuable de l’Église", écrivait le père Alexandre Schmemann il y a un demi-siècle (6), et il est donc indispensable de retrouver le témoignage au sujet de la Tradition que renferment les canons: pour "déterminer la norme canonique de notre organisation ecclésiale dans les circonstances où Dieu a voulu nous faire vivre, nous devons avant tout autre chose nous rappeler ce que l’Église a toujours et partout manifesté par son organisation externe, ce contenu essentiel qui est aussi ce que nous indiquent les canons" (ibid.). La fidélité aux canons est la fidélité à la totalité de la Tradition, continue-t-il et, citant Nicolas Afanassiev, cette fidélité, « ne signifie pas la fidélité à l’autorité extérieure du passé, mais un lien vivant avec la plénitude de l’expérience de l’Église. Les références à la Tradition ne sont pas seulement un argument historique et la Tradition ne se réduit pas à l’archéologie ecclésiastique. » (7)
L'organisation de la diaspora, qui nous concerne au premier chef, ne peut trouver des réponses simples dans les canons élaborés dans le cadre de l'empire romain et prolongés dans l'empire ottoman. Les circonstances actuelles sont totalement différentes de tout ce que l'Eglise a connu, son organisation ecclésiale est largement bouleversée et l'application des canons comme si c'était des textes juridiques conduit à des contradictions flagrantes. Ainsi, en partant du même 28e canon de Chalcédoine nous voyons deux applications opposées du principe de territorialité: pour Constantinople, "entrent dans le domaine de responsabilité du Patriarche œcuménique l’Europe occidentale et toutes les terres nouvellement découvertes d'Amérique et d'Australie" et pour Moscou "la majorité des fidèles des Eglises sur ces territoires ne sont pas des indigènes mais des représentants de peuples traditionnellement orthodoxes avec leurs traditions religieuses qu'ils souhaitent conserver" (8). Et des théologiens sérieux comme JC Larchet critiquent vigoureusement la canonicité de ces deux positions (9).
Une nouvelle forme historique
« Les formes que prend l’être historique de l’Église sont très variées, écrit George Florovski (10), c’est une évidence qui se passe de démonstration pour toute personne un tant soit peu familière avec l’histoire de l’Église. Une forme historique de l’existence de l’Église en remplace une autre. Néanmoins malgré la diversité des formes historiques, on y trouve comme un noyau immuable. C’est l’enseignement dogmatique au sujet de l’Église, en d’autres termes l’Église elle-même. La vie ecclésiale ne peut adopter n’importe quelle forme, mais seulement celles qui correspondent à son essence, qui sont capables de refléter cette essence dans des circonstances historiques données ».
Mais la forme d'organisation que nous connaissons actuellement dans la diaspora reflète-t-elle vraiment cette essence de l'Eglise? Tout le monde semble d'accord que non: "En dépit des Saints Canons, les Orthodoxes, en particulier ceux qui vivent dans les pays occidentaux, sont divisés en groupes ethnico-raciaux (…) ce qui est une honte pour toute l'orthodoxie et la cause de réactions défavorables qui se retournent contre elle" écrivent les patriarches Bartholomé et Alexis en 2002 (ibid. 7). Mais c'est pour en sortir que les avis divergent et, comme nous n'avons pas eu de concile panorthodoxe depuis plus de cent ans et que les canonistes ne sont pas d'accord sur l'interprétation des canons, il faut essayer de percevoir la Vérité détenue par le Peuple de Dieu qui "reçoit et entérine les seuls éléments jugés conformes à l’ensemble de la Tradition, comprise comme réalité théologique et non ensemble d’usages" (ibid. 4).
L'application des canons
"Cependant les canons ne sont pas des documents juridiques, ni de simples règles administratives, à appliquer d’une manière purement formelle. Les canons renferment des indications sur la manière de réaliser et de manifester dans des circonstances déterminées l’essence éternelle et immuable de l’Église", écrivait le père Alexandre Schmemann il y a un demi-siècle (6), et il est donc indispensable de retrouver le témoignage au sujet de la Tradition que renferment les canons: pour "déterminer la norme canonique de notre organisation ecclésiale dans les circonstances où Dieu a voulu nous faire vivre, nous devons avant tout autre chose nous rappeler ce que l’Église a toujours et partout manifesté par son organisation externe, ce contenu essentiel qui est aussi ce que nous indiquent les canons" (ibid.). La fidélité aux canons est la fidélité à la totalité de la Tradition, continue-t-il et, citant Nicolas Afanassiev, cette fidélité, « ne signifie pas la fidélité à l’autorité extérieure du passé, mais un lien vivant avec la plénitude de l’expérience de l’Église. Les références à la Tradition ne sont pas seulement un argument historique et la Tradition ne se réduit pas à l’archéologie ecclésiastique. » (7)
L'organisation de la diaspora, qui nous concerne au premier chef, ne peut trouver des réponses simples dans les canons élaborés dans le cadre de l'empire romain et prolongés dans l'empire ottoman. Les circonstances actuelles sont totalement différentes de tout ce que l'Eglise a connu, son organisation ecclésiale est largement bouleversée et l'application des canons comme si c'était des textes juridiques conduit à des contradictions flagrantes. Ainsi, en partant du même 28e canon de Chalcédoine nous voyons deux applications opposées du principe de territorialité: pour Constantinople, "entrent dans le domaine de responsabilité du Patriarche œcuménique l’Europe occidentale et toutes les terres nouvellement découvertes d'Amérique et d'Australie" et pour Moscou "la majorité des fidèles des Eglises sur ces territoires ne sont pas des indigènes mais des représentants de peuples traditionnellement orthodoxes avec leurs traditions religieuses qu'ils souhaitent conserver" (8). Et des théologiens sérieux comme JC Larchet critiquent vigoureusement la canonicité de ces deux positions (9).
Une nouvelle forme historique
« Les formes que prend l’être historique de l’Église sont très variées, écrit George Florovski (10), c’est une évidence qui se passe de démonstration pour toute personne un tant soit peu familière avec l’histoire de l’Église. Une forme historique de l’existence de l’Église en remplace une autre. Néanmoins malgré la diversité des formes historiques, on y trouve comme un noyau immuable. C’est l’enseignement dogmatique au sujet de l’Église, en d’autres termes l’Église elle-même. La vie ecclésiale ne peut adopter n’importe quelle forme, mais seulement celles qui correspondent à son essence, qui sont capables de refléter cette essence dans des circonstances historiques données ».
Mais la forme d'organisation que nous connaissons actuellement dans la diaspora reflète-t-elle vraiment cette essence de l'Eglise? Tout le monde semble d'accord que non: "En dépit des Saints Canons, les Orthodoxes, en particulier ceux qui vivent dans les pays occidentaux, sont divisés en groupes ethnico-raciaux (…) ce qui est une honte pour toute l'orthodoxie et la cause de réactions défavorables qui se retournent contre elle" écrivent les patriarches Bartholomé et Alexis en 2002 (ibid. 7). Mais c'est pour en sortir que les avis divergent et, comme nous n'avons pas eu de concile panorthodoxe depuis plus de cent ans et que les canonistes ne sont pas d'accord sur l'interprétation des canons, il faut essayer de percevoir la Vérité détenue par le Peuple de Dieu qui "reçoit et entérine les seuls éléments jugés conformes à l’ensemble de la Tradition, comprise comme réalité théologique et non ensemble d’usages" (ibid. 4).
Il ne s'agit pas de voter.
Mais là notre débat a montré une totale incompréhension de la signification de cette perception de la Vérité détenue par le Peuple de Dieu. Certains ont parlé de la volonté d'un groupe, d'autre de majorité à 50+1… Bien entendu il s'agit de tout autre chose: "il ne faut pas croire non plus que la Vérité catholique soit soumise, dans son expression, à quelque chose de semblable au suffrage universel, à l'affirmation de la majorité : toute l'histoire de l'Eglise témoigne du contraire. C'est l'Esprit Saint qui rassemble l'Eglise dans l'unité : c'est Lui qui la maintient dans la Vérité : la Vérité n'est jamais automatique. Elle est toujours donnée, toujours reçue à nouveau" écrit. Monseigneur Stephanos de Tallinn et de toute l'Estonie (11). C'est donc la façon d'être du Peuple de Dieu, comment se manifeste à travers lui "l’essence éternelle et immuable de l’Église", que nous devons essayer d'appréhender.
Et là une réalité me semble sauter aux yeux: toutes les diasporas de tous les patriarcats créent leurs paroisses et diocèses dans la juridiction de leurs Eglises d'origines alors que les tentatives de création d'Eglises locales en dehors, en prétendant revivifier des racines orthodoxes préexistantes au catholicisme, aboutissent aux échecs de l'ECOF et autres Eglises Celtiques (alors même que les intentions de départ et les efforts déployés montraient de grandes qualités: la liturgie "de l'ancien rite des gaules" avait été acceptée par le patriarcat de Moscou, au départ, puis par l'EORHF avec St Jean de Shanghai lui-même, puis par le patriarcat de Roumanie… mais aucun d'eux n'a accepté "l'autocéphalie" autoproclamée de l'Eglise des Gaules. Les autres déviations s'en sont suivies…).
