Cinquième anniversaire du sacre épiscopal de Monseigneur Nestor
Le 4 septembre dernier Monseigneur Nestor a fêté son quarante et unième anniversaire. Il a célébré la divine liturgie à l’église cathédrale des Trois saints Docteurs.

Monseigneur Innocent, archevêque de Vilnius et de Lituanie ainsi que de très nombreux clercs et paroissiens se sont réunis pour participer à cette fête.

A la suite d’un repas fraternel les deux évêques ainsi que plusieurs prêtres se sont rendus quai Branly pour voir sur place la progression du chantier de la nouvelle cathédrale. Les carcasses des coupoles sont déjà installées.

Le lendemain, 5 septembre, le diocèse de Chersonèse a célébré le cinquième anniversaire du sacre épiscopal de Monseigneur Nestor. Les ambassadeurs de la Fédération de Russie, S.E. Monsieur Alexandre Orlov, et S.E. Monsieur Paul Latouchko, ambassadeur du Belarus en France, ont félicité Monseigneur Nestor. Les clercs et les fidèles présents, venus très nombreux se sont joints à eux.

Monseigneur Nestor a, pendant la liturgie, ordonné diacre l’hypodiacre Roman Belavsky

Après la célébration, Mgr Nestor remit, au nom du patriarche Cyrille de Moscou, la médaille du millénaire de la naissance au ciel du prince Vladimir de Kiev à M. Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France.

Le 5 septembre au soir Monseigneur Nestor a reçu, dans l’église Sainte Geneviève de Paris, les vœux monacaux du père Emmanuel Viala et l’a fait moine sous le nom de Saint Irénée de Lyon, commémoré ce jour-là.

Le 6 septembre l’évêque Nestor s’est rendu dans l’église Sainte Geneviève de Paris, une paroisse francophone du diocèse, où il a fait presbytre le diacre Gabriel Lacascade
Cinquième anniversaire du sacre épiscopal de Monseigneur Nestor

Lien Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Septembre 2015 à 11:48 | 0 commentaire | Permalien

Une panikhide à la mémoire de la terreur bolchevique a été célébrée à Moscou le 5 septembre
Une panikhide à la mémoire de ceux qui ont péri pendant la guerre civile a été célébrée à l’église de Tous les Saints à Moscou. Cela à l’occasion du 97e anniversaire de la proclamation par les bolcheviques de « la terreur rouge ».

Ont été commémorés toutes les victimes de la terreur et des répressions massives : soldats, marins, élèves des écoles militaires, officiers, généraux, amiraux, paysans, ouvriers, marchands, citadins, nobles, clercs, intellectuels, lycéens, enseignants, écrivains et artistes, habitants de l’ensemble de l’Empire Russe. Tous sont tombés victimes de la terreur et de la répression rouges qui ont emporté des millions de vie.

A la suite de l’office les fidèles se sont rendus au cimetière militaire de Moscou. Plus de 17.000 militaires tombés aux fronts de la Première guerre y ont été ensevelis.

Une panikhide à la mémoire de la terreur bolchevique a été célébrée à Moscou le 5 septembre
En 1918-1920 les bolcheviques y ont mis à mort plus de 10.000 victimes.

Ce cimetière militaire a été fondé en 1915 à l’initiative de la Grande-Duchesse Elizaveta Fedorovna /la future Sainte Elisabeth /.

Dans une lettre adressée à la Douma municipale de Moscou elle écrivait : «Ce serait une grande consolation pour nous tous, et d’autant plus pour leurs proches, de connaître le lieu de l’enterrement de ceux qui sont tombés en défendant notre chère Patrie ».
Lien Ria novosti Traduction "PO"


Lire Les cendres du grand-duc Nicolas Romanov et de son épouse Anastasia seront transférées de Cannes en Russie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Septembre 2015 à 21:47 | 1 commentaire | Permalien

Pour transformer le bâtiment anonyme, des paroissiens veulent doter l’église d’un clocher et de vitraux
Le projet de rénovation prévoit la construction d’un clocher d’une quinzaine de mètres.

Face au séminaire orthodoxe russe voisin bien implanté et au projet de mosquée, la communauté catholique trouve aussi là le moyen de se redynamiser. « La ferveur qui existe ici peut faire bouger les choses, sourit le père Patrick. Mais nous sommes conscients que ce projet n’est pas celui d’une année. »

Une discrète croix grise plaquée sur la façade. Voila bien le seul indice de la présence d’un lieu de culte. A Epinay-sous-Sénart, l’église Saint-Damien-de-Veuster brille aussi par sa discrétion. Perdu dans la grisaille des commerces désaffectés du centre-ville, ce bâtiment anonyme des années 1970 pourrait bientôt s’offrir une deuxième jeunesse.

Ses plus fervents paroissiens viennent de lancer le projet un peu fou de rénover leur église et de lui offrir un clocher d’une quinzaine de mètres et des vitraux. Montant estimé de la facture : 3 M€ que ces fidèles entendent récolter par la seule générosité du public.

« Nous allons créer l’association Les Amis de Saint Damien qui servira de base à une grande souscription », explique Constant Lekiby, qui troque pour cette occasion sa casquette d’opposant municipal pour celle de paroissien.

« Epinay est le centre du secteur pastoral. Chaque dimanche, j’anime la messe devant 400 à 500 personnes, reprend le père Patrick. Des gens viennent de Yerres ou Brunoy alors qu’il existe des églises dans ces communes. La ville abrite une importante communauté d’Afrique et des îles ou la ferveur religieuse est forte. Ce sont toutes ces personnes qu’il faudra faire adhérer au projet. » SUITE + PHOTOS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Septembre 2015 à 13:31 | 0 commentaire | Permalien

À la question: Souhaitez-vous que le prochain concile panorthodoxe revoie la pratique du jeûne? - nos lecteurs ont répondu:

Oui, il faut revoir les prescriptions concernant le jeûne 63.75%

Non, il ne faut pas toucher cette question 32.08%

Cela m'est égal. 4.17%


480 Votants

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Septembre 2015 à 13:00 | 35 commentaires | Permalien

Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
Interview accordée à Marie Svechnikova Vesti.ru Traduction abrégée Nikita Krivocheine

Lorsqu’ils ont été affectés à Madrid le père André et son épouse Alexandra ont trouvé une petite église installée dans un garage.

Jusqu’à des temps récents les offices orthodoxes étaient célébrés par les paroisses du Patriarcat de Moscou dans des commerces, des centres d’appel, des ateliers. Cela jusqu’au 2 mars 2013. C’est un Jeudi Saint que la première liturgie a été célébrée dans la nouvelle cathédrale Sainte Marie Madeleine, magnifique bâtiment aux coupoles dorées. La cathédrale appartient au diocèse de Chersonèse (Patriarcat de Moscou).

Elle est devenue un monument dont les madrilènes sont fiers, ils viennent visiter et s’y faire prendre en photo. La communauté donne des cours de russe pour les Espagnols, une école du dimanche, des cours de musique et de peinture y ont été mis en place. Les enfants russes adoptés par des foyers espagnols y sont accueillis.

Lire Bientôt, une église orthodoxe, diocèse de Chersonèse à Madrid!!!

Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
- Père André, quelques mots à propos de votre épouse. Nous adressons à elle « ma mère (matouchka) » selon la tradition. Votre femme a des diplômes universitaires.

- En effet, Alex est diplômée de l’université, elle se consacre beaucoup aux enfants qui fréquentent notre école du dimanche.

J’ai été ordonné prêtre après huit ans de vie en Angleterre, Alex, elle, y avait vécu un an et demi. Tous deux nous sommes originaires de Saint Pétersbourg. Nous n’y avions pas de logement à nous. Aussi nous sommes allés en Espagne le cœur léger, sans éprouver le sentiment de rompre des attaches. Foi et devoir ont été nos mobiles lorsque nous avons accepté cette affectation. Nous connaissions peu le pays, nous ne parlions que quelques mots d’espagnol.

- A quel âge avez-vous été ordonné ? Quelles étaient vos motivations ?

- Je peux dire aujourd’hui que j’ai senti la vocation à l’âge de seize ans. Je me souviens des dernières années du régime soviétique qui était alors sur le point de s’effondrer. Je fréquentais une école privilégiée, il y avait parmi les élèves Xenia Sobtchak - la fille du maire de l’époque, Anatolie Sobtchak, de Leningrad. C'est lui a organisé le referendum qui a permis de restituer à la cité son vrai nom, Saint Saint-Pétersbourg.

Tout était en train de changer! Nouveaux films, nouveaux livres, nouveau discours. Nous avions pris conscience de ce qu’auparavant nous vivions dans la grisaille, le mensonge et la tromperie. L’Eglise était à nos yeux une sorte de monde parallèle. La notion de liberté est peu à peu devenue pour moi une réalité. Je ne connaissais pas à l’époque le père Alexandre Men, déjà très actif. Ses livres, tout ce que j’ai entendu à son propos me montraient que c’était quelqu'un dont ne pouvait dire avec mépris « un cureton ».

La volonté de me faire prêtre vient du désir de m’imprégner d’une orthodoxie non mutilée par le soviétisme. Je voulais faire mes études au séminaire de New York. Mais je me suis retrouvé dans une école catholique en Angleterre. J’ai fait à Oxford deux rencontres passionnantes. L’une avec l’évêque Kallistos Ware qui y enseignait, l’autre avec un jeune hiéromoine de 27 ans qui y travaillait à une thèse. C’était le père Hilarion (Alféev). Ces deux rencontres ont été déterminantes pour mon avenir.

Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
- Qu’est-ce qui distingue, en gros, une paroisse moscovite d’une paroisse à l’étranger ?

- A Moscou les paroissiens choisissent généralement l’église où ils vont prier selon des critères autres que la proximité. Ils cherchent des « âmes sœurs » et sont disposés quand ils les trouvent à effectuer des trajets de deux heures en métro. Ils savent qu’ils se rendent dans « leur » église et qu’ils y trouveront « leur » prêtre. Les communautés se constituent d’une manière non aléatoire mais par choix.

A l’étranger, nos paroissiens sont tous différents. Ils viennent de partout dans le monde, niveaux d’instruction et appréhension de l’Eglise également très différents. D’une certaine façon le sacerdoce est plus difficile à l’étranger, il est indispensable que le prêtre soit « tout pour tous ». Il ne doit y avoir aucune ségrégation. Il me faut trouver « une clé de contact » pour chacun. Etre prêtre n’a rien à voir avec être perçu comme « un gourou ». Nous appartenons au Christ, aussi l’Evangile est notre unique « feuille de route ».

