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A la question: "Les élections du nouvel exarque des paroisses russes du patriarcat de Constantinople ("rue Daru") ont été reportées, qu'en pensez-vous?"
Nos lecteurs ont répondu:
C'est une bonne décision; il ne faut pas se précipiter, mais chercher un consensus. 81.62%
Cette décision contredit les statuts de l'exarchat. Les élections doivent avoir lieu le plus tôt possible. 15.89%
Je ne me sens pas concerné par ce débat. 2.49%
1485 Votant(s)
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C'est une bonne décision; il ne faut pas se précipiter, mais chercher un consensus. 81.62%
Cette décision contredit les statuts de l'exarchat. Les élections doivent avoir lieu le plus tôt possible. 15.89%
Je ne me sens pas concerné par ce débat. 2.49%
1485 Votant(s)
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Mai 2013 à 18:10
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Pesaro, Italie. La communauté orthodoxe moldave de Pesaro, diocèse de Chersonèse, dispose désormais d’un lieu de prières. Le 21 avril dernier, cinquième semaine du carême de Pâques, le père Viatcheslav Tucan qui a en charge les fidèles de l’Eglise orthodoxe russe résidant sur le littoral adriatique a officié une première divine liturgie dans ce nouveau lieu. L’église catholique Saint Jean Baptiste a été mis a été mis à la disposition de la communauté orthodoxe, ceci à titre gracieux. Les offices y seront désormais dits d’une manière régulière : 98, via Passeri, Pesaro
Moscou. L’archevêque Marc d’Egorievsk, responsable des instituions à l’étranger du patriarcat de Moscou, a le Dimanche des Rameaux, le 28 avril dernier, sanctifié la première pierre d’une nouvelle église qui sera construite au Nord de la capitale en la mémoire des Saints Martyrs membres de la famille impériale. Le paroissien Youry Fatianov a déposé dans les assises de la future église quelques parcelles prélevées à l’endroit où les bolcheviks ont, en 1918, détruit les corps des membres de la famille impériale. Ces parcelles sont le don des frères du monastère consacré aux Saints Martyrs dans la région d’Ekaterinbourg.
Ce sera la première église de la préfecture du Nord de Moscou qui sera érigée dans le cadre du programme « deux cent nouvelles églises », la première consacrée à la mémoire de Nicolas II et des membres de sa famille. Le chantier se situe à proximité de la station de métro Voïkovskaya et de plusieurs rues qui portent ce nom. P. Voïkov était l’un des bourreaux ayant mis à mort la famille impériale. L’Eglise orthodoxe russe attire ainsi encore une fois l’attention des autorités de la capitale sur l’existence à Moscou de lieux qui portent jusqu’à présent le nom de bourreaux soviétiques.
Ce sera la première église de la préfecture du Nord de Moscou qui sera érigée dans le cadre du programme « deux cent nouvelles églises », la première consacrée à la mémoire de Nicolas II et des membres de sa famille. Le chantier se situe à proximité de la station de métro Voïkovskaya et de plusieurs rues qui portent ce nom. P. Voïkov était l’un des bourreaux ayant mis à mort la famille impériale. L’Eglise orthodoxe russe attire ainsi encore une fois l’attention des autorités de la capitale sur l’existence à Moscou de lieux qui portent jusqu’à présent le nom de bourreaux soviétiques.
Espagne - Marbella. Le 19 avril dernier une cérémonie attendue depuis longtemps par tous les orthodoxes de la région a eu lieu à Marbella, station estivale de la Costa del Sol. Madame Munios, maire de Marbella et l’archiprêtre Dimitri Ossipenko, recteur de la paroisse, ont procédé à la signature d’un protocole d’intention prévoyant la mise à disposition par la commune d’un terrain d’une superficie de 2.500 m2 destiné à la construction d’une église orthodoxe. Madame Munios a rappelé que des représentants de 137 ethnies résident à Marbella parmi lesquels plus de 1.200 venus de la Fédération de Russie. Il y a à Marbella une église catholique, un temple protestant, une mosquée et une synagogue. L’apparition d’une église orthodoxe montre que les Russes et les orthodoxes d’autres nationalités deviennent de plus en plus nombreux dans la région. La pose de la première pierre est prévue pour le 18 mai 2013.
Le terrain est à mis à disposition de l’Eglise à titre gracieux. Le père Dimitri a précisé que le coût des travaux est estimé à environ 2 à 3 millions d’euros. Cette somme sera réunie grâce à des dons privés. Le chantier devrait être mené à bien dans les deux années à venir. Le projet de la nouvelle église a été conjointement élaboré par des architectes russes et espagnols, il a été présenté à la Mairie pour validation.
Sources et Liens
Православной общине в Пезаро передан храм для совершения богослужений
Фонд Возвращение В Москве заложен первый храм в честь Царской семьи
" MK Новости Испании 24-30 апреля 2013г. Православный храм на Коста -Дель - Соль. Архитектурное бюро "Ignacio Garcia Arquitectos IGGA"
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
Le terrain est à mis à disposition de l’Eglise à titre gracieux. Le père Dimitri a précisé que le coût des travaux est estimé à environ 2 à 3 millions d’euros. Cette somme sera réunie grâce à des dons privés. Le chantier devrait être mené à bien dans les deux années à venir. Le projet de la nouvelle église a été conjointement élaboré par des architectes russes et espagnols, il a été présenté à la Mairie pour validation.
Sources et Liens
Православной общине в Пезаро передан храм для совершения богослужений
Фонд Возвращение В Москве заложен первый храм в честь Царской семьи
" MK Новости Испании 24-30 апреля 2013г. Православный храм на Коста -Дель - Соль. Архитектурное бюро "Ignacio Garcia Arquitectos IGGA"
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
Par Lidia Orlova
« A l’ombre de la Loubianka » est le titre d’un livre consacré à la vie des prêtres de la paroisse catholique Saint Louis des Français à Moscou. Le livre comprend les souvenirs du père Léopold Brown ainsi que des extraits de dossiers d’investigation de la NKVD.
«En Russie nous ferons de vous un bon communiste », c’est par ces paroles qu’un garde-frontières soviétique a accueilli le prêtre à son passage de la frontière polonaise. Les mémoires du père Brown avaient déjà été éditées sous le titre « Ne pas oublier ces douze années en Russie ». Citoyen des Etats-Unis, le père Léopold est arrivé en URSS en 1934, affecté aumônier auprès de l’ambassade de son pays. De 1935 à 1945 le père Brown est resté l’unique prêtre catholique « enregistré » en République socialiste soviétique de Russie. Cela s’explique en grande partie par le statut qui était celui de la paroisse Saint Louis des Français, rue Malaya Loubianka, dont le père Brown a été le recteur pendant dix ans. Les personnels des ambassades à Moscou fréquentaient cette paroisse. A Leningrad les fonctions « d’église pour diplomates et de preuve de la liberté de conscience dans le pays » étaient attribuées à l’église Notre-Dame-de-Lourdes
« Les autorités du pays me considéraient comme un appendice du corps diplomatique et se disaient qu’en fonction du principe de la rotation je serai relevé au plus tard dans trois ou quatre ans », dit le père Léopold (p.97).
« A l’ombre de la Loubianka » est le titre d’un livre consacré à la vie des prêtres de la paroisse catholique Saint Louis des Français à Moscou. Le livre comprend les souvenirs du père Léopold Brown ainsi que des extraits de dossiers d’investigation de la NKVD.
«En Russie nous ferons de vous un bon communiste », c’est par ces paroles qu’un garde-frontières soviétique a accueilli le prêtre à son passage de la frontière polonaise. Les mémoires du père Brown avaient déjà été éditées sous le titre « Ne pas oublier ces douze années en Russie ». Citoyen des Etats-Unis, le père Léopold est arrivé en URSS en 1934, affecté aumônier auprès de l’ambassade de son pays. De 1935 à 1945 le père Brown est resté l’unique prêtre catholique « enregistré » en République socialiste soviétique de Russie. Cela s’explique en grande partie par le statut qui était celui de la paroisse Saint Louis des Français, rue Malaya Loubianka, dont le père Brown a été le recteur pendant dix ans. Les personnels des ambassades à Moscou fréquentaient cette paroisse. A Leningrad les fonctions « d’église pour diplomates et de preuve de la liberté de conscience dans le pays » étaient attribuées à l’église Notre-Dame-de-Lourdes
« Les autorités du pays me considéraient comme un appendice du corps diplomatique et se disaient qu’en fonction du principe de la rotation je serai relevé au plus tard dans trois ou quatre ans », dit le père Léopold (p.97).
L’Eglise catholique en URSS avait été privée de toute hiérarchie dans les années 20-40 du XX siècle , - « L’archevêque Jean Cepliak fut expulsé d’URSS en avril 1924 ce après quoi les deux millions de catholiques du pays se retrouvèrent sans prélat. Le gouvernement soviétique refusait l’entrée du territoire à un nouvel évêque avant que le Vatican ne reconnaisse le régime » (p.14).
L’archevêque Pie-Eugène Neveu a célébré dans le pays jusqu’en 1936. Le père Brown l’a secondé pendant un an. Il était difficile aux services soviétiques d’exercer des pressions sur l’évêque Neveu, ressortissant français, qui a donc pu informer le Vatican sur la situation dans le pays et la vie de l’Eglise catholique. Plus tard, la nationalité américaine du père Brown et le fait qu’il habitait les locaux de l’ambassade de France lui ont permis de se maintenir en URSS pendant de longues années. La NKVD ne l’a pas lâché de l’œil pendant les 12 ans qu’il a résidé à Moscou. Brown plaisantait sur ses suiveurs en disant d’eux « des anges gardiens aux ailes coupées ». C’est dès le début de son séjour que le père Léopold a été placé sous surveillance : « Sans compter mon escorte « personnelle » il y avait toute une multitude de visiteurs parvenant mal à dissimuler qu’ils avaient été commandités par la NKVD. Provocateurs en mission, hommes et femmes (p. 151).
Après 12 ans de vie à Moscou Léopold Brown est expulsé d’URSS pour « activités d’espionnage et collecte d’informations calomniatrices sur la réalité soviétique ». Le prêtre quitte Moscou dans l’avion du Secrétaire d’Etat James Byrnes. « J’en connaissais trop, j’en avais trop vu »,- reconnaît lui-même le père Brown.
Le père Léopold relate dans son livre ses relations avec les fonctionnaires soviétiques et les ambassades étrangères, le début de la Deuxième guerre, la répression stalinienne, la formation de la coalition antihitlérienne et le crime de Katyn. Episode amusant, Brown qui étudiait les méthodes de la propagande antireligieuse se rendit une fois dans les locaux de la revue Bezbojnik (L’athée) où il fut pris pour un agitateur espagnol.
Nous trouvons également dans le livre un résumé des dossiers d’investigation portant sur des prêtres catholiques. L’ouvrage fait partie de la série « Persécutions religieuses en 1918-1953 » éditée par l’association " Memorial".
Le livre, observations d’un prêtre catholique ressortissant américain sur la situation de l’église dans les années 1920-1940, est aussi un récit de la Moscou stalinienne et de la vie en URSS.
Novaya Gaseta
Traduction "PO"
L’archevêque Pie-Eugène Neveu a célébré dans le pays jusqu’en 1936. Le père Brown l’a secondé pendant un an. Il était difficile aux services soviétiques d’exercer des pressions sur l’évêque Neveu, ressortissant français, qui a donc pu informer le Vatican sur la situation dans le pays et la vie de l’Eglise catholique. Plus tard, la nationalité américaine du père Brown et le fait qu’il habitait les locaux de l’ambassade de France lui ont permis de se maintenir en URSS pendant de longues années. La NKVD ne l’a pas lâché de l’œil pendant les 12 ans qu’il a résidé à Moscou. Brown plaisantait sur ses suiveurs en disant d’eux « des anges gardiens aux ailes coupées ». C’est dès le début de son séjour que le père Léopold a été placé sous surveillance : « Sans compter mon escorte « personnelle » il y avait toute une multitude de visiteurs parvenant mal à dissimuler qu’ils avaient été commandités par la NKVD. Provocateurs en mission, hommes et femmes (p. 151).
Après 12 ans de vie à Moscou Léopold Brown est expulsé d’URSS pour « activités d’espionnage et collecte d’informations calomniatrices sur la réalité soviétique ». Le prêtre quitte Moscou dans l’avion du Secrétaire d’Etat James Byrnes. « J’en connaissais trop, j’en avais trop vu »,- reconnaît lui-même le père Brown.
Le père Léopold relate dans son livre ses relations avec les fonctionnaires soviétiques et les ambassades étrangères, le début de la Deuxième guerre, la répression stalinienne, la formation de la coalition antihitlérienne et le crime de Katyn. Episode amusant, Brown qui étudiait les méthodes de la propagande antireligieuse se rendit une fois dans les locaux de la revue Bezbojnik (L’athée) où il fut pris pour un agitateur espagnol.
Nous trouvons également dans le livre un résumé des dossiers d’investigation portant sur des prêtres catholiques. L’ouvrage fait partie de la série « Persécutions religieuses en 1918-1953 » éditée par l’association " Memorial".
Le livre, observations d’un prêtre catholique ressortissant américain sur la situation de l’église dans les années 1920-1940, est aussi un récit de la Moscou stalinienne et de la vie en URSS.
Novaya Gaseta
Traduction "PO"
Mettant fin à sept années de procédure, la Cour de Cassation de Nice a confirmé le 10 avril dernier le jugement rendu le 19 mai 2011 par la Cour d’Appel d’Aix en Provence : La cathédrale Orthodoxe Russe Saint-Nicolas de Nice appartient bien à la Fédération de Russie.
Saint-Nicolas demeure ainsi dans le giron retrouvé du Patriarcat de Moscou, après avoir appartenu pendant de longues années à Constantinople, dont il convient de remercier ici les efforts pour en avoir assuré la gestion pendant toutes ces décennies. Une belle victoire, mais une victoire pour qui ?
- Une victoire pour la Russie, cela va de soi.
Il s’agit là d’une victoire du droit, dans une affaire immobilière complexe dont l’enchevêtrement a fort habilement été démêlé par l’avocat de la Fédération de Russie, Maître Alain Confino, parfaitement assisté par les experts russe en droit impérial. Une revanche pour la Russie ? Certainement pas. Plutôt une charge (l’administration présidentielle russe s’est engagée, ne l’oublions pas, à procéder sans tarder aux travaux indispensables de rénovation complète de l’édifice).
Saint-Nicolas demeure ainsi dans le giron retrouvé du Patriarcat de Moscou, après avoir appartenu pendant de longues années à Constantinople, dont il convient de remercier ici les efforts pour en avoir assuré la gestion pendant toutes ces décennies. Une belle victoire, mais une victoire pour qui ?
- Une victoire pour la Russie, cela va de soi.
Il s’agit là d’une victoire du droit, dans une affaire immobilière complexe dont l’enchevêtrement a fort habilement été démêlé par l’avocat de la Fédération de Russie, Maître Alain Confino, parfaitement assisté par les experts russe en droit impérial. Une revanche pour la Russie ? Certainement pas. Plutôt une charge (l’administration présidentielle russe s’est engagée, ne l’oublions pas, à procéder sans tarder aux travaux indispensables de rénovation complète de l’édifice).
Et surtout l’affirmation par la Russie d’une continuité historique : L’Etat russe d’aujourd’hui, entité moderne héritière de l’Empire russe, ayant fermé la sanglante parenthèse ouverte par l’avènement du communisme en 1917, affirme les valeurs qui ont contribué à sa grandeur, telles que force, courage et abnégation, teintées d’une nostalgie agréable et d’un penchant attachant pour la mélancolie (vite oubliée dans les chants joyeux). Ne l’oublions pas enfin (comme nous avons parfois tendance à le faire) : la Russie aime la France (et elle espère bien naturellement la réciprocité, au-delà des clichés affligeants).
- Une victoire pour le Patriarcat de Moscou, la chose est certaine.
Moscou ne pouvait que récolter les fruits de ce retour à son église d’une cathédrale qui sublime la foi orthodoxe dans le midi de la France. Cette Côte d’Azur dont la Russie est éprise depuis si longtemps, où elle a imprimé sa culture en quelques vifs et inoubliables chefs d’œuvre, tels que le château de Valrose ou la villa Kotchoubey. Ces fruits, Moscou les tend à son tour à tous ceux qu’attire le choix paisible de la réconciliation. Le père Nicolas Ozoline, recteur de la cathédrale, a sagement et humblement maintenu depuis son arrivée un contact ouvert et serein avec le clergé de Constantinople à Nice. Car il n’est pas une raison valable qui puisse empêcher que le cœur spirituel de tous l’emporte ici sur des considérations matérielles des uns et des autres. Constantinople et Moscou sont sœurs et vont trouver en Nice le champ unique d’une possible expérience d’unification qui pourrait être fort belle, et prêcherait en faveur d’une unité orthodoxe plus large. Le souffle de la foi permet tout, et surtout ce qui semble inconcevable.
- Une victoire pour l’immigration russe en France.
Nice a divisé la communauté des russes blancs de France, le fait est établi, ravivant de vieilles blessures que le temps aurait dû cicatriser depuis longtemps. Car la haine bien compréhensible transmise à leurs enfants et petits-enfants par ceux qui ont dû quitter leur patrie (les armes à la main à l’issue d’une tragique guerre civile née de la révolution de 1917), aurait dû cesser une fois l’URSS disparue et remplacée par un Etat russe respectueux de ses racines impériales. S.A.I. Le prince Nicolas Romanovitch Romanoff, doyen de la Maison impériale de Russie ne s’y était pas trompé, en appelant de tous ses vœux le retour à l’Etat russe d’une cathédrale dont la construction avait été décidée et financée en grande partie par sa famille. Le moment est venu pour la communauté russe de France issue de l’immigration blanche, accrue des russes qui participent au développement économique et culturel de nos régions, d’accepter l’issue raisonnable et fondée, décrétée et confirmée par la justice française.
- Une victoire pour Nice et sa région.
La cathédrale Saint-Nicolas est le monument le plus visité de la Côte d’Azur, fierté de Nice dont elle est indissociable. Sa rénovation par la Russie va l’embellir davantage et assurer sa pérennité dans le paysage niçois. Ceci sans que le contribuable de la ville ou de la région y soit de sa poche : Qui s’en plaindrait ? La gratuité de l’accès aux touristes venus la visiter à titre individuel, comme aux fidèles qui entrent pour y prier, se trouve confortée et ne sera pas remise en question. Voilà qui est bien.
A tous, Joyeuses Pâques!
Pierre de Fermor
Président de l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »)
www.egliserussenice.org
- Une victoire pour le Patriarcat de Moscou, la chose est certaine.
Moscou ne pouvait que récolter les fruits de ce retour à son église d’une cathédrale qui sublime la foi orthodoxe dans le midi de la France. Cette Côte d’Azur dont la Russie est éprise depuis si longtemps, où elle a imprimé sa culture en quelques vifs et inoubliables chefs d’œuvre, tels que le château de Valrose ou la villa Kotchoubey. Ces fruits, Moscou les tend à son tour à tous ceux qu’attire le choix paisible de la réconciliation. Le père Nicolas Ozoline, recteur de la cathédrale, a sagement et humblement maintenu depuis son arrivée un contact ouvert et serein avec le clergé de Constantinople à Nice. Car il n’est pas une raison valable qui puisse empêcher que le cœur spirituel de tous l’emporte ici sur des considérations matérielles des uns et des autres. Constantinople et Moscou sont sœurs et vont trouver en Nice le champ unique d’une possible expérience d’unification qui pourrait être fort belle, et prêcherait en faveur d’une unité orthodoxe plus large. Le souffle de la foi permet tout, et surtout ce qui semble inconcevable.
- Une victoire pour l’immigration russe en France.
Nice a divisé la communauté des russes blancs de France, le fait est établi, ravivant de vieilles blessures que le temps aurait dû cicatriser depuis longtemps. Car la haine bien compréhensible transmise à leurs enfants et petits-enfants par ceux qui ont dû quitter leur patrie (les armes à la main à l’issue d’une tragique guerre civile née de la révolution de 1917), aurait dû cesser une fois l’URSS disparue et remplacée par un Etat russe respectueux de ses racines impériales. S.A.I. Le prince Nicolas Romanovitch Romanoff, doyen de la Maison impériale de Russie ne s’y était pas trompé, en appelant de tous ses vœux le retour à l’Etat russe d’une cathédrale dont la construction avait été décidée et financée en grande partie par sa famille. Le moment est venu pour la communauté russe de France issue de l’immigration blanche, accrue des russes qui participent au développement économique et culturel de nos régions, d’accepter l’issue raisonnable et fondée, décrétée et confirmée par la justice française.
- Une victoire pour Nice et sa région.