Communautés nationales
L'esprit communautaire national, dont le "nationalisme" est la manifestation politique, a fait irruption dans les sociétés occidentales au XIXe siècle et il a mené à la dislocation des empires continentaux puis coloniaux. L'Eglise n'a pas été épargnée et en a subi le contrecoup: longtemps au cœur de la résistance aux occupants, les Eglises des Balkans ont soutenu les mouvements d'émancipations et, une fois obtenue l'indépendance des états, elles ont réclamé leur autocéphalie… qu'elles n'ont pas obtenue sans mal (12)
Ces évènements historiques ont bien évidement un sens théologique: "pour éviter tout malentendu, ajoutons ici de la manière la plus catégorique que la dimension nationale au sein du christianisme ne constitue pas un mal en soi. Et avant tout le remplacement de l’Empire chrétien unique par une multitude de nations chrétiennes est une donnée de l’histoire dans la même mesure que la conversion de l’empereur Constantin. Dans la mesure où l’Eglise n’accorde de valeur absolue à aucune forme d’existence historique du monde dans lequel elle vit, elle peut tout aussi bien s’adapter au projet gréco-romain d’empire universel qu’aux formes politiques nationales. L’Eglise est toujours pleinement « dans ce monde » tout en n’étant pas en même temps « de ce monde », si bien que sa nature, sa vie ne dépendent pas des formes de ce monde. Plus encore, de même que la paix conclue par l’Empire avec le christianisme après trois siècles de conflit a donné de grands et saints fruits tels que l’idéal d’un État chrétien ou d’une culture chrétienne, de même l’éducation de nations chrétiennes qui se sont mises au service de la vérité chrétienne, la consécration de leurs dons propres à Dieu, comme but et sens de leur être national, restent un titre de gloire éternel pour l’Eglise." (13):
De fait, chacune des Eglise autocéphale apporte sa contribution à la catholicité de l'Eglise: les dogmes sont évidement identiques mais il y avait des différences de rites et de dates de fêtes entre les Eglises primitives qui ont été progressivement absorbés dans l'ordo liturgique byzantin (14) que nous pratiquons. Par contre, il reste toujours des pratiques traditionnelles spécifiques aux Eglises actuelles: c'est d'abord la langue et la musique des chants, mais aussi les couleurs des vêtements sacerdotaux, la célébration de fêtes et la vénération de saints locaux, etc. Ces différentes traditions enrichissent la grande Tradition orthodoxe et contribuent à notre connaissance du Règne et à notre Salut.
Mais là notre débat a montré une totale incompréhension de la signification de cette perception de la Vérité détenue par le Peuple de Dieu. Certains ont parlé de la volonté d'un groupe, d'autre de majorité à 50+1… Bien entendu il s'agit de tout autre chose: "il ne faut pas croire non plus que la Vérité catholique soit soumise, dans son expression, à quelque chose de semblable au suffrage universel, à l'affirmation de la majorité : toute l'histoire de l'Eglise témoigne du contraire. C'est l'Esprit Saint qui rassemble l'Eglise dans l'unité : c'est Lui qui la maintient dans la Vérité : la Vérité n'est jamais automatique. Elle est toujours donnée, toujours reçue à nouveau" écrit. Monseigneur Stephanos de Tallinn et de toute l'Estonie (11). C'est donc la façon d'être du Peuple de Dieu, comment se manifeste à travers lui "l’essence éternelle et immuable de l’Église", que nous devons essayer d'appréhender.
Et là une réalité me semble sauter aux yeux: toutes les diasporas de tous les patriarcats créent leurs paroisses et diocèses dans la juridiction de leurs Eglises d'origines alors que les tentatives de création d'Eglises locales en dehors, en prétendant revivifier des racines orthodoxes préexistantes au catholicisme, aboutissent aux échecs de l'ECOF et autres Eglises Celtiques (alors même que les intentions de départ et les efforts déployés montraient de grandes qualités: la liturgie "de l'ancien rite des gaules" avait été acceptée par le patriarcat de Moscou, au départ, puis par l'EORHF avec St Jean de Shanghai lui-même, puis par le patriarcat de Roumanie… mais aucun d'eux n'a accepté "l'autocéphalie" autoproclamée de l'Eglise des Gaules. Les autres déviations s'en sont suivies…).
Communautés nationales
L'esprit communautaire national, dont le "nationalisme" est la manifestation politique, a fait irruption dans les sociétés occidentales au XIXe siècle et il a mené à la dislocation des empires continentaux puis coloniaux. L'Eglise n'a pas été épargnée et en a subi le contrecoup: longtemps au cœur de la résistance aux occupants, les Eglises des Balkans ont soutenu les mouvements d'émancipations et, une fois obtenue l'indépendance des états, elles ont réclamé leur autocéphalie… qu'elles n'ont pas obtenue sans mal (12)
Ces évènements historiques ont bien évidement un sens théologique: "pour éviter tout malentendu, ajoutons ici de la manière la plus catégorique que la dimension nationale au sein du christianisme ne constitue pas un mal en soi. Et avant tout le remplacement de l’Empire chrétien unique par une multitude de nations chrétiennes est une donnée de l’histoire dans la même mesure que la conversion de l’empereur Constantin. Dans la mesure où l’Eglise n’accorde de valeur absolue à aucune forme d’existence historique du monde dans lequel elle vit, elle peut tout aussi bien s’adapter au projet gréco-romain d’empire universel qu’aux formes politiques nationales. L’Eglise est toujours pleinement « dans ce monde » tout en n’étant pas en même temps « de ce monde », si bien que sa nature, sa vie ne dépendent pas des formes de ce monde. Plus encore, de même que la paix conclue par l’Empire avec le christianisme après trois siècles de conflit a donné de grands et saints fruits tels que l’idéal d’un État chrétien ou d’une culture chrétienne, de même l’éducation de nations chrétiennes qui se sont mises au service de la vérité chrétienne, la consécration de leurs dons propres à Dieu, comme but et sens de leur être national, restent un titre de gloire éternel pour l’Eglise." (13):
De fait, chacune des Eglise autocéphale apporte sa contribution à la catholicité de l'Eglise: les dogmes sont évidement identiques mais il y avait des différences de rites et de dates de fêtes entre les Eglises primitives qui ont été progressivement absorbés dans l'ordo liturgique byzantin (14) que nous pratiquons. Par contre, il reste toujours des pratiques traditionnelles spécifiques aux Eglises actuelles: c'est d'abord la langue et la musique des chants, mais aussi les couleurs des vêtements sacerdotaux, la célébration de fêtes et la vénération de saints locaux, etc. Ces différentes traditions enrichissent la grande Tradition orthodoxe et contribuent à notre connaissance du Règne et à notre Salut.
Conclusion
L'organisation ecclésiale actuelle résulte des évènements dramatiques du XXe siècle et ne peut qu'être transitoire (15), mais elle contient en elle la Vérité gardée par le Peuple de Dieu et les solutions imaginées par des canonistes académiques, qui ne tiennent pas compte de la réalité de l'Eglise, ne pourront être reçues. Alors quelles sont les orientations qui pourraient s'envisager? Je vois personnellement plusieurs pistes s'ébaucher dans les différents modèles qui émergent sous nos yeux:
Le "modèle prophétique" de l'OCA (16), unique exemple d'Eglise locale multinationale avec ses diocèses trans-géographiques reliés à différentes Eglises-mères. Le fait que l'autocéphalie de l'OCA ne soit pas reconnue par les "Eglises grecques" n'est pas rédhibitoire: voir en note 12 les délais qu'elles ont mis à reconnaitre les dernières autocéphalies
Les paroisses "nationales" de l'Eglise russe: avec ses paroisses "bulgare" à Moscou ou "moldave" à Paris, sans parler des premières paroisses anglophones ou francophones, l'EOR montre toujours ce souci des particularismes qui existait sur une grande échelle dans la métropole des Amériques devenue OCA. L'Eglise russe attache une attention particulière à ces spécificités communautaires: c'est elle qui a lancé les traductions en langues vernaculaires dès le XIXe siècle, que ce soit en langues occidentales (les premières traductions en anglais ou en français sont de son fait) ou dans son territoire canonique traditionnel (en kazakh ou en iakoute pour ne citer que les dernières en date). Cet exemple peut donc aussi être une voie à explorer pour répondre aux besoins identitaires des différents groupes de la diaspora.
Un exemple catholique : les Catholiques se trouvent aussi confrontés à la question des particularités de leurs Eglises orientales, que les fidèles reproduisent dans la diaspora, et y répondent d'une façon intéressante. Ainsi ils ont fondé en France "L’Ordinariat des catholiques des Eglise orientales" (1954) dont l'ordinaire est l’archevêque de Paris assisté dans sa responsabilité pastorale par un vicaire général. (17), puis ont été fondées les éparchies pour les Ukrainiens catholiques (1960), les Arméniens catholiques (1986) et les Maronites (2012) dont les évêques titulaires font partie de la conférence épiscopale française. Il s'agit donc là, bien évidement, d'une dérogation au principe de territorialité épiscopale qui gouverne l'Eglise romaine tout comme l'Orthodoxie… et c'est encore un exemple à méditer.
