Premier projet commun du diocèse de Tachkent et de l’association « Preobrajenie » (Institut Saint Philarète)
Avec la bénédiction de Monseigneur Vincent, métropolite de Tachkent, une exposition intitulée "Non Licet vos esse" - « Vous n’avez pas à être » выставка «Не должно вам быть» a été inaugurée le 5 juin dans les locaux du diocèse. Cette exposition organisée par l’Institut Saint Philarète a déjà séjourné dans quatorze villes de Russie. C’est pour la première fois qu’elle est présentée dans un autre pays. Sa présence dans la capitale ouzbek est d’autant plus importante qu’une multitude de néo confesseurs et martyrs avaient trouvé une mort tragique en Ouzbékistan.

La cérémonie de l’inauguration a été présidée par le métropolite Vincent (Викентий) qui a prononcé une allocution dont voici un extrait : «Nous inaugurons aujourd’hui une exposition qui reflète les terribles évènements survenus au XX siècle. Le pouvoir de l’époque s’était appliqué de toutes ses forces à annihiler la foi orthodoxe. La campagne de confiscation des objets liturgiques n’a été que l’une des manifestations de cette politique, les autorités en ont profité pour dresser les uns contre les autres.

Il s’agissait souvent d’objets sacrés, de dons faits par les fidèles. Le pouvoir soviétique est à la source de cette campagne provocatrice. Les objets sacrés que ne peuvent toucher que les prêtres ont été pillés par les athées sous prétexte de venir en aide aux populations souffrant de la famine. En réalité les bolcheviks voulaient anéantir l’Eglise. Ce n’était pas un combat contre la famine, pour beaucoup artificiellement provoquée par les autorités mais un moyen hypocrite de combattre la foi. Je suis reconnaissant aux organisateurs de cette exposition ».
Premier projet commun du diocèse de Tachkent et de l’association « Preobrajenie » (Institut Saint Philarète)

Dans sa réponse Alexeï Naoumov, président de la fondation Preobrajenie, a confirmé que cette campagne avait été menée par le pouvoir soviétique dans des fins antireligieuses. « L’exposition nous restitue la mémoire de ce qui s’est passé en réalité dans l’histoire de l’Eglise et cela a une grande importance. Des objets rares ont été réunis dans le diocèse de Tachkent afin d’être exposés : icônes, livres de prières manuscrits, objets liturgiques. Les fidèles avaient précieusement conservé tout ceci dans leurs foyers alors que les églises de Tachkent étaient détruites et fermées. En particulier, un calice offert au starets Alexis Metchov et que des enfants spirituel du starets avaient pris avec eux se rendant à Tachkent. Une croix d’autel et une étole ayant appartenu à Saint Lucas (Vojno-Yassnetzky) ».
Premier projet commun du diocèse de Tachkent et de l’association « Preobrajenie » (Institut Saint Philarète)

L’archiprêtre Serge Statzenko , responsable du service de l’instruction du diocèse, a dit : « Il nous est indispensable de bien connaître notre histoire afin de mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui ».
Premier projet commun du diocèse de Tachkent et de l’association « Preobrajenie » (Institut Saint Philarète)

Un film montrant des scènes de la campagne de confiscation des biens religieux a été présenté. Olga Filippova, de l’Institut Saint Philarète , a présenté l’exposition aux invités qui se sont montrés très intéressés. L’exposition restera ouverte jusqu’au 10 juillet ce après quoi elle sera présentée dans plusieurs paroisses du diocèse.

Первый совместный проект Ташкентской епархии и Культурно-просветительского фонда «Преображение» (Россия) Lien Traduction "PO"

Lire aussi: La Fraternité de la Transfiguration célèbre son 25e anniversaire, une liturgie est officiée à la cathédrale du Christ Sauveur
Premier projet commun du diocèse de Tachkent et de l’association « Preobrajenie » (Institut Saint Philarète)


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Juin 2016 à 10:47 | 0 commentaire | Permalien

C’est pourquoi le Synode de l’Église orthodoxe russe propose de réunir en urgence toutes les Églises orthodoxes.

Moscou. 3 juin 2016. INTERFAX. Suite à la décision de l’Église orthodoxe bulgare de boycotter le Concile panorthodoxe, le saint Synode de l’Église orthodoxe russe a proposé de convoquer de toute urgence une réunion préconciliaire de toutes les Églises orthodoxes.

« La convocation d’une telle réunion, étant donné l’ampleur et l’importance des questions posées doit intervenir au plus tard le 10 juin de cette année pour que, sur la base de ses conclusions, puisse y être décidée la tenue du Concile panorthodoxe dans les délais prévus. » Tels sont les termes du procès-verbal de la cession du Synode réuni mardi dernier.

Les membres du Synode ont signalé que la décision de l’Église orthodoxe bulgare de boycotter le Concile panorthodoxe, ainsi que l’incertitude quant à la participation du patriarcat d’Antioche, l’absence de consensus sur le règlement du Concile et sur un certain nombre de ses documents signifient qu’il « existe de sérieux problèmes qui exigent qu’agisse sans détour l’ensemble des Églises orthodoxes. » De même, l’absence de ne serait-ce qu’une seule Église locale rend impossible la tenue d’un concile.

D’autre part quelques Églises et les monastères du Mont Athos ont présenté des modifications aux projets de documents conciliaires qui recoupent des propositions de l’Église orthodoxe russe, toutes ces questions « exigent un examen approfondi dans le but de trouver un consensus panorthodoxe. »

Peu avant, vendredi, on a appris que l’Église orthodoxe de Bulgarie avait pris la décision de boycotter le Concile panorthodoxe qui doit se tenir à Crète du 16 au 26 juin du fait de « raisons sérieuses » et a proposé de repousser sa convocation parce qu’il manque à son ordre du jour des « thèmes importants pour la sainte orthodoxie qui ont une signification actuelle et exigent une décision panorthodoxe conciliaire. »

Certains groupes dans des Églises locales ont également critiqué un projet de document conciliaire qui réglemente l’attitude de l’Église orthodoxe vis-à-vis des autres confessions chrétiennes. Ces groupes visent le mot « œcuménisme » et exigent que les catholiques et les protestants ne soient pas considérés comme des « Églises » mais comme des hérétiques qui se sont séparés de l’Église orthodoxe, unique et authentique.

Il n’y a pas eu de concile panorthodoxe depuis plus de mille ans et on prépare celui-ci depuis plus d’un demi-siècle. Toutes ses décisions doivent être consensuelles, chaque Église est représentée par 24 évêques mais n’a qu’une seule voix. Aucune question qui n’a été préalablement discutée ne peut être inscrite à l’ordre du jour, tous les documents proposés à l’adoption du Concile panorthodoxe ont été publiés à l’initiative de l’Église orthodoxe russe.

Les documents que doit adopter le Concile panorthodoxe concernent : les rapports de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien, le jeûne, le mariage, la mission de l’Église dans le monde, la diaspora orthodoxe.

Statutairement le prochain Concile n’est pas œcuménique. Contrairement aux Conciles œcuméniques du passé, celui-ci n’est appelé à régler aucun problème dogmatique et il ne doit apporter aucun changement d’ordre canonique ou liturgique.

Lien Interfax Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Juin 2016 à 18:03 | 12 commentaires | Permalien

L’autorité et l’infaillibilité des conciles œcuméniques
Archevêque Basile (Krivochéine)

I. Sources de l’autorité et de l’infaillibilité des conciles œcuméniques

Quelles sont les sources de l’autorité des conciles œcuméniques, le fondement de leur infaillibilité ? La seule réponse orthodoxe possible à cette question si importante doit être. le Christ, l’Esprit Saint, l’Église. Le Christ, le « Verbe » de Dieu, nous révélant le Père (Mt 11, 27) et étant lui-même « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6) dont le Père a dit. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… écoutez-le » (Mt 17, 5), qui « enseign[e les foules] comme ayant autorité » (Mt 7, 29). Avant son ascension, il a promis aux apôtres de demeurer avec eux à jamais. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Le Christ, en tant que chef de l’Église qui est son corps, demeure toujours avec elle par son Esprit Saint qu’il a envoyé de son Père aux apôtres. C’est ce Saint Esprit qui enseigne toute la vérité à l’Église, car il est « l’Esprit de vérité » (Jn 14, 17). « Mais quand il viendra, l’Esprit de vérité vous introduira comme un guide dans la vérité entière » (Jn 16, 13), dit le Seigneur, en promettant aux apôtres qu’ils seront conduits par l’Esprit Saint.

Lire Les enjeux du Concile: un document prémonitoire de l'Archevêque Basile Krivochéine

L’Église, dont le chef est le Christ lui-même, et qui est le temple du Saint Esprit, ne peut se tromper. C’est là une croyance fondamentale de l’Église orthodoxe. Et les conciles sont l’expression suprême et la plus pleine de l’Église une, sainte, catholique et apostolique, que le Christ a « aimée », « sanctifiée », « pour se préparer une Église resplendissante, sans tache ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée » (Ep 5, 25-27).