La cathédrale Saint-Nicolas est le monument le plus visité de la Côte d’Azur, fierté de Nice dont elle est indissociable. Sa rénovation par la Russie va l’embellir davantage et assurer sa pérennité dans le paysage niçois. Ceci sans que le contribuable de la ville ou de la région y soit de sa poche : Qui s’en plaindrait ? La gratuité de l’accès aux touristes venus la visiter à titre individuel, comme aux fidèles qui entrent pour y prier, se trouve confortée et ne sera pas remise en question. Voilà qui est bien.
A tous, Joyeuses Pâques!
Pierre de Fermor
Président de l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »)
www.egliserussenice.org
Traduction pour "PO" Séraphin Rehbinder
La civilisation actuelle place les chrétiens devant de nouveaux défis. D’un côté les demandes spirituelles de la société grandissent mais d’un autre côté un témoignage chrétien direct et la défense des valeurs traditionnelles peuvent, dans de nombreux cas, mettre leur auteur en contradiction avec la loi ou provoquer des réactions inadéquates de la part du public. Comment conserver son identité religieuse et, en même temps, ne pas s’engager dans une attitude d’hostilité au monde extérieur ? Conserver la solidité de la foi et, en même temps, ne pas s’éloigner du rythme de la vie actuelle. De cela et de bien d’autre chose nous avons conversé avec l’archevêque de Berlin, d’Allemagne et de Grande Bretagne, Marc.
- Monseigneur, votre visite à Moscou était liée, en premier lieu, à votre participation aux travaux du concile des évêques. A votre avis, quelle fut la spécificité du présent Concile? Quels documents vous paraissent les plus actuels ?
- A priori il m’était difficile d’imaginer qu’un concile réunissant autant d’évêques, 290 hiérarques ont participé aux travaux, pouvait fonctionner normalement. C’est le concile épiscopal le plus nombreux dans toute l’histoire de l’Eglise orthodoxe russe.
La civilisation actuelle place les chrétiens devant de nouveaux défis. D’un côté les demandes spirituelles de la société grandissent mais d’un autre côté un témoignage chrétien direct et la défense des valeurs traditionnelles peuvent, dans de nombreux cas, mettre leur auteur en contradiction avec la loi ou provoquer des réactions inadéquates de la part du public. Comment conserver son identité religieuse et, en même temps, ne pas s’engager dans une attitude d’hostilité au monde extérieur ? Conserver la solidité de la foi et, en même temps, ne pas s’éloigner du rythme de la vie actuelle. De cela et de bien d’autre chose nous avons conversé avec l’archevêque de Berlin, d’Allemagne et de Grande Bretagne, Marc.
- Monseigneur, votre visite à Moscou était liée, en premier lieu, à votre participation aux travaux du concile des évêques. A votre avis, quelle fut la spécificité du présent Concile? Quels documents vous paraissent les plus actuels ?
- A priori il m’était difficile d’imaginer qu’un concile réunissant autant d’évêques, 290 hiérarques ont participé aux travaux, pouvait fonctionner normalement. C’est le concile épiscopal le plus nombreux dans toute l’histoire de l’Eglise orthodoxe russe.
Mais grâce aux efforts importants réalisés avant la tenue du Concile nous avons pu travailler dans le calme, la concentration et la recherche de résultat. Je voudrais souligner à cet égard le rôle de la commission inter conciliaire créée lors du concile local de 2009. C’est justement dans les sections de la commission qu’ont été préparés les projets de documents qui ont servi de base aux décisions du concile. C’est un instrument très utile, dont on a besoin pour le travail de l’Eglise.
Parmi les documents adoptés par le concile il y en a un qui possède une signification spéciale : « La position de l’Eglise à l’égard de l’extension des méthodes d’enregistrements et du traitement des données personnelles » En Russie ce problème provoque, à nos yeux, une agitation exagérée chez beaucoup de gens alors qu’à l’étranger nous vivons depuis longtemps avec ce genre de documents et nous n’en éprouvons aucun dommage.
La résolution adoptée par le Concile à ce sujet est parfaitement pesée et équilibrée. D’un côté elle déclare que les techniques actuelles ne peuvent en principe occasionner aucun préjudice aux personnes qui respectent les commandements et vivent selon les principes chrétiens. D’un autre côté elle demande aux autorités de manifester de la compréhension pour les personnes qui refusent ces formes d’identification pour des motifs religieux. On devrait proposer à cette catégorie de personnes d’autres formes d’enregistrement de leur identité et s’assurer qu’elles ne subissent pas de dommage à cause de leur attitude. Ce dernier point est particulièrement important dans la mesure où, comme on le sait, dans beaucoup d’endroits, les personnes ayant refusé ces nouvelles formes d’identification sont privées de leurs retraites, d’aide sociale et des services médicaux.
-Votre enfance s’est déroulée au cours d’une période dramatique de l’histoire de l’Allemagne. Vous êtes né en Allemagne de l’Est, au moment où la deuxième guerre mondiale faisait rage et, après les évènements de 1953, vous vous êtes retrouvé en Allemagne de l’Ouest. C’est là que vous avez commencé à étudier sérieusement la langue russe. Vous avez dit un jour que vous l’avez fait pour mieux connaître l’ennemi. Mais il est apparu qu’en recherchant l’ennemi vous avez trouvé le Christ. Pourriez-vous nous raconter, s’il vous plaît, comment cela est arrivé.
Mes premières années d’école se sont passées en Allemagne de l’Est où il était obligatoire d’apprendre le russe. Pour être franc nous n’aimions pas du tout ces cours. D’un point de vue pédagogique ils étaient d’un niveau très faible. Les professeurs à vrai dire n’en connaissaient pas beaucoup plus que nous. Et les manuels étaient faits de telle sorte que nous connaissions des mots comme « tracteur »ou « kolkhoze » mais n’avions aucune idée comment on disait fourchette, cuillère etc. Quand je me suis retrouvé en Allemagne de l’Ouest, passé un certain délai, je me suis remis au russe, y compris pour la raison que vous avez citée. Mon maître dans cette discipline était l’éminent spécialiste de philologie slave le professeur Dimitri Ivanovitch Tchijevsky, qui professait le cours de littérature russe ancienne. Les monuments de la littérature spirituelle de la Rus’ ancienne et médiévale m’ont frappé par leur profondeur. Je me souviens en particulier de l’impression que produisirent sur moi les œuvres de Nil de la Sora. Je ne pouvais littéralement pas m’arracher à leur lecture. Ce sont ses œuvres qui servirent de sujet pour ma thèse de doctorat. Avec le temps, les questions de la vie spirituelle et de la tradition ascétique russe m’occupaient de plus en plus. Et peu à peu sur fond d’intérêt pour la langue, plutôt d’ailleurs pour le slavon que pour le russe, à travers l’étude de la littérature russe ancienne j’ai trouvé le Christ, je suis devenu orthodoxe et membre de l’Eglise orthodoxe russe. Il faut dire que pendant plusieurs années j’ai fréquenté l’église russe sans me décider à devenir orthodoxe car je craignais la réaction de mes proches. Mon grand père était pasteur luthérien et les traditions protestantes étaient assez fortes dans ma famille.
Parmi les documents adoptés par le concile il y en a un qui possède une signification spéciale : « La position de l’Eglise à l’égard de l’extension des méthodes d’enregistrements et du traitement des données personnelles » En Russie ce problème provoque, à nos yeux, une agitation exagérée chez beaucoup de gens alors qu’à l’étranger nous vivons depuis longtemps avec ce genre de documents et nous n’en éprouvons aucun dommage.
La résolution adoptée par le Concile à ce sujet est parfaitement pesée et équilibrée. D’un côté elle déclare que les techniques actuelles ne peuvent en principe occasionner aucun préjudice aux personnes qui respectent les commandements et vivent selon les principes chrétiens. D’un autre côté elle demande aux autorités de manifester de la compréhension pour les personnes qui refusent ces formes d’identification pour des motifs religieux. On devrait proposer à cette catégorie de personnes d’autres formes d’enregistrement de leur identité et s’assurer qu’elles ne subissent pas de dommage à cause de leur attitude. Ce dernier point est particulièrement important dans la mesure où, comme on le sait, dans beaucoup d’endroits, les personnes ayant refusé ces nouvelles formes d’identification sont privées de leurs retraites, d’aide sociale et des services médicaux.
-Votre enfance s’est déroulée au cours d’une période dramatique de l’histoire de l’Allemagne. Vous êtes né en Allemagne de l’Est, au moment où la deuxième guerre mondiale faisait rage et, après les évènements de 1953, vous vous êtes retrouvé en Allemagne de l’Ouest. C’est là que vous avez commencé à étudier sérieusement la langue russe. Vous avez dit un jour que vous l’avez fait pour mieux connaître l’ennemi. Mais il est apparu qu’en recherchant l’ennemi vous avez trouvé le Christ. Pourriez-vous nous raconter, s’il vous plaît, comment cela est arrivé.
Mes premières années d’école se sont passées en Allemagne de l’Est où il était obligatoire d’apprendre le russe. Pour être franc nous n’aimions pas du tout ces cours. D’un point de vue pédagogique ils étaient d’un niveau très faible. Les professeurs à vrai dire n’en connaissaient pas beaucoup plus que nous. Et les manuels étaient faits de telle sorte que nous connaissions des mots comme « tracteur »ou « kolkhoze » mais n’avions aucune idée comment on disait fourchette, cuillère etc. Quand je me suis retrouvé en Allemagne de l’Ouest, passé un certain délai, je me suis remis au russe, y compris pour la raison que vous avez citée. Mon maître dans cette discipline était l’éminent spécialiste de philologie slave le professeur Dimitri Ivanovitch Tchijevsky, qui professait le cours de littérature russe ancienne. Les monuments de la littérature spirituelle de la Rus’ ancienne et médiévale m’ont frappé par leur profondeur. Je me souviens en particulier de l’impression que produisirent sur moi les œuvres de Nil de la Sora. Je ne pouvais littéralement pas m’arracher à leur lecture. Ce sont ses œuvres qui servirent de sujet pour ma thèse de doctorat. Avec le temps, les questions de la vie spirituelle et de la tradition ascétique russe m’occupaient de plus en plus. Et peu à peu sur fond d’intérêt pour la langue, plutôt d’ailleurs pour le slavon que pour le russe, à travers l’étude de la littérature russe ancienne j’ai trouvé le Christ, je suis devenu orthodoxe et membre de l’Eglise orthodoxe russe. Il faut dire que pendant plusieurs années j’ai fréquenté l’église russe sans me décider à devenir orthodoxe car je craignais la réaction de mes proches. Mon grand père était pasteur luthérien et les traditions protestantes étaient assez fortes dans ma famille.
- L’Allemagne est un des rares pays, sinon le seul, qui ait pu réévaluer son passé historique en portant sur lui un regard dénué de passion. Dans la Russie d’aujourd’hui le problème du changement de l’appréciation portée sur certaines périodes du passé historique est redevenu aigü en liaison avec des dates anniversaires récentes. Il s’agit principalement de la période soviétique. Dans quelle mesure est-il nécessaire, à votre avis, de porter dans ce cas un regard critique sur sa propre histoire ?
- Je pense qu’aujourd’hui une telle attitude est absolument nécessaire. Il fut un temps où je m’élevais contre cela et je critiquais la tendance à réviser le passé historique de l’Allemagne.
C’est la dislocation de la Yougoslavie qui m’a obligé à revoir ma position. J’aime beaucoup la Serbie, où j’ai reçu ma formation théologique, et ce qui s’est passé fut pour moi un choc. Il m’est apparu clairement qu’un peuple qui refuse d’ouvrir les yeux sur son passé, ne peut se relever de manière solide. Cela concerne aussi la Russie où jusqu’à présent subsistent des monuments à des terroristes et des rues qui portent les noms de dirigeants bolchéviques.
Beaucoup de gens disent que durant la période soviétique, à coté des aspects négatifs, il y avait aussi des aspects positifs. Il y en avait certainement. Mais le fait que les dirigeants communistes faisaient aussi des actions correctes, je ne dirais pas des actions bonnes, ne peut justifier les crimes qui jetèrent une ombre sur le pays et détournèrent tout un peuple de sa voie historique. Hitler a, lui aussi, fait beaucoup d’actions utiles en Allemagne. Jusqu’à présent nous roulons sur les autoroutes qu’il a construites, mais cela ne le dédouane pas des actions effrayantes qu’il a commises. Et c’est la même chose ici. Ma profonde conviction est que les monuments à ceux que l’on appelle les héros de la révolution, les rues aux noms modifiés et les autres symboles du passé soviétique exercent une influence destructrice sur la mentalité du peuple, le souillent et constituent un poison pour le pays. Et j’ai peur que si cette situation ne change pas la Russie ne pourra pas retrouver son destin historique ni mener dans le futur une politique responsable.
- Et comment selon vous peut-on aujourd’hui concilier la politique et les convictions chrétiennes ? Il y a par exemple en Allemagne et dans d’autres pays des partis qui se nomment chrétiens. Est-ce un témoignage de ses convictions ou simplement une survivance du passé ? Peut-on parler aujourd’hui d’une politique chrétienne ?
- Je pense que cela est possible. Il n’est pas interdit à un chrétien de s’occuper de politique. Nous sommes tous des êtres politiques, nous vivons dans une société politisée et il n’est pas possible de nous en extraire. Mais en même temps il est indispensable de veiller avec attention à ce que l’activité politique ne se traduise pas par une influence négative sur la vie intérieure de l’individu. Mais quand la politique devient une passion, quand elle devient une fin en elle-même, ce qui est hélas fréquent à notre époque, alors la vie intérieure de l’individu est perturbée. Si un chrétien s’occupe de politique alors il doit considérer que son action est un service à Dieu et aux hommes, c’est cela la politique chrétienne.
- Je pense qu’aujourd’hui une telle attitude est absolument nécessaire. Il fut un temps où je m’élevais contre cela et je critiquais la tendance à réviser le passé historique de l’Allemagne.
C’est la dislocation de la Yougoslavie qui m’a obligé à revoir ma position. J’aime beaucoup la Serbie, où j’ai reçu ma formation théologique, et ce qui s’est passé fut pour moi un choc. Il m’est apparu clairement qu’un peuple qui refuse d’ouvrir les yeux sur son passé, ne peut se relever de manière solide. Cela concerne aussi la Russie où jusqu’à présent subsistent des monuments à des terroristes et des rues qui portent les noms de dirigeants bolchéviques.
Beaucoup de gens disent que durant la période soviétique, à coté des aspects négatifs, il y avait aussi des aspects positifs. Il y en avait certainement. Mais le fait que les dirigeants communistes faisaient aussi des actions correctes, je ne dirais pas des actions bonnes, ne peut justifier les crimes qui jetèrent une ombre sur le pays et détournèrent tout un peuple de sa voie historique. Hitler a, lui aussi, fait beaucoup d’actions utiles en Allemagne. Jusqu’à présent nous roulons sur les autoroutes qu’il a construites, mais cela ne le dédouane pas des actions effrayantes qu’il a commises. Et c’est la même chose ici. Ma profonde conviction est que les monuments à ceux que l’on appelle les héros de la révolution, les rues aux noms modifiés et les autres symboles du passé soviétique exercent une influence destructrice sur la mentalité du peuple, le souillent et constituent un poison pour le pays. Et j’ai peur que si cette situation ne change pas la Russie ne pourra pas retrouver son destin historique ni mener dans le futur une politique responsable.
- Et comment selon vous peut-on aujourd’hui concilier la politique et les convictions chrétiennes ? Il y a par exemple en Allemagne et dans d’autres pays des partis qui se nomment chrétiens. Est-ce un témoignage de ses convictions ou simplement une survivance du passé ? Peut-on parler aujourd’hui d’une politique chrétienne ?
- Je pense que cela est possible. Il n’est pas interdit à un chrétien de s’occuper de politique. Nous sommes tous des êtres politiques, nous vivons dans une société politisée et il n’est pas possible de nous en extraire. Mais en même temps il est indispensable de veiller avec attention à ce que l’activité politique ne se traduise pas par une influence négative sur la vie intérieure de l’individu. Mais quand la politique devient une passion, quand elle devient une fin en elle-même, ce qui est hélas fréquent à notre époque, alors la vie intérieure de l’individu est perturbée. Si un chrétien s’occupe de politique alors il doit considérer que son action est un service à Dieu et aux hommes, c’est cela la politique chrétienne.
- Que faire si la politique de l’Etat provoque des doutes? Comment se développe actuellement les relations entre le diocèse de Berlin de l’EORHF et l’Etat allemand ?
- Chacun de nous est citoyen et patriote de son pays. Mais notre loyauté envers les autorités se fonde sur nos convictions chrétiennes et peut évoluer en fonction des circonstances. Comme exemple je peux me souvenir des évènements de 1999 quand l’aviation de l’OTAN bombardait le Kosovo. A cette époque nous nous ne prononcions pas de prières, au cours des offices, pour « les autorités et l’armée ». Maintenant nous prions de nouveau pour eux. Cela veut dire qu’il ya des moments où nous n’approuvons pas la politique du pays où nous nous trouvons et nous réagissons en conséquence. Dans l’ensemble les relations entre le diocèse et les autorités de la RFA sont bonnes. Souvent on considère nos besoins avec bienveillance. Ainsi en Bavière et dans d’autres territoires nous avons obtenus que pour les écoliers orthodoxes le catéchisme soit une matière obligatoire. Si un élève se déclare orthodoxe il doit obligatoirement assister à ces cours. En plus, les élèves orthodoxes sont dispensés de cours certains jours de fête orthodoxe. Dans nos écoles certains professeurs exigent que les élèves ôtent leur croix pendant les cours d’éducation physique expliquant cela par des considérations de sécurité. Mais si les parents prennent la responsabilité sur eux les élèves peuvent garder leur petite croix sur eux.
- Les Eglises catholiques et luthérienne vivent en parti grâce à l’impôt ecclésial. Les Eglises orthodoxes ont-elles tenté d’obtenir la même possibilité ?
- Toutes les Eglises orthodoxes en Allemagne, la grecque, la bulgare, la serbe, la russe, sans concertation préalable, ont refusé de compléter leur budget par l’impôt ecclésial. Cela ne correspond pas à notre esprit. Les dons à l’Eglise ne doivent pas se transformer en un processus mécanique. Si une personne fréquente l’église elle voit elle-même de quoi sa paroisse a besoin et participe en fonction de ces besoins et de ses possibilités. Tout don doit venir du cœur.
- Le concile a adopté une résolution concernant l’aide matérielle au clergé et aux travailleurs de l’Eglise. Dans quelle mesure peut-elle s’appliquer dans votre diocèse ?
- Chez nous, comme je suppose dans les autres diocèses de l’EORHF, cette résolution est difficilement applicable. Les prêtres qui se trouvent dans notre éparchie reçoivent un salaire très faible. Il est parfois inférieur aux aides sociales. Mais grâce à Dieu nous vivons, le Seigneur nous supporte et dans la vieillesse nous bénéficions tous de la pension d’état.
- Dans beaucoup de pays étranger les prêtres orthodoxes ne peuvent être entretenus par les paroisses et ils n’officient que les jours chômés et les autres jours ils travaillent au dehors.
- Ce phénomène existe aussi chez nous, bien que je n’approuve pas ce genre de pratique. Si le prêtre travaille tous les jours il ne peut s’occuper de la paroisse que par intermittence. Bien sûr on peut ainsi entretenir la vie de la paroisse mais elle ne va pas se développer. Mais en même temps on comprend bien que si le prêtre a une grande famille et qu’il dessert une petite paroisse il doive travailler la semaine. Ceci est très répandu en Amérique. Là-bas un grand nombre de nos prêtres gagnent leur vie en travaillant. Mais beaucoup dépend aussi de ce que fait le prêtre. Par exemple un des clercs de mon diocèse, maintenant décédé, travaillait en tant que médecin principal du port de Hambourg. Il était toujours en soutane et même les marins grossiers cessaient de jurer en sa présence.
- Quand j’étais l’année dernière dans votre monastère de Job de Potchaev j’ai parlé avec un des moines. A la fin de la conversation je lui ai demandé comment aller à la gare. Il m’a répondu qu’étant dans le monastère depuis dix ans il n’en est sorti que deux fois et qu’il connaît donc très mal ce quartier. Votre communauté vit une vie spirituelle très intense. La première chose qui frappe quand on s’y trouve c’st le contraste entre la vie bourgeoise de Munich et l’atmosphère ascétique, austère du monastère. Comment avez-vous réussi à créer et conserver un tel genre de vie dans le monastère ?