- Qu’est-ce qui vous manque le plus en Espagne ?

- Je souffre le plus de vivre dans un climat qui ignore les saisons. Le ciel est tout le temps bleu, parfois il fait très chaud, parfois moins.

- Avez-vous rencontré des Espagnols ayant exprimé le souhait de devenir orthodoxes ? Est-ce que notre Eglise suscite leur intérêt ?

- Dès que nous avons commencé à officier dans la nouvelle cathédrale nous avons eu à recevoir de très nombreuses personnes souhaitant nous questionner. Nous avons compris qu’il nous fallait organiser des excursions guidées en langue espagnole et cela se fait maintenant chaque samedi à 17 heures. Nous recevons des groupes venus d’établissements scolaires, de centres culturels et même de maisons de retraite. Parmi nos paroissiens des Espagnols orthodoxes appartenant le plus souvent à des familles mixtes.

- Je vois qu’il y a à la cathédrale plus d’hommes de femmes ?

- Cet état de chose a des explications qui remontent au passé. Une majorité féminine parmi les fidèles, cela relève de l’époque soviétique. Nombre de nos paroissiens hommes viennent des régions occidentales de l’Ukraine qui n’étaient pas soviétiques avant la Seconde guerre. Dans ces contrées, quels qu’aient été les mouvements de frontières la religiosité est restée bien plus présente que dans le reste de l’URSS. Il y avait après la guerre bien plus de femmes que d’hommes dans les églises russes. La révolution, la guerre, la terreur communiste ont abouti à une considérable réduction de la population masculine. La vie religieuse s’est trouvée en Union soviétique fortement ritualisée et réduite à sa plus simple expression.



Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
- Comment appréhendez-vous la prêtrise ? Comment avez-vous intériorisé les paroles de prière ?

- C’est après la dixième année de mon sacerdoce que j’ai seulement commencé à saisir le sens du Notre Père. Une fois, je me trouvais dans l’autel aux côtés du métropolite Antoine (Bloom) et il m’a dit «Ce n’est que maintenant que je commence à comprendre le sens de la prêtrise ». Or, le métropolite entrait alors dans sa neuvième décennie. Je n’ai pas eu beaucoup de contact avec le métropolite au cours des huit ans que j’ai résidé en Angleterre. Nous avons eu des rencontres, des entretiens. Lorsque je faisais mes études à Londres pour travailler à ma thèse de mastère, j’étais auxiliaire à l’autel lors des offices. J’ai vu une fois que plusieurs moines se sont mis à questionner Monseigneur Antoine.

L’un d’entre eux ne faisait qu’écouter. Le métropolite le questionna sur les raisons de son silence. Réponse de ce moine : « Pourquoi vous poserai-je des questions ? Il me suffit de voir comment vous célébrez, d’écouter vos homélies, d’observer vos contacts avec les paroissiens ». Monseigneur Antoine, en effet, se tenait de toute évidence constamment au regard de Dieu. Tout en lui m’était signifiant. Cela d’autant plus que j’avais été formé à l’école « synodale » de Saint Pétersbourg fondée sur le désir d’impressionner, « d’en faire voir ». Il n’y avait chez Monseigneur Antoine aucun sens de la vénération hiérarchique. Aucune ligne de départage entre les Russes et les Britanniques. Il ne pensait nullement à quelle complaisance que ce soit à l’égard d’une idéologie ethnique ou politique. L’énergie personnelle qui irradiait de lui était immense. Rien à voir avec ma propre appréhension de moi-même. Jamais il ne s’était fixé pour objectif de convertir quelqu’un à l’orthodoxie. Monseigneur Antoine était convaincu qu’il fallait aider les gens « ici et maintenant », le reste viendrait de par soi-même.

Tout est différent en Espagne ; mais au fonds de moi-même j’aurais aimé que soit reconstitué ici ce dont j’ai été témoin à Londres. Pour la plupart des orthodoxes anglais leur foi ne relève pas de la tradition russe. Elle remonte à la pratique ancienne des îles britanniques. A leurs yeux l’orthodoxie représente un peu ce qui a été perdu par le catholicisme moderne. Aux yeux des Espagnols la tradition orthodoxe russe paraît statique et figée. Ils ne comprennent pas qu’il faut se tenir debout et immobile, le chant paraissant un peu lugubre, alors que rien ne se passe dans l’autel. Lorsqu’ils apprennent que nos offices dépassent souvent largement les deux heures et qu’il convient de se tenir debout, cela leur paraît inconcevable.

Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
Nous constatons certaines similitudes entre les orthodoxes russes et les traditionnalistes catholiques espagnols. Evoquons le Semaine Sainte en Espagne : nous sommes en mars, il fait froid, des processions ont lieu dans toutes les grandes villes. Les fidèles marchent pieds nus pendant plusieurs heures dans les rues de Madrid ou de Salamanque. Nombreux ont les jambes enchaînées. Ils portent de lourds crucifix. C’est là que nous voyons la profonde religiosité enracinée dans la société espagnole.

La guerre civile, bien au contraire, nous montre les extrêmes qu’a atteints en Espagne dans l’athéisme militant : sépultures de moniales profanées, des mégots placés dans les lèvres des dépouilles. Des Russes blancs sont venus nombreux en Espagne pour en 1936-1939 pour combattre aux côtés des franquistes cette guerre était une sorte de réplique du conflit civil en Russie Les officiers russes avaient vu dans leur pays des cadavres dont les orbites étaient bouchées par de petites icônes, des églises souillées, des prêtres passés par les armes.

Nous faisons de notre mieux pour commémorer comme il se doit les gardes blancs russes qui s’étaient portés volontaires en Espagne. Ils étaient une centaine au plus. La guerre civile en Espagne nous aide à mieux percevoir ce qui s’était passé en Russie et donc de mieux comprendre ce qu’a été pour nous le XXe siècle. Toute réserve faite nous pouvons supposer que la Russie aurait suivi la voie espagnole si les Blancs avaient remporté la victoire. L’histoire de l’Espagne est donc celle de la Russie, mais l’envers à l’endroit.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Septembre 2015 à 11:52 | -6 commentaire | Permalien

Interview Carol SABA sur RCF - 1989 l'Eglise orthodoxe instaure une journéee de prière pour la suauvegarde de la création

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Septembre 2015 à 13:47 | 0 commentaire | Permalien

Aggrandissement de la paroisse orthodoxe à Vézelay
Chers Amis de la Paroisse St. Etienne et St. Germain à Vézelay

Veuillez lire cette présentation et le distribuer à travers tous vos Amis orthodoxes en France et à l'étranger aussi largement que possible. Il y a vingt cinq ans la paroisse était achetée par la bonté et générosité des orthodoxes de tout l'Europe occidental.

Il faut en parler concrètement de nos besoins pour que nos amis comprennent l'intérêt réel de ce projet. Et puis St. Paul en récoltant des dons pour Jérusalem (2è Cor ch. 8-9) écrivit : "Songez-y: qui sème chichement moissonnera aussi chichement; qui sème largement moissonnera aussi largement. Que chacun donne selon ce qu'il a decidé dans son cœur, non d'une manière chagrine ou contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie"

Que Dieu nous garde ensemble et nous bénisse., +Stéphane

Tel. 06 32 75 33 46 ou Alexis Arkhipoff 06 72 95 53 05

Souscription Vézelay en PJ

Père Stephen est recteur de la paroisse orthodoxe à Vézelay et professeur de Théologie Ascétique & Anthropologie religieuse Séminaire Orthodoxe Russe, Paris

Lire aussi "La ressemblance retrouvée. Icônes et fresques de la paroisse orthodoxe de Vézelay"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Août 2015 à 16:46 | 0 commentaire | Permalien

Pendant la « Guerre de libération nationale » contre la Grèce(1919-1922), un "Patriarcat turc orthodoxe" fut créé par le gouvernement d'Ankara pour "turciser" les chrétiens d'Anatolie et lutter contre l'influence du patriarche de Constantinople (il y avait près de 1,5 million orthodoxes grecs (en Anatolie). Fondée par 72 religieux en novembre 1921 à Césarée, ce pseudo-patriarcat indépendant turc orthodoxe prétendit représenter plus de 400 000 orthodoxes turcophones… Un prêtre de Cappadoce marié fut intronisé patriarche sous le nom de Baba Eftim ou Papa Eftim en 1923, avec l'appui du gouvernement d'Ankara.

Le gouvernement turc utilisa ce pseudo-patriarcat pour faire transférer en Grèce le Patriarcat œcuménique de Constantinople (considéré comme trop influencé par la Grèce) lors des négociations qui aboutirent au traité de Lausanne du 24 juillet 1923, mais son maintien à Istanbul sous la pression des Alliés et, l’échange de population qui a mis fin à la présence orthodoxe en Cappadoce rendirent cette juridiction inutile…

L'Église orthodoxe turque (non canonique): un épiphénomène peu connu
Mais Pavli Eftim, s’installa à Istanbul avec 65 personnes et obtint plusieurs immeubles de Péra (Beyoğlu) abandonnés par des propriétaires grecs; il fut expulsé du siège du patriarcat œcuménique qu'il avait tenté d'occuper mais s'empara de l’église Panaghia Kaphatiani (Notre-Dame de Caffa dans le quartier Galata). Le Patriarcat œcuménique l’excommunia le 19 février 1924. Mustafa Kemal qualifiant Baba Eftim de « général sans soldats ».

"Cuisine familiale" et ultranationalistes

Pavli Eftim ordonna ses neveux et ses fils et son ainé devint le deuxième patriarche de l'Église orthodoxe turque en 1964 sous le nom d'Eftim II.Avec la complicité des autorités il put s'emparer de deux autres églises dans le quartier de Galata, Aghios Nicolaos et Aghios Ioannis Prodromos, en 1965. Le second fils devint patriarche sous le nom de Eftim III en en 1992. Puis ce fut le fils de ce dernier, Paşa Erenerol, qui devint le "patriarche" Pavli Eftim IV en 2002…

La sœur d'Eftim IV, Sevgi Erenerol, porte-parole du "patriarcat" depuis les années 1990 et une figure des meetings ultranationalistes où elle s'oppose à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne; elle a emprisonnée en janvier 2008 dans le cadre de l'affaire du réseau ultranationaliste et souverainiste « Ergenekon » qui aurait planifié des attentats. Le procès en appel est en cours.

