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un texte de Xenia KRIVOCHEINE
Les fidèles de la paroisse des Trois Docteurs, diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou, se rendent régulièrement en pèlerinage dans les lieux saints de France.
Une icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie se trouve par la grâce de Dieu dans cette église. Des émigrés russes en France ont réussi à sauver cette icône qui risquait de disparaître irrémédiablement dans une brocante parisienne. A.N. Pavlov, un émigré natif de Moscou, remarqua en 1930 une grande icône dans la vitrine d'un « bric à brac ». Il entra dans l'échoppe et reconnut immédiatement la Vierge Iverskaya.
Pavlov questionna le commerçant afin de connaître la provenance de l'icône. Il apprit que l'objet avait été emporté de Moscou en 1812 par un officier français et que les descendants de ce militaire souhaitaient maintenant le vendre. La nouvelle fit rapidement le tour de la colonie russe de Paris et en fut perçue plus que comme un signe particulier mais comme un véritable miracle!
Nous savons que les soldats de Napoléon qui pillèrent en 1812 la capitale russe ne firent pas exception pour les églises. De grandes quantités d'objets en or et en argent furent volées dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin. L'icône de la Vierge d'Iverie disparut de la chapelle érigée en son honneur à Moscou. Une copie fidèle en fut peinte en 1852 et c'est cette copie qui fut vénérée dans la chapelle Iverskaya jusqu'à la révolution de 1917.
Les fidèles de la paroisse des Trois Docteurs, diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou, se rendent régulièrement en pèlerinage dans les lieux saints de France.
Une icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie se trouve par la grâce de Dieu dans cette église. Des émigrés russes en France ont réussi à sauver cette icône qui risquait de disparaître irrémédiablement dans une brocante parisienne. A.N. Pavlov, un émigré natif de Moscou, remarqua en 1930 une grande icône dans la vitrine d'un « bric à brac ». Il entra dans l'échoppe et reconnut immédiatement la Vierge Iverskaya.
Pavlov questionna le commerçant afin de connaître la provenance de l'icône. Il apprit que l'objet avait été emporté de Moscou en 1812 par un officier français et que les descendants de ce militaire souhaitaient maintenant le vendre. La nouvelle fit rapidement le tour de la colonie russe de Paris et en fut perçue plus que comme un signe particulier mais comme un véritable miracle!
Nous savons que les soldats de Napoléon qui pillèrent en 1812 la capitale russe ne firent pas exception pour les églises. De grandes quantités d'objets en or et en argent furent volées dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin. L'icône de la Vierge d'Iverie disparut de la chapelle érigée en son honneur à Moscou. Une copie fidèle en fut peinte en 1852 et c'est cette copie qui fut vénérée dans la chapelle Iverskaya jusqu'à la révolution de 1917.
C'est ainsi que le moscovite Pavlov a pu reconnaître la sainte relique. En 1922 les bolcheviks confisquèrent tous les objets précieux de la chapelle, l'icône fut transposée dans l'église de la Résurrection du quartier Sokolniki de Moscou, sans, bien sûr, sa parure de perles.
Mais revenons à l'histoire de l'icône trouvée à Paris.
Les émigrés firent venir dans l'échoppe des experts qui examinèrent la surface du bois, prélevèrent des échantillons de vernis et de peinture. Ils conclurent qu'il s'agissait selon toute probabilité de l'icône disparue de Moscou en 1812 et qu'il avait été depuis impossible de localiser. La Providence Divine avait fait que l'icône s'était à nouveau manifestée. Le brocanteur, M. Cohen, ne mit pas longtemps à comprendre qu'il se trouvait possesseur d'une pièce rarissime et c'est en conséquence qu'il en fixa le prix. Il en voulait 250.000 francs de l'époque (un salaire mensuel de 200 francs était considéré comme satisfaisant). Un Comité fut crée pour le rachat de l'icône et, assez rapidement, la colonie russe réussit à réunir la somme indispensable pour pouvoir verser des arrhes. L'icône pu provisoirement être retirée de la boutique. Elle fut solennellement apportée dans la cathédrale Saint Alexandre de la Neva, rue Daru où devant une immense foule de fidèles le métropolite Euloge (Guéorguievsky) dit à l'issue d'un office de grâces: "Que cette image de la Reine des Cieux nous soit un symbole d'unité et nous trace le chemin du retour dans notre patrie qui souffre tant". A partir de ce jour l'icône va de ville en ville partout en France, on prie devant la Vierge Iverskaya dans les cathédrales orthodoxes de Nice et de Cannes. Les Russes émigrés se réjouissaient de l'apparition miraculeuse de l'icône, la collecte des fonds indispensables pour la racheter se poursuivait.
Malgré la générosité des donateurs la somme nécessaire ne put être réunie dans les délais fixés par le marchand. Il fallut donc lui rendre l'icône!
A.N. Pavlov, le découvreur l'icône, était au désespoir et en été 1931 il vint demander conseil à l'évêque Benjamin (Fedtchenkov), le fondateur de l'église des Trois Docteurs. Cette nouvelle paroisse, comme de nombreuses autres ouvertes par la diaspora russe à l'époque, se situait dans un ancien garage. Le sous-sol en avait été aménagé en une grande salle, un réfectoire et quelques cellules avaient été installés au premier étage. Cette paroisse relevant du patriarcat de Moscou venait d'être crée, les moyens manquaient pour acquérir des objets du culte et des icônes. Les murs de pierre n'étaient pas recouverts de crépi, l'iconostase était en contre plaqué, les chasubles du clergé avaient été cousues par des paroissiennes… Mais que d'amour et de sollicitude avaient été investies dans ces travaux. C'est à cette époque et dans le même quartier que la mère Marie (Skobtzoff) avait crée sa première église. Voici comment le métropolite Antoine (Bloom) décrit la paroisse des Trois Docteurs de l'époque: "L'argent manquait pour acheter la nourriture indispensable aux cinq moines qui vivaient auprès de l'église. Ils ne se nourissaient que ce que les paroissiens leur apportaient dans des cartons qu'ils disposaient aux portes des cellules. Lorsque il m'arrivait de venir à l'église tard le soir je voyais l'évêque Benjamin enroulé dans son manteau monacal couché sur le plancher de ciment tandis qu'un mendiant dormait dans son lit, le matelas était mis à la disposition d'un autre indigent, un troisième était allongé sur un vieux tapis. L'évêque n'avait pas d'endroit où dormir".
Mais revenons à l'histoire de l'icône trouvée à Paris.
Les émigrés firent venir dans l'échoppe des experts qui examinèrent la surface du bois, prélevèrent des échantillons de vernis et de peinture. Ils conclurent qu'il s'agissait selon toute probabilité de l'icône disparue de Moscou en 1812 et qu'il avait été depuis impossible de localiser. La Providence Divine avait fait que l'icône s'était à nouveau manifestée. Le brocanteur, M. Cohen, ne mit pas longtemps à comprendre qu'il se trouvait possesseur d'une pièce rarissime et c'est en conséquence qu'il en fixa le prix. Il en voulait 250.000 francs de l'époque (un salaire mensuel de 200 francs était considéré comme satisfaisant). Un Comité fut crée pour le rachat de l'icône et, assez rapidement, la colonie russe réussit à réunir la somme indispensable pour pouvoir verser des arrhes. L'icône pu provisoirement être retirée de la boutique. Elle fut solennellement apportée dans la cathédrale Saint Alexandre de la Neva, rue Daru où devant une immense foule de fidèles le métropolite Euloge (Guéorguievsky) dit à l'issue d'un office de grâces: "Que cette image de la Reine des Cieux nous soit un symbole d'unité et nous trace le chemin du retour dans notre patrie qui souffre tant". A partir de ce jour l'icône va de ville en ville partout en France, on prie devant la Vierge Iverskaya dans les cathédrales orthodoxes de Nice et de Cannes. Les Russes émigrés se réjouissaient de l'apparition miraculeuse de l'icône, la collecte des fonds indispensables pour la racheter se poursuivait.
Malgré la générosité des donateurs la somme nécessaire ne put être réunie dans les délais fixés par le marchand. Il fallut donc lui rendre l'icône!
A.N. Pavlov, le découvreur l'icône, était au désespoir et en été 1931 il vint demander conseil à l'évêque Benjamin (Fedtchenkov), le fondateur de l'église des Trois Docteurs. Cette nouvelle paroisse, comme de nombreuses autres ouvertes par la diaspora russe à l'époque, se situait dans un ancien garage. Le sous-sol en avait été aménagé en une grande salle, un réfectoire et quelques cellules avaient été installés au premier étage. Cette paroisse relevant du patriarcat de Moscou venait d'être crée, les moyens manquaient pour acquérir des objets du culte et des icônes. Les murs de pierre n'étaient pas recouverts de crépi, l'iconostase était en contre plaqué, les chasubles du clergé avaient été cousues par des paroissiennes… Mais que d'amour et de sollicitude avaient été investies dans ces travaux. C'est à cette époque et dans le même quartier que la mère Marie (Skobtzoff) avait crée sa première église. Voici comment le métropolite Antoine (Bloom) décrit la paroisse des Trois Docteurs de l'époque: "L'argent manquait pour acheter la nourriture indispensable aux cinq moines qui vivaient auprès de l'église. Ils ne se nourissaient que ce que les paroissiens leur apportaient dans des cartons qu'ils disposaient aux portes des cellules. Lorsque il m'arrivait de venir à l'église tard le soir je voyais l'évêque Benjamin enroulé dans son manteau monacal couché sur le plancher de ciment tandis qu'un mendiant dormait dans son lit, le matelas était mis à la disposition d'un autre indigent, un troisième était allongé sur un vieux tapis. L'évêque n'avait pas d'endroit où dormir".
Mgr Benjamin prêta une oreille attentive au récit de Pavlov et il le perçut comme un signe envoyé par le Ciel à sa paroisse. L'évêque se rendit sur le champ dans la boutique pour y apprendre avec horreur que l'icône venait d'être descendue à la cave en tant "qu'article invendable". Le propriétaire permit à Mgr Benjamin de descendre. Il y aperçut Notre Dame d'Ivérie enfouie dans un capharnaüm indescriptible… sa Face était tournée vers le bas! Cette attitude blasphématoire du brocanteur était abominable aux yeux de l'évêque. Son visage ruisselait de larmes et il était au désespoir de manquer de moyens pour remédier à la situation. Subitement il entendit une voix: "Comment peux-tu douter? Où est ta foi ?" La réaction de l'évêque, le fait qu'il s'était mis a genoux pour prier impressionnèrent profondément le brocanteur. A la suite d'un bref entretien il accepta de réduire son prix et même d'étaler les paiements. Il alla jusqu'à permettre de prendre immédiatement possession de l'icône et de l'emporter. Bien que doutant de pouvoir réunir la somme voulue Mgr Benjamin se mit à envoyer des lettres partout en France. Les émigrés russes, aisés ou miséreux, ceux qui mettaient de coté pour payer leur sépulture ou disposer d'une petite réserve en cas de besoin envoyèrent des mandats. C'est grâce au don de la paroissienne Nadejda Soboleff que la transaction a pu être conclue. Cette dame mit en vente son unique bague sertie d'une émeraude. Quelques années plus tard elle apporta ses vœux, prit le voile et alla finir ses jours en Estonie, dans le monastère de Pioukhtitzy.
La somme fut réunie en janvier 1932.
Mgr Benjamin dit un office d'action de grâce, ce après quoi il ordonna que pendant un mois les portes de l'église restent ouvertes de jour comme de nuit. De partout les fidèles affluaient pour vénérer la Vierge Iverskaya qui avait enfin trouvé son lieu dans le centre de Paris à l'église des Trois Docteurs. L'église devint peu à peu un véritable musée de l'iconographie russe. Ses murs servent de support à d'admirables fresques peintes dans les années cinquante du dernier siècle par Léonid Ousspensky et le père Georges Krug.
Jusqu'à présent chaque mercredi soir des fidèles orthodoxes de nationalités diverses se réunissent dans cette église pour y chanter un acathiste à l'icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie.
La somme fut réunie en janvier 1932.
Mgr Benjamin dit un office d'action de grâce, ce après quoi il ordonna que pendant un mois les portes de l'église restent ouvertes de jour comme de nuit. De partout les fidèles affluaient pour vénérer la Vierge Iverskaya qui avait enfin trouvé son lieu dans le centre de Paris à l'église des Trois Docteurs. L'église devint peu à peu un véritable musée de l'iconographie russe. Ses murs servent de support à d'admirables fresques peintes dans les années cinquante du dernier siècle par Léonid Ousspensky et le père Georges Krug.
Jusqu'à présent chaque mercredi soir des fidèles orthodoxes de nationalités diverses se réunissent dans cette église pour y chanter un acathiste à l'icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2021 à 10:51
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Le mot « folie » (юродство) vient du vieux slave « fou/imbécile».
Cependant, le sens de « folie pour l'amour du Christ » réside dans le rejet conscient de ses propres vertus et dans la violation des lois du monde humain. Ceci est considéré comme une mission très difficile. Le but de cette folie apparente est d'exposer les perturbations mentales du monde. Si nous parlons spécifiquement d'objectifs et de moyens et ne recherchons pas de différences profondes, alors des exemples d'un tel comportement peuvent être trouvés dans l'histoire, à partir des temps anciens.
Un fou-en-Christ est avant tout un ascète dont toute la vie est consacrée à Dieu et dont le comportement et les paroles sont inspirées par Dieu. Il peut lui arriver de dire aux grands de ce monde des choses que les autres n’osent pas leur dire, mais ce n’est jamais pour les divertir ni avec leur permission, ni sans prendre de risques.
Cependant, le sens de « folie pour l'amour du Christ » réside dans le rejet conscient de ses propres vertus et dans la violation des lois du monde humain. Ceci est considéré comme une mission très difficile. Le but de cette folie apparente est d'exposer les perturbations mentales du monde. Si nous parlons spécifiquement d'objectifs et de moyens et ne recherchons pas de différences profondes, alors des exemples d'un tel comportement peuvent être trouvés dans l'histoire, à partir des temps anciens.
Un fou-en-Christ est avant tout un ascète dont toute la vie est consacrée à Dieu et dont le comportement et les paroles sont inspirées par Dieu. Il peut lui arriver de dire aux grands de ce monde des choses que les autres n’osent pas leur dire, mais ce n’est jamais pour les divertir ni avec leur permission, ni sans prendre de risques.
Les fous-en-Christ étaient plutôt nombreux dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, même trop nombreux puisque, comme je l’ai dit, beaucoup de faux fous-en-Christ se mêlaient aux vrais.
