V.G.

Les musulmans du Tatarstan ont élu Kamil Samigoulline Grand mufti de la république en congrès extraordinaire le 17 avril dernier. Le Tatarstan est la plus importante des républiques musulmanes de Russie; elle compte prés de quatre millions d'habitants dont 55% se réclament de l'Islam, et le leader de cette communauté joue de ce fait un rôle important pour l'ensemble des musulmans russes. Rappelons que l'Islam est la deuxième religion du pays dont se réclament environ 10% de la population.

Or ce jeune théologien de 28 ans est un adversaire résolu de l’extrémisme et du terrorisme, ce qui correspond bien à la ligne traditionnelle de l'Islam au Tatarsan, comme me l'avaient expliqué des spécialistes rencontrés à Kazan il y a quelques années.

Un islam « tolérant »

Lors de la conférence de presse qui a suivi son élection, le nouveau mufti a déclaré que le Conseil spirituel de la république prêcherait un islam « tolérant » et œuvrerait à l’unification des musulmans de Russie. « Au sein de notre école, nous engagerons un dialogue avec tout le monde, mais dans le cadre traditionnel du hanéfisme, qui est une doctrine de grande tolérance. Nous ne dialoguerons pas avec ceux qui prônent l’extrémisme, le terrorisme et la violation des droits de l’homme, a souligné le jeune mufti, cité par Interfax. Nous, les Tatars, ne pouvons être comparés avec les habitants du Caucase : nous sommes capables de résoudre tous les problèmes, même les plus graves, autour d’une tasse de thé. »

Samigoulline a également insisté : "nul n’a le droit d’utiliser l’Islam à des fins politiques" et il prévoit l'utilisation des technologies d'enseignement les plus modernes: "nous sommes connectés à Internet, et nous prévoyons de développer l’enseignement dans une médersa (école théologique musulmane, ndt) en ligne. Les cours y seront dispensés en langues tatare, russe et arabe", a-t-il déclaré.

Kamil Samigoulline est né le 22 mars 1985 dans la région de Zvenigorod. Il a commencé de s’intéresser à l’islam à l’âge de 11 ans. À 15 ans, il a été admis dans une école théologique à Kazan. Le nouveau Grand mufti a fait ses études supérieures à Kazan, Makhatchkala (Daghestan) et Istanbul, où il a obtenu l’autorisation d’enseigner les matières de la charia. Depuis 2012, il est membre du Conseil des théologiens musulmans et adjoint du Grand mufti. Samigoulline parle couramment l’arabe et le turc. Il est marié et père de trois enfants. Son épouse, originaire du Kazakhstan, est diplômée d’économie et ceinture noire de karaté. Source

Pour une coopération fructueuse de l'Islam et de l'Orthodoxie

"Hazrat cher Kamil, lui écrit le métropolite Ansatase de Kazan et du Tatarstan en utilisant la salutation de bienvenue tatare traditionnelle. Au nom des Tatarstaniens orthodoxes nous vous félicitons pour votre élection aux hautes fonctions de Grand Mufti du Tatarstan. Nous vous souhaitons la grâce du Très Haut pour ce sacerdoce et espérons une future coopération fructueuse de l'Islam et de l'Orthodoxie dans la vie sociale et spirituelle de notre République bien aimée."

La métropole de Tatarstan de l'Eglise russe regroupe trois diocèses et environ trois cents paroisses.

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 23 Mai 2013 à 11:17 | 13 commentaires | Permalien


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2013 à 11:03 | 0 commentaire | Permalien

Les morts russes sur le front français de 14-18 commémorés à Mourmelon (Marne)
Dimitri de Kochko

Un pélerinage pour commémorer les quelque 5.000 Russes morts au combat en terre française lors de la Première guerre mondiale s'est déroulé comme chaque année, le dimanche de la Pentecôte au cimetière militaire russe de saint-Hilaire le Grand, près du camp militaire de Mourmelon, dans l'est de la France (département de la Marne). PHOTOS

Un peu moins d'un millier de soldats russes du corps expéditionnaire de quelque 50.000 hommes qui fut envoyé en France et dans les Balkans de 1916 à 1918, y sont enterrés autour d'une chapelle orthodoxe et d'un monument aux morts, qui existe depuis 1916 et est entretenu depuis 1925 par les autorités françaises. Une association des officiers, anciens combattants du corps expéditionnaire, remplacée depuis la disparition du dernier survivant, dans les années 90, par l'association pour le souvenir, organise chaque année un pélerinage et veille à la mémoire du rôle du Corps expéditionnaire en France et pour les relations franco-russes. La Russie a délaissé durant toute la période soviétique la mémoire de ses quelque trois millions de morts dans l'effroyable guerre de 14-18. Oubli qui a commencé à être réparé avec la participation d'ambassadeurs de la Russie, après la Perestroïka, aux cérémonies annuelles à Mourmelon.

Cette année, l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a rappelé que dorénavant le 1er août serait en Russie jour de mémoire des victimes de la Ière guerre mondiale et qu'une collecte auprès des Russes du monde est lancée pour édifier un monument aux morts à Moscou.


Les morts russes sur le front français de 14-18 commémorés à Mourmelon (Marne)
La journée de commémoration a vu deux cérémonies : une première « russe » le matin au cimetière à forte participation religieuse autour de l'association pour le souvenir du Corps expéditionnaire, présidée par M. Georges de Brevern (ITW) et avec la participation de nombreux jeunes Vitiaz, une organisation de jeunesse russe créée dans l'émigration. La seconde, en présence du sous-préfet de Reims, M. Michel Bernard, de la maire de saint-Hilaire, Mme Agnés Person, de l'ambassadeur de Russie et de nombreux officiers supérieurs français.

Le sous-préfet a rappelé le rôle détérminant de la Russie pour la victoire de la Marne au début de la guerre. Si les légendaires taxis ont joué un rôle, ce dernier est plus symbolique que le retrait de plusieurs divisions allemandes contraintes d'aller faire face à l'offensive que la Russie a lancé à la demande de la France contre la Prusse orientale, alors que son armée n'était pas prête ce qui lui a valu des pertes considérables. C'est pourquoi, la Russie sera associée l'an prochain aux commémoration du centenaire de l'infernale guerre civile européenne du début du siècle dernier. Près de 500 personnes ont bravé la pluie pour participer à la commémoration qui perpétue la mémoire des morts russes pour la France et la Russie.

La Russie d’aujourd’hui

Les morts russes sur le front français de 14-18 commémorés à Mourmelon (Marne)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Mai 2013 à 13:14 | 2 commentaires | Permalien

Le 17 mai 2013, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, qui séjournait à Istanboul avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, a rendu visite au Patriarcat de Constantinople. Il a vénéré les reliques de trois grands pères et docteurs de l’Église, Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome dans la cathédrale Saint-Georges du Phanar.
Il a ensuite rencontré Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople. Les deux hiérarques ont échangé sur un large faisceau de problèmes concernant aussi bien la coopération interorthodoxe que le développement des relations bilatérales entre Constantinople et le Patriarcat de Moscou.

Le secrétaire général du Saint Synode du Patriarcat de Constantinople, l’archimandrite Bartholomée (Samaras), l’archimandrite Bessarion (Komzias), grand hiérokiriks du Patriarcat de Constantinople et l’archiprêtre Igor Iakimtchouk, secrétaire du DREE aux relations interorthodoxes participaient à la rencontre.Le même jour, le métropolite Hilarion et les personnes l’accompagnant sont rentrés en Russie.

A Istanbul, le métropolite Hilarion de Volokolamsk participe à un séminaire sur le 1700e anniversaire de l’édit de Milan

Le 16 mai 2013, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, qui séjournait en Turquie avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, a vénéré les sanctuaires de Constantinople, visité le monastère de la Chora et célébré un acathiste en langue grec dans l’église de la Mère de Dieu des Blachernes.

Le 17 mai, le métropolite Hilarion a participé au séminaire consacré à la « Liberté religieuse aujourd’hui ». Le président du DREE a fait part à l’assistance du message de salutation du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

Le séminaire était organisé par le Patriarcat de Constantinople et consacré au 1700e anniversaire de l’édit de Milan promulgué par l’empereur Constantin et garantissant la liberté religieuse. Des délégation des Églises orthodoxes locales, des représentants de l’Église catholique romaine et d’autres confessions chrétiennes, des représentants des communautés juive et musulman de Turquie, des scientifiques, des théologiens, des personnalités publiques de différents pays du monde étaient invités. SUITE le Texte et Photos

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Mai 2013 à 10:33 | 1 commentaire | Permalien

Elena Maler-Matiazova : 2007-2013  LA GRACE DE L'UNITE RETROUVEE
Le 17 mai 2007 restera dans l’histoire car c’est le jour de la réunion des deux branches de l’Eglise orthodoxe russe.


UNE HISTOIRE, DEUX MISSIONS

L’Eglise orthodoxe russe a vécu pendant la plus grande partie du XX siècle dans un état de division en deux branches : l’Eglise « dans le pays », Patriarcat de Moscou, et celle en dehors du pays, l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-frontières (EORHF). Cette division s’est produite à la suite de l’avènement du pouvoir soviétique en 1917. L’existence séparée de ces deux branches s’est déroulée, il convient de le souligner, dans des conditions de très grande dignité.

Les Hors-Frontières ont pendant plus de 80 ans assumé la vie des diocèses et des paroisses étant en charge des fidèles russes, puis non seulement russes, en dehors du pays. L’EORHF a dès sa formation regroupé non seulement les évêques venant d’émigrer mais aussi les paroisses qui se situaient hors du pays, très nombreuses en Europe occidentale, le diocèse d’Amérique du Nord, les deux diocèses de l’Extrême-Orient, etc. ainsi que la mission orthodoxe en Palestine. Au prix d’efforts considérables le Synode de l’EORHF a réussi à regrouper tous les diocèses de Chine, du Japon, d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale.

L’EORHF s’en est tenue pendant toute son existence au maintien de la stricte tradition et a donc immuablement condamné le rénovationnisme et l’œcuménisme ainsi que ceux qui au XX siècle préconisaient ces dérives,essentiellement les représentants du Patriarcat de Constantinople.

Elena Maler-Matiazova : 2007-2013  LA GRACE DE L'UNITE RETROUVEE
Dès sa formation l’EORHF a pieusement préservé l’identité historique et culturelle russe, ceci dans un environnement sécularisé. De son coté le Patriarcat de Moscou a, en Russie, par la bouche des patriarches Tikhon et Serge, ceci dans des conditions extrêmement difficiles, sévèrement condamné le rénovationnisme et l’œcuménisme. La Conférence panorthodoxe de 1948 convoquée par le patriarche de Moscou Alexis I a durement critiqué ces tendances ainsi que la réforme néo calendaire julienne de même que la politique menée par le Vatican et le patriarcat de Constantinople. Ces positions de l’Eglise orthodoxe russe ont été élaborées et formulées dans un environnement radicalement athée.

Comment ne pas rappeler que pendant le XX siècle les deux branches séparées de l’Eglise russe ont donné de nombreux saints : Saint Jean Maximovitch, archevêque de San Francisco, EORHF, les innombrables Nouveaux Martyrs en Russie ; Sainte Matriona de Moscou et Saint Luc Vojno-Yassenetzki en Russie. Cette sainteté atteste incontestablement du maintien de la grâce des deux branches de l’Eglise russe. C’est en 1981 que l’EOHRF a procédé à la canonisation des Nouveaux Martyrs et Confesseurs dont les premiers sont les membres de la famille impériale. Ce n’est que vingt ans plus tard que le patriarcat de Moscou procède à leur canonisation.

La voie vers l’entente

En 1991 la situation politique en Russie change du tout au tout. Cela concerne également l’Eglise. Terriblement affaiblie par une longue période de persécutions et de répression mais soutenue spirituellement par la cohorte des Nouveaux Martyrs l’Eglise russe connait une renaissance très rapide. D’emblée, elle s’efforce de trouver une solution aux très nombreux problèmes qui s’étaient accumulés. Retrouver l’union est l’une de ses premières tâches. Le Concile des évêques de l’Eglise russe réuni en 2000 a eu en cela un rôle essentiel. Le Concile adopte plusieurs décisions de très grande importance : 1. Le Concile adopte un document « Sur les relations entre l’Eglise et l’Etat » qui exclut tout rapport de confiance entre l’Eglise et des autorités politiques athées quelles qu’elles soient ; 2. Un document définissant « Les principes des relations avec les hétérodoxes » qui fixe les limites des relations canoniques entre orthodoxes et hétérodoxes et condamne sans réserve l’hérésie de l’œcuménisme.
Le Concile des évêques de l’EORHF réuni en octobre 2000 renonce, à la lumière de ces documents, aux revendications qu’il avait à l’égard du patriarcat de Moscou. En vue d’aboutir à l’unité de l’Eglise des Commissions installées par chacune des deux branches procèdent à des réunions conjointes. Ensemble, elles élaborent une attitude commune à l’égard des sujets controversés et trouvent des formes canoniques d’unité dans le respect de l’auto administration de chacune des deux entités.
Les principales divergences portaient sur :

1) L’absence de liberté politique et idéologique du patriarcat de Moscou. Divergence surmontée grâce à l’adoption conciliaire du document « Relations entre l’Eglise et l’Etat » ainsi qu’à la canonisation des Nouveaux Martyrs à commencer par les membres de la famille impériale. L’Eglise russe devient idéologiquement libre à l’égard du régime soviétique ;

2) « La doctrine sociale de l’Eglise orthodoxe Russe » adoptée en 2004 apporte une solution au problème du « serguianisme » c’est-à-dire du compromis avec le régime soviétique. Le métropolite Serge, devenu ensuite patriarche, avait promulgué une Déclaration instaurant ce compromis. Cette Déclaration fut répudiée en 2000 car en contradiction avec les relations normales entre l’Eglise et l’Etat.

3) Le problème de l’œcuménisme, forme non canonique de relations avec les hétérodoxes déjà condamnée d’une manière univoque par la Conférence panorthodoxe de Moscou en 1948. Cette condamnation a été reprise dans un document conciliaire de 2000 intitulé « Principes régissant l’attitude à l’égard des hétérodoxes ».

4) Les litiges fonciers : en effet il y avait sur le territoire canonique de patriarcat de Moscou un certains de paroisses relevant de l’EORHF. Ces litiges seront résolus en partant de l’impossibilité de telles formes de « coexistence ecclésiale ». Le statut des évêques et des prêtres présents au sein de ces entités parallèles sera défini en fonction de la raison ecclésiale, compassion et efficacité dans l’approche de difficultés d’ordre non dogmatique.

5) Le statut de l’EORHF sera défini par l’Acte d’union canonique conformément auquel cette entité demeure une partie inaliénable et auto administrée de l’Eglise Russe Locale. L’EORHF reste indépendante dans son action pastorale, missionnaire, administrative et budgétaire ainsi que dans son statut juridique, elle reste propriétaire des biens qu’elle possède. L’unité canonique avec le plérome de l’Eglise orthodoxe russe est complète.

Elena Maler-Matiazova : 2007-2013  LA GRACE DE L'UNITE RETROUVEE
Les efforts concertés des deux commissions ont réussi à éliminer tous les obstacles d’ordre canonique ainsi qu’à résoudre les questions litigieuses qui faisaient obstacle à l’union. Les décisions des deux commissions ont été validées le Saint Synode de l’Eglise russe ainsi que par le Synode de l’EOHRF.

En même temps plusieurs projets conjoints sont mis en œuvre qui préparent et accélèrent la signature de l’Acte d’union entre les deux branches de l’Eglise russe.

En avril 2003 le patriarche Alexis II adresse un message d’une très grande importance au clergé et aux laïcs des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale les appelant à revenir au sein de la juridiction canonique du patriarcat de Moscou et à créer une Métropole unique de l’Eglise orthodoxe russe qui regrouperait les trois branches de l’émigration/ EORHF, archevêché « eulogien » ainsi que les diocèses du patriarcat de Moscou en Europe occidentale.