Il est impossible de passer immédiatement à l’ordre canonique strict de l’Église constate la conférence panorthodoxe de Chambésy IV en 2009 (ibid. 15). J'espère que ces exemples inspireront nos canonistes et les aideront à trouver la Vérité de l'Eglise. Alors les conclusions qu'adopteront et proclameront nos évêques seront adoptées, "reçues", par le Peuple de Dieu et deviendront Vérité de l'Eglise.
Notes et références
(1) Cf. Mgr Kalistos Ware, "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles", Cerf 2002, p. 324.
(2) Mgr Serge Konovaloff
(3) ICI
(4) André Lossky, Professeur à de théologie liturgique l’Institut St Serge de Paris in "Evangile et liberté" Numéro 197 - Mars 2006
(5) J. Meyendorff, "Mission et Unité" vol II, Paris 1960, p.313. Cité par Mgr Kalistos Ware, ibid.
(6) Père Alexandre Schmemann, "Église et organisation ecclésiale" Paris, 1949.Imprimé avec la bénédiction de son Éminence le métropolite Vladimir, Messager ecclésiastique de l’Exarchat orthodoxe russe d’Europe Occidentale; ch. 1 "Canonicité et canons"; Traduction : D.S.
(7) Nicolas Afanassiev, « Neizmennoe i vremmenoe d tserkovnykh kanonakh » (L’immuable et le transitoire dans les canons de l’Église), dans le recueil Jivoe Predanie (Tradition vivante), Paris 1937.
(8) ICI
(9) Cf. JC Larchet, "l'Eglise corps du Christ" tome 2, Ed. Cerf, Paris, 2012. p.127-128, dont un résumé est donné par "Nikolas" sur ibid. 2, commentaires 63 & 65. Cf. aussi
(10) George Florovski, « Sobornost’ » (Catholicité) in "The Church of God", Londres, 1934, p. 63, Ibid. 5
(11) . Monseigneur Stephanos, Métropolite de Tallinn et de toute l'Estonie in «Christus» n°155 tome 39 Juillet 1992 ICI
(12) Seules les Eglises de Chypre et de l'ont obtenue rapidement. Les autres ont attendu longtemps la reconnaissance de Constantinople: 17 ans pour la Grèce, 21 ans pour la Roumanie, 90 ans pour la Serbie; le patriarcat de Bulgarie a pour sa part attendu 73 ans, la communion ayant été interrompue avec les "Eglises-grecques" pendant toute la durée de ce que les théologiens grecs appellent "le schisme bulgare", et, hors Balkans, celui de Géorgie attendit 62 ans, jusqu'en 1989 (!), pour être reconnue par Constantinople!
(13) Ibid. 6 ch. 5. "Les dimensions locale, universelle (œcuménique), et nationale"
(14) Cf. R Taft "Le rite byzantin : bref historique", Cerf, Paris 1996
(15) Dans le document final de la conférence préconciliaire panorthodoxe (Chambésy IV, juin 2009), il est constaté que, «au stade actuel est impossible… un passage immédiat à l’ordre canonique strict de l’Église concernant cette question, à savoir la présence d’un seul évêque dans le même lieu. Pour cette raison, la décision est prise de proposer la création d’une certaine situation transitoire, qui prépare aussi la base d’une solution strictement canonique du problème ». Lien
(16) Cf. Lien
(17) Lien
Icône de Tous les Saints, Mt Athos, XVI siècle
" Икона Всех святых" XVIв. Афон - Православие ру Praboslavie ru
L'organisation ecclésiale actuelle résulte des évènements dramatiques du XXe siècle et ne peut qu'être transitoire (15), mais elle contient en elle la Vérité gardée par le Peuple de Dieu et les solutions imaginées par des canonistes académiques, qui ne tiennent pas compte de la réalité de l'Eglise, ne pourront être reçues. Alors quelles sont les orientations qui pourraient s'envisager? Je vois personnellement plusieurs pistes s'ébaucher dans les différents modèles qui émergent sous nos yeux:
Le "modèle prophétique" de l'OCA (16), unique exemple d'Eglise locale multinationale avec ses diocèses trans-géographiques reliés à différentes Eglises-mères. Le fait que l'autocéphalie de l'OCA ne soit pas reconnue par les "Eglises grecques" n'est pas rédhibitoire: voir en note 12 les délais qu'elles ont mis à reconnaitre les dernières autocéphalies
Les paroisses "nationales" de l'Eglise russe: avec ses paroisses "bulgare" à Moscou ou "moldave" à Paris, sans parler des premières paroisses anglophones ou francophones, l'EOR montre toujours ce souci des particularismes qui existait sur une grande échelle dans la métropole des Amériques devenue OCA. L'Eglise russe attache une attention particulière à ces spécificités communautaires: c'est elle qui a lancé les traductions en langues vernaculaires dès le XIXe siècle, que ce soit en langues occidentales (les premières traductions en anglais ou en français sont de son fait) ou dans son territoire canonique traditionnel (en kazakh ou en iakoute pour ne citer que les dernières en date). Cet exemple peut donc aussi être une voie à explorer pour répondre aux besoins identitaires des différents groupes de la diaspora.
Un exemple catholique : les Catholiques se trouvent aussi confrontés à la question des particularités de leurs Eglises orientales, que les fidèles reproduisent dans la diaspora, et y répondent d'une façon intéressante. Ainsi ils ont fondé en France "L’Ordinariat des catholiques des Eglise orientales" (1954) dont l'ordinaire est l’archevêque de Paris assisté dans sa responsabilité pastorale par un vicaire général. (17), puis ont été fondées les éparchies pour les Ukrainiens catholiques (1960), les Arméniens catholiques (1986) et les Maronites (2012) dont les évêques titulaires font partie de la conférence épiscopale française. Il s'agit donc là, bien évidement, d'une dérogation au principe de territorialité épiscopale qui gouverne l'Eglise romaine tout comme l'Orthodoxie… et c'est encore un exemple à méditer.
Il est impossible de passer immédiatement à l’ordre canonique strict de l’Église constate la conférence panorthodoxe de Chambésy IV en 2009 (ibid. 15). J'espère que ces exemples inspireront nos canonistes et les aideront à trouver la Vérité de l'Eglise. Alors les conclusions qu'adopteront et proclameront nos évêques seront adoptées, "reçues", par le Peuple de Dieu et deviendront Vérité de l'Eglise.
Notes et références
(1) Cf. Mgr Kalistos Ware, "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles", Cerf 2002, p. 324.
(2) Mgr Serge Konovaloff
(3) ICI
(4) André Lossky, Professeur à de théologie liturgique l’Institut St Serge de Paris in "Evangile et liberté" Numéro 197 - Mars 2006
(5) J. Meyendorff, "Mission et Unité" vol II, Paris 1960, p.313. Cité par Mgr Kalistos Ware, ibid.
(6) Père Alexandre Schmemann, "Église et organisation ecclésiale" Paris, 1949.Imprimé avec la bénédiction de son Éminence le métropolite Vladimir, Messager ecclésiastique de l’Exarchat orthodoxe russe d’Europe Occidentale; ch. 1 "Canonicité et canons"; Traduction : D.S.
(7) Nicolas Afanassiev, « Neizmennoe i vremmenoe d tserkovnykh kanonakh » (L’immuable et le transitoire dans les canons de l’Église), dans le recueil Jivoe Predanie (Tradition vivante), Paris 1937.
(8) ICI
(9) Cf. JC Larchet, "l'Eglise corps du Christ" tome 2, Ed. Cerf, Paris, 2012. p.127-128, dont un résumé est donné par "Nikolas" sur ibid. 2, commentaires 63 & 65. Cf. aussi
(10) George Florovski, « Sobornost’ » (Catholicité) in "The Church of God", Londres, 1934, p. 63, Ibid. 5
(11) . Monseigneur Stephanos, Métropolite de Tallinn et de toute l'Estonie in «Christus» n°155 tome 39 Juillet 1992 ICI
(12) Seules les Eglises de Chypre et de l'ont obtenue rapidement. Les autres ont attendu longtemps la reconnaissance de Constantinople: 17 ans pour la Grèce, 21 ans pour la Roumanie, 90 ans pour la Serbie; le patriarcat de Bulgarie a pour sa part attendu 73 ans, la communion ayant été interrompue avec les "Eglises-grecques" pendant toute la durée de ce que les théologiens grecs appellent "le schisme bulgare", et, hors Balkans, celui de Géorgie attendit 62 ans, jusqu'en 1989 (!), pour être reconnue par Constantinople!