La Révolution a évidemment contribué à la réduction du nombre des fous-en-Christ, et même à leur disparition, d’autant que ce mode de vie se pratique en public et que pendant la période communiste toutes les manifestations publiques de la vie religieuse étaient réprimées, de même que toutes les formes de marginalité. Les fous-en-Christ qui se manifestaient encore ont été enfermés comme malades mentaux. Quelques-uns ont été martyrisés et canonisés en tant que néo-martyrs, comme Maxime Rouminantsev († 31.7.1928) et Alexis Vorochine († 12.9.1937)
Basile le Bienheureux, le plus célèbre des Saints Fous qui fleurirent en Russie, naquit en 1469 à Élokhov, village proche de Moscou. Étranger à tout homme, ayant renoncé au monde et à ses attachements, il montrait cependant une immense compassion pour les malheureux, les malades et les opprimés. Ainsi il rendait souvent visite aux détenus d'une prison pour ivrognes, afin de les exhorter à la conversion. En un temps où régnaient l'horreur et l'oppression, la vie de Saint Basile était un vivant reproche pour les boyards corrompus et une consolation pour le peuple souffrant. Presque toutes ces actions avaient un sens prophétique
Le phénomène de « la folie » russe aux XVe - XVIIe siècles est associé aux problèmes de la société de cette époque, avec la nécessité de "réviser" les valeurs internes.
L'église d'aujourd'hui, souvent uniquement externe à notre peuple apporte parfois plus de questions que de réponses, selon certains chercheurs, elle nécessitera aussi bientôt de nouveaux saints fous qui sauront exposer les problèmes à la fois dans la société et dans l'institution de l'église elle-même.
Photo: ANTOCHA le Bienheureux, un fou-en-Christ, Russie 1900 // Antosha Fool for Christ / Антоша Юродивый на станции Черемхово, Иркутская губерния (1900)
La Révolution a évidemment contribué à la réduction du nombre des fous-en-Christ, et même à leur disparition, d’autant que ce mode de vie se pratique en public et que pendant la période communiste toutes les manifestations publiques de la vie religieuse étaient réprimées, de même que toutes les formes de marginalité. Les fous-en-Christ qui se manifestaient encore ont été enfermés comme malades mentaux. Quelques-uns ont été martyrisés et canonisés en tant que néo-martyrs, comme Maxime Rouminantsev († 31.7.1928) et Alexis Vorochine († 12.9.1937)
Basile le Bienheureux, le plus célèbre des Saints Fous qui fleurirent en Russie, naquit en 1469 à Élokhov, village proche de Moscou. Étranger à tout homme, ayant renoncé au monde et à ses attachements, il montrait cependant une immense compassion pour les malheureux, les malades et les opprimés. Ainsi il rendait souvent visite aux détenus d'une prison pour ivrognes, afin de les exhorter à la conversion. En un temps où régnaient l'horreur et l'oppression, la vie de Saint Basile était un vivant reproche pour les boyards corrompus et une consolation pour le peuple souffrant. Presque toutes ces actions avaient un sens prophétique
Le phénomène de « la folie » russe aux XVe - XVIIe siècles est associé aux problèmes de la société de cette époque, avec la nécessité de "réviser" les valeurs internes.
L'église d'aujourd'hui, souvent uniquement externe à notre peuple apporte parfois plus de questions que de réponses, selon certains chercheurs, elle nécessitera aussi bientôt de nouveaux saints fous qui sauront exposer les problèmes à la fois dans la société et dans l'institution de l'église elle-même.
Photo: ANTOCHA le Bienheureux, un fou-en-Christ, Russie 1900 // Antosha Fool for Christ / Антоша Юродивый на станции Черемхово, Иркутская губерния (1900)
Starets au monastère d'Optino en Russie (+ 1891)
D'une grande intelligence, il fut éduqué par son grand-père qui était prêtre de village. Il fit ses études ecclésiastiques au séminaire de Puptelzk et, après quelques hésitations, devint novice à Optino. Là il se mit à l'école de saint Macaire qui avait entrepris l'édition des Pères de l'Eglise.
Il tomba alors si malade qu'il resta désormais cloué au lit pour le reste de sa vie, sans même pouvoir célébrer les Saints-Mystères. Il n'en continua pas moins son oeuvre de traduction russe de la patristique à laquelle, progressivement, s'ajouta la charge de succéder à SAINT MACAIRE DE CORINTH . Il devint starets. Riches et pauvres, gens instruits et ignorants, intellectuels et hommes d'affaires venaient vers cet homme alité qui les recevait avec bonne humeur, s'adaptant à chacun.
On dit même qu'il répondit à celui qui s'étonnait de le voir parler de dindons avec une paysanne: "Toute sa vie est liée à ses dindons et la paix de son âme a autant de prix que celle des autres."
Il organisa également pour les pauvres des associations de laïcs consacrés à la bienfaisance.
D'une grande intelligence, il fut éduqué par son grand-père qui était prêtre de village. Il fit ses études ecclésiastiques au séminaire de Puptelzk et, après quelques hésitations, devint novice à Optino. Là il se mit à l'école de saint Macaire qui avait entrepris l'édition des Pères de l'Eglise.
Il tomba alors si malade qu'il resta désormais cloué au lit pour le reste de sa vie, sans même pouvoir célébrer les Saints-Mystères. Il n'en continua pas moins son oeuvre de traduction russe de la patristique à laquelle, progressivement, s'ajouta la charge de succéder à SAINT MACAIRE DE CORINTH . Il devint starets. Riches et pauvres, gens instruits et ignorants, intellectuels et hommes d'affaires venaient vers cet homme alité qui les recevait avec bonne humeur, s'adaptant à chacun.
On dit même qu'il répondit à celui qui s'étonnait de le voir parler de dindons avec une paysanne: "Toute sa vie est liée à ses dindons et la paix de son âme a autant de prix que celle des autres."
Il organisa également pour les pauvres des associations de laïcs consacrés à la bienfaisance.
Afin que les gens ne restent pas indifférents et ne placent tous leurs espoirs sur les prières des autres pour les aider, le staretz avait l'habitude de répéter un dicton russe ordinaire: "Dieu me soit en aide, mais toi-même paysan ne reste pas les bras croisés".
Une moniale lui dit: "Père! A qui doit-on demander de l'aide dans la prière si ce n'est de toi?"
Le staretz répondit: "Et tu dois toi-même le demander! Tu te rappelles, alors que les douze apôtres suppliait notre Sauveur, pour la femme cananéenne, il ne les entendit pas. Mais quand elle a commencé à Le supplier elle-même, elle a reçu une réponse."
Car la prière est l'arme la plus puissante contre l'ennemi invisible, il essaie de diverses manières d'en distraire les gens.
Le staretz raconta l'histoire suivante: "Un moine du Mont Athos avait un étourneau bien-aimé qui parlait et qui avait l'habitude de le distraire par son bavardage. Mais il y avait une chose étrange: pas plus tôt le moine avait-il commencé à s'acquitter de sa règle de prière, que l'étourneau commençait à parler sans discontinuer, ne permettant pas au moine de prier. Un jour, le jour lumineux de la Résurrection du Christ, le moine s'est approché de la cage et lui a dit: "Étourneau, le Christ est ressuscité!" et l'étourneau a répondu: "C'est le malheur pour nous qu'Il l'ait fait", et immédiatement il a péri, remplissant la cellule d'une puanteur insupportable. Là-dessus, le moine a compris son erreur et s'est repenti. "
Le staretz a dit que la chose la plus importante que Dieu considère, c'est la disposition intérieure de l'âme d'une personne: "Un jour, l'abbé Antoine a reçu la visite d'un homme avec avec un mal de jambes qui lui a dit: "Père, mes jambes me font mal et je suis troublé de voir que je ne puis pas faire des prosternations jusques à terre. "Père Antoine a répondu: "Eh bien, il est dit dans l'Ecriture: "Mon fils, donne-moi ton cœur!", et non pas " tes jambes".
Une moniale dit au staretz qu'elle avait vu l'icône de la Mère de Dieu et L'avait entendu dire: "Qu'as-tu apporté comme offrande?" Elle répondit: "Qu'apporterai-je? Je n'ai rien." Puis Le Père a déclaré: "Il est écrit dans les Psaumes: Celui qui offre la louange me glorifie. "
Version française Claude Lopez-Ginisty
Une moniale lui dit: "Père! A qui doit-on demander de l'aide dans la prière si ce n'est de toi?"
Le staretz répondit: "Et tu dois toi-même le demander! Tu te rappelles, alors que les douze apôtres suppliait notre Sauveur, pour la femme cananéenne, il ne les entendit pas. Mais quand elle a commencé à Le supplier elle-même, elle a reçu une réponse."
Car la prière est l'arme la plus puissante contre l'ennemi invisible, il essaie de diverses manières d'en distraire les gens.
Le staretz raconta l'histoire suivante: "Un moine du Mont Athos avait un étourneau bien-aimé qui parlait et qui avait l'habitude de le distraire par son bavardage. Mais il y avait une chose étrange: pas plus tôt le moine avait-il commencé à s'acquitter de sa règle de prière, que l'étourneau commençait à parler sans discontinuer, ne permettant pas au moine de prier. Un jour, le jour lumineux de la Résurrection du Christ, le moine s'est approché de la cage et lui a dit: "Étourneau, le Christ est ressuscité!" et l'étourneau a répondu: "C'est le malheur pour nous qu'Il l'ait fait", et immédiatement il a péri, remplissant la cellule d'une puanteur insupportable. Là-dessus, le moine a compris son erreur et s'est repenti. "
Le staretz a dit que la chose la plus importante que Dieu considère, c'est la disposition intérieure de l'âme d'une personne: "Un jour, l'abbé Antoine a reçu la visite d'un homme avec avec un mal de jambes qui lui a dit: "Père, mes jambes me font mal et je suis troublé de voir que je ne puis pas faire des prosternations jusques à terre. "Père Antoine a répondu: "Eh bien, il est dit dans l'Ecriture: "Mon fils, donne-moi ton cœur!", et non pas " tes jambes".
Une moniale dit au staretz qu'elle avait vu l'icône de la Mère de Dieu et L'avait entendu dire: "Qu'as-tu apporté comme offrande?" Elle répondit: "Qu'apporterai-je? Je n'ai rien." Puis Le Père a déclaré: "Il est écrit dans les Psaumes: Celui qui offre la louange me glorifie. "
Version française Claude Lopez-Ginisty
Les cloches russes sont plus lourdes que les cloches d’Europe. Pour les faire sonner, on utilise surtout la langue de la cloche car à trop solliciter un tel géant de bronze on prend le risque de démolir la chapelle ! Plus la cloche est imposante, plus le son est bas, et plus il porte au loin.
Aujourd’hui, malheureusement, aussi lourdes qu’elles puissent être, le son des mégalopoles, envahies par les bruits de voitures et de chantiers, couvre de plus en plus celui des cloches.
Grigori Koubatiane
Les cloches d'églises ont toujours eues une valeur singulière en Russie. C’est ainsi que les gens apprenaient tous les événements importants, de la fête à l’incendie. Après 1917, les bolchéviques ont commencé à détruire les cloches. C'était non seulement un acte de vandalisme mais un geste remplit d’un sombre sens mystique qui, pendant longtemps, a privé le pays de son ouïe et de sa voix.
Entre les renaissances et les chutes de l'URSS, les cloches russes se taisaient : brisées, emportées à l'étranger, oubliées dans les locaux annexes des églises. Avant la révolution d'octobre 1917, les volumes du moulage annuel de cloches en Russie atteignaient 2 mille tonnes. Et la plus grande cloche du monde est la Cloche-Roi de Moscou qui pèse plus de 200 tonnes. Si la Russie prérévolutionnaire avait uniquement de tels géants, il en serait sorti pas moins de 10 pièces chaque année !
Aujourd’hui, malheureusement, aussi lourdes qu’elles puissent être, le son des mégalopoles, envahies par les bruits de voitures et de chantiers, couvre de plus en plus celui des cloches.
Grigori Koubatiane
Les cloches d'églises ont toujours eues une valeur singulière en Russie. C’est ainsi que les gens apprenaient tous les événements importants, de la fête à l’incendie. Après 1917, les bolchéviques ont commencé à détruire les cloches. C'était non seulement un acte de vandalisme mais un geste remplit d’un sombre sens mystique qui, pendant longtemps, a privé le pays de son ouïe et de sa voix.
Entre les renaissances et les chutes de l'URSS, les cloches russes se taisaient : brisées, emportées à l'étranger, oubliées dans les locaux annexes des églises. Avant la révolution d'octobre 1917, les volumes du moulage annuel de cloches en Russie atteignaient 2 mille tonnes. Et la plus grande cloche du monde est la Cloche-Roi de Moscou qui pèse plus de 200 tonnes. Si la Russie prérévolutionnaire avait uniquement de tels géants, il en serait sorti pas moins de 10 pièces chaque année !
Aujourd'hui, la production de cloches renaît en Russie. La ville de Voronej est devenue l’un des centres de renaissance de cet art oublié. En 1989, l'entrepreneur de Voronej, Valery Anisimov, a ouvert à la périphérie de la ville une production de fonte privée et a eu le temps de couler plus de 20 000 cloches.
Valery a un peu plus de 55 ans. Il a appelé sa société « Véra », en l'honneur de sa femme, mais aussi en référence à la vertu chrétienne (la croyance). Il fait un signe de croix devant chaque église et il y en a beaucoup à Voronej. Il parle calmement mais avec une certaine insistance, difficile à interrompre. Ses propos scintillent par les mots issus de l’ancienne langue slave et par les expressions religieuses. La vocation se fait sentir : le principal client de l'usine, c’est l'Eglise orthodoxe russe.
Nous allons à Chilovo, un village situé en banlieue de la ville de Voronej, où Anisimov a monté son entreprise. On y trouve ici des ateliers, des locaux techniques, des fours à fondre, des pièces métalliques, une grue à chenilles et une autre grue immense peinte à la rouille « comme autrefois », qui se déplace sur les rails avec des craquements et des gémissements dignes d’un thriller hollywoodien...... Suite La Russie d'Aujourd'hui
Valery a un peu plus de 55 ans. Il a appelé sa société « Véra », en l'honneur de sa femme, mais aussi en référence à la vertu chrétienne (la croyance). Il fait un signe de croix devant chaque église et il y en a beaucoup à Voronej. Il parle calmement mais avec une certaine insistance, difficile à interrompre. Ses propos scintillent par les mots issus de l’ancienne langue slave et par les expressions religieuses. La vocation se fait sentir : le principal client de l'usine, c’est l'Eglise orthodoxe russe.
Nous allons à Chilovo, un village situé en banlieue de la ville de Voronej, où Anisimov a monté son entreprise. On y trouve ici des ateliers, des locaux techniques, des fours à fondre, des pièces métalliques, une grue à chenilles et une autre grue immense peinte à la rouille « comme autrefois », qui se déplace sur les rails avec des craquements et des gémissements dignes d’un thriller hollywoodien...... Suite La Russie d'Aujourd'hui
A la boutique du Centre spirituel de la Cathédrale orthodoxe russe à Paris vous trouverez un livre destiné à vos enfants et petits-enfants de Xénia Krivochéine qu'elle a illustré un conte russe "Fillette" Vnoutchenka
Espérons que ce sera pour Noël et le Nouvel an un cadeau apprécié
Espérons que ce sera pour Noël et le Nouvel an un cadeau apprécié
XENIA KRIVOCHEINE /Ershova/ née à Saint-Pétersbourg, elle est diplômée de l'Institut du Théâtre, de la Musique et du Cinéma. Xenia Krivochéine est parisienne depuis 1980.