La communauté de cette Église est limitée à la famille élargie des Erenerol qui comptait près de 40 membres en 2007. Les trois églises occupées en 1924 et 1965, les bâtiments annexes dans le quartier de Galata et les immeubles octroyés par le gouvernement lui assurent des revenus considérables en lui permettant d'échapper à tout contrôle fiscal, puisque ces biens appartiennent à une fondation religieuse. Deux de leurs églises restent fermées, tandis que la troisième (Aghios Ioannis Prodromos) est louée à la communauté assyrienne depuis le début des années 1990. Détail croustillant, un projet de rattacher l'Église orthodoxe des Gagaouzes (turcophones orthodoxes de Bessarabie), qui dépend de l'Église russe, fut évoqué en 1994 au niveau politique mais n'aboutit pas…


L'Église orthodoxe turque (non canonique): un épiphénomène peu connu
Question de sépultures

Les trois pseudo-patriarches sont inhumés au cimetière orthodoxe de Sisli par décision des autorités et malgré l'opposition du patriarcat œcuménique arguant qu'ils n'appartiennent pas à l'Église. Le quotidien "Cumhuriyet" ("La République" en turc), souvent considéré comme l'un des journaux de référence en Turquie, de tendance kémaliste (opposition actuelle) rappelle cette histoire dans son numéro du 22 août et fait état du souhait de la communauté orthodoxe d'Istanbul de voir ces sépultures déplacées hors du cimetière: "C'est le cimetière grec orthodoxe. Ces hommes n'étaient même pas orthodoxes, et encore moins grecques. Ils ont été excommuniés," dit Mihail Vasiliadis, propriétaire du quotidien grécophone d'Istanbul "Apoyevmatini".

V. Golovanow
Source ICI et ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Août 2015 à 10:24 | 2 commentaires | Permalien

La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
L’union des Fraternités orthodoxes de la Transfiguration a été fondée au début des années 1990 par le père Georges Kotchetkov Elle reste fidèle à la tradition de la mission qui remonte à Saint Stéphane de Perm ainsi que des saints Herman d’Alaska et Nicolas du Japon.

La mission consiste à faire renaître les fondements de la foi, dans le respect des canons de l’Eglise ainsi que la vie fraternelle des chrétiens en union les uns avec les autres.

L’archiprêtre Alexandre Borissov, ancien président la Société biblique de Russie et recteur de l’église Saints Cosme et Damien a dit dans le cadre d’un entretien accordé à l’agence Ria Novosti « L’association réussit à regrouper beaucoup de fidèles, essentiellement des jeunes souhaitant vivre au sein de communautés paroissiales chrétiennes bien organisées. La Fraternité de la Transfiguration a fondé dans cet esprit l’Institut orthodoxe Saint Philarète nommé en l’honneur de Saint Philarète (Drozdov) qui avait consacré sa vie à la traduction des Saintes Ecritures ».

La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
Le 23 août 2015 une liturgie solennelle a été célébrée à cette occasion à la cathédrale du Christ Sauveur.

L’office était présidé par Monseigneur Panteleimon (Chatov) évêque d’Orekho-Zouevo, président du Service de la bienfaisance et de la mission sociale du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe. Concélébraient le père Georges Kotchetkov ainsi que d’autres prêtres adhérant à la Communauté.

La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
C’est le père Georges qui a prononcé l’homélie. Elle était consacrée à la rencontre du Christ avec le jeune homme riche : « Là où est l’Esprit du Seigneur est la liberté. C’est bien le choix de l’esprit de liberté que doit faire le jeune homme pieux afin de pouvoir suivre le Christ et non plus s’en tenir aux seuls préceptes de l’Ancien Testament ».

Plus de 2.000 personnes venues de partout en Russie ainsi que d’autres pays s’étaient réunies dans la cathédrale du Christ Sauveur puis, en milieu de journée dans les salles du Centre des expositions du Parc Sokolniki.

La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
Une agape fraternelle y a eu lieu au cours de laquelle de nombreux intervenants ont évoqué leur vie et leur travail au sein de la Communauté. Le père Georges a dit : « En ses 25 ans d’existence la Communauté a du surmonter de nombreuses difficultés. Cependant la liturgie du 23 août dans la cathédrale du Christ Sauveur est une manifestation évidente des miracles qu’est à même de produire le sentiment chrétien de la fraternité et de la confiance ».

Puis Monseigneur Panteleimon s’est adressé aux membres de la Fraternité et a donné lecture du message de félicitation adressé à la Communauté par le patriarche Cyrille. Monseigneur Panteleimon a rappelé l’importance de la présence des évêques dans la vie de l’Eglise. Il a évoqué des textes du protopresbytre Alexandre Schemann et du père Jean Meyendorf disant que les communautés chrétiennes ne peuvent atteindre leur plénitude si elles ne sont pas guidées par un évêque.

La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
Le maintien de l’unité ecclésiale est toujours la mission essentielle des orthodoxes, cela d’autant plus de nos jours, à la lumière des dissensions qui déchirent aujourd’hui la vie orthodoxe en Ukraine. Il nous faut préserver à tout prix la Tradition de l’Eglise ainsi que la mémoire des Nouveaux Martyrs ayant sacrifié leurs vies eu XXe siècle.
On ne saurait fonder une nouvelle église en substituant à la Tradition vivante une reconstruction artificielle de la vie des premières communautés chrétiennes. Cela relèverait d’un esprit sectaire ».

Monseigneur Panteleimon a appelé à œuvrer fraternellement de concert afin que l’Eglise soit une source commune de joie spirituelle.

Il a été donné lecture de messages de salutation envoyés par Nikita Struve, rédacteur en chef du Messager, de Giovanni Bianchi, président de l’Association des travailleurs chrétiens d’Italie, du poète et critique littéraire Olga Sedakov. Le père Georges et Julia Balakchine sont intervenus en fin de réunion.


La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
Lien Blagovest Info Traduction "Parlons d'orthodoxie"
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Lire aussi Père Georges Kotchetkov a propos de la situation au sein de l'Archevêché: "Ne pas répudier le patrimoine" "Le 15 janvier 2013 Mgr Gabriel (de Vylder), archevêque de Comane, qui a pendant 10 ans été à la tête de l’ Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale a dû quitter sa chaire pour de graves raisons de santé. L’archevêché est menacé de disparition. N’y a-t-il pas eu des erreurs commises peut-être dans le passé qui ont conduit à une cette situation ?"


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Août 2015 à 17:15 | 12 commentaires | Permalien

L'archevêque catholique de Split et le patriarche Irénée, primat de l'Église orthodoxe serbe, appellent à l'unité des chrétiens.
V. Golovanow

Mgr Marin Barisic, archevêque de Split et président de la Conférence épiscopale croate (HBK) pour le dialogue avec l'Eglise orthodoxe serbe, a rencontré le patriarche Irénée, primat de l'Eglise orthodoxe serbe, à la cathédrale Saint Domnius de Split et les deux dignitaires ont appelé à l'unité des chrétiens et à surmonter les différences entre Catholiques et Orthodoxes, en disant qu'ils ont Jésus-Christ en commun.

Les Catholiques plus orthodoxes et les Orthodoxes plus catholiques

«Je ne voudrais pas qu'on me comprenne mal, mais ce serait bien si les Catholiques devenaient plus orthodoxes et les Orthodoxes plus catholiques, dans le sens originel de l'Eglise orthodoxe et foi catholique évidemment», a déclaré Mgr Barisic.

Parlant de la nécessité de l'unité parmi les croyants orthodoxes et catholiques, le patriarche Irénée a déclaré: «Puisse Dieu aider à faire revenir le temps où nous étions Un et plus proches des autres." Il a regretté que beaucoup de prêtres aient commis des crimes, sans préciser s'il pensait à des prêtres orthodoxes serbes ou catholiques croates. "Avec l'aide de Dieu, nous pourrons analyser paisiblement tout le mal qui a existé dans notre passé et peut-être que rien de semblable ne se reproduira plus jamais", a déclaré le patriarche serbe.

L'archevêque Barisic a rappelé que la cathédrale Saint-Domnius, où se déroulait le rencontre, était la plus ancienne Cathédrale du monde, vieille de plus de 17 siècles, construite à l'époque de l'unité des croyants catholiques et orthodoxes et il a souligné que le discours du patriarche Irénée a été le premier prononcé par un primat de l'Eglise orthodoxe serbe dans cette cathédrale. En le saluant, Mgr Barisic a dit que c'était bon quand "des frères se rencontrent", ajoutant: «Nous avons tant de choses en commun, nous partageons une histoire millénaire et une culture fondée sur Jésus-Christ, nous partageons St. Domnius et tant de saints d'Orient et d'Occident et Notre Seigneur Jésus-Christ continue à nous unir aujourd'hui".

"Il y a peu de différences entre nous et pourtant elles ont pris le dessus", a continué l'archevêque Barisic, soulignant que des réunions plus fréquentes entre les Eglises catholique et orthodoxe serbes sont indispensables pour démontrer que "nous sommes Un et que nous suivons le même chemin... Nous sommes en route pour réaliser le vœu d'une seule Église du Christ, vœu qui ne peut s'accomplir par la politique et la diplomatie, mais sera un don de l'Esprit Saint», a déclaré Mgr Barisic, soulignant qu'il était heureux de voir l'Eglise parfois dépassée par les croyants catholiques et orthodoxes coopérant sur le terrain et ajoutant qu'il voulait que la coopération soit "un pont sur le chemin de la construction d'une seule Eglise du Christ."

"Il était grand temps que les dirigeants des deux Églises analysent la situation actuelle et restaurent l'unité"

Parlant des relations entre les croyants catholiques et orthodoxes, le Patriarche Irénée a dit qu'ils avaient eu un "passé tragique". "D'énormes différences proviennent de questions inappropriées sur les enseignements de l'Eglise orientale et occidentale. Les différences entre nous sont devenues beaucoup plus importantes que ce que nous avons en commun, cela nous a amenés à cesser d'être Un et nous sommes devenus ennemis, infligeant une blessure à l'Eglise du Christ ", a déclaré le patriarche Irénée. Il a souligné qu'il était grand temps que les dirigeants des deux Églises analysent la situation actuelle et restaurent l'unité.