Le Christ a également béni et sanctifié la voie de la conciliarité (sobornost) en disant. « Car, là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Le Christ, ayant promis à Pierre que « sur cette pierre (1) je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (Mt 16, 18), lui donne le pouvoir de lier et de délier. Il donne également ce même pouvoir à tous les apôtres dans leur ensemble, conciliairement, disant. « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur terre sera lié au ciel, et tout ce que vous délierez sur terre sera délié au ciel » (Mt 18, 18). Sous un aspect négatif, ce pouvoir suprême de l’Église de lier et de délier est ainsi formulé par le Christ. « S’il [le frère] ne veut pas les écouter, dis-le à l’Église ; que s’il n’écoute pas l’Église non plus, traite-le comme un païen et un publicain » (Mt 18, 17). Dans bien des passages du Nouveau Testament, les apôtres apparaissent comme étant investis de pouvoir par le Christ lui-même, et ces passages soulignent la nécessité de leur obéir, ainsi qu’à leurs successeurs. « Qui vous écoute m’écoute, qui vous méprise me méprise, et qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé » (Lc 10, 16).

Les apôtres ont été revêtus de « force » lorsque l’"Esprit Saint" est descendu sur eux (Ac 1, 8). Ils ont également reçu du Seigneur le commandement d’être ses « témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Après la Pentecôte, après que la plénitude du Saint Esprit fut sur eux et lorsque les besoins de l’Église l’exigèrent, ils ont convoqué à Jérusalem un concile (Ac 15), modèle de tous les conciles œcuméniques d’Église à venir. À ce concile, avec audace et de plein droit, les apôtres ont proclamé qu’"il a paru bon, à l’Esprit Saint et à nous" (Ac 15, 28) de décider, de trancher de la façon dont nous l’avons fait. En résumé, l’autorité et l’infaillibilité des conciles œcuméniques en tant qu’expression de l’autorité et de l’infaillibilité de l’Église dans sa plénitude ont leurs racines dans l’Écriture Sainte.

II. L’Écriture Sainte et les conciles œcuméniques

La relation entre l’Écriture Sainte et les décisions des conciles œcuméniques du point de vue de leur autorité réciproque a été largement commentée chez les anglicans, elle l’a été moins chez les orthodoxes. Pour les anglicans, il existe à cet égard un document fondamental. l’article 21 de la foi qui proclame que les décisions des conciles n’ont ni force ni autorité s’il est impossible de prouver qu’ils ont leur source dans l’Écriture Sainte (2). En d’autres termes, toute autorité en soi est refusée aux conciles. De façon générale, il semble que les anglicans reconnaissent les décisions des conciles œcuméniques du moment qu’elles ne sont pas en contradiction avec l’Écriture Sainte, sans toutefois préciser qui possède la compétence pour décider si une telle contradiction existe ou n’existe pas (un autre concile, ou chaque chrétien individuellement ?). Autrement dit, une autorité dérivée et moindre est reconnue, dans tous les cas, à certaines décisions conciliaires, en comparaison avec l’autorité de l’Écriture Sainte. Du côté orthodoxe, bien qu’il n’y a jamais eu de décision globale à ce sujet, on affirme souvent que les décisions dogmatiques des conciles œcuméniques ont une autorité et une force égales à celles de l’Écriture Sainte, car ces décisions expriment la tradition ecclésiastique authentique qui, ensemble avec l’Écriture Sainte, forment deux sources de la foi orthodoxe d’autorité égale (3).

Pareille affirmation est exacte quant à son essence, mais sa formulation peut cependant engendrer des malentendus. Premièrement, parce que ses mots sont ceux de l’enseignement du concile de Trente, plus ou moins abandonné par les catholiques-romains eux-mêmes après Vatican II, sur les deux sources de foi. Du point de vue orthodoxe, il serait plus exact de parler d’une seule source, notamment de l’unique tradition apostolique, exprimée par l’Église dans l’Écriture Sainte, les décisions des conciles, les œuvres des Saints Pères, la liturgie, etc. Ensuite — et c’est plus important —, parce qu’une telle affirmation ne tient pas suffisamment compte de la différence essentielle qui existe entre l’Écriture Sainte et les décisions des conciles. L’Écriture Sainte est une révélation divine, inspirée par le Saint Esprit qui nous révèle et nous annonce des données nouvelles sur le Dieu trine, ses grandes œuvres, accomplies pour notre salut, tandis que les conciles œcuméniques n’ont jamais prétendu fournir, par leurs décisions, des révélations sur quelque chose qui était inconnu avant eux, mais simplement une interprétation, une explication et une mise en relief inspirées de l’Écriture Sainte et de la tradition apostolique en général. C’est pour cela que la question d’une éventuelle contradiction possible entre l’Écriture Sainte et les conciles œcuméniques, du degré comparé de leur autorité, ne doit jamais se poser pour des théologiens orthodoxes.

III. Traits caractéristiques d’un concile œcuménique SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Juin 2016 à 09:31 | 0 commentaire | Permalien

La partie de la rue où fut massacrée la famille de l'empereur Nicolas II à Ekaterinbourg rebaptisée rue du Tsar
La partie de la "Rue N.Tolmachev" - l'un des instigateurs de l'assasinat de la famille impériale Н.Толмачев à Ekaterinbourg où il n'y pas d'habitations a été rebaptisée "Rue du Tsar" selon le site de l'administration de l'arrondissement de Kirov auquel appartient ce quartier.

C'est là que se trouve la Basilique-sur-le-Sang construite à l'emplacement de la maison de l'ingénieur Ipatiev où la famille impériale a été massacrée en 1918". Ce changement de nom a été décidé fin Novembre 2015 par la commission de toponymie de Ekaterinbourg bien que la majorité des habitants de la rue se soient prononcé contre.

L'Église russe a canonisé les nouveaux martyrs et confesseurs de Russie l'empereur Nicolas II, son épouse Alexandra et ses cinq enfants en 2000 et le docteur L'Église russe a canonisé les nouveaux martyrs et confesseurs de Russie l'empereur Nicolas II, son épouse Alexandra et ses cinq enfants en 2000 et le docteur Eugène Botkin en Février 2016. Leurs reliques présumées ont été inhumées en 1998 dans le caveau impérial de la basilique des saints Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg cf. )

Les membres de la famille impériale, E.Botkin et trois serviteurs avaient été martyrisés dans la maison Ipatiev à Ekaterinbourg dans la nuit du 17 Juillet 1918. Depuis Septembre 2012 une liturgie est célébrée chaque mois dans la nuit du 17 dans la Basilique-sur-Sang, construite sur le site du martyr de la famille impériale et chaque année, à la fin de l'office de la nuit du 17 Juillet, une procession de plusieurs milliers de fidèles fait le pèlerinage de 23 km jusqu'à à Ganina Yama, où se trouve le puits de mine dans lequel furent d'abord jetés les corps des saints martyrs en Février 1918.

Revenir sur l'authenticité des reliques de la famille Impériale: 57 Résultats pour votre recherche

Leurs reliques présumées ont été inhumées en 1998 dans le caveau impérial de la basilique des saints Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg).

V.G.
Lien Interfax religion
La partie de la rue où fut massacrée la famille de l'empereur Nicolas II à Ekaterinbourg rebaptisée rue du Tsar

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Juin 2016 à 08:58 | -1 commentaire | Permalien

Le patriarcat d’Antioche a accueilli avec chagrin et stupeur la décision du Saint Synode du patriarcat de Constantinople, en date du 31 mai 2016, concernant ‘la formation d’un comité de représentants des Eglises d’Antioche et de Jérusalem, avec le patriarcat œcuménique comme responsable de la coordination, qui devra se réunir immédiatement après le Saint et Grand Concile’ en vue de trouver une solution acceptable aux deux parties pour régler leur différend

L’Eglise d’Antioche tient à souligner avec tristesse que cette décision implique une résignation devant les obstacles qui entravent la recherche d’une solution définitive à ce différend causé par la violation de l’Eglise de Jérusalem des limites territoriales canoniques de l’Eglise d’Antioche dans l’Emirat de Qatar, et ce malgré les efforts fournis depuis plus de trois ans, à travers de nombreuses initiatives iréniques du patriarcat d’Antioche, par l’intermédiaire du patriarcat œcuménique.

Cet état des choses est d’autant plus affligeant que ces efforts, accentués en concomitance avec le processus de convocation du Saint et Grand Concile, avaient aussi pour but d’arriver avant le début du concile à une solution ecclésiale définitive de cette violation, afin qu’il puisse mieux témoigner de l’unité orthodoxe, cette unité qui trouve sa plus haute expression dans la Sainte Liturgie qui va inaugurer ses travaux, le jour même de la Pentecôte.