- En son temps je me suis retiré du monde non pour être évêque mais par amour pour une vie de prière et de solitude. L’exemple pour moi fut toujours les monastères du Mont Athos. J’ai commencé à visiter le Mont Athos pendant ma vie d’enseignant à l’université. Profitant des facilités du calendrier des travaux je passais à l’Athos plusieurs mois par an et je voulais même y être fait moine. Mais c’était l’époque où la Grèce était dirigée par les colonels . Et en relation avec les règles en vigueur le chemin de l’Athos était fermé pour ceux qui n’étaient pas nés dans l’orthodoxie. Mon désir ne devait pas se réaliser, mais le genre de vie des monastères de l’Athos est devenu l’idéal qui me gouvernait lorsque notre communauté fut créée. Au centre de notre vie il y a la prière. Nous passons à peu près huit heures par jour à l’église et encore quelques heures en prières dans la cellule. Ceci détermine le rythme intérieur de la vie monacale et le rapport au monde extérieur. Nous avons aussi des ateliers de fabrication d’objets du culte, une petite imprimerie. Mais tout cela est secondaire par rapport à la prière.
- Chacun de nous est citoyen et patriote de son pays. Mais notre loyauté envers les autorités se fonde sur nos convictions chrétiennes et peut évoluer en fonction des circonstances. Comme exemple je peux me souvenir des évènements de 1999 quand l’aviation de l’OTAN bombardait le Kosovo. A cette époque nous nous ne prononcions pas de prières, au cours des offices, pour « les autorités et l’armée ». Maintenant nous prions de nouveau pour eux. Cela veut dire qu’il ya des moments où nous n’approuvons pas la politique du pays où nous nous trouvons et nous réagissons en conséquence. Dans l’ensemble les relations entre le diocèse et les autorités de la RFA sont bonnes. Souvent on considère nos besoins avec bienveillance. Ainsi en Bavière et dans d’autres territoires nous avons obtenus que pour les écoliers orthodoxes le catéchisme soit une matière obligatoire. Si un élève se déclare orthodoxe il doit obligatoirement assister à ces cours. En plus, les élèves orthodoxes sont dispensés de cours certains jours de fête orthodoxe. Dans nos écoles certains professeurs exigent que les élèves ôtent leur croix pendant les cours d’éducation physique expliquant cela par des considérations de sécurité. Mais si les parents prennent la responsabilité sur eux les élèves peuvent garder leur petite croix sur eux.
- Les Eglises catholiques et luthérienne vivent en parti grâce à l’impôt ecclésial. Les Eglises orthodoxes ont-elles tenté d’obtenir la même possibilité ?
- Toutes les Eglises orthodoxes en Allemagne, la grecque, la bulgare, la serbe, la russe, sans concertation préalable, ont refusé de compléter leur budget par l’impôt ecclésial. Cela ne correspond pas à notre esprit. Les dons à l’Eglise ne doivent pas se transformer en un processus mécanique. Si une personne fréquente l’église elle voit elle-même de quoi sa paroisse a besoin et participe en fonction de ces besoins et de ses possibilités. Tout don doit venir du cœur.
- Le concile a adopté une résolution concernant l’aide matérielle au clergé et aux travailleurs de l’Eglise. Dans quelle mesure peut-elle s’appliquer dans votre diocèse ?
- Chez nous, comme je suppose dans les autres diocèses de l’EORHF, cette résolution est difficilement applicable. Les prêtres qui se trouvent dans notre éparchie reçoivent un salaire très faible. Il est parfois inférieur aux aides sociales. Mais grâce à Dieu nous vivons, le Seigneur nous supporte et dans la vieillesse nous bénéficions tous de la pension d’état.
- Dans beaucoup de pays étranger les prêtres orthodoxes ne peuvent être entretenus par les paroisses et ils n’officient que les jours chômés et les autres jours ils travaillent au dehors.
- Ce phénomène existe aussi chez nous, bien que je n’approuve pas ce genre de pratique. Si le prêtre travaille tous les jours il ne peut s’occuper de la paroisse que par intermittence. Bien sûr on peut ainsi entretenir la vie de la paroisse mais elle ne va pas se développer. Mais en même temps on comprend bien que si le prêtre a une grande famille et qu’il dessert une petite paroisse il doive travailler la semaine. Ceci est très répandu en Amérique. Là-bas un grand nombre de nos prêtres gagnent leur vie en travaillant. Mais beaucoup dépend aussi de ce que fait le prêtre. Par exemple un des clercs de mon diocèse, maintenant décédé, travaillait en tant que médecin principal du port de Hambourg. Il était toujours en soutane et même les marins grossiers cessaient de jurer en sa présence.
- Quand j’étais l’année dernière dans votre monastère de Job de Potchaev j’ai parlé avec un des moines. A la fin de la conversation je lui ai demandé comment aller à la gare. Il m’a répondu qu’étant dans le monastère depuis dix ans il n’en est sorti que deux fois et qu’il connaît donc très mal ce quartier. Votre communauté vit une vie spirituelle très intense. La première chose qui frappe quand on s’y trouve c’st le contraste entre la vie bourgeoise de Munich et l’atmosphère ascétique, austère du monastère. Comment avez-vous réussi à créer et conserver un tel genre de vie dans le monastère ?
- En son temps je me suis retiré du monde non pour être évêque mais par amour pour une vie de prière et de solitude. L’exemple pour moi fut toujours les monastères du Mont Athos. J’ai commencé à visiter le Mont Athos pendant ma vie d’enseignant à l’université. Profitant des facilités du calendrier des travaux je passais à l’Athos plusieurs mois par an et je voulais même y être fait moine. Mais c’était l’époque où la Grèce était dirigée par les colonels . Et en relation avec les règles en vigueur le chemin de l’Athos était fermé pour ceux qui n’étaient pas nés dans l’orthodoxie. Mon désir ne devait pas se réaliser, mais le genre de vie des monastères de l’Athos est devenu l’idéal qui me gouvernait lorsque notre communauté fut créée. Au centre de notre vie il y a la prière. Nous passons à peu près huit heures par jour à l’église et encore quelques heures en prières dans la cellule. Ceci détermine le rythme intérieur de la vie monacale et le rapport au monde extérieur. Nous avons aussi des ateliers de fabrication d’objets du culte, une petite imprimerie. Mais tout cela est secondaire par rapport à la prière.
- Récemment Sa Sainteté le patriarche a appelé les supérieurs des monastères à accorder une attention particulière à la formation théologique des moines. Comment se présente dans votre communauté la situation dans le domaine de la formation?
- La formation théologique est très importante pour un moine. Et nous veillons à ce que nos moines aient la possibilité d’accéder à cette formation. Une partie des frères a terminé la faculté de théologie de Munich ou existe une section orthodoxe. Notre moine diacre a terminé le séminaire Sretensky. La situation est plus difficile au couvent des femmes. Il se trouve loin de la ville et il est difficile aux moniales de se rendre à la faculté.
- Historiquement les paroissiens de l’EORHF étaient les émigrants des deux premières vagues et leurs descendants. Est-ce que la composition des paroisses a changé maintenant ?
Oui elle a changé et même fortement. Durant les vingt dernières années sont arrivés en Allemagne un grand nombre de ceux que l’on appelle les « Russes allemands ». Ils arrivent en famille et au moins l’un des membres du couple est de foi orthodoxe. C’est un milieu radicalement nouveau pour nous. Ce sont des gens qui sont baptisés dans leur majorité mais pas écclesialisés. Souvent ils parlent un allemand que je comprends avec difficulté. La langue russe est pour eux plus naturelle et plus proche. Pour nos paroisses c’est une situation nouvelle. C’est en même temps un regain d’activité pour nos paroisses et de nouvelles orientations qui n’existaient pas auparavant.
- Par exemple lesquelles ?
Avant nous ne visitions pas les prisons. Maintenant nous avons une mission pour les prisons. Beaucoup des nouveaux émigrants, en général des gens jeunes, n’ont pas pu s’adapter aux nouvelles conditions de vie. Là-bas ils étaient des Allemands, ici ils sont devenus des Russes. Ils ne peuvent pas trouver du travail, sont très pauvres, ils désespèrent et souvent deviennent les victimes de la drogue et de l’alcool. Il y a un autre point concernant les changements dans les paroisses. Il y a vingt ans nous avons commencé à traduire en allemand les textes des offices car les descendants de nos premiers émigrants ne parlent plus très bien le russe ou le slavon. Ensuite, avec la nouvelle vague d’émigration le russe a reconquis les positions qu’il avait avant. Maintenant j’introduis de nouveau des éléments d’allemand dans l’office et dans les prêches parce que je prévois que la situation changera de nouveau dans dix ans. Il y a encore un problème qui réside dans le fait que nos paroissiens actuels, au contraire des anciens, ne cherchent pas à garder la langue et la culture russe. Ils ont tous des noms de famille allemands. Et nous devons leur inculquer l’amour de la langue et la culture russe. Et si avant nous pouvions toujours nous appuyer pour cela sur la génération des anciens, qui vivaient avec le rêve de revenir en Russie maintenait les conditions ont totalement changées.
-On appelle notre civilisation « post séculière ». L’oubli des valeurs traditionnelles, le relativisme spirituel et moral, l’effacement des frontières entre le bien et le mal qui la caractérisent constituent un sérieux danger pour la vie spirituelle de l’homme. Quelle doit être à votre avis l’attitude juste du chrétien face au monde qui l’entoure. En quoi consiste l’ascèse pour le chrétien orthodoxe contemporain ?
Nous devons apprendre, et cela est vrai surtout pour la jeune génération, à garder nos principes, garder notre propre « moi » chrétien en dépit de l’atmosphère générale de la société de consommation et la pression du monde extérieur. Mais en même temps il ne faut pas tomber dans une situation d’hostilité envers les gens qui nous entourent. On peut simplement expliquer avec calme sa position.
Par exemple lorsque j’étais professeur à l’université, j’étais très souvent invité le vendredi soir. Je disais toujours en plaisantant : « Si vous voulez que je ne vienne pas dites que je devrai manger de tout ce qui sera sur la table » Et ceci ne soulevait aucune protestation. Tout le monde s’est habitué à ce que je ne mange pas de viande. Quand quelqu’un expose son point de vue correctement, sans agressivité les gens l’acceptent. Quand sa position reflète l’attitude de celui qui dit : « vous tous êtes des impies et moi je suis un vrai chrétien » cela est spirituellement mauvais et pour lui et pour ceux qui l’entourent. Des problèmes apparaissent pendant la fête de Noël selon le calendrier occidental. En Allemagne c’est la fête principale. Et il arrive que dans nos familles mélangées surgissent des problèmes. Nous sommes en train de jeûner et les autres ont rompu le jeûne. Dans ce cas je dis : « Partagez la joie de vos proche à propos de la naissance du Christ, mangez tout ce que l’on vous donnera, abstenez vous seulement de manger de la viande. Mais en ce qui concerne le grand carême, à cette période, même beaucoup de ceux qui ne sont pas croyants jeûnent.
- Qu’est ce qui constitue le témoignage chrétien au monde dans le contexte culturel de notre temps ?
Le chrétien témoigne de sa foi en n’affaiblissant pas la prière en jeûnant et en agissant dans la vie selon les commandements évangéliques. Il ne convient pas d’imposer ses idées, de prendre une posture de maître. Mais le chrétien doit être prêt à déclarer ses positions si on le lui demande.
- Quelle est votre position sur la question du lien réciproque entre la confession et la communion. Dans plusieurs Eglises locales la confession n’est pas obligatoire avant la communion.
- De mon point de vue séparer la confession de la communion n’est pas correct. Mais si une personne communie souvent elle peut ne pas se confesser chaque fois qu’elle s’approche du calice. Dans notre monastère nous procédons ainsi : les moines se confessent une fois par semaine et communient trois fois. Dans les paroisses je considère comme normal qu’une personne communie deux ou trois fois par mois. Et les gens, le plus souvent, veulent eux-mêmes se confesser à chaque fois qu’ils communient aux saints mystères du Christ. C’est autre chose durant la semaine sainte durant laquelle pratiquement tout le monde communie.
Notre clergé n’a tout simplement pas la possibilité physique de confesser tout le monde. C’est pourquoi je peux dire à ceux que je connais bien et qui se confessent de façon régulière, que depuis le samedi de Lazare et jusqu’à Pâques il n’est pas obligatoire de se confesser s’il n’y a pas une raison grave de le faire.
-Vous venez de rentrer de Terre sainte. Quelle place occupent les pèlerinages dans la vie du Chrétien ?
- Le pèlerinage rafraîchit la vie chrétienne. Quand une personne s’approche de reliques elle ressent plus fortement le besoin de prière et de jeûne, elle se renouvelle intérieurement. Cela est très important. Il est toujours utile de regarder comment prient d’autres hommes, comment se passe la vie ecclésiale dans un autre pays, dans un autre diocèse. Cela permet de conserver la fraîcheur de la perception, et de sentir la taille et la diversité du monde chrétien.
- Quant on fêtait le jubilé de votre consécration, vous avez mentionné qu’il vous restait encore beaucoup à faire. Comment pourriez-vous définir la priorité de votre action aujourd’hui ?
- Ma priorité aujourd’hui c’est la jeunesse. Je voudrais conserver notre jeunesse pour l’Eglise. Pour cela il faut déployer beaucoup d’efforts. La jeunesse actuelle vit parfois d’intérêts, de motivations, de besoins très différents de ceux dont vivaient les jeunes gens de mon époque.
J’ai simplement du mal à comprendre beaucoup de choses bien que je m’efforce d’être ouvert au dialogue. C’est pourquoi j’appelle constamment notre clergé à consacrer une attention particulière au travail avec la jeunesse. Il ne faut pas oublier que nous ne vivons pas pour nous mais pour le futur.
Archevêque de Berlin d’Allemagne et de grande Bretagne Marc interrogé par
Eugène Mourzine Zerkovny Vestnik
Архиепископ Берлинско-Германский и Великобританский Марк: Христианские ценности в современной Европе
- La formation théologique est très importante pour un moine. Et nous veillons à ce que nos moines aient la possibilité d’accéder à cette formation. Une partie des frères a terminé la faculté de théologie de Munich ou existe une section orthodoxe. Notre moine diacre a terminé le séminaire Sretensky. La situation est plus difficile au couvent des femmes. Il se trouve loin de la ville et il est difficile aux moniales de se rendre à la faculté.
- Historiquement les paroissiens de l’EORHF étaient les émigrants des deux premières vagues et leurs descendants. Est-ce que la composition des paroisses a changé maintenant ?
Oui elle a changé et même fortement. Durant les vingt dernières années sont arrivés en Allemagne un grand nombre de ceux que l’on appelle les « Russes allemands ». Ils arrivent en famille et au moins l’un des membres du couple est de foi orthodoxe. C’est un milieu radicalement nouveau pour nous. Ce sont des gens qui sont baptisés dans leur majorité mais pas écclesialisés. Souvent ils parlent un allemand que je comprends avec difficulté. La langue russe est pour eux plus naturelle et plus proche. Pour nos paroisses c’est une situation nouvelle. C’est en même temps un regain d’activité pour nos paroisses et de nouvelles orientations qui n’existaient pas auparavant.
- Par exemple lesquelles ?
Avant nous ne visitions pas les prisons. Maintenant nous avons une mission pour les prisons. Beaucoup des nouveaux émigrants, en général des gens jeunes, n’ont pas pu s’adapter aux nouvelles conditions de vie. Là-bas ils étaient des Allemands, ici ils sont devenus des Russes. Ils ne peuvent pas trouver du travail, sont très pauvres, ils désespèrent et souvent deviennent les victimes de la drogue et de l’alcool. Il y a un autre point concernant les changements dans les paroisses. Il y a vingt ans nous avons commencé à traduire en allemand les textes des offices car les descendants de nos premiers émigrants ne parlent plus très bien le russe ou le slavon. Ensuite, avec la nouvelle vague d’émigration le russe a reconquis les positions qu’il avait avant. Maintenant j’introduis de nouveau des éléments d’allemand dans l’office et dans les prêches parce que je prévois que la situation changera de nouveau dans dix ans. Il y a encore un problème qui réside dans le fait que nos paroissiens actuels, au contraire des anciens, ne cherchent pas à garder la langue et la culture russe. Ils ont tous des noms de famille allemands. Et nous devons leur inculquer l’amour de la langue et la culture russe. Et si avant nous pouvions toujours nous appuyer pour cela sur la génération des anciens, qui vivaient avec le rêve de revenir en Russie maintenait les conditions ont totalement changées.
-On appelle notre civilisation « post séculière ». L’oubli des valeurs traditionnelles, le relativisme spirituel et moral, l’effacement des frontières entre le bien et le mal qui la caractérisent constituent un sérieux danger pour la vie spirituelle de l’homme. Quelle doit être à votre avis l’attitude juste du chrétien face au monde qui l’entoure. En quoi consiste l’ascèse pour le chrétien orthodoxe contemporain ?
Nous devons apprendre, et cela est vrai surtout pour la jeune génération, à garder nos principes, garder notre propre « moi » chrétien en dépit de l’atmosphère générale de la société de consommation et la pression du monde extérieur. Mais en même temps il ne faut pas tomber dans une situation d’hostilité envers les gens qui nous entourent. On peut simplement expliquer avec calme sa position.
Par exemple lorsque j’étais professeur à l’université, j’étais très souvent invité le vendredi soir. Je disais toujours en plaisantant : « Si vous voulez que je ne vienne pas dites que je devrai manger de tout ce qui sera sur la table » Et ceci ne soulevait aucune protestation. Tout le monde s’est habitué à ce que je ne mange pas de viande. Quand quelqu’un expose son point de vue correctement, sans agressivité les gens l’acceptent. Quand sa position reflète l’attitude de celui qui dit : « vous tous êtes des impies et moi je suis un vrai chrétien » cela est spirituellement mauvais et pour lui et pour ceux qui l’entourent. Des problèmes apparaissent pendant la fête de Noël selon le calendrier occidental. En Allemagne c’est la fête principale. Et il arrive que dans nos familles mélangées surgissent des problèmes. Nous sommes en train de jeûner et les autres ont rompu le jeûne. Dans ce cas je dis : « Partagez la joie de vos proche à propos de la naissance du Christ, mangez tout ce que l’on vous donnera, abstenez vous seulement de manger de la viande. Mais en ce qui concerne le grand carême, à cette période, même beaucoup de ceux qui ne sont pas croyants jeûnent.
- Qu’est ce qui constitue le témoignage chrétien au monde dans le contexte culturel de notre temps ?
Le chrétien témoigne de sa foi en n’affaiblissant pas la prière en jeûnant et en agissant dans la vie selon les commandements évangéliques. Il ne convient pas d’imposer ses idées, de prendre une posture de maître. Mais le chrétien doit être prêt à déclarer ses positions si on le lui demande.
- Quelle est votre position sur la question du lien réciproque entre la confession et la communion. Dans plusieurs Eglises locales la confession n’est pas obligatoire avant la communion.
- De mon point de vue séparer la confession de la communion n’est pas correct. Mais si une personne communie souvent elle peut ne pas se confesser chaque fois qu’elle s’approche du calice. Dans notre monastère nous procédons ainsi : les moines se confessent une fois par semaine et communient trois fois. Dans les paroisses je considère comme normal qu’une personne communie deux ou trois fois par mois. Et les gens, le plus souvent, veulent eux-mêmes se confesser à chaque fois qu’ils communient aux saints mystères du Christ. C’est autre chose durant la semaine sainte durant laquelle pratiquement tout le monde communie.
Notre clergé n’a tout simplement pas la possibilité physique de confesser tout le monde. C’est pourquoi je peux dire à ceux que je connais bien et qui se confessent de façon régulière, que depuis le samedi de Lazare et jusqu’à Pâques il n’est pas obligatoire de se confesser s’il n’y a pas une raison grave de le faire.
-Vous venez de rentrer de Terre sainte. Quelle place occupent les pèlerinages dans la vie du Chrétien ?
- Le pèlerinage rafraîchit la vie chrétienne. Quand une personne s’approche de reliques elle ressent plus fortement le besoin de prière et de jeûne, elle se renouvelle intérieurement. Cela est très important. Il est toujours utile de regarder comment prient d’autres hommes, comment se passe la vie ecclésiale dans un autre pays, dans un autre diocèse. Cela permet de conserver la fraîcheur de la perception, et de sentir la taille et la diversité du monde chrétien.
- Quant on fêtait le jubilé de votre consécration, vous avez mentionné qu’il vous restait encore beaucoup à faire. Comment pourriez-vous définir la priorité de votre action aujourd’hui ?
- Ma priorité aujourd’hui c’est la jeunesse. Je voudrais conserver notre jeunesse pour l’Eglise. Pour cela il faut déployer beaucoup d’efforts. La jeunesse actuelle vit parfois d’intérêts, de motivations, de besoins très différents de ceux dont vivaient les jeunes gens de mon époque.
J’ai simplement du mal à comprendre beaucoup de choses bien que je m’efforce d’être ouvert au dialogue. C’est pourquoi j’appelle constamment notre clergé à consacrer une attention particulière au travail avec la jeunesse. Il ne faut pas oublier que nous ne vivons pas pour nous mais pour le futur.