Le patriarche serbe a accueilli favorablement le plaidoyer du pape François pour des pourparlers entre les représentants de la population croate et le peuple serbe et leurs Églises respectives pour débattre du passés et des difficultés actuelles dans leurs relations. "Peut-être que ceux qui ne veulent pas voir la Croatie et la Serbie comme deux acteurs importants dans les Balkans ont eu un rôle (dans ces problèmes)", a déclaré le patriarche Irénée.

Et il a dit que, durant les deux derniers jours, il avait visité les régions de Croatie où les Serbes et les croyants orthodoxes avaient vécu, soulignant que la situation dans ces zones était actuellement difficile car «les Orthodoxe n'osent pas traverser certains quartiers à cause des injures qui leur sont adressées." Il en a appelé à Mgr Barisic pour aider à résoudre les problèmes concernant la construction d'une église à Saint-Sava à Split, dont il a visité le chantier dans la journée avec le maire de Split Ivo Baldasar. "Il y a plusieurs églises catholiques à Belgrade" a-t-il souligné, ajoutant qu'il était heureux qu'en Serbie "aucun Croate n'a souffert parce qu'il était Croates et aucun Catholique n'a souffert parce qu'il était Catholique."

Source Traduction et sous-titres VG.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Août 2015 à 19:20 | 1 commentaire | Permalien

V.Golovanow

"L'Eglise catholique romaine affirme que le mariage est, pour ainsi dire, réalisé par les conjoints eux-mêmes, lorsqu'ils consentent l'un à l'autre. Dans l'Eglise orthodoxe, c'est le prêtre ou l'évêque qui bénit le mariage et qui, au nom de la communauté, invoque Dieu, lui demandant d'envoyer l'Esprit Saint (épiclèse) sur l'homme et la femme, et les faisant donc "une seule chair".

Dans cette perspective, le mariage est, pour l'Eglise orthodoxe, plutôt un chemin spirituel, une recherche de Dieu, le mystère d'unité et d'amour, l'anticipation du Royaume de Dieu, plutôt qu'une exigence de la procréation."

Mgr Athenagoras (Peckstadt), Evêque de Sinope, "Mariage, divorce et remariage dans l’Eglise orthodoxe: économie et accompagnement pastoral", Congrès international “Mariage, divorce et remariage”, Leuven (18 -19 avril 2005)

Mgr Athenagoras (Peckstadt): L'expérience orthodoxe sur la question du mariage
"Mariage, divorce et remariage dans l’Eglise orthodoxe: économie et accompagnement pastoral"

Les débats sur le mariage continuent au sein de l'Église catholique depuis le synode sur la famille d'octobre 2014 et certains théologiens évoquent toujours l’expérience de l’Eglise orthodoxe qui permet aux couples mariés de divorcer et n’empêche pas la communion.Ainsi l"'Osservatore Romano", organe officiel du Vatican, vient de faire référence à une conférence prononcée sur ce sujet en 2005 par Mgr Athénagoras (Peckstadt), actuel métropolite de Belgique et exarque des Pays-Bas et du Luxembourg

Trois extraits de cette conférence*

- D'abord la fin du passage intitulé "le mariage chrétien: mystère-sacrement" qui continue l'idée de l'introduction que j'ai mise en exergue:

"Cette union, accomplie dans le sacrement de mariage, n'est pas une action unilatérale de l'Eglise. Car l'être humain n'est pas appelé à participer de manière passive à la grâce divine : il est convié à être un collaborateur de Dieu. Et même alors, il reste dépendant de la faiblesse et du péché d'une existence humaine.

Dans cette perspective, la procréation (1 Tm.¸2 15) est vue comme une coopération (synergie) de l'être humain à l'œuvre créatrice. Par la procréation, le mystère/sacrement du mariage se trouve en relation immédiate avec le mystère de la vie, de la naissance d'âmes humaines, de l'immortalité et de la mort."

- Et voici un passage sur "l'indissolubilité du mariage":

"La théorie de l'indissolubilité du mariage a une grande valeur pédagogique. L'invitation du Christ est un commandement. Ceux qui sont liés par le mariage doivent veiller à ne pas se séparer, car ils doivent leur unité à Dieu. Mais l'invitation qui suit : "Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni" (Mc, 10 9; Mt., 19 6) ne signifie pas une sorte de crispation magique. En tout mystère sacramentel, hormis le baptême, s'impose toujours la collaboration de la volonté humaine.

Au fil des siècles, l'Eglise est toujours restée fidèle au principe énoncé par Paul, à savoir qu'un deuxième mariage est une déviation par rapport à la règle chrétienne. En ce sens, la doctrine orthodoxe défend non seulement l'"indissolubilité" du mariage, mais surtout son "unicité". Tout vrai mariage ne peut être qu'"unique".

***
Pensons ici encore à cette analogie qu'établissait Paul entre l'union du Christ et de son Eglise, avec celle de l'époux et de l'épouse. Cette analogie qui est comme la base du mystère, présuppose une unité réelle et durable du couple, ce qui exclut donc tout à fait une polygamie simultanée et qui voit un mariage unique comme l'idéal.

Le divorce ne guérit pas un mariage malade, mais il le tue. Ce n'est pas une attitude ou un comportement positif. Il s'agit de la dissolution de la "mini-Eglise" qui a pris forme par le mariage. L'Ecriture sainte attribue le divorce à la dureté de coeur de l'être humain. Ceci est considéré comme une chute et un péché. Et néanmoins l'Eglise orthodoxe peut admettre le divorce et le remariage, sur base d'une interprétation de ce que le Seigneur dit en Mt.,19,9: "Si quelqu'un répudie sa femme - sauf en cas d'union illégale - et en épouse une autre, il est adultère". Selon l'évêque Kallistos Ware, le divorce est une attitude d'"économie" ou de "philanthropie" de l'Eglise envers un pécheur. "Puisque le Christ, selon le récit de Matthieu, a permis une exception à sa règle générale sur l'indissolubilité du mariage, l'Eglise orthodoxe peut consentir à des exceptions".

- Enfin un passage que l'organe catholique ne cite pas: le rappel des règles orthodoxes sur "Le remariage":

"Bien que l'Eglise condamne le péché, elle veut aussi toujours rester une aide pour ceux qui souffrent et, pour ceux-ci, elle peut autoriser un deuxième mariage. C'est assurément le cas lorsque le mariage a cessé d'être une réalité. Un éventuel deuxième mariage n'est donc concédé qu'à cause de la "faiblesse humaine". Ainsi, l'Apôtre Paul dit à propos des personnes non-mariées ou veuves : "S'ils ne peuvent vivre dans la continence, qu'ils se marient" (1 Cor., 7 9). C'est concédé comme une approche pastorale, en vertu de l'"économie" envers la faiblesse de l'homme et du monde corrompu dans lequel nous vivons.

***

Il serait tout à fait erroné de croire que des chrétiens orthodoxes peuvent se marier deux ou trois fois! Et pourtant le droit canonique orthodoxe permet, au nom de "l'économie", un deuxième et même un troisième mariage, mais interdit strictement un quatrième. En principe, le divorce n'est reconnu qu'en cas d'adultère, mais pratiquement il l'est aussi pour d'autres raisons. Il existe une liste de motifs de divorce, admis par l'Eglise orthodoxe. Dans la pratique les évêques appliquent à l'occasion l'"économie" avec libéralité. Pourtant, le divorce et le remariage ne sont tolérés qu'au nom de l'économie", c'est-à-dire par souci pastoral, par compréhension de la faiblesse humaine. Un deuxième ou un troisième mariage sera donc toujours une déviation par rapport à l'"idéal d'un mariage unique", souvent une nouvelle chance pour "corriger une faute".

Lire aussi L’Eglise orthodoxe de Russie a validé la liste des dispositions concernant la conclusion et la dissolution du mariage religieux

Mgr Athenagoras (Peckstadt): L'expérience orthodoxe sur la question du mariage
"L’expérience de l’Eglise orthodoxe permet aux couples mariés de divorcer et n’empêche pas la communion."

Le métropolite Athénagoras de Belgique était "délégué fraternel" au synode de 2014 et donna à cette occasion une interview à "Radio-Vatican"

"L’Église orthodoxe a toujours reconnu que l’homme a aussi ses faiblesses. Déjà Saint Basile le Grand qui vivait au 4-5°siècle, qui était l’archevêque de Césarée en Cappadoce, un grand Père de l’Église d’Orient disait par exemple que si un homme était trompé par sa femme et qu’il voudrait se remarier, il serait pardonnable et donc, à excuser. Dès le début déjà, les Pères de l’Église étaient soucieux du salut de l’homme. Et finalement, comme pasteurs, nous devons accompagner toutes ces ouailles dans leur cheminement, le chemin du Christ.

Vous pensez que la doctrine orthodoxe en la matière peut être transposable au sein de l’Église catholique ?

Dès le début, les règles étaient les mêmes mais l’Église orthodoxe a aussi appliqué une façon plus souple ce qu’on appelle dans l’Église orthodoxe, « l’économie », c’est-à-dire cette souplesse qui existe au sein de la pastorale orthodoxe. D’un côté, il y a « l’acribia», l’application stricte du canon, de la règle et de l’autre côté, « l’économie ». C’est-à-dire qu’on doit aussi être conscient que parfois, les règles sont trop strictes pour les hommes. Alors, quand il y a un échec dans la vie personnelle de l’homme ou de la femme, c’est à l’évêque de voir s’il n’y a pas une possibilité de donner une deuxième chance. C’est ce que l’Église orthodoxe applique mais ce n’est pas une règle. Il se peut que l’évêque donne la possibilité à quelqu’un de se remarier et d’avoir une nouvelle chance dans sa vie privée.

Comment réussissez-vous à faire passer ce message auprès de vos frères catholiques ?


Nous avons déjà eu une semaine de travail. Nous, les délégués fraternels, nous avons eu la chance de pouvoir exprimer notre point de vue vendredi dernier. Et déjà, avant ça, nous avons entendu les pères synodaux eux-mêmes parler de la façon orthodoxe dans la pastorale. Ça veut dire que l’Église catholique est consciente que l’Église orthodoxe a quelque chose à dire dans ce domaine-là. Et donc, ce n’est pas tellement difficile de faire passer le message. Je sais que le Saint-Père lui-même est très intéressée à cette approche orthodoxe dans la pastorale.

Il y a-t-il d’autres positions de l’Église orthodoxe qui peuvent servir à l’Église catholique dans le domaine général de la famille ?