À partir de 1969, elle commence à travailler d'une manière professionnelle, illustrations de nombreux livres et albums pour enfants, essentiellement des contes populaires russes. Ces livres sont connus à l'Occident, ils ont été édités en France ( L'École des Loisirs, Flammarion, etc. ), en Allemagne, en Finlande, en Australie
À partir de 1969, elle commence à travailler d'une manière professionnelle, illustrations de nombreux livres et albums pour enfants, essentiellement des contes populaires russes. Ces livres sont connus à l'Occident, ils ont été édités en France ( L'École des Loisirs, Flammarion, etc. ), en Allemagne, en Finlande, en Australie
Ксения Игоревна Кривошеина /Ершова/ Православная литература, библиотека художественных книг А также рассказ о детских книжках Сказки — несерьёзные книжки?
Universelle, la grand-parentalité reste fondamentale alors même qu’elle se transforme en profondeur
Il y a, dans le monde, des millions de Granny et Daddy, d’Abuela et d’Abuelo, de Baboula et de Dedoula, de Nainai et de Yéyé (Chine), de Papy et de Mamies… et beaucoup d’autres encore ! C’est que, de tout temps et en tout lieu, les parents des parents ont une place singulière dans la famille et plus encore dans le cœur de leurs petits-enfants.
« Les enquêtes le montrent clairement, souligne Claudine Attias-Donfut (1), directrice de recherche à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse. Quelle que soit la civilisation, les grands-parents ont un rôle important et occupent une place particulièrement valorisée. » Et d’ajouter que « selon les hypothèses de biologistes et évolutionnistes qui explorent “l’effet grand-mère” au temps des premiers hommes, les soins donnés par la grand-mère à la progéniture de sa ou de ses fille (s) auraient eu une action décisive sur la survie de l’espèce humaine ! »
Il y a, dans le monde, des millions de Granny et Daddy, d’Abuela et d’Abuelo, de Baboula et de Dedoula, de Nainai et de Yéyé (Chine), de Papy et de Mamies… et beaucoup d’autres encore ! C’est que, de tout temps et en tout lieu, les parents des parents ont une place singulière dans la famille et plus encore dans le cœur de leurs petits-enfants.
« Les enquêtes le montrent clairement, souligne Claudine Attias-Donfut (1), directrice de recherche à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse. Quelle que soit la civilisation, les grands-parents ont un rôle important et occupent une place particulièrement valorisée. » Et d’ajouter que « selon les hypothèses de biologistes et évolutionnistes qui explorent “l’effet grand-mère” au temps des premiers hommes, les soins donnés par la grand-mère à la progéniture de sa ou de ses fille (s) auraient eu une action décisive sur la survie de l’espèce humaine ! »
Cette dernière remarque met en évidence une autre constante universelle, à savoir le prolongement de la maternité dans la grand-maternité. « C’est vrai dans toutes les sociétés, précise Claudine Attias-Donfut, qu’elles soient de type patriarcal ou matriarcal. » Ainsi, en Asie, où traditionnellement le jeune couple vient habiter chez les parents de l’homme, le lien mère-fille se transpose dans le lien belle-mère belle-fille. De même, dans la plupart des pays d’Afrique (1), le lien grand-maternel est omniprésent, s’élargissant selon la tradition à l’ensemble des femmes aînées du clan. Enfin, les pays d’Europe ne font pas exception à cette règle. Il n’est qu’à observer le nombre de contes populaires qui, tel Le Petit Chaperon rouge pour la France, mettent en scène la force et la richesse du lien grand-maternel.
Prédominance de la lignée maternelle dans l’influence qu’exercent les grands-parents
Pour preuve encore ce que, de génération en génération, les grands-mères disent et ressentent lorsque leur fille met au monde un enfant. Telle Élisabeth, quatre fois grand-mère par sa fille et son fils : « L’émotion ressentie à la naissance des enfants de ma fille, confie-t-elle, a toujours été beaucoup plus intense qu’à celle des enfants de mon fils. Chacune de ces naissances était comme le prolongement et l’écho de mon émotion à la naissance de mes enfants. »
On constate en outre une fréquente prédominance de la lignée maternelle dans l’influence qu’exercent les grands-parents. Comment expliquer cette prédominance féminine ? « L’affection et la tendresse de la grand-mère pour l’enfant sont les mêmes, quelle que soit la lignée, explique Claire Montelin, psychanalyste, mais il se passe quelque chose de particulier pour la mère dont la fille enfante à son tour, qui est de l’ordre de l’accomplissement. Son travail d’éducation est terminé.»
Reste que, au-delà de ce qui est ancré dans l’anthropologie universelle, grands-pères et grands-mères ne sont plus ce qu’ils étaient. Au Japon comme en Allemagne, en Afrique comme au Canada ou en Arabie saoudite. L’évolution démographique étant sans doute un des facteurs déterminants de cette évolution.
Des liens plus personnels avec leurs petits-enfants
« L’allongement de la vie, souligne Claudine Attias-Donfut, combiné à la chute de la fécondité, continue de transformer les structures familiales. Et le modèle de famille nombreuse à deux générations, s’étalant de manière horizontale, encore courant dans les années 1950, fait place à une famille resserrée et allongée sur le plan vertical. »
Une évolution qui permet aux grands-parents, du fait de leur moindre nombre, de tisser des liens plus personnels avec leurs petits-enfants, et de se situer davantage dans un rôle de soutien affectif, moral et pratique. Sur le plan éducatif, les grands-parents d’aujourd’hui assurent désormais le second rôle. Seule une partie de l’Afrique noire continue d’attribuer le premier rôle éducatif à la génération aînée élargie au clan. Ce rôle est renforcé dans les pays où la forte mortalité des parents due notamment au sida produit des orphelins qui sont alors à la charge des grands-parents ou quand les parents émigrent pour trouver un emploi et leur confient les enfants.
À côté de l’élément démographique, la mutation des formes familiales et du statut de la femme, son engagement dans la vie professionnelle contribuent également au bouleversement de la planète des grands-parents, car ils sont plus sollicités que jamais par les mères qui travaillent et ont besoin de leur aide auprès des enfants.
En bonne santé et pleins d’énergie, les voilà engagés dans la vie sociale et auprès de leurs propres parents vieillissant et toujours soucieux de garantir la continuité familiale auprès des générations futures, élevées dans des familles de plus en plus dissociées ou éclatées. Un rôle qu’ils assument sous des formes adaptées aux contextes sociaux et culturels des différents pays. Un rôle rendu ardu par la nouveauté des situations auxquelles ils sont confrontés. Parions que les petits-enfants les y aideront par leur attachement qui, lui, ne se dément pas. Un grand-parent aimant est irremplaçable.
Agnès AUSCHITZKA
(1) Auteur avec Martine Segalen du livre-enquête Grands-Parents, la famille à travers les générations, réédité et complété en 2007, éd. Odile .
Prédominance de la lignée maternelle dans l’influence qu’exercent les grands-parents
Pour preuve encore ce que, de génération en génération, les grands-mères disent et ressentent lorsque leur fille met au monde un enfant. Telle Élisabeth, quatre fois grand-mère par sa fille et son fils : « L’émotion ressentie à la naissance des enfants de ma fille, confie-t-elle, a toujours été beaucoup plus intense qu’à celle des enfants de mon fils. Chacune de ces naissances était comme le prolongement et l’écho de mon émotion à la naissance de mes enfants. »
On constate en outre une fréquente prédominance de la lignée maternelle dans l’influence qu’exercent les grands-parents. Comment expliquer cette prédominance féminine ? « L’affection et la tendresse de la grand-mère pour l’enfant sont les mêmes, quelle que soit la lignée, explique Claire Montelin, psychanalyste, mais il se passe quelque chose de particulier pour la mère dont la fille enfante à son tour, qui est de l’ordre de l’accomplissement. Son travail d’éducation est terminé.»
Reste que, au-delà de ce qui est ancré dans l’anthropologie universelle, grands-pères et grands-mères ne sont plus ce qu’ils étaient. Au Japon comme en Allemagne, en Afrique comme au Canada ou en Arabie saoudite. L’évolution démographique étant sans doute un des facteurs déterminants de cette évolution.
Des liens plus personnels avec leurs petits-enfants
« L’allongement de la vie, souligne Claudine Attias-Donfut, combiné à la chute de la fécondité, continue de transformer les structures familiales. Et le modèle de famille nombreuse à deux générations, s’étalant de manière horizontale, encore courant dans les années 1950, fait place à une famille resserrée et allongée sur le plan vertical. »
Une évolution qui permet aux grands-parents, du fait de leur moindre nombre, de tisser des liens plus personnels avec leurs petits-enfants, et de se situer davantage dans un rôle de soutien affectif, moral et pratique. Sur le plan éducatif, les grands-parents d’aujourd’hui assurent désormais le second rôle. Seule une partie de l’Afrique noire continue d’attribuer le premier rôle éducatif à la génération aînée élargie au clan. Ce rôle est renforcé dans les pays où la forte mortalité des parents due notamment au sida produit des orphelins qui sont alors à la charge des grands-parents ou quand les parents émigrent pour trouver un emploi et leur confient les enfants.
À côté de l’élément démographique, la mutation des formes familiales et du statut de la femme, son engagement dans la vie professionnelle contribuent également au bouleversement de la planète des grands-parents, car ils sont plus sollicités que jamais par les mères qui travaillent et ont besoin de leur aide auprès des enfants.
En bonne santé et pleins d’énergie, les voilà engagés dans la vie sociale et auprès de leurs propres parents vieillissant et toujours soucieux de garantir la continuité familiale auprès des générations futures, élevées dans des familles de plus en plus dissociées ou éclatées. Un rôle qu’ils assument sous des formes adaptées aux contextes sociaux et culturels des différents pays. Un rôle rendu ardu par la nouveauté des situations auxquelles ils sont confrontés. Parions que les petits-enfants les y aideront par leur attachement qui, lui, ne se dément pas. Un grand-parent aimant est irremplaçable.
Agnès AUSCHITZKA
(1) Auteur avec Martine Segalen du livre-enquête Grands-Parents, la famille à travers les générations, réédité et complété en 2007, éd. Odile .
Le Conseil interreligieux de Russie, qui réunit les responsables et les représentants des religions traditionnelles du pays, a exhorté les commerçants à ne pas utiliser de symboles sacrés, d'images et de noms de saints sur les étiquettes des produits, en particulier celles des boissons alcoolisées.
Dans un document publié mardi sur le site de l'Église orthodoxe russe, il est dit que récemment, il y a eu des cas d'utilisation en tant que marques de désignations qui reproduisent des noms de saints, leurs représentations, ainsi que des symboles de la foi et d'autres concepts et symboles vénérés par les croyants, y compris pour les placer sur des étiquettes de boissons contenant de l’alcool.
Dans un document publié mardi sur le site de l'Église orthodoxe russe, il est dit que récemment, il y a eu des cas d'utilisation en tant que marques de désignations qui reproduisent des noms de saints, leurs représentations, ainsi que des symboles de la foi et d'autres concepts et symboles vénérés par les croyants, y compris pour les placer sur des étiquettes de boissons contenant de l’alcool.
« Mettre des images ou des noms de saints sur des boissons alcoolisées, les utiliser comme une marque peut être considéré comme un acte commis dans le but d'offenser les sentiments religieux des croyants et de profaner un objet de vénération », indique le communiqué.
L'utilisation du nom d'un saint reconnu par une confession religieuse, enregistré de la manière prescrite, ou de son image ne peut être le droit exclusif d'une personne physique ou morale qui n'est pas une organisation religieuse ou n'est pas établie pour cela.
« À cet égard, l'enregistrement par l'État en tant que marques de désignations qui reproduisent les noms de saints, leurs images, ainsi que les symboles de la foi et d'autres concepts, symboles et catégories sémantiquement liées (c'est-à-dire la commercialisation de ces images, symboles, concepts sacrés ) est totalement inacceptable. , en particulier pour l'étiquetage des boissons alcoolisées », - souligne le Conseil interreligieux.
L'utilisation du nom d'un saint reconnu par une confession religieuse, enregistré de la manière prescrite, ou de son image ne peut être le droit exclusif d'une personne physique ou morale qui n'est pas une organisation religieuse ou n'est pas établie pour cela.
« À cet égard, l'enregistrement par l'État en tant que marques de désignations qui reproduisent les noms de saints, leurs images, ainsi que les symboles de la foi et d'autres concepts, symboles et catégories sémantiquement liées (c'est-à-dire la commercialisation de ces images, symboles, concepts sacrés ) est totalement inacceptable. , en particulier pour l'étiquetage des boissons alcoolisées », - souligne le Conseil interreligieux.
"La Parole du Christ ne doit pas être prêchée par le biais de tasses et de tee-shirts"
Il ne convient pas de représenter des saints sur des tasses, soucoupes ou autres assiettes. Je dois dire que le père Jean (Krestiankine) s’en étonnait également, en se demandant pourquoi certaines personnes le faisaient. De tels abus existaient déjà à l’époque de l’Empire Byzantin. A Ravenne, dans la basilique San Vitale, on peut voir une mosaïque représentant l’empereur Justinien et l’impératrice Théodora avec des icônes sur leurs habits. La tradition les veut sur les manteaux des évêques, mais il est déplacé d’en orner l’habit d’un empereur ; ceci est un excès évident et, au fond, le mépris de l’objet sacré.
Des images saintes sur la vaisselle participent au même excès. Il faut éviter ces choses-là. Ceci a été compris à Divéevo où sur la tasse qu’on m’a apporté en cadeau du monastère St Séraphin sont représentées deux églises, mais pas d’icônes. Des icônes sur des tasses, assiettes, tee shirts...etc. : piété ou blasphème ?
"Нанесение изображений или имен святых на алкогольную продукцию, использование их в качестве товарного знака можно расценивать как действие, совершаемое в целях оскорбления религиозных чувств верующих и осквернения предмета почитания, в том числе имени святого"
Il ne convient pas de représenter des saints sur des tasses, soucoupes ou autres assiettes. Je dois dire que le père Jean (Krestiankine) s’en étonnait également, en se demandant pourquoi certaines personnes le faisaient. De tels abus existaient déjà à l’époque de l’Empire Byzantin. A Ravenne, dans la basilique San Vitale, on peut voir une mosaïque représentant l’empereur Justinien et l’impératrice Théodora avec des icônes sur leurs habits. La tradition les veut sur les manteaux des évêques, mais il est déplacé d’en orner l’habit d’un empereur ; ceci est un excès évident et, au fond, le mépris de l’objet sacré.
Des images saintes sur la vaisselle participent au même excès. Il faut éviter ces choses-là. Ceci a été compris à Divéevo où sur la tasse qu’on m’a apporté en cadeau du monastère St Séraphin sont représentées deux églises, mais pas d’icônes. Des icônes sur des tasses, assiettes, tee shirts...etc. : piété ou blasphème ?
"Нанесение изображений или имен святых на алкогольную продукцию, использование их в качестве товарного знака можно расценивать как действие, совершаемое в целях оскорбления религиозных чувств верующих и осквернения предмета почитания, в том числе имени святого"
Jean Dufieux
Avec bénédiction du métropolite Antoine de Chersonèse et d’Europe Occidentale, le 10 octobre dernier, la communauté de la cathédrale de la Sainte Trinité a accueilli l’association parisienne ‘’Chants Liturgiques Orthodoxes’’ à l’occasion d’un intéressant moment de musique chorale marquant le cinquantième concert donné à Paris par cette association.