Archevêque de Berlin d’Allemagne et de grande Bretagne Marc interrogé par
Eugène Mourzine Zerkovny Vestnik
Архиепископ Берлинско-Германский и Великобританский Марк: Христианские ценности в современной Европе
Message de Pâques du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie aux archipasteurs, pasteurs, diacres, moines et à tous les fidèles enfants de l’Église orthodoxe russe
Grâces soient à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! (I Cor 15, 57)
Bien-aimés dans le Seigneur Éminences, vénérables prêtres et diacres, moines et moniales aimant Dieu, chers frères et sœurs !
En ce grand jour rayonnant, je vous adresse à tous mes cordiales félicitations pour la Pâque du Seigneur et salue chacun d’entre vous de l’antique et sainte salutation :
LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !
Ces mots qu’échangent les gens depuis des siècles durant les lumineux jours de Pâques, témoignant au monde de la vérité de l’évènement qui s’est produit il y a deux mille ans, recèlent une immense force intérieure. Ils contiennent à la fois l’annonce de la victoire, un appel à la joie, le vœu de la paix, espérance et consolation pour tout homme.
Grâces soient à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! (I Cor 15, 57)
Bien-aimés dans le Seigneur Éminences, vénérables prêtres et diacres, moines et moniales aimant Dieu, chers frères et sœurs !
En ce grand jour rayonnant, je vous adresse à tous mes cordiales félicitations pour la Pâque du Seigneur et salue chacun d’entre vous de l’antique et sainte salutation :
LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !
Ces mots qu’échangent les gens depuis des siècles durant les lumineux jours de Pâques, témoignant au monde de la vérité de l’évènement qui s’est produit il y a deux mille ans, recèlent une immense force intérieure. Ils contiennent à la fois l’annonce de la victoire, un appel à la joie, le vœu de la paix, espérance et consolation pour tout homme.
Celui qui naquit de la Très Sainte Vierge Marie, l’Innocent qui souffrit si cruellement, qui fut crucifié et mourut sur la croix entre deux bandits, Celui-là s’est relevé des morts le premier d’entre les hommes. « Il est ressuscité comme il l’avait dit » (Mt 28, 6). Le tombeau est vide. Il n’y restent que les linges dans lesquels était enveloppé son corps. Les femmes-myrophores, venues au lieu de l’inhumation du Seigneur « de grand matin… au lever du soleil » (Mc 16, 2) n’y trouvèrent pas Jésus, car ni la pierre fermant l’entrée de la grotte, ni les gardiens, ni même la mort n’avaient pu résister à l’indicible puissance du Dieu Vivant. « L’hadès dilate sa gorge et bée d’une gueule démesurée » (Is 5, 14), l’enfer exultant s’apprête déjà à engloutir son plus puissant ennemi, mais il s’arrête net, frappé de terreur car il est illuminé de la lumière de la Divinité. Le Christ anéantit la corruption et détruit la mort.
Par le premier homme, qui avait désobéi à son Créateur et avait été déchu de la Source de vie éternelle, le mal était entré dans le monde et le péché avait établi son règne sur l’humanité. Le Christ « le dernier Adam » (I Cor 15, 45), a vaincu la mort spirituelle, morale et physique. « De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ » (I Cor 15, 22). Tout ce que nous avions perdu dans le premier Adam, nous le recouvrons dans le Christ. La Pâque du Seigneur, c’est véritablement le plus grand don de l’économie divine (saint Théodore Studite).
En supprimant la distance qui isolait l’homme de Dieu, le Sauveur nous offre la possibilité de nous unir à Lui. Suivant saint Jean Damascène, la Croix du Christ « donne la résurrection, nous ouvre les portes du paradis, par elle notre nature siège à la droite de Dieu, elle nous a fait devenir enfants et héritiers de Dieu » (De fide orthodoxa, livre IV). Nous sommes tous appelés à devenir dignes de ce don.
Le Fils de Dieu, ayant assumé notre nature, est devenu semblable à nous en toute chose, hormis le péché. Par sa vie terrestre et ses souffrances sur la croix, Il a montré l’exemple de la plus grande humilité et de son obéissance au Père céleste, l’exemple de la lutte contre les tentations et les séductions. Par Sa Résurrection, il a brisé les chaînes du péché et nous a donné la force et les moyens de vaincre le mal. C’est dans cette lutte que l’homme grandit spirituellement et la personne parvient à la liberté morale.
Nous vivons à une époque où le concept de liberté est souvent entendu dans le sens de permissivité. Beaucoup croient sincèrement que seul le pouvoir et la richesse, la santé et la force physique sont capables de les libérer et, rivalisant dans le culte des idoles de ce siècle, ils perdent l’essentiel, atteindre le véritable but de l’existence. Le Sauveur relevé du tombeau, en nous donnant la liberté, nous découvre ce but qui consiste en la connaissance de la Vérité (cf Jn 8, 32) et dans la vie en Dieu.
En détruisant la mort physique, le Christ nous promet la vie éternelle, non pas comme une prolongation indéfinie de notre cheminement terrestre, mais comme une transfiguration de tout l’être humain, dans lequel le corps acquiert de nouvelles propriétés. La Résurrection du Seigneur est une préfiguration mystérieuse de notre future résurrection. Dans le Royaume céleste à venir, où il n’y aura ni mort, ni maladie, ni séparation, où même le temps sera aboli, « Dieu essuyera des yeux toute larme » (Ap 21, 4), la joie sera sans fin et l’amour éternel. La victoire du Seigneur sur la mort nous donne à tous l’inébranlable espérance qu’à Sa suite nous ressusciterons pour une vie nouvelle lors de son Second et glorieux avènement, pour une vie de communion incessante avec Dieu.
Partageons la joie de notre Sauveur ressuscité avec tous ceux qui ont besoin de notre attention et de notre sollicitude : les malades, les personnes âgées, ceux qui souffrent, ceux qui sont déprimés, ceux qui croupissent dans les prisons, les personnes manquant de moyens ou privées de toit. Et, comme les témoins de la Résurrection, les saints apôtres, annonçons avec foi et audace à nos proches et à tous ceux qui nous entourent la bonne nouvelle que le Christ est vraiment ressuscité ! Amen.
Moscou, Pâque du Seigneur 2013
Mospat et dans d’autres langues
Par le premier homme, qui avait désobéi à son Créateur et avait été déchu de la Source de vie éternelle, le mal était entré dans le monde et le péché avait établi son règne sur l’humanité. Le Christ « le dernier Adam » (I Cor 15, 45), a vaincu la mort spirituelle, morale et physique. « De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ » (I Cor 15, 22). Tout ce que nous avions perdu dans le premier Adam, nous le recouvrons dans le Christ. La Pâque du Seigneur, c’est véritablement le plus grand don de l’économie divine (saint Théodore Studite).
En supprimant la distance qui isolait l’homme de Dieu, le Sauveur nous offre la possibilité de nous unir à Lui. Suivant saint Jean Damascène, la Croix du Christ « donne la résurrection, nous ouvre les portes du paradis, par elle notre nature siège à la droite de Dieu, elle nous a fait devenir enfants et héritiers de Dieu » (De fide orthodoxa, livre IV). Nous sommes tous appelés à devenir dignes de ce don.
Le Fils de Dieu, ayant assumé notre nature, est devenu semblable à nous en toute chose, hormis le péché. Par sa vie terrestre et ses souffrances sur la croix, Il a montré l’exemple de la plus grande humilité et de son obéissance au Père céleste, l’exemple de la lutte contre les tentations et les séductions. Par Sa Résurrection, il a brisé les chaînes du péché et nous a donné la force et les moyens de vaincre le mal. C’est dans cette lutte que l’homme grandit spirituellement et la personne parvient à la liberté morale.
Nous vivons à une époque où le concept de liberté est souvent entendu dans le sens de permissivité. Beaucoup croient sincèrement que seul le pouvoir et la richesse, la santé et la force physique sont capables de les libérer et, rivalisant dans le culte des idoles de ce siècle, ils perdent l’essentiel, atteindre le véritable but de l’existence. Le Sauveur relevé du tombeau, en nous donnant la liberté, nous découvre ce but qui consiste en la connaissance de la Vérité (cf Jn 8, 32) et dans la vie en Dieu.
En détruisant la mort physique, le Christ nous promet la vie éternelle, non pas comme une prolongation indéfinie de notre cheminement terrestre, mais comme une transfiguration de tout l’être humain, dans lequel le corps acquiert de nouvelles propriétés. La Résurrection du Seigneur est une préfiguration mystérieuse de notre future résurrection. Dans le Royaume céleste à venir, où il n’y aura ni mort, ni maladie, ni séparation, où même le temps sera aboli, « Dieu essuyera des yeux toute larme » (Ap 21, 4), la joie sera sans fin et l’amour éternel. La victoire du Seigneur sur la mort nous donne à tous l’inébranlable espérance qu’à Sa suite nous ressusciterons pour une vie nouvelle lors de son Second et glorieux avènement, pour une vie de communion incessante avec Dieu.
Partageons la joie de notre Sauveur ressuscité avec tous ceux qui ont besoin de notre attention et de notre sollicitude : les malades, les personnes âgées, ceux qui souffrent, ceux qui sont déprimés, ceux qui croupissent dans les prisons, les personnes manquant de moyens ou privées de toit. Et, comme les témoins de la Résurrection, les saints apôtres, annonçons avec foi et audace à nos proches et à tous ceux qui nous entourent la bonne nouvelle que le Christ est vraiment ressuscité ! Amen.
Moscou, Pâque du Seigneur 2013
Mospat et dans d’autres langues
Chers pères, frères et sœurs qui aimez Dieu
Le Christ est ressuscité !
C’est aujourd’hui la fête la plus lumineuse, la plus joyeuse de l’année religieuse et, à cette occasion, je vous adresse mes vœux les plus cordiaux ! Fête essentiellement joyeuse car le sentiment le plus fort que nous éprouvons en cette sainte et salvatrice nuit de la Résurrection du Christ est un sentiment de joie et de triomphe. Ce sentiment est évoqué par le Sauveur dans son dernier entretien avec ses disciples : «Mais Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn,16,22).
O joie pascale, intarissable, infinie et incomparable ! Lorsqu’ils éprouvent cette joie nos cœurs se mettent à battre plus fort et nous voyons le monde sous un jour nouveau, joie qui nous laisse sentir ce dont parle le Saint Apôtre Jean le Théologien : le Christ Sauveur nous a donné la possibilité de devenir enfants de Dieu (Jn, 1, 12), nous sommes donc tous les frères et les sœurs les uns des autres et tous enfants du Père Céleste qui nous aime.
Le Christ est ressuscité !
C’est aujourd’hui la fête la plus lumineuse, la plus joyeuse de l’année religieuse et, à cette occasion, je vous adresse mes vœux les plus cordiaux ! Fête essentiellement joyeuse car le sentiment le plus fort que nous éprouvons en cette sainte et salvatrice nuit de la Résurrection du Christ est un sentiment de joie et de triomphe. Ce sentiment est évoqué par le Sauveur dans son dernier entretien avec ses disciples : «Mais Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn,16,22).
O joie pascale, intarissable, infinie et incomparable ! Lorsqu’ils éprouvent cette joie nos cœurs se mettent à battre plus fort et nous voyons le monde sous un jour nouveau, joie qui nous laisse sentir ce dont parle le Saint Apôtre Jean le Théologien : le Christ Sauveur nous a donné la possibilité de devenir enfants de Dieu (Jn, 1, 12), nous sommes donc tous les frères et les sœurs les uns des autres et tous enfants du Père Céleste qui nous aime.
oie qui nous fait changer de mode de pensée, joie qui imprègne l’office de Pâques, qui le marque d’un rythme et d’un ordonnancement qui lui sont propres, qui le sature par son immensité d’exclamations de victoire et de liesse :
O BELLES PÂQUES, PÂQUES DU SEIGNEUR, PÂQUES ! O PÂQUES !
Que cette joie remplisse chaque foyer, imprègne chaque famille. Qu’elle brille de tous ses feux dans le destin de chacun, qu’elle soit un soutien pour chacun sur le chemin de la vie.
C’est de tout cœur que je veux, mes très chers, partager avec vous cette joie pascale, clercs et laïcs du diocèse de Chersonèse, souhaiter joyeuse Pâques du Seigneur à chacun de vous et vous adresser à nouveau et à nouveau ces paroles éternelles :
Le Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !
Nestor, évêque de Chersonèse,
Pâques 2013, Paris
O BELLES PÂQUES, PÂQUES DU SEIGNEUR, PÂQUES ! O PÂQUES !
Que cette joie remplisse chaque foyer, imprègne chaque famille. Qu’elle brille de tous ses feux dans le destin de chacun, qu’elle soit un soutien pour chacun sur le chemin de la vie.
C’est de tout cœur que je veux, mes très chers, partager avec vous cette joie pascale, clercs et laïcs du diocèse de Chersonèse, souhaiter joyeuse Pâques du Seigneur à chacun de vous et vous adresser à nouveau et à nouveau ces paroles éternelles :
Le Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !
Nestor, évêque de Chersonèse,
Pâques 2013, Paris
D‘après le calendrier orthodoxe, aujourd’hui samedi saint est le jour de célébration du Feu sacré : une cérémonie qui prend ses sources à l’église du Saint- Sépulcre à Jérusalem. Tous les ans, à la même date, des chrétiens venus de partout s’attroupent devant le lieu Saint pour assister au miracle annuel.
Le moment venu, tous, bras tendus, tiennent un cierge éteint. En fin de matinée le patriarche orthodoxe muni lui-même de deux cierges s’introduit dans une chapelle plongée dans une totale obscurité. Alors que le dignitaire religieux s’agenouille pour réciter le même rituel depuis des siècles,devant le tombeau du Christ, la foule scande en chœur: « Kyrie Eleison », « Seigneur, prends pitié »!
Le moment venu, tous, bras tendus, tiennent un cierge éteint. En fin de matinée le patriarche orthodoxe muni lui-même de deux cierges s’introduit dans une chapelle plongée dans une totale obscurité. Alors que le dignitaire religieux s’agenouille pour réciter le même rituel depuis des siècles,devant le tombeau du Christ, la foule scande en chœur: « Kyrie Eleison », « Seigneur, prends pitié »!
Jaillit alors de la pierre tombale, la flamme sainte, bleuâtre, qui tourbillonne et vient allumer cierges, lampes à huile ! Et la voilà qui se propage à l’extérieur ; elle virevolte, danse, court éclairant tout sur son passage. Les pèlerins émus se laissent caresser par cette flamme bénie, inoffensive.
En l’an 137, l’empereur Hadrien avait construit en lieu et place du tombeau du Christ, un temple à la gloire de Vénus. Constantin met fin à ce sacrilège et c’est en 323 sous l’impulsion de sa mère, sainte Hélène, que la basilique du Saint-Sépulcre voit le jour. Et c’est depuis le IVe siècle, que l’apparition de cette surprenante lumière est fidèle à cet immuable rendez-vous.
Le miracle ne survient toutefois que sous l’unique invocation de l’archevêque orthodoxe de Jérusalem. En 1099, la tentative des Croisés s’était soldée par un échec, à la grande colère des foules présentes sur place. Au XVIe, le patriarche arménien à son tour, vécut cette malheureuse expérience : malgré ses interminables prières, non seulement le tombeau ne fusa pas le feu, mais plus loin, à son nez et à sa barbe, une colonne située à l’entrée, se fendit, laissant dégager la flamme sacrée. Comble de la discrimination, une bougie tenue par le Comité permanent patriarche orthodoxe, s’éclaira.
La colonne porte toujours la marque du feu et les orthodoxes qui viennent s’y recueillir lui vouent une adoration particulière. Aujourd’hui, les grandes capitales de l’orthodoxie recevront cette flamme sainte d’où elle sera acheminée vers plusieurs villes. A 20h10, ce soir, elle arrivera aussi tout droit de Jérusalem via Amman à Beyrouth pour atterrir à l’Eglise St Georges des grecs orthodoxes, au grand bonheur des fidèles.
Ces derniers, pour faire durer ce sentiment de plénitude, ont pris l’habitude d’emporter chez eux un petit bout de miracle à bichonner. Une Libanaise confie à l’Orient le Jour avoir entretenu à son domicile cette flamme, en la faisant passer d’un cierge à un autre durant toute l’année; malgré la taille appréciable du cierge, elle se serait éteinte sans justification rationnelle, pile-poil, le samedi saint.
Pour la seconde année consécutive, les orthodoxes syriens eux, ne connaîtront pas de procession. Malgré le renforcement de la sécurité autour de leurs lieux de culte, aucun Syrien n’a intérêt à s’aventurer par les temps qui courent ! La fin justifiant les moyens, il n’est pas rare non plus, en temps de guerre, de voir jouer la carte confessionnelle. Les privilégiés de la communauté quant à eux, ils ne rateront pas ce grand moment qu’ils vivront à Beyrouth. SUITE
En l’an 137, l’empereur Hadrien avait construit en lieu et place du tombeau du Christ, un temple à la gloire de Vénus. Constantin met fin à ce sacrilège et c’est en 323 sous l’impulsion de sa mère, sainte Hélène, que la basilique du Saint-Sépulcre voit le jour. Et c’est depuis le IVe siècle, que l’apparition de cette surprenante lumière est fidèle à cet immuable rendez-vous.
Le miracle ne survient toutefois que sous l’unique invocation de l’archevêque orthodoxe de Jérusalem. En 1099, la tentative des Croisés s’était soldée par un échec, à la grande colère des foules présentes sur place. Au XVIe, le patriarche arménien à son tour, vécut cette malheureuse expérience : malgré ses interminables prières, non seulement le tombeau ne fusa pas le feu, mais plus loin, à son nez et à sa barbe, une colonne située à l’entrée, se fendit, laissant dégager la flamme sacrée. Comble de la discrimination, une bougie tenue par le Comité permanent patriarche orthodoxe, s’éclaira.
La colonne porte toujours la marque du feu et les orthodoxes qui viennent s’y recueillir lui vouent une adoration particulière. Aujourd’hui, les grandes capitales de l’orthodoxie recevront cette flamme sainte d’où elle sera acheminée vers plusieurs villes. A 20h10, ce soir, elle arrivera aussi tout droit de Jérusalem via Amman à Beyrouth pour atterrir à l’Eglise St Georges des grecs orthodoxes, au grand bonheur des fidèles.
Ces derniers, pour faire durer ce sentiment de plénitude, ont pris l’habitude d’emporter chez eux un petit bout de miracle à bichonner. Une Libanaise confie à l’Orient le Jour avoir entretenu à son domicile cette flamme, en la faisant passer d’un cierge à un autre durant toute l’année; malgré la taille appréciable du cierge, elle se serait éteinte sans justification rationnelle, pile-poil, le samedi saint.
Pour la seconde année consécutive, les orthodoxes syriens eux, ne connaîtront pas de procession. Malgré le renforcement de la sécurité autour de leurs lieux de culte, aucun Syrien n’a intérêt à s’aventurer par les temps qui courent ! La fin justifiant les moyens, il n’est pas rare non plus, en temps de guerre, de voir jouer la carte confessionnelle. Les privilégiés de la communauté quant à eux, ils ne rateront pas ce grand moment qu’ils vivront à Beyrouth. SUITE
LES DEUX SIGNIFICATIONS DE LA COMMUNION
De toutes les règles liturgiques concernant le Carême, une surtout est d’importance décisive pour sa compréhension. Étant particulière à l’Orthodoxie, elle se trouve être une clé qui introduit à sa tradition liturgique. Cette règle est celle qui interdit la célébration de la Divine Liturgie les jours de semaine en Carême. Les rubriques sont claires : en aucune circonstance on ne peut célébrer la Divine Liturgie du lundi au vendredi en Carême, sauf une exception : la Fête de l’Annonciation, si elle tombe une de ces jours-là. Les mercredis et vendredis, cependant, un office de communion est prescrit le soir ; on l’appelle Liturgie des Présanctifiés.[...] Il est important d’expliquer plus en détail le sens de cette règle, qui transcende le cadre du Carême et éclaire le tradition liturgique orthodoxe toute entière.
De toutes les règles liturgiques concernant le Carême, une surtout est d’importance décisive pour sa compréhension. Étant particulière à l’Orthodoxie, elle se trouve être une clé qui introduit à sa tradition liturgique. Cette règle est celle qui interdit la célébration de la Divine Liturgie les jours de semaine en Carême. Les rubriques sont claires : en aucune circonstance on ne peut célébrer la Divine Liturgie du lundi au vendredi en Carême, sauf une exception : la Fête de l’Annonciation, si elle tombe une de ces jours-là. Les mercredis et vendredis, cependant, un office de communion est prescrit le soir ; on l’appelle Liturgie des Présanctifiés.[...] Il est important d’expliquer plus en détail le sens de cette règle, qui transcende le cadre du Carême et éclaire le tradition liturgique orthodoxe toute entière.