Car une telle inauguration, avec la participation de toutes les Eglises autocéphales, en ce jour, est la meilleure façon d’aborder les problèmes de l’Eglise Orthodoxe dans sa catholicité, et d’exprimer l’unanimité orthodoxe les concernant.
Mais la situation actuelle, se basant sur une résolution de l’infraction de l’Eglise de Jérusalem après le Grand Concile, prive celui-ci du but même qui lui était assigné, à savoir celui ‘d’exprimer l’unité orthodoxe’. La fin de non-recevoir de cette Eglise des propositions iréniques antiochiennes met donc en péril la tenue même de ce Concile, à la date prévu, ce à quoi l’Eglise d’Antioche avait toujours mis en garde.

Nous appelons aujourd’hui toutes les Eglises orthodoxes autocéphales à œuvrer avec diligence afin de préserver l’unité du monde orthodoxe, face aux dangers qui la menacent. A cet effet, notre Eglise a maintenu ouverte la session de son Saint Synode, qui se réunira dans les prochains jours, pour évaluer la situation vis-à- vis du Grand Concile et prendre les décisions nécessaires. Nous élevons nos prières au Saint Esprit, que nous nous préparons à accueillir, le jour de la Pentecôte, afin qu’Il inspire à Son Eglise et à ses hiérarques, la meilleure façon de témoigner, aujourd’hui beaucoup plus qu’avant, de l’unité à laquelle nous a convié le Seigneur.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juin 2016 à 17:30 | -2 commentaire | Permalien

Karyès, le 12/25 mai 2016
À Sa Divine Sainteté,
Notre très respecté Père et Maître le Seigneur Bartholomée, au Phanar
Très saint Père et Maître,
Nous saluons joyeusement, filialement et avec un profond respect, votre Divine Sainteté, dans le Christ ressuscité, par la célèbre acclamation « Le Christ est ressuscité ! »
Selon les institutions de notre lieu sacré, nous nous sommes réunis en Synaxe double extraordinaire et nous avons pris pieusement en considération : 1) Votre vénérable lettre patriarcale du 11 mars 2016, par laquelle notre Sainte Communauté a été informée au sujet de la convocation du Saint et Grand Concile, et ont été communiqués à celle-ci, à titre informatif, les six textes préconciliaires qui seront renvoyés devant le Saint et Grand Concile ;

2) Votre encyclique patriarcale et synodale du 20 mars de cette année, dans laquelle est mentionné que le Concile panorthodoxe a pour but primordial et de première importance de « manifester que l’Église orthodoxe est l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, unie dans les Sacrements, et particulièrement dans la Divine Eucharistie ainsi que dans la foi orthodoxe, mais aussi dans la conciliarité », et est porté à notre connaissance que « les textes mis au point au niveau panorthodoxe et soumis au Saint et Grand Concile sont publiés et mis à disposition de tout fidèle bien disposé dans le but de son information et de sa mise au courant, mais aussi afin qu’il exprime son point de vue sur le Saint et Grand Concile et ses attentes quant à celui-ci».
Répondant à cette incitation paternelle de votre Divine Toute-Sainteté, nous prions instamment, avec tous les Pères vivant dans l’ascèse et de façon agréable à Dieu sur la Sainte Montagne, afin que le Seigneur bénisse et couronne de succès l’œuvre élevée du Saint et Grand Concile, pour le bien de Son Église et manifeste réellement l’unité de notre sainte Église orthodoxe, laquelle est l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
Ayant étudié dans ce but et avec l’attention et le soin voulus les textes préconciliaires, nous nous permettons de soumettre respectueusement à votre attention ce qui suit.
Nous respectons et nous vénérons comme il se doit notre Mère la Grande Église du Christ [l’Église de Constantinople, dont dépend le Mont Athos, ndt] et Vous-même, le Patriarche Œcuménique et notre Père. Nous prions sans cesse pour l’Église primatiale martyre et l’allègement du poids de la croix qu’elle porte depuis des années. Chaque fois que surgissent des questions qui posent problème à la conscience de la sainte Église orthodoxe, nous exprimons nos points de vue et suggestions avec respect et amour, comme le faisaient les pères qui vécurent avant nous.
Nous constatons l’effort efficace et diligent des Représentants des très saintes Églises orthodoxes lors des Conférences panorthodoxes préconciliaires, en vue de la rédaction des textes préconciliaires concernés, qui ont été publiés sur décision de la Synaxe des Primats (du 21 au 29 janvier 2016).
Néanmoins, nous pensons que certains points des textes préconciliaires nécessitent une clarification, afin que soient exprimés plus clairement la tradition pérenne des Saints Pères et le viatique conciliaire de l’Église. Nous soumettons humblement notre point de vue et nos suggestions concernant ces points, pour leur évaluation et leur mise en valeur par l’Église.
Le premier point concerne l’ecclésiologie. La formulation « l’Église orthodoxe, étant l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique » a été posée à juste titre comme exergue au début du texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », dans le sens et dans l’idée qu’elle exprime l’unicité de Celle-ci. Cependant, le Saint et Grand Concile, en tant qu’organe conciliaire supérieur aux Conférences pré-concilaires, devrait compléter la formulation du texte concerné et éviter le terme « Église » au sujet des hétérodoxes, utilisant au lieu de celui-ci les termes « religions (dogmata) et confessions chrétiennes ». Ainsi, les hétérodoxes connaîtront très clairement ce que nous pensons à leur sujet en tant que leurs sincères interlocuteurs. Dans cette perspective, il serait plus juste d’introduire la formulation suivante dans l’alinéa 2 du paragraphe 6 : « L’Église orthodoxe connaît (au lieu de reconnaît) l’existence historique des autres confessions chrétiennes… » Dans la suite du texte, le concept d’unité de l’Église nécessite également une clarification. Nous croyons qu’appartiennent à son unité uniquement les membres de l’Église orthodoxe, en tant que Corps du Christ, participant à la « gloire » (la grâce déifiante du Saint-Esprit), pour laquelle a prié le Grand-Prêtre – notre Seigneur Jésus-Christ. C’est à leur sujet seulement qu’il est dit « qu’ils soient un, comme nous sommes un », selon le commentaire des Pères théophores (S. Athanase le Grand, S. Jean Chrysostome, S. Cyrille d’Alexandrie). Il est utile pour tous, pour la conscience qu’a de lui même le troupeau orthodoxe, mais aussi pour les hétérodoxes, que nous parlions du retour de ceux qui se sont séparés à l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, à savoir notre sainte Église orthodoxe, laquelle maintient imperturbablement « le lien indivisible existant entre la véritable foi et la communion sacramentelle », comme cela fut exprimé par les saints Conciles Œcuméniques. C’est dans ce sens de son unité que l’Église « a toujours cultivé le dialogue avec ceux qui sont partis, lointains et proches », et qu’elle peut dans ce cadre exprimer sa nature apostolique « dans des conditions historiques nouvelles » avec pour but objectif de préparer le terrain à leur retour dans Son unité dans l’Esprit Saint. Concrètement, nous suggérons que la phrase finale de l’article 5 sur « l’unité perdue des chrétiens », soit formulée comme suit : « le retour dans la vérité des chrétiens qui se sont éloignés d’elle ».
Le deuxième point des textes préconciliaires qui devrait subir des modifications, de telle façon que soit fixée la conscience qu’a d’elle-même l’Église à travers les temps, est ce qui se rapporte aux dialogues interchrétiens bi- ou multilatéraux. Le mode de conduite et de cheminement des dialogues théologiques ne satisfait pas l’ensemble du plérôme de l’Église. Quant à notre Sainte Communauté, elle s’est exprimée, de temps à autre et dans différentes circonstances, par des textes officiels s’opposant aux accords théologiques avec les hétérodoxes, et elle a protesté contre les prières communes et autres pratiques liturgiques (baisers liturgiques, etc.), par lesquels est donnée l’image d’une fausse union avec eux, comme cela a été mentionné dans le texte de notre Synaxe double du 9/22 avril 1980. Concrètement, dans l’article 18 du texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », il doit être dit clairement que l’Église orthodoxe ne peut en aucun cas accepter l’unité de l’Église comme un accommodement interconfessionnel ou comme participation à des prières communes et d’autres pratiques liturgiques qui créent la confusion dans la conscience du plérôme orthodoxe. Aussi, nous ne pouvons pas ne pas exprimer notre vive préoccupation et nos objections fondées quant à la poursuite de la participation des orthodoxes au Conseil Œcuménique des Églises.