Quatre chœurs ont pris part à ce concert : L’ensemble Slava placé sous la direction de Marina Pervychine-Poulet ; le chœur russe de Paris ‘’Znamenié’’ placé sous la direction d’Ekaterina Anapolskaya ; le chœur de la cathédrale Saint Alexandre Newsky placé sous la direction du protodiacre Alexandre Kedroff et le chœur de la cathédrale de la Sainte Trinité placé sous la direction de Marina Politova. Présenté par le protodiacre Jean Drobot, ce concert a été donné en présence du métropolite Jean de Doubna ainsi que de nombreux auditeurs et de proches de la communauté de la cathédrale
Avec bénédiction du métropolite Antoine de Chersonèse et d’Europe Occidentale, le 10 octobre dernier, la communauté de la cathédrale de la Sainte Trinité a accueilli l’association parisienne ‘’Chants Liturgiques Orthodoxes’’ à l’occasion d’un intéressant moment de musique chorale marquant le cinquantième concert donné à Paris par cette association.
Quatre chœurs ont pris part à ce concert : L’ensemble Slava placé sous la direction de Marina Pervychine-Poulet ; le chœur russe de Paris ‘’Znamenié’’ placé sous la direction d’Ekaterina Anapolskaya ; le chœur de la cathédrale Saint Alexandre Newsky placé sous la direction du protodiacre Alexandre Kedroff et le chœur de la cathédrale de la Sainte Trinité placé sous la direction de Marina Politova. Présenté par le protodiacre Jean Drobot, ce concert a été donné en présence du métropolite Jean de Doubna ainsi que de nombreux auditeurs et de proches de la communauté de la cathédrale
On sait que l’Association ‘’Chants Liturgiques Orthodoxes’’ a été fondée à la toute fin des années soixante par un groupe prenant conscience de la disparition progressive des chefs de chœurs et des chantres ayant assumé jusqu’alors des fonctions au sein des paroisses orthodoxes de la diaspora russe, et souhaitant transmettre aux jeunes générations la tradition de la pratique du chant liturgique, ce groupe initial étant constitué par Nicolas Spassky, Igor Vassiliev et l’historien Alexandre Filatieff, auprès desquels s’étaient très vite associés les chefs de chœurs Nicolas Kedroff (fils), Maxime Kovalevsky, Nicolas Ossorguine et Eugène Evetz, ainsi que le grand musicologue Ivan Gardner qui résidait alors en Allemagne Fédérale.
Osée, voire même ambitieuse, la démarche lancée par ces ‘’aînés’’ nécessitait pour sa mise en œuvre un travail considérable.
Furent donnés des cycles de cours d’initiation musicale et de chant choral, des cours consacrés à l’étude de l’ordonnance des célébrations en églises, des cours de théologie liturgique ainsi que des cours d’initiation à la langue slavonne. Furent également données des conférences ainsi que des concerts permettant d’entendre des chœurs résidant principalement sur Paris ou sa région.
Pour y avoir assisté, certains d’entre nous ont encore en mémoire la toute première soirée publique donnée en 1970 à l’initiative de l’association nouvellement née en l’église Réformée Evangélique située sur le quai d’Orsay dans le 7ème arrondissement de Paris, cette soirée étant consacrée à l’œuvre du compositeur Alexis Lvoff et étant précédée d’une remarquable conférence introductive prononcée par le professeur Ivan Gardner…..
Avec les années, les concerts publics donnés à l’initiative de l’association ont suscité l’attention et l’intérêt d’un auditoire de plus en plus nombreux, en particulier lors des soirées données dans le cadre des ‘’Heures Musicales de Saint Roch’’, sur invitation du président de cette unité d’action artistique et culturelle, le mu-sicologue Loïc Métrope, organiste de l’instrument historique Cliquot-Cavaillé Coll de cette église située dans le centre de la capitale.
Osée, voire même ambitieuse, la démarche lancée par ces ‘’aînés’’ nécessitait pour sa mise en œuvre un travail considérable.
Furent donnés des cycles de cours d’initiation musicale et de chant choral, des cours consacrés à l’étude de l’ordonnance des célébrations en églises, des cours de théologie liturgique ainsi que des cours d’initiation à la langue slavonne. Furent également données des conférences ainsi que des concerts permettant d’entendre des chœurs résidant principalement sur Paris ou sa région.
Pour y avoir assisté, certains d’entre nous ont encore en mémoire la toute première soirée publique donnée en 1970 à l’initiative de l’association nouvellement née en l’église Réformée Evangélique située sur le quai d’Orsay dans le 7ème arrondissement de Paris, cette soirée étant consacrée à l’œuvre du compositeur Alexis Lvoff et étant précédée d’une remarquable conférence introductive prononcée par le professeur Ivan Gardner…..
Avec les années, les concerts publics donnés à l’initiative de l’association ont suscité l’attention et l’intérêt d’un auditoire de plus en plus nombreux, en particulier lors des soirées données dans le cadre des ‘’Heures Musicales de Saint Roch’’, sur invitation du président de cette unité d’action artistique et culturelle, le mu-sicologue Loïc Métrope, organiste de l’instrument historique Cliquot-Cavaillé Coll de cette église située dans le centre de la capitale.
En 1988, les activités de l’Association Chant Liturgiques Orthodoxes ont été marquées par le grand concert donné en la cathédrale Notre-Dame de Paris à l’occasion du millénaire du Baptême de la Russie, en présence de nombreuses personnalités et d’une assemblée à la fois surprise, émue et enthousiaste, ce concert étant précédé de la célébration d’un office de prières. Il convient également d’ajouter que des enregistrements de concerts ont été réalisés à l’initiative de l’association.
Avec les années, beaucoup de nos aînés nous ont quittés et les quatre chœurs ayant pris part au concert du 10 octobre dernier ont tenu à leur rendre hommage, cette manifestation musicale étant plus particulièrement dédiée à la mémoire de Nicolas Spassky, disparu en mars 2020 et qui fût l’un des fondateurs de l’Association Chants Liturgiques Orthodoxes. Conduits de mains de maîtres, les choristes ayant pris part à ce concert ont su on ne peut mieux faire partager cet hommage. Qu’ils en soient sincèrement remerciés.
Avec les années, beaucoup de nos aînés nous ont quittés et les quatre chœurs ayant pris part au concert du 10 octobre dernier ont tenu à leur rendre hommage, cette manifestation musicale étant plus particulièrement dédiée à la mémoire de Nicolas Spassky, disparu en mars 2020 et qui fût l’un des fondateurs de l’Association Chants Liturgiques Orthodoxes. Conduits de mains de maîtres, les choristes ayant pris part à ce concert ont su on ne peut mieux faire partager cet hommage. Qu’ils en soient sincèrement remerciés.
В воскресенье,10 октября 2021года, по благословению митрополита Корсунского и Западноевропейского Антония, в Троицком кафедральном соборе состоялся 50-й юбилейный концерт парижской Ассоциации православных литургических песнопений.
В фестивале известных хоровых коллективов Парижа под названием «Православные литургические песнопения», приняли участие «Ансамбль Слава» под управлением М. Первышиной-Пуле, русский хор «Знамение» под управлением Е. Анапольской, хор Александро-Невского кафедрального собора под управлением протодиакона Александра Кедрова и хор Свято-Троицкого кафедрального собора под управлением М. Политовой.
На фестивале присутствовал митрополит Дубнинский Иоанн, глава Архиепископии западноевропейских приходов русской традиции.
Юбилейный концерт вел клирик Александро-Невского кафедрального собора протодиакон Иоанн Дробот-Тихоницкий. Фестиваль прошел при полном аншлаге!
В фестивале известных хоровых коллективов Парижа под названием «Православные литургические песнопения», приняли участие «Ансамбль Слава» под управлением М. Первышиной-Пуле, русский хор «Знамение» под управлением Е. Анапольской, хор Александро-Невского кафедрального собора под управлением протодиакона Александра Кедрова и хор Свято-Троицкого кафедрального собора под управлением М. Политовой.
На фестивале присутствовал митрополит Дубнинский Иоанн, глава Архиепископии западноевропейских приходов русской традиции.
Юбилейный концерт вел клирик Александро-Невского кафедрального собора протодиакон Иоанн Дробот-Тихоницкий. Фестиваль прошел при полном аншлаге!
Patron de Paris et de la Seine-Saint-Denis, il est le premier évêque de Paris, capitale de la France. L'hagiographie le fait mourir en martyr entre 250 et 275, puis ensevelir à Catulliacus, là où s'élève la basilique Saint-Denis.
p. Nikolaï Tikhonchuk
Aujourd’hui le 16 octobre, nous célébrons la mémoire de saint Denis – premier évêque de Paris et ses compagnons le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère. D’après saint Grégoire de Tour qui a écrit la vie de saint Denis, nous savons que saint Denis est un missionnaire qui est venu d’Orient vers l’an 250. Sa mission, auprès des peuples indigènes qui vivait ici dans le bassin d’Île-de-France actuel, a duré à peu près 20 ans.
Saint Denis et ses compagnons seraient morts décapités à Montmartre pendant la persécution de l’empereur Valérien en 272, pendant une nouvelle vague de persécution contre les chrétiens.
Une chapelle a été édifiée sur le tombeau de saint Denis et de ses compagnons, et puis a été agrandie en 467 par sainte Geneviève. Au début du VII siècle, le roi Dagobert a transporté leurs reliques dans l’abbaye qu’il venait de fonder et qui devient l’abbaye Saint-Denis, future sépulture des rois de France.
p. Nikolaï Tikhonchuk
Aujourd’hui le 16 octobre, nous célébrons la mémoire de saint Denis – premier évêque de Paris et ses compagnons le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère. D’après saint Grégoire de Tour qui a écrit la vie de saint Denis, nous savons que saint Denis est un missionnaire qui est venu d’Orient vers l’an 250. Sa mission, auprès des peuples indigènes qui vivait ici dans le bassin d’Île-de-France actuel, a duré à peu près 20 ans.
Saint Denis et ses compagnons seraient morts décapités à Montmartre pendant la persécution de l’empereur Valérien en 272, pendant une nouvelle vague de persécution contre les chrétiens.
Une chapelle a été édifiée sur le tombeau de saint Denis et de ses compagnons, et puis a été agrandie en 467 par sainte Geneviève. Au début du VII siècle, le roi Dagobert a transporté leurs reliques dans l’abbaye qu’il venait de fonder et qui devient l’abbaye Saint-Denis, future sépulture des rois de France.
Certains auteurs de Moyen Âge confondent saint Denis de Paris avec Denis l’aréopagite converti par saint Paul. Ce qui donne bien des soucis pour accorder les dates car Denis l’aréopagite a vécu au premier siècle…
La légende nous dit que l’évêque Denis se serait même relevé et aurait porté sa tête pendant plusieurs mètres. Cette légende qui est à l’origine de l’iconographie de saint Denis ci-dessous et que nous connaissons tous très bien (saint Denis porte sa tête dans ces mains). Cette image veut signifier symboliquement deux choses très importante – premièrement, que dans l’Église on ne peut pas séparer la tête qui est le Christ, du corps – son Eglise. Deuxièmement, ce qui constitue essentiellement l’ecclésiologie chrétienne c’est que tous les saints martyrs de l’Eglise sont unis avec la communauté chrétienne comme le corps est uni avec sa tête inséparablement ; que ni la mort, ni la vie, ni autre chose ne peut nous séparer car nous sommes tous unis par l’amour en Christ. (Rom.8,31)
Prions les saints martyrs Denis, évêque de Paris, le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère pour que nous soyons tous uni véritablement avec notre Dieu comme eux sont uni en Christ.
La légende nous dit que l’évêque Denis se serait même relevé et aurait porté sa tête pendant plusieurs mètres. Cette légende qui est à l’origine de l’iconographie de saint Denis ci-dessous et que nous connaissons tous très bien (saint Denis porte sa tête dans ces mains). Cette image veut signifier symboliquement deux choses très importante – premièrement, que dans l’Église on ne peut pas séparer la tête qui est le Christ, du corps – son Eglise. Deuxièmement, ce qui constitue essentiellement l’ecclésiologie chrétienne c’est que tous les saints martyrs de l’Eglise sont unis avec la communauté chrétienne comme le corps est uni avec sa tête inséparablement ; que ni la mort, ni la vie, ni autre chose ne peut nous séparer car nous sommes tous unis par l’amour en Christ. (Rom.8,31)
Prions les saints martyrs Denis, évêque de Paris, le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère pour que nous soyons tous uni véritablement avec notre Dieu comme eux sont uni en Christ.
Une réunion solennelle consacrée au 200e anniversaire de la naissance de Dostoïevski s'est tenue le 9 octobre au Vatican. Comme l'a déclaré l'ambassadeur de Russie au Saint Siège Alexandre Avdéev dans une interview accordée au correspondant de TASS, un tel événement a lieu pour la première fois, il souligne l'importance des liens culturels entre la Russie et le Vatican.
« La réunion s'est déroulée en présence du secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. D'éminents théologiens ont pris la parole, ils ont rappelé comment le pape François estime l’œuvre de Dostoïevski, se réfère à ses thèses », a déclaré le diplomate.
« La réunion s'est déroulée en présence du secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. D'éminents théologiens ont pris la parole, ils ont rappelé comment le pape François estime l’œuvre de Dostoïevski, se réfère à ses thèses », a déclaré le diplomate.
Comme Mgr Parolin l'a noté dans son discours, dès le début de son pontificat, le pape François a cité Dostoïevski, « qui pouvait transmettre et ressentir une profonde spiritualité ». La dernière fois que le pontife s’est référé aux vues de l’écrivain russe, c'était lors de sa visite apostolique en Slovaquie en septembre dernier.
Dans le cadre de cette réunion, une traduction en italien de trois discours du philosophe et publiciste Vladimir Soloviev (1853-1900) sur Dostoïevski, prononcés après la mort de l'écrivain, entre 1881 et 1883, a été présentée. Le livre préfacé par le métropolite Hilarion de Volokolamsk a été publié dans la série de l'académie romaine Sapientia et Scientia, fondée en 1993 sous le nom d'association Sophia.
En 2010, elle a poursuivi son existence en tant qu'académie. Le président du comité scientifique de l'Académie était le philologue et penseur russe moderne Sergueï Averintsev (1937-2004). Une autre conférence organisée conjointement avec le Vatican lui sera consacrée début décembre.
Comme l'a noté Avdéev, les contacts culturels entre la Russie et le Vatican continuent à s’élargir . "D'ici la fin de l'année, un accord de coopération entre les musées du Kremlin de Moscou et les musées du Vatican devrait être signé", a déclaré l'ambassadeur.
Source
Dans le cadre de cette réunion, une traduction en italien de trois discours du philosophe et publiciste Vladimir Soloviev (1853-1900) sur Dostoïevski, prononcés après la mort de l'écrivain, entre 1881 et 1883, a été présentée. Le livre préfacé par le métropolite Hilarion de Volokolamsk a été publié dans la série de l'académie romaine Sapientia et Scientia, fondée en 1993 sous le nom d'association Sophia.