Pour tout dire, nous avons ici l’expression et l’amplification d’un principe liturgique fondamental : l’incompatibilité de l’Eucharistie avec le jeûne. Mais pour comprendre le sens de ce principe, il faut commencer non par le jeûne, mais par l’Eucharistie. Dans la tradition orthodoxe, profondément différente en cela de la théologie eucharistique du Catholicisme occidental et de sa pratique, l’Eucharistie a toujours conservé son caractère festif et joyeux. C’est avant tout le sacrement de la venue du Christ et de sa présence parmi ses disciples, et par la suite, en un sens très réel, la célébration de sa Résurrection. En vérité, c’est la venue et la présence du Christ dans l’Eucharistie qui est pour l’Église la " preuve " de sa Résurrection. C’est la joie et la brûlure du coeur ressenties par les disciples sur la route d’Emmaüs, quand le Christ se révéla à eux dans la fraction du pain (Lc 24,13-35), qui sont pour l’Église la source éternelle de la connaissance " expérimentale " et " existentielle " de la Résurrection. La Résurrection, en effet, personne ne l’a vue, et cependant les disciples y ont cru, non parce que quelqu’un le leur avait enseigné, mais parce qu’ils virent le Christ ressuscité quand, les portes étant fermées (Jn 20,19), il apparut parmi eux et partagea leur repas.
L’Eucharistie est toujours cette même venue et cette présence, cette même joie et cette " brûlure du coeur ", cette même certitude suprarationnelle, et cependant absolue, que le Seigneur ressuscité se fait connaître à la fraction du pain. Et cette joie est si grande que, pour la primitive Église, le jour de l’Eucharistie n’était pas un jour parmi d’autres, mais le Jour du Seigneur, un jour déjà au-delà du temps, car, dans l’Eucharistie, le Royaume de Dieu faisait déjà irruption. À la Dernière Cène, le Christ lui-même dit à ses disciples qu’il leur accordait le Royaume, de sorte qu’ils " mangent et boivent à sa table, dans son Royaume " (cf. Lc 22,30). Puisqu’elle est la présence du Seigneur ressuscité, l’Eucharistie est donc la participation au Royaume qui est joie et paix dans le Saint-Esprit (Rm 14,17). La communion est la " nourriture d’immortalité, le " pain céleste ", et s’approcher de la sainte Table, c’est véritablement monter au ciel.
L’Eucharistie est ainsi la fête de l’Église ou mieux encore : l’Église-Fête, réjouissance en la présence du Christ, anticipation de la joie éternelle du Royaume de Dieu. Chaque fois que l’Église célèbre l’Eucharistie, elle est " chez elle " - au ciel. Elle monte là où le Christ est monté, afin de nous faire " manger et boire à sa table, dans son Royaume... " On comprend alors pourquoi l’Eucharistie est incompatible avec le jeûne, car le jeûne (nous le verrons plus loin) est la meilleure expression de l’Église en tant qu’elle est pèlerine et encore en marche vers le Royaume céleste. Et les fils du Royaume, dit le Christ, ne peuvent jeûner tant que l’Époux est avec eux (Mt 9,15).
Mais pourquoi alors, peut-on se demander, la communion est-elle encore distribuée durant les jours de jeûne, à la Liturgie des Présanctifiés ? Cela ne contredit-il pas le principe ci-dessus énoncé ? Pour répondre à cette question, nous devons maintenant considérer le second aspect sous lequel l’Orthodoxie comprend la communion, son sens en tant que source et force soutenant notre effort spirituel. Si, comme nous venons de le voir, la sainte communion est l’aboutissement de tous nos efforts, le but que nous efforçons d’atteindre, la joie suprême de notre vie chrétienne, elle est aussi et nécessairement la source et le commencement de notre effort spirituel lui-même, le Don divin qui nous permet de connaître, de désirer et de tendre vers " une plus parfaite communion, au Jour sans soir " du Royaume de Dieu.
Car le Royaume, bien qu’il soit venu, bien qu’il vienne dans Église, doit encore trouver son accomplissement et sa consommation à la fin des temps, quand Dieu remplira toutes choses de lui-même. Nous le savons et nous y participons par anticipation, nous participons maintenant au Royaume qui est encore à venir. Nous voyons et nous goûtons d’avance sa gloire et sa félicité, mais nous sommes encore sur la terre, et notre existence terrestre tout entière est ainsi un long et souvent douloureux voyage vers l’ultime Jour du Seigneur. Durant ce voyage, nous avons besoin de secours et de soutien, de force et de réconfort, car le " Prince de ce monde " ne s’est pas encore rendu ; au contraire, se sachant vaincu par le Christ, il engage un dernier et violent combat contre Dieu pour lui ravir tout ce qu’il peut. Si âpre est cette lutte et si puissantes " les portes d’Hadès ", que le Christ lui-même nous parle de la " porte étroite " (Mt 7,13), et nous dit combien peu sont capables de la suivre. Dans cette lutte, notre principale soutien est précisément le Corps et le Sang du Christ, cette " nourriture essentielle " qui nous garde spirituellement vivants et, en dépit de toutes les tentations et les dangers, nous fait disciples du Christ. C’est pourquoi, ayant participé à la sainte communion, nous prions ainsi :
Que ces Dons soient pour moi guérison de l'âme et du corps, qu’ils repoussent tout adversaire, qu’ils illuminent les yeux de mon coeur, qu’ils donnent la paix à mon âme, qu’ils m’inspirent une foi intègre, un amour sincère, une profonde sagesse et l’obéissance à tes commandements. Qu’ils augmentent en moi ta divine grâce et me fassent habiter ton Royaume...
...Ne me consume pas, ô mon Créateur ! Mais pénètre dans mes membres, mes reins et mon coeur !... Étant ta demeure par ta venue en moi dans la communion, tout esprit mauvais et toute passion me fuient comme du feu...
Et si le Carême et le jeûne signifient l’intensification de cette lutte, c’est parce que, selon l’Évangile, nous sommes alors face à face avec le Mauvais et toute sa puissance. Et c’est alors que nous avons spécialement besoin du secours et de la force de ce Feu divin ; d’où la communion spéciale du Carême, avec les Présanctifiés, c’est-à-dire les Dons consacrés à la Liturgie eucharistique du dimanche précédent, et gardés sur l’autel, pour être distribués le mercredi et le vendredi soir.
Il n’y a aucune célébration de l’Eucharistie les jours de jeûne, parce que le célébration est un mouvement continu de joie ; mais il y a présence continue des fruits de l’Eucharistie dans l’Église. De même que le Christ " visible ", monté aux cieux, reste pourtant invisiblement présent dans le monde, de même que la Pâque, célébrée une fois l’an, illumine de ses rayons toute la vie de l’Église, de même que le Royaume de Dieu encore à venir est cependant déjà parmi nous, ainsi en est-il de l’Eucharistie. En tant que sacrement et célébration du Royaume, en tant que Fête de l’Église, elle est incompatible avec le jeûne et n’est pas célébrée durant le Carême ; mais en tant que grâce et puissance du Royaume qui sont à l’oeuvre dans le monde, en tant qu’elle nous fournit la " nourriture essentielle " et qu’elle est notre arme dans la lutte spirituelle, elle est au centre même du jeûne ; elle est vraiment la manne céleste qui nous garde vivants dans notre voyage à travers le désert du Carême.
...............................
Source et suite: PAGES ORTHODOXES
Extrait d’Alexandre Schmemann,
Le Grand Carême : Ascèse et Liturgie dans l’Église orthodoxe.
Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine, 1974-1999.
Reproduit avec l’autorisation des Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine.
Voir aussi le texte complet de la Divine Liturgie des Saints Dons Présanctifiés.
"Parlons d'orthodoxie" : Prêtre, orthodoxe, occidental et russe: Alexandre Schmemann 52 Résultats pour votre recherche
L’Eucharistie est toujours cette même venue et cette présence, cette même joie et cette " brûlure du coeur ", cette même certitude suprarationnelle, et cependant absolue, que le Seigneur ressuscité se fait connaître à la fraction du pain. Et cette joie est si grande que, pour la primitive Église, le jour de l’Eucharistie n’était pas un jour parmi d’autres, mais le Jour du Seigneur, un jour déjà au-delà du temps, car, dans l’Eucharistie, le Royaume de Dieu faisait déjà irruption. À la Dernière Cène, le Christ lui-même dit à ses disciples qu’il leur accordait le Royaume, de sorte qu’ils " mangent et boivent à sa table, dans son Royaume " (cf. Lc 22,30). Puisqu’elle est la présence du Seigneur ressuscité, l’Eucharistie est donc la participation au Royaume qui est joie et paix dans le Saint-Esprit (Rm 14,17). La communion est la " nourriture d’immortalité, le " pain céleste ", et s’approcher de la sainte Table, c’est véritablement monter au ciel.
L’Eucharistie est ainsi la fête de l’Église ou mieux encore : l’Église-Fête, réjouissance en la présence du Christ, anticipation de la joie éternelle du Royaume de Dieu. Chaque fois que l’Église célèbre l’Eucharistie, elle est " chez elle " - au ciel. Elle monte là où le Christ est monté, afin de nous faire " manger et boire à sa table, dans son Royaume... " On comprend alors pourquoi l’Eucharistie est incompatible avec le jeûne, car le jeûne (nous le verrons plus loin) est la meilleure expression de l’Église en tant qu’elle est pèlerine et encore en marche vers le Royaume céleste. Et les fils du Royaume, dit le Christ, ne peuvent jeûner tant que l’Époux est avec eux (Mt 9,15).
Mais pourquoi alors, peut-on se demander, la communion est-elle encore distribuée durant les jours de jeûne, à la Liturgie des Présanctifiés ? Cela ne contredit-il pas le principe ci-dessus énoncé ? Pour répondre à cette question, nous devons maintenant considérer le second aspect sous lequel l’Orthodoxie comprend la communion, son sens en tant que source et force soutenant notre effort spirituel. Si, comme nous venons de le voir, la sainte communion est l’aboutissement de tous nos efforts, le but que nous efforçons d’atteindre, la joie suprême de notre vie chrétienne, elle est aussi et nécessairement la source et le commencement de notre effort spirituel lui-même, le Don divin qui nous permet de connaître, de désirer et de tendre vers " une plus parfaite communion, au Jour sans soir " du Royaume de Dieu.
Car le Royaume, bien qu’il soit venu, bien qu’il vienne dans Église, doit encore trouver son accomplissement et sa consommation à la fin des temps, quand Dieu remplira toutes choses de lui-même. Nous le savons et nous y participons par anticipation, nous participons maintenant au Royaume qui est encore à venir. Nous voyons et nous goûtons d’avance sa gloire et sa félicité, mais nous sommes encore sur la terre, et notre existence terrestre tout entière est ainsi un long et souvent douloureux voyage vers l’ultime Jour du Seigneur. Durant ce voyage, nous avons besoin de secours et de soutien, de force et de réconfort, car le " Prince de ce monde " ne s’est pas encore rendu ; au contraire, se sachant vaincu par le Christ, il engage un dernier et violent combat contre Dieu pour lui ravir tout ce qu’il peut. Si âpre est cette lutte et si puissantes " les portes d’Hadès ", que le Christ lui-même nous parle de la " porte étroite " (Mt 7,13), et nous dit combien peu sont capables de la suivre. Dans cette lutte, notre principale soutien est précisément le Corps et le Sang du Christ, cette " nourriture essentielle " qui nous garde spirituellement vivants et, en dépit de toutes les tentations et les dangers, nous fait disciples du Christ. C’est pourquoi, ayant participé à la sainte communion, nous prions ainsi :
Que ces Dons soient pour moi guérison de l'âme et du corps, qu’ils repoussent tout adversaire, qu’ils illuminent les yeux de mon coeur, qu’ils donnent la paix à mon âme, qu’ils m’inspirent une foi intègre, un amour sincère, une profonde sagesse et l’obéissance à tes commandements. Qu’ils augmentent en moi ta divine grâce et me fassent habiter ton Royaume...
...Ne me consume pas, ô mon Créateur ! Mais pénètre dans mes membres, mes reins et mon coeur !... Étant ta demeure par ta venue en moi dans la communion, tout esprit mauvais et toute passion me fuient comme du feu...
Et si le Carême et le jeûne signifient l’intensification de cette lutte, c’est parce que, selon l’Évangile, nous sommes alors face à face avec le Mauvais et toute sa puissance. Et c’est alors que nous avons spécialement besoin du secours et de la force de ce Feu divin ; d’où la communion spéciale du Carême, avec les Présanctifiés, c’est-à-dire les Dons consacrés à la Liturgie eucharistique du dimanche précédent, et gardés sur l’autel, pour être distribués le mercredi et le vendredi soir.
Il n’y a aucune célébration de l’Eucharistie les jours de jeûne, parce que le célébration est un mouvement continu de joie ; mais il y a présence continue des fruits de l’Eucharistie dans l’Église. De même que le Christ " visible ", monté aux cieux, reste pourtant invisiblement présent dans le monde, de même que la Pâque, célébrée une fois l’an, illumine de ses rayons toute la vie de l’Église, de même que le Royaume de Dieu encore à venir est cependant déjà parmi nous, ainsi en est-il de l’Eucharistie. En tant que sacrement et célébration du Royaume, en tant que Fête de l’Église, elle est incompatible avec le jeûne et n’est pas célébrée durant le Carême ; mais en tant que grâce et puissance du Royaume qui sont à l’oeuvre dans le monde, en tant qu’elle nous fournit la " nourriture essentielle " et qu’elle est notre arme dans la lutte spirituelle, elle est au centre même du jeûne ; elle est vraiment la manne céleste qui nous garde vivants dans notre voyage à travers le désert du Carême.
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Source et suite: PAGES ORTHODOXES
Extrait d’Alexandre Schmemann,
Le Grand Carême : Ascèse et Liturgie dans l’Église orthodoxe.
Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine, 1974-1999.
Reproduit avec l’autorisation des Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine.
Voir aussi le texte complet de la Divine Liturgie des Saints Dons Présanctifiés.
"Parlons d'orthodoxie" : Prêtre, orthodoxe, occidental et russe: Alexandre Schmemann 52 Résultats pour votre recherche
Milena Faoustova
La première église orthodoxe de Madrid accueillera les fidèles à Pâques 2013
Une église unique dans son genre a vu le jour à Madrid en Espagne. C’est la seule église orthodoxe en pierre du patriarcat de Moscou sur la Péninsule ibérique. Il a fallu seize moins pour construire l’église de la Nativité. C’est désormais la plus grande église orthodoxe d’Espagne.
Fin avril, les ouvriers ont accéléré les travaux en travaillant jour et nuit, a dit à La Voix de la Russie l’archiprêtre Andreï Kordotchkine.
« Les travaux se sont très bien déroulés. Ceux qui venaient chez nous, étaient surpris en notant trois choses. La première est la propriété qui régnait sur le chantier. Les gens s’étonnaient également à voir les travaux progresser très rapidement alors même qu’il n’y avait pas beaucoup d’ouvriers. En fait, les travaux ont commencé en décembre 2011 et c’est aujourd’hui, c’est-à-dire seize mois plus tard, qu’ils prennent fin. Enfin, beaucoup de gens étaient surpris par le coût des travaux. En Russie, construire une église comme la nôtre coûte au moins deux fois plus cher ».
La première église orthodoxe de Madrid accueillera les fidèles à Pâques 2013
Une église unique dans son genre a vu le jour à Madrid en Espagne. C’est la seule église orthodoxe en pierre du patriarcat de Moscou sur la Péninsule ibérique. Il a fallu seize moins pour construire l’église de la Nativité. C’est désormais la plus grande église orthodoxe d’Espagne.
Fin avril, les ouvriers ont accéléré les travaux en travaillant jour et nuit, a dit à La Voix de la Russie l’archiprêtre Andreï Kordotchkine.
« Les travaux se sont très bien déroulés. Ceux qui venaient chez nous, étaient surpris en notant trois choses. La première est la propriété qui régnait sur le chantier. Les gens s’étonnaient également à voir les travaux progresser très rapidement alors même qu’il n’y avait pas beaucoup d’ouvriers. En fait, les travaux ont commencé en décembre 2011 et c’est aujourd’hui, c’est-à-dire seize mois plus tard, qu’ils prennent fin. Enfin, beaucoup de gens étaient surpris par le coût des travaux. En Russie, construire une église comme la nôtre coûte au moins deux fois plus cher ».
C’est l’architecte russe Alexeï Vorontsov qui a élaboré le projet de l’église en pierre blanche couronnée de cinq dômes dorés. Ce n’est pas son premier projet d’église à l’étranger. « Je voulais que le projet de l’église de la Nativité de Madrid porte une signification particulière », a expliqué l’architecte à La Voix de la Russie.
L’archiprêtre Andreï Kordotchkine:
« Je voulais qu’à l’autre bout de l’Europe apparaisse une église qui donnerait une image claire de la religion orthodoxe russe. Je fais différents projets en étant libre dans mon choix de langue figurative, mais en l’occurrence il était important pour moi que les gens qui ne connaissent rien de la religion orthodoxe, se disent en voyant notre église : c’est la Russie, c’est la religion orthodoxe. C’est pourquoi l’église est assez conservatrice quant aux formes architecturales tout en se revendiquant de la tradition de Pskov et Novgorod avec un grand bâtiment principal mais sans éléments décoratifs trop chargés ».
Les Madrilènes sont déjà curieux de découvrir la nouvelle église orthodoxe. Pour eux c’est une bonne occasion de faire connaissance avec la culture russe mais aussi avec la tradition spirituelle de la Russie qu’on ne connaît que peu en Espagne. Un centre culturel sera donc crée auprès de l’église pour que toute personne puisse connaître davantage sur la religion orthodoxe et la Russie, poursuit l’archiprêtre Andreï Kordotchkine.
« En fait, l’émigration orthodoxe est venue ici il n’y a pas longtemps, il y a dix ou quinze ans, à la différence des pays tels que l’Allemagne, la France ou l’Italie. Si dans d’autres pays des églises russes étaient construites déjà avant la révolution, on n’a jamais eu rien de ce genre ici
Environ 34 000 Russes, plus de 70 000 Ukrainiens et 3 000 Biélorusses vivent aujourd’hui en Espagne. Des petites communautés orthodoxes existent dans une dizaine de villes espagnoles. Jusqu’à la construction de l’église de la Nativité, il n’existait qu’une seule église orthodoxe en Espagne : l’église de l’Archange Michel située à Altea dans la province d’Alicante"
La Voix de la Russie
L’archiprêtre Andreï Kordotchkine:
« Je voulais qu’à l’autre bout de l’Europe apparaisse une église qui donnerait une image claire de la religion orthodoxe russe. Je fais différents projets en étant libre dans mon choix de langue figurative, mais en l’occurrence il était important pour moi que les gens qui ne connaissent rien de la religion orthodoxe, se disent en voyant notre église : c’est la Russie, c’est la religion orthodoxe. C’est pourquoi l’église est assez conservatrice quant aux formes architecturales tout en se revendiquant de la tradition de Pskov et Novgorod avec un grand bâtiment principal mais sans éléments décoratifs trop chargés ».
Les Madrilènes sont déjà curieux de découvrir la nouvelle église orthodoxe. Pour eux c’est une bonne occasion de faire connaissance avec la culture russe mais aussi avec la tradition spirituelle de la Russie qu’on ne connaît que peu en Espagne. Un centre culturel sera donc crée auprès de l’église pour que toute personne puisse connaître davantage sur la religion orthodoxe et la Russie, poursuit l’archiprêtre Andreï Kordotchkine.
« En fait, l’émigration orthodoxe est venue ici il n’y a pas longtemps, il y a dix ou quinze ans, à la différence des pays tels que l’Allemagne, la France ou l’Italie. Si dans d’autres pays des églises russes étaient construites déjà avant la révolution, on n’a jamais eu rien de ce genre ici
Environ 34 000 Russes, plus de 70 000 Ukrainiens et 3 000 Biélorusses vivent aujourd’hui en Espagne. Des petites communautés orthodoxes existent dans une dizaine de villes espagnoles. Jusqu’à la construction de l’église de la Nativité, il n’existait qu’une seule église orthodoxe en Espagne : l’église de l’Archange Michel située à Altea dans la province d’Alicante"
La Voix de la Russie
LUNDI, MARDI ET MERCREDI SAINTS : LA FIN
Début du texte ICI
Ces trois jours, que l’Église appelle grands et saints, ont à l’intérieur du déroulement liturgique de la sainte Semaine un but bien défini : orienter les offices dans la perspective de la fin et nous rappeler le sens eschatologique de Pâques. Bien souvent la sainte Semaine est considérée comme une « belle tradition», une « coutume », une date saillante du calendrier. C’est l’événement annuel attendu et aimé, la fête « observée » depuis l’enfance, pendant laquelle on s’enchante de la beauté des offices, du faste des rites et où l’on s’affaire autour de la table pascale (qui n’est pas de moindre importance...) Puis, une fois tout ceci accompli, nous reprenons la vie normale. Mais avons-nous bien conscience que la « vie normale » n’est plus possible depuis que le monde rejeta son Sauveur, que « Jésus commença à être triste et abattu... son âme infiniment triste jusqu’à la mort... » (cf. Mt 26,37-38), et qu’il mourut sur la croix.