Troisièmement, en ce qui concerne « le règlement d’organisation et de fonctionnement du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe », nous comprenons les difficultés pratiques, aussi nous évitons d’aborder les questions qui se posent au sujet du mode d’organisation et de la participation à titre égal des évêques. En même temps, cependant, dans l’article 22 du texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », où se pose la question de savoir qui est « le juge désigné et ultime en matière de foi », le texte pourrait être plus clair avec la précision que la tradition ecclésiale reconnaît comme juge ultime dans les questions de foi la conscience du plérôme de l’Église, qu’expriment parfois des personnes individuelles ou des conciles de hiérarques ou le peuple fidèle, et qui est validée par des décisions conciliaires. Nous considérons également qu’il doit être fait référence aussi aux grands Conciles de l’Église orthodoxe qui ont eu lieu après le VIIème Concile Œcuménique (ceux qui ont été tenus sous le patriarche Photius le Grand en 879, sous saint Grégoire Palamas en 1341-1351, et ceux qui ont invalidé les pseudo-conciles unionistes de Lyon et de Florence). En effet, par la référence à ces conciles, les différences dogmatiques et ecclésiologiques avec les hétérodoxes (sur le Filioque, la grâce créée, la primauté papale, etc.) seraient complètement tirées au clair. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juin 2016 à 14:31 | 0 commentaire | Permalien

PERE PLACIDE(*): DE LA MESSE LATINE A LA LITURGIE ORTHODOXE
V. Golovanow

La théologie de la messe est fondamentalement la même dans les Églises orthodoxe et catholique : la messe est le sacrement de la Nouvelle Alliance qui actualise l'unique sacrifice du Christ et, par la puissance du Saint-Esprit, rend le Christ ressuscité réellement présent sous les apparences du pain et du vin.

Photo: Une messe à l'abbaye cistercienne Notre-Dame de la Trappe, à Soligny-la-Trappe (Orne)

Le déroulement de la messe catholique comprend : 1° le rite d'ouverture, qui a pour but de constituer le rassemblement des fidèles autour du prêtre et de préparer l'assemblée à entendre la parole de Dieu et à célébrer l'eucharistie ; 2° la liturgie de la Parole, constituée par des lectures bibliques avec des chants intercalaires, une homélie qui commente les lectures, la profession de foi et la prière universelle ; 3° la liturgie eucharistique, qui reproduit l'essentiel de la dernière Cène de Jésus ; après le Notre Père et le geste de paix mutuelle, la fraction du pain manifeste l'unité des fidèles qui communient à un seul pain et forment un seul corps ; 4° le rite de conclusion, très bref, comprenant la bénédiction du prêtre et le renvoi (missa) de l'assemblée. Encyclopédie "Larousse"

La Liturgie orthodoxe exerce une attirance certaine auprès des hétérodoxes occidentaux, attirés d'abord par sa beauté puis par son contenu spirituel. Elle est ainsi à l'origine de plusieurs conversions connues, y compris dans mon entourage.

Le père Placide Deseille (*) en fait une lecture très intéressante dans sa passionnante autobiographie spirituelle "Étapes d'un pèlerinage" (Monastère St-Antoine-le-Grand - Monastère de Solan,, en ligne

LA LITURGIE QUE L’OCCIDENT PRATIQUAIT A L’EPOQUE OU IL N’AVAIT PAS ROMPU LA COMMUNION AVEC L’ORIENT


"J’aimais beaucoup la liturgie latine," écrit le père Placide lorsqu'il parle des son premier contact avec l'Orthodoxie dans les années 1950. Et il continue: "La connaissance de la liturgie orthodoxe, que je venais de découvrir avec émerveillement à Saint-Serge, me faisait prendre une vive conscience des richesses analogues, quoique plus cachées, que recelait la liturgie latine traditionnelle, et m’incitait à en vivre avec plus d’intensité.

La liturgie de la Trappe était d’ailleurs, sauf quelques additions tardives facilement décelables et qui n’avaient pas déteint sur l’ensemble, identique à la liturgie que l’Occident pratiquait à l’époque où il n’avait pas rompu la communion avec l’Orient. A la différence de la liturgie byzantine, elle se composait presque exclusivement de textes bibliques, ce qui pouvait au premier abord donner une impression de sécheresse. Mais ces textes étaient admirablement choisis, le déroulement de l’année liturgique était parfaitement harmonieux, et les rites, malgré leur sobriété, étaient chargés d’une grande richesse de sens. Si on se donnait la peine, en dehors des offices, au cours de ces heures de "lectio divina" si caractéristiques de l’ancienne spiritualité monastique d’Occident, d’acquérir une connaissance « par le cœur » de la Bible et des interprétations que les Pères en avaient données, la célébration de l’Office divin acquérait, avec la grâce de Dieu, une saveur et une plénitude admirables."


PERE PLACIDE(*): DE LA MESSE LATINE A LA LITURGIE ORTHODOXE
DU CONCILE VATICAN II AUX RITES ORIENTAUX.

Le père Placide accueillit "avec beaucoup de joie". Il espérait "une revivification des structures et des institutions de l’Eglise romaine par un retour à l’esprit et à la doctrine des Pères". Mais il s'aperçut que "c’était un processus inverse qui, sur bien des points, se dessinait ... Jusque-là, une assez grande part des institutions anciennes, et surtout la liturgie traditionnelle de l’Occident, avaient pu subsister malgré diverses altérations, parce que le catholicisme, régi par un pouvoir central fort et universellement respecté, les avait maintenues par voie d’autorité. Mais, dans une très large mesure, les fidèles, et plus encore les clercs, en avaient perdu le sens profond. Avec le Concile, la pression de l’autorité s’affaiblit ; il était logique que ce dont le sens était perdu finisse par s’effondrer, et que l’on soit amené à reconstruire sur de nouvelles bases, conformes à ce qu’était devenu depuis plusieurs siècles, ou devenait maintenant, l’esprit du Catholicisme romain."

Déçu par l'évolution postconciliaire, le père Placide se tourne vers les Pères, l’Eglise ancienne, et "cette Orthodoxie que j’aimais, sans pressentir encore qu’elle pût être purement et simplement l’Eglise du Christ dans toute sa plénitude" et s'intéresse aux rites orientaux: " L’uniatisme avait été conçu par Rome comme un moyen d’amener les Orthodoxes à la foi et à l’unité romaines, sans les obliger à renoncer à leurs usages. Le développement de l’œcuménisme dans le monde catholique tendait à rendre cette perspective caduque. Mais ne pouvait-on pas espérer que la présence et le témoignage des catholiques de rite oriental contribuerait à ramener l’ensemble de l’Eglise romaine à la plénitude de la Tradition ? Les interventions lucides et courageuses de certains hiérarques melkites au Concile donnaient quelque consistance à cette espérance."


TRADITION BYZANTINE ET PROBLEME DE L'UNIATISME

Le père Placide ne s'intéresse pas au côté "oriental" de la tradition byzantine mais à sa fidélité aux Pères: "Je ne me suis jamais senti « oriental », ni attiré à le devenir. Mais la pratique de la liturgie byzantine me semblait être le moyen le mieux adapté, en l’état actuel des choses, pour entrer dans la plénitude de la tradition patristique d’une façon qui ne soit pas scolaire et intellectuelle, mais vitale et concrète.

Lire aussi La divergence historique

La liturgie byzantine m’est toujours apparue beaucoup moins comme une liturgie orientale, que comme la seule tradition liturgique existante dont on puisse dire : « Elle n’a rien fait d’autre que d’incorporer intimement dans la vie liturgique la grande théologie élaborée par les Pères et les conciles jusqu’au IXème siècle. En elle se chante l’action de grâces de l’Eglise triomphant des hérésies, la grande doxologie de la théologie trinitaire et christologique de saint Athanase, des Cappadociens, de saint Jean Chrysostome, de saint Cyrille d’Alexandrie, de saint Maxime. En elle transparaît la spiritualité des grands courants monastiques depuis les Pères du Désert, Evagre, Cassien, les moines du Sinaï, jusqu’à ceux du Studion, et, plus tard, de l’Athos... En elle, enfin, le monde entier, transfiguré par la présence de la gloire divine, se dévoile dans une dimension proprement eschatologique.» (In M.-J. LE GUILLOU, L’esprit de l’Orthodoxie grecque et russe, Paris 1961, pp. 47-48. Citation du père Placide)

Toutefois le père Placide constate alors "à quel point les Eglises uniates étaient coupées de leurs racines et de leur propre tradition, et n’occupaient dans l’Eglise catholique romaine qu’une position très marginale. Même lorsque les Uniates reproduisaient aussi exactement que possible les formes extérieures de la liturgie et du monachisme orthodoxes, l’esprit qui animait leurs réalisations était très différent." Et aussi que "le risque était grand, dès lors, de ne suivre, sous le couvert de l’appartenance « orientale », que des conceptions subjectives qui ne seraient ni catholiques, ni orthodoxes, et laisseraient le champ libre aux fantaisies individuelles, aux abus et aux illusions."