(13) Ibid. 6 ch. 5. "Les dimensions locale, universelle (œcuménique), et nationale"
(14) Cf. R Taft "Le rite byzantin : bref historique", Cerf, Paris 1996
(15) Dans le document final de la conférence préconciliaire panorthodoxe (Chambésy IV, juin 2009), il est constaté que, «au stade actuel est impossible… un passage immédiat à l’ordre canonique strict de l’Église concernant cette question, à savoir la présence d’un seul évêque dans le même lieu. Pour cette raison, la décision est prise de proposer la création d’une certaine situation transitoire, qui prépare aussi la base d’une solution strictement canonique du problème ». Lien
(16) Cf. Lien
(17) Lien
Icône de Tous les Saints, Mt Athos, XVI siècle
" Икона Всех святых" XVIв. Афон - Православие ру Praboslavie ru
Prêtre Serge Model
Archevêché orthodoxe russe en Belgique
Le 1er avril 1862, à Bruxelles, était consacré le premier lieu de culte orthodoxe de notre pays : l’église de Saint-Nicolas, créée auprès de l’ambassade russe dans la capitale. Un siècle et demie plus tard, une cinquantaine d’églises ou chapelles, de différentes obédiences, desservent pastoralement les dizaines de milliers d’orthodoxes de toutes origines présents sur le territoire belge. « Toute patrie leur est une terre étrangère, et toute terre étrangère est pour eux une patrie » disait déjà, à propos des chrétiens, la Lettre à Diognète (IIe siècle) …
On le sait, avec le catholicisme romain et les communautés issues de la Réforme, l’Église orthodoxe constitue l’une des trois expressions majeures du christianisme historique. Sans exclure une adaptation créatrice aux situations changeantes, elle se sent particulièrement garante d’une fidélité à la tradition ecclésiale originelle, tant doctrinale et sacramentelle que dans son organisation même, de nature conciliaire. Formé sur les lieux mêmes de la prédication apostolique, « entre Athènes et Jérusalem » (selon l’expression consacrée), le christianisme orthodoxe a, au départ de l’Empire byzantin, rayonné principalement vers l’Europe de l’Est. Depuis les grandes migrations des XIXe et XXe siècles (dues aux guerres, aux persécutions ou à la misère économique), il a néanmoins largement perdu son caractère géographique oriental, et l’Église orthodoxe (250 millions de fidèles) est aujourd’hui présente sur tous les continents.
Archevêché orthodoxe russe en Belgique
Le 1er avril 1862, à Bruxelles, était consacré le premier lieu de culte orthodoxe de notre pays : l’église de Saint-Nicolas, créée auprès de l’ambassade russe dans la capitale. Un siècle et demie plus tard, une cinquantaine d’églises ou chapelles, de différentes obédiences, desservent pastoralement les dizaines de milliers d’orthodoxes de toutes origines présents sur le territoire belge. « Toute patrie leur est une terre étrangère, et toute terre étrangère est pour eux une patrie » disait déjà, à propos des chrétiens, la Lettre à Diognète (IIe siècle) …
On le sait, avec le catholicisme romain et les communautés issues de la Réforme, l’Église orthodoxe constitue l’une des trois expressions majeures du christianisme historique. Sans exclure une adaptation créatrice aux situations changeantes, elle se sent particulièrement garante d’une fidélité à la tradition ecclésiale originelle, tant doctrinale et sacramentelle que dans son organisation même, de nature conciliaire. Formé sur les lieux mêmes de la prédication apostolique, « entre Athènes et Jérusalem » (selon l’expression consacrée), le christianisme orthodoxe a, au départ de l’Empire byzantin, rayonné principalement vers l’Europe de l’Est. Depuis les grandes migrations des XIXe et XXe siècles (dues aux guerres, aux persécutions ou à la misère économique), il a néanmoins largement perdu son caractère géographique oriental, et l’Église orthodoxe (250 millions de fidèles) est aujourd’hui présente sur tous les continents.
LES ORTHODOXES SONT PARMI NOUS !
En Belgique, le christianisme orthodoxe apparaît au XIXe siècle : en 1862, fut ouverte la première église, déjà citée ; un deuxième lieu de culte (orthodoxe grec) fut créé en 1900 à Anvers, et une troisième église (grecque également) vit le jour à Bruxelles en 1926. L’essentiel de la présence orthodoxe dans notre pays proviendra cependant des émigrations du XXe siècle, dont celle des Russes fuyant les persécutions consécutives à la révolution de 1917. Grâce notamment à l’aide du cardinal Mercier (un véritable « oecuméniste » avant la lettre), des paroisses russes se constitueront dans les principales villes du pays dans les années 1920-30, et un premier évêque orthodoxe s’installera à Bruxelles en 1929 (le diocèse sera reconnu par arrêté royal en 1937). Les deux autres vagues d’émigration russe (après la Seconde guerre mondiale et dans les années 1970), ainsi que les émigrations serbe, bulgare et roumaine, seront plus modestes. À partir des années 1950, une importante émigration grecque, de nature principalement économique, amènera à l’ouverture en Belgique de plus d’une dizaine de paroisses, conduisant le patriarcat de Constantinople à créer son diocèse « belge » en 1969.
Si, dans un premier temps, ces communautés s’efforçaient de préserver leur identité linguistique et culturelle, pour les deuxième puis troisième génération, les enfants de couples mixtes ou les occidentaux devenus orthodoxes, il devint nécessaire d’utiliser les langues locales. Dans l’atmosphère œcuménique des années 1960-70 (inspirée du concile Vatican II), apparaîtront des communautés orthodoxes « occidentales », célébrant en français ou néerlandais. En 1985 enfin, l’État belge reconnaîtra l’Église orthodoxe, au même titre que les cultes catholique, protestant, anglican, juif, musulman et que la laïcité organisée. Depuis la disparition de l’URSS en 1990, les nouvelles vagues d’émigration en provenance de l’Est ont singulièrement accru le nombre d’orthodoxes dans notre pays.
L’UNITE DANS LA DIVERSITE
Aujourd’hui, la Belgique compte entre quatre-vingt et cent mille chrétiens orthodoxes, de diverses origines, langues et obédiences, mais confessant une foi commune. Une cinquantaine de lieux de culte, sur tout le territoire, sont desservis par 4 évêques résidant dans le pays, plus de 50 prêtres et une quinzaine de diacres.
En Belgique, le christianisme orthodoxe apparaît au XIXe siècle : en 1862, fut ouverte la première église, déjà citée ; un deuxième lieu de culte (orthodoxe grec) fut créé en 1900 à Anvers, et une troisième église (grecque également) vit le jour à Bruxelles en 1926. L’essentiel de la présence orthodoxe dans notre pays proviendra cependant des émigrations du XXe siècle, dont celle des Russes fuyant les persécutions consécutives à la révolution de 1917. Grâce notamment à l’aide du cardinal Mercier (un véritable « oecuméniste » avant la lettre), des paroisses russes se constitueront dans les principales villes du pays dans les années 1920-30, et un premier évêque orthodoxe s’installera à Bruxelles en 1929 (le diocèse sera reconnu par arrêté royal en 1937). Les deux autres vagues d’émigration russe (après la Seconde guerre mondiale et dans les années 1970), ainsi que les émigrations serbe, bulgare et roumaine, seront plus modestes. À partir des années 1950, une importante émigration grecque, de nature principalement économique, amènera à l’ouverture en Belgique de plus d’une dizaine de paroisses, conduisant le patriarcat de Constantinople à créer son diocèse « belge » en 1969.
Si, dans un premier temps, ces communautés s’efforçaient de préserver leur identité linguistique et culturelle, pour les deuxième puis troisième génération, les enfants de couples mixtes ou les occidentaux devenus orthodoxes, il devint nécessaire d’utiliser les langues locales. Dans l’atmosphère œcuménique des années 1960-70 (inspirée du concile Vatican II), apparaîtront des communautés orthodoxes « occidentales », célébrant en français ou néerlandais. En 1985 enfin, l’État belge reconnaîtra l’Église orthodoxe, au même titre que les cultes catholique, protestant, anglican, juif, musulman et que la laïcité organisée. Depuis la disparition de l’URSS en 1990, les nouvelles vagues d’émigration en provenance de l’Est ont singulièrement accru le nombre d’orthodoxes dans notre pays.
L’UNITE DANS LA DIVERSITE
Aujourd’hui, la Belgique compte entre quatre-vingt et cent mille chrétiens orthodoxes, de diverses origines, langues et obédiences, mais confessant une foi commune. Une cinquantaine de lieux de culte, sur tout le territoire, sont desservis par 4 évêques résidant dans le pays, plus de 50 prêtres et une quinzaine de diacres.
Le diocèse « grec » du patriarcat œcuménique au Bénélux, dirigé par le métropolite (archevêque) Panteleimon (Kontoyiannis), assisté de deux évêques auxiliaires, compte plus de 20 paroisses en Belgique. Mgr Panteleimon représente également l’Église orthodoxe auprès des autorités belges et est le principal responsable des cours de religion orthodoxe enseignés dans les écoles publiques, des émissions orthodoxes à la radio et à la télévision et des aumôneries orthodoxes (hôpitaux, prisons, etc.).
Les orthodoxes russes (d’origine ou de tradition russe) se répartissent, pour des raisons historiques, en trois obédiences distinctes. L’archevêché de Belgique du patriarcat de Moscou, dirigé par l’archevêque Simon (Ichounine), comprend 12 lieux de culte, dont deux petits monastères (masculin et féminin). L’archevêché-exarchat des paroisses russes d’Europe occidentale du patriarcat œcuménique compte 4 paroisses dans notre pays, qui relèvent de l’archevêque Gabriel (De Vylder – d’origine belge, mais résidant à Paris). Deux paroisses de l’Eglise russe hors-frontières dépendent de l’archevêque Michel (Donskov) de Genève.