C’est en septembre 2003 que survient, au Consulat Russe à New York l’entrevue historique entre le métropolite Laure accompagné par plusieurs membres du Synode des évêques avec le Président Vladimir Poutine qui exprime son espoir de voir se poursuivre et aboutir le processus de rapprochement des deux branches de l’Eglise russe.

Un an plus tard, en 2004, le métropolite Laure, président du synode de l’EORHF se rend à Moscou où il a des entretiens avec le patriarche Alexis II. La délégation conduite par le métropolite Laure visite plusieurs lieux emblématiques liés au destin des Saints martyrs impériaux. Le patriarche de Moscou et le primat de l’EORHF consacrent la future église des Nouveaux Martyrs à Boutovo (charnier laissé par la terreur soviétique dans la banlieue de Moscou) ainsi que celle de la Vivifiante Trinité en l’honneur du millénaire du baptême de la Russie. L’union liturgique entre les deux branches de l’Eglise russe est définitivement rétablie.

L’année 2006 est marquée par des évènements importants. En septembres les cendres de l’impératrice douairière Maria Fedorovna sont inhumées dans la cathédrale Saints Pierre et Paul de saint Pétersbourg avec le soutien de la Reine du Danemark Margareth II et du président Poutine. L’office est célébré conjointement par les clergés des deux branches de l’Eglise russe.

En octobre 2006 a lieu à Moscou, au cimetière du monastère de la Vierge du Don, l’inhumation des cendres du général Antoine Denikine et du philosophe Ivan Iline, deux personnalités éminentes de l’émigration russe. Le patriarche Alexis II officie une panikhide à la mémoire des émigrés russes et consacre une chapelle qui « symbolise la réconciliation et l’union entre tous les Russes résidant dans le pays ainsi qu’à l’étranger ».

Elena Maler-Matiazova : 2007-2013  LA GRACE DE L'UNITE RETROUVEE
Oppositions et résistances

Le projet d’union des deux branches de l’Eglise russe se heurte à des critiques et à beaucoup d’hostilité. L’attitude à l’égard du rapprochement entre les deux branches de l’Eglise est un test pour les nombreux ennemis du patriarcat de Moscou. Cela n’a rien d’étonnant car ces critiques émanant essentiellement de diverses entités para ecclésiales schismatiques et rénovationnistes.

Il s’agit d’abord de la prétendue « Eglise orthodoxe russe autonome » dite également « schisme de Souzdal ». Cette entité s’est formée en 1994. Elle est dirigée par Valentin Roussantzev, interdit a divinis et non reconnu par aucune des deux branches de l’Eglise russe.
Il y a là également « l’église orthodoxe authentique », dirigée par Tikhon Passetchnik. Cette entité n’est également pas reconnue.

Parmi ceux qui ont rejeté l’Acte d’union il y également certains clercs s’étant brouillé avec leur hiérarchie et par conséquent interdits par l’une ou les deux branches de l’Eglise. Nous pouvons nommer « Credo.ru », site de la prétendue église orthodoxe autonome russe. Ce site est piloté par le journaliste Alexandre Soldatov, ennemi acharné de l’Eglise. Ce groupe schismatique y exprime ses positions en ce qui concerne tous les aspects de la politique ecclésiale.

Des adversaires de l’union se sont également manifestés au sein de l’EORHF. Il s’agit d’un groupe schismatique avec à sa tête le défunt métropolite Vitali qui a quitté l’Eglise hors frontières en 2001. Leur sigle est désormais « EORHF /V/ ». Seuls peu de prêtres en Amérique, au Canada et en France pont rejoint ce groupuscule. L’immense majorité des clercs et des laïcs sont restés fidèles au Synode présidé par le métropolite Laure (EORHF/L/).

Il faut également rappeler que certains émigrés russes qui ne veulent pas admettre la réalité des changements survenus en Russie en 1991 rejettent l’Acte d’union. Ils exhortent les membres de l’EORHF à ne pas s’unir avec le patriarcat de Moscou.
Peu avant la signature de l’Acte ses adversaires se sont livrés à diverses provocations : rumeurs sur l’état de santé, voire le décès du patriarche Alexis II, missives comminatoires de l’évêque d’Anadyr Diomède, etc.

Plus de la moitié des évêques et près d’un tiers des prêtres de l’EORHF étaient présents aux solennités du 17 mai 2007 à Moscou. Ce jour-là huit processions se sont mises en marche dans le pays, bénies par le patriarche Alexis II. Elles partaient de St Petersburg, Arkhangelsk, Rostov sur le Don ainsi que de Jérusalem et du Mont Athos.

L’Union des deux branches de l’Eglise russe est signifiante pour le rétablissement de l’unité nationale et culturelle perdue suite à la guerre civile. Les diocèses de l’Extrême-Orient, d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord et de l’Est, d’Australie et de Nouvelle-Zélande se sont ainsi unis avec l’Eglise russe. Le patriarcat de Moscou a étendu son territoire canonique d’une manière significative, facteur de poids dans le processus de la renaissance orthodoxe partout dans le monde.

17 mai 2007-2013
Traduction Nikita Krivocheine

Елена Малер-Матьязова
Обретение единства Lien

Elena Maler-Matiazova : 2007-2013  LA GRACE DE L'UNITE RETROUVEE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Mai 2013 à 10:44 | -1 commentaire | Permalien

Nicolas Ross

Parmi ceux qui espèrent le transfert de la propriété de l'église Saint-Alexandre-Nevski de Paris à la Fédérations de Russie, certains envisagent de s'adresser à la justice française, espérant la faire revenir sur sa décision du 5 avril 1928, qui avait exprimé le rejet des prétentions de l'URSS à la propriété de notre cathédrale parisienne.

L'arrêt du Tribunal de la Seine du 5 avril 1928, conformément aux lois de 1901 et de 1905 sur les associations, a reconnu à l'association cultuelle de la rue Daru un droit de possession et d'usage sur son église, tant qu'elle respecterait ses statuts officiels et, en tout premier lieu, son obligation d'y faire régulièrement célébrer le culte orthodoxe russe.

Si je comprends bien la situation, au cas où l'association cultuelle ne respecterait plus ses obligations et, particulièrement, ne ferait plus célébrer dans la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski le culte orthodoxe russe ( par exemple, en y introduisant une célébration en français ), la possession des biens qui lui ont été confiés perdrait sa justification légale et pourrait être remise en cause par les autorités françaises.

Vous pouvez consulter en PJ le texte de l'arrêt de la Première chambre du Tribunal de la Seine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Mai 2013 à 07:17 | 16 commentaires | Permalien

Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre. Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s'assit dessus. Son aspect était comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts. Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes: Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est point ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit. Elles s'éloignèrent promptement du sépulcre, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. (Mt. XXVIII, 1-8).

L’Ange du Seigneur dit à la Vierge pleine de grâce : * Vierge sainte, réjouis-toi ; * ne pleure plus, réjouis-toi, * car ton Fils est ressuscité * du tombeau, le troisième jour. * Peuples, réjouissez-vous ! (Matines de la Résurection, Ode 9)

Extrait du synaxaire des Matines de la Résurection

Voici comment eut lieu la résurrection du Seigneur : alors que les soldats gardaient le sépulcre, au milieu de la nuit se produisit un tremblement de terre. Car un Ange était descendu pour ôter la pierre du tombeau. Saisis d’effroi, les gardes s’enfuirent, ce qui permit aux Femmes d’y accéder, le soir du sabbat ou au milieu de la nuit. La Résurrection fut d’abord connue de la Mère de Dieu, qui avec Madeleine se tenait devant le sépulcre, comme le dit Matthieu. Mais, pour que la résurrection du Christ ne fût pas mise en doute, à cause de l’affinité avec sa Mère, les évangéliste disent : D’abord il apparut à Marie Madeleine. C’est elle qui a vu l’Ange sur la pierre et qui, s’étant avancée, aperçut les autres Anges qui se trouvaient à l’intérieur ; et ils lui annoncèrent la résurrection du Seigneur : il n’est plus ici, car il est ressuscité, dirent-ils, voici le lieu où on l’avait déposé. Entendant cela, elle courut donc et s’en alla vers les plus fervents des Disciples, Pierre et Jean, leur annoncer la Résurrection. Alors qu’elle s’en retournait vers l’autre Marie, le Christ vint à leur rencontre et leur dit : “Réjouissez-vous !” Il convenait en effet que le genre féminin, qui le premier avait entendu “Tu enfanteras dans les douleurs", fût aussi le premier à entendre l’annonce de la joie. Assujetties par l’affection, elles s’approchent donc du Christ et se prosternent jusqu’à toucher ses pieds immaculés, désireuses d’une plus exacte perception. Puis les Apôtres furent au sépulcre : Jean se pencha seulement vers le sépulcre, puis il se retira ; Pierre entra et, regardant de plus près, il toucha le suaire et le linceul.

Sur les Myrrhophores. Homélie de st Grégoire Palamas (No 18)*

La résurrection du Seigneur est le renouvellement de la nature humaine et le remodelage du premier Adam absorbé par la mort dans le péché, et retourné, par la mort, à la terre dont il avait été modelé; elle est le retour à la vie immortelle. Aucun être humain, au commencement, n'a vu Adam être modelé et vivifié, car à cette heure il n'y avait pas encore d'hommes; mais après qu'il eut reçu le souffle de vie par l'insufflation divine, le premier de tous les êtres humains qui le vit fut une femme: Ève fut la première à venir, après lui, parmi les êtres humains; de même, nul ne vit le deuxième Adam, c'est-à-dire le Seigneur, ressuscitant d'entre les morts; aucun de Ses proches n'était présent, et les soldats qui gardaient le tombeau, terrassés par la peur, étaient comme morts; or ce fut une femme, qui, la première, Le vit après la résurrection comme nous l'avons entendu lire dans l'Evangile de Marc aujourd'hui (Mc. XVI, 1-9), « car ressuscité, est-il dit, le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d'abord à Marie-Madeleine ». L'Evangéliste semblerait donc affirmer clairement qu'au moment où le Seigneur ressuscita il était tôt, que celle qui Le vit la première était Marie-Madeleine, et que cela se produisit à l'heure même de la résurrection: or ce n'est pas ce qu'il dit, comme il vous sera révélé, si vous montrez quelque patience car un peu plus haut, Marc dit, en accord avec tous les autres Evangélistes, que cette Marie était venue auparavant au tombeau, avec les autres femmes myrrhophores, qu'elles virent ensemble qu'il était vide, et qu'elles s'en retournèrent, de sorte que bien avant le matin, et l'heure du matin où elle le vit, le Seigneur était déjà ressuscité. Et pour signifier ce moment, Marc ne dit pas seulement « le matin », comme plus bas, mais: « très tôt dans le matin ». Aussi s'agit-il du moment où la pénombre précède le lever du soleil à l'horizon, comme Jean le révèle également quand il dit que Marie-Madeleine, tôt le matin, alors qu'il faisait encore sombre, vint au sépulcre et vit la pierre roulée du sépulcre (Jn. XX, 1).

Or non seulement elle est venue au tombeau à ce moment, selon Jean, mais elle en est aussi repartie sans avoir vu le Seigneur. Car elle court trouver Pierre et Jean, et leur annonce, non point que le Seigneur est ressuscité, mais qu'on L'a enlevé du tombeau, ce qui prouve qu'elle n'avait pas encore connaissance de la résurrection. Il reste que ce n'est pas simplement à la première heure que le Seigneur apparut à Marie, mais après l'heure du plein jour. Cependant, les Évangélistes ont obscurément annoncé ce que je vais révéler à votre charité; car la première à avoir reçu la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur, entre tous les êtres humains, c'est, comme il convenait, et à juste titre, la Mère de Dieu; et elle la reçut du Seigneur. Avant tous elle sut qu'Il était ressuscité, elle jouit de Sa divine parole, et ne se bornant pas à Le voir de ses yeux, ni à L'entendre de ses oreilles, elle fut la première, et la seule à toucher de ses mains Ses pieds immaculés, bien que les Evangélistes ne disent pas tout cela clairement, ne voulant invoquer le témoignage de Sa mère, pour ne pas éveiller des soupçons chez les incroyants. Et puisque aujourd'hui il nous faut faire un discours, avec la grâce de Celui qui est ressuscité, pour les croyants, et que le motif de la fête nous enjoint d'examiner tout ce qui concerne les femmes myrrhophores, sous l'inspiration de Celui qui a dit: « il n'est rien de caché qui ne deviendra manifeste » (cf. Lc. VIII, 17), cela aussi sera rendu manifeste.

Les myrrhophores, donc, sont les femmes qui suivirent la Mère du Seigneur, et restèrent avec elle au temps de la passion salutaire, et qui s'étaient empressées d'embaumer le corps du Seigneur. Car lorsque Joseph et Nicodème eurent demandé à Pilate, et reçu de lui, le corps du Maître, qu'ils l'eurent descendu de la croix, entouré d'un tissu de lin, imprégné d'aromates, mis dans un sépulcre taillé dans le roc, et placé une grande pierre à l'entrée du sépulcre, contemplant tout cela, nous dit l'Evangéliste Marc, Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises devant le tombeau. En disant « et l'autre Marie » (Mc. XV, 47) c'est évidemment la Mère de Dieu qu'il désignait. Et si elle était appelée Mère de Jacques et de Joseph, c'est que ceux-ci étaient les fils de Joseph, son mari. Or elles n'étaient pas les seules présentes à contempler l'ensevelissement du Seigneur: il y avait aussi d'autres femmes, comme Luc l'a rapporté: « les femmes qui l'accompagnaient, qui étaient venues avec Lui de Galilée, regardèrent le sépulcre, et comment Son corps avait été placé... Il y avait là Marie-Madeleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques, et les autres femmes qui étaient avec elles » (Lc. XXIII, 55 et XXIV, 1). Celles-ci, est-il dit, s'en retournèrent acheter des aromates et de la myrrhe: car elles n'avaient pas encore connu avec précision que Lui, Jésus, était le véritable parfum de la vie pour ceux qui vont à Lui, dans la foi, tout comme l'odeur de la mort sera destinée à ceux qui demeurent infidèles jusqu'à la fin: et l'odeur de Ses vêtements, c'est-à-dire de Son corps, est au-dessus de tout aromate; et Son nom est une myrrhe répandue, avec laquelle Il a rempli la terre des hommes de divins parfums. Cependant, si les femmes préparent la myrrhe et les aromates, c'est d'abord pour honorer Celui qui gît là, et ensuite pour compenser la puanteur du corps qui devait se décomposer; car elles pensaient qu'ainsi, grâce à leur onction, ceux qui le voudraient pourraient s'approcher du corps. SUITE Source: Paroisse orthodoxe de Compiègne Bulletin n° 5 Mai 2008

* Les soixante homélies de saint Grégoire Palamas, dont une quinzaine seulement a été traduites en français – par Jérôme Cler, « Douze homélies pour les fêtes », Oeil et Ymca press, Paris, 1987, et dans la revue La lumière du Thabor (éditions L’Age d’Homme) –, ont été prononcées par leur auteur à la fin de sa vie, lorsqu’il était archevêque de Thessalonique. Composées dans une langue simple à l’intention d’un public populaire, elles reflètent néanmoins, à propos des nombreux thèmes qu’elles abordent, la théologie et la spiritualité profondes du docteur hésychaste.
Jean-Claude Larchet









Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 18 Mai 2013 à 19:30 | 0 commentaire | Permalien

L’archiprêtre Vladimir Vorobiev : il devient difficile de poursuivre la canonisation des Nouveaux Martyrs
La présentation du livre « Notre foi et la vie de quelques nouveaux martyrs et confesseurs russes » a eu lieu le 15 avril dans le centre de presse du quotidien « Vetchernija Moskva ».