VERS L'ORTHODOXIE

Faisant ainsi le constat que l'uniatisme était une voie sans issue le père Placide constate aussi que l’évolution postconciliaire de l’Eglise romaine se poursuit, "la mutation la plus symptomatique étant sans doute celle de la liturgie" et il cite "l’un des hommes qui ont été le plus mêlés à ces réformes, le Père Joseph Gelineau: « [Après Vatican II,] c’est une autre liturgie de la messe. Il faut le dire sans ambages : le rite romain tel que nous l’avons connu n’existe plus. Il est détruit.» (In. J. GELINEAU, Demain la Liturgie, Paris 1976, p. 10. Citation p. Placide.) Et "très progressivement" il parvient à la conviction "que l’Eglise orthodoxe est l’Eglise du Christ en sa plénitude," malgré son expérience à la Trappe, où il avait encore connu la tradition latine dans une de ses expressions les plus pures, bien sauvegardée jusqu’à une date très récente," et sa perception de "tout ce qu’il y avait de christianisme authentique, – je serais porté à dire maintenant : de réels éléments d’orthodoxie – chez les catholiques romains."
PERE PLACIDE(*): DE LA MESSE LATINE A LA LITURGIE ORTHODOXE

Lire Guide spirituel : le chemin des Ascètes. Initiation à la vie spirituelle

(*) L'Archimandrite Placide (Deseille), né en 1926, entre l’abbaye cistercienne de Bellefontaine en 1942 à l'âge de seize ans. À la recherche des sources authentiques du christianisme et du monachisme, il fonde en 1966 avec des amis moines un monastère de rite byzantin à Aubazine en Corrèze. En 1977 les moines décident de devenir orthodoxes. Ils sont reçus dans l’Église orthodoxe le 19 juin 1977 et en février 1978, ils deviennent moines du monastère de Simon Petra au Mont Athos. Rentré en France peu après, père Placide fonde le monastère Saint-Antoine-le-Grand, à Saint-Laurent-en-Royans (Drôme) dans le Vercors, et en devient l'higoumène. Il a enseigné la patristique à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Fondateur de la collection « Spiritualité orientale » aux éditions de l'abbaye de Bellefontaine, il est l'auteur et le traducteur de plusieurs ouvrages sur la spiritualité et le monachisme orthodoxes (liste sur http://monasteresaintantoine.fr/)

PERE PLACIDE(*): DE LA MESSE LATINE A LA LITURGIE ORTHODOXE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juin 2016 à 10:58 | 7 commentaires | Permalien

À Paris, un jardin porte le nom des moines de Tibhirine assassinés en Algérie en 1996
Le monastère Notre-Dame de Tibhirine s’était installé sur les hauteurs de Médéa au Nord de l’Algérie en 1938. Il a été la cible de plusieurs attaques, entre 1992 et 1996, suite aux violences qui secouaient l’Algérie. Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, une vingtaine d’individus avaient enlèvé sept moines. Vingt ans après, Paris se souvient

Vingt ans après l’assassinat des sept moines trappistes, le Square St-Ambroise dans le XIe arrondissement de Paris a été baptisé, lundi 30 mai, « Jardin des moines de Tibhirine ». L’initiative, lancée il y a deux ans par la mairie de Paris, a été saluée par le curé de la paroisse, des responsables religieux et les familles des moines présentes

Lire « Des hommes et des dieux »

Le P. Augustin Deneck ne réalise toujours pas vraiment ce qui se passe, ce lundi 30 mai, sur le parvis de l’église parisienne dont il est le curé, St-Ambroise. Il assiste, comblé, comme les centaines de personnes assemblées, à l’inauguration du « Jardin des moines de Tibhirine » qui remplace désormais le « Square St-Ambroise ».

« C’est un don de nos frères moines qui me dépasse. Et qui montre bien que ces moines ont touché bien plus que l’univers chrétien », ajoute-t-il, en rappelant l’origine, laïque, de cette initiative.

Il y a deux ans, Catherine Vieu-Charier, adjointe à la maire de Paris, en charge de la mémoire du monde combattant, lui indique son souhait de changer le nom du square faisant face au parvis de son église pour rendre hommage aux moines trappistes et faire connaître leur « message d’amitié, d’ouverture et de dialogue ». Il accepte sans hésitation, et lui demande, plus d’un an après, la raison du choix de l’emplacement.

La réponse de l’élue ? « Le cœur du XIe arrondissement, c’est bien ». C’était le 13 novembre 2015, quelques heures avant les attentats qui frappèrent Paris, à quelques mètres de là....La CROIX
À Paris, un jardin porte le nom des moines de Tibhirine assassinés en Algérie en 1996

Lire aussi Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov
Mère Marie a été arrêtée par la gestapo et, en mars 1945, a péri dans le camp de Ravensbrück. Il est dit qu’elle se serait portée volontaire pour la chambre à gaz afin d’en sauver une codétenue.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Mai 2016 à 18:01 | 0 commentaire | Permalien

L’Église orthodoxe russe a mis en ligne un site "Sobor 2016" consacré au Concile panorthodoxe (Crète, 19-26 juin), site en russe, en ukrainien et en moldave.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Mai 2016 à 12:47 | 4 commentaires | Permalien

Madagascar: Inauguration de la nouvelle église orthodoxe d’Antsiranana
Une nouvelle église vient étoffer la communauté religieuse de la ville. Il s’agit de l’Église orthodoxe qui vient d’être inaugurée le dimanche 15 mai

Archdiocese of Madagascar

Les travaux de construction de cette église orthodoxe qui se situe en face de l’école primaire publique (EPP) du quartier SCAMA ont pris fin au mois de décembre de l’année dernière.

L’inauguration devait se dérouler à Pâques, mais le climat et l’état de la route n’étant pas favorable, elle a été reportée au dimanche de la pentecôte.

L’archevêque orthodoxe, Msg Ignatios Sennis en présence du Vicaire, d’un diacre, du père Mathieu, prêtre d’Antalaha et du responsable de l’église à Antsiranana, le père Alexios, a inauguré la nouvelle église et l’a baptisé « Arkanjeky Mikaely sy Gabriely ».

Cette Eglise orthodoxe est la première dans la région DIANA. /Church of Alexandria / Bâtie sur plus de 1 000 m2, terrain donné par la veuve de Georges Karma, cette église de 210 m2 peut accueillir 200 à 300 fidèles.... Suite
Madagascar: Inauguration de la nouvelle église orthodoxe d’Antsiranana

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Mai 2016 à 13:44 | 2 commentaires | Permalien

Traduit du russe par Marie et André Donzeau

Le 21 mai 2016, samedi de la troisième semaine après Pâques, à la veille du jour du Souvenir des Nouveaux Martyrs ayant souffert à Butovo le Patriarche de Moscou Cyrille a célébré la Divine Liturgie en plein air près de l'église des Nouveaux Martyrs et confesseurs de Russie sur le terrain de manœuvre de Butovo, lieu d'exécutions de masse et d'ensevelissement des victimes de la répression politique, dont de nombreux membres du clergé et de laïcs, glorifiés aujourd'hui dans l'assemblée des Nouveaux Martyrs, rapporte le site du Patriarchat "Патриархия.ru."

Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes (partie1)

Avec sa Sainteté ont concélébré le métropolite Juvénal de Krutitsy et Kolomna, vicaire patriarcal du diocèse de Moscou, le métropolite Valentin (Michtchuk), le métropolite Arsène d'Istra, premier vicaire du Patriarche de Moscou et de toute la Russie pour Moscou, l'archevêque Evgueny de Vereya, président du Comité de l'enseignement de l'Eglise orthodoxe russe et recteur de l'Académie de théologie de Moscou, l'archevêque Theognost de Serguiev Possad, président du Département synodal pour les monastères et la vie monastique et supérieur de la Laure de la Trinité Saint-Serge, l'évêque Gury (Chalimov), l'évêque Tikhon de Vidno, l'évêque Theophyle de Dmitrov, supérieur du Monastère stavropigiaque Saint-André, l'évêque Roman de Serpukhov, l'évêque Serge de Solnetchnogorsk, chef du secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou, l'évêque Tikhon de Podolsk, l'évêque Savva de Voskressensk, premier vice-chancelier du Patriarcat de Moscou, supérieur du monastère stavropigiaque de Novospassky, l'évêque Nicolas de Balachikha, l'évêque Constantin de Zaraysk, l'évêque Paramon de Bronnits, supérieur du monastère stavropegial du Don, l'archiprêtre Vladimir Divakov, secrétaire du Patriarche de Moscou et de toute la Russie pour Moscou, l'archiprêtre Michel Ryazantsev, sacristain de l'église du Christ Sauveur, l'archiprêtre Michel Egorov, secrétaire de l'administration diocésaine régionale de Moscou, l'archiprêtre Cyrille Kaleda, recteur de l'Église des Nouveaux Martyrs et confesseurs de Russie sur le camp militaire de Butovo, ainsi que les supérieurs des monastères stavropegiaux et des clercs de Moscou et de sa région.

Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes (partie 2)

Etaient présents M.A. Fedotov, président du Conseil auprès du Président de la Russie pour le développement de la société civile et les droits de l'homme, ainsi que O.V. Khromov, responsable du district Lénine de la région de Moscou.
Les chants liturgiques furent exécutés par le choeur de l'Université orthodoxe des sciences humaines Saint Tikhon (chef de choeur T.I. Koroleva).

Après les litanies furent chantées les prières pour le repos des âmes "des serviteurs de Dieu d'heureuse mémoire, qui ont subi de terribles soufrances et tortures pour la foi et la vérité dans les années de répressions et de persécutions de l'Eglise du Christ, et des évêques, pasteurs de l'Eglise, moines et laïcs qui achevèrent leur vie dans le martyre en ce lieu, et dont Toi, Seigneur, tu connais les noms."

L'évêque de Balachikha Nicolas prononça une homélie.

À la fin de la liturgie, le Primat de l'Eglise orthodoxe russe célébra un office pour les saints Nouveaux Martyrs et confesseurs de la Russie, et prononça la prière des défunts pour tous ceux qui périrent et furent enterrés sur le polygone de Butovo.

Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes (partie 3)


Le recteur de l'église du champ de manoeuvre de Butovo, l'archiprêtre Cyrille Kaleda, a accueilli sa Sainteté et lui a offert une icône du saint martyr Serafim (Tchitchagov). Le Patriarche de Moscou Cyrille s'est adressé aux fidèles.
Le Primat de l'Église russe, a offert à la paroisse des vases sacrés eucharistiques.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Mai 2016 à 04:22 | 0 commentaire | Permalien

Le pape François a nommé l'archevêque italien Celestino Migliore comme nonce apostolique du Saint-Siège en Russie
Cette nomination est bien accueillie dans l'Église russe...

Le pape François a nommé l'archevêque italien Celestino Migliore comme nonce apostolique du Saint-Siège en Russie le 28 mai 2016; il remplace le slovène Mgr Ivan Jurkovič, nonce depuis 2012, nommé observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies à Genève en février 2016.

Mgr Migliore, 64 ans, est considéré comme un diplomate chevronné du Vatican: il a été responsable de négociations difficiles avec les pays qui n'ont pas de relations officielles avec le Vatican, comme la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord; il était nonce en Pologne depuis 2010 et il était allé en Russie rencontrer des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères après expulsion été de Russie de Mgr Jerzy Mazur et de plusieurs prêtres en 2002 cf..

Cette nomination est bien accueillie dans l'Église russe qui espère "un nouveau développement des relations avec l'Église catholique romaine, qui sont en plein progrès, surtout après la rencontre entre le pape François et le patriarche Cyrille," a déclaré le père Étienne Igoumnov, secrétaire du Département synodal des relations ecclésiales extérieures. Il a ajouté que l'essentiel actuellement ce sont les efforts conjoints des Églises russe et catholique "orientés sur le soutien des Chrétiens souffrants du Proche Orient et aussi sur la défense des valeurs morales traditionnelle qui sont soumises actuellement à de sérieux défis."
Interfax religion V.G.

Longtemps observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU

Le P. Migliore est d’abord attaché à la délégation apostolique en Angola (1980-1984), avant d’être envoyé à la nonciature des États-Unis (1984-1988), puis à celle d’Égypte (1988-1989), avant de passer trois ans à celle de Pologne (1989-1992). En 1992, il devient l’envoyé spécial du Vatican au Conseil de l’Europe à Strasbourg (1992-1995). Puis il est nommé sous-secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, devenant, à ce titre, le bras droit du cardinal Jean-Louis Tauran....La Croix


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Mai 2016 à 17:15 | 0 commentaire | Permalien

Sa Sainteté le Patriarche Cyrille en pèlerinage au Mont Athos
Les 27-29 mai 2016, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie sera en pèlerinage au Mont Athos.

Ce voyage sera sa deuxième visite sur la Sainte Montagne en tant que Primat de l’Église orthodoxe russe. Pendant son précédent séjour, en 2013, le Patriarche Cyrille avait pu visiter de nombreux monastères athonites.

Cette fois, le Patriarche Cyrille vient célébrer le millénaire du monachisme russe sur l’Athos. Après la visite du Protaton et une rencontre avec le Sacré Kinote de la Sainte Montagne, le Patriarche arrivera au monastère russe Saint-Pantéléimon. Pendant son séjour, le Primat de l’Église russe célébrera au Vieux Russikon et au skite de Xilourgou, lieu originel du développement du monachisme russe sur l’Athos. Dimanche, le Patriarche Cyrille devrait célébrer la Divine liturgie au monastère Saint-Pantéléimon.

L’Athos occupe une place à part dans la vie spirituelle des orthodoxes russes. Cette année, le millénaire de la présence russe sur la Sainte Montagne est largement célébré. Le jubilé est marqué par de nombreuses expositions, des concerts, des conférences organisés avec la participation de l’Église et de l’état. Grâce aux efforts du Conseil de tutelle public du monastère Saint-Pantéléimon de l’Athos, fondé en 2011 et présidé par Sa Sainteté et par D. A. Medvedev, le monastère a pu être restauré. Lien
Sa Sainteté le Patriarche Cyrille en pèlerinage au Mont Athos

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Mai 2016 à 16:50 | 2 commentaires | Permalien

Nous vous informons que pour suivre l’actualisation des données concernant le Saint et Grand Concile son site est disponible sur internet en plusieurs langues. Le site dédié en ligne est ICI En route vers le Concile ICI et les EGLISES

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Mai 2016 à 18:18 | 6 commentaires | Permalien

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
Le père Basile Pasquier, hégoumène du monastère orthodoxe de Tchéboksary, a accordé une interview à Pravda.ru.

L’itinéraire du père Basile est surprenant : né en France, dans une famille catholique, c’est dans l’orthodoxie et en Russie que s’est réalisée sa vocation. Le père Basile s’engage pour Église du Christ une : « L’orthodoxie doit devenir universelle et une»

Vers l’orthodoxie!

— Vous êtes né catholique et êtes devenu hégoumène du monastère orthodoxe de Tchéboksary, la capitale de la république de Tchouvachie. Comment cela est-il arrivé ? Racontez-nous votre vie et vos recherches spirituelles.

— L’homme ne choisit pas son lieu de naissance, il naît là où Dieu a voulu qu’il naisse. Je suis né en Vendée, à l’ouest de la France, dans une famille catholique. Il m’importait peu d’être catholique ou non, j’étais chrétien. Et j’ai été élevé chrétien dans une famille chrétienne, simplement le catholicisme était la religion dominante dans l’ouest de la France, et j’ignorais tout de l’orthodoxie.

À Paris il m’arrivait de regarder avec curiosité les dômes doré des églises orthodoxes, mais je n’y entrais pas, parce que je ne m’y sentais pas appelé. Aujourd’hui lorsque l’on parle des deux branches d’une Église une, on oublie de préciser que l’Église a été une durant de nombreux siècles, jusqu’au grand schisme.
Il faut revenir à cette Église une, une en Christ, à la confession originelle du Christ pour apprécier justement l’Église et la rendre authentiquement Universelle.


L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
Je n’ai pas choisi mon lieu de naissance, je n’ai pas choisi ma famille, mais je pense que Dieu m’a appelé, Il a porté un regard favorable sur moi. Les gens que j’ai rencontrés au cours de mes pérégrinations sont membres d’une communauté importante dans les années 1963 – 1970. Il y avait alors beaucoup de communautés de jeunes orthodoxes qui cherchaient à revenir aux sources du christianisme primitif, à la renaissance, au renouveau de l’Église, et cela me plaisait.

Tout cela était original : pour les prières nous utilisions le rite orthodoxe oriental. Notre supérieur avait fait ses études en Grèce, y avait passé sa jeunesse et il voulait vraiment créer une communauté qui serait un pont entre l’Occident et l’Orient. Nous nous sommes assez rapidement rendu compte que c’était impossible.

Nombreux étaient ceux qui voulaient devenir orthodoxes, mais très rapidement notre groupe social a connu une crise interne. Nous avons même senti une certaine menace de la part des autorités ecclésiastiques : notre prêtre a même été interdit d’officier, il a fait l’objet de pressions pour qu’il revienne à l’ordo du rite latin.