Il faut également citer cinq paroisses (et un monastère) roumains, deux paroisses serbes, deux géorgiennes et une bulgare, qui se rattachent à leurs « Églises-mères » respectives, via les diocèses européens de celles-ci (avec siège à Paris ou ailleurs). Comme les Russes, ces communautés ont connu un véritable renouveau à l’arrivée de la nouvelle vague d’immigrés de l’Est européen.
Bien avant la création, en 2010, de la Conférence épiscopale orthodoxe du Bénélux, les relations entre les orthodoxes de notre pays étaient fraternelles, comme en témoignent les concélébrations, participations à des organisations inter-orthodoxes (mouvements de jeunesse ou autres associations) ou réalisations communes (congrès, publications, formations en peinture d’icônes, etc.). Néanmoins, ces liens gagneraient à être renforcés, de même que l’enracinement de l’Église orthodoxe dans la société belge.
COMME MARTHE ET MARIE ?
Depuis longtemps, les figures évangéliques de Marthe et Marie sont considérées comme symbolisant les Eglises d’Occident et d’Orient. Et il est vrai qu’à l’énergie de l’action (missionnaire ou sociale) des chrétiens occidentaux, les orthodoxes ont souvent préféré l’harmonie de la contemplation, exprimée à travers la beauté de la célébration liturgique ou le recueillement de la prière personnelle, le tout dans la perspective lumineuse de la Résurrection. Mais l’Évangile ne dit-il pas que Marthe et Marie étaient sœurs, et qu’elles se réunissaient autour du même Maître ? Il nous semble que, pour des relations oecuméniques authentiques, il faudrait reconnaître les charismes de chaque Église, car « il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père ». Comme l’expliquait un saint oriental du VIe s. : « Imaginez que le monde soit un cercle, que le centre soit Dieu, et que les rayons soient les manières de vivre des hommes. Plus ils s’approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres. Et plus ils s’approchent les uns des autres, plus ils se rapprochent de Dieu. »
OEcuménisme
2013 | PASTORALIA – N°1
Les orthodoxes russes (d’origine ou de tradition russe) se répartissent, pour des raisons historiques, en trois obédiences distinctes. L’archevêché de Belgique du patriarcat de Moscou, dirigé par l’archevêque Simon (Ichounine), comprend 12 lieux de culte, dont deux petits monastères (masculin et féminin). L’archevêché-exarchat des paroisses russes d’Europe occidentale du patriarcat œcuménique compte 4 paroisses dans notre pays, qui relèvent de l’archevêque Gabriel (De Vylder – d’origine belge, mais résidant à Paris). Deux paroisses de l’Eglise russe hors-frontières dépendent de l’archevêque Michel (Donskov) de Genève.
Il faut également citer cinq paroisses (et un monastère) roumains, deux paroisses serbes, deux géorgiennes et une bulgare, qui se rattachent à leurs « Églises-mères » respectives, via les diocèses européens de celles-ci (avec siège à Paris ou ailleurs). Comme les Russes, ces communautés ont connu un véritable renouveau à l’arrivée de la nouvelle vague d’immigrés de l’Est européen.
Bien avant la création, en 2010, de la Conférence épiscopale orthodoxe du Bénélux, les relations entre les orthodoxes de notre pays étaient fraternelles, comme en témoignent les concélébrations, participations à des organisations inter-orthodoxes (mouvements de jeunesse ou autres associations) ou réalisations communes (congrès, publications, formations en peinture d’icônes, etc.). Néanmoins, ces liens gagneraient à être renforcés, de même que l’enracinement de l’Église orthodoxe dans la société belge.
COMME MARTHE ET MARIE ?
Depuis longtemps, les figures évangéliques de Marthe et Marie sont considérées comme symbolisant les Eglises d’Occident et d’Orient. Et il est vrai qu’à l’énergie de l’action (missionnaire ou sociale) des chrétiens occidentaux, les orthodoxes ont souvent préféré l’harmonie de la contemplation, exprimée à travers la beauté de la célébration liturgique ou le recueillement de la prière personnelle, le tout dans la perspective lumineuse de la Résurrection. Mais l’Évangile ne dit-il pas que Marthe et Marie étaient sœurs, et qu’elles se réunissaient autour du même Maître ? Il nous semble que, pour des relations oecuméniques authentiques, il faudrait reconnaître les charismes de chaque Église, car « il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père ». Comme l’expliquait un saint oriental du VIe s. : « Imaginez que le monde soit un cercle, que le centre soit Dieu, et que les rayons soient les manières de vivre des hommes. Plus ils s’approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres. Et plus ils s’approchent les uns des autres, plus ils se rapprochent de Dieu. »
OEcuménisme
2013 | PASTORALIA – N°1
Нomélie prononcée le 18 janvier par le Père Alexandre Siniakov à l'église Saint-Gervais à Paris
Chers frères et soeurs, la tradition chrétienne orientale considère la tour de Babel comme un film négatif de l’Église : j’utilise ce terme dans le sens des photographes. C’est une image inversée de la Pentecôte.
Cette interprétation du récit de la Genèse que nous venons d’entendre est chantée dans le kondakion du dimanche de la Pentecôte : « Quand il a confondu les langues humaines, le Seigneur a dispersé les nations. Mais quand il distribue les langues de feu, il invite tous les hommes à l’unité, pour qu’unanimement nous rendions gloire au très saint Esprit ».
Chers frères et soeurs, la tradition chrétienne orientale considère la tour de Babel comme un film négatif de l’Église : j’utilise ce terme dans le sens des photographes. C’est une image inversée de la Pentecôte.
Cette interprétation du récit de la Genèse que nous venons d’entendre est chantée dans le kondakion du dimanche de la Pentecôte : « Quand il a confondu les langues humaines, le Seigneur a dispersé les nations. Mais quand il distribue les langues de feu, il invite tous les hommes à l’unité, pour qu’unanimement nous rendions gloire au très saint Esprit ».
Saint Maxime le Confesseur pense que la tragédie de la tour de Babel ne vient pas d’abord de l’orgueil et de l’individualisme humain
Ils sont les conséquences malheureuses d’un autre mal : une mauvaise conception de Dieu. Maxime est convaincu que la tour de Babel symbolise la multiplicité des représentations erronées de la divinité : « Les constructeurs de la tour se déplacèrent depuis l’Orient, du pays de la lumière, je veux dire de la connaissance unique et véritable de Dieu, et se rendirent au pays de Sennaar, nom que l’on traduit par ‘dents du blasphème’. Ils tombèrent dans des opinions multiples sur la divinité, et, disposant l’exposé de chaque opinion comme des briques, ils édifièrent, telle une tour, l’impiété aux dieux multiples. Il est normal alors que Dieu réduise à rien la confession née de la mauvaise harmonie des hommes égarés aux opinions innombrables » (Questions à Thalassios, 28).
Nous voudrions bien pouvoir affirmer que la tour de Babel est une image du passé, qu’elle a été définitivement révolue au moment de la Pentecôte. Mais, hélas, les chrétiens n’ont pas résisté à la tentation. Nous nous sommes divisés en défendant des opinions particulières ; nous nous sommes déchirés pour des expressions divergentes du mystère de la Trinité et de celui de l’incarnation du Fils de Dieu ; nous nous sommes battus pour des visions singulières de l’Église. Certes, l’Église du Christ est une et elle le sera toujours, parce que le Christ est un. Mais on ne peut pas en dire autant de l'ensemble des chrétiens, de tous ceux qui croient que Jésus est le Seigneur et le Sauveur du monde.
L’image de la tour de Babel a néanmoins une grande utilité : elle nous montre l’unité qui plaît à Dieu.
Pour saint Maxime le Confesseur, le cœur de ce récit, c’est le pluriel de l’invitation divine : « Descendons et divisons leur langues ». Comme le célèbre « Faisons l’homme à notre image » (Gn 1, 26), il renvoie au mystère de la trinité des hypostases (ou personnes) de l’unique Dieu. La cause de la division des hommes est la multiplicité de leurs opinions sur Dieu, le polythéisme ; le remède contre cette division est le mystère de l’unité sans confusion des trois Personnes de l’unique Dieu. L’individualisme des hommes est dépassé dans la contemplation de la façon dont les trois Personnes divines partagent la même nature dans l’amour infini et la volonté unique. Le remède contre notre division, c’est notre assimilation à la Trinité. La voie de l’unité est celle de notre divinisation, de la ressemblance toujours croissante de l’image que nous sommes à notre Archétype. De même que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois hypostases distinctes, mais une seule nature, une seule essence, un seul Dieu, de même l’humanité est une seule nature, une seule essence, dans la multiplicité des personnes. Le mystère de la Trinité montre ce qu’est la véritable unité qui ne supprime pas les personnes ni leurs propriétés. Cette unité est celle de l’Église, corps vivant du Christ, où il n’y a ni de confusion de Babel ni de division qui a frappé les peuples de la terre. L’unique volonté et l’unique nature de la Trinité désignent l’aspect de l’unité de ceux qui croient dans le même Seigneur, unité qui ne supprime pas les spécificités des personnes, mais qui est fondée sur le renoncement libre à la volonté égoïste, sur le détachement de sa limitation individuelle qui permet de retrouver la nature commune.