En 2010, elle a poursuivi son existence en tant qu'académie. Le président du comité scientifique de l'Académie était le philologue et penseur russe moderne Sergueï Averintsev (1937-2004). Une autre conférence organisée conjointement avec le Vatican lui sera consacrée début décembre.
Comme l'a noté Avdéev, les contacts culturels entre la Russie et le Vatican continuent à s’élargir . "D'ici la fin de l'année, un accord de coopération entre les musées du Kremlin de Moscou et les musées du Vatican devrait être signé", a déclaré l'ambassadeur.
Source
Prêtre Vladimir ZELINSKY
« Sous la protection de ta miséricorde nous nous réfugions », - chante la prière la plus ancienne adressée à la Mère de Dieu.
L’idée de sa protection, née presque avec le début du christianisme, « s’est revêtue » un jour d’un événement concret et mystique : au X ème siècle Marie est apparue à un « fou en Christ et à son disciple dans l’Eglise de St Sophie avec le voile en signe de la protection de la ville de en Constantinople contre le menace venue de la mer.
La protection, en russe, "pokrov", car cette fête célébrée le 14 octobre est particulièrement aimée en Russie, ne signifie pas seulement le souvenir d'un miracle qui s'est produit une fois, mais la sollicitation maternelle qui fait partie de la foi chrétienne. "Toute la nostalgie de l'humanité" souffrante qui n'a pas l'audace d'ouvrir son âme devant le Christ par crainte de Dieu, - dit un philosophe russe G.Fedotov, - se verse librement et avec amour sur la Mère de Dieu." Parmi les images les plus aimées de Marie est celle de la Mère qui protège, qui nous accompagne et nous sauve d'un danger, celui qui peut nous attendre dans cette vie, mais surtout celui qui menace notre salut éternel.
Marie est solidaire avec toute la famille humaine, elle n'est pas "déesse", elle prie comme nous prions devant son Fils et son Père Céleste, mais elle sollicite aussi pour tous les hommes. Et sa prière, portée par l'Esprit Saint, nous fait découvrir l'aspect maternel du Dieu même.
« Sous la protection de ta miséricorde nous nous réfugions », - chante la prière la plus ancienne adressée à la Mère de Dieu.
L’idée de sa protection, née presque avec le début du christianisme, « s’est revêtue » un jour d’un événement concret et mystique : au X ème siècle Marie est apparue à un « fou en Christ et à son disciple dans l’Eglise de St Sophie avec le voile en signe de la protection de la ville de en Constantinople contre le menace venue de la mer.
La protection, en russe, "pokrov", car cette fête célébrée le 14 octobre est particulièrement aimée en Russie, ne signifie pas seulement le souvenir d'un miracle qui s'est produit une fois, mais la sollicitation maternelle qui fait partie de la foi chrétienne. "Toute la nostalgie de l'humanité" souffrante qui n'a pas l'audace d'ouvrir son âme devant le Christ par crainte de Dieu, - dit un philosophe russe G.Fedotov, - se verse librement et avec amour sur la Mère de Dieu." Parmi les images les plus aimées de Marie est celle de la Mère qui protège, qui nous accompagne et nous sauve d'un danger, celui qui peut nous attendre dans cette vie, mais surtout celui qui menace notre salut éternel.
Marie est solidaire avec toute la famille humaine, elle n'est pas "déesse", elle prie comme nous prions devant son Fils et son Père Céleste, mais elle sollicite aussi pour tous les hommes. Et sa prière, portée par l'Esprit Saint, nous fait découvrir l'aspect maternel du Dieu même.
La « maternité de Dieu » veut dire sa compassion.
Si nous essayons de parler non seulement de la mystique orthodoxe, mais aussi de son "éthique", sa racine sera profondément "mariale". Le cœur humain, écrit Mère Marie (Skobtsov), moniale et martyre, périe dans le camp nazi, - doit être transpercée par un glaive à deux tranchants... L'âme doit participer au destin du prochain, com-passionner, souffrir ensemble. Pour la similitude avec son archétype, la Mère de Dieu, l'âme humaine est attirée vers le Golgotha, sur les traces du Fils de Marie et ne peut ne pas verser le sang".
C'est justement sur le Golgotha de son destin que l'âme orthodoxe appelle à l'intercession de Marie.
Les icônes miraculeuses - seulement en Russie il y a quelques centaines des icônes dont le nom est lié au miracle dans le passé - expriment chaque fois d'une manière particulière, le signe de la protection dans cette vie, mais aussi au-delà. Il n'y a pas d'espace pour le mystère où le salut est garanti, où il n'y a pas de peur du Jugement et le frémissement de l'âme pour son destin en éternité.
Mais la protection qui nous est donnée par la Mère de Dieu, c'est la crainte de Dieu transformée en confiance absolue. Or, la dévotion mariale en Orthodoxie est toujours christocentrique. C’est Jésus, - écrit Lev Gillet, - qui nous protège avec le voile de Marie et nous sauve avec la prière de Marie.
"Aujourd'hui, les hommes de la foi juste, nous fêtons dans la lumière, illuminées par Ta venue, o, Mère de Dieu, regardant Ton image toute pure, nous disons, couvre-nous avec Ton voile et sauve-nous de tout mal, priant Ton Fils, le Christ, sauve nos âmes, - dit le Tropaire du Pokrov.
................................................
Prêtre Vladimir Zelinsky (recteur) "Paroisse Notre-Dame-joie-des-affligés à Brescia" – Italie; Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale
Bibliographie abrégée :
- Afin que le monde croie, Nouvelle Cité, 1995.
-A la découverte de la Parole, Parole et silence, 2004.
- Histoire de l’Église Russe en collaboration avec Dimitri Pospielovsky, Jean-Claude Roberti et Nikita Struve, Nouvelle Cité, 1995.
-Révèle-moi ta face, Parole et Silence, 2006.
Si nous essayons de parler non seulement de la mystique orthodoxe, mais aussi de son "éthique", sa racine sera profondément "mariale". Le cœur humain, écrit Mère Marie (Skobtsov), moniale et martyre, périe dans le camp nazi, - doit être transpercée par un glaive à deux tranchants... L'âme doit participer au destin du prochain, com-passionner, souffrir ensemble. Pour la similitude avec son archétype, la Mère de Dieu, l'âme humaine est attirée vers le Golgotha, sur les traces du Fils de Marie et ne peut ne pas verser le sang".
C'est justement sur le Golgotha de son destin que l'âme orthodoxe appelle à l'intercession de Marie.
Les icônes miraculeuses - seulement en Russie il y a quelques centaines des icônes dont le nom est lié au miracle dans le passé - expriment chaque fois d'une manière particulière, le signe de la protection dans cette vie, mais aussi au-delà. Il n'y a pas d'espace pour le mystère où le salut est garanti, où il n'y a pas de peur du Jugement et le frémissement de l'âme pour son destin en éternité.
Mais la protection qui nous est donnée par la Mère de Dieu, c'est la crainte de Dieu transformée en confiance absolue. Or, la dévotion mariale en Orthodoxie est toujours christocentrique. C’est Jésus, - écrit Lev Gillet, - qui nous protège avec le voile de Marie et nous sauve avec la prière de Marie.
"Aujourd'hui, les hommes de la foi juste, nous fêtons dans la lumière, illuminées par Ta venue, o, Mère de Dieu, regardant Ton image toute pure, nous disons, couvre-nous avec Ton voile et sauve-nous de tout mal, priant Ton Fils, le Christ, sauve nos âmes, - dit le Tropaire du Pokrov.
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Prêtre Vladimir Zelinsky (recteur) "Paroisse Notre-Dame-joie-des-affligés à Brescia" – Italie; Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale
Bibliographie abrégée :
- Afin que le monde croie, Nouvelle Cité, 1995.
-A la découverte de la Parole, Parole et silence, 2004.
- Histoire de l’Église Russe en collaboration avec Dimitri Pospielovsky, Jean-Claude Roberti et Nikita Struve, Nouvelle Cité, 1995.
-Révèle-moi ta face, Parole et Silence, 2006.
Icône "LE VOILE DE LA PROTECTION" mère Marie (Skobtsov)
Икона Покрова Божией Матери. Темпера на дереве, автор м. Мария Скобцова
Икона Покрова Божией Матери. Темпера на дереве, автор м. Мария Скобцова
Le deuxième volume du recueil , élaboré par le Comité d'enquête de Russie sur le meurtre de la famille royale a été publié, annonce le site de la commission.
La publication contient des documents concernant la mort de l'empereur russe Nicolas II, de sa famille et de ses proches.
Le deuxième tome expose également les étapes de l'enquête sur le meurtre de la famille impériale, enquête qui se base strictement sur des faits établis et des documents historiques et d'archives. Le livre est basé sur des recherches d'experts, des photographies, des enregistrements audio, des modèles 3D recréés du lieu de l'événement, qui nous permettent de reconstituer ce qui s'était passé.
La publication contient des documents concernant la mort de l'empereur russe Nicolas II, de sa famille et de ses proches.
Le deuxième tome expose également les étapes de l'enquête sur le meurtre de la famille impériale, enquête qui se base strictement sur des faits établis et des documents historiques et d'archives. Le livre est basé sur des recherches d'experts, des photographies, des enregistrements audio, des modèles 3D recréés du lieu de l'événement, qui nous permettent de reconstituer ce qui s'était passé.
"Grâce au travail minutieux effectué, aux technologies modernes, l'enquête n'a pas mis en doute la version de la mort de la famille impériale et l'identité des dépouilles. Les résultats de l'enquête sur ce crime sont reconnus au niveau international », indique le communiqué.
Des exemplaires du livre seront envoyés à divers organismes gouvernementaux. La publication sera remise aux représentants de l'Église orthodoxe russe, qui, lors du prochain Conseil des évêques en novembre, envisage d'examiner les résultats des études sur l'identification des "dépouilles d'Ekaterinbourg" présentés par le Commité d'enquête.
"Ce livre deviendra une aide importante pour tous ceux qui veulent rétablir la vérité sur cette affaire", - a noté la commission d'enquête.
СК России выпустил второй том документов, связанных с убийством царской семьи
Следственный комитет представил второй том книги «Преступление века. Материалы следствия», повествующей о расследовании убийства царской семьи
Des exemplaires du livre seront envoyés à divers organismes gouvernementaux. La publication sera remise aux représentants de l'Église orthodoxe russe, qui, lors du prochain Conseil des évêques en novembre, envisage d'examiner les résultats des études sur l'identification des "dépouilles d'Ekaterinbourg" présentés par le Commité d'enquête.
"Ce livre deviendra une aide importante pour tous ceux qui veulent rétablir la vérité sur cette affaire", - a noté la commission d'enquête.
СК России выпустил второй том документов, связанных с убийством царской семьи
Следственный комитет представил второй том книги «Преступление века. Материалы следствия», повествующей о расследовании убийства царской семьи
Pour en parler Carol Saba reçoit Mgr Joseph, le Métropolite de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe occidentale et Méridionale.
Mission de l'Orthodoxie et l'Orthodoxie en Mission, est le thème de l'édition n°85 de "L'Orthodoxie, Ici & Maintenant" avec comme invité, Son Eminence le Métropolite Joseph, évêque titulaire de la Métropole Orthodoxe Roumaine en Europe Occidentale et Méridionale.
« Comment les orthodoxes, écrit Mgr Anastase de Tirana, peuvent-ils proclamer l'enseignement de la Résurrection et n'avoir pas la conscience du devoir d'annoncer à toutes les nations le Triomphe du Christ, la libération de la nature humaine ? ».
L'importance de ce thème s'est imposée au coeur de l'Université d'été 2021 du clergé de la Métropole orthodoxe Roumaine d'Europe occidentale et Méridionale, qui s'est tenue du 24 au 28 août dernier au Centre Sainte Croix près de Bordeaux.
Mission de l'Orthodoxie et l'Orthodoxie en Mission, est le thème de l'édition n°85 de "L'Orthodoxie, Ici & Maintenant" avec comme invité, Son Eminence le Métropolite Joseph, évêque titulaire de la Métropole Orthodoxe Roumaine en Europe Occidentale et Méridionale.
« Comment les orthodoxes, écrit Mgr Anastase de Tirana, peuvent-ils proclamer l'enseignement de la Résurrection et n'avoir pas la conscience du devoir d'annoncer à toutes les nations le Triomphe du Christ, la libération de la nature humaine ? ».
L'importance de ce thème s'est imposée au coeur de l'Université d'été 2021 du clergé de la Métropole orthodoxe Roumaine d'Europe occidentale et Méridionale, qui s'est tenue du 24 au 28 août dernier au Centre Sainte Croix près de Bordeaux.
L'ouvrage « Mission sur les traces du Christ » de cet autre grand missionnaire de l'Eglise orthodoxe, qu'est l'Archevêque Anastacios de Tirana, en a été l'aiguillon. L'Eglise a-t-elle perdu le sens de la Mission ? D'Eglise missionnaire est-elle devenue une Eglise gestionnaire ? Comment être en Eglise et ne pas être en mission ? L'organisation paroissiale est-elle un frein à la mission ? Les déserts spirituels internes et externes qui nous côtoient sont-ils les nouveaux lieux de la mission ? Quelle théologie et quelle pastorale pour la mission aujourd'hui, ici et maintenant ?
Andrea Riccardi
La lutte antireligieuse mena en Union soviétique à un holocauste de femmes et d’hommes qui professaient leur foi. Cette tragédie du peuple chrétien fut partagée par les croyants d’autres religions et par des hommes et des femmes dont les convictions s’écartaient de celles du régime et qui, à cause de leurs idées, connurent de grandes souffrances et parfois la mort.
En 1968, Athénagoras, patriarche orthodoxe de Constantinople, notait : « Les chrétiens russes ont vaincu le totalitarisme dans leur pays. Ils l’ont vaincu par la foi, la prière, la souffrance de leurs confesseurs et de leurs martyrs… » Et il ajoutait : « … leur victoire n’est pas encore visible. Beaucoup de choses lourdes s’attardent à la surface de l’Histoire; mais tout a déjà changé en profondeur »
La plupart de ceux qui souffrirent des persécutions sont inconnus, comme on l’a dit. Qu’est-il advenu des moniales et des moines des 1025 monastères orthodoxes existant en 1917, et qui furent tous fermés dans les années qui suivirent ? Comment ont-ils vécu après la dispersion ? Pour quelques-uns d’entre eux, on a quelques informations, mais dans la plupart des cas on perd leur trace 18. Beaucoup ont été engloutis dans l’univers concentrationnaire.
D’autres se sont dispersés dans l’immense monde soviétique. Ce fut le cas de la catholique Elena Plavskaïa, arrêtée en 1933 dans le cadre de l’enquête sur les catholiques russes et condamnée à cinq ans de camp de travail correctionnel au Bamlag. En 1937, elle fut libérée et envoyée en exil intérieur.