Les archives de la période des répressions de masse sont de plus en plus difficiles d’accès. La Commission du Saint Synode en charge de la canonisation s’est vue forcée d’interrompre son travail. Intervenant le 15 mai lors de la présentation du livre « Notre foi et la vie de quelques nouveaux martyrs et confesseurs russes » consacré aux Nouveaux Martyrs et Confesseurs l’archiprêtre Vladimir Vorobiev a dit :

« Recteur de l’Université orthodoxe Saint Tikhon et membre de la Commission j’affirme que nous n’avons pas accès aux documents qui nous sont indispensables. Cela était bien plus facile auparavant mais de nos jours cela devient presque impossible. Nous poursuivons notre collaboration avec la Direction des archives du FSB (Services de sécurité). La publication de l’ouvrage que nous présentons aujourd’hui est l’un des résultats de cette collaboration. Cependant les chercheurs de notre université espéraient qu’à l’expiration du délai légal de 50 ans ils pourraient accéder à de nombreuses archives concernant les persécutions de l’Eglise.

Malheureusement, il n’en est pas ainsi. Nombre de documents restent classifiés, nous constatons que d’autres disparaissent purement et simplement. Il ne s’agit pas seulement du FSB mais aussi des archives d’Etat de la Fédération de Russie (ГАРФ). Quelles sont les raisons de ces interdits ? Je n’ai pas de réponse à cette question. Il est peu probable qu’il y ait actuellement au FSB des collaborateurs qui se sentent solidaires de ces évènements du passé. Il est important de rappeler que cette administration n’est pas le successeur de la NKVD. Il s’agit sans doute d’une sorte de fidélité aux notions du passé. Les autorités, c’est une supposition, appréhendent des recours en justice et une sorte de chasse aux sorcières. Je pense aux mouvements de contestation récents à Moscou. Les archives pourraient devenir accessibles à des gens enclins à faire chuter le gouvernement. Ces appréhensions ne sont pas fondement : les conséquences d’une ouverture complète des archives ont de quoi nous faire peur. Il s’agit ici des intérêts de l’Etat, aussi ce n’est pas à telle ou telle personne qu’il convient d’adresser des reproches. Il aurait fallu introduire un recours auprès de la Douma ou du gouvernement mais nous n’en avons pas l’intention. Tout ce qui est caché deviendra manifeste nous promet l’Evangile. Mais le temps n’en est sans doute pas encore venu ».

D’autres intervenants ont cité des exemples de refus de déclassification de documents. Lidia Golovkova, chercheur de l’Institut Saint Tikhon, l’un des auteurs du recueil, est intervenue pour dire : « C’est un état de chose que nous ne pouvons que regretter. J’ai, il y a un certain temps, consulté aux Archives d’Etat le volumineux dossier de V.F. Djounkovski (1919-1921). Il s’agit du Gouverneur général de Moscou exécuté en 1937 au Polygone de Boutovo, dans la banlieue de Moscou. Plusieurs années plus tard j’ai voulu revoir ce dossier : la majorité des pages étaient agrafées l’une à l’autre et seuls quelques feuillets pouvaient être lus ».

Rappelons qu’en 2009 déjà le métropolite Juvénal de Kroutitzy, Président de la commission des canonisations du Saint Synode, avait déclaré dans le cadre de la conférence «Canonisation et vénérations des Saints » que la confiscation et la classification des pièces conservées par les Archives d’Etat rendent de plus en plus difficile le travail de la Commission. L’higoumène Damascène (Orlovsky), membre de cette Commission, avait fait savoir, également en 2009, qu’à partir de 2000 les autorités retirent des archives et classifient les documents concernant les indicateurs de la GPU ce qui rend très difficile l’élucidation des circonstances de la vie de ceux qui seraient susceptibles d’être canonisés en tant que Nouveaux Martyrs et Confesseurs.

Lien "Rousskaya Linia"
Traduction " Parlons d'orthodoxie"

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Gueorguy : Recueil d’impressions de la table ronde N°9 de l’OLTR « Les défis de l’enseignement religieux et théologiques dans l’orthodoxie russe »


L’archiprêtre Vladimir Vorobiev : il devient difficile de poursuivre la canonisation des Nouveaux Martyrs

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Mai 2013 à 21:51 | 1 commentaire | Permalien

Higoumène Georges Leroy: Dans l'Église, engageons-nous donc dans la direction de « ce en quoi nous sommes bons»
V! Golovanow

Chroniques d'Abitibi 6 :En attendant de poursuivre son autobiographie, le père Georges propose cette réflexion sur cette forme bien peu reconnue de l'engagement orthodoxe.

«Saint Séraphin de Sarov disait qu'aucun coup de torchon fait pour l'amour de Dieu, dans une église, ne sera oublié ! »

Aujourd'hui, la grande difficulté est de trouver des personnes qui veulent bien s'engager. On veut bien parler de l'Orthodoxie, mais de là à faire concrètement quelque chose, il y a un pas… De plus en plus, chacun passe du temps à « chatter » sur Internet, enfermé dans sa bulle. Le risque, c'est de préférer un écran, aux véritables relations humaines, tellement plus riches pourtant. Nous parlons d'engagement : mais de quel engagement s'agit-il au juste ? Un jour, lisant le Synaxaire, je suis tombé sur la vie de saint Érasme de Kiev (+ vers 1160, commémoré le 24 février).

Son exemple m'a frappé. Saint Érasme passa sa vie à embellir les églises de Dieu, à couvrir les icônes de rizas, à offrir aux sanctuaires des vases sacrés et des accessoires du culte. Mais, comme le dit le Synaxaire, vers la fin de sa vie, « il fut assailli par des pensées qui lui reprochaient d'avoir dilapidé en vain ses richesses pour les églises, au lieu d'en faire profiter les pauvres ». Le Synaxaire précise qu’il prêta attention à ces idées négatives, car il était « insuffisamment exercé à la lutte contre les pensées ». Le discernement appliqué aux pensées est effectivement une science subtile et profonde. En proie au doute, Saint Érasme tomba dans ce que l'on appelle aujourd'hui une dépression nerveuse.

Higoumène Georges Leroy: Dans l'Église, engageons-nous donc dans la direction de « ce en quoi nous sommes bons»
Les moines rassemblés autour de sa couche, ne savaient que faire : bien évidemment, à l'époque, une dépression nerveuse était plutôt rare et, de toute évidence, il n'existait pas de thérapie appropriée pour cette maladie. Soudain, Saint Érasme eut une vision : il vit tout d'abord apparaître saint Antoine et Théodose des Cryptes, qui l’encouragèrent. Et ensuite, ce fut la Très-Sainte Mère de Dieu elle-même qui lui apparut, entourée d'un grand nombre de Saints, et qui lui dit : « les pauvres, tu les as toujours et en tout lieu, mais il n'en est pas de même pour mes saintes églises.C'est parce que tu les as dignement embellies que je vais t'accorder une place dans le Royaume de mon Fils ». Saint Érasme, rempli de joie, se releva, complètement guéri de sa dépression. Trois jours plus tard, dans la sérénité, il remit son âme à Dieu.

Gardons-nous de sourire, devant une telle histoire.

Elle est bien plus profonde qu'il n'y paraît. Tout d'abord, je suis surpris par la « modernité » qui transparaît dans ce récit : jadis, les gens devaient faire face à des problèmes pressants de survie, et n'avaient guère le loisir de tomber en dépression... Saint Érasme est très « moderne » dans sa maladie même. - D'autre part, nous ne sommes pas accoutumés à voir une figure ancienne en proie à des doutes d'une telle nature. Généralement, les saints pères ascétiques sont assaillis de tentations très « classiques » : tentations de la chair, désir de s'approprier de la nourriture, jalousie, colère, etc.… Mais une remise en question de son propre empressement auprès de l'Église, c'est vraiment rare ! C'est bien pourquoi les frères de sa communauté monastique ne comprenaient vraiment pas ce qui lui arrivait. Mais le plus intéressant dans toute cette histoire, c'est bien sûr et bien évidemment la réponse que lui apporta la Très-Sainte Mère de Dieu. Et n'imaginons pas pernicieusement qu'il s'agisse là d'une sorte de « détour » afin de justifier l'enrichissement de l'Église. La problématique est tout autre : la Très-Sainte Mère de Dieu justifia la vocation spécifique de saint Érasme .

C'est dans le droit-fil de ce que dit Saint Paul : « pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, si c'est le don de prophétie, exerçons-le en proportion de notre Foi ; si c’est le service, en servant ; l'enseignement, en enseignant ; l’exhortation, en exhortant. Que celui qui donne, le fasse sans calcul ; celui qui préside, avec diligence ; celui qui exerce miséricorde, en rayonnant de joie » (Romains chap. 12, versets 6 et 7).

Higoumène Georges Leroy: Dans l'Église, engageons-nous donc dans la direction de « ce en quoi nous sommes bons»
Chacun a une vocation spécifique, et est appelé à l’exercer.

Nous passons une partie non négligeable de notre vie, à la recherche de « ce en quoi nous sommes bons ». Une fois qu'on l’a découvert - ce n'est pas chose facile, et cela ne se découvre pas sans avoir fait préalablement de nombreuses erreurs - il vaut infiniment mieux s'en tenir à sa vocation spécifique. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il faille négliger en quoi que ce soit l'ensemble des préceptes que nous a donnés le Christ. Mais il s'agit de se garder de gaspiller ses forces en des domaines pour lesquels nous ne sommes pas appelés, et pour lequel d'autres seront nettement plus compétents et appropriés que nous. - En ce qui me concerne, certes, j'ai dressé une iconostase, j'ai placé des icônes, nous y chantons des psaumes et des tropaires, et je suis fort conscient du fait que ce n'est pas là l'accomplissement de l’un des commandements principaux de l'Évangile, qui est d'être assoiffé de justice et de venir en aide immédiatement à son prochain. Mais l'expérience et la vision de saint Érasme m’enseignent que je ne dois pas pour autant m’estimer être condamné par la Justice céleste : bien des signes montrent que je fais là ce qui m’est demandé, et ce qui correspond, tout compte fait, aux faibles talents qui me sont consentis. Quant à ce que cela donnera plus tard, et probablement bien après mon départ de ce monde, le Seigneur seul le connaît !

Dans l'Église, engageons-nous donc dans la direction de « ce en quoi nous sommes bons », nous préoccupant d'abord d'approfondir notre Être, bien avant que de remporter un succès quelconque en ce que nous faisons.


Higoumène Georges Leroy: Dans l'Église, engageons-nous donc dans la direction de « ce en quoi nous sommes bons»
PS- Photo: Illustration proposée par le père Georges . Juste à côté de la Chapelle, Mario, le Chantre (cf. Abitibi 5, commentaire ), étale au râteau, les derniers restes de neige, afin qu'elle fonde plus vite!

(*) Il est difficile de trouver des icônes anciennes de saint Érasme de Kiev. Les illustrations que je propose sont du XVIIe siècle. Il s'agit de "l'Arbre des saints des Grottes de Kiev (cathédrale de l'annonciation d'Ouglich, vers 1660, musée d'Ouglich) dont un détail montre Saint Erasme, et d'une gravure extraite datée de 1656 de Maître Elie, moine aux Grottes de Kiev.

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 17 Mai 2013 à 10:49 | 0 commentaire | Permalien

L’archimandrite Job Getcha: "La confession et la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe"
Quelques questions modernes au sujet d'une pratique ancienne

Dans l'Église orthodoxe aujourd'hui, on peut noter une très graaade variété dans la pratique de la confession. Un colloque récent1 a montré que la compréhension de la confession pouvait varier d'un endroit à un autre. Les différences dans la pratique de la confession, qui est très ancienne, posent plusieurs questions à l'homme moderne :

1. Où la confession doit-elle avoir lieu? Dans une église, dans une pièce? Devant une icône, ou devant la croix et l'évangile? Le pénitent doit-il se tenir debout, s'agenouiller ou s'asseoir? Par exemple, de nos jours, dans les paroisses russes et ukrainiennes, le prêtre reçoit les confessions à l'église, et le pénitent est généralement agenouillé, alors qu’en Grèce, il est commun de recevoir les confessions dans un bureau alors que le pénitent est assis.

2. Quelle prière « d'absolution » utiliser? L'Euchologe byzantin en contient un grand nombre. Certains utilisent une formule déprécative (« Que Dieu te pardonne... »), alors que d'autres emploient une formule indicative « Je te pardonne et t'absous »), comme celle que l'on trouve dans le Trebnik de Pierre Moghila.

3. La confession est-elle optionnelle ou obligatoire? Est-il nécessaire de se confesser chaque fois que l'on se prépare à communier, ou doit-on s'approcher du mystère de la confession seulement lorsque l'on a conscience d'avoir quelque chose à confesser? La confession est-elle une pratique normale, à exercer de manière régulière, ou est-elle plutôt un événement extraordinaire, lié à un moment de crise? Est-elle une nécessité, comme un bain froid, ou plutôt une occasion, un moment où l'on peut faire l'expérience de la grâce divine? Un jour, un prêtre voulut obliger un vieux paroissien grec à venir se confesser. Le vieillard se fâcha et dit au prêtre : « Mon père, je suis marié depuis plus de cinquante ans, et je n'ai jamais commis d'adultère. Je n'ai donc rien à confesser! »

L’archimandrite Job Getcha: "La confession et la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe"
4. Avec quelle fréquence doit-on la pratiquer? Avant chaque réception de la communion, une fois par mois, quelques fois par an ou une fois par année? Le droit canon parle-t-il de sa fréquence? Doit-on ne se repentir qu'une seule fois après chaque péché commis, ou doit-on confesser le même péché plusieurs fois? À ce sujet, il y a une anecdote très connue que l'on raconte souvent dans les cours de théologie pastorale. Un jour, une femme de plus de quatre-vingts ans vint s'accuser d'avoir commis le péché de fornication. Le prêtre lui dit : « Mais vous l'avez déjà confessé et avez reçu l'absolution. » La vieille dame répondit : « Je sais, mais j'ai plaisir à m'en rappeler! »

5. Combien de temps doit durer une confession? 1 minute, 3 minutes, 15 minutes, une demi-heure? Quand doit-elle avoir lieu : avant la Divine Liturgie? La veille au soir? lndépendamment de la Divine Liturgie? Il est évident que lorsque 30 personnes font la queue vingt minutes avant la Divine Liturgie, la confession est bien plus une formalité qu'un Mystère.

6. À quel âge les enfants doivent-ils commencer à se confesser? Comment doivent-ils s'y préparer? Comment la perçoivent-ils : comme une contrainte, ou comme une pratique à laquelle ils se plient volontiers? Un jour, un prêtre faisait visiter une église à un groupe d'enfants du catéchisme, lors d'un pèlerinage en Italie; l'un d'eux vint vers lui en disant : « J'aimerais bien me confesser à vous dans cette chapelle latérale! »

7. Le pénitent doit-il attendre que le prêtre lui pose des questions ou doit-il lui confesser spontanément ses péchés? Le ministère du confesseur est-il celui d'un inquisiteur, ou celui de quelqu'un qui écoute? Un soir, après un long office, un prêtre devait confesser une dame âgée. Il était fatigué et avait faim, et n'espérait qu'une chose : se rendre rapidement au réfectoire pour aller ensuite se reposer. Il reçut la dame pour la confession, et elle commença à lui raconter une fois de plus les mêmes histoires, comme d'habitude. Exténué, le prêtre voulut couper court à la confession et lui dit : «Bien, vous m'avez déjà raconté cela. N'avez-vous rien d'autre à confesser? » Irritée, la vieille dame répliqua : « Ne m'interrompez pas! Votre devoir n'est pas de parler mais d'écouter... »

8. Quelle est la place des epitimies (epitimia, pénitences) dans la confession? Pouvons-nous appliquer littéralement les canons de nos jours? Le pénitent doit-il attendre une epitimie lorsqu'il vient se confesser? Comment sont-elles perçues aujourd'hui?

9. La confession est-elle seulement individuelle, ou peut-elle être collective? Nous savons, par exemple, que saint Jean de Kronstadt (XXe siècle), qui recevait des centaines de personnes pour la confession, pratiquait la confession collective. Doit-elle être privée ou publique? Implique-t-elle nécessairement un contact personnel, ou peut-elle être pratiquée par correspondance (par la poste) ou par internet (e-mail)? Le secret de confession peut-il être remis en cause lorsque le confesseur est accusé, à tort ou à raison, d'abus sexuel? C'est pour cette raison que bien des prêtres ne se sentent guère à l'aise s'ils doivent entendre des confessions dans une église vide ou dans leur bureau.