C’est l’invitation que fait, à la lecture du récit de la tour de Babel, saint Maxime le Confesseur (qui fut personnellement un des liens les plus forts entre l’Orient et l’Occident chrétiens) : « Le fait de ne pas polémiquer est aimé de l’Esprit et cher à ceux qui aiment l’Esprit, recevons, en accord les uns avec les autres, la sainte Écriture qui introduit dans le mystère de la très sainte Trinité dans l’unité » (Questions à Thalassios, 28), mystère qui est capable de nous remettre sur la voie de l’unité dans la multiplicité.
Ils sont les conséquences malheureuses d’un autre mal : une mauvaise conception de Dieu. Maxime est convaincu que la tour de Babel symbolise la multiplicité des représentations erronées de la divinité : « Les constructeurs de la tour se déplacèrent depuis l’Orient, du pays de la lumière, je veux dire de la connaissance unique et véritable de Dieu, et se rendirent au pays de Sennaar, nom que l’on traduit par ‘dents du blasphème’. Ils tombèrent dans des opinions multiples sur la divinité, et, disposant l’exposé de chaque opinion comme des briques, ils édifièrent, telle une tour, l’impiété aux dieux multiples. Il est normal alors que Dieu réduise à rien la confession née de la mauvaise harmonie des hommes égarés aux opinions innombrables » (Questions à Thalassios, 28).
Nous voudrions bien pouvoir affirmer que la tour de Babel est une image du passé, qu’elle a été définitivement révolue au moment de la Pentecôte. Mais, hélas, les chrétiens n’ont pas résisté à la tentation. Nous nous sommes divisés en défendant des opinions particulières ; nous nous sommes déchirés pour des expressions divergentes du mystère de la Trinité et de celui de l’incarnation du Fils de Dieu ; nous nous sommes battus pour des visions singulières de l’Église. Certes, l’Église du Christ est une et elle le sera toujours, parce que le Christ est un. Mais on ne peut pas en dire autant de l'ensemble des chrétiens, de tous ceux qui croient que Jésus est le Seigneur et le Sauveur du monde.
L’image de la tour de Babel a néanmoins une grande utilité : elle nous montre l’unité qui plaît à Dieu.
Pour saint Maxime le Confesseur, le cœur de ce récit, c’est le pluriel de l’invitation divine : « Descendons et divisons leur langues ». Comme le célèbre « Faisons l’homme à notre image » (Gn 1, 26), il renvoie au mystère de la trinité des hypostases (ou personnes) de l’unique Dieu. La cause de la division des hommes est la multiplicité de leurs opinions sur Dieu, le polythéisme ; le remède contre cette division est le mystère de l’unité sans confusion des trois Personnes de l’unique Dieu. L’individualisme des hommes est dépassé dans la contemplation de la façon dont les trois Personnes divines partagent la même nature dans l’amour infini et la volonté unique. Le remède contre notre division, c’est notre assimilation à la Trinité. La voie de l’unité est celle de notre divinisation, de la ressemblance toujours croissante de l’image que nous sommes à notre Archétype. De même que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois hypostases distinctes, mais une seule nature, une seule essence, un seul Dieu, de même l’humanité est une seule nature, une seule essence, dans la multiplicité des personnes. Le mystère de la Trinité montre ce qu’est la véritable unité qui ne supprime pas les personnes ni leurs propriétés. Cette unité est celle de l’Église, corps vivant du Christ, où il n’y a ni de confusion de Babel ni de division qui a frappé les peuples de la terre. L’unique volonté et l’unique nature de la Trinité désignent l’aspect de l’unité de ceux qui croient dans le même Seigneur, unité qui ne supprime pas les spécificités des personnes, mais qui est fondée sur le renoncement libre à la volonté égoïste, sur le détachement de sa limitation individuelle qui permet de retrouver la nature commune.
C’est l’invitation que fait, à la lecture du récit de la tour de Babel, saint Maxime le Confesseur (qui fut personnellement un des liens les plus forts entre l’Orient et l’Occident chrétiens) : « Le fait de ne pas polémiquer est aimé de l’Esprit et cher à ceux qui aiment l’Esprit, recevons, en accord les uns avec les autres, la sainte Écriture qui introduit dans le mystère de la très sainte Trinité dans l’unité » (Questions à Thalassios, 28), mystère qui est capable de nous remettre sur la voie de l’unité dans la multiplicité.
Le 13 janvier 2013, dans le cadre des célébrations du 35e anniversaire de son intronisation au trône patriarcal et du 80e anniversaire de Sa Sainteté et Béatitude le Patriarche-Catholicos Élie II, une Divine liturgie a été célébrée à la cathédrale de la Sainte-Trinité de Tbilissi. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, chef de la délégation de l’Église orthodoxe russe et l’évêque Roman de Iakoutsk, membre de cette délégation y participaient.
Le Patriarche Bartholomée de Constantinople, le Catholicos-Patriarche Élie II de Géorgie, le Patriarche Irénée de Serbie, le métropolite Cyrille de Varna, gardien du trône patriarcal de Bulgarie, le métropolite Christophore des terres tchèques et de Slovaquie, les chefs et les membres de délégations des Églises orthodoxes locales ayant rang ecclésiastique, de nombreux hiérarques et pasteurs de l’Église géorgienne participaient à l’office divin. Le premier ministre de Géorgie, V. Ivanichvili et sa famille, le vice-speaker du Parlement de Géorgie, M. Kovakhidze, de nombreux hommes politiques et acteurs de la vie sociale géorgienne étaient également présents.
A l’issue de l’office, le métropolite Hilarion a lu en géorgien la lettre de félicitations du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie au Primat de l’Église orthodoxe de Géorgie, avant de remettre à ce dernier une copie de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan.....SUITE Mospat
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Le Catholicos de Géorgie Elie II
A l’issue de l’office, le métropolite Hilarion a lu en géorgien la lettre de félicitations du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie au Primat de l’Église orthodoxe de Géorgie, avant de remettre à ce dernier une copie de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan.....SUITE Mospat
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Le Catholicos de Géorgie Elie II
Comme vous le savez, c’est un livre qui a eu un succès important en Russie. Il a été édité en anglais et l’ "Editions des Syrte" le publie le 21 mars prochain. Comme le souhaite « l’Edition des Syrtes », blog " Parlons d'orthodoxie" mettra en ligne les prochains jours les bonnes feuilles de bel ouvrage «Père Rafaïl et autres saints de tous les jours » Extraits traduit du russe par Maria-Luisa Bonaque
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« Voulant paraître à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur coeur, et caché à ceux qui le fuient de tout leur coeur, il a tempéré la connaissance, en sorte qu’il a donné des marques de soi visibles à ceux qui le cherchent et non à ceux qui ne le cherchent pas. Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. » Blaise Pascal
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« Voulant paraître à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur coeur, et caché à ceux qui le fuient de tout leur coeur, il a tempéré la connaissance, en sorte qu’il a donné des marques de soi visibles à ceux qui le cherchent et non à ceux qui ne le cherchent pas. Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. » Blaise Pascal
Né en 1958, l’archimandrite Tikhon Chevkounov est le supérieur du monastère de la Sainte-Rencontre à Moscou. Son livre dresse un tableau vivant de l’univers méconnu et caché de la vie des moines dans les vingt dernières années du xxe siècle. C’est un éloge de la vie monastique, de ces humbles héros des temps modernes, dans leur lutte contre le mal et l’illusion ; il y a parmi eux des ascètes, des mystiques, des excentriques, des rusés… Mais tous sont de bons chrétiens et, surtout, de profonds croyants. Servi par un texte plein de spontanéité et de simplicité, ce Journal fourmille de détails croqués sur le vif et décrits avec finesse et humour.
Saints de tous les jours met en évidence le statut spirituel fondamental occupé par le monachisme dans l’Église orthodoxe – statut bafoué pendant les années de communisme. Le lecteur éprouve sans cesse la lutte contre la force puissante de l’État athée qui veut éliminer l’Église millénaire de Russie, alors que transparaît la foi en la force de Dieu, capable de transformer les hommes quels qu’ils soient en « saints de tous les jours ». De ces récits se dégage l’idée-force de la confession, de la communion et de la prière ; on trouve, par exemple, un fragment de la prière de Soljenitsyne gardé par l’un des moines.
L’unité de l’oeuvre est fournie par la personnalité du narrateur, le père Tikhon,qui, sur le ton de la confidence, est toujours en quête de l’unique nécessaire – la prière – qui établit l’esprit dans la communion avec Dieu et avec ses semblables.Homme d’Église et de prière, l’auteur demeure cependant profondément enraciné dans son époque.
Commencements
C’est en 1982, à l’issue de mes études supérieures, que j’ai été baptisé. À l’âge de vingt-quatre ans. L’avais-je déjà été dans mon enfance ? Nul ne le savait. Il arrivait alors fréquemment que les grands-mères et les tantes baptisent un enfant à l’insu des parents incroyants. Dans le doute, le prêtre qui accomplissait le sacrement disait en slavon : « S ’il n’est pas baptisé que soit baptisé le serviteur de Dieu un tel… »
Comme beaucoup de mes amis je suis venu à la foi à Institut de cinématographie… Il comptait un bon nombre d’excellents professeurs qui nous donnaient une sérieuse formation humaniste et nous faisaient réfléchir sur les questions fondamentales de la vie.