La lutte antireligieuse mena en Union soviétique à un holocauste de femmes et d’hommes qui professaient leur foi. Cette tragédie du peuple chrétien fut partagée par les croyants d’autres religions et par des hommes et des femmes dont les convictions s’écartaient de celles du régime et qui, à cause de leurs idées, connurent de grandes souffrances et parfois la mort.
En 1968, Athénagoras, patriarche orthodoxe de Constantinople, notait : « Les chrétiens russes ont vaincu le totalitarisme dans leur pays. Ils l’ont vaincu par la foi, la prière, la souffrance de leurs confesseurs et de leurs martyrs… » Et il ajoutait : « … leur victoire n’est pas encore visible. Beaucoup de choses lourdes s’attardent à la surface de l’Histoire; mais tout a déjà changé en profondeur »
La plupart de ceux qui souffrirent des persécutions sont inconnus, comme on l’a dit. Qu’est-il advenu des moniales et des moines des 1025 monastères orthodoxes existant en 1917, et qui furent tous fermés dans les années qui suivirent ? Comment ont-ils vécu après la dispersion ? Pour quelques-uns d’entre eux, on a quelques informations, mais dans la plupart des cas on perd leur trace 18. Beaucoup ont été engloutis dans l’univers concentrationnaire.
D’autres se sont dispersés dans l’immense monde soviétique. Ce fut le cas de la catholique Elena Plavskaïa, arrêtée en 1933 dans le cadre de l’enquête sur les catholiques russes et condamnée à cinq ans de camp de travail correctionnel au Bamlag. En 1937, elle fut libérée et envoyée en exil intérieur.
Depuis, on ne sait plus rien d’elle. Les persécutés appartiennent à toutes les communautés chrétiennes vivant en Union soviétique. Ils sont orthodoxes, catholiques, protestants, chrétiens des anciennes Églises orientales, comme les Arméniens. Il y a aussi des victimes dans les groupes que l’Église orthodoxe considère comme schismatiques, tels que les vieux-croyants.
Tous les chrétiens ont souffert. Et les autres religions présentes en URSS ont subi elles aussi de lourdes pertes et de grandes persécutions, notamment les Juifs. Souvent, la condamnation était infligée indépendamment du comportement des individus à l’égard du pouvoir soviétique. Même une grande loyauté au régime et le respect des règles ne garantissaient pas la vie sauve aux croyants. À lui seul, l’état ecclésiastique séculier ou régulier (et parfois même le fait d’être un simple croyant) pouvait conduire à la prison, à l’internement ou à la condamnation à mort.
Un cas particulier, mais très significatif, est celui de Nikolaï Tolstoï, prêtre catholique de rite oriental, qui avait travaillé à Kiev et à Odessa.
En 1896, il avait donné la communion au grand penseur russe Vladimir Soloviev : ce geste fut condamné par l’Église orthodoxe. Tolstoï connut une série d’épreuves après la Révolution et, en 1928, il renonça à sa fonction de chorévêque. Il semble qu’il ait cessé d’officier et se soit réduit de sa propre initiative à l’état laïcal après avoir découvert que son fils avait des rapports avec les services secrets. Il fut arrêté en 1937 et condamné à mort l’année suivante, bien que rien n’indiquât qu’il exerçait encore une activité pastorale. Accusé d’espionnage en faveur de la Pologne, bien qu’il se soit toujours opposé à la latinisation et aux Polonais, il fut fusillé dans la prison de Kiev. On était supprimé pas seulement et pas tant pour ses actes que pour ce que l’on était et ce en quoi on croyait.
Pourquoi tuer, en 1937, le loctum tenens désormais âgé et malade du patriarcat, le métropolite orthodoxe Petr Polianski, détenu depuis 1928 et qui ne jouait plus aucun rôle dans l’Église ? Mais, justement en 1937, Staline avait donné l’ordre d’éliminer tous les religieux détenus dans les prisons ou dans les camps. Ils devaient être mis à mort parce qu’ils continuaient de représenter la foi, même s’ils n’étaient plus une menace politique pour le pouvoir et se trouvaient totalement isolés du peuple. Cette mort ne fut pas seulement la conséquence d’une décision de Staline, elle fut surtout celle d’une politique entamée bien des années auparavant et visant à l’élimination physique des croyants.
Tous les chrétiens ont souffert. Et les autres religions présentes en URSS ont subi elles aussi de lourdes pertes et de grandes persécutions, notamment les Juifs. Souvent, la condamnation était infligée indépendamment du comportement des individus à l’égard du pouvoir soviétique. Même une grande loyauté au régime et le respect des règles ne garantissaient pas la vie sauve aux croyants. À lui seul, l’état ecclésiastique séculier ou régulier (et parfois même le fait d’être un simple croyant) pouvait conduire à la prison, à l’internement ou à la condamnation à mort.
Un cas particulier, mais très significatif, est celui de Nikolaï Tolstoï, prêtre catholique de rite oriental, qui avait travaillé à Kiev et à Odessa.
En 1896, il avait donné la communion au grand penseur russe Vladimir Soloviev : ce geste fut condamné par l’Église orthodoxe. Tolstoï connut une série d’épreuves après la Révolution et, en 1928, il renonça à sa fonction de chorévêque. Il semble qu’il ait cessé d’officier et se soit réduit de sa propre initiative à l’état laïcal après avoir découvert que son fils avait des rapports avec les services secrets. Il fut arrêté en 1937 et condamné à mort l’année suivante, bien que rien n’indiquât qu’il exerçait encore une activité pastorale. Accusé d’espionnage en faveur de la Pologne, bien qu’il se soit toujours opposé à la latinisation et aux Polonais, il fut fusillé dans la prison de Kiev. On était supprimé pas seulement et pas tant pour ses actes que pour ce que l’on était et ce en quoi on croyait.
Pourquoi tuer, en 1937, le loctum tenens désormais âgé et malade du patriarcat, le métropolite orthodoxe Petr Polianski, détenu depuis 1928 et qui ne jouait plus aucun rôle dans l’Église ? Mais, justement en 1937, Staline avait donné l’ordre d’éliminer tous les religieux détenus dans les prisons ou dans les camps. Ils devaient être mis à mort parce qu’ils continuaient de représenter la foi, même s’ils n’étaient plus une menace politique pour le pouvoir et se trouvaient totalement isolés du peuple. Cette mort ne fut pas seulement la conséquence d’une décision de Staline, elle fut surtout celle d’une politique entamée bien des années auparavant et visant à l’élimination physique des croyants.
La mort était l’outil à l’aide duquel le pouvoir politique « purgeait » la société de l’influence des religions.
Bien souvent – qu’on pense aux massacres staliniens – la répression frappa à leur tour les auteurs de la persécution et des crimes, des personnalités de confiance du régime, révélant un autre aspect pervers du mécanisme de la persécution.
Les croyants ont été, en un certain sens, un terrain d’élection pour la terreur soviétique
Avec le temps, leur condition devint toujours plus déconsidérée et leur existence toujours plus difficile et marginalisée. À coup sûr, ils ne représentaient plus un danger pour un pouvoir solidement établi. Des histoires de douleur et de fidélité nous sont parvenues. À la fin des années 20, la vie des prêtres devint très dure :
La semaine de travail continu – écrivait Struve – … éliminait les dimanches et les autres jours de repos ordinaire de la semaine. Les ministres du culte et leurs familles furent assimilés aux koulaks et privés de leurs droits civiques (lichentsy). Cela voulait dire qu’ils n’avaient plus droit aux carnets d’alimentation, vitaux en ces temps de disette, à l’assistance médicale, y compris les médicaments, et aux logements collectifs. En outre, ils étaient soumis à des impôts particulièrement lourds et leurs enfants n’avaient pas accès aux écoles secondaires et supérieures. De nombreuses familles de prêtres se brisèrent… Aux abords des églises, apparurent des prêtres déguenillés qui demandaient l’aumône.
Les archives soviétiques, dont la consultation est devenue possible après l’effondrement de l’URSS, révèlent l’horreur des interrogatoires, les drames, les complicités et les infiltrations d’informateurs, les trahisons induites par la terreur, les terribles retombées familiales. La femme d’Anatoly Zurakovsky, un prêtre ukrainien proche de l’archimandrite Spiridon (Kisliakov), mort en prison en raison de son activité religieuse indépendante de celle du métropolite Sergueï, purgea une peine de trois ans dans les camps.
Ce sont des histoires très diverses et, surtout, il y en a tant. Une question demeure : combien de personnes sont-elles mortes dans la tourmente de la persécution stalinienne, dans les procès « légaux », dans la dure vie des prisons et des camps de concentration ? Quelques estimations ont été avancées en ce qui concerne les victimes de la persécution contre l’Église orthodoxe.
Aleksander Jakovlev président de la Commission pour la réhabilitation des victimes des répressions politiques, a communiqué en 1995 le chiffre approximatif de 200 000 membres du clergé orthodoxe condamnés à mort entre 1917 et 1980. Quasiment tous les prêtres et les religieux ordonnés avant ou après la Révolution furent soumis à des persécutions. Pendant les seules années 1937 et 1938, 165 100 prêtres orthodoxes furent arrêtés, dont 105 000 furent fusillés. Plus de 300 évêques orthodoxes furent victimes de mesures répressives, et plus de 250 furent mis à mort ou moururent au cours de leur détention. Ce ne sont là que des chiffres approximatifs qui demandent à être précisés, mais ils suggèrent l’idée d’une persécution en masse.
Nous connaissons l’état de l’Église russe avant la Révolution. Son dernier annuaire, publié en 1916, faisait état de 147 évêques, 117 915 membres du clergé, 21330 moines et 73 299 moniales.
Parmi les membres du clergé, il indiquait les archiprêtres, les prêtres, les diacres et les psalomchtchiki (dont le nombre dépassait 45 000). Les monastères masculins étaient au nombre de 478, ceux féminins au nombre de 547. Au cours de l’année 1917, à la suite d’une série de transferts et de nominations, le nombre des évêques orthodoxes passa à 172, plus 6 au repos. Telles étaient les dimensions de l’Église orthodoxe sur laquelle s’abattit la persécution. D. Pospelovsky calcule que près de 300 évêques russes appartenant à diverses obédiences orthodoxes auraient été tués sous le pouvoir communiste, tandis que dans le clergé le nombre des assassinats dépasserait 50 000, sans compter les moines et les moniales.
Selon la Commission pour la réhabilitation créée par le patriarche de Moscou, 350 000 personnes ont subi la répression pour des motifs religieux jusqu’en 1941. Parmi elles, 150 000 furent arrêtées au cours de l’année 1937, parmi lesquelles 80 000 furent fusillées. L’Institut théologique orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou a, de son côté, créé un groupe de travail sur les nouveaux martyrs qui a recueilli plus de 10 000 noms de victimes, avec leur histoire. Le nombre des évêques tués ou morts en prison serait supérieur à 250. Au moment de l’invasion allemande de l’URSS, il n’en restait que quatre en activité sur tout le territoire soviétique. Selon l’Institut Saint-Tikhon, le nombre des chrétiens orthodoxes tués pour la foi serait compris entre 500 000 et un million .
En Russie s’est produit un véritable massacre de chrétiens
Les chiffres les plus sûrs sont ceux du clergé, dont on connaît mieux l’histoire. Mais le massacre des chrétiens ne se limite pas, tant s’en faut, aux membres du clergé. Bien souvent aussi, les victimes ont été des laïcs dont on ignore jusqu’au nom ; certains faisaient partie des conseils paroissiaux ou des « vingtaines » (groupe requis par la législation soviétique pour obtenir l’usage d’un édifice religieux) et cherchaient à maintenir l’église en fonction ; d’autres s’opposaient à la confiscation des objets de culte, à la fermeture des temples ou à la campagne de confiscation des cloches. C’étaient parfois des membres de la famille, femme, enfants, parents du clerc marié, qui partageaient le sort inexorable des prêtres, mis en marge de la société soviétique comme parasites et accablés d’impôts. D’autres fois, il s’agissait de simples laïcs qui étaient mêlés au destin de leur « père spirituel ». La persécution des chrétiens en Russie fut un martyre en masse qui frappa des centaines de milliers de croyants dans tout le pays.
Lien Spiritualite2000
" Christos Anesti ! Christos Anesti !" Comme je souhaitais leur répondre ! Je connaissais même les mots appropriés. Mais ma langue, telle un morceau de bois, était figée dans ma bouche.
Communisme et décommunisation: à propos du livre du père Georges Mitrofanov
Bien souvent – qu’on pense aux massacres staliniens – la répression frappa à leur tour les auteurs de la persécution et des crimes, des personnalités de confiance du régime, révélant un autre aspect pervers du mécanisme de la persécution.
Les croyants ont été, en un certain sens, un terrain d’élection pour la terreur soviétique
Avec le temps, leur condition devint toujours plus déconsidérée et leur existence toujours plus difficile et marginalisée. À coup sûr, ils ne représentaient plus un danger pour un pouvoir solidement établi. Des histoires de douleur et de fidélité nous sont parvenues. À la fin des années 20, la vie des prêtres devint très dure :
La semaine de travail continu – écrivait Struve – … éliminait les dimanches et les autres jours de repos ordinaire de la semaine. Les ministres du culte et leurs familles furent assimilés aux koulaks et privés de leurs droits civiques (lichentsy). Cela voulait dire qu’ils n’avaient plus droit aux carnets d’alimentation, vitaux en ces temps de disette, à l’assistance médicale, y compris les médicaments, et aux logements collectifs. En outre, ils étaient soumis à des impôts particulièrement lourds et leurs enfants n’avaient pas accès aux écoles secondaires et supérieures. De nombreuses familles de prêtres se brisèrent… Aux abords des églises, apparurent des prêtres déguenillés qui demandaient l’aumône.
Les archives soviétiques, dont la consultation est devenue possible après l’effondrement de l’URSS, révèlent l’horreur des interrogatoires, les drames, les complicités et les infiltrations d’informateurs, les trahisons induites par la terreur, les terribles retombées familiales. La femme d’Anatoly Zurakovsky, un prêtre ukrainien proche de l’archimandrite Spiridon (Kisliakov), mort en prison en raison de son activité religieuse indépendante de celle du métropolite Sergueï, purgea une peine de trois ans dans les camps.
Ce sont des histoires très diverses et, surtout, il y en a tant. Une question demeure : combien de personnes sont-elles mortes dans la tourmente de la persécution stalinienne, dans les procès « légaux », dans la dure vie des prisons et des camps de concentration ? Quelques estimations ont été avancées en ce qui concerne les victimes de la persécution contre l’Église orthodoxe.
Aleksander Jakovlev président de la Commission pour la réhabilitation des victimes des répressions politiques, a communiqué en 1995 le chiffre approximatif de 200 000 membres du clergé orthodoxe condamnés à mort entre 1917 et 1980. Quasiment tous les prêtres et les religieux ordonnés avant ou après la Révolution furent soumis à des persécutions. Pendant les seules années 1937 et 1938, 165 100 prêtres orthodoxes furent arrêtés, dont 105 000 furent fusillés. Plus de 300 évêques orthodoxes furent victimes de mesures répressives, et plus de 250 furent mis à mort ou moururent au cours de leur détention. Ce ne sont là que des chiffres approximatifs qui demandent à être précisés, mais ils suggèrent l’idée d’une persécution en masse.