Et nous voyions que, bien que nous soyons moines, on nous considérait comme des gens qui avaient franchi un certain pont. Prenant conscience que nous partagions en quelque sorte la foi orthodoxe, nous nous considérions comme initiés à cette approche juste des offices et des textes sacrés, nous n’avions plus besoin du rite latin.

Notre monastère se trouvait en Terre Sainte, près de Jérusalem, nous étions sous l’autorité de l’Église melchite, proche des Arabes. Le patriarche local nous accueillit à bras ouverts, et nous qui venions de France sommes restés 20 ans en Terre Sainte, jusqu’à ce que les franciscains nous en chassèrent alors que nous avions avec eux signé un bail de 90 ans.

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
Au début des années 90 nous avons reçu la visite de hiéromoines du Mont Athos. L’un d’eux, le père Iéronime, qui avait passé plusieurs années à la Laure des Grottes de Pskov, puis sur la Sainte Montagne, resta à Jérusalem deux ou trois années. C’est ce père Iéronime qui m’a amené à l’orthodoxie et qui, ensuite, m’a pour ainsi dire tenu sur les fonts baptismaux. Tous les Russes de mon entourage à Jérusalem me disaient : « Père Basile, il faut que tu ailles en Russie, la Russie est faite pour toi, la Russie a besoin de toi. » Et moi je répondais : « Mais vous, vous l’avez quittée, pourquoi donc ? » Et ils me répondaient : « Non, non, tu dois absolument aller en Russie, on y a besoin de toi. »

En Russie, à cette époque, c’était le chaos. C’était risqué de se rendre en Russie. Mais petit à petit je me rendais compte que c’était ce qu’il me fallait, que je devais aller en Russie. J’ai décidé de rendre visite à l’évêque de Tcheboksary pour Pâques 1993.

Quand je suis arrivé à Moscou, le hiéromoine, par la suite évêque, Tikhon avait pris la décision de restaurer la maison de ville de la Laure des Grottes de Pskov. Je me suis mis à l’aider et nous sommes devenus amis, ce qui m’a ouvert le monde dans lequel je vis aujourd’hui. Je suis devenu ami d’Olessia Nikolaeva, du père Vladimir Viguiliansky et de tout le monde orthodoxe traditionnel qui me convenait beaucoup mieux. Ensuite je suis allé à Pskov.

L’orthodoxie, comme la sainte Trinité est une et indivisible
L’Église une du Christ

— Que pensez-vous de la rencontre des mondes catholique et orthodoxe à Cuba ?

— Ça ne me perturbe absolument pas parce que j’ai ma propre vision de l’Église. L’Église une, c’est l’Église de Christ. Je suis convaincu que c’est dans le monde orthodoxe que se réalise la plénitude de la vie ecclésiale. Il y a beaucoup de gens qui pourraient devenir orthodoxes, mais pour cela je pense qu’on doit leur donner une chance et c’est dans le dialogue qu’elle se trouve. Je ne vois dans cette rencontre aucun œcuménisme. Il ne mène à rien, il ne peut pas être un pont. Je pense que l’orthodoxie doit devenir catholique, c’est-à-dire universelle et une. Elle est comme la Sainte Trinité une et indivisible, et à sa tête est le Christ.

Si vous confessez cette vérité, rien ni personne ne peut vous détourner de cette voie de vérité ou vous faire douter. Il est indispensable que les catholiques s’engagent sur la voie que j’ai suivie et reconnaissent pleinement le Christ, comme je l’ai reconnu dans l’Église orthodoxe.

J’ai parcouru un long chemin, j’ai traversé un pont, et, comme Abraham avant d’entrer en terre de Jérusalem, j’ai connu des tentations. Le Seigneur l’a raisonné, lui disant : « Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. » À moi aussi, le Seigneur m’a montré le chemin.

Texte préparé par Youri Kondratiev.
Interview recueillie par Alexandre Artamov
.
Pravda.ru Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Mai 2016 à 18:32 | 0 commentaire | Permalien

Les "Icônes Déviantes" article de Ludmilla Garrigou Titchenkova
Cet article fut rédigé dans la revue " Chrétiens en marche " par Ludmilla Titchenkova*, iconographe et fondatrice de "l’Atelier St Jean Damascene", sur la demande du Père René Beaupère, prêtre catholique, directeur de la revue et du Centre Saint-Irénée à Lyon. Il donne un éclairage sur les déviations iconographiques auxquelles succombent des catholiques de bonne volonté, mais mal éclairés.

Comme nous vous le disions lors de notre récente rencontre, le sujet que vous nous proposez de traiter est plutôt explosif ! C’est peut-être pourquoi personne à ce jour n’a osé l’aborder sérieusement... Merci donc à vous, prêtre catholique, d’avoir le courage de soulever cette importante question des icônes non canoniques qui, pour beaucoup, semble secondaire et de peu d’intérêt, et qui cependant choque bien des chrétiens orthodoxes.

Il faut d’abord préciser que nous ne chercherons à faire aucune polémique, même si, à la lecture de l’article, certains penseront le contraire par la mise en opposition, ou comparaison inévitable, de l’Orient/Occident. Aucun de nous ne détient la Vérité et les orthodoxes ne rendent pas toujours un bon témoignage : s’ils parlent très bien des icônes, ce n’est pas pour autant que toutes leurs églises reflètent la Beauté décrite. /V. Golovanow/

"l’Atelier St Jean Damascene"
Les "Icônes Déviantes" article de Ludmilla Garrigou Titchenkova

LAXISME EN ORIENT

De nos jours. il existe en effet un certain laxisme en ce domaine. Peut-être le manque de vérification par nos hiérarques en est-il la cause ?

"L ’Eglise a toujours accordé beaucoup d’attention à son art : elle a veillé à ce qu’il exprime sa doctrine. Toutes les déviations ont été écartées conciliairement (….). Aujourd’hui, il n’y a plus dans l’Eglise de pensée bien établie et explicitée sur l’art sacré, et encore moins de contrôe exercé sur cet art par l’autorité ecclésiastique. On admet dans l’enceinte de l’église pratiquement tout", nous dit Père Zénon". "L’icône prend naissance dans l’expérience eucharistique de l’Eglise, elle est étroitement dépendante de cette expérience et, d’une façon plus générale, du niveau de la vie ecclésiale. Quand ce niveau était élevé, l’art sacré était lui aussi à la hauteur : quand la vie ecclésiale s’étiolait ou que venaient pour elle les temps de décadence, l’art sacré à son tour tombait évidemment en décadence. Souvent l’icône était transformée en tableau à sujet religieux et sa vénération cessait d’être authentiquement orthodoxe...". affirme-t-il également.

On remarque effectivement que l’icône devient soit un décor d’église richement orné, mais vide de sens ; soit un support de prière, mais maladroitement exécuté. Que faire ? …

Par ailleurs, on fera volontiers appel "au plus offrant", c’est-à-dire à celui même qui n’aura reçu aucune formation iconographique mais qui, par contre, travaillera gratuitement. Alors, le critère de peindre une icône ou des fresques dans une église devient non plus celui de la recherche de la beauté, mais plutôt celui de l’économie.

Il y a eu un temps où l’église orthodoxe en Occident, complétement démunie de moyens financiers, faisait de son mieux pour sortir des cendres et utilisait les dons de chacun sans qu’il y ait nécessairement "qualification spéciale". Mais ce temps est révolu. Si l’on admire encore aujourd’hui certaines icônes peintes rapidement sur contre-plaqué et avec les moyens du bord, c’est en devant les replacer dans leur contexte premier : l’après-guerre. Et non en tant qu’œuvres d’art exemplaires dont il faudrait s’inspirer.

Ce n’est pas un " renouveau iconographique ". Il n’ya pas lieu de s’extasier sur des compromis
Les "Icônes Déviantes" article de Ludmilla Garrigou Titchenkova

FANTAISIES OCCIDENTALES

Il nous semble que c’est seulement après un tel préambule que nous pouvons nous permettre d’aborder la question des "déviations auxquelles succombent des catholiques de bonne volonté, mais mal éclairés...".

Il est à craindre que l’Occident, sous prétexte de défendre la " liberté d’expression avant tout ", se permette toutes sortes de fantaisies. Et l’Orthodoxie, hélas plus ou moins laxiste en ce domaine comme nous venons de le constater, n’affiche pas suffisamment le label de qualité pour être prise au sérieux dans ses remarques.

C’est dire combien l’iconographe se sent seul et presque abandonné dans la mesure où rien ni personne ne le contrôle ni le soutient. Il est presque obligé, par ce fait même, à inlassablement recopier les modèles anciens pour ne pas courir le risque d’une, interprétation erronée et par trop personnelle. Nous connaissons les époques où, par manque d’encouragement et de vérification de l’élise, des icônes pourtant remarquablement peintes sont devenues sinon des tableaux religieux, du moins des icônes plus ou moins païennes. Et aujourd’hui, nous constatons pratiquement le même phénomène.