10. Qu'est-ce que le secret de confession? À l' époque de Pierre le Grand en Russie impériale, on attendait des prêtres qu’il révèlent une conspiration contre l'État. De nos jours, le prêtre doit-il dénoncer à la police des délinquants sexuels? Récemment, en France, un évêque catholique a été condamné pour ne pas avoir dénoncé un de ses prêtres, coupable d'abus sexuel, bien qu'il n'en ait été informé que dans le cadre de la confession.

11. Qui peut confesser? N'importe quel prêtre, même le dernier ordonné, ou seuls les prêtres ayant été nommés confesseur par leur évêque? Dans les Églises de tradition grecque, seule une minorité de prêtres est habilitée à confesser. Confesser n'est pas une fonction qui découle automatiquement de l'ordination : les prêtres ne confessent qu'après avoir reçu une bénédiction spéciale de leur évêque. De là, deux questions peuvent se poser : quelle est la formation nécessaire pour pouvoir confesser? Peut-il y avoir une supervision quelconque des prêtres qui reçoivent les confessions?

12. Comment doit-on choisir son père spirituel? Est-ce nécessairement notre prêtre de paroisse, ou pouvons-nous choisir quelqu'un d'autre? Devons-nous nous confesser toujours à la même personne, ou pouvons-nous nous confesser à des prêtres différents? Il est fréquent, dans certaines cathédrales où plusieurs prêtres confessent, que les gens choisissent le prêtre en fonction de leur confession. Je me souviens avoir entendu un jeune homme dire : « Aujourd'hui, j’ai besoin d'une confession rapide. J’irai chez un tel... »

Trois périodes dans l'histoire du mystère de la confession

En vue de mieux répondre à ces questions, il convient de rappeler brièvement l'histoire du mystère de la confession car, comme l'a dit M. Arranz, « la pratique pénitentielle byzantine, comme celle des autres Églises, est celle qui présente le plus grand développement »2. À la suite de G. Wagner, nous pouvons distinguer trois périodes dans le développement de la pratique de la confession3.
La première période est la période classique étroitement liée aux canons des anciens conciles et des Pères de l'Église. La discipline pénitentielle devait traiter les principaux péchés graves : l'apostasie, le meurtre et l'adultère, et c'est pourquoi la confession était un événement rare. Celle-ci était nécessairement suivie de trois étapes : l'exclusion de la communauté ecclésiale (excommunication), une période de pénitence (epitimia), et finalement la réintégration du pénitent dans la communauté (réconciliation). Le pouvoir reçu du Christ par l'Église de lier et de délier (cf. Mt 16, 19) était précisément interprété comme le pouvoir d'excommunier et de réconcilier. La pénitence (epitimia) n'était pas considérée comme une punition, mais comme une thérapie.

C’était un moment d'épreuve, durant lequel le chrétien devait montrer sa volonté de réintégrer la communauté. Il était lui-même constitué de quatre étapes progressives de réintégration dans la communauté, chacune avec sa catégorie de pénitents (prosklausis; les pleurs; akroasis, l'audition; upoptosis, la prosternation; sustasis, la station). Les pénitents, lors de chacune de ces étapes, se tenaient à des endroits différents de l'église et participaient ou non à certaines parties des offices. Les pleurants se tenaient à l'extérieur de l'église. Les auditeurs pouvaient entrer dans le narthex. Les prosternés se plaçaient à la porte de la nef, mais ne pouvaient participer qu'à la liturgie de la parole. Enfin, ceux qui se tenaient debout participaient à l'ensemble de la célébration mais ne pouvaient pas communier4. Au début de cette période, la confession était publique, puisqu'elle portait sur la relation du pécheur et de la communauté ecclésiale.

La deuxième période commence avec l'apparition du Kanonarion attribué à Jean le Jeûneur, patriarche de Constantinople (582-595). Certains chercheurs estiment que ce document date en fait du VIIIe ou du IXe s. Il s'agit d'un recueil d'instructions pour les confesseurs, voulant les aider dans l'application des pénitences (epitimia) des anciens canons dans de nouvelles situations, dans un nouveau contexte. La durée des excommunications fut ainsi considérablement abrégée et parfois même remplacée par des rites de piété (prosternations, jeûne, etc.). À cette époque, la confession était déjà devenue privée et personnelle, et le secret de confession fut affermi. Ceci résulta dans la création de divers « ordres » ou de « rites » de confession à Byzance. Les plus anciens que nous connaissons datent du Xe siècle. Nous pouvons les regrouper en deux types : le type presbytéral, lorsque la confession est reçue par un ministre ordonné, et le type monastique, quand le pénitent se confesse à un moine non ordonné. Le second type fut davantage influencé par le Kanonarion et la confession s'y déroulait en suivant un questionnaire très long et détaillé. Ceci semble indiquer que la confession, dans ce cas, était encore probablement occasionnelle, un événement exceptionnel et rare dans la vie d'une personne, qui avait peut-être lieu avant que celle-ci n'entre au monastère ou avant qu'elle ne reçoive la tonsure monastique. Le postulant devait alors se repentir de tous les péchés qu'il avait commis dans sa vie antérieure et les confesser à son parrain (ana-dekhomenos)5 qui n'était pas nécessairement un prêtre. Dans de telles circonstances, le pouvoir reçu du Christ de lier et de délier (cf. Mt 16, 19) était accordé au confesseur6. Le premier type ne comprenait aucun examen, mais au contraire, prenait une forme liturgique (avec une synaptie, des lectures de l'Apôtre et de l'Évangile, etc.) ce qui semble indiquer qu'il demeurait partiellement public7.

La troisième période de l'histoire de la pratique de la confession correspond aux temps modernes, à partir du XVIIIe siècle. La caractéristique de cette période, selon G. Wagner, est l'absence quasi-complète d'application des pénitences (epitimia)8. La pratique de la confession s'identifia à la direction spirituelle, et devint dès lors très fréquente dans la vie du croyant, tout en demeurant entièrement privée.

L’archimandrite Job Getcha: "La confession et la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe"
Deux modèles pour la confession

Les questions modernes qui apparaissent au sujet de l'antique pratique de la confession font entrevoir également deux modèles différents, deux concepts différents de la confession. En fait selon celui sur lequel on met l'accent, l'approche de la confession diffère totalement. Le premier modèle est celui du palais de justice. Il est juridique. Ici, le Christ apparaît comme le Juge, et le péché est considéré comme un manquement à la loi. Dans ce modèle, le pénitent a besoin d'une absolution pour être lavé de son sentiment de culpabilité. Cette approche renvoie à la parole adressée par Christ à ses apôtres : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 23).

Le second modèle est celui de l'hôpital. Il est thérapeutique. Le Christ apparaît comme le Médecin, celui qui guérit. Le péché est considéré comme une maladie spirituelle. Ici, la pénitence apparaît comme le remède qui rend l'intégrité. Ce modèle peut être rapproché de l'enseignement de l'apôtre Jacques : « Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les presbytres de l'Église et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jc 5, 14-15). Si ce dernier modèle correspond à l'antique approche patristique et à l'esprit de l'ancienne tradition byzantine, le premier est, lui, hérité de la scolastique. Comme nous le savons, jusqu'au XIIIe siècle la théologie latine médiévale se référait presqu'exclusivement à la doctrine d'Augustin d'Hippone. Ce dernier avait une interprétation de la chute quelque peu différente de celle des Pères grecs. Selon lui, après le péché originel et la chute, l'humanité entière était devenue une « massa damnata », une société condamnée, et c'est pourquoi tout être humain devait porter la culpabilité du péché originel9. La scolastique, qui s'est développée à partir du XIe siècle en tant qu'école et méthode de théologie, hérita de la vision théologique augustinienne. Anselme de Canterbury (1033-1109), souvent considéré comme le père de la scolastique, développa un point de vue juridique de la rédemption connu comme la « théorie de la satisfaction »10. Selon lui, le péché était considéré comme la transgression d'une loi. C'est pourquoi l'humanité pécheresse pouvait être comparée à un malfaiteur qui devait être condamné et puni. Il en résulte que le salut apporté par le Christ fut considéré comme la rançon payée par le Fils de Dieu pour délivrer l'humanité de sa damnation11.

Ce point de vue eut bien évidemment une répercussion sur l'interprétation de la confession par la théologie latine médiévale. Le péché était considéré comme une transgression. Le déroulement de la confession était comparable à celui d'un procès. Le confesseur devint le juge qui avait le pouvoir de lier et de délier les péchés (Mt 16, 19). La pénitence fut dès lors comprise comme un moyen de payer une rançon et la prière d'absolution fut comprise en termes juridiques comme l'acte de délier le pécheur du lien de ses transgressions.

Cette interprétation de la confession eut également une répercussion sur le monde orthodoxe, depuis que Pierre Moghila, s'étant inspiré du Rituel latin de Paul V, introduisit une prière d'absolution indicative dans son Trebnik publié à Kiev en 164612. De là, cette prière d'absolution fut adoptée au XVIIe siècle lors de la correction des livres liturgiques entreprise par le patriarche russe Nikon13. La prière d'absolution de Pierre Moghila affirme : « Que notre Seigneur et Dieu, Jésus-Christ, par la grâce et les largesses de Son amour pour les hommes, te pardonne, mon enfant (nom), toutes tes transgressions. Et moi, prêtre indigne, par Son pouvoir qui m'est donné, te pardonne et t'absous de tous tes péchés, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen »14. Cette prière remplaça une prière plus ancienne, qui fut toutefois conservée dans le rituel de confession et de communion des malades dans les euchologes slaves15. Cette dernière affirmait : « O Seigneur, notre Dieu, qui a accordé la rémission [des péchés] à Pierre et à la pécheresse en raison de leurs larmes, et qui a justifié le publicain reconnaissant ses fautes. Reçois la confession de ton serviteur (nom), et s'il a commis un péché volontaire ou involontaire, en parole, en acte ou en pensée, ignore-le puisque Tu es bon et toi seul as le pouvoir de remettre les péchés. Car Tu es le Dieu de miséricorde, de compassion et d'amour pour les hommes et nous te rendons gloire, Père et Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen»16.

On remarquera que, dans cette seconde prière (la plus ancienne), le prêtre est un intercesseur : il prie pour la rémission des péchés du pénitent, confessant que Dieu seul peut pardonner les péchés (avec allusion à Mt 9,6, Mc 2, 10 et Lc 5, 24). Dans la première prière, le prêtre pardonne lui-même les péchés du pénitent, selon le pouvoir reçu de lui (faisant ici allusion à Mt 16, 19 et Jn 20, 23). La seconde implique un ministre ordonné qui demande la grâce divine pour une personne entamant une thérapie spirituelle; la première, elle, admet que le prêtre a le pouvoir de délier le pécheur de ses transgressions. Si la seconde reflète davantage la théologie patristique de la confession, la première hérite du point de vue scolastique de la confession des péchés. La seconde laisse apparaître une approche plutôt thérapeutique, alors que la première implique davantage une approche juridique17.

L’archimandrite Job Getcha: "La confession et la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe"
Confession et direction spirituelle

Le rôle du père spirituel

La direction spirituelle se fonde sur la liberté. Dieu a créé l'homme en tant que créature libre. Dieu a toujours respecté la liberté de l'homme et, en fait, le péché est la conséquence d'un mauvais usage de la liberté humaine. Le confesseur doit donc respecter la liberté de l'homme. Il ne peut exercer aucune pression ni violence. Il doit être attentif à ne pas détruire l'innocence de la personne en posant des questions qui suggèrent des péchés18. Il doit faire preuve de discernement (diakrisis), qui est une qualité fondamentale du père spirituel dans la confession. Le rôle du père spirituel n'est pas de dire à son enfant spirituel ce qu'il doit faire, mais de l'éduquer de telle sorte qu'il puisse de lui-même faire le bon choix, et de l'aider à acquérir lui-même le discernement spirituel.

Un bon père spirituel souligne toujours la liberté. Il n'impose pas sa propre volonté à ses enfants spirituels et n'essaie pas d'en faire ses clones. Il n'essaie pas non plus de créer une dépendance spirituelle, mais développe chez eux le sens de la liberté et du discernement. Chaque être humain a sa propre conscience, et le rôle du père spirituel est d'éduquer ses enfants spirituels à agir correctement chacun selon sa propre conscience.

Parfois, il peut y avoir dans la pratique de la confession un problème de tyrannie spirituelle ou d'abus. Ce problème est connu de nos jours comme le phénomène des « jeunes anciens », de pseudo-pères spirituels qui veulent imposer à leurs enfants spirituels leur propre volonté. Il y eut récemment des cas de prêtres de paroisse qui s'amourachaient de femmes en instance de divorce alors qu’ils les accompagnaient du point de vue spirituel. Cela montre bien qu'il doit toujours y avoir une distance entre le confesseur et le pénitent.

Un autre problème qui peut apparaître lors de la direction spirituelle est celui du culte de la personnalité, lorsque le père spirituel devient le centre, le coeur de la confession : ce n'est plus vers Dieu, mais vers la personne du père spirituel que viennent les pénitents. Afin d'éviter ce risque, le père spirituel doit toujours chercher à s'effacer, veiller à être transparent. Dans le mystère de la confession, nous nous confessons, en tant que membres de l'Église, à Dieu et à son Église, rendus présent par le prêtre. Lorsque celui-ci parle en confession, il ne le fait pas en son nom propre, mais s'efforce d'être l'instrument de Dieu. Il doit mettre de côté ses talents personnels et s'efforcer d'être le véhicule du Saint Esprit, un instrument de Dieu.

Dans la direction spirituelle, il n'est guère conseillé d'avoir comme père spirituel quelqu'un qui est en même temps notre supérieur (notre évêque, notre abbé, notre professeur, ou le prêtre pour lequel nous travaillons...), car cela peut créer une confusion des rôles. Il vaut mieux établir une distinction très claire entre le supérieur et le père spirituel. Traditionnellement, dans la tradition monastique byzantine (telle qu'elle est par exemple encore pratiquée à Patmos), de même que dans la tradition bénédictine, les abbés de monastère ne sont pas autorisés à recevoir la confession de leurs moines. Le confesseur du monastère est généralement un moine âgé et expérimenté, ayant un bon sens du discernement spirituel, mais qui n'est pas à la tête du monastère. On pourrait dire qu'il faut toujours deux mains pour nous guider dans la vie : une main forte qui sait punir et une main miséricordieuse qui sait pardonner, soit la main de notre supérieur et la main de notre père spirituel.

Notre père spirituel doit être proche de nous, mais ne doit toutefois pas être trop proche. Il doit être quelqu'un avec qui nous pouvons parler facilement et librement, en qui nous avons confiance, mais en même temps, il doit être quelqu'un qui peut partager avec nous son expérience, son discernement, quelqu'un qui est pour nous un exemple vivant, un modèle vivant.

Distinction entre confession et direction spirituelle

Il semble qu'une confusion existe de nos jours entre la confession sacramentelle et la direction spirituelle (ou manifestation des pensées). En fait, beaucoup ignorent cette distinction. Nous pensons néanmoins que ces deux choses, qui sont intimement liées, doivent être clairement distinguées19. La pratique de la direction spirituelle est très ancienne et a été admirablement décrite par le père Irénée Hausherr20. Cette pratique antique fut largement diffusée dans le contexte monastique de l'Orient chrétien. On attendait du jeune disciple qu'il ouvre son coeur à son geronda (starets, ancien) et qu'il lui fasse part de toutes ses pensées chaque jour, et parfois même plusieurs fois par jour21. Cette pratique, héritée de la philosophie antique (principalement du stoïcisme), aide le novice à acquérir l'expérience nécessaire pour le combat spirituel qu'il entreprend. Le père spirituel, qui était à la fois expérimenté et avait le don du discernement, aidait le novice, par ses conseils, à prendre les bonnes décisions et à adopter la bonne attitude en vue de guérir de sa maladie spirituelle.