Je plaide aussi pour un retour à une prêtrise mariée. Je suis moi-même un fils d’un prêtre marié, j’ai un frère prêtre marié et j’ai un beau-frère marié. Et maintenant que je suis métropolite du diocèse pour le Benelux, je n’ai que des prêtres mariés. Ça veut dire que nous avons gardé cette ancienne pratique et que je pense qu’en Occident, vu que l’Église catholique a trop peu de prêtres, ce serait une bonne chose de retourner à cela. Et le prêtre marié est celui qui a déjà une expérience de la vie familière. Il peut être aussi le meilleur Père spirituel pour ceux qui se trouvent dans des problèmes familiaux.

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* Le texte complet de cette conférence est disponible ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Août 2015 à 15:59 | 2 commentaires | Permalien

Jean-Claude Larchet: "Les fous-en-Christ" (partie II)
Interview menée pour la revue russe «FOMA» par Constantin Matsan, avec l’aide de Laurence Guillon

Lire PARTIE I

"Foma" - En quoi le comportement provoquant des fous-en-Christ différait-il de celui des bouffons, des saltimbanques ou simplement des voyous ?

J.C.L. - Un bouffon est un employé, une sorte de fonctionnaire du roi, qui a pour rôle de le divertir ou de lui dire franchement des choses que les courtisans lui cachent par peur de lui déplaire, mais il ne le fait pas au nom des valeurs chrétiennes ; un saltimbanque est un artiste ; un voyou a un comportement contraire à l’éthique chrétienne. Rien de tout cela chez un fou-en-Christ. Un fou-en-Christ est avant tout un ascète dont toute la vie est consacrée à Dieu et dont le comportement et les paroles sont inspirées par Dieu. Il peut lui arriver de dire aux grands de ce monde des choses que les autres n’osent pas leur dire, mais ce n’est jamais pour les divertir ni avec leur permission, ni sans prendre de risques.

Les fous-en-Christ ne se livrent pas à des excentricités pour amuser les gens ; au contraire, ils s’attirent le plus souvent leur colère. Parfois ils commettent des actes qui paraissent contraire à l’éthique chrétienne (par exemple voler des riches pour donner à des pauvres ; manger de la viande un jour de jeûne ; aller dans des maisons de prostitution) mais c’est toujours en restant intérieurement purs et dans le but conduire les gens à s’améliorer (par exemple, pour reprendre les trois cas précédents : en étant plus honnête et plus généreux ; en dépassant le formalisme de la pratique religieuse ; en changeant de vie).

Jean-Claude Larchet: "Les fous-en-Christ" (partie II)
- À l’époque antépétrovienne, en Russie, les fous-en-Christ pouvaient impunément injurier le pouvoir du tsar. Pourquoi impunément ? Parce que les tsars les prenaient pour des bouffons ou parce qu’ils voyaient en eux des messagers de la volonté divine ?

- Pas toujours impunément. Certains ont été frappés ou emprisonnés après avoir parlé. D’autres ont impressionné leurs interlocuteurs pour leur avoir révélé leurs pensées secrètes ou prédit des choses qui se sont réalisées aussitôt. D’autres encore étaient précédés par la réputation d’être des hommes spirituels et des saints qu’il convenait d’écouter.

- Le pouvoir royal comme celui de l’Église étaient critiqués non seulement par les fous-en-Christ mais aussi par les hérétiques, et les partisans de toutes sortes de réformes. Quelle est la différence ? Dans le contenu de ces critiques ? Dans leur forme ? Dans leurs objectifs ?

- Les fous-en-Christ n’étaient pas des contestataires permanents, ils ne remettaient pas en cause un régime politique en tant que tel et ils ne critiquaient pas le pouvoir en général. Ils respectaient la foi de l’Église et les réformes qu’ils visaient était surtout celles des comportements, en vue d’un meilleur respect des commandements de Dieu, et cela selon l’esprit et non selon la lettre. Ils avaient avec les puissants qu’ils rencontraient une relation qui était toujours personnelle, et ce qu’ils disaient visait avant tout à obtenir un changement de comportement personnel de leur interlocuteur, ou la modification d’une décision nuisible que ce dernier avait prise ou allait prendre.

- L’exploit de la folie-en-Christ, au XVIII° siècle, en Russie, s’il n’a pas disparu, est devenu fort rare. Qui ont été les derniers fous en Christ russes ? Sont-ils célébrés ?

- Les fous-en-Christ étaient plutôt nombreux dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, même trop nombreux puisque, comme je l’ai dit, beaucoup de faux fous-en-Christ se mêlaient aux vrais. La Révolution a évidemment contribué à la réduction du nombre des fous-en-Christ, et même à leur disparition, d’autant que ce mode de vie se pratique en public et que pendant la période communiste toutes les manifestations publiques de la vie religieuse étaient réprimées, de même que toutes les formes de marginalité. Les fous-en-Christ qui se manifestaient encore ont été enfermés comme malades mentaux. Quelques-uns ont été martyrisés et canonisés comme néo-martyrs, comme Maxime Rouminantsev († 31.7.1928) et Alexis Vorochine († 12.9.1937). Je peux citer aussi un fou-en-Christ géorgien, dont je connais bien l’histoire : l’archimandrite Gabriel (Ourguébadzé), qui est décédé en 1995, et qui continue aujourd’hui à influencer la vie de ceux qui l’ont fréquenté ; de très nombreux visiteurs viennent prier chaque jour devant sa tombe à Samtavro près de Mskheta, et il va être prochainement canonisé par l’Église de Géorgie.

- La folie-en-Christ, dans la conception de l’Église, est-elle possible de nos jours ?

- Elle est de nos jours rendue plus difficile en raison des circonstances. Les gens même dans les villages n’ont plus une vie publique commune comme autrefois. Il n’y a plus de laïcs ni même de moines qui mènent une vie ascétique aussi rude que celle que menaient les fous-en-Christ et qui semble indissociable de leur condition. Lorsque j’ai commencé à aller en pèlerinage au Mont-Athos il y a quarante ans, il y avait encore quelques fous-en-Christ, et j’en ai encore rencontré un il y a seulement une dizaine d’années grâce à un de mes amis qui est devenu moine au Mont-Athos sous son influence. Bien qu’âgé de soixante dix ans, il se faisait insulter et battre comme un chien par l’Ancien auprès duquel il vivait, mais il supportait tout avec patience et amour et était toujours joyeux ; à ceux qui avaient perçu sa qualité spirituelle et qui allaient lui rendre visite, il donnait des conseils ou prophétisait au moyen de paraboles ou de paroles énigmatiques, dont on pouvait ensuite vérifier la pertinence.

- La folie-en-Christ a-t-elle existé, non en qualité d’exception mais en tant que phénomène, dans le catholicisme ou le protestantisme ?

- Non. Je crois que cela vient du fait que l’ascèse dans l’Église orthodoxe est de nature différente et peut prendre des formes plus radicales.

- Aujourd’hui, on donne facilement le nom de « iourodivis » à des artistes qui organisent des manifestations choquantes destinées à épater la galerie. On voit dans leur comportement une parenté avec celui des anciens fous-en-Christ. En quoi la provocation et les objectifs d’ordre social diffèrent-ils tout de même de l’exploit de la folie-en-Christ ?


- C’est une perversion de l’usage du mot « iourodivi », une extension abusive de son sens. Le but de artistes dont vous parler est de se faire remarquer, d’acquérir la notoriété, de se mettre eux-mêmes en valeur ; le but de leur action est égoïste ; ils sont mus au fond par l’orgueil et le désir de réussite sociale. La motivation et le but des iourodivis chrétiens sont à l’opposé. Comme je l’ai dit précédemment, le but des fous en Christ, dans leur vie sociale, n’était pas de provoquer ni de choquer, mais d’amener certaines personnes, à qui leurs comportements s’adressait spécifiquement, à améliorer leur vie spirituelle. Le fou-en-Christ ne vit plus du tout pour lui-même, mais pour le Christ, et pour les autres par amour du Christ. Il ne recherche pas la gloire, mais le mépris ; son but n’est pas de réussir socialement mais de monter la vanité de la réussite sociale. Sa qualité majeure est l’humilité.

C’est cette vertu principalement qui permet toujours de bien distinguer un vrai iourodivi d’un faux. Plutôt que d’utiliser le même mot « iourodivi » pour désigner les deux catégories que vous évoquez, il faudrait systématiquement utiliser pour les iourodivi chrétiens l’expression qui figure dans les textes liturgiques : « Христа ради юродивых » et qui est utilisée aussi en grec ou en français : « fous en Christ » ou fous pour le Christ ». Car ce qui est vraiment importants en ce quoi concerne les iourodivis chrétiens, ce n’est pas qu’ils aient un comportement qui a l’apparence de la folie, mais qu’il aient ce comportement pour oe Christ et dans le Christ.

- Le yourodstvo peut-il être considéré comme un phénomène nécessaire ou du moins utile à la vie de l’Église, qui réalise un rééquilibrage en contribuant à résoudre certaines tensions ou à contester certains aspects de l’institution qui risquent de formaliser ou d’assécher la vie spirituelle ?



Jean-Claude Larchet: "Les fous-en-Christ" (partie II)
Il faut éviter de parler de la folie en Christ comme étant elle-même une institution, ou même comme un phénomène univoque et permanent. Évidemment, si on lit en continuité les Vies des fous-en-Christ, on peut observer qu’ils ont certains traits en commun, mais que pourtant il s’agit toujours d’un phénomène individuel. Comme je l’ai suggéré dans les réponses précédentes, la folie-en-Christ naît d’une vocation personnelle et constitue avant tout une voie d’ascèse personnelle, ses incidences sociales étant un effet épisodique mais jamais un but. En même temps qu’ils ont certains traits communs, les fous-en-Christ sont très différents l’un de l’autre. Il me paraît donc inapproprié de parler de yourodstvo comme s’il s’agissait d’une institution. Les yourodivi ne forment pas d’écoles, et ils n’ont pas de disciples. Cela est exprimé de manière explicite par saint André de Constantinople qui rejette la demande d’un homme s’approche de lui en lui disant qu’il veut devenir son disciple. Les fous-en-Christ jouent certes un rôle dans la société, mais beaucoup plus, je l’ai dit, par rapport à des personnes particulières que par rapport à l’institution.