Devant cette faiblesse de l’église orthodoxe, le monde catholique, redécouvrant l’icône avec émerveillement mais refusant dans le même temps son côté statique et immuable, peut alors se permettre, sans la moindre impunité et de bonne foi, toutes sortes d’interprétations. Ainsi il nous est arrivé d’entendre, lors d’un cours d’iconographie, des élèves dire : "Oh !vous les orthodoxes, vous êtes toujours coincés dans votre Tradition ! Heureusement que nous, catholiques, nous avons l’évolution et la liberté d’expression !".
Mais où nous mène-t-elle, cette soi-disant liberté ? On remarquera volontiers qu’en Occident il sera demandé à l’icône surtout affection et tendresse. Ainsi par exemple, à choisir entre deux reproductions : celle d’un Christ miséricordieux sous des traits quasi "humains", et celle d’un Christ en Majesté quelque peu hiératique par sa gravité, c’est la première image qui sera retenue. L’icône de la Vierge de tendresse, celle dont le regard est plein d’amour pour son tout petit enfant Jésus, remporte aussi tous les suffrages. Mais n’en est-il pas de même pour les offices liturgiques ?

Nous avons souvent remarqué que, lors d’une célébration catholique, l’aspect fraternel l’emporte sur l’aspect paternel si évident dans l’orthodoxie. Le Christ semble trés proche, il est comme un grand frère que l’on peut aborder facilement et même lui taper amicalement sur l’épaule... plutôt que le Père, le Créateur, qui demande un plus grand respect. une plus grande retenue, donc aussi une certaine distance.

Elever l’icône

Notre comportement durant la liturgie est révélateur d’une sensibilité différente.. Il en est de même pour notre attitude face à l’icône. Fasciné par sa couleur, le chrétien catholique peut facilement remplacer le bouquet de fleurs par une icône et la poser à même le sol, sur les marches du sanctuaire, comme il le ferait pour un vase... Et il la contemplera, assis. L’attitude d’un chrétien orthodoxe est tout autre : il "élèvera" icône sur un haut pupitre recouvert de parures et l’honorera en s’inclinant profondément devant elle par trois fois et en l’embrassant. Il découle de ces deux manières d’être si différentes que l’un considére l’icône comme un objet à contempler, l’autre comme une personne qui vous regarde...
Les "Icônes Déviantes" article de Ludmilla Garrigou Titchenkova

Donc, avec cette liberté d’expression et une sensibilité autre, il est pratiquement normal qu’il y ait des déviations dans l’exécution des icônes par des "catholiques de bonne volonté mal éclairés"...

La théologie de l’icône n’est pas affaire personnelle ni purement artistique. Elle concerne l’ensemble de la communauté locale (et mondiale !). C’est pourquoi il est difficile de la séparer de l’église plénière.

L’icône ne doit pas être "inventée", mais "révélée". Elle ne peut être une juxtaposition de symboles mis en place volontairement et avec une imagination exagérée. Les vrais symboles sont ceux qui traversent le temps et qui ont une signification profonde de ce qu’il est difficile d’exprimer autrement. Ce n’est pas un patchwork un découpage d’icônes anciennes avec un morceau pris à droite et un autre à gauche, puis rassemblés. Même s’il y a de l’or et que le travail est fait à la perfection, ce ne sera pas obligatoirement une icône.

Des exemples

Ainsi c’est une erreur grave de s’être inspiré de l’icône nommée "CONCEPTION DE LA MERE DE DIEU", qui représente traditionnellement Joachim et Anne enlacés, "concevant" la Mère de Dieu, fêtée le 8 décembre. Il en a été fait une icône nouvelle : le même couple est représenté, tendrement enlacé, dont on aura seulement changé les noms : Marie et Joseph...

Paul Evdokimov définit l’icône comme "La PAROLE (...) mystérieusement dessinée (qui) s’offre en contemplation, en théologie visuelle"".

A la lecture de cette "fausse icône", ou à l’écoute de sa Parole, qu’apprenons-nous ? Que le Christ est uniquement homme, ayant pour parents de chair saints Joseph et Marie... Quelle hérésie !
Les "Icônes Déviantes" article de Ludmilla Garrigou Titchenkova

Suite Atelierdamascene

* Note de VG: Ludmilla Garrigou-Titchenkova, décédée le 5 mai 2014, était une iconographe française d'origine russe très réputée en France. Elle avait fondé avec son mari, le père Nicolas Garrigou, l’Atelier ST JEAN DAMASCENE qu'ils dirigèrent d'abord à Paris puis dans le Vercors. Cet article, écrit pour une revue catholique, montre bien sa parfaite connaissance de la signification théologique de l'icône.
Les "Icônes Déviantes" article de Ludmilla Garrigou Titchenkova

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Mai 2016 à 11:49 | 18 commentaires | Permalien

Lundi 30 mai, en la cathédrale orthodoxe grecque de Bruxelles (36 avenue de Stalingrad, 1000 Bruxelles), soirée consacrée au grand Concile panorthodoxe en préparation :
18h30 vêpres,
19h30 conférence de Mgr Job de Telmessos


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Mai 2016 à 21:46 | 1 commentaire | Permalien

Moscou veut exposer la relique conservée à Notre-Dame de Paris
Moscou veut exposer la relique conservée à Notre-Dame de Paris. Elle n'en est sortie que deux fois en huit siècles.

Avec l'année croisée culturelle franco-russe, qui a démarré à Moscou le 4 avril 2016, un cas d'école s'offre à l'État français
Durant cette année croisée, deux grandes expositions phares vont se tenir dans l'un et l'autre pays. La Fondation Vuitton, au bois de Boulogne, va accueillir la prestigieuse collection de l'homme d'affaires Chtchoukine.

En Russie, en forme d'échange, la France va prêter au Musée du Kremlin l'exposition autour de Saint Louis, que les Français avaient pu voir à la Conciergerie, en 2014.

Dans ce cadre, la direction du Musée du Kremlin réclame que la France lui prête aussi, «pour quelques jours», le fragment de la Sainte Couronne d’épines du Christ afin de l'exposer dans l'une des cathédrales du Kremlin.

Lire La couronne d'épines du Sauveur

La relique, rachetée en 1239 par Saint Louis, qui l'avait apportée lui-même à Notre-Dame de Paris vêtu d'une simple tunique et pieds nus, donnerait évidemment un faste considérable à l'exposition à Moscou.
Suite Le Figaro

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Mai 2016 à 20:53 | 0 commentaire | Permalien

“I suggested it was time the Pontiff came to Belarus and met our citizens together with our patriarch. I am sure that more than one million people would like to see that handshake not in faraway Cuba, at an airport, but on land in the center of Europe which, thank God, has been spared the cataclysms [the Pontiff has also emphasized this] that happened in the post-Soviet republics and East European countries after the breakdown of the USSR,” the BelTA news agency quoted Lukashenko as saying after he had met with Pope Francis in the Vatican.

According to the Belarusian president, the Pontiff asked him about the situation in the region, especially in the context of the Ukraine conflict. “I spelled out my position and said that the current condition, the situation in eastern Ukraine required new initiatives, preferably spiritual,” the Belarusian leader said...Read more

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Mai 2016 à 20:52 | 0 commentaire | Permalien

Le patriarche Cyrile a qualifié de sectaires ceux qui exigent de l'Église russe qu'elle renonce au dialogue ouvert avec les représentants des autres confessions et religions et avec la société civile.

" Il faut distinguer la critique constructive et amicale des accusations que jettent parfois contre l'Eglise et la hiérarchie des personnes qui sont en quelque sorte "infectées" par une vision du monde sectaire, qui veulent entrainer l'Église dans un isolement complet," a dit le patriarche le 19 mai 2016 lors de l'assemblée solennelle qui a marqué le 70e anniversaire du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou cf..


Il a souligné que les fidèles porteurs de cette approche sectaire proposent "de se retirer du monde, d'abandonner notre mission essentielle qui est d'apporter aux hommes la lumière, et cela s'exprime aussi dans les exigences de limiter les relations de l'Eglise avec le monde qui nous entoure"

«Si nous ne sommes pas prêts à dialoguer, avec humilité et patience, non seulement nous ne serons pas en mesure de porter au monde la lumière du Christ, mais nous ne pourrons pas non plus conserver l'unité de l'Orthodoxie car il n'y a pas toujours un accord complet au sein de la famille orthodoxe mondiale" a déclaré le patriarche.

Il répondait ainsi aux critiques formulées récemment par un certain nombre de représentants des fidèles et du clergé contre la rencontre du patriarche Cyrile avec le pape François et sur la façon dont est préparé le Concile panorthodoxe qui se tiendra en Crète en Juin prochain.

V.G.
Sources: ICI et ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2016 à 14:21 | 2 commentaires | Permalien

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