Dans cette pratique de direction spirituelle, le père spirituel n'était pas nécessairement prêtre. Nous savons que saint Antoine le Grand (IVe siècle), souvent considéré comme le prototype du père spirituel monastique, n'était pas prêtre; le père spirituel de saint Syméon le Nouveau Théologien, Syméon le Stoudite (Xle siècle), et saint Silouane l'Athonite (XXe siècle), ne l'étaient pas non plus. Pour donner un conseil spirituel, le père spirituel doit être une personne charismatique, ayant une grande expérience de la vie spirituelle et le don du discernement. Celle pratique n'impliquait pas nécessairement un contact personnel : elle pouvait aussi se faire par correspondance. Nous en avons une attestation, dans un contexte monastique, avec la correspondance spirituelle de Jean et Barsanuphe de Gaza (VIe sièc1e), de même qu'avec les lettres du starets Jean de Valamo (XXe sièc1e), cette fois dans un contexte plus large, non monastique.

Au contraire, la confession sacramentelle nécessite un ministre ordonné, un prêtre qui, en tant qu'intercesseur et célébrant du mystère, est le canal de la grâce entre Dieu et l'homme. La confession exige la présence du pénitent et du confesseur, puisqu'un mystère est la manifestation de la grâce divine hic et nunc, ici et maintenant.

Il y a donc une différence majeure et essentielle entre la confession et la direction spirituelle. La confession consiste en la révélation de péchés qui ont été commis (des actions du passé) en présence d'un prêtre afin de recevoir le pardon de Dieu, alors que la manifestation des pensées est la révélation de notre état intérieur (pensées et sentiments présents) en vue de recevoir un conseil pour progresser sur la voie de la guérison spirituelle et du salut. C'est pourquoi, même si elles sont liées entre elles, et même s'il serait préférable que notre confesseur soit notre père spirituel, parfois, du fait que l'ordination presbytérale ne transforme pas automatiquement un homme en un père spirituel charismatique, il peut être nécessaire de distinguer clairement le rôle du confesseur de celui de père spirituel, de même qu'entre la confession et la direction spirituelle.

LA CONFESSION EN TANT QUE THÉRAPIE

L'aspect thérapeutique de la confession

La confession, tout comme le mystère de l'huile sainte, est un sacrement de guérison. C'est pourquoi nous devons considérer le ministère du confesseur et du père spirituel dans des termes médicaux, thérapeutiques. Le canon 102 du concile in Trullo traitant du ministère du père spirituel le définit en ces termes :

« Ceux qui ont reçu de Dieu le pouvoir de délier et de lier (Mt 16, 19) doivent examiner la qualité du péché et la promptitude au retour du pécheur lui-même, et alors seulement ordonner le remède approprié, de peur qu'en manquant de mesure dans l'un ou l'autre sens, ils n'obtiennent point le salut du malade. En effet, la maladie du péché n'est pas simple dans sa nature, mais complexe et variée, poussant des ramifications nombreuses du mal, grâce auxquelles le mal s'étend et progresse, jusqu'au moment où il est arrêté grâce au pouvoir du médecin. Le praticien de la médecine du saint Esprit doit donc en tout premier lieu examiner la disposition du pécheur, et voir s'il tend de lui-même vers la santé, ou si au contraire par sa conduite, il provoque sa propre maladie; comment il se conduit dans le temps de la cure, s'il ne s'oppose pas à l'art du praticien et que l'ulcère de l'âme ne s'étale pas à cause des médicaments apposés; et mesurer la miséricorde en conséquence. La Volonté de Dieu et de l'homme à qui fut confié l'office pastoral est de ramener la brebis égarée, de guérir la morsure du serpent (cf. Gn 3, 13), sans pousser l'homme dans le précipice de la désespérance, ni lui relâcher les rênes jusqu'à une vie dissolue et pleine de mépris; de toutes manières, soit par des remèdes austères et amers, soit par d'autres doux et calmants, s'opposer au mal et s'efforcer de cicatriser l'ulcère, est l'unique but de celui qui juge des fruits du repentir et avec prudence prend soin de l'homme appelé à l'illumination céleste. Donc, "il nous faut connaître les deux méthodes, celle de l'exacte observation des commandements et celle de l'expérience, et suivre, à propos de ceux qui ne consentent pas à accepter la sévérité, la méthode traditionnelle", comme nous l'enseigne saint Basile »22.

D'après ce canon, le péché est une maladie. Le père spirituel est un médecin, un praticien. Il doit trouver non seulement le médicament (epitimia, pénitence) approprié, mais doit aussi l'administrer dans la mesure appropriée, puisque le même médicament ne peut être administré dans les mêmes proportions pour chaque malade. C'est pourquoi le confesseur doit faire preuve de discernement et employer les canons, les règles ecclésiastiques, avec le sens de l'économie. Il n'est pas juste de considérer le principe d'économie dans la tradition canonique byzantine comme une exception ou une dispense. Le principe d'économie est l'exercice pastoral consistant à appliquer les règles avec discernement à une situation concrète pour le salut de la personne. Pour cela, le confesseur doit prendre pour modèle le seul Médecin de nos âmes et de nos corps, le Christ notre Sauveur, et l'imiter dans sa compassion et sa condescendance.

Confession et psychothérapie

La question de la confession comme thérapie entraîne nécessairement la question de sa relation avec la psychothérapie. Il y a une analogie évidente entre la psychanalyse, d'une part, et la manifestation des pensées et la confession, de l'autre. Le rôle thérapeutique de l'Église dans la confession a été souligné récemment en Grèce par les écrits du métropolite Hierothée de Naupacte23. Il a été également rappelé dans un livre récent du théologien orthodoxe français, Jean-Claude Larchet, auteur de nombreux ouvrages sur la question des maladies mentales et spirituelles24. Comme il l'explique, il existe aujourd'hui un débat dans l'Église orthodoxe entre, d'un côté, ceux qui considèrent les psychothérapies comme ayant un statut équivalent à d'autres branches de la médecine et, pour cette raison, comme entièrement indépendantes de la direction spirituelle et, de l'autre, ceux qui considèrent que la tradition ascétique orthodoxe et la pratique de la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe sont capables de soigner tous les troubles psychiques et qui, pour cette raison, rejettent la possibilité de faire appel à la psychothérapie25. De pareils débats ne semblent pas exister chez les Catholiques romains et les Protestants qui ont introduit la psychothérapie depuis les années 1960 et qui n'ont pas une tradition de direction spirituelle aussi élaborée que l'Église orthodoxe. À ce sujet, il faut noter que la psychothérapie a eu un plus grand développement dans les pays de tradition protestante (Allemagne, Pays scandinaves, Royaume Uni, États-Unis) où la pratique de la confession était quasi inexistante, que dans les pays de tradition catholique.

À propos de la relation entre confession et psychothérapie, J.-C. Larchet fait quatre remarques importantes :

1o Les maladies psychiques doivent être distinguées des maladies spirituelles. Leur nature est différente, puisqu'il y a trois niveaux distincts dans l'être humain : corporel (le corps), psychologique (psychè) et spirituel (pneuma).

2° Certaines maladies psychologiques sont liées à des maladies spirituelles et y trouvent leur origine, tout comme certaines maladies psychiques sont liées à des troubles corporels (maladies psychosomatiques). C'est pourquoi la guérison de certaines maladies dépend de la guérison de maladies spirituelles.

3o Les personnes souffrant d'une maladie psychique ne sont pas nécessairement de plus grands pécheurs que les autres.

4o La thérapie spirituelle doit être distinguée de la psychothérapie : le but de la thérapie spirituelle est de guérir la maladie spirituelle tout comme celui de la psychothérapie est de guérir le trouble d'ordre psychologique26.

Ayant à l'esprit une approche anthropologique, et tenant compte des trois niveaux de l'activité humaine, - physiologique, psychologique et spirituelle, - il est parfois nécessaire d'associer une thérapie spirituelle à une psychothérapie, de même qu'à un traitement médical, où des médicaments prennent soin de la dimension corporelle (physiologique )27. Ici toutefois apparaît la question de la compatibilité de la psychothérapie avec la thérapie spirituelle, puisque nous connaissons aujourd'hui différentes écoles et méthodes de psychothérapie.

Du fait que la dimension psychologique est intimement liée à la dimension spirituelle, seule une psychothérapie fondée sur une anthropologie chrétienne peut être bénéfique pour la guérison du malade28. Ainsi, bien qu'il y ait des aspects similaires entre la psychanalyse freudienne et l'enseignement patristique de la cure de l'âme, - tous deux sont fondés sur une anthropologie platonicienne29, - une différence majeure les sépare : l'anthropologie chrétienne est construite sur la relation de l'homme avec Dieu, alors que l'anthropologie freudienne considère le développement humain indépendamment, voire même en opposition à Dieu, puisque Freud considérait la relation de l'homme avec Dieu comme pathologique30. Pour Freud, comme on le voit dans son livre L'avenir d'une illusion, Dieu est un « concept vide », et la religion apparaît comme une drogue, une illusion, voire même comme une névrose collective31. L'anthropologie freudienne est matérialiste et athée, radicalement opposée à l'anthropologie chrétienne. Elle ignore en effet qu'elle traite l'homme dans son état déchu (para physin - contre nature) et en quête de la restauration de son état initial (kata physin - conforme à la nature), et cela ressort nettement dans le concept freudien fondamental de libido. Pour Freud, l'énergie humaine est à l'origine liée au corps dans ses fonctions physiologiques de base, et orientée vers un but corporel quand elle n'est pas sublimée. L'anthropologie chrétienne, développée par les Pères, affirme le contraire. L'énergie ou le désir originel en l'homme était orienté vers Dieu, mais à cause du péché, cette énergie spirituelle fut « dé-sublimée » en une énergie sexuelle32. Ceci explique l'approche hédoniste de l'anthropologie freudienne d'une part, et l'approche ascétique de l'anthropologie chrétienne de l'autre. Ayant dit cela, nous comprenons qu'utiliser sans précaution une psychothérapie fondée sur l'école freudienne peut non seulement être problématique mais aussi produire des conséquences désastreuses sur le chrétien et sa vie spirituelle. Il importe donc, lorsqu'un confesseur renvoie son enfant spirituel à un psychothérapeute, de s'assurer que ce dernier est un chrétien pratiquant dont la thérapie est fondée sur une anthropologie chrétienne.

Comme l'écrit J.-C. Larchet, un véritable père spirituel expérimenté est capable de soigner non seulement des maladies spirituelles, mais aussi des troubles psychologiques. Mais, comme il est rare de nos jours de trouver des pères spirituels charismatiques dotés du don du discernement, il peut s'avérer nécessaire de renvoyer des pénitents, pour la guérison de leurs maladies psychologiques, à une psychothérapie, pour autant que celle-ci soit compatible avec l'anthropologie chrétienne. Le psychothérapeute doit reconnaître l'implication des facteurs spirituels dans de nombreux troubles psychologiques, et cela doit guider sa pratique. Il doit distinguer clairement ce qui est psychologique de ce qui est d'ordre spirituel, sa psychothérapie d'une part et la thérapie spirituelle de l'autre, son propre rôle et celui du père spirituel. Sa thérapie doit être en harmonie avec les principes de la thérapie spirituelle et s'y conformer33.

Conclusion

Comment doit-on donc regarder l'antique mystère de la confession, au sein de notre monde moderne? La question ne peut, bien évidemment, que rester ouverte. Il nous semble néanmoins que l'on peut retenir trois principes importants à prendre en considération.

1o La confession traite du péché. Il est essentiel que notre pratique de la confession rappelle à l'esprit de l'homme moderne l'existence du péché, une réalité spirituelle si souvent rejetée ou occultée par le monde moderne. Le péché doit être pris en considération non pas sous une approche moralisante, selon les catégories du bien et du mal, de ce qui est permis et de ce qui est interdit, mais à l'intérieur d'une approche existentielle, celle de notre relation avec Dieu et de notre progrès sur la voie de la déification.

2o À partir de là, il convient d'approcher la confession de manière thérapeutique. La confession est le mystère de la guérison, qui nous conduit à l'intégrité et restaure notre relation avec Dieu. Tout comme on se rend à l'hôpital pour consulter un médecin lorsqu'on est malade, on doit s'approcher de la confession pour être guéri de ses maladies spirituelles, du péché.
3o L'attitude du confesseur devrait être celle d'un médiateur entre l'homme et Dieu. Il ne devrait pas se préoccuper de ce qu'il doit dire, mais s'appliquer à écouter. En écoutant, le confesseur devrait prier pour le pénitent, il devrait être un intercesseur pour lui devant Dieu. C'est n'est qu'ainsi qu'il pourra être un instrument de la grâce divine, et c'est aussi la seule manière de dire quelque chose de pertinent pour la vie spirituelle et la guérison spirituelle du pénitent.


Irénikon 83 (2010), p. 5-25

1. Je tiens à remercier le métropolite Kallistos de Diokleia de m'avoir invité à participer au colloque sur la confession et la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe à Mykonos, en octobre 2004. Le présent article présente les conclusions de nos réflexions communes.

2. M. Arranz, « Les prières pénitentielles de la tradition byzantine, 1ère partie », OCP 57 (1991), p. 89.

3. G. Wagner, « La discipline pénitentielle dans la tradition orientale » (en allemand). Liturgie et rémission des péchés. Conférences Saint-Serge. 20e Semaine d'Études Liturgiques. (A. TRIACCA. ed. Rome. 1975, p. 251-264 [=« La discipline pénitentielle dans la tradition orientale ». La liturgie, expérience de l'Église. Études liturgiques. (AS I). Paris, 2003. p. 67-80]. Voir aussi : J. ERICKSON, “Penitential discipline in the Orthodox Canonical Tradition”. The Challenge or our Past. Crestwood. NY. 1991, p. 23-38.

4. Cf. Canon 12 de Grégoire de Néocésarée, le Thaumaturge.

5. Il est intéressant de noter que le même terme est utilisé pour les parrains dans le mystère du baptême.

6. Syméon le Nouveau Théologien (XIe siècle) affirme : « Devant les moines, seuls les évêques par succession des apôtres ont le pouvoir de lier et délier. Cette redoutable fonction... fut ultérieurement transférée au peuple élu de Dieu, c'est-à-dire celui des moines ». Syméon le nouveau Théologien, Lettre sur la confession, 11. (K. Holl, ed. Enthusiasmus und Bussgewalt beim griechischen Mönchtum, Leipzig, 1898, p. 120). Cité par Erikson, “Penitential discipline in the Orthodox Canonical Tradition”, p. 32.

7. J. Getcha. « Une prière pour ceux qui se confessent d'un Euchologe slave pré-moghilien : quelques implications théologiques ». La prière liturgique. Conférences Saint-Serge. 47e Semaine d'Études Liturgiques. (Triacca - A. Pistola. ed.), Rome. 2001. p. 141-143.

8. Wagner, « La discipline pénitentielle dans la tradition orientale », p- 79-80.

9. J. Meyendorff, lntroduction à la théologie byzantine, Paris, 1975, p. 192-198.

10. Cf. V. Lossky, « Rédemption et Déification », À l'image et à la ressemblance de Dieu, Paris, 1967, p. 96-101.

11. Anselme de Canterbury, Pourquoi Dieu est devenu homme II, 18 (SC 91, R. Roques, éd., Paris, 1963, p. 438-448).

12. Cf. A. Wenger, « Les influences du rituel de Paul V sur le Trebnik de Pierre Moghila », Mélanges en l'honneur de Mgr Michel Andrieu, Strasbourg, 1956, p. 477-499.

13. N. Uspensky, “The Collision of Two Theologies in the Revision of Russian Liturgical Books in the Seventeenth Century”, dans : Id., Evening Worship in the Orthodox Church, Crestwood, NY, 1985, p. 191240, en particulier les p. 226-239.