Nous connaissons l’état de l’Église russe avant la Révolution. Son dernier annuaire, publié en 1916, faisait état de 147 évêques, 117 915 membres du clergé, 21330 moines et 73 299 moniales.
Parmi les membres du clergé, il indiquait les archiprêtres, les prêtres, les diacres et les psalomchtchiki (dont le nombre dépassait 45 000). Les monastères masculins étaient au nombre de 478, ceux féminins au nombre de 547. Au cours de l’année 1917, à la suite d’une série de transferts et de nominations, le nombre des évêques orthodoxes passa à 172, plus 6 au repos. Telles étaient les dimensions de l’Église orthodoxe sur laquelle s’abattit la persécution. D. Pospelovsky calcule que près de 300 évêques russes appartenant à diverses obédiences orthodoxes auraient été tués sous le pouvoir communiste, tandis que dans le clergé le nombre des assassinats dépasserait 50 000, sans compter les moines et les moniales.
Selon la Commission pour la réhabilitation créée par le patriarche de Moscou, 350 000 personnes ont subi la répression pour des motifs religieux jusqu’en 1941. Parmi elles, 150 000 furent arrêtées au cours de l’année 1937, parmi lesquelles 80 000 furent fusillées. L’Institut théologique orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou a, de son côté, créé un groupe de travail sur les nouveaux martyrs qui a recueilli plus de 10 000 noms de victimes, avec leur histoire. Le nombre des évêques tués ou morts en prison serait supérieur à 250. Au moment de l’invasion allemande de l’URSS, il n’en restait que quatre en activité sur tout le territoire soviétique. Selon l’Institut Saint-Tikhon, le nombre des chrétiens orthodoxes tués pour la foi serait compris entre 500 000 et un million .
En Russie s’est produit un véritable massacre de chrétiens
Les chiffres les plus sûrs sont ceux du clergé, dont on connaît mieux l’histoire. Mais le massacre des chrétiens ne se limite pas, tant s’en faut, aux membres du clergé. Bien souvent aussi, les victimes ont été des laïcs dont on ignore jusqu’au nom ; certains faisaient partie des conseils paroissiaux ou des « vingtaines » (groupe requis par la législation soviétique pour obtenir l’usage d’un édifice religieux) et cherchaient à maintenir l’église en fonction ; d’autres s’opposaient à la confiscation des objets de culte, à la fermeture des temples ou à la campagne de confiscation des cloches. C’étaient parfois des membres de la famille, femme, enfants, parents du clerc marié, qui partageaient le sort inexorable des prêtres, mis en marge de la société soviétique comme parasites et accablés d’impôts. D’autres fois, il s’agissait de simples laïcs qui étaient mêlés au destin de leur « père spirituel ». La persécution des chrétiens en Russie fut un martyre en masse qui frappa des centaines de milliers de croyants dans tout le pays.
Lien Spiritualite2000
" Christos Anesti ! Christos Anesti !" Comme je souhaitais leur répondre ! Je connaissais même les mots appropriés. Mais ma langue, telle un morceau de bois, était figée dans ma bouche.
Communisme et décommunisation: à propos du livre du père Georges Mitrofanov
Le bureau de l’ambassade du Saint-Siège – la nonciature – vient d’ouvrir ses portes à Erevan, capitale de l’Arménie, le 1er septembre 2021, indique le site Nouvelles d’Arménie le 2 septembre.
Le Vatican inaugurera sous peu officiellement sa nonciature en Arménie.
Située dans le centre d’Erevan, sur l’avenue du Nord, le bureau est sous la houlette du nonce apostolique en Arménie et en Géorgie, Mgr José Bettencourt. Mgr José Avelino Bettencourt a été nommé nonce apostolique en Arménie le 1er mars 2018. Originaire du Portugal, prêtre de l’archidiocèse d’Ottawa (Canada), et ancien chef du protocole à la Secrétairerie d’État (Vatican), il a été nommé aussi nonce en Géorgie et élevé à la dignité d’archevêque le 26 février 2018.
Rappelons que le pape François a effectué un voyage apostolique en Arménie du 24 au 26 juin 2016.
Le 12 avril 2015, le pape François a proclamé saint Grégoire de Narek, un moine arménien du Xe siècle, Docteur de l’Église universelle
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Le Vatican inaugurera sous peu officiellement sa nonciature en Arménie.
Située dans le centre d’Erevan, sur l’avenue du Nord, le bureau est sous la houlette du nonce apostolique en Arménie et en Géorgie, Mgr José Bettencourt. Mgr José Avelino Bettencourt a été nommé nonce apostolique en Arménie le 1er mars 2018. Originaire du Portugal, prêtre de l’archidiocèse d’Ottawa (Canada), et ancien chef du protocole à la Secrétairerie d’État (Vatican), il a été nommé aussi nonce en Géorgie et élevé à la dignité d’archevêque le 26 février 2018.
Rappelons que le pape François a effectué un voyage apostolique en Arménie du 24 au 26 juin 2016.
Le 12 avril 2015, le pape François a proclamé saint Grégoire de Narek, un moine arménien du Xe siècle, Docteur de l’Église universelle
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Le président de la République d’Arménie en visite au Vatican
Le pape François a reçu en audience le président de la République d’Arménie, M. Armen Sarkissian, ce lundi matin 11 octobre 2021, dans la bibliothèque apostolique du Palais du Vatican, indique un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège.
Le pape et le président ont procédé au traditionnel échange de dons : de la part du président Sarkissian, un tapis arménien, un tableau représentant saint Grégoire de Narek et un livre de miniatures de l’Eglise arménienne. Le pape François a offert à son hôte une copie du Message de la Paix 2021 et un recueil de ses exhortations apostoliques et de ses encycliques.
M. Armen Sarkissian a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les Etats.
Au cours des entretiens cordiaux, les deux parties ont exprimé leur satisfaction pour le développement et le renforcement des relations bilatérales entre le Saint-Siège et l’Arménie, pays d’antique tradition chrétienne, souligne le communiqué.
Le pape François a reçu en audience le président de la République d’Arménie, M. Armen Sarkissian, ce lundi matin 11 octobre 2021, dans la bibliothèque apostolique du Palais du Vatican, indique un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège.
Le pape et le président ont procédé au traditionnel échange de dons : de la part du président Sarkissian, un tapis arménien, un tableau représentant saint Grégoire de Narek et un livre de miniatures de l’Eglise arménienne. Le pape François a offert à son hôte une copie du Message de la Paix 2021 et un recueil de ses exhortations apostoliques et de ses encycliques.
M. Armen Sarkissian a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les Etats.
Au cours des entretiens cordiaux, les deux parties ont exprimé leur satisfaction pour le développement et le renforcement des relations bilatérales entre le Saint-Siège et l’Arménie, pays d’antique tradition chrétienne, souligne le communiqué.
Ватикан откроет посольство в Армении
Ереван. 11 октября. ИНТЕРФАКС - Ватикан намерен открыть в Армении дипломатическую миссию, сообщила пресс-служба армянского президента.
"На встрече с госсекретарем Ватикана Пьетро Паролином президент Армении Армен Саркисян приветствовал решение понтифика об учреждении апостольской нунциатуры в Ереване, которая вскоре будет официально открыта. Это доказывает приверженность сторон развитию межгосударственных отношений между Арменией и Святым Престолом", - говорится в сообщении пресс-службы президента Армении.
В рамках визита в Ватикан Саркисян в понедельник встретился также с папой Франциском.
Президент Армении выразил признательность папе Римскому "за протянутую руку солидарности в тяжелые для Армении времена".
"Лучшим проявлением тому стали призывы папы Римского к миру во время войны Азербайджана против Нагорного Карабаха, а также призывы освободить армянских военнопленных. Президент Армении на встрече с папой Римским отметил, что вопрос Арцаха (армянское название Нагорного Карабаха - ИФ) - вопрос прав человека, требование армянского народа жить на своей христианской родине, вопрос реализации права на самоопределение", - отметили в президентской пресс-службе.
Ереван. 11 октября. ИНТЕРФАКС - Ватикан намерен открыть в Армении дипломатическую миссию, сообщила пресс-служба армянского президента.
"На встрече с госсекретарем Ватикана Пьетро Паролином президент Армении Армен Саркисян приветствовал решение понтифика об учреждении апостольской нунциатуры в Ереване, которая вскоре будет официально открыта. Это доказывает приверженность сторон развитию межгосударственных отношений между Арменией и Святым Престолом", - говорится в сообщении пресс-службы президента Армении.
В рамках визита в Ватикан Саркисян в понедельник встретился также с папой Франциском.
Президент Армении выразил признательность папе Римскому "за протянутую руку солидарности в тяжелые для Армении времена".
"Лучшим проявлением тому стали призывы папы Римского к миру во время войны Азербайджана против Нагорного Карабаха, а также призывы освободить армянских военнопленных. Президент Армении на встрече с папой Римским отметил, что вопрос Арцаха (армянское название Нагорного Карабаха - ИФ) - вопрос прав человека, требование армянского народа жить на своей христианской родине, вопрос реализации права на самоопределение", - отметили в президентской пресс-службе.
Le Saint Synode de l'Église d'Antioche s'est déroulé à Balamand après une interruption de deux ans...
Le Saint-Synode de l'Église orthodoxe d'Antioche, tenu du 5 au 8 octobre 2021 à Balamand sous la présidence de Sa Béatitude le Patriarche Jean X , a appelé les Églises orthodoxes locales à entamer une discussion ouverte et honnête sur la crise dans le monde L'orthodoxie en lien avec les événements d'Ukraine et la rupture subséquente des relations entre Moscou et Constantinople, selon le site officiel du Patriarcat d'Antioche .
« Les membres du Synode ont examiné les problèmes auxquels l'orthodoxie est confrontée dans le monde moderne et ont souligné l'importance de préserver l'unité de l'orthodoxie, de respecter la tradition canonique de l'Église et d'éviter tout ce qui pourrait exacerber les différends existants, transformant potentiellement ces différends en différends plus vastes et plus importants. . À cet égard, ils ont appelé au début d'un dialogue global sur toutes les questions controversées accumulées afin de trouver des solutions qui permettraient le rétablissement de la communion ecclésiale dans le cadre d'une famille orthodoxe », lit-on dans la déclaration finale du synode.
Le Saint-Synode de l'Église orthodoxe d'Antioche, tenu du 5 au 8 octobre 2021 à Balamand sous la présidence de Sa Béatitude le Patriarche Jean X , a appelé les Églises orthodoxes locales à entamer une discussion ouverte et honnête sur la crise dans le monde L'orthodoxie en lien avec les événements d'Ukraine et la rupture subséquente des relations entre Moscou et Constantinople, selon le site officiel du Patriarcat d'Antioche .
« Les membres du Synode ont examiné les problèmes auxquels l'orthodoxie est confrontée dans le monde moderne et ont souligné l'importance de préserver l'unité de l'orthodoxie, de respecter la tradition canonique de l'Église et d'éviter tout ce qui pourrait exacerber les différends existants, transformant potentiellement ces différends en différends plus vastes et plus importants. . À cet égard, ils ont appelé au début d'un dialogue global sur toutes les questions controversées accumulées afin de trouver des solutions qui permettraient le rétablissement de la communion ecclésiale dans le cadre d'une famille orthodoxe », lit-on dans la déclaration finale du synode.
En outre, les archipasteurs d'Antioche ont soulevé la question de l'enlèvement du métropolite Paul d'Alep Yazigi Église orthodoxe d'Antioche et de la métropolite Johanna Ibrahim Église syro-jacobite et « ont condamné le silence international sur cette question, qui perdure depuis pour la neuvième année."
Ils ont appelé à "la libération immédiate de leurs Éminences et la résolution immédiate de cette question non résolue, qui est un exemple de l'une des nombreuses qui affligent les peuples de l'Est".
Considérant que près de neuf ans se sont écoulés depuis l'enlèvement du métropolite Paul (Yaziga), les membres du synode ont décidé à l'unanimité de transférer Son Eminence au poste de métropolite du diocèse de Diyarbakir et ont élu Mgr Ephraim (Maaluli), vicaire patriarcal et secrétaire de le Saint-Synode d'Antioche d'Alexandrie, évêque métropolitain et territoires dépendant d'eux.
Антиохийский Патриархат призвал начать диалог в связи со сложившимся кризисом в мировом Православии
Св. Синод Антиохийской Церкви состоялся в Баламанде после двухлетнего перерыва…
Ils ont appelé à "la libération immédiate de leurs Éminences et la résolution immédiate de cette question non résolue, qui est un exemple de l'une des nombreuses qui affligent les peuples de l'Est".
Considérant que près de neuf ans se sont écoulés depuis l'enlèvement du métropolite Paul (Yaziga), les membres du synode ont décidé à l'unanimité de transférer Son Eminence au poste de métropolite du diocèse de Diyarbakir et ont élu Mgr Ephraim (Maaluli), vicaire patriarcal et secrétaire de le Saint-Synode d'Antioche d'Alexandrie, évêque métropolitain et territoires dépendant d'eux.
Антиохийский Патриархат призвал начать диалог в связи со сложившимся кризисом в мировом Православии
Св. Синод Антиохийской Церкви состоялся в Баламанде после двухлетнего перерыва…
AXIOS!
Le 10 octobre 2021, jour de la commémoration des Saints Ibériques, le métropolite Antoine de Chersonèse et d'Europe occidentale, et l'archevêque Nestor de Madrid et de Lisbonne ont célébré la Divine Liturgie à Madrid dans l'église cathédrale en l'honneur de Marie-Madeleine, égale aux Apôtres .
Au cours du service divin, après le chant des Chérubin, le métropolite Antoine a ordonné prêtre le clerc de la cathédrale de la Trinité à Paris, le diacre Daniel Naberejny.
Le prêtre nouvellement ordonné exercera son ministère dans la cathédrale de la Trinité à Paris.
Le 10 octobre 2021, jour de la commémoration des Saints Ibériques, le métropolite Antoine de Chersonèse et d'Europe occidentale, et l'archevêque Nestor de Madrid et de Lisbonne ont célébré la Divine Liturgie à Madrid dans l'église cathédrale en l'honneur de Marie-Madeleine, égale aux Apôtres .
Au cours du service divin, après le chant des Chérubin, le métropolite Antoine a ordonné prêtre le clerc de la cathédrale de la Trinité à Paris, le diacre Daniel Naberejny.
Le prêtre nouvellement ordonné exercera son ministère dans la cathédrale de la Trinité à Paris.
Диакон Даниил Набережный рукоположен в сан пресвитера
10 октября 2021 года, в день памяти Сонма иберийских святых, митрополит Корсунский и Западноевропейский Антоний, Патриарший Экзарх Западной Европы, и архиепископ Мадридский и Лиссабонский Нестор совершили Божественную литургию в кафедральном храме в честь равноапостольной Марии Магдалины города Мадрида.
За богослужением, после Херувимской песни, митрополит Антоний рукоположил клирика Троицкого кафедрального собора г. Парижа диакона Даниила Набережного в сан пресвитера.
Новопоставленный иерей будет нести пастырское служение в Троицком кафедральном соборе г. Парижа.