À force de débattre de ces questions éternelles, des événements des siècles passés, des problèmes de nos années 1970-1980 dans les salles de cours,les foyers universitaires, les cafés miteux qu’affectionnent les étudiants ou pendant de longues balades nocturnes à travers les petites rues du vieux Moscou, nous avions acquis la ferme conviction que l’État nous trompait, et pas uniquement en nous imposant ses interprétations grossières et absurdes de l’histoire et de la politique. Nous comprenions fort bien que répondant à l’ordre impérieux d’on ne sait qui, tout visait à nous empêcher de nous faire notre propre jugement sur Dieu et sur l’Église.
Ces sujets pouvaient à la rigueur sembler totalement clairs à notre professeur d’athéisme ou à Marina, mon chef des pionniers.
Celle-ci répondait avec un aplomb absolu à ces questions, comme à n’importe quelle interrogation concernant la vie, d’ailleurs. Or nous découvrîmes peu à peu avec étonnement que tous les grands hommes de l’histoire russe ou universelle que nous avions intellectuellement contrés lors de nos études, en qui nous confiions, que nous aimions et respections avaient réfléchi sur Dieu d’une tout autre manière. Ou pour le dire plus simplement qu’ils étaient croyants. Dostoïevski, Kant, Pouchkine, Tolstoï, Goethe, Pascal, Hegel, Lossev, impossible de tous les énumérer. Sans compter les savants : Newton, Planck, Linné, Mendeleïev.
Comme nous n’étions pas des scientifiques, nous les connaissions moins, mais cela ne changeait rien au tableau. Bien sûr, ces hommes pouvaient avoir une perception de Dieu différente. Mais de toute façon, pour la majorité d’entre eux, la question existentielle la plus importante, la plus complexe aussi qui se posait à eux était celle de la foi.
En revanche, les personnages qui n’éveillaient en nous aucune sympathie et que, dans les destinées de la Russie et de l’histoire universelle, nous associions aux faits les plus funestes et répugnants – Marx, Lénine, Trotsky, Hitler, les dirigeants de notre État athée, les révolutionnaires destructeurs –, tous, comme un seul homme, étaient des incroyants. Et c’est alors qu’une autre question, grossièrement mais nettement formulée par la vie, avait surgi à nos yeux : soit les Pouchkine, les Dostoïevski et les Newton étaient si primitifs et bornés qu’ils n’avaient pu démêler la chose et s’étaient révélés tout simplement idiots, soit c’étaient le chef des pionniers et nous-mêmes
qui étions tous des imbéciles. Voilà qui donnait du grain à moudre à nos jeunes esprits.
Saints de tous les jours met en évidence le statut spirituel fondamental occupé par le monachisme dans l’Église orthodoxe – statut bafoué pendant les années de communisme. Le lecteur éprouve sans cesse la lutte contre la force puissante de l’État athée qui veut éliminer l’Église millénaire de Russie, alors que transparaît la foi en la force de Dieu, capable de transformer les hommes quels qu’ils soient en « saints de tous les jours ». De ces récits se dégage l’idée-force de la confession, de la communion et de la prière ; on trouve, par exemple, un fragment de la prière de Soljenitsyne gardé par l’un des moines.
L’unité de l’oeuvre est fournie par la personnalité du narrateur, le père Tikhon,qui, sur le ton de la confidence, est toujours en quête de l’unique nécessaire – la prière – qui établit l’esprit dans la communion avec Dieu et avec ses semblables.Homme d’Église et de prière, l’auteur demeure cependant profondément enraciné dans son époque.
Commencements
C’est en 1982, à l’issue de mes études supérieures, que j’ai été baptisé. À l’âge de vingt-quatre ans. L’avais-je déjà été dans mon enfance ? Nul ne le savait. Il arrivait alors fréquemment que les grands-mères et les tantes baptisent un enfant à l’insu des parents incroyants. Dans le doute, le prêtre qui accomplissait le sacrement disait en slavon : « S ’il n’est pas baptisé que soit baptisé le serviteur de Dieu un tel… »
Comme beaucoup de mes amis je suis venu à la foi à Institut de cinématographie… Il comptait un bon nombre d’excellents professeurs qui nous donnaient une sérieuse formation humaniste et nous faisaient réfléchir sur les questions fondamentales de la vie.
À force de débattre de ces questions éternelles, des événements des siècles passés, des problèmes de nos années 1970-1980 dans les salles de cours,les foyers universitaires, les cafés miteux qu’affectionnent les étudiants ou pendant de longues balades nocturnes à travers les petites rues du vieux Moscou, nous avions acquis la ferme conviction que l’État nous trompait, et pas uniquement en nous imposant ses interprétations grossières et absurdes de l’histoire et de la politique. Nous comprenions fort bien que répondant à l’ordre impérieux d’on ne sait qui, tout visait à nous empêcher de nous faire notre propre jugement sur Dieu et sur l’Église.
Ces sujets pouvaient à la rigueur sembler totalement clairs à notre professeur d’athéisme ou à Marina, mon chef des pionniers.
Celle-ci répondait avec un aplomb absolu à ces questions, comme à n’importe quelle interrogation concernant la vie, d’ailleurs. Or nous découvrîmes peu à peu avec étonnement que tous les grands hommes de l’histoire russe ou universelle que nous avions intellectuellement contrés lors de nos études, en qui nous confiions, que nous aimions et respections avaient réfléchi sur Dieu d’une tout autre manière. Ou pour le dire plus simplement qu’ils étaient croyants. Dostoïevski, Kant, Pouchkine, Tolstoï, Goethe, Pascal, Hegel, Lossev, impossible de tous les énumérer. Sans compter les savants : Newton, Planck, Linné, Mendeleïev.
Comme nous n’étions pas des scientifiques, nous les connaissions moins, mais cela ne changeait rien au tableau. Bien sûr, ces hommes pouvaient avoir une perception de Dieu différente. Mais de toute façon, pour la majorité d’entre eux, la question existentielle la plus importante, la plus complexe aussi qui se posait à eux était celle de la foi.
En revanche, les personnages qui n’éveillaient en nous aucune sympathie et que, dans les destinées de la Russie et de l’histoire universelle, nous associions aux faits les plus funestes et répugnants – Marx, Lénine, Trotsky, Hitler, les dirigeants de notre État athée, les révolutionnaires destructeurs –, tous, comme un seul homme, étaient des incroyants. Et c’est alors qu’une autre question, grossièrement mais nettement formulée par la vie, avait surgi à nos yeux : soit les Pouchkine, les Dostoïevski et les Newton étaient si primitifs et bornés qu’ils n’avaient pu démêler la chose et s’étaient révélés tout simplement idiots, soit c’étaient le chef des pionniers et nous-mêmes
qui étions tous des imbéciles. Voilà qui donnait du grain à moudre à nos jeunes esprits.
Dans ces années-là, la vaste bibliothèque de notre institut ne comptait ni Bible ni écrits d’hommes d’Église ou d’écrivains religieux, bien entendu. Les informations à la source sur la foi devaient être glanées soit dans les manuels d’athéisme, soit dans les oeuvres des philosophes classiques. Les grands écrivains russes eurent aussi une immense influence sur nous. J’aimais beaucoup assister aux offices du soir dans les églises de Moscou, même si je n’y comprenais pas grand-chose.
Ma première lecture de la Bible me fit forte impression. Je l’avais empruntée à un baptiste et reportais toujours le moment de la lui rendre tant je comprenais que plus jamais je ne retrouverais un pareil trésor. Le baptiste n’insistait absolument pas d’ailleurs pour la récupérer. Il essaya pendant plusieurs mois de me convertir. Leur maison de prières, rue Mali-Vouzovski, m’avait déplu au premier coup d’oeil, mais je suis jusqu’à ce jour reconnaissant à cet homme sincère de m’avoir permis de garder son livre. Comme tous les jeunes gens, mes amis et moi passions pas mal de temps à discuter, notamment de la foi et de Dieu, et à lire les Saintes Écritures que j’avais réussi à me procurer ainsi que les ouvrages religieux qui nous tombaient parfois sous la main. Mais la majorité d’entre nous hésitaient à se faire baptiser et à faire partie de l’Église : ayant dans notre âme ce qui s’appelait Dieu, nous pensions pouvoir parfaitement nous passer d’elle.
Et cela aurait pu durer si la signification de l’Église et sa nécessité ne nous avaient été un jour très clairement montrées.
L’histoire de l’art non russe nous était enseignée par Paola Dmitrievna Volkova. Ses cours étaient très intéressants, mais, étant probablement ellemême en recherche, elle nous racontait aussi beaucoup de choses sur ses propres expériences spirituelles et mystiques. Elle consacra, par exemple, un ou deux cours au Yi-King, le vieux livre chinois de divinations. Paola apporta même des baguettes de santal et de bambou et nous apprit à les utiliser pour lire l’avenir. Un autre cours concernait un domaine connu d’un cercle restreint de spécialistes : celui des investigations menées pendant de longues années par les grands savants russes Mendeleïev et Vernadski sur le spiritisme. Et bien que Paola nous eût prévenus que se livrer à un tel type d’expériences pouvait être lourd de conséquences tout à fait imprévisibles, nous nous élançâmes avec toute la curiosité de la jeunesse vers ces sphères mystérieuses
et captivantes. [...] ....à suivre
...........................................................