14. Trebnik de Pierre Moghila, Kiev, 1646, p. 356-357.

15. Ce n'est pas le cas du Trebnik de Pierre Moghila, p. 329-330.

16. Cf. Trebnik, Partie 1, Moscou, 1991, p. 127-128.

17. Voir : J. Getcha, « Une prière pour ceux qui se confessent d'un Euchologe slave pré-moghilien : quelques implications théologiques », La prière liturgique. Conférences Saint-Serge. 47e Semaine d'Études Liturgiques. (A. Trlacca - A. Pistoia, ed.), [BEL 115], Rome, 2001, p. 137-149. A. Lossky, « Les prières byzantines de confession : repentir et rémission des péchés par miséricorde divine », La prière liturgique. Conférences Saint-Serge. 47e Semaine d'Études Liturgiques. (A. Trlacca - A. Pistoia, ed.), [BEL 115], Rome, 2001, p. 151-163; ID., « ’Remettre les péchés' : quelques aspects liturgiques et doctrinaux de la confession et de l'absolution », Thusia aineseos, Mélanges liturgiques offerts à la mémoire de l'archevêque Georges Wagner. (J. Getcha - A. Lossky, ed.), [AS 2], Paris, 2005, p. 173-185.

18. Par exemple, une des premières questions que l'on trouve dans les rituels de confession : « Dis-moi, mon fils, comment as-tu perdu la virginité? ».

19. Nous sommes, sur ce point, du même avis que Jean-Claude Larchet. Voir son livre : L'inconscient spirituel, Pans, 2005, p. 166.

20. I. Hausherr, Direction spirituelle en Orient autrefois, Rome, 1955.

21. L'examen de conscience était prévu comme pratique quotidienne chez les Pythagoriciens et les Stoïciens. Antoine le Grand prescrit lui aussi une confession quotidienne des pensées (Vie d'Antoine 55, 7. 9-10). Aba Isaïe recommandait de confesser la pensée immédiatement, au moment même où elle apparaît (Logos 5). Abba Dorothée de Gaza exhortait ses disciples de confesser leurs pensées toutes les 6 heures (lnstructions 11, 117. SC 92, p. 365).

22. Concile in Trullo, Canon 102.

23. Bishop hierotiieos of Nafpaktos, Orthodox Psychotherapy. The Science of the Fathers. Birth of the Theotokos Monastery, Levadia, 1994; ID., The illness and cure of the soul in the Orthodox Tradition, Birth of the Theotokos Monastery, Levadia, 1993.

24. Jean-Claude Larchet, L'inconscient spirituel, Paris, 2005.

25. Ibid., p. 7.

26. Ibid., p. 13-20, 255.

27. Ibid., p. 16

28. Ibid., p. 31-33.

29. Cf. Ibid., p. 34-36.

30. Voir les références dans : Ibid., p. 36, note 6

31. Ibid., p. 37-38.

32. Ibid., p. 38-40.

33. Ibid., p. 255-257.

Lien Archidiocèse du Canada

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"Parlons d'orthodoxie"

Sept questions sur la première confession (I) - (V)


L’archimandrite Job Getcha: "La confession et la direction spirituelle dans l'Église orthodoxe"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Mai 2013 à 10:15 | 1 commentaire | Permalien

La vie du nouveau confesseur  roumain Valériou Gafencou 1920-1952
Claude LOPEZ-GINISTY

Depuis que la Roumanie est devenue un pays libre bon nombre de ses saints des prisons viennent à la lumière et sont honorés par les fidèles.

Valériou Gafencou est né le 24 Décembre 1921, dans la partie nord de la Roumanie, près de la frontière russe à cette époque. Ses parents étaient tous deux chrétiens orthodoxes actifs. Son père devait être déporté en Sibérie par les Russes en 1940 pour son activité pro roumaine. Quand il était au lycée, Valériou rejoint une organisation de jeunesse orthodoxe appelée les confréries de la Croix, et, lorsque cela est devenu illégal au cours de la seconde guerre mondiale, il fut arrêté et condamné à 25 ans de travaux forcés. Il n'avait que 20 ans et, lors de son procès, ses camarades et les enseignants sont venus le défendre, en soulignant son innocence et ses qualités humaines remarquables. Au début, il fut envoyé dans une prison appelée Aiud.

Les premières années furent un temps pour réfléchir à son héritage chrétien. Il allait bientôt s'engager dans une vie de prière, tandis qu’il lisait avidement les Pères de l'Église. Pendant la guerre, bien que la Roumanie avait un régime dictatorial, la vie en prison n'est pas si stricte et quelques droits fondamentaux de l'homme étaient toujours considérés: les prisonniers pouvaient aller à l'église de la prison, se confesser à un prêtre et recevoir la Sainte Communion et aussi se rencontrer les uns avec les autres et lire des livres de leur choix.Donc, Valériou a beaucoup lu: la Sainte Bible, les quatre premiers volumes de la Philocalie (qui venaient d'être traduits en roumain par une autre sainte figure de l'église, le Père Dumitru Staniloe, qui devait également rencontrer les prisons communistes quelques années plus tard) et d'autres Pères de l'Église.

La vie du nouveau confesseur  roumain Valériou Gafencou 1920-1952
Sa dernière photo avant d'être emprisonné

Pendant le temps de la guerre un grand nombre de prêtres et de moines furent arrêtés pour diverses raisons politiques (et bien d'autres suivront sous le régime communiste) et celui qui voulait vivre une vie religieuse avait beaucoup de gens vers qui se tourner pour avoir une guidance spirituelle. Sous leur direction, Valériou a beaucoup réfléchi au salut dans ses premières années. Dans une lettre de 1942, il écrit: «Dans notre vie, la foi, c'est tout. Sans elle, un homme est comme mort." Il essaya de vivre parmi ses codétenus dans l'humilité et la pratique de la charité chrétienne.

Comme il était poursuivi par l'idée du péché, il a voulu entrer dans un monastère où il serait libéré. Il se confesserait souvent et il prierait aussi beaucoup dans sa cellule. Avec un groupe d'autres prisonniers dédié il fit un horaire planifié de prière qui serait observé jour et nuit sans interruption. Ils priaient ensemble, comme s’ils étaient dans une église, et aussi séparément dans leurs cellules.
Par son sentiment orthodoxe profond, sa gentillesse et sa riche vie de prière, il réussit à influencer un grand nombre de personnes, dont beaucoup de personnes qu’il n'a jamais rencontré, mais le connaissaient par des histoires qui étaient sur toutes les lèvres, même avant qu’il ne meure.

Ses premières huit années de prison furent les années d'apprentissage où il devint plus fort dans la foi (il aurait besoin de cela pour ce qui allait advenir). Lorsque le régime politique changea en Roumanie, les conditions de détention aussi changèrent de façon spectaculaire: toutes les facilités précédentes furent rejetées et les prisonniers commencèrent à être persécutés pour leur foi (ainsi que pour leur participation dans les confréries de la Croix). Au terme de cette incroyable période difficile, la parole de Valériou était comme une flamme ardente et réconfortante pour tous ceux autour de lui. Quand il était dans Aiud, Valériou rencontra un jour un pauvre homme et lui donna sa veste d’étudiant. Cela rappelle la vie de saint Martin de Tours, mais ce ne fut pas son seul acte généreux. Un prêtre de Paris (Basile Boldeanu) se souvint plusieurs années plus tard, quand il fut transféré à Aiud seulement vêtu d'une chemise et d’un pantalon, presque gelé, il fut sauvé de la souffrance par son jeune frère, qui lui donna son manteau chaud.

Valériou et sa mère dans la colonie de travail de Galda

Entre les années 1946-1948 Valériou et d'autres prisonniers plus âgés furent envoyés au travail dans certains champs, près de Galda. Là, il y avait un régime plus doux, les prisonniers travaillaient, mais ils avaient du temps pour prier et ils vivaient dans des espaces ouverts, et pouvaient se réunir tous les jours.
En 1948, cette colonie de travail fut fermée, et les prisonniers furent renvoyés à Aiud où le régime communiste les confronta avec sa propagande athée officielle. Après quelque temps, la majorité des étudiants emprisonnés furent envoyés dans une prison spéciale appelée Pitesti, où ils devaient être rééduqués (là eut lieu l'expérience célèbre et terrible de Pitesti). Il y a beaucoup de choses à dire sur ce phénomène horrible, et sur la remarquable résistance chrétienne qui y eut lieu.

Valériou fut détenu à Pitesti seulement pour une courte période de temps parce que, à cause de toutes les tortures, de la faim et du froid terrible, il était devenu très malade de la tuberculose (une maladie très contagieuse) et avait été envoyé à un hôpital pénitencier TBC appelé Targou Ocna. Il vit en cela la miséricorde de Dieu qui le sauvait des tortures les plus abominables qui aient été jamais conçues par un esprit humain et qui eurent lieu à Pitesti peu de temps après son départ.

Un ex collègue de détention se souvient de Targou Ocna: «Son arrivée dans cet hôpital pénitentiaire a été ressentie par les autres prisonniers (qui connaissaient sa réputation) comme un miracle. Valériou allait transformer cette vie de prison sordide en une vie vraiment chrétienne. Il est l’ange aux yeux bleus qui oblige, par sa présence et sa prière, à réfléchir à la repentance et à commencer à prier, qui redonnerait de la force à ceux qui l’entourent et les transformaient à l'intérieur pour le reste de leur vie. "
Les gens l'ont rencontré au cours cette rééducation horrible, réconfortant, encourageant, élevant spirituellement ses codétenus, ils le comparèrent à un autre apôtre Paul contemporain. C'est de cette manière que les malades des autres pièces du sanatorium se rassemblaient près de son lit et l'écoutaient, et recevaient la force de supporter l'épreuve puissante qu’ils vivaient. La puissance de son amour allait briller non seulement dans ces heures d'extermination programmée, mais aussi dans la vie quotidienne du sanatorium, quand la mort est si proche de tout le monde.

La puissance de sacrifice de Valériou était proverbiale: il ne tenait pas compte de la personne, de l'origine ethnique, de la religion ou des opinions politiques.

A Targou Ocna, Valériou était très malade à cause de sa tuberculose. Dans cet état, quand les malades en général s'accrochent au moindre espoir de survie, il était capable d'un geste suprême. Un de ses amis obtint de ses gardiens la permission de recevoir des antibiotiques comme traitement (ce type de médicament était rarement admis à l'hôpital, mais il est vital pour guérir de la tuberculose), mais comme il se remettait, il pensa à le donner à Valériou qui était près de sa mort. Mais Valériou donna le médicament à celui qui était aussi mourant, Richard Wurmbrand (un Juif converti qui, dans la liberté deviendrait un pasteur protestant bien connu), disant qu’il en avait plus besoin que lui. Grâce à ce médicament, il récupéra et, quand il fut libéré, il écrivit plusieurs livres dans lesquels il se souvient avec gratitude de celui qui lui sauva la vie.

Ceux qui étaient près de lui au fil des années se souviennent d'autres choses extraordinaires le concernant. Par exemple, à Targou Ocna, il dut être opéré de l’appendicite. Quand ce fut achevé, Valériou dit au médecin qu’il avait tout senti, parce que l'anesthésie ne fonctionnait pas. Toutefois, il ne prononça pas un mot pendant la chirurgie, son front seul était plein d'une sueur froide.

Valériou décéda le 18 Février 1952, à Targou Ocna.

Ses dernières paroles furent: «N'oubliez pas de prier Dieu pour que nous nous retrouvons tous! Seigneur, donne-moi la servitude qui libère l'âme et ôte la liberté qui asservit mon âme! "Sa tombe reste inconnue car à cette époque tous les prisonniers étaient enterrés dans une fosse commune et leur tête était écrasé pour qu’il soit impossible de les identifier. Toutefois, il demanda à être enterré avec une petite croix d'argent dans la bouche et si Dieu le permet ses saintes reliques seront trouvées.

Valériou resta pour le reste de leur vie, dans la mémoire de tous ceux qui le connaissaient. Il n'est pas un livre chrétien rappelant les épreuves des prisons communistes qui ne mentionne pas son nom. Ses actes et ses paroles ont été transmises de prisonnier en prisonnier et ont aidé de nombreux êtres à survivre à l'enfer communiste, jusques à la libération générale en 1964. Depuis que la Roumanie est devenue un pays libre bon nombre de ses saints des prisons viennent à la lumière et sont honorés par les fidèles. Valériou Gafencou est peut-être l'un des exemples les plus représentatifs, et beaucoup l'appellent le Saint des prisons (ce nom lui était en fait donné par ses camarades prisonniers qui l'ont connu durant sa courte vie).

Lien Orthodoxologie
La vie du nouveau confesseur  roumain Valériou Gafencou 1920-1952

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Mai 2013 à 07:36 | 0 commentaire | Permalien

Iakoutsk : les orthodoxes veulent que soit enlevé le buste de Staline
Les croyants orthodoxes de la République de Sakha (Iakoutie - La capitale régionale Iakoutsk) viennent d’écrire une lettre ouverte à Mathieu Evséev, Directeur général de la société Almazy Anabara pour demander d’enlever le monument à Joseph Staline qui vient d’être érigé dans la cour de l’entreprise. L’archiprêtre Serge Klintzov, recteur de l’église de la Transfiguration, l’un des signataires de cette lettre, l’a fait savoir à Interfax-Religia.

Les auteurs de la pétition publient sur la toile une liste de personnes exécutées sur ordre personnel de Staline. Il est dit dans la lettre adressée à M. Evséev :

« Les documents d’archives prouvent que Staline est l’assassin de personnes innocentes. Si vous n’accordez pas crédit à ce qui est écrit noir sur blanc, venez chez nous, entretenez-vous avec les parents des victimes, allez dans la presqu’île de Kolyma où ces gens ont péri. En vertu de quels soit disant mérites le bourreau pourrait être innocenté de la mort de tant d’innocentes victimes ? En faisant ériger dans la cour de votre entreprise un monument à l’assassin de très nombreux évêques, prêtres, laïcs orthodoxes, à l’assassin d’innombrables Russes et Iakoutes vous avez manifesté votre profond mépris non seulement à l’égard des chrétiens orthodoxes de notre République mais aussi ceux de toute la Russie.

Vous avez profané les tombes de nos aïeux martyrisés par les bolcheviks athées. Votre geste est répugnant, nous vous prions d’apporter des excuses publiques. Le démantèlement du monument de celui qui a mis à mort ceux que nous aimions tant sera la preuve de votre sincérité ».

M. Evséev n’a pas encore commenté cette lettre. C’est le 8 mai dernier qu’a eu lieu l’inauguration du buste de Staline. Il s’agit du deuxième monument au leader soviétique érigé en Iakoutie au XXI siècle. Le 8 mai 2005 le Conseil des anciens combattants de la République a fait installer un buste de Staline Place de la Victoire dans la ville de Mirny.

Interfax rerligion Traduction "PO"

PHOTOS : bustes de Staline
PHOTO: Les documents d’archives prouvent que Staline est l’assassin de personnes innocentes.
Iakoutsk : les orthodoxes veulent que soit enlevé le buste de Staline

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Mai 2013 à 14:00 | -1 commentaire | Permalien

Le 13 mai 2013, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, en visite en Chine, s’est rendu à la cathédrale Sainte-Sophie de Harbin. Le Primat de l’Église russe était accompagné d’A. Denissov, ambassadeur de la Fédération de Russie en République populaire de Chine et d’autres personnalités dont Zhang Lebin, vice-directeur de la Direction d’état aux affaires religieuses auprès du Conseil d’état de la Chine.

Les employés du musée installé actuellement dans le bâtiment de l’église, ont retracé pour le Patriarche l’histoire de la cathédrale Sainte-Sophie.Le Primat de l’Église orthodoxe russe, mentionnant l’histoire de la destruction de l’église du Christ Sauveur à Moscou, a souligné l’importance de la conservation des monuments rappelant la présence russe en Chine pour le développement des relations sino-russes.Ensuite, le Patriarche Cyrille et les personnes qui l’accompagnaient ont chanté le tropaire pascal.