Beaucoup de fous en Christ ont été persécutés par des évêques ou des autorités ecclésiastiques, et pour cela il peut sembler qu’il y a une tension entre le yourodstvo et l’Église en tant qu’institution. Mais cela n’est pas propre aux fous-en-Christ. Les prophètes ont été persécutés par certains détenteurs de l’autorité religieuse, certains startsi aussi, et même certains évêques. Dans tous les cas ils s’agit de personnes doués de charismes qui leur confèrent une autorité spirituelle et leur attire la vénération d’un grand nombre de fidèles ils sont souvent la source autour d’eux d’un renouveau spirituel et de nombreuses vocations monastiques ; certains évêques ou métropolites locaux bénissent ou encouragent cela, mais d’autres ressentent cela comme une menace par rapport à leur propre autorité, comme une sorte de concurrence, et éprouvent de la jalousie, ce qui les rend malveillants. On peut trouver des exemples de personnalités charismatiques qui ont été ainsi persécutées à différentes époques et dans différents pays orthodoxes : saint Syméon le Nouveau Théologien au XIe siècle, saint Séraphim de Sarov en Russie au XIXe siècle, saint Nectaire d’Égine en Grèce au début du XXe siècle, et, pour citer un cas que je connais bien, le starets Taddej en Serbie au cours de ces dernières décennies.

Ce dernier, sans qu’il le cherche, attirait beaucoup de monde autour de lui, et l’évêque du lieu, que je connais et dont je peux dire que ce n’est pas un homme spirituel, l’a exilé dans une autre éparchie. Lorsqu’il est sorti du monastère où il résidait, une colombe est venue se poser sur son épaule, signe manifeste qu’il bénéficiait de la bénédiction divine. Mais il est à noter que dans l’autre éparchie où il a été reçu, non seulement il a bénéficié de la bénédiction de l’évêque, mais ce dernier venait régulièrement lui rendre visite et lui demander des conseils spirituels, ce qui montre que ce n’est pas un phénomène institutionnel qui est en cause…

Je ne veux cependant pas nier que l’Église, en tant qu’institution, a tendance à se figer dans le ritualisme et le formalisme, et qu’elle peut être séduite par le pouvoir, par les richesses et par l’esprit de ce monde. Les prophètes, les startsi, les fous-en-Christ, mais aussi tous les fidèles qui vivent profondément leur foi sont là pour rappeler la véritable réalité de l’Église, qui est le Corps du Christ animé par l’Esprit et non une société humaine ou un État dans l’État. Je ne veux pas nier non plus que les fous-en-Christ, du fait de leur vie publique et du fait qu’ils témoignent par leur genre de vie d’un parfait détachement par rapport à ce monde et à ses lois, expriment d’une manière particulièrement forte que le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde (cf. Jean 18, 36). Ils rappellent aussi, contre le ritualisme, le formalisme et le moralisme, que la lettre tue et que c’est l’esprit qui vivifie (cf. 2 Corinthiens 3, 6). Mais le Christ Lui-même, par diverses paroles (comme « les premiers seront les derniers et les derniers les premiers », ou comme les Béatitudes [Matthieu 5, 3-12]) a souligné que le christianisme obéit à des lois différentes de celles du monde ; et saint Paul a souligné que le christianisme est folie pour le monde (cf. 1 Corinthiens 1, 17-27) et a dit au nom de tous les chrétiens qui vivent profondément leur foi : « nous sommes fous à cause du Christ » (1 Corinthiens 4, 10).

Photo: Архимандрит Серафим и блаженная Паша Дивеевская (Пелагея Ивановна Серебренникова)
Святая блаженная Параскева Дивеевская (Паша Саровская)

* Jean-Claude Larchet est un patrologue et un théologien orthodoxe de renommée internationale.

Jean-Claude Larchet: "Les fous-en-Christ" (partie II)
Icône, les fous-en-Christ: Pelagie, Parascev et Marie de Diveevo

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 23 Août 2015 à 07:42 | 2 commentaires | Permalien

Une divine liturgie orthodoxe a été officiée le jour de la Transfiguration de Notre Seigneur à l’église romane Sainte Radegonde
Le 19 août, fête de la Transfiguration le père Maxime Politov, secrétaire du diocèse de Chersonèse, a officié la divine liturgie dans l’église Sainte Radegonde (+ 587)

Cette église se trouve dans le Poitou, sur le littoral atlantique, dans le village de Talmont sur Gironde.

C’est la famille Ossorguine / Lire ICI et ICI / qui est à la source de la tradition des offices orthodoxes en ce lieu.

Ils étaient d’abord dits à ciel ouvert, au bord de l’océan. Il y a quelques ans le diocèse catholique de La Rochelle a offert l’église romane Sainte Radegonde pour ces célébrations.

Le 19 août les paroissiens de la communauté orthodoxe de Royan ainsi que de nombreux émigrés russes se sont réunis à Talmont pour y prier. La cérémonie traditionnelle de la consécration du raisin et d’autres fruits de la cueillette a suivi l’office.

lien et PHOTOS
Une divine liturgie orthodoxe a été officiée le jour de la Transfiguration de Notre Seigneur à l’église romane Sainte Radegonde

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Août 2015 à 18:08 | -1 commentaire | Permalien

Ce lundi 17 août, au matin, des bulldozers israéliens sont arrivés à l’improviste sur des propriétés privées de Beir Ona, près de la vallée de Crémisan, pour y reprendre les travaux de construction du Mur de séparation. Les habitants de la zone ont constaté avec surprise et douleur qu’une cinquantaine de leurs oliviers pluriséculaires avaient été ainsi déracinés.

Le Patriarcat Latin de Jérusalem condamne fermement cette opération israélienne, menée au mépris des droits des familles de la vallée ; droits que ces mêmes familles ont courageusement tenté de défendre devant la Loi ces dix dernières années. Il s’associe à la tristesse et à la frustration de ces familles opprimées, et dénonce avec force l’injustice qui leur est faite.

La construction du Mur de séparation, et la confiscation des terres qu’elle implique, sont une insulte à la paix. Nous demandons aux autorités israéliennes d’attendre la décision de justice requise il y a quelques jours auprès de la Cour Suprême d’Israël par les familles de la Vallée, et d’arrêter les travaux entrepris.
Lien ICI
En russe Латинский патриархат Иерусалима возмущен уничтожением многовековых олив израильской армией Blagovest Info
Le Patriarcat Latin de Jérusalem condamne l'armée israélienne qui déracine des oliviers pluriséculaires

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Août 2015 à 17:26 | 0 commentaire | Permalien

La débolchevisation en marche en Russie
L'oubli pour Voïkov?

Le maire de Moscou a dit qu'il était d'accord pour changer le nom de la station de métro «Voïkovskaïa» et de l'arrondissement qui porte le même nom. Les habitants seraient appelés à choisir un nouveau nom parmi 5 propositions

Ce serait là l'aboutissement d'un long combat puisqu'il y a moins de trois ans la même demande se heurtait à une fin de non-recevoir … Il est vrai qu'entre-temps l'administration de Moscou a changé.

L'Église russe est à la pointe de ce combat et son porte-parole, l'archiprêtre Vsévolod Chaplin, a déclaré qu'il ne voyait pas de différence entre Voïkov, Bassaev ou Ilich Ramírez Sánchez et autres personnages dont les mains sont couvertes du sang d'innocentes victimes.

Piotr Voïkov (1888-1927) fit partie du Comité exécutif du PC de l'Oural qui décida l'exécution de la sainte famille impériale et participa à l'élimination des corps (il signa les ordres d'acquisition de 80 Kg de vitriol pour les dissoudre ou les défigurer, commanda les pelles, l'attelage, l'essence pour les bruler… etc).

La débolchevisation en marche en Russie
Nommé ambassadeur de l'URSS à Varsovie il y fut tué en 1927 par un lycéen russe blanc. Il est enterré sur la place Rouge, derrière le mausolée de Lénine, avec les autres assassins bolchéviques. Tout un arrondissement, plusieurs rues, une fonderie et une station de métro à Moscou portent son nom et ce remplacement serait un grand pas dans la débolchévisation toponymique.

L'église dédiée aux victimes du communisme

Un pas très important vers la débolchévisation sera directement le fait de l'Église russe: le projet d'église dédiée aux victimes du communisme en plein centre de Moscou, à côté de la sinistre Loubianka, "sur cette terre imprégnée de sang" comme avait dit le patriarche le 3 mars 2011 . Ce projet semble en bonne voie après avoir les derniers obsatcles administratifs et les travaux ont commencé fin 2014 . Cette église-mémorial va pallier l'absence de tout monument officiel à la mémoire des victimes du bolchévisme à Moscou, comme il y en a par exemple à Kiev et démontre la persévérance de l'Église qui, pas à pas, leur élève des églises.

Tout a commencé en 2000 avec la décision de canoniser "les centaines de néomartyrs et confesseurs dont les noms sont connus et les nombreux autres dont Dieu seul se souvient", d'en consacrer l'icône et les commémorations tout le long de l'année (nous venons de passer celle de la sainte famille impériale).

La débolchevisation en marche en Russie
Dès 2001 une église leur est consacrée à Kuchino (banlieue est de Moscou), mais il a fallu attendre 2007 pour qu'une première grande église leur soit construite à Boutovo, le Golgotha russe (banlieue ouest). Depuis le mouvement s'accélère: une église provisoire en matériaux préfabriqués est consacrée à Strogino (nord-ouest de Moscou) en 2007, une autre, en bois, à Himki, et une à Domodedovo (banlieue sud). Le centre de Moscou restait à marquer et cette décision plante maintenant le dernier clou à deux pas de la Place Rouge et de son sinistre mausolée…

Ainsi l'Église montre la voie à la société et, pas à pas, affirme et renforce son message et ce changement de toponymie montre que, lentement et avec retard, les autorités suivent ce qui laisse penser que l'opinion générale évolue dans le même sens… et au même rythme!.

Voir aussi: Les orthodoxes pétersbourgeois proposent de restituer les noms d’avant la révolution à 66 lieux de la ville

V. Golovanow

La débolchevisation en marche en Russie

Rédigé par V.Golovanow le 21 Août 2015 à 10:49 | 4 commentaires | Permalien

Le site « Pravoslavie i mir » publie d’importants extraits d’un texte paru le 15 août 2015 sur le site officiel du Gouvernement de la Fédération de Russie:

« La Russie ne saurait devenir un Etat de droit digne de ce nom et revendiquer la place qui lui revient au sein de la communauté mondiale si elle ne rendait pas l’hommage qui leur est dû aux nombreux millions de ses citoyens devenus victimes de la répression politique ».