Début du texte ICI
Ces trois jours, que l’Église appelle grands et saints, ont à l’intérieur du déroulement liturgique de la sainte Semaine un but bien défini : orienter les offices dans la perspective de la fin et nous rappeler le sens eschatologique de Pâques. Bien souvent la sainte Semaine est considérée comme une « belle tradition», une « coutume », une date saillante du calendrier. C’est l’événement annuel attendu et aimé, la fête « observée » depuis l’enfance, pendant laquelle on s’enchante de la beauté des offices, du faste des rites et où l’on s’affaire autour de la table pascale (qui n’est pas de moindre importance...) Puis, une fois tout ceci accompli, nous reprenons la vie normale. Mais avons-nous bien conscience que la « vie normale » n’est plus possible depuis que le monde rejeta son Sauveur, que « Jésus commença à être triste et abattu... son âme infiniment triste jusqu’à la mort... » (cf. Mt 26,37-38), et qu’il mourut sur la croix.
Oui, c’étaient bien des hommes « normaux » qui criaient : « Crucifiez-le ! », des hommes « normaux » qui ont craché sur lui et l’ont cloué à la Croix. S’ils l’ont haï et tué, c’est précisément parce qu’il est venu bouleverser et troubler leur vie normale. Jésus a renversé l’équilibre de ce monde « normal » qui préféra l’obscurité à la Lumière, la mort à la Vie... Comme le note saint Jean : « C’est maintenant le jugement du monde » (Jn 12,31), du fait même de sa mort, Jésus a révélé la vraie nature foncièrement « anormale » d’un monde totalement incapable de recevoir la Lumière à cause du terrible pouvoir du mal qui domine sur lui. La Pâque de Jésus indique la fin de « ce monde » et depuis lors il est « à sa fin ». Cette fin peut s’étaler sur des centaines de siècles, mais cela n’altère en rien la nature du temps, « le dernier temps », dans lequel nous vivons – « car elle passe, la figure de ce monde » (1 Co 7,31).
Pâques signifie « pâque, passage » ; pour les juifs, la fête de la Pâque était la commémoration annuelle de l’histoire de leur salut, de leur délivrance que fut le passage de l’esclavage d’Égypte à la liberté, de l’exil à la terre promise. La Pâque était aussi la préfiguration de l’ultime passage – au Royaume de Dieu. Le Christ, lui, est l’accomplissement de la Pâque ; il a accompli l’ultime passage : de la mort à la vie, de ce « vieux monde » au monde nouveau, au temps nouveau du Royaume. Il a rendu possible pour nous ce passage ; vivant dans « ce monde », nous pouvons déjà être « hors de ce monde », c’est-à-dire, libres de l’esclavage de la mort et du péché et participants du « monde à venir ». Il nous faut pour cela effectuer notre propre passage, condamner le vieil Adam en nous-mêmes pour revêtir le Christ dans la mort baptismale ; notre vraie vie est cachée en Dieu avec le Christ, dans le « monde à venir »...
Pâques n’est donc plus une commémoration – belle et solennelle – d’un événement passé ; il est l’événement lui-même, révélé, donné à nous et toujours opérant qui fait que notre monde, notre temps et notre vie sont à leur fin et qui annonce le commencement de la vie nouvelle... Le rôle des trois premiers jours de la Semaine sainte est précisément de nous mettre en face du sens ultime de la Pâque, de nous préparer à la comprendre dans toute son amplitude.
1. Cette injonction eschatologique – c’est-à-dire ultime, décisive et finale –, ressort bien dans le tropaire commun à ces trois jours : « Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, pour qu’à la mort tu soit livrée et que les portes du Royaume ne se ferment devant toi, mais redouble de vigilance pour chanter : Saint, saint, saint, es-tu, Seigneur notre Dieu, par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous ! »
Minuit, l’heure où le jour s’achève pour laisser place à un jour nouveau, est pour le chrétien le symbole du temps dans lequel il vit. D’une part l’Église est encore dans ce monde, partageant ses faiblesses et ses tragédies, et d’autre part, son être véritable n’est pas de ce monde, car elle est l’Épouse du Christ et sa mission est d’annoncer et de révéler la venue du Royaume et du jour nouveau. Sa vie est une veille perpétuelle et une attente, une vigile orientée vers l’aurore de ce nouveau jour... Mais notre attachement au « vieux jour », au monde avec ses passions et péchés, reste encore bien tenace en nous nous savons combien profondément nous appartenons encore à « ce monde ». Nous avons vu la lumière, nous connaissons le Christ, nous avons entendu parler de la paix et de la joie de la vie nouvelle en lui, et pourtant, le monde nous tient encore en esclavage. Notre faiblesse, notre constante trahison du Christ et notre incapacité à donner la totalité de notre amour à l’unique véritable objet d’amour, sont magnifiquement exprimés dans l’exapostilaire de ces trois jours : « Ta chambre, je la vois toute illuminée, ô mon Sauveur, et je n’ai pas l’habit nuptial pour y entrer et jouir de ta clarté : illumine le vêtement de mon âme et sauve-moi, Seigneur, sauve-moi ! »
2. Le même thème est développé plus loin dans les lectures d’Évangile de ces jours.
C’est d’abord le texte entier des quatre Évangiles (jusqu’à Jean 13, 31) lu aux heures (prime, tierce, sexte, none) qui montre que la Croix est l’apogée de toute la vie de Jésus et de son ministère, la clé pour les comprendre vraiment. Tout dans l’Évangile conduit à cette ultime « heure de Jésus » et tout doit être vu à la lumière de cette heure. Ensuite, chaque office a sa propre péricope d’Évangile :
Lundi : À matines : Matthieu 21, 18-43 – l’anecdote du figuier stérile : symbole du monde créé pour porter des fruits spirituels et faisant défaut dans sa réponse à Dieu ;
À la liturgie des Présanctifiés : Matthieu 24, 3-35 – le grand discours eschatologique de Jésus, les signes et l’annonce de la fin ; « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas ».
Mardi : À matines : Matthieu, 22, 15, 23-39 – condamnation du pharisaïsme, c’est-à-dire de la religion aveugle et hypocrite de ceux qui pensent qu’ils sont les meneurs des hommes et la lumière du monde, mais qui en fait « ferment le royaume des cieux aux hommes... »À la liturgie des Présanctifiés : Matthieu 24, 36 à 26, 2 – la fin, les paraboles de la fin : les cinq vierges qui ont assez d’huile dans leur lampe et les cinq folles qui ne sont pas admises au banquet des noces ; la parabole des dix talents (« Soyez prêts car c’est ainsi que le Fils de l’Homme viendra à l’heure où vous ne le pensez pas. » Et finalement le Jugement dernier.
Mercredi : À matines : Jean 12, 17-50 – le rejet du Christ, le resserrement du conflit, l’ultime avertissement : « C’est maintenant le jugement de ce monde... Qui me rejette et ne reçoit pas mes paroles a son juge : la parole que j’ai fait entendre, voilà qui le jugera au dernier jour. »
À la Liturgie des Présanctifiés : Matthieu 26, 6-16 – la femme qui versa le nard précieux sur Jésus, image de l’amour et du repentir qui seul nous unissent au Christ.
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3. Ces péricopes d’Évangile sont expliquées et commentées dans l’hymnographie de ces jours : les stichères, les « triodiques » (courts canons de trois odes chantés à matines) au cours desquels retentit cette exhortation : « la fin et le jugement approchent, préparons-nous »...
« Marchant librement vers sa Passion, le Seigneur disait aux apôtres en chemin : “Voici, nous montons vers Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré.” Venez, purifions nos pensées pour marcher avec lui, laissons-nous crucifier comme lui, en lui nous mourons aux plaisirs de la vie afin de vivre avec lui et de l’entendre nous crier : “Ce n’est plus vers la Jérusalem terrestre que je monte pour souffrir, mais je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ; avec moi vous monterez vers la Jérusalem céleste, dans le Royaume des cieux.” » (Lundi à matines).
« Voici que le Seigneur t’a confié son talent : ô mon âme, reçois ce don avec crainte ; fais-le fructifier pour celui qui te l’a donné, distribue-le aux pauvres et tu auras le Seigneur pour ami, afin d’être à sa droite lorsqu’en gloire il reviendra et d’entendre sa bienheureuse voix de dire : “C’est bien, mon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur.” Malgré mon égarement, Sauveur, rends-moi digne de cet joie ! » (Mardi à matines).
4. Pendant le Carême, on lit à vêpres deux livres de l’Ancien Testament : la Genèse et les Proverbes ; au début de la sainte Semaine, ils sont remplacés par l’Exode et le livre de Job. La lecture du livre de l’Exode est celle du récit de la libération d’Israël de l’esclavage d’Égypte, de sa Pâque ; elle nous dispose à saisir le sens de l’exode du Christ vers son Père et l’accomplissement en lui de toute l’histoire du salut. Job, homme de douleur, est l’icône du Christ de l’Ancien Testament. Cette lecture annonce le grand mystère des souffrances du Christ, de son obéissance, de son sacrifice.
5. La structure liturgique de ces trois jours est encore celle des offices de Carême : elle comprend la prière de saint Éphrem le Syriaque et les métanies qui l’accompagnent, la lecture plus longue du Psautier, la liturgie des Présanctifiés et les chants liturgiques de Carême. Nous sommes encore dans le temps du repentir, car seul le repentir peut nous faire participer à la Pâque de notre Seigneur et nous ouvrir les portes du festin pascal.
Le grand et saint Mercredi, lors de la dernière liturgie des Présanctifiés, après avoir enlevé les saints Dons de l’autel, le prêtre lit une dernière fois la prière de saint Éphrem ; c’est alors que toute préparation est achevée : le Seigneur nous convoque maintenant à sa Dernière Cène.
.........................................................................................
Paru dans Le Messager orthodoxe, No 55-56, 1971.
Traduit par les sœurs du monastère de la Résurrection.
Cette traduction diffère légèrement de celle qui paraît
dans le livre Le Mystère pascal, Bellefontaine, 1975.
Il a été publié sur de nombreux sites et je l'emprunte aux pages Alexandre Schmemann du site pagesorthodoxes.net.
Pâques signifie « pâque, passage » ; pour les juifs, la fête de la Pâque était la commémoration annuelle de l’histoire de leur salut, de leur délivrance que fut le passage de l’esclavage d’Égypte à la liberté, de l’exil à la terre promise. La Pâque était aussi la préfiguration de l’ultime passage – au Royaume de Dieu. Le Christ, lui, est l’accomplissement de la Pâque ; il a accompli l’ultime passage : de la mort à la vie, de ce « vieux monde » au monde nouveau, au temps nouveau du Royaume. Il a rendu possible pour nous ce passage ; vivant dans « ce monde », nous pouvons déjà être « hors de ce monde », c’est-à-dire, libres de l’esclavage de la mort et du péché et participants du « monde à venir ». Il nous faut pour cela effectuer notre propre passage, condamner le vieil Adam en nous-mêmes pour revêtir le Christ dans la mort baptismale ; notre vraie vie est cachée en Dieu avec le Christ, dans le « monde à venir »...
Pâques n’est donc plus une commémoration – belle et solennelle – d’un événement passé ; il est l’événement lui-même, révélé, donné à nous et toujours opérant qui fait que notre monde, notre temps et notre vie sont à leur fin et qui annonce le commencement de la vie nouvelle... Le rôle des trois premiers jours de la Semaine sainte est précisément de nous mettre en face du sens ultime de la Pâque, de nous préparer à la comprendre dans toute son amplitude.
1. Cette injonction eschatologique – c’est-à-dire ultime, décisive et finale –, ressort bien dans le tropaire commun à ces trois jours : « Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, pour qu’à la mort tu soit livrée et que les portes du Royaume ne se ferment devant toi, mais redouble de vigilance pour chanter : Saint, saint, saint, es-tu, Seigneur notre Dieu, par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous ! »
Minuit, l’heure où le jour s’achève pour laisser place à un jour nouveau, est pour le chrétien le symbole du temps dans lequel il vit. D’une part l’Église est encore dans ce monde, partageant ses faiblesses et ses tragédies, et d’autre part, son être véritable n’est pas de ce monde, car elle est l’Épouse du Christ et sa mission est d’annoncer et de révéler la venue du Royaume et du jour nouveau. Sa vie est une veille perpétuelle et une attente, une vigile orientée vers l’aurore de ce nouveau jour... Mais notre attachement au « vieux jour », au monde avec ses passions et péchés, reste encore bien tenace en nous nous savons combien profondément nous appartenons encore à « ce monde ». Nous avons vu la lumière, nous connaissons le Christ, nous avons entendu parler de la paix et de la joie de la vie nouvelle en lui, et pourtant, le monde nous tient encore en esclavage. Notre faiblesse, notre constante trahison du Christ et notre incapacité à donner la totalité de notre amour à l’unique véritable objet d’amour, sont magnifiquement exprimés dans l’exapostilaire de ces trois jours : « Ta chambre, je la vois toute illuminée, ô mon Sauveur, et je n’ai pas l’habit nuptial pour y entrer et jouir de ta clarté : illumine le vêtement de mon âme et sauve-moi, Seigneur, sauve-moi ! »
2. Le même thème est développé plus loin dans les lectures d’Évangile de ces jours.
C’est d’abord le texte entier des quatre Évangiles (jusqu’à Jean 13, 31) lu aux heures (prime, tierce, sexte, none) qui montre que la Croix est l’apogée de toute la vie de Jésus et de son ministère, la clé pour les comprendre vraiment. Tout dans l’Évangile conduit à cette ultime « heure de Jésus » et tout doit être vu à la lumière de cette heure. Ensuite, chaque office a sa propre péricope d’Évangile :
Lundi : À matines : Matthieu 21, 18-43 – l’anecdote du figuier stérile : symbole du monde créé pour porter des fruits spirituels et faisant défaut dans sa réponse à Dieu ;
À la liturgie des Présanctifiés : Matthieu 24, 3-35 – le grand discours eschatologique de Jésus, les signes et l’annonce de la fin ; « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas ».
Mardi : À matines : Matthieu, 22, 15, 23-39 – condamnation du pharisaïsme, c’est-à-dire de la religion aveugle et hypocrite de ceux qui pensent qu’ils sont les meneurs des hommes et la lumière du monde, mais qui en fait « ferment le royaume des cieux aux hommes... »À la liturgie des Présanctifiés : Matthieu 24, 36 à 26, 2 – la fin, les paraboles de la fin : les cinq vierges qui ont assez d’huile dans leur lampe et les cinq folles qui ne sont pas admises au banquet des noces ; la parabole des dix talents (« Soyez prêts car c’est ainsi que le Fils de l’Homme viendra à l’heure où vous ne le pensez pas. » Et finalement le Jugement dernier.
Mercredi : À matines : Jean 12, 17-50 – le rejet du Christ, le resserrement du conflit, l’ultime avertissement : « C’est maintenant le jugement de ce monde... Qui me rejette et ne reçoit pas mes paroles a son juge : la parole que j’ai fait entendre, voilà qui le jugera au dernier jour. »
À la Liturgie des Présanctifiés : Matthieu 26, 6-16 – la femme qui versa le nard précieux sur Jésus, image de l’amour et du repentir qui seul nous unissent au Christ.
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3. Ces péricopes d’Évangile sont expliquées et commentées dans l’hymnographie de ces jours : les stichères, les « triodiques » (courts canons de trois odes chantés à matines) au cours desquels retentit cette exhortation : « la fin et le jugement approchent, préparons-nous »...
« Marchant librement vers sa Passion, le Seigneur disait aux apôtres en chemin : “Voici, nous montons vers Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré.” Venez, purifions nos pensées pour marcher avec lui, laissons-nous crucifier comme lui, en lui nous mourons aux plaisirs de la vie afin de vivre avec lui et de l’entendre nous crier : “Ce n’est plus vers la Jérusalem terrestre que je monte pour souffrir, mais je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ; avec moi vous monterez vers la Jérusalem céleste, dans le Royaume des cieux.” » (Lundi à matines).
« Voici que le Seigneur t’a confié son talent : ô mon âme, reçois ce don avec crainte ; fais-le fructifier pour celui qui te l’a donné, distribue-le aux pauvres et tu auras le Seigneur pour ami, afin d’être à sa droite lorsqu’en gloire il reviendra et d’entendre sa bienheureuse voix de dire : “C’est bien, mon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur.” Malgré mon égarement, Sauveur, rends-moi digne de cet joie ! » (Mardi à matines).
4. Pendant le Carême, on lit à vêpres deux livres de l’Ancien Testament : la Genèse et les Proverbes ; au début de la sainte Semaine, ils sont remplacés par l’Exode et le livre de Job. La lecture du livre de l’Exode est celle du récit de la libération d’Israël de l’esclavage d’Égypte, de sa Pâque ; elle nous dispose à saisir le sens de l’exode du Christ vers son Père et l’accomplissement en lui de toute l’histoire du salut. Job, homme de douleur, est l’icône du Christ de l’Ancien Testament. Cette lecture annonce le grand mystère des souffrances du Christ, de son obéissance, de son sacrifice.
5. La structure liturgique de ces trois jours est encore celle des offices de Carême : elle comprend la prière de saint Éphrem le Syriaque et les métanies qui l’accompagnent, la lecture plus longue du Psautier, la liturgie des Présanctifiés et les chants liturgiques de Carême. Nous sommes encore dans le temps du repentir, car seul le repentir peut nous faire participer à la Pâque de notre Seigneur et nous ouvrir les portes du festin pascal.
Le grand et saint Mercredi, lors de la dernière liturgie des Présanctifiés, après avoir enlevé les saints Dons de l’autel, le prêtre lit une dernière fois la prière de saint Éphrem ; c’est alors que toute préparation est achevée : le Seigneur nous convoque maintenant à sa Dernière Cène.
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Paru dans Le Messager orthodoxe, No 55-56, 1971.
Traduit par les sœurs du monastère de la Résurrection.
Cette traduction diffère légèrement de celle qui paraît
dans le livre Le Mystère pascal, Bellefontaine, 1975.
Il a été publié sur de nombreux sites et je l'emprunte aux pages Alexandre Schmemann du site pagesorthodoxes.net.
Ce samedi avant les Rameaux, nous célébrons la Résurrection, le quatrième jour, du Saint et Juste Lazare, l'ami du Christ.
Comme tout être humain,
Jésus, Tu pleures et Tu frémis ;
en Ton pouvoir divin,
Tu ressuscites Ton ami.
Lazare était juive et il appartenait à la secte des Pharisiens, étant, à ce qu'il paraît, le fils du pharisien Simon, originaire du village de Béthanie. Alors que notre Seigneur Jésus Christ séjournait sur terre pour le salut du genre humain, Il S'unit d'amitié avec lui. Comme le Christ S'entretenait fréquemment avec Simon, parce que ce dernier avait en haute estime la doctrine de la résurrection des morts, et qu'Il entrait souvent dans sa maison, Lazare devint Son ami intime ; et non seulement lui, mais également ses deux sœurs, Marthe et Marie. Alors qu'approchait la Passion salvatrice, afin de rendre plus crédible le Mystère de la Résurrection, Jésus séjournait au-delà du Jourdain, où Il ressuscita d'abord la fille de Jaïre, puis le fils de la Veuve.
Et Son ami Lazare, atteint d'une grave maladie, mourut... Calendrier.egliseorthodoxe
Comme tout être humain,
Jésus, Tu pleures et Tu frémis ;
en Ton pouvoir divin,
Tu ressuscites Ton ami.
Lazare était juive et il appartenait à la secte des Pharisiens, étant, à ce qu'il paraît, le fils du pharisien Simon, originaire du village de Béthanie. Alors que notre Seigneur Jésus Christ séjournait sur terre pour le salut du genre humain, Il S'unit d'amitié avec lui. Comme le Christ S'entretenait fréquemment avec Simon, parce que ce dernier avait en haute estime la doctrine de la résurrection des morts, et qu'Il entrait souvent dans sa maison, Lazare devint Son ami intime ; et non seulement lui, mais également ses deux sœurs, Marthe et Marie. Alors qu'approchait la Passion salvatrice, afin de rendre plus crédible le Mystère de la Résurrection, Jésus séjournait au-delà du Jourdain, où Il ressuscita d'abord la fille de Jaïre, puis le fils de la Veuve.