CHINE: Le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a visité l’église Sainte Sophie de Harbin et  la cathédrale de Shanghai
Une première église Sainte-Sophie en bois avait été construite pour le régiment de Sibérie-orientale en mars 1907. En 1911, un mur de briques avait été bâti autour de l’église en bois.

En 1923, l’église a été remaniée pour la seconde fois. Les travaux durèrent 9 ans et la nouvelle église, de style néo-russe, fut consacrée le 15 novembre 1932. La cathédrale Sainte-Sophie, dont la coupole centrale culmine à 48 mètres, possède trois dômes. Elle est l’un des plus grands temples chrétiens en Extrême-Orient et peut contenir jusqu’à deux mille personnes.

Après le départ des russes de Harbin, la cathédrale a été abandonnée, puis utilisée comme entrepôt. Durant la période de la révolution culturelle, un projet de démolition avait été élaboré.

Depuis 1996, elle est inscrite au patrimoine culturel de la République populaire de Chine. En 1997, elle a été restaurée par la municipalité. Plusieurs quartiers de la ville ont été démolis pour permettre la restauration de l’esplanade.

Depuis 2006, une salle d’exposition y est installée, ainsi qu’un musée de l’architecture.

Les murs de l’église ont été peints par l’artiste russe Anastassiev. PHOTOS ICI

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The construction of the Shanghai cathedral started in May 1933. Archbishop Simon (Vinogradov) of Shanghai initiated the fundraising. The church for about 2,500 people was built in 1937. It was an object of pride of Russian immigrants in China dubbed "the Kremlin of Chinese Orthodoxy."
Services in the cathedral stopped in the years of the Cultural Revolution. The building was nationalized and turned into a warehouse. A restaurant opened in the church narthex later on. It is still working. There was an exchange, a restaurant and a nightclub inside the church. Currently, the cathedral is in custody of the Shanghai municipality. It houses a museum. Services are not held.

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Dans le cadre de sa visite en Chine le patriarche de Moscou et de toute la Russie Cyrille s’est rendu à Shanghai sur le littoral de la mer de Chine orientale. C’est la dernière ville, que le patriarche a visitée au cours de sa tournée chinoise.

La visite de Shanghai est une étape la plus courte de la tournée du patriarche mais aussi la plus extraordinaire. Cyrille a célébré une liturgie, la troisième en Chine, dans une cathédrale orthodoxe fermée de Shanghai. Construite en 1937, la cathédrale fut nationalisée quatre ans plus tard, à l’époque de la révolution culturelle chinoise. Une bourse, un restaurant et même une boîte de nuit ont occupé le bâtiment. Aujourd’hui il y a un musée. La communauté orthodoxe de Shanghai n’arrive toujours pas à lever l’interdiction de célébrer les services dans la cathédrale.

La visite de Cyrille, la première visite d’un patriarche de l’Eglise orthodoxe russe en Chine, a suscité un grand intérêt dans le pays. C’est un énorme honneur pour moi de rencontrer le chef de l’Eglise russe, explique une dame âgée.

« Je remercie le patriarche Cyrille en nom de mon défunt père d’être attentif aux problèmes de l’orthodoxie en Chine. Grâce à la religion orthodoxe mon père est devenu prêtre et puis le chef de l’Eglise de Chine. Pour nous tous la foi orthodoxe est le sens de notre vie. Et nous promettons de préserver le religion de nos pères pour la transmettre à nos enfants ».

La situation de l’Eglise orthodoxe de Chine laisse perplexe les croyants, mais aussi le patriarche. Cyrille a parlé de la nécessité de rétablir l’Eglise de Chine avec le président chinois Xi Jinping, avec les représentants du comité chinois pour les affaires religieuses, avec les maires de villes et les vice-gouverneurs de provinces chinoises. Aujourd’hui il y a tout pour restaurer la religion orthodoxe en Chine, dit le patriarche.

« Il y a deux étudiants chinois qui font leurs études et qui voudraient devenir prêtre. L’un est à Saint-Pétersbourg, l’autre est à Moscou. J’espère qu’il y en aura d’autres qui voudront devenir hommes d’Eglise. Il est très important que l’Eglise orthodoxe de Chine puisse vivre pleinement, célébrer les services et prêcher. Mais comme c’est impossible pour le moment, c’est l’Eglise orthodoxe russe qui porte la responsabilité de la religion orthodoxe en Chine devant Dieu et l’histoire ».

Le patriarcat de Moscou n’essaie pas d’exercer une influence sur les orthodoxes chinoises mais est prêt à soutenir ceux-ci comme une Eglise-mère, a insisté à plusieurs reprises le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe. Cette attention a touché plus d’un en Chine, même ceux qui sont loin de la religion orthodoxe. Ainsi, le vice-gouverneur de la province du Heilongjiang Sun Yongbo a promis de faire le maximum pour créer un climat favorable à la religion orthodoxe dans sa province.

« Nous sommes grandement intéressés par le développement et le renforcement des liens d’amitié avec la Russie et ce dans des domaines les plus différents, y compris religieux. De ce côté-là, notre province se conforme rigoureusement la législation nationale en respectant la liberté de religion de chacun. Nous tâcherons de défendre la loi, les droits et les intérêts de tous les croyants, y compris des orthodoxes. Aujourd’hui, nous faisons ce que nous pouvons pour les soutenir et nous nous efforcerons de respecter tous nos engagements bilatéraux, y compris dans ce domaine, dans l’avenir ».

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b[Патриарх Кирилл совершил первую за полвека литургию в Шанхае


Шанхай. 15 мая. ИНТЕРФАКС - Несколько сотен человек собралось в среду на литургии, которую патриарх Московский и всея Руси Кирилл совершил в среду в кафедральном соборе в честь иконы Божьей Матери "Споручница грешных" в Шанхае.

"Замечательно, что первое богослужение в храме "Споручница грешных" в Шанхае почти после пятидесятилетнего перерыва совершилось в пасхальные дни", - сказал патриарх после богослужения.

По его словам, возрождение этого храма - "это часть возрождения Китая и великой китайской нации".

Он поблагодарил всех православных, "которые работали, приближая сегодняшний день, и в первую очередь двух китайских священнослужителей, которые служили в этом храме пятьдесят лет назад" и которые сослужили патриарху сегодня.

Предстоятель призвал молиться об укреплении православия в Китае и отметил, что его первый патриарший визит в эту страну совпал с трехсотлетием существования Русской духовной миссии в Пекине.

Он наградил главу Координационного совета соотечественников Китая Михаила Дроздова орденом преподобного Серафима Саровского (III степени) во внимание к многолетним трудам по поддержке православия в Китае.

Закладка кафедрального собора Шанхая была совершена в мае 1933 года. Сбор средств на строительство проводился по инициативе архиепископа Шанхайского Симона (Виноградова). Храм вместимостью около 2,5 тыс. человек возвели в 1937 году. Он служил гордостью для всех русских эмигрантов в Китае и назывался "кремлем китайского православия".

В годы "культурной революции" собор был закрыт для совершения богослужений. Здание было национализировано и использовалось под складские помещения. Позднее в притворе был устроен действующий и сейчас ресторан, а в самом соборе - биржа, ресторан и ночной клуб. В настоящее время собор находится под охраной муниципалитета Шанхая. В здании действует музей. Богослужения не совершаются.

В Шанхае к моменту прекращения деятельности Российской духовной миссии в Китае (1954 год) существовало 12 православных храмов. Все храмы являлись собственностью миссии. До настоящего момента сохранилось два храмовых здания - кафедральный собор и Никольский храм-памятник, построенный в 1934 году в память об убийстве Николая II, прославленного в лике святых. В 1965 году этот храм закрыли. Уцелеть во время бесчинств хунвейбинов храму помог размещенный неизвестным на фронтоне колокольни портрет Мао Цзэдуна.

С конца 1990-х годов в храме размещался ресторан итальянской кухни. В 2002 году Русский клуб в Шанхае при поддержке генконсульства России организовал сбор подписей с просьбой о выселении увеселительных заведений из помещений двух русских храмов в Шанхае, было направлено обращение к мэру Шанхая. Просьба соотечественников, поддержанная руководством Русской церкви и российского государства, была частично удовлетворена: из Никольского храма выведен ресторан, но в здании функционирует закрытый клуб для администрации городского района Лувань.

С 2005 года в городе постоянно находится протоиерей Алексий Киселевич, который совершает богослужения на территории генконсульства РФ в Шанхае. В настоящее время по согласованию с властями в Николаевском храме совершаются разовые богослужения на арендной основе.
Интерфак религия
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Православие и мир
14 мая 2013 года, во вторник второй седмицы по Пасхе — день Радоницы, пасхального поминовения усопших, Святейший Патриарх Московский и всея Руси Кирилл совершил Божественную литургию в Покровском храме Харбина. ФОТОГРАФИИ

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Mai 2013 à 11:46 | 3 commentaires | Permalien

Les chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem ont dénoncé dimanche la "punition brutale" infligée par la police israélienne à des prêtres et des pèlerins au cours des célébrations du "feu sacré", pendant la récente Pâque orthodoxe, au Saint-Sépulcre à Jérusalem.

"Nous, chefs des Eglises à Jérusalem avons assisté le coeur lourd aux scènes terribles du traitement brutal de notre clergé, de notre peuple et de nos pèlerins dans la Vieille ville de Jérusalem pendant le Samedi Saint", déplorent les patriarches orthodoxes et catholiques dans un communiqué.

"Un jour de joie et de célébrations a été transformé en un jour de grand chagrin et de peine pour certains de nos fidèles qui ont été maltraités par des policiers israéliens présents autour des portes de la Vieille ville et des ruelles qui mènent au Saint-Sépulcre", regrette le communiqué.
"Il est inacceptable que sous prétexte de sécurité et de maintien de l'ordre, nos prêtres et nos ouailles soient battus brutalement et sans discernement, et qu'on les empêche d'entrer dans leurs églises, leurs monastères et leurs couvents", affirment les prélats.

Le ministère israélien des Affaires étrangères avait dû présenter des excuses officielles à l'Égypte à la suite de violences policières contre trois diplomates égyptiens mais aussi un prêtre copte brutalisé le samedi 4 mai en marge de la cérémonie du "feu sacré" à la basilique du Saint-Sépulcre, le site de la crucifixion du Christ, de sa mise au tombeau et de sa résurrection, selon les Évangiles.

Moment fort du christianisme oriental, ce rite millénaire --symbole d'éternité, de paix et de renouveau-- a été suivi dans une église comme chaque année bondée, prise d'assaut par les pèlerins, en majorité d'Europe de l'Est mais aussi de la communauté arabe orthodoxe de Terre sainte. SUITE lorientlejour

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Mai 2013 à 09:48 | 0 commentaire | Permalien

L'archiprêtre Dionisy Pozdniaiev, recteur de la cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul à Hongkong, parle de l’orthodoxie en Chine
Traduction Elena Tastevin

L'archiprêtre Dionisy Pozdniaiev, recteur de la paroisse Saints Pierre et Paul à Hong Kong

Cette année la Mission orthodoxe russe en Chine célèbre son 300 anniversaire. A partir de 1954 les associations religieuses ne pouvaient pas être dirigées par des étrangers d’où l’établissement en 1957 de l’Eglise Orthodoxe Autocéphale de Chine.

Les catholiques et les protestants ont mis en place des associations « patriotiques ». Les protestants de dénominations diverses se sont regroupés au sein d’une association unique, cela malgré des divergences théologiques. Les orthodoxes chinois n’ont pas réussi à s’organiser faute de soutien.

Tandis que les églises catholiques et protestantes de Chine étaient soutenues par les croyants en Europe de l’Ouest et en Amérique, l’Eglise Orthodoxe Russe elle-même persécutée n’avait pas la possibilité d’assister l’Eglise Orthodoxe de Chine. Par la suite les relations entre l’URSS et la Chine se sont détériorées à un tel point que les chinois qui avaient un lien avec la Russie ne le mentionnait nulle part de peur de gâcher leur carrière voire de perdre la liberté. Cette situation a duré des décennies, pendant toute la révolution culturelle de Chine.

L'archiprêtre Dionisy Pozdniaiev, recteur de la cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul à Hongkong, parle de l’orthodoxie en Chine
Après la révolution culturelle

Tout cela a fait que l’Eglise Orthodoxe Autocéphale de Chine est restée pour ainsi dire inaboutie. Suite à l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, quatre paroisses se sont formées. Depuis 1984 des liturgies sont officiées dans la cathédrale de la Protection de la Vierge à Harbin.
Le recteur de cette cathédrale, le père Georges Tchou est décédé en 2000. Aujourd’hui restent deux prêtres ordonnés avant la révolution culturelle mais ils n’officient pas. Le père Michel Li est parti en 1989 pour Sidney où il est en charge des chinois orthodoxes qui vivent en Australie.
Dans les quatre églises qui existent en Chine les liturgies sont célébrées d’une manière sporadique. Parfois, elles sont officiées avec l’autorisation des autorités chinoises par des prêtres russes envoyés de Russie d’une manière ponctuelle. Le plus souvent les fidèles se réunissent d’eux-mêmes les dimanches et les jours de fêtes pour prier. Voués à eux-mêmes pendant des décennies les croyants ont commencé à oublier les Saintes Ecritures et les traditions mais ils savent toujours que l’on peut se réunir le dimanche à l’église.

La vie religieuse dans la Chine moderne

Les quatre cathédrales de Chine ont ouvert leurs portes sans aucune initiative de la part de l’Eglise Orthodoxe Russe et de Russie. C’était une réponse des autorités chinoises à la demande des orthodoxes. Quelques cathédrales détruites pendant la révolution culturelle sont restaurées grâce au financement de l’Etat. Les autorités chinoises n’entravent pas la vie religieuse. La législation garde cependant une clause sur l’indépendance y compris financière par rapport l’étranger.

L’activité des missionnaires étrangers est interdite. Cependant, les croyants confessant des religions non « homologuées » constituent 70% de croyants. Cela concerne non seulement le christianisme mais aussi le bouddhisme et le daocisme.
Beaucoup de prêtres catholiques et protestants d’Europe et des Etats-Unis enseignent dans les universités chinoises des matières laïques et maintiennent des contacts avec les paroissiens.

Les programmes de bienfaisance offrent la possibilité d’activités missionnaires indirectes. Le père Denis a mentionné un prêtre catholique français qui, habitant dans un village chinois, a réuni autour de lui quelques centaines de lépreux. De plus, il ne se présente pas comme un prêtre. Il accomplit un travail social que les autorités chinoises délaissent.


L'archiprêtre Dionisy Pozdniaiev, recteur de la cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul à Hongkong, parle de l’orthodoxie en Chine
Ils sont prêts à rencontrer le christianisme

Selon le père Denis, la Chine moderne est en transformation. Les citoyens les autorités y compris ont abandonné l’idéologie communiste. Elle est gardée comme une enseigne pour préserver la cohérence politique mais les autorités comprennent la nécessité d’offrir de nouvelles valeurs.

« Le pays se trouve dans un vide spirituel profond parce que les valeurs traditionnelles culturelles sont perdues, les valeurs du communisme sont délaissées et de nouvelles valeurs n’ont pas encore été trouvées ». Les chinois sont conscients de ce que les réponses aux questions du monde moderne ne peuvent être trouvées uniquement dans leur propre histoire. La Chine essaye de chercher des réponses dans l’environnement étranger, elle regarde le monde chrétien. C’est un monde que l’Europe appelle post chrétien mais les chinois le perçoivent comme chrétien.

Les chrétiens chinois comprennent que la foi se fait rare en Europe. Selon le père Denis, neuf prêtres catholiques chinois officient en Italie. « Leur premier objectif est de prêcher le christianisme aux chinois et le deuxième consiste à catéchiser les italiens ».
On compte aujourd’hui de 70 à 100 millions de chrétiens en Chine. L’accroissement annuel de chrétiens est de 6 à 7%. C’est inouï même pour l’époque où les autorités étaient bienveillantes à l’égard des missions.