Éditions des Syrtes
74, rue de Sèvres, 75007 Paris
01 56 58 66 66 – edifin@worldonline.fr
www.editions-syrtes.fr
Ma première lecture de la Bible me fit forte impression. Je l’avais empruntée à un baptiste et reportais toujours le moment de la lui rendre tant je comprenais que plus jamais je ne retrouverais un pareil trésor. Le baptiste n’insistait absolument pas d’ailleurs pour la récupérer. Il essaya pendant plusieurs mois de me convertir. Leur maison de prières, rue Mali-Vouzovski, m’avait déplu au premier coup d’oeil, mais je suis jusqu’à ce jour reconnaissant à cet homme sincère de m’avoir permis de garder son livre. Comme tous les jeunes gens, mes amis et moi passions pas mal de temps à discuter, notamment de la foi et de Dieu, et à lire les Saintes Écritures que j’avais réussi à me procurer ainsi que les ouvrages religieux qui nous tombaient parfois sous la main. Mais la majorité d’entre nous hésitaient à se faire baptiser et à faire partie de l’Église : ayant dans notre âme ce qui s’appelait Dieu, nous pensions pouvoir parfaitement nous passer d’elle.
Et cela aurait pu durer si la signification de l’Église et sa nécessité ne nous avaient été un jour très clairement montrées.
L’histoire de l’art non russe nous était enseignée par Paola Dmitrievna Volkova. Ses cours étaient très intéressants, mais, étant probablement ellemême en recherche, elle nous racontait aussi beaucoup de choses sur ses propres expériences spirituelles et mystiques. Elle consacra, par exemple, un ou deux cours au Yi-King, le vieux livre chinois de divinations. Paola apporta même des baguettes de santal et de bambou et nous apprit à les utiliser pour lire l’avenir. Un autre cours concernait un domaine connu d’un cercle restreint de spécialistes : celui des investigations menées pendant de longues années par les grands savants russes Mendeleïev et Vernadski sur le spiritisme. Et bien que Paola nous eût prévenus que se livrer à un tel type d’expériences pouvait être lourd de conséquences tout à fait imprévisibles, nous nous élançâmes avec toute la curiosité de la jeunesse vers ces sphères mystérieuses
et captivantes. [...] ....à suivre
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Éditions des Syrtes
74, rue de Sèvres, 75007 Paris
01 56 58 66 66 – edifin@worldonline.fr
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Benoît XVI a élevé au rang d'éparchie l’exarchat apostolique pour les Ukrainiens de rite byzantin résidant en France. Mgr Borys Gudziak, jusqu’ici exarque en France, est nommé premier évêque de l'éparchie « Saint Vladimir-le-Grand de Paris des Byzantins-Ukrainiens », du nom du Prince de Kiev qui a accueilli le christianisme en 988 et de la cathédrale ukrainienne de rite byzantin à Paris. Né aux Etats Unis, âgé de 52 ans, Mgr Gudziak, a fait une partie de ses études à Rome. Il a fondé l’Institut d’histoire de l’Eglise à Lviv. Il a été, de 2000 à 2012, recteur de l'Université catholique ukrainienne. Il est également responsable des Ukrainiens de rite byzantin du Benelux et de Suisse.
L'Eglise catholique ukrainienne de rite byzantin devient ainsi la troisième éparchie pour les Eglises orientales présentes en France, après les éparchies pour les Arméniens catholiques et pour les Maronites. Vendredi, le Pape avait déjà élevé au rang d'éparchie l’exarchat apostolique pour les Ukrainiens de rite byzantin résidant en Grande-Bretagne. Mgr Hlib Borys Sviatoslav Lonchyna, qui portait jusqu’ici le titre d’exarque, est devenu évêque de la nouvelle circonscription « Holy Family of London ».
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*** Les partisans de la démolition du mausolée du fondateur de l’Etat soviétique sont devenus plus nombreux
Moscou, 15 janvier. INTERFAX – L’attitude des citoyens russes vis-à-vis de l’inhumation du guide de la Révolution d’octobre et de l’avenir de son mausolée sur la Place Rouge est devenue plus neutre, comme le montrent de récents sondages . Si, à la fin de 2011, 40% des sondés déclaraient que le corps de Lénine devait être inhumé au cimetière de Volkovo à Saint Pétersbourg, à proximité des tombes de sa mère et de ses sœurs, aujourd’hui ils ne sont plus que 34%, ont déclaré à « Interfax » les sociologues du « Levada-Centre », s’appuyant sur les résultats du sondage national réalisé en décembre de l’année dernière. Le taux des sonds que cette question n’intéresse point ou qui ne se prononcent pas a augmenté de 14% à 23%.
Moscou, 15 janvier. INTERFAX – L’attitude des citoyens russes vis-à-vis de l’inhumation du guide de la Révolution d’octobre et de l’avenir de son mausolée sur la Place Rouge est devenue plus neutre, comme le montrent de récents sondages . Si, à la fin de 2011, 40% des sondés déclaraient que le corps de Lénine devait être inhumé au cimetière de Volkovo à Saint Pétersbourg, à proximité des tombes de sa mère et de ses sœurs, aujourd’hui ils ne sont plus que 34%, ont déclaré à « Interfax » les sociologues du « Levada-Centre », s’appuyant sur les résultats du sondage national réalisé en décembre de l’année dernière. Le taux des sonds que cette question n’intéresse point ou qui ne se prononcent pas a augmenté de 14% à 23%.
Lors du sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1600 personnes dans 130 agglomérations de 45 régions de la Fédération de Russie, 25% ont proposé de maintenir Lénine dans le mausolée (ils étaient 31% en 2011), et 19% se sont prononcés pour son inhumation près de l’enceinte du Kremlin (contre 16% en 2011).
36% des sondés se sont exprimés contre l’idée de transférer toutes les dépouilles des personnalités de l’époque soviétique de la Place Rouge vers un cimetière, tandis que 38% y sont favorables. 30% ne savent pas quelle serait la meilleure solution, et ce chiffre a progressé de 8% (contre 22% en 2011).
Toutefois, selon les données des sociologues la majorité des citoyens russes (52%) est toujours favorable à l’idée de laisser le mausolée sur la Place Rouge, malgré le fait que durant l’année dernière ce groupe est devenu moins nombreux (ils étaient 66% en 2011). Comme avant, 14% des citoyens proposent de transférer le mausolée ailleurs, en revanche le nombre de ceux qui insistent sur sa démolition a augmenté (de 8% à 14%), ainsi que celui des personnes ne sachant pas quelle serait la meilleure solution pour ce monument historique (de 13% à 22%).
Auparavant, le premier ministre de la Fédération de Russie Dimitri Medvedev a déclaré que, lors de la prise de décision concernant le transfert des dépouilles des dirigeants soviétiques de la Place Rouge, il sera nécessaire de peser tous les pour et les contre afin d’éviter toute discorde dans la société
Entre-temps, le Patriarcat de Moscou a confirmé qu’il se prononçait pour l’inhumation du corps de Vladimir Lénine. « Je pense que cette dépouille aurait dû être transférée dès l’effondrement de l’Union Soviétique. A l’époque cela aurait pu se passer plus facilement. Mais, de toute façon, il faudra le faire, tôt ou tard », - a déclaré récemment le métropolite Hilarion, responsable du Département des relations ecclésiastiques extérieures.
Le 21 janvier 2012 est la date du 89ème anniversaire de la mort de Vladimir Lénine.
Traduction Elena Lavanant
Interfax - religion
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36% des sondés se sont exprimés contre l’idée de transférer toutes les dépouilles des personnalités de l’époque soviétique de la Place Rouge vers un cimetière, tandis que 38% y sont favorables. 30% ne savent pas quelle serait la meilleure solution, et ce chiffre a progressé de 8% (contre 22% en 2011).
Toutefois, selon les données des sociologues la majorité des citoyens russes (52%) est toujours favorable à l’idée de laisser le mausolée sur la Place Rouge, malgré le fait que durant l’année dernière ce groupe est devenu moins nombreux (ils étaient 66% en 2011). Comme avant, 14% des citoyens proposent de transférer le mausolée ailleurs, en revanche le nombre de ceux qui insistent sur sa démolition a augmenté (de 8% à 14%), ainsi que celui des personnes ne sachant pas quelle serait la meilleure solution pour ce monument historique (de 13% à 22%).
Auparavant, le premier ministre de la Fédération de Russie Dimitri Medvedev a déclaré que, lors de la prise de décision concernant le transfert des dépouilles des dirigeants soviétiques de la Place Rouge, il sera nécessaire de peser tous les pour et les contre afin d’éviter toute discorde dans la société
Entre-temps, le Patriarcat de Moscou a confirmé qu’il se prononçait pour l’inhumation du corps de Vladimir Lénine. « Je pense que cette dépouille aurait dû être transférée dès l’effondrement de l’Union Soviétique. A l’époque cela aurait pu se passer plus facilement. Mais, de toute façon, il faudra le faire, tôt ou tard », - a déclaré récemment le métropolite Hilarion, responsable du Département des relations ecclésiastiques extérieures.
Le 21 janvier 2012 est la date du 89ème anniversaire de la mort de Vladimir Lénine.
Traduction Elena Lavanant
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