Et Son ami Lazare, atteint d'une grave maladie, mourut... Calendrier.egliseorthodoxe
Abba Poemen dit qu’un frère demanda à abba Moïse comment quelqu’un peut se considérer comme mort envers son prochain. Et le vieillard lui dit : « Si l’homme ne met pas dans son cœur qu’il est déjà depuis trois jours dans le cercueil, il n’atteint pas à cette parole»
On disait d’abba Moïse à Scété que lorsqu’il se disposait à aller à Pétra, il fut fatigué en cours de route et se dit à lui-même : « Comment pourrai-je recueillir mon eau ici? » Et une voix vint lui dire : « Va, et ne te soucie de rien. » Il alla donc. Et quelques Pères vinrent le voir et il n’avait qu’une petite bouteille d’eau. Et il la dépensa tout entière à leur faire cuire quelques lentilles. Le vieillard était dans l'affliction. Entrant et sortant de sa cellule, il priait Dieu, et voici qu’un nuage de pluie vint sur Pétra et remplit tous ses récipients. Après cela, les visiteurs dirent au vieillard : « Dis-nous pourquoi tu entrais et sortais. »
Et le vieillard leur dit : « J’étais en procès avec Dieu, disant : tu m’as amené ici, et voici que je n’ai plus d’eau pour abreuver tes serviteurs. C’est pour cette raison que j’entrais et sortais, suppliant Dieu jusqu’à ce qu’il nous envoie de l’eau. »
On disait d’abba Moïse à Scété que lorsqu’il se disposait à aller à Pétra, il fut fatigué en cours de route et se dit à lui-même : « Comment pourrai-je recueillir mon eau ici? » Et une voix vint lui dire : « Va, et ne te soucie de rien. » Il alla donc. Et quelques Pères vinrent le voir et il n’avait qu’une petite bouteille d’eau. Et il la dépensa tout entière à leur faire cuire quelques lentilles. Le vieillard était dans l'affliction. Entrant et sortant de sa cellule, il priait Dieu, et voici qu’un nuage de pluie vint sur Pétra et remplit tous ses récipients. Après cela, les visiteurs dirent au vieillard : « Dis-nous pourquoi tu entrais et sortais. »
Et le vieillard leur dit : « J’étais en procès avec Dieu, disant : tu m’as amené ici, et voici que je n’ai plus d’eau pour abreuver tes serviteurs. C’est pour cette raison que j’entrais et sortais, suppliant Dieu jusqu’à ce qu’il nous envoie de l’eau. »
Abba Milésios
Dans un endroit qu’il traversait, abba Milésios vit un moine saisi par quelqu’un sous prétexte qu’il avait commis un meurtre. Le vieillard s’approcha et interrogea le frère. Apprenant qu’il avait été dénoncé à tort, il dit à ceux qui le tenaient : « Où est l’homme qui a été tué? » On le lui montra. Il s’approcha du mort et demanda à tous de prier. Tandis que lui-même tendait les mains vers Dieu, le mort se leva; et il lui dit devant tout le monde : « Dis-nous qui t’a tué. » L’autre dit : « Entrant dans l’église, j’ai donné de l’argent au prêtre. Celui-ci se leva et me tua; puis il me prit et me jeta dans le monastère de l’abba. Aussi je vous supplie de prendre l’argent et de le donner à mes enfants. » Alors le vieillard lui dit : « Va, repose jusqu’à ce que vienne le Seigneur et qu’il te réveille. »
Dans un endroit qu’il traversait, abba Milésios vit un moine saisi par quelqu’un sous prétexte qu’il avait commis un meurtre. Le vieillard s’approcha et interrogea le frère. Apprenant qu’il avait été dénoncé à tort, il dit à ceux qui le tenaient : « Où est l’homme qui a été tué? » On le lui montra. Il s’approcha du mort et demanda à tous de prier. Tandis que lui-même tendait les mains vers Dieu, le mort se leva; et il lui dit devant tout le monde : « Dis-nous qui t’a tué. » L’autre dit : « Entrant dans l’église, j’ai donné de l’argent au prêtre. Celui-ci se leva et me tua; puis il me prit et me jeta dans le monastère de l’abba. Aussi je vous supplie de prendre l’argent et de le donner à mes enfants. » Alors le vieillard lui dit : « Va, repose jusqu’à ce que vienne le Seigneur et qu’il te réveille. »
Il a fallu six mois environ à une équipe de trois iconographes venus de Moscou pour décorer de fresques le grand réfectoire de notre Séminaire, dans la Maison Sainte-Geneviève à Épinay-sous-Sénart. La même équipe a peint les fresques dans la nef de la chapelle. Le résultat est d'une grande beauté.
Vous pouvez visiter le réfectoire et admirer ces fresques, en vous rendant au séminaire aux heures habituelles d'ouverture. Un de nos séminaristes, de service à l'accueil, vous le fera visiter.
Vous pouvez visiter le réfectoire et admirer ces fresques, en vous rendant au séminaire aux heures habituelles d'ouverture. Un de nos séminaristes, de service à l'accueil, vous le fera visiter.
L'ensemble des fresques est sur le site du Séminaire orthodoxe russe ICI
Sur le site de l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale: un compte rendu de l'assemblée diocésaine du 30 mars (introduction du métropolite Emmanuel, lettre du père Boris Bobrinskoy, lettre du patriarche Bartholomée), la lettre envoyée au patriarche Bartholomée suite à cette assemblée.
Le 24 avril 2013, le patriarche Cyrille a fait parvenir à Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, le message suivant
Excellence,
Je tiens à vous féliciter de tout cœur à l’occasion du quinzième anniversaire de votre service sacerdotal et à vous souhaiter beaucoup de forces, la fermeté de l’esprit ainsi que de nombreuses grâces émanant de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Votre chemin en Eglise a commencé au sein de la Grande Communauté Saint Serge, higoumène de la terre Russe. C’est là, à Serguiev Possad, que vous avez reçu une formation théologique et apporté vos vœux monastiques. Depuis lors vous appartenez au clergé de notre Sainte Eglise. Par l’effet de la Sainte Providence Divine il vous a échu de poursuivre votre chemin ecclésial en France : vous y avez été recteur de la paroisse du Christ Sauveur à Asnières, puis de la cathédrale des Trois Saints Docteurs à Paris ce grâce à quoi vous avez pu accumulez une précieuse expérience pastorale dans la conduite de la vie paroissiale.
Excellence,
Je tiens à vous féliciter de tout cœur à l’occasion du quinzième anniversaire de votre service sacerdotal et à vous souhaiter beaucoup de forces, la fermeté de l’esprit ainsi que de nombreuses grâces émanant de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Votre chemin en Eglise a commencé au sein de la Grande Communauté Saint Serge, higoumène de la terre Russe. C’est là, à Serguiev Possad, que vous avez reçu une formation théologique et apporté vos vœux monastiques. Depuis lors vous appartenez au clergé de notre Sainte Eglise. Par l’effet de la Sainte Providence Divine il vous a échu de poursuivre votre chemin ecclésial en France : vous y avez été recteur de la paroisse du Christ Sauveur à Asnières, puis de la cathédrale des Trois Saints Docteurs à Paris ce grâce à quoi vous avez pu accumulez une précieuse expérience pastorale dans la conduite de la vie paroissiale.
Voyant votre persévérance au service de Dieu le Seigneur a fait de vous un successeur des apôtres. Devenu l’évêque régnant du diocèse de Chersonèse vous vous appliquez à faire croître le patrimoine spirituel de l’orthodoxie en Europe occidentale. Vous êtes attaché à « l’enseignement sûr, conforme à la doctrine » (Tt, 1,9) de votre troupeau afin que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm, 2,4).
Que par l’intercession de la Sainte Mère de Dieu le Seigneur vous préserve pour de longues années en bonne santé et qu’Il vous accorde Son aide intarissable dans vos efforts épiscopaux pour le bien de la Mère Eglise.
Dans l’amour du Seigneur,
Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie
Lien la cathédrale des Trois Saints Docteurs
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
Que par l’intercession de la Sainte Mère de Dieu le Seigneur vous préserve pour de longues années en bonne santé et qu’Il vous accorde Son aide intarissable dans vos efforts épiscopaux pour le bien de la Mère Eglise.
Dans l’amour du Seigneur,
Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie
Lien la cathédrale des Trois Saints Docteurs
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
L'auteur, artiste peintre et écrivain - X.Krivocheine, parle de la France orthodoxe, des saintes reliques qui s'y trouvent, de la vie des Russes blancs, de leurs efforts pour maintenir leurs traditions et leur culture. De la vénération des saints russes en Europe. Est-ce que les Français sont heureux de vivre dans les conditions d'une laïcité et d'une permissivité triomphantes? L'art devenu un refuge pour les croyants en ex-URSS....
"C'est un livre inspiré par des ouvrages historiques et spirituels, par mon vécu et mes observations. L'émigration ne peut exister que dans la mesure où ses repères se situent dans la patrie qu'elle a du quitter. Si le centre de gravité de son existence se déplace vers le pays d'accueil il nous faut parler d'immigration. Il s'en suit rapidement assimilation et intégration" Site "Prichod.ru"
Ксения Кривошеина "Пути Господни" Editions SATIS, 2012- Saint Pétersbourg
En vente à la librairie "Les Editeurs Réunis"- Paris
"C'est un livre inspiré par des ouvrages historiques et spirituels, par mon vécu et mes observations. L'émigration ne peut exister que dans la mesure où ses repères se situent dans la patrie qu'elle a du quitter. Si le centre de gravité de son existence se déplace vers le pays d'accueil il nous faut parler d'immigration. Il s'en suit rapidement assimilation et intégration" Site "Prichod.ru"
Ксения Кривошеина "Пути Господни" Editions SATIS, 2012- Saint Pétersbourg
En vente à la librairie "Les Editeurs Réunis"- Paris
"Как современному русскому человеку отделить зёрна от плевел, избавиться от всепроникающей лжи и обрести то, что было изничтожено? Вернуться к самобытности общественного уклада России. На протяжении долгих десятилетий истерзанная страна, изуродованные жизни, не могли предполагать, что однажды случится чудо и молитвой о нас грешных, убиенных святых Новомучеников, Россия очнётся от страшного сна.
В тяжёлые годы тьмы и гнёта многодесятилетний узник Гулага, замечательный историк церкви Сергей Фудель написал: "Мы очень многого не знаем. Ясно нам только одно: ночь истории подошла к концу. Может быть, вся задача нашего уходящего поколения в том и есть, чтобы передать молодым христианам это чувство рассвета, чувство приближения сроков"
Церковный Вестник ЖМП
В тяжёлые годы тьмы и гнёта многодесятилетний узник Гулага, замечательный историк церкви Сергей Фудель написал: "Мы очень многого не знаем. Ясно нам только одно: ночь истории подошла к концу. Может быть, вся задача нашего уходящего поколения в том и есть, чтобы передать молодым христианам это чувство рассвета, чувство приближения сроков"
Церковный Вестник ЖМП
Chers amis,
Nous avons le plaisir de vous faire part de la naissance d’une nouvelle Association sur Marseille et région dénommée Anne de Kiev Reine de France destinée à mieux connaître les profondes racines culturelles communes aux peuples européens de l’est et de l’ouest, c’est-à-dire principalement la Russie et la France
Nous voudrions vous inviter à la première conférence de l’Association qui portera sur les dernières recherches scientifiques du LINCEUL de TURIN, patrimoine culturel de l’humanité et qui aura lieu le vendredi 26 avril 2013 à 19 heures dans l’Amphi Grisoli de la Faculté de Médecine à Marseille
Ce sera une occasion exceptionnelle de méditation sur la Sainte Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ à l’orée de la Semaine Sainte. Veuillez voir dans les fichiers ci-joints l’affiche de la conférence, la biographie d'Anne de Kiev et les formulaires d'adhésion à l’Association. Infos et réservations sont sur le SITE
Président de l’Association
Père Jean Gautier
Nous avons le plaisir de vous faire part de la naissance d’une nouvelle Association sur Marseille et région dénommée Anne de Kiev Reine de France destinée à mieux connaître les profondes racines culturelles communes aux peuples européens de l’est et de l’ouest, c’est-à-dire principalement la Russie et la France
Nous voudrions vous inviter à la première conférence de l’Association qui portera sur les dernières recherches scientifiques du LINCEUL de TURIN, patrimoine culturel de l’humanité et qui aura lieu le vendredi 26 avril 2013 à 19 heures dans l’Amphi Grisoli de la Faculté de Médecine à Marseille
Ce sera une occasion exceptionnelle de méditation sur la Sainte Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ à l’orée de la Semaine Sainte. Veuillez voir dans les fichiers ci-joints l’affiche de la conférence, la biographie d'Anne de Kiev et les formulaires d'adhésion à l’Association. Infos et réservations sont sur le SITE
Président de l’Association
Père Jean Gautier
Conférence-débat sur le "Linceul de Turin" Vendredi 26 arvril 2013 à 19 h - Amphi Grisoli, Faculté de Médecine de La Timone à Marseille.
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Anne de Kyïv (Kiev) Anne de Ruthénie, reine de France
La date exacte de la naissance d'Anne est inconnue. Dans le «Récit des années passées », il n'y a aucun renseignement sur les filles de Yaroslav et d'Ingegerd (Irène) son épouse. Les anciennes chroniques ruthènes (ukrainiennes) informent peu et sommairement sur les femmes, même les plus nobles. Le nom d'Anna Yaroslavna (ou Agnès) est surtout connu d'après les chroniques françaises.
Nous connaissons aussi le destin de ses deux soeurs par des sources étrangères : sur l'aînée, Anastasia, épouse du roi de Hongrie, André Ier (dans les chroniques hongroises elle est évoquée seulement comme « fille du prince de Ruthénie »), par le chroniqueur polonais Jan Dlugosz; sur l'autre : Elisabeth, par l'historien islandais du XIIIe siècle, Snorri Sturlusson, dans «Heimskringli» (ce que l'on appelle « les sagas royales »). Elisabeth était l'épouse du célèbre viking norvégien, le conquérant Harald Hardrod qui devint roi de Norvège après la mort de son frère.
Le « Heimskringla » raconte les fiançailles et le mariage de Yaroslav le Sage avec Ingegerd la fille du roi suédois Olaf, et mère d'Anne.
Il est possible qu'Anne soit née en 1024 ou 1025. Une autre date, 1032, est donnée par l'historien russe V. Tatichtchev.
L'enfance et l'adolescence dAnne se sont déroulées à Kyïv, une ville grande et riche dès cette époque.
Le chroniqueur allemand Tietmar de Merzebourg décrivant les événements de l'année 1018 en Rous'- Ukraine écrit à propos de Kyïv : « Dans cette grande ville qui est la capitale du royaume on compte plus de 400 églises et 8 grands marchés. »
La Rous' (Ruthénie) Kiévienne, sous les règnes de Volodymyr et de Yaroslav, était devenue un Etat puissant avec lequel comptaient Byzance, l'empire Germanique et les royaumes Scandinaves.
Après la mort de son frère Mstyslav en 1036, Yaroslav le Sage devint « l'unique dirigeant de la terre rous' (ruthène) ».
Sur l'un,des murs de la cathédrale Sainte Sophie de Kyïv, construite sous le règne de Yaroslav, il y a une fresque représentant Anne avec sa mère la princesse Ingegerd et ses soeurs aînées.
Anne était une femme instruite. L'un de ses précepteurs fut Ilarion (« roussène », dit la chronique, c'est-à dire ruthène, donc ukrainien d'origine), qui fut désigné métropolite de la Rous'-Ukraine par Yaroslav sans l'avis du Patriarche de Constantinople.
Après la mort de son épouse Mathilde de Frise, Henri Ier chercha à contracter un nouveau mariage, mais l’Allemagne, dont la famille était selon lui son seul espoir, lui était interdite, car l’alliance était assimilée par l’Église à la parenté, et toutes les cousines de la reine morte, jusqu’au septième degré, étaient interdites au malheureux veuf. Sur le conseil de son beau-frère Baudouin, il envoya dès 1045 des observateurs de confiance dans tous les royaumes d’Orient, qu’il chargea de lui signaler toutes les princesses à marier dont ils pourraient entendre parler dans ces lointaines contrées.
Pendant quatre ans, Henri attendit qu’on lui signalât une fiancée possible, car toutes les princesses dont on lui parlait étaient peu ou prou ses parentes. Son humeur s’en trouva modifiée : il devint coléreux et méchant, même avec ses concubines, et lorsqu’elles manifestaient un désir de tendresse, « il faisait l’agacé, nous dit un chroniqueur, et les battait durement ». Elles finirent par s’enfuir du palais, laissant le roi déçu, amer et sans consolation. En avril 1049, l’un de ses informateurs lui révéla que le grand-duc Iaroslav Vladimirovitch, qui régnait à Kiev, avait une fille prénommée Anne, qui n’avait aucun lien de parenté avec Henri et qui était, en outre, d’une beauté ravissante. Sa mère était Ingrid de Suède et de Norvège. La future épouse du roi ne manquait pas de patronymes, puisqu’on la connaît sous les noms d’Anne de Kiev, Anne de Russie, Anne de Ruthénie, Anne d’Ukraine, Anne d’Esclavonie et quelques autres.
En apprenant qu’on parlait d’elle, de sa grâce, de son esprit, de ses cheveux blonds et de sa bouche sensuelle jusqu’à Constantinople, le roi eut l’œil pétillant. Il chargea Roger, évêque de Châlons-sur-Marne, de porter des bijoux à Iaroslav de la part du roi de France et de lui demander la main de sa fille. Favorable à une politique d’ouverture, le prince de Kiev, l’un des douze fils de Vladimir le Grand qui avait converti le pays au christianisme, accepta la proposition, et Anne arriva à Reims au printemps 1051, apportant une dot considérable en belles pièces d’or frappées à Byzance. Si Henri l’attendait avec une grande émotion et un peu d’inquiétude, ses craintes s’évanouirent lorsqu’il vit la fille du grand-duc. Il en devint immédiatement fort épris.
Le roi de France avait beaucoup de raisons de demander la main de la princesse ukrainienne, de même que le Grand-Prince de Kyïv en avait aussi pour accepter ce mariage. Le roi de France avait besoin de s'assurer de l'aide dans sa lutte pour l'unification de la France. Il comptait aussi sur la dote importante que lui apporterait Anne. Une autre raison était l'interdiction de Rome des mariages entre parents jusqu'au septième degré ! A cette époque les familles royales et princières d'Europe étaient imbriquées à l'extrême par de nombreux liens familiaux. Robert Il, le père d'Henri Ier, avait été maudit et excommunié par le pape Grégoire V, du fait de son mariage avec une cousine au quatrième degré. Après six années d'insoumission, il fut obligé de venir vêtu de haillons, le licol sur le cou, demander son pardon à genoux devant le Pape
Yaroslav le Sage, de son côté, souhaitait avoir des alliés en Europe occidentale dans sa politique anti-byzantine de ce temps-là.
Le 19 mai 1051, à la Pentecôte, Anne épousa donc le roi Henri Ier dans la cathédrale de Reims, là où étaient couronnés tous les monarques français. Henri avait alors trente-neuf ans et Anne vingt-sept. La reine, sacrée le même jour par l’archevêque Guy de Châtillon, fut appliquée à la prière, libérale envers les pauvres, sensible au malheur, n’occupant le trône que pour y paraître comme compagne du roi, et pour accorder des grâces. Elle ne fut pas épargnée par la dislocation de sa famille d’origine : en 1052 son frère Vladimir mourut, sa mère Ingrid disparaissant dix-huit mois plus tard ; en février 1054, son père Iaroslav s’éteignit, deux autres frères décédant peu de temps après.Elle reçut en même temps l'onction d'huile sainte qui la consacrait reine de France.
La vie conjugale ne lui apporta pas le bonheur. Henri, qui était beaucoup plus âgé qu'Anne, était un monarque de faible caractère et un mari débauché.
Toute sa vie, elle songea à retourner à Kyïv, tant elle avait la nostalgie de sa patrie.
Anne donna naissance à trois fils. Le premier naquit en 1053 et devint plus tard roi de France sous le nom de Philippe ler. Le deuxième fils, Robert, mourut enfant. Le troisième, Hugues, surnommé le Grand, comte de Vermandois, fut l'un des héros de la première Croisade.
A l'âge de six ans, le 29 mai 1059, le fils aîné d'Anne, Philippe, fut sacré roi à Reims, du vivant de son père Henri Ier. Il fut le premier roi de France à prêter serment sur l'Evangéliaire de Reims.
Le roi Henri Ier meurt le 4 août 1060, près d'Orléans. La formule juridique de continuité du pouvoir royal : « Le roi est mort ! Vive le roi ! » fut prononcée, et Philippe encore mineur devint le roi légal et sa mère devint régente.
C’est ainsi qu’elle épousa Raoul le Grand, comte de Crépy-en-Valois, son aîné de quelques années, qui possédait de nombreux titres : compte de Crépy, de Valois, du Vexin, d’Amiens, de Bar-sur-Aube, de Vitry, de Péronne et de Montdidier.