L’histoire de la Russie a connu de nombreuses périodes tragiques. Évoquons les persécutions religieuses, l’exil des élites, la collectivisation des campagnes (fin des années 1920), les campagnes de répressions ayant entrainé la mort des millions de personnes, les déportations massives dans les camps du GOULAG, les relégations accompagnées de confiscations de tous les biens, la discrimination systématique des représentants des élites n’ayant pas émigré.

Aucun monument consacré à la mémoire de ces victimes n’a été jusqu’à présent érigé. Les lieux d’exécutions massives ne sont pas encore tous connus et répertoriés. Il est indispensable de garantir un libre accès aux archives, de mettre en place des centres mémoriaux là où se sont produites des exécutions en masse. Le gouvernement prévoit l’élaboration de programmes éducatifs consacrés à ces thèmes.

Ce programme doit être mené à bien en 2019.

La campagne de réhabilitation juridique des victimes de la répression a commencé en 1953, après la mort de Staline. Des millions de victimes n’étaient toujours pas innocentées en 1987.

Une vaste campagne de réhabilitations a été à nouveau lancée en 1989. A la suite des évènements d’août 1991 cette campagne s’est poursuivie et a été menée d’une manière encore plus active. La répression massive pré et post-stalinienne a été officiellement reconnue. Plusieurs fosses communes ont été trouvées et sont devenues des lieux de mémoire (Kouropaty, Levachovo, Boutovo, Kommounarka). Plusieurs recueils de souvenirs ont alors été édités. Le 30 octobre a été proclamé Journée de la commémoration des victimes de la répression.

Traduction "PO"
Photo: In 1996, Ernst Neïzvestny termine son « Masque de tristesse », un monument de 15 mètres de haut, dédié aux victimes des purges soviétiques, situé à Magadan.
Les autorités russes mettent un place un programme de commémoration des victimes de la répression


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Août 2015 à 12:22 | -5 commentaire | Permalien

Traduction pour "PO" Elena Lavanant
Lien NEWSRU

C’est une première dans la pratique religieuse moderne : le projet d’une liste exhaustive des dispositions concernant la conclusion et la dissolution du mariage a été élaboré par la Commission des réunions entre les Conciles chargée des questions du droit religieux. Il a été envoyé à tous les diocèses de l’Eglise orthodoxe de Russie pour qu’ils puissent donner leur avis.

La date limite de présentation à la Conférence interconciliaire des commentaires concernant ce projet est fixée au 1 octobre 2015, note l’Agence RIA « Novosti ».

Le projet stipule, entre autres, qu’un mariage conclu conformément à la législation en vigueur mais non béni par l’Eglise ne sera plus considéré par l’Eglise orthodoxe russe comme un concubinage, et les époux ne pourront plus être privés des sacrements.

« En ce qui concerne les chrétiens orthodoxes dont le mariage, conclu conformément à la législation, n’a pas été célébré dans une église, les recteurs des paroisses doivent s’inspirer de l’arrêté du Saint Synode… qui interdit la pratique d’exclure de la communion les personnes vivant dans une union non bénie par l’Eglise, et de l’assimiler à la dépravation », stipule le projet.

C’est une première dans la pratique religieuse moderne : le projet d’une liste exhaustive des dispositions concernant la conclusion et la dissolution du mariage a été élaboré par la Commission des réunions entre les Conciles chargée des questions du droit religieux. Il a été envoyé à tous les diocèses de l’Eglise orthodoxe de Russie pour qu’ils puissent donner leur avis. La date limite de présentation à la Conférence interconciliaire des commentaires concernant ce projet est fixée au 1 octobre 2015, note l’Agence RIA « Novosti ».

« En ce qui concerne les chrétiens orthodoxes dont le mariage, conclu conformément à la législation, n’a pas été célébré dans une église, les recteurs des paroisses doivent s’inspirer de l’arrêté du Saint Synode… qui interdit la pratique d’exclure de la communion les personnes vivant dans une union non bénie par l’Eglise, et de l’assimiler à la dépravation », stipule le projet. Dans le même temps les représentants de l’Eglise notent qu’il convient de se soucier de la « prise en charge particulière » de ces personnes, en leur expliquant « la nécessité de la grâce qui est sollicitée lors du mystère du mariage ». « La pratique de vie dans une union non bénie par l’Eglise est inacceptable pour les chrétiens orthodoxes », rappelle le texte du projet cité par RIA « Novosti ».

L’unique but du mariage chrétien, notent les représentants de l’Eglise orthodoxe russe, est l’aspiration des deux époux à l’union avec le Christ. C’est pourquoi le document met l’accent sur le fait que « les personnes n’appartenant pas à la religion chrétienne, ainsi que ceux qui souhaitent se convertir pour d’ordre superstitieux, ne peuvent pas être autorisés à participer au sacrement du mariage ».

L’Eglise peut faire preuve « d’indulgence pastorale » vis-à-vis des personnes se trouvant en union avec des non-chrétiens.

La différence de confession des fiancés rend « impossible du point de vue canonique la conclusion d’un mariage religieux entre les orthodoxes et les non-chrétiens », stipule le document. Pourtant, il convient de veiller à ce qu’ils « préservent le lien avec leur communauté orthodoxe et éduquent leurs enfants dans l’esprit orthodoxe ».

Le projet de texte mentionne la possibilité « des mariages entre les chrétiens orthodoxes et les catholiques, les membres des Eglises orientales anciennes (Eglise Arménienne apostolique et Eglise Ethiopienne orthodoxe) et des communautés coptes et syriaques, ainsi qu’avec les protestants », sous réserve « d’une bénédiction donnée par l’Eglise orthodoxe et de l’éducation des enfants dans la foi orthodoxe ».

La conception élaborée admet la possibilité de la dissolution du mariage religieux dans les cas suivants :
« l’abandon de l’orthodoxie par l’un des époux », « l’adultère de l’un des époux », « l’abandon de l’un des époux par l’autre », « l’un des époux contracte la lèpre, la syphilis, le SIDA, devient alcoolique ou toxicomane ». En outre, les auteurs du document considèrent que le divorce peut être prononcé lorsque la femme recourt à l’IVG sans le consentement de son mari, ou lorsque le mari oblige sa femme à interrompre artificiellement la grossesse.

Le document explique que si l’un des époux répond à l’un des critères sus-mentionnés, l’autre époux peut s’adresser aux pouvoirs diocésains en présentant une demande de dissolution du mariage. L’archevêque du diocèse prend la décision du divorce, et « délivre le certificat de dissolution du mariage religieux ; la partie reconnue innocente a la possibilité de se marier à l’église en secondes ou troisièmes noces ».

Les auteurs du document notent qu’une dissolution du mariage prononcée par des organes du pouvoir laïque « ne libère pas » le pouvoir ecclésiastique de la nécessité « de porter son propre jugement et de rendre sa propre décision, dans l’esprit des Saintes Ecritures… conformément aux canons de l’Eglise et au devoir de la sollicitude pastorale »

Il est important d’avoir un point de vue concerté de l’Eglise sur la participation des chrétiens orthodoxes aux sacrements, souligne l’archiprêtre Vsevolod Tchapline.

Selon l’avis de Vsevolod Tchapline, président du Département du Patriarcat de Moscou chargé des relations de l’Eglise avec la société, le projet du document « Sur le mariage religieux » porté à la discussion de toute l’Eglise est un document « sérieux et équilibré, qui tient compte des différents points de vue ».

Tchapline rappelle que ces derniers temps la Commission des réunions entre les Conciles accorde une attention particulière aux sujets liés à la célébration des sacrements. Ainsi, les documents concernant la célébration de l’Eucharistie (de la Communion) et du baptême ont été adoptés récemment. Les dernières discussions portent sur le mystère du mariage.

« Parfois les pratiques de la célébration des sacrements et de la participation des fidèles sont différentes d’une paroisse à l’autre, c’est pourquoi il est important d’avoir un point de vue unique de l’Eglise sur cette participation. Mais les décisions ne doivent se prendre qu’après une très large discussion, et la célébration du mariage religieux fait aujourd’hui l’objet de ces débats », a déclaré l’archiprêtre Tchapline à l’Agence RIA « Novosti ».

Selon lui, « plusieurs pratiques divergentes existent aujourd’hui » face aux problèmes aussi complexes que « la reconnaissance de la dissolution du mariage, la bénédiction pour un nouveau mariage, les mariages entre des parents proches, la préparation à la célébration du mariage ». « Les anciennes normes de l’Eglise, que de nombreux laïques connaissent peu, ont parfois besoin d’être actualisées. C’est pourquoi aujourd’hui l’Eglise doit exprimer son point de vue clair et compréhensible pour tout le monde sur toutes ces questions complexes », a souligné le représentant de l’Eglise orthodoxe Russe.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Août 2015 à 17:40 | Permalien

Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse (P.M.), a pris part à l’Assemblée de la communauté de Taize
C’est l’un des temps forts de l’année 2015 à Taize rassemblement pour une nouvelle solidarité et le centenaire de la naissance de frère Roger, son fondateur ainsi que le dixième anniversaire de sa mort.

C’est à l’invitation du supérieur de la communauté chrétienne de Taize, le frère Alois, et avec la bénédiction de la hiérarchie de l’Eglise orthodoxe russe que le que Monseigneur Nestor s’est rendu 16 août 2015 à Taize, en Bourgogne. Il y a pris part a l’Assemblée de la communauté. Étaient présents des représentants éminents de diverses églises.

Parmi eux le cardinal Kurt Koch Monseigneur Jean évêque de Charioupolis vicaire de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale.

Les Eglises préchalcédoniennes et protestantes d’Europe occidentale étaient également présentes. Les solennités ont commencé par une prière commune suivie par une agape fraternelle. Les présents ont ensuite salué l’Assemblée.

Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse (P.M.), a pris part à l’Assemblée de la communauté de Taize
Monseigneur Nestor est brièvement intervenu et a donné lecture du message adressée à la Communauté par le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou. En voici le texte :

Aux organisateurs et aux participants de la session consacrée au centenaire de la naissance et au dixième anniversaire de la disparition tragique de Roger Schutz ainsi qu’au 75e anniversaire de la fondation de la communauté de Taize

Cher frère Alois, Chers frères et sœurs,

En cette journée toute particulière pour la communauté : commémoration solennelle de son fondateur, le frère Roger, je vous salue de tout cœur au nom du patriarche de Moscou et de Russie Cyrille ainsi qu’en mon nom propre.