Un professeur chinois a dit que la culture chinoise est morte et qu’elle ne peut revivre qu’en rencontrant le christianisme. Ce professeur est confucéen. Il fait la comparaison avec la culture antique et les premiers missionnaires chrétiens. Le christianisme est né en Terre Sainte. Ayant fécondé les philosophies grecques et romaines il a apporté de riches fruits et fait partie des racines de la culture européenne. La rencontre entre la culture chinoise et le christianisme n’a pas encore eu lieu. Il y a eu des tentatives provenant essentiellement des catholiques et des protestants.

Comment révéler l’Orthodoxie aux chinois ?

La place modeste qui est celle de l’Orthodoxie en Chine témoigne d’un manque d’efforts de la part de l’Eglise Orthodoxe. Il y a plus de cent ans Saint Nicolas du Japon égal aux Apôtres écrivait dans son journal que personne en Russie ne se soucie de la Mission au Japon. Il en est de même aujourd’hui.

« La Chine est prête à entendre la parole du Jésus. Le problème majeur est de prêcher en chinois au sens large du terme ».
Il faudrait faire appel aux milieux universitaires. Toutes les universités de Chines possèdent des centres d’étude du christianisme. L’opinion de l’élite intellectuelle chinoise a toujours été prise en compte. L’avis des experts chinois influence le développement du pays.
Aujourd’hui la perception de l’Orthodoxie est erronée. Beaucoup se demandent si elle fait partie du christianisme et en quoi elle se différencie du catholicisme. Il faut traduire des ouvrages orthodoxes. La paroisse Saints Pierre et Paul à Hongkong effectue ce travail depuis 12 ans.

« Il est difficile de trouver de bons traducteurs du russe en chinois ». Après quelques années de travail nous sommes venus à la conclusion qu’il est plus facile de traduire de l’anglais. La structure de l’anglais est plus proche de celle du chinois et il y a plus de traducteurs de qualité.

Des solennités consacrées au 300 anniversaire de la fondation de la Mission orthodoxe russe en Chine sont prévues pour les 6 et le 7 décembre. L’Université de Hongkong présentera des livres orthodoxes en chinois le 7 décembre.

Православие и Мир : 100 миллионов христиан — китайцев, или Перспективы православия в Поднебесной
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Дени́с (Диони́сий) Андре́евич Поздня́ев Женат, имеет двоих сыновей. Владеет английским, немецким и китайским языками


L'archiprêtre Dionisy Pozdniaiev, recteur de la cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul à Hongkong, parle de l’orthodoxie en Chine
Le nombre des chrétiens orthodoxes est estimé aujourd’hui en Chine à environ 15 000. Composée d’expatriés et de marchands russes installés à Pékin ou dans les grandes villes du Nord-Est du pays, la communauté orthodoxe est également formée des descendants des Cosaques du Fort Albazin, construit par les Russes sur les bords du fleuve Amour, qui avaient été faits prisonniers par l’armée impériale chinoise en juin 1685. Devenus par la suite gardes de l’empereur, ils s’étaient mariés à des Chinoises tout en conservant leur foi orthodoxe. La mission russe de 1713 avait notamment pour objet, avec l’arrivée à Pékin du pope Maxime Leontiev, de répondre aux besoins pastoraux de ces populations.

Au XXe siècle, en 1922, le patriarcat de Moscou érige le diocèse de Pékin (avec les vicariats de Shanghai et de Tientsin (Tianjin)) et le diocèse de Harbin (avec les vicariats de Hailar et Qiqihar), puis accorde en 1946 le statut d’exarchat de l’Asie de l’Est à ce qui deviendra en 1956 l’Eglise orthodoxe de Chine, devenue autonome de l’Eglise de Russie à la faveur de la rupture sino-soviétique.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Mai 2013 à 13:10 | 10 commentaires | Permalien

La justice turque enquête sur un complot présumé visant à assassiner le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, chef spirituel des chrétiens orthodoxes du monde entier, et la sécurité a été renforcée aux abords du patriarcat à Istanbul, a déclaré vendredi le porte-parole du dignitaire.

Le patriarche n'a pas reçu lui-même de menaces directes, mais a eu vent de celles-ci par voie de presse, et la police a confirmé par la suite au patriarcat leur existence.

"Dans la journée, la police a informé le patriarcat d'une menace et a envoyé des renforts" autour du bâtiment, a dit le porte-parole, Dositheos Anagnostopoulos.

Selon la chaîne de télévision turque NTV, un homme a été arrêté en lien avec ce complot, après réception par des magistrats de la province de Kayseri d'une lettre anonyme avertissant d'un complot visant à tuer Bartholomée Ier le 29 mai, jour anniversaire de la chute de Constantinople aux mains des Ottomans en 1453.

La police recherche toujours d'autre part deux hommes en liaison avec ce complot, ajoute NTV.

L'assassinat de plusieurs chrétiens, ces dernières années en Turquie, a suscité un climat d'inquiétude concernant la sécurité des minorités religieuses du pays, qui compte 100.000 chrétiens pour une population totale de 76 millions d'habitants.
En 2010, un évêque catholique de renom avait été assassiné à l'arme blanche à son domicile dans le sud de la Turquie et en 2006, un prêtre catholique a été tué à Trabzon, sur les côtes de la mer Noire, par un adolescent soupçonné de liens avec les milieux ultranationalistes.
En 2007, trois employés d'une imprimerie publiant la Bible, dont un Allemand, avaient été torturés et tués à Malatya, dans le centre de la Turquie.

Ayla Yackley; Eric Faye pour le service français

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mai 2013 à 09:14 | 1 commentaire | Permalien

Le patriarche Cyrille exprime l'espoir que le pape François continuera à vouloir renforcer les relations avec l'Eglise russe
Le patriarche Cyrille espère que le nouveau pontife poursuivra le rapprochement avec l’Eglise Russe.

Le Patriarche de Moscou et de toute la Russie Cyrille a déclaré que l’Eglise Russe est disposée à approndir le dialogue avec les catholiques.

« Nous sommes prêts à dialoguer et à coopérer et nous espérons que le nouveau Pape y est également ouvert », a dit le patriarche dans son interview aux chaînes « Rossia 1 » et « Rossia 24 ». « L’époque des divergences face aux problèmes sociaux importants doit prendre fin ».

Cette tendance a marqué le pontificat de Benoît XVI et cela permet d’espérer que le Pape d’aujourd’hui vu sa sensibilité aux problèmes sociaux restera fidèle à cet esprit. Du temps de Benoit XVI les relations entre les deux Eglises se sont considérablement améliorées parce que certains projets comme, par exemple, la visite du Pape à Moscou ont été abandonnés.


Les défis auxquels font face les chrétiens catholiques et orthodoxes sont déterminés par la société de consommation effrénée dont l’influence est extrêmement délétère.

« Faîtes ce qui bon vous semble ! De surcroît, les vices deviennent légitimes. Tout cela entraîne la désagrégation de la personnalité et, par conséquent, l’immense crise économique, financière, écologique et politique ».
Nous devons faire face à ces défis. Nous avons été agréablement surpris et émus par l’opposition de milliers de parisiens contre la légalisation des mariages homosexuels et l’adoption d’orphelins par ces soit disant « familles ». Cette résistance nous a été inattendue, c’est la manifestation d’un sentiment profondément religieux ».

Traduction Elena Tastevin

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Mai 2013 à 20:20 | 2 commentaires | Permalien

Milena Faoustova

Visite historique du patriarche Cyrille en Chine! Le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Cyrille a entamé un voyage en Chine. Cette visite qui se terminera le 15 mai, est déjà qualifiée d’historique : c’est la première fois qu’un chef du patriarcat de Moscou est invité par les autorités chinoises.

Pékin, Shanghai, Harbin – voici l’itinéraire du patriarche Cyrille. Ce choix s’explique facilement : c’est de ces villes-là que la religion orthodoxe est partie à la conquête de l’Empire du Milieu il y a exactement trois cents ans.

Les activités missionnaires de l’Eglise orthodoxe russe en Chine commencent au XVII siècle avec l’arrivée du prêtre russe Maxime Léontiev à Pékin. Une mission russe est créée en 1713. Grâce aux missionnaires russes la religion orthodoxe s’est très vite répandue en Chine. A compter du XVIII siècle et jusqu’en 1917 des centaines de centres orthodoxes ont été fondés en Chine par l’Eglise orthodoxe russe. C’est aussi à cette époque qu’est née la sinologie russe qui est l’étude de l’histoire, de l’économie, de la politique, de la philosophie, de la langue, de la littérature, de la culture de la Chine ancienne et contemporaine.

Une communauté orthodoxe assez nombreuse existait donc au milieu du XIX siècle en Chine. Dans les années 1920, le diocèse de Pékin voit le jour. Trois décennies plus tard le patriarcat de Moscou proclame l’autocéphalie de l’Eglise orthodoxe de Chine, qui devient ainsi autonome.

Mais dès en 1954 la Mission orthodoxe russe est supprimée. Le dernier patriarche de l’Eglise orthodoxe de Chine est mort en 1962. L’Eglise est depuis sans direction, explique l’archiprêtre Dionisiï Pozdniakov, de l’église Saints-Pierre-et-Paul de Hong Kong.

« C’est l’héritage d’une période historique assez difficile, celle de la révolution culturelle et des relations complexes entre la Russie et la Chine dans les années 1970. L’Eglise orthodoxe de Chine s’est alors presque désintégrée en perdant ses hiérarques et ses clercs. La condition des fidèles et la situation de la religion orthodoxe en Chine doivent donc être normalisées. C’est l’une des questions qui sera discutée pendant la visite du patriarche Cyrille ».

Du reste, l’Eglise orthodoxe russe n’a jamais laissé tomber ses frères de foi chinois. Au début des années 2000 la paroisse de Saint Pierre et Paul a été rouverte à Hong Kong. Un centre de langue russe rattaché à la paroisse a été inauguré en 2007. Deux ans plus tard, l’une des deux églises orthodoxes de Pékin commençait à fonctionner. Il s’agit de l’église de l’Assomption construite au milieu du XIX siècle sur le territoire de la Mission orthodoxe russe, appartenant aujourd’hui à l’ambassade de Russie à Pékin, a dit à La Voix de la Russiel’archevêque Mark chargé des établissements situés à l’étranger du patriarcat de Moscou.

La Chine et le Japon ont été proclamés territoires canoniques du patriarcat de Moscou par le Saint-Synode réuni en février dernier. Le père Dionisiï est persuadé que la visite du chef de l’Eglise orthodoxe russe en Chine contribuera à améliorer la politique religieuse des autorités chinoises tout en renforçant l’orthodoxie dans la région
Lien La Voix de la Russie

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CHINE: "Je veux que mon pays soit chrétien"
De plus en plus de chrétiens en Chine
L'Eglise orthodoxe en Chine L’archiprêtre Dionysos Pozdniaiev, recteur de la paroisse Saints Pierre et Paul à Hong Kong estime que le patriarcat de Moscou devrait prendre en charge les difficultés auxquelles se heurte en Chine la foi orthodoxe.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Mai 2013 à 17:19 | 1 commentaire | Permalien

Le patriarche copte orthodoxe d'Alexandrie Tawadros II rencontre le pape François vendredi au Vatican. Il s'agit de la première visite à Rome d'un patriarche de la principale Eglise non catholique du Moyen-Orient depuis 1973

Cette rencontre est le point culminant d'un voyage en Europe au cours duquel Tawadros doit rencontrer plusieurs paroisses coptes. Le pape des coptes se rend pour la première fois à l'étranger depuis son élection en novembre 2012. La minorité copte d'Egypte estimée entre 6 à 10 % de la population est confrontée à la montée de l'islamisme. Certains ont déjà choisi la voie de l'émigration.

Tawadros, qui séjournera à Rome de jeudi jusqu'à dimanche, se rendra dans plusieurs ministères du Vatican (Eglises orientales, unité des chrétiens). Outre une audience et une prière commune avec le pape François, il visitera les tombes des apôtres Pierre et Paul et rencontrera des fidèles de la communauté copte résidant à Rome.

Tawadros doit déjà participer jeudi à une cérémonie pour commémorer la signature par Chenouda, l'ancien pape copte, et le pape Paul VI d'une importante déclaration commune sur le Christ en 1973. Cette visite à Rome représente un nouveau pas en matière d'oecuménisme, alors que le patriarche de Constantinople, Bartholomée, le plus prestigieux des patriarches orthodoxes, avait assisté en mars à la messe d'installation du pape François, une première depuis le schisme de 1054 entre Eglise d'Orient et Eglise d'Occident.

Dans un mot très chaleureux, le pape François avait alors salué en lui la présence de l'apôtre «André», l'un des douze apôtres de Jésus, dont se réclament les orthodoxes. Dans un autre signe de rapprochement entre orthodoxes et catholiques, la veille de l'élection de François, Tawadros II avait assisté au Caire à la messe d'intronisation du nouveau patriarche de la petite communauté copte catholique, Mgr Ibrahim Sidrak.

Mohamed Morsi critiqué

Pour les coptes, l'inquiétude est constante en raison de la montée de l'islamisme dans le Moyen Orient, notamment en Egypte. Le nouveau chef spirituel des coptes avait critiqué le mois dernier le président égyptien Mohamed Morsi, estimant que les tensions entre communautés religieuses avaient atteint un «niveau de chaos» en Egypte. SUITE 20 min.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Mai 2013 à 13:53 | 6 commentaires | Permalien

Le 5 mai 2013, jour de la Sainte Pâques, Résurrection du Seigneur Jésus-Christ, le recteur du séminaire, le P. Alexandre (Siniakov), accompagné de huit séminaristes, ont célébré les matines pascales à l'église russe à Champagne-sur-Seine.

L'église de la Protection de la Mère de Dieu fut construite en 1938-1939 sur un terrain acheté par les ouvriers russes. Le 24 septembre 1939, l'église fut consacrée. Avec la disparition de la plupart des membres de la communauté veres la fin des années 70, les célébrations se raréfiaient et en 1980, l'église est cédée à la commune de Champagne afin que la ville en fasse un musée. L'an dernier, Mgr Michel, archevêque de Genève et de l'Europe occidentale (Eglise russe hors frontières) a visité l'église et y célébré un office d'action de grâce.

Chapelle orthodoxe édifiée par une colonie de "Russes Blancs", installée après la révolution de 1917 puis cédée après déclassement à la commune de Champagne-sur-Seine. Cet édifice est dédié à "Notre-Dame-de-toutes-les-Protections" et fut consacré le 24 septembre 1939. Les Russes émigrés à Champagne après la révolution russe de 1917, la plupart employés à l'usine Schneider en pleine prospérité, se sont réunis et ont créé une société pour acheter un terrain et y construire une chapelle destinée à assurer l'exercice du culte orthodoxe. Un terrain fut acquis. La situation surélevée et dégagée avec une belle vue sur la vallée de la Seine convenait parfaitement à l'implantation de cet édifice. Le projet de construction fut mené par M. Popandopoulo, ingénieur-projeteur à Fontainebleau, qui avait déjà à son actif la construction d'autres églises en France. Les travaux commencèrent en mai 1938 et l'église fut consacrée par le père Euphymi, pope d'un couvent russe près de Melun, le 24 septembre 1939. Elle est dédiée à « Notre-Dame-de-Toutes-les-Protections ». La chapelle fut cédée à la Commune de Champagne en 1980 avec le projet d'en faire un musée. La ville assure l'entretien du bâtiment et, depuis 2002, cet édifice est ouvert au public lors des Journées Nationales du Patrimoine. Deux Popes sont venus en 2004 et ont traduit les titres des tableaux et icônes de la chapelle.

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Matines de Pâques à l'église russe à Champagne-sur-Seine - 19 photos

Le 5 mai 2013, jour de la Sainte Pâques, Résurrection du Seigneur Jésus-Christ, le recteur du séminaire, le P. Alexandre Siniakov, accompagné de huit séminaristes, ont célébré les matines pascales à l'église russe à Champagne-sur-Seine.
Un buffet était organisé, à l'extérieur de l'église, pour les séminaristes par une trentaine de fidèles orthodoxes locaux


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Mai 2013 à 10:52 | 9 commentaires | Permalien

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