Cet enlèvement et le mariage semi-clandestin causèrent un grand scandale dans tout le royaume.
Bravant les foudres de Rome, les deux amoureux voyagèrent ensemble dans le royaume, se cachant si peu, montrant une telle absence de remords, qu’on finit par admettre leur union. Quelques années plus tard, le roi Philippe Ier trouva sage de se réconcilier avec eux, admettant même Raoul à la cour. Anne y reparut à son tour avec le titre de reine mère quand le comte mourut, en 1071 ou 1074. On eut pour elle le plus grand respect, et elle régna sur le palais, bien qu’elle ne s’occupât point des affaires de l’État.
Le nom d'Anne est lié à l'une des plus étonnantes énigmes dynastiques de l'histoire de France et donc aussi de l'histoire de l'Europe.
Les sources historiques françaises lient le nom d'Anne d'Anne à celui de Raoul le Grand, comte de Crépy et Valois, qui était un proche parent du roi. Raoul, descendant de Charlemagne, était, comme l'écrivit un historien français, « un des magnats les plus puissants, et un des plus indépendants de tous ceux de France ». Il «ne reconnaissait aucun pouvoir supérieur au sien, surtout si ce pouvoir contrariait ses desseins ; il ne craignait ni l'armée royale, ni les foudres de l'Eglise».
Le roi Henri ne put empêcher des relations intimes entre Anne et Raoul et demanda l'aide du pape Nicolas II à cet effet. On a conservé la lettre que ce pape a adressée à Anne, lettre dans laquelle, louant la piété et la dévotion de la reine de France, il la priait de « prendre soin du roi ».
Henri Ier appartenait à la dynastie française des Capétiens. Le fondateur de cette lignée fut Hugues Capet (Henri en était le petit-fils) élu roi en 987, après la mort du dernier roi issu de la lignée des Carolingiens.
La dynastie des Capétiens, d'après la version officielle de l'historiographie française, s'est éteinte en 1328, après la mort du roi Charles IV avec l'accession au trône de Philippe VI.
A compter de 1059 et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les rois de France, en accédant au trône prêtaient serment sur un très ancien Evangéliaire ruthène, écrit en écritures cyrillique et glagolitique. Il s'agit de l'Evangéliaire de Reims, un des plus anciens documents de la langue littéraire ruthène (ukrainienne), aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris. C'est Anne, la fille du Grand-Prince de Kyïv, Yaroslav le Sage, petite-fille de Volodymyr le Grand, qui a instauré officiellement le christianisme en Ukraine, qui a amené cet évangéliaire avec elle en France en 1049.
près la mort d'Henri, Anne vécut au château de Senlis. Comme l'a écrit un chroniqueur français du Moyen Age, elle aimait Senlis, vieille ville royale, « non seulement pour l'air pur qu'on y respirait, mais surtout pour le plaisir de la chasse qu'elle appréciait particulièrement ». Ici, à Senlis, dans le faubourg de Vietel, sur l'emplacement d'une chapelle « en ruines et complètement dévastée » on édifia sur son ordre l'église de Saint-Vincent et une abbaye. Cette abbaye perdura jusqu'au XVIIe siècle. Chaque année on y célébra une messe à son souvenir.
Quelques documents signés par Anna Yaroslavna ont été conservés. Sur l'un d'eux datant de 1069, il y a une signature d'Anne en caractères cyrilliques : « ANA REYNA » (Anna Regina, reine). Sur un autre acte, une signature en latin : Annae matris Filipi Regis (Anne mère du roi Philippe).
Sur le portail de l'église Saint-Vincent de Senlis se trouve une sculpture représentant Anne. Elle y est représentée avec de longues tresses épaisses, une couronne sur la tête. Dans la main droite, elle tient un sceptre, un des symbôles du pouvoir royal, dans la main gauche, une église en miniature. La ressemblance est frappante entre cette sculpture et la fresque représentant Yaroslav le Sage dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kyïv, où Yaroslav tient lui aussi une église dans les mains, en offrande à Dieu.
Le dernier document cosigné par Anne et Philippe est daté de 1075. Les chroniques françaises n'évoquent pas le destin ultérieur d'Anna Yaroslavna. On ne connaît pas la date, ni l'année de sa mort. On ne connaît pas non plus l'endroit où se trouve sa tombe. L'inscription peu explicite qui est sous la sculpture d'Anne dans l'église de Senlis, nous dit qu'elle « est retournée dans le pays de ses ancêtres ». Peut-être, en effet, après de longues années à l'étranger, torturée par la nostalgie de sa patrie, est-elle retournée en Ukraine, sa terre natale, pour s'unir à celle-ci pour l'éternité?
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Anne de Kyïv (Kiev) Anne de Ruthénie, reine de France
La date exacte de la naissance d'Anne est inconnue. Dans le «Récit des années passées », il n'y a aucun renseignement sur les filles de Yaroslav et d'Ingegerd (Irène) son épouse. Les anciennes chroniques ruthènes (ukrainiennes) informent peu et sommairement sur les femmes, même les plus nobles. Le nom d'Anna Yaroslavna (ou Agnès) est surtout connu d'après les chroniques françaises.
Nous connaissons aussi le destin de ses deux soeurs par des sources étrangères : sur l'aînée, Anastasia, épouse du roi de Hongrie, André Ier (dans les chroniques hongroises elle est évoquée seulement comme « fille du prince de Ruthénie »), par le chroniqueur polonais Jan Dlugosz; sur l'autre : Elisabeth, par l'historien islandais du XIIIe siècle, Snorri Sturlusson, dans «Heimskringli» (ce que l'on appelle « les sagas royales »). Elisabeth était l'épouse du célèbre viking norvégien, le conquérant Harald Hardrod qui devint roi de Norvège après la mort de son frère.
Le « Heimskringla » raconte les fiançailles et le mariage de Yaroslav le Sage avec Ingegerd la fille du roi suédois Olaf, et mère d'Anne.
Il est possible qu'Anne soit née en 1024 ou 1025. Une autre date, 1032, est donnée par l'historien russe V. Tatichtchev.
L'enfance et l'adolescence dAnne se sont déroulées à Kyïv, une ville grande et riche dès cette époque.
Le chroniqueur allemand Tietmar de Merzebourg décrivant les événements de l'année 1018 en Rous'- Ukraine écrit à propos de Kyïv : « Dans cette grande ville qui est la capitale du royaume on compte plus de 400 églises et 8 grands marchés. »
La Rous' (Ruthénie) Kiévienne, sous les règnes de Volodymyr et de Yaroslav, était devenue un Etat puissant avec lequel comptaient Byzance, l'empire Germanique et les royaumes Scandinaves.
Après la mort de son frère Mstyslav en 1036, Yaroslav le Sage devint « l'unique dirigeant de la terre rous' (ruthène) ».
Sur l'un,des murs de la cathédrale Sainte Sophie de Kyïv, construite sous le règne de Yaroslav, il y a une fresque représentant Anne avec sa mère la princesse Ingegerd et ses soeurs aînées.
Anne était une femme instruite. L'un de ses précepteurs fut Ilarion (« roussène », dit la chronique, c'est-à dire ruthène, donc ukrainien d'origine), qui fut désigné métropolite de la Rous'-Ukraine par Yaroslav sans l'avis du Patriarche de Constantinople.
Après la mort de son épouse Mathilde de Frise, Henri Ier chercha à contracter un nouveau mariage, mais l’Allemagne, dont la famille était selon lui son seul espoir, lui était interdite, car l’alliance était assimilée par l’Église à la parenté, et toutes les cousines de la reine morte, jusqu’au septième degré, étaient interdites au malheureux veuf. Sur le conseil de son beau-frère Baudouin, il envoya dès 1045 des observateurs de confiance dans tous les royaumes d’Orient, qu’il chargea de lui signaler toutes les princesses à marier dont ils pourraient entendre parler dans ces lointaines contrées.
Pendant quatre ans, Henri attendit qu’on lui signalât une fiancée possible, car toutes les princesses dont on lui parlait étaient peu ou prou ses parentes. Son humeur s’en trouva modifiée : il devint coléreux et méchant, même avec ses concubines, et lorsqu’elles manifestaient un désir de tendresse, « il faisait l’agacé, nous dit un chroniqueur, et les battait durement ». Elles finirent par s’enfuir du palais, laissant le roi déçu, amer et sans consolation. En avril 1049, l’un de ses informateurs lui révéla que le grand-duc Iaroslav Vladimirovitch, qui régnait à Kiev, avait une fille prénommée Anne, qui n’avait aucun lien de parenté avec Henri et qui était, en outre, d’une beauté ravissante. Sa mère était Ingrid de Suède et de Norvège. La future épouse du roi ne manquait pas de patronymes, puisqu’on la connaît sous les noms d’Anne de Kiev, Anne de Russie, Anne de Ruthénie, Anne d’Ukraine, Anne d’Esclavonie et quelques autres.
En apprenant qu’on parlait d’elle, de sa grâce, de son esprit, de ses cheveux blonds et de sa bouche sensuelle jusqu’à Constantinople, le roi eut l’œil pétillant. Il chargea Roger, évêque de Châlons-sur-Marne, de porter des bijoux à Iaroslav de la part du roi de France et de lui demander la main de sa fille. Favorable à une politique d’ouverture, le prince de Kiev, l’un des douze fils de Vladimir le Grand qui avait converti le pays au christianisme, accepta la proposition, et Anne arriva à Reims au printemps 1051, apportant une dot considérable en belles pièces d’or frappées à Byzance. Si Henri l’attendait avec une grande émotion et un peu d’inquiétude, ses craintes s’évanouirent lorsqu’il vit la fille du grand-duc. Il en devint immédiatement fort épris.
Le roi de France avait beaucoup de raisons de demander la main de la princesse ukrainienne, de même que le Grand-Prince de Kyïv en avait aussi pour accepter ce mariage. Le roi de France avait besoin de s'assurer de l'aide dans sa lutte pour l'unification de la France. Il comptait aussi sur la dote importante que lui apporterait Anne. Une autre raison était l'interdiction de Rome des mariages entre parents jusqu'au septième degré ! A cette époque les familles royales et princières d'Europe étaient imbriquées à l'extrême par de nombreux liens familiaux. Robert Il, le père d'Henri Ier, avait été maudit et excommunié par le pape Grégoire V, du fait de son mariage avec une cousine au quatrième degré. Après six années d'insoumission, il fut obligé de venir vêtu de haillons, le licol sur le cou, demander son pardon à genoux devant le Pape
Yaroslav le Sage, de son côté, souhaitait avoir des alliés en Europe occidentale dans sa politique anti-byzantine de ce temps-là.
Le 19 mai 1051, à la Pentecôte, Anne épousa donc le roi Henri Ier dans la cathédrale de Reims, là où étaient couronnés tous les monarques français. Henri avait alors trente-neuf ans et Anne vingt-sept. La reine, sacrée le même jour par l’archevêque Guy de Châtillon, fut appliquée à la prière, libérale envers les pauvres, sensible au malheur, n’occupant le trône que pour y paraître comme compagne du roi, et pour accorder des grâces. Elle ne fut pas épargnée par la dislocation de sa famille d’origine : en 1052 son frère Vladimir mourut, sa mère Ingrid disparaissant dix-huit mois plus tard ; en février 1054, son père Iaroslav s’éteignit, deux autres frères décédant peu de temps après.Elle reçut en même temps l'onction d'huile sainte qui la consacrait reine de France.
La vie conjugale ne lui apporta pas le bonheur. Henri, qui était beaucoup plus âgé qu'Anne, était un monarque de faible caractère et un mari débauché.
Toute sa vie, elle songea à retourner à Kyïv, tant elle avait la nostalgie de sa patrie.
Anne donna naissance à trois fils. Le premier naquit en 1053 et devint plus tard roi de France sous le nom de Philippe ler. Le deuxième fils, Robert, mourut enfant. Le troisième, Hugues, surnommé le Grand, comte de Vermandois, fut l'un des héros de la première Croisade.
A l'âge de six ans, le 29 mai 1059, le fils aîné d'Anne, Philippe, fut sacré roi à Reims, du vivant de son père Henri Ier. Il fut le premier roi de France à prêter serment sur l'Evangéliaire de Reims.
Le roi Henri Ier meurt le 4 août 1060, près d'Orléans. La formule juridique de continuité du pouvoir royal : « Le roi est mort ! Vive le roi ! » fut prononcée, et Philippe encore mineur devint le roi légal et sa mère devint régente.
C’est ainsi qu’elle épousa Raoul le Grand, comte de Crépy-en-Valois, son aîné de quelques années, qui possédait de nombreux titres : compte de Crépy, de Valois, du Vexin, d’Amiens, de Bar-sur-Aube, de Vitry, de Péronne et de Montdidier.
Cet enlèvement et le mariage semi-clandestin causèrent un grand scandale dans tout le royaume.
Bravant les foudres de Rome, les deux amoureux voyagèrent ensemble dans le royaume, se cachant si peu, montrant une telle absence de remords, qu’on finit par admettre leur union. Quelques années plus tard, le roi Philippe Ier trouva sage de se réconcilier avec eux, admettant même Raoul à la cour. Anne y reparut à son tour avec le titre de reine mère quand le comte mourut, en 1071 ou 1074. On eut pour elle le plus grand respect, et elle régna sur le palais, bien qu’elle ne s’occupât point des affaires de l’État.
Le nom d'Anne est lié à l'une des plus étonnantes énigmes dynastiques de l'histoire de France et donc aussi de l'histoire de l'Europe.
Les sources historiques françaises lient le nom d'Anne d'Anne à celui de Raoul le Grand, comte de Crépy et Valois, qui était un proche parent du roi. Raoul, descendant de Charlemagne, était, comme l'écrivit un historien français, « un des magnats les plus puissants, et un des plus indépendants de tous ceux de France ». Il «ne reconnaissait aucun pouvoir supérieur au sien, surtout si ce pouvoir contrariait ses desseins ; il ne craignait ni l'armée royale, ni les foudres de l'Eglise».
Le roi Henri ne put empêcher des relations intimes entre Anne et Raoul et demanda l'aide du pape Nicolas II à cet effet. On a conservé la lettre que ce pape a adressée à Anne, lettre dans laquelle, louant la piété et la dévotion de la reine de France, il la priait de « prendre soin du roi ».
Henri Ier appartenait à la dynastie française des Capétiens. Le fondateur de cette lignée fut Hugues Capet (Henri en était le petit-fils) élu roi en 987, après la mort du dernier roi issu de la lignée des Carolingiens.
La dynastie des Capétiens, d'après la version officielle de l'historiographie française, s'est éteinte en 1328, après la mort du roi Charles IV avec l'accession au trône de Philippe VI.
A compter de 1059 et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les rois de France, en accédant au trône prêtaient serment sur un très ancien Evangéliaire ruthène, écrit en écritures cyrillique et glagolitique. Il s'agit de l'Evangéliaire de Reims, un des plus anciens documents de la langue littéraire ruthène (ukrainienne), aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris. C'est Anne, la fille du Grand-Prince de Kyïv, Yaroslav le Sage, petite-fille de Volodymyr le Grand, qui a instauré officiellement le christianisme en Ukraine, qui a amené cet évangéliaire avec elle en France en 1049.
près la mort d'Henri, Anne vécut au château de Senlis. Comme l'a écrit un chroniqueur français du Moyen Age, elle aimait Senlis, vieille ville royale, « non seulement pour l'air pur qu'on y respirait, mais surtout pour le plaisir de la chasse qu'elle appréciait particulièrement ». Ici, à Senlis, dans le faubourg de Vietel, sur l'emplacement d'une chapelle « en ruines et complètement dévastée » on édifia sur son ordre l'église de Saint-Vincent et une abbaye. Cette abbaye perdura jusqu'au XVIIe siècle. Chaque année on y célébra une messe à son souvenir.
Quelques documents signés par Anna Yaroslavna ont été conservés. Sur l'un d'eux datant de 1069, il y a une signature d'Anne en caractères cyrilliques : « ANA REYNA » (Anna Regina, reine). Sur un autre acte, une signature en latin : Annae matris Filipi Regis (Anne mère du roi Philippe).
Sur le portail de l'église Saint-Vincent de Senlis se trouve une sculpture représentant Anne. Elle y est représentée avec de longues tresses épaisses, une couronne sur la tête. Dans la main droite, elle tient un sceptre, un des symbôles du pouvoir royal, dans la main gauche, une église en miniature. La ressemblance est frappante entre cette sculpture et la fresque représentant Yaroslav le Sage dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kyïv, où Yaroslav tient lui aussi une église dans les mains, en offrande à Dieu.
Le dernier document cosigné par Anne et Philippe est daté de 1075. Les chroniques françaises n'évoquent pas le destin ultérieur d'Anna Yaroslavna. On ne connaît pas la date, ni l'année de sa mort. On ne connaît pas non plus l'endroit où se trouve sa tombe. L'inscription peu explicite qui est sous la sculpture d'Anne dans l'église de Senlis, nous dit qu'elle « est retournée dans le pays de ses ancêtres ». Peut-être, en effet, après de longues années à l'étranger, torturée par la nostalgie de sa patrie, est-elle retournée en Ukraine, sa terre natale, pour s'unir à celle-ci pour l'éternité?
Commentaires du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE aux médias, suite à l’enlèvement en Syrie de hiérarques du Patriarcat d’Antioche et de l’Église syriaque orthodoxe.
Hier soir, nous avons eu la tristesse d’apprendre que des rebelles armés avaient enlevés en Syrie le métropolite Paul d’Alep, frère de Sa Béatitude le Patriarche Jean X d’Antioche la Grande et de tout l’Orient, en même temps que le métropolite Jean Ibrahim d’Alep (Église orthodoxe syriaque) qui se trouvait dans la même voiture. On cherche à éclaircir les détails de l’incident, on sait pour l’instant que l’enlèvement a eu lieu près d’Alep, que les guerriers ont tué le chauffeur, qui était également diacre et que les deux hiérarques ont été enlevés avec leur automobile.
Hier soir, nous avons eu la tristesse d’apprendre que des rebelles armés avaient enlevés en Syrie le métropolite Paul d’Alep, frère de Sa Béatitude le Patriarche Jean X d’Antioche la Grande et de tout l’Orient, en même temps que le métropolite Jean Ibrahim d’Alep (Église orthodoxe syriaque) qui se trouvait dans la même voiture. On cherche à éclaircir les détails de l’incident, on sait pour l’instant que l’enlèvement a eu lieu près d’Alep, que les guerriers ont tué le chauffeur, qui était également diacre et que les deux hiérarques ont été enlevés avec leur automobile.
Nous exprimons notre profonde compassion au Patriarche Jean X et au Patriarche Ignace Zakka, chef de l’Église orthodoxe syriaque.
Nous appelons la communauté internationale à s’unir pour retrouver au plus vite les évêques capturés et les faire rentrer au lieu de leur ministère. Nous appelons les autorités de Syrie à faire leur possible pour que les métropolites enlevés soient retrouvés. Nous nous adressons aux organisations de défense des droits de l’homme, les appelant à s’interposer en faveur des évêques enlevés du Patriarcat d’Antioche et de l’Église syriaque orthodoxe. Nous appelons les gouvernements des pays occidentaux qui soutiennent les extrêmistes se ruant vers le pouvoir à mettre un terme à ce soutien, car ce qui se passe en Syrie, ce n’est pas une guerre civile, mais une tentative militaire de renverser le régime existant avec l’aide de puissances extérieures.
Nous prions pour que la paix revienne sur l’antique terre de Syrie, pour que, indépendamment de l’évolution ultérieure des évènements et de la configuration politique, le christianisme continue à exister et à se développer sur le sol syrien. Nous prions pour la santé et le prompt retour de captivité des évêques enlevés, le métropolite Paul d’Alep et le métropolite Jean Ibrahim.
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Nous appelons la communauté internationale à s’unir pour retrouver au plus vite les évêques capturés et les faire rentrer au lieu de leur ministère. Nous appelons les autorités de Syrie à faire leur possible pour que les métropolites enlevés soient retrouvés. Nous nous adressons aux organisations de défense des droits de l’homme, les appelant à s’interposer en faveur des évêques enlevés du Patriarcat d’Antioche et de l’Église syriaque orthodoxe. Nous appelons les gouvernements des pays occidentaux qui soutiennent les extrêmistes se ruant vers le pouvoir à mettre un terme à ce soutien, car ce qui se passe en Syrie, ce n’est pas une guerre civile, mais une tentative militaire de renverser le régime existant avec l’aide de puissances extérieures.
Nous prions pour que la paix revienne sur l’antique terre de Syrie, pour que, indépendamment de l’évolution ultérieure des évènements et de la configuration politique, le christianisme continue à exister et à se développer sur le sol syrien. Nous prions pour la santé et le prompt retour de captivité des évêques enlevés, le métropolite Paul d’Alep et le métropolite Jean Ibrahim.
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