C’est entièrement et sans la moindre réserve que la vie de frère Roger, tragiquement interrompue il y a dix ans, a été consacrée au service de Dieu et des hommes, en pleine conformité avec l’enseignement du Christ « Ainsi votre lumière va-t-elle briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 16).

Lors de la Seconde guerre mondiale frère Roger a souvent risqué sa vie pour en sauver d’autres volant au secours non seulement des chrétiens mais de tous ceux qui en avaient besoin car « Là, il n’est plus question de Grec ou de Juif… » (Col 3, 11). Aux yeux de tant de ceux qui ont souffert frère Roger s’identifie au « bon samaritain » de l’Evangile.
Pendant de nombreuses années le frère Roger a porté et annoncé la Bonne Nouvelle, il a aidé ceux qui étaient désorientés à trouver des repères dans un monde en plein changement. Il a montré l’exemple d’un bonheur authentique trouvé grâce à une vie bâtie sur la foi et la pureté. Frère Roger était l’incarnation même de la simplicité et de l’humilité que nous enseigne l’Evangile.

Il a su chercher et trouver de nouvelles formes de prédication afin de mieux faire entendre la Vérité Divine aux cœurs dans le désarroi. Véritable lumière du christianisme le frère Roger faisait de son mieux pour ne pas être l’objet d’une attention excessive de la part des autres. Cependant, « une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d’un mont » (Mt 5, 14). En effet, l’œuvre de frère Roger l’a rendu célèbre dans le monde entier. En 1988 frère Roger se voit décerner le prix UNESCO de l’éducation pour la paix.

J’ai eu le bonheur d’avoir à plusieurs reprises rencontré frère Roger, mon cœur garde de lui l’image radieuse du sacrifice chrétien.

La communauté de Taize a été l’œuvre de la vie de frère Roger. Il l’a créée pour les jeunes, pour que tous puissent s’unir autour des idéaux de l’Evangile. Taize est devenue une authentique école de fraternité chrétienne pour la jeunesse de nombreux pays. La communauté a grandement contribué à faire renaître en Europe l’intérêt et la curiosité à l’égard des écrits des Pères de l’Eglise et de la vie monastique.

Chers frères, chères sœurs, nous célébrons le 75e anniversaire de votre communauté ainsi que le centenaire de la naissance de son fondateur : je vous souhaite de tout cœur de dignement perpétuer l’œuvre initiée par le frère Roger, de vous renforcer dans la foi en le Sauveur et de manifester cette foi par la compassion et l’amour chrétiens.
Que la bénédiction de Dieu soit sur vous tous !

Dans l’amour du Seigneur,

+ Hilarion, métropolite de Volokolamsk, Président du DREE du patriarcat de Moscou

Avant de se séparer l’assemblée qui a réuni plusieurs milliers de pèlerins a prié pour le repos de l’âme de frère Roger tragiquement disparu il y a dix ans.
Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse (P.M.), a pris part à l’Assemblée de la communauté de Taize

Monseigneur Nestor était accompagné par le père Maxime Politov, secrétaire du diocèse. Lien et PHOTOS Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Août 2015 à 11:25 | 2 commentaires | Permalien

Saint Augustin (354-430) " La mort de Monique, sa maman"
Sa mère Monique lui est si attachée que Peter Brown la traite de « mère abusive » et qu'Augustin lui-même estime que son amour pour lui était à certains égards « trop charnel » . Chrétienne ardente, elle sait se montrer ferme avec son fils. Lorsqu'il devient manichéen, elle le chasse de la maison. Malgré tout, elle tient absolument à demeurer proche de lui. Elle veut d'abord le suivre à Rome obligeant Augustin qui veut être seul à mentir, mensonge qu'il se reproche et qui assombrit son séjour à Rome.

Cependant, elle ne se décourage pas. Elle le suit à Milan et à Cassiacum où Augustin passe plusieurs mois de retraite philosophique avec certains de ses amis et relations. Là, elle fait office de maîtresse de maison tout en participant aux discussions. Monique meurt à Ostie sur le chemin de retour en Afrique durant l'été 387. Augustin dans son livre les Confessions évoque cette disparition et les moments qui ont précédé en ces termes.

Vous trouverez ici le récit, par son fils saint Augustin, des derniers instants de sainte Monique.

Saint Augustin (354-430) " La mort de Monique, sa maman"
Seigneur, tu sais que ce jour-là, alors que j’étais avec ma mère, comme nous parlions ainsi et que ce monde pour nous au fil des paroles perdait tout intérêt avec tous ses plaisirs, ma mère dit alors :

- Mon fils, en ce qui me concerne, plus rien n’a de charme pour moi dans cette vie. Que pourrais-je faire encore ici-bas ? Pourquoi y serais-je ? Je ne sais pas ; je n’ai plus rien à espérer en ce siècle.

Une seule chose me faisait désirer de rester assez longtemps dans cette vie : te voir chrétien catholique avant ma mort. Je suis plus que comblée dans ce que mon Dieu m’a accordé : tu es allé jusqu’à mépriser les félicités de la terre et je te vois son serviteur. Qu’est-ce que je fais ici ? Que lui ai-je répondu ?

Je ne m’en souviens pas bien, d’autant que sur ces entrefaites, dans les cinq jours à peine ou ce ne fut guère plus, la fièvre la mit au lit.

Et pendant sa maladie, un jour, elle subit une défaillance et son esprit perdit un instant conscience de ce qui l’entourait. Nous accourûmes, mais elle eut vite repris ses sens ; elle nous vit, mon frère et moi, debout près d’elle, et nous dit avec l’air de quelqu’un qui cherche quelque chose :

- Où étais-je ?
Puis arrêtant ses regards sur nous que la tristesse consternait :
- Vous enterrerez ici votre mère, dit-elle.

Moi, je me taisais et maîtrisais mes larmes ; mais mon frère lui dit quelque chose pour souhaiter, comme un sort plus heureux, qu’elle ne finît pas ses jours sur une terre étrangère, mais dans la patrie. Dès qu’elle entendit cela, son visage devint anxieux, et ses yeux lui lançaient des reproches parce qu’il avait de tels sentiments. Et puis, le regard fixé sur moi :

- Vois ce qu’il dit ! me fit-elle ;
et presque aussitôt, elle ajouta pour tous les deux :
- Enterrez ce corps n’importe où ! Ne vous troublez pour lui d’aucun souci ! Tout ce que je vous demande, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, où que vous soyez.
Elle expliqua sa pensée en s’exprimant comme elle pouvait, puis se tut ; la maladie qui s’aggravait la faisait souffrir.

Mais moi, qui songeais à tes dons, ô Dieu invisible, à ce que tu sèmes dans le cœur de tes fidèles et d’où proviennent les moissons admirables, je me réjouissais et te rendais grâce, me rappelant ce que je savais, l’inquiétude si grande qui l’avait toujours agitée au sujet de la sépulture, qu’elle avait prévue et préparée pour elle près du corps de son mari. Oui, parce qu’ils avaient vécu en parfaite concorde, elle voulait encore, tant l’âme humaine a de peine à comprendre les choses divines, ajouter à ce bonheur et faire dire à son sujet par la postérité : il lui fut accordé, après un long voyage outre-mer, qu’une terre conjointe couvrît la terre des deux conjoints.

Saint Augustin (354-430) " La mort de Monique, sa maman"
Mais à quel moment cette vanité, par la plénitude de ta bonté, avait-elle cessé d’occuper son cœur ?

Je l’ignorais et j’étais dans la joie, tout surpris que ma mère me fut apparue ainsi. Déjà cependant, lors de notre entretien à la fenêtre, elle avait dit : « Que fais-je encore ici ? » et rien n’avait laissé voir qu’elle désirait mourir dans sa patrie. De plus, je l’appris plus tard, à peine étions-nous à Ostie que quelques-uns de mes amis, avec qui en toute confiance maternelle elle s’entretenait un jour sur le mépris de cette vie et le bienfait de la mort, en mon absence, furent stupéfaits d’une telle vertu dans une femme - c’est toi qui la lui avais donnée -, et lui demandèrent si elle ne redoutait pas de laisser son corps si loin de son pays.

- Rien n’est loin pour Dieu, répondit-elle, et il n’y a pas à craindre qu’il ne sache point où me retrouver à la fin du monde pour me ressusciter.

Ainsi donc, au neuvième jour de sa maladie, à la cinquante-sixième année de son âge, à trente-troisième de mon âge, cette âme religieuse et pieuse se détacha du corps. Je lui fermais les yeux et dans mon cœur s’amassaient les flots d’une immense tristesse…
......................................

Source : Saint Augustin, Les confessions BA 14, X,26- XII,29. Les Confessions est une œuvre autobiographique d'Augustin d'Hippone, écrite entre 397 et 401, où il raconte sa quête de Dieu.

Saint Augustin (354-430) " La mort de Monique, sa maman"
Sainte Monique - Mère de saint Augustin (332-388)

Monique naît à Tagaste, en Afrique, l’an 332. Elle est la mère de Saint-Augustin d’Hippone. Toute petite, elle aime aller à l’église pour prier, elle recherche la solitude et le recueillement. Elle aime visiter les pauvres et les malades,et leur porte même les restes de la table familiale. Toute sa personne refléte la modestie, la douceur et la paix. A l’âge de 22 ans elle est mariée à un païen nommé Patrice, qui est violent et infidèle. Grâce à ses prières, elle tente d’obtenir sa conversion, mais c’est seulement au seuil de la mort qu’il y consent. Disciples de Saint-Ambroise de Milan,elle prie pour son fils , afin qu’il sorte de l’hérésie dans laquelle il est engagé. Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tombe malade à Ostie, elle meurt à l’âge de cinquante-six ans.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Août 2015 à 10:30 | 1 commentaire | Permalien

TAIZE

L’année 2015 est riche pour la communauté œcuménique qui célèbre le 75° anniversaire de sa fondation, le centenaire de la naissance de son fondateur frère Roger et le 10° anniversaire de sa mort.

C’est l’un des temps forts de l’année 2015 à Taizé : le rassemblement pour une nouvelle solidarité auquel participent jusqu’à la fin de la semaine quelque 4000 jeunes d’une centaine de nationalités différentes. Une centaine d’intervenants ont accepté d’animer des ateliers thématiques pour évoquer des facettes très diverses de la recherche de la thématique abordée. Informations et programme

Lire aussi Taizé - Russie: Le pèlerinage à Moscou au jour le jour

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Août 2015 à 11:36 | -2 commentaire | Permalien

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