10 октября 2021 года, в день памяти Сонма иберийских святых, митрополит Корсунский и Западноевропейский Антоний, Патриарший Экзарх Западной Европы, и архиепископ Мадридский и Лиссабонский Нестор совершили Божественную литургию в кафедральном храме в честь равноапостольной Марии Магдалины города Мадрида.
За богослужением, после Херувимской песни, митрополит Антоний рукоположил клирика Троицкого кафедрального собора г. Парижа диакона Даниила Набережного в сан пресвитера.
Новопоставленный иерей будет нести пастырское служение в Троицком кафедральном соборе г. Парижа.
Les nouveaux martyrs de la terre russe
Le métropolite de Kroutitsk fut l’un des successeurs du Patriarche Tikhon.
Né en 1863, dans la province de Voronèje, Pierre Féodorovitch Poliansky terminait en 1892 ses études de théologie à la Faculté de Moscou où il demeura un certain temps comme aide de l’inspecteur, puis il fut nommé surveillant de l’institut théologique de Jiroviets, dans la province de Grodno, après quoi on l’invita à devenir secrétaire du Comité d’éducation religieuse auprès du Saint-Synode. Devenu membre laïc de ce comité, il exerça jusqu’à la révolution les fonctions d’inspecteur des établissements d’éducation religieuse.
Obligé de parcourir de long en large toute la Russie, il eut l’occasion de connaître beaucoup de monde et de se faire de nombreuses relations dans le haut clergé et dans l’enseignement supérieur. Très doué intellectuellement et d’un caractère sociable, il était hautement apprécié des larges cercles qu’il avait à fréquenter.
Sa fermeté de caractère et son tact exercèrent une grande influence sur l'éducation religieuse et l’enseignement en Russie.Pendant la révolution, Pierre Féodorovitch participa aux travaux du Concile national de l’Eglise Russe de 1917-1918, à Moscou. Le Patriarche Tikhon en fit l’un de ses plus proches collaborateurs. En 1920, Pierre Féodorovitch se fit moine. Il reçut l’habit des mains du Patriarche qui, rapidement, le consacra évêque pour en faire son vicaire. Plus tard, il l'éleva au rang de métropolite de Kroutitsk, dans le diocèse de Moscou.
Le métropolite de Kroutitsk fut l’un des successeurs du Patriarche Tikhon.
Né en 1863, dans la province de Voronèje, Pierre Féodorovitch Poliansky terminait en 1892 ses études de théologie à la Faculté de Moscou où il demeura un certain temps comme aide de l’inspecteur, puis il fut nommé surveillant de l’institut théologique de Jiroviets, dans la province de Grodno, après quoi on l’invita à devenir secrétaire du Comité d’éducation religieuse auprès du Saint-Synode. Devenu membre laïc de ce comité, il exerça jusqu’à la révolution les fonctions d’inspecteur des établissements d’éducation religieuse.
Obligé de parcourir de long en large toute la Russie, il eut l’occasion de connaître beaucoup de monde et de se faire de nombreuses relations dans le haut clergé et dans l’enseignement supérieur. Très doué intellectuellement et d’un caractère sociable, il était hautement apprécié des larges cercles qu’il avait à fréquenter.
Sa fermeté de caractère et son tact exercèrent une grande influence sur l'éducation religieuse et l’enseignement en Russie.Pendant la révolution, Pierre Féodorovitch participa aux travaux du Concile national de l’Eglise Russe de 1917-1918, à Moscou. Le Patriarche Tikhon en fit l’un de ses plus proches collaborateurs. En 1920, Pierre Féodorovitch se fit moine. Il reçut l’habit des mains du Patriarche qui, rapidement, le consacra évêque pour en faire son vicaire. Plus tard, il l'éleva au rang de métropolite de Kroutitsk, dans le diocèse de Moscou.
Avant de mourir en 1925, le Patriarche avait désigné dans son testament trois évêques appelés à lui succéder, par ordre de préséance et de possibilité, à la tête de l’Eglise Russe, en attendant le choix d’un nouveau Patriarche, ce qui aurait pu être long, vu l’état de choses d’alors.
Le métropolite de Kroutitsk était l’un des trois. Deux des métropolites se trouvèrent dans l’impossibilité absolue d’assurer l’intérim à la tête de l’Eglise ; ce fut donc Monseigneur Pierre de Kroutitsk qui prit la lourde charge léguée par le Patriarche. Avec la mort de celui-ci s’éteignait l’espoir d’une reconnaissance officielle par les Soviets d’une direction patriarcale de l’Eglise qui, d’autre part, voyait redoubler contre elle l’offensive de l’Eglise Vivante, à laquelle le décès du Patriarche Tikhon donnait plus d’audace.
L’appui du Pouvoir communiste se traduisait par toutes sortes de mesures administratives et punitives dirigées contre les évêques orthodoxes, pour les inciter à se joindre le plus rapidement possible à "l’Eglise Vivante".
Les évêques récalcitrants quant à cette union étaient arrêtés et déportés, tandis que l’on faisait miroiter d’agréables perspectives à ceux qui hésitaient encore.
Dispersés à travers l’immense Russie, isolés, mal informés, certains prélats ne savaient plus ce qui se passait vraiment. Les fausses nouvelles leur parvenaient, tandis que les vraies instructions de la Direction centrale de l’Eglise, arrêtées en chemin, ne leur arrivaient pas.
Dans un pays complètement désorganisé, en proie aux mensonges, à l’incertitude, aux arrestations, un climat d’incertitude et de doute s’établissait de nouveau dans l’Eglise, privée maintenant de chef suprême. Il lui fallait de toute urgence retrouver un guide intrépide et ferme.
C’est à ce moment critique que le métropolite Pierre publia sa «Lettre à l’Eglise Russe», dans laquelle il définissait avec netteté la position de l’Eglise Orthodoxe en face des événements, et qui se résumait ainsi : attachement inébranlable de l’Eglise à la vérité et rejet absolu de toute compromission, aussi bien avec "l’Eglise Vivante" qu’avec le Pouvoir soviétique.
La lettre de Monseigneur Pierre rétablit la fermeté de l’Eglise et fît complètement échouer la tactique si soigneusement mise au point, par "l’Eglise Vivante" et le pouvoir civil, pour l’asservir. Cette lettre eut, par contre, un effet décisif et fatal sur le sort du métropolite.
Les autorités venaient de réaliser qu’avec lui, l’Eglise possédait maintenant un chef incorruptible pour succéder au défunt Patriarche. On prépara donc un plan pour lui ôter le gouvernement de l’Eglise.
Les journaux se mirent à publier des articles remplis d’insinuations calomnieuses contre le métropolite, l’accusant, entre autres, d’activités anti-révolutionnaires ; ensuite, au pseudo-concile de "l’Eglise Vivante", le fameux Vvédensky, en toute connaissance de cause, donna lecture d’un faux document, fabriqué par la Guépéou et «dévoilant» les soi-disant rapports qu’aurait eu le métropolite avec les émigrés.
Parallèlement à cette campagne de diffamation, Toutchkov, au nom du gouvernement, commençait des pourparlers avec lui, concernant la «légalisation» de l’Eglise et sa reconnaissance officielle par le Pouvoir soviétique.
En échange de cette légalisation qui devait adoucir la position de l’Eglise jusque-là privée de tout droit, le gouvernement exigeait : la publication d’une déclaration définissant cette nouvelle position, le renvoi des évêques ne plaisant pas au Pouvoir soviétique et leur mise à la retraite, la condamnation des évêques russes partis à l’étranger et enfin, un contact suivi et actif de l’Eglise avec le gouvernement, en la personne de Toutchkov. Les évêques, nommés à la tête des diocèses avec l’assentiment soviétique, seraient inviolables.
Le métropolite de Kroutitsk était l’un des trois. Deux des métropolites se trouvèrent dans l’impossibilité absolue d’assurer l’intérim à la tête de l’Eglise ; ce fut donc Monseigneur Pierre de Kroutitsk qui prit la lourde charge léguée par le Patriarche. Avec la mort de celui-ci s’éteignait l’espoir d’une reconnaissance officielle par les Soviets d’une direction patriarcale de l’Eglise qui, d’autre part, voyait redoubler contre elle l’offensive de l’Eglise Vivante, à laquelle le décès du Patriarche Tikhon donnait plus d’audace.
L’appui du Pouvoir communiste se traduisait par toutes sortes de mesures administratives et punitives dirigées contre les évêques orthodoxes, pour les inciter à se joindre le plus rapidement possible à "l’Eglise Vivante".
Les évêques récalcitrants quant à cette union étaient arrêtés et déportés, tandis que l’on faisait miroiter d’agréables perspectives à ceux qui hésitaient encore.
Dispersés à travers l’immense Russie, isolés, mal informés, certains prélats ne savaient plus ce qui se passait vraiment. Les fausses nouvelles leur parvenaient, tandis que les vraies instructions de la Direction centrale de l’Eglise, arrêtées en chemin, ne leur arrivaient pas.
Dans un pays complètement désorganisé, en proie aux mensonges, à l’incertitude, aux arrestations, un climat d’incertitude et de doute s’établissait de nouveau dans l’Eglise, privée maintenant de chef suprême. Il lui fallait de toute urgence retrouver un guide intrépide et ferme.
C’est à ce moment critique que le métropolite Pierre publia sa «Lettre à l’Eglise Russe», dans laquelle il définissait avec netteté la position de l’Eglise Orthodoxe en face des événements, et qui se résumait ainsi : attachement inébranlable de l’Eglise à la vérité et rejet absolu de toute compromission, aussi bien avec "l’Eglise Vivante" qu’avec le Pouvoir soviétique.
La lettre de Monseigneur Pierre rétablit la fermeté de l’Eglise et fît complètement échouer la tactique si soigneusement mise au point, par "l’Eglise Vivante" et le pouvoir civil, pour l’asservir. Cette lettre eut, par contre, un effet décisif et fatal sur le sort du métropolite.
Les autorités venaient de réaliser qu’avec lui, l’Eglise possédait maintenant un chef incorruptible pour succéder au défunt Patriarche. On prépara donc un plan pour lui ôter le gouvernement de l’Eglise.
Les journaux se mirent à publier des articles remplis d’insinuations calomnieuses contre le métropolite, l’accusant, entre autres, d’activités anti-révolutionnaires ; ensuite, au pseudo-concile de "l’Eglise Vivante", le fameux Vvédensky, en toute connaissance de cause, donna lecture d’un faux document, fabriqué par la Guépéou et «dévoilant» les soi-disant rapports qu’aurait eu le métropolite avec les émigrés.
Parallèlement à cette campagne de diffamation, Toutchkov, au nom du gouvernement, commençait des pourparlers avec lui, concernant la «légalisation» de l’Eglise et sa reconnaissance officielle par le Pouvoir soviétique.
En échange de cette légalisation qui devait adoucir la position de l’Eglise jusque-là privée de tout droit, le gouvernement exigeait : la publication d’une déclaration définissant cette nouvelle position, le renvoi des évêques ne plaisant pas au Pouvoir soviétique et leur mise à la retraite, la condamnation des évêques russes partis à l’étranger et enfin, un contact suivi et actif de l’Eglise avec le gouvernement, en la personne de Toutchkov. Les évêques, nommés à la tête des diocèses avec l’assentiment soviétique, seraient inviolables.
En offrant cet arrangement à Monseigneur Pierre au moment où il était menacé d’arrestation, on pensait bien le faire céder. C’était mal le connaître.
Le métropolite refusa résolument tout ce qu’on lui proposait et tout spécialement de signer la déclaration proposée par Toutchkov, le commissaire aux affaires religieuses.Au cours de l’été 1925, Toutchkov revint à l’assaut. Il essaya d’obtenir la démission de monseigneur de Kroutitsk en faveur du métropolite Agafanguel, 1 un des trois successeurs du Patriarche, qui n’avait pu assumer ses fonctions jusque-là. Une fois remplacé, le métropolite se retirerait à Iaroslav.
Monseigneur répondit à Toutchkov qu’il remettrait, avec joie, ses fonctions au métropolite Agafanguel, mais il refusa de partir pour Iaroslav en disant qu’il était toujours métropolite de Kroutitsk et que le pouvoir civil n’avait pas à se mêler des affaires intérieures de l’Eglise. La fermeté de cette réponse fit abandonner à Toutchkov son projet qu’il ne put réaliser qu’en 1927, sous le métropolite Serge.
Ce ne fut pas bien longtemps que le métropolite Pierre de Kroutitsk put diriger l'Eglise.
Le 10 Décembre 1925, la police vint, de nuit, perquisitionner chez lui et le mit aux arrêts à domicile. Deux jours plus tard, on l’enfermait dans la section politique de la prison Loubianka, à Moscou. Tout un groupe d’évêques moscovites, soupçonnés de partager ses vues, subit le même sort.
En prévision de son arrestation éventuelle, Monseigneur Pierre avait rédigé un testament dans lequel il indiquait les noms de ses successeurs à la tête de l’Eglise. Le métropolite resta emprisonné à la Loubianka jusqu’en Mai 1926. Il fut alors emmené secrètement de Moscou et enfermé dans la forteresse de Souzdal où il resta au secret jusqu’à la fin de l’automne.
Pendant ce temps, Toutchkov continuait inlassablement ses intrigues pour jeter le trouble dans l’Eglise et la faire tomber dans l’anarchie. On essayait de dresser les évêques les uns contre les autres au moyen de fausses nouvelles. Tout était bon pour cela : arrêt du courrier, calomnies, menaces, sévices, offres alléchantes, prison, exil...
La répression était devenue si grande que presque tous les diocèses se trouvaient privés d’évêques. Finalement, c’est le métropolite Serge (Stragorodsky) de Nijni-Novgorod (plus tard de Moscou) qui remplaça pour un temps le prisonnier.
Il fut vite arrêté lui aussi et jeté en prison, ainsi que deux autres remplaçants choisis par Monseigneur Pierre. L’archevêque Séraphim d’Ouglitch prit leur succession.
Le métropolite refusa résolument tout ce qu’on lui proposait et tout spécialement de signer la déclaration proposée par Toutchkov, le commissaire aux affaires religieuses.Au cours de l’été 1925, Toutchkov revint à l’assaut. Il essaya d’obtenir la démission de monseigneur de Kroutitsk en faveur du métropolite Agafanguel, 1 un des trois successeurs du Patriarche, qui n’avait pu assumer ses fonctions jusque-là. Une fois remplacé, le métropolite se retirerait à Iaroslav.
Monseigneur répondit à Toutchkov qu’il remettrait, avec joie, ses fonctions au métropolite Agafanguel, mais il refusa de partir pour Iaroslav en disant qu’il était toujours métropolite de Kroutitsk et que le pouvoir civil n’avait pas à se mêler des affaires intérieures de l’Eglise. La fermeté de cette réponse fit abandonner à Toutchkov son projet qu’il ne put réaliser qu’en 1927, sous le métropolite Serge.
Ce ne fut pas bien longtemps que le métropolite Pierre de Kroutitsk put diriger l'Eglise.
Le 10 Décembre 1925, la police vint, de nuit, perquisitionner chez lui et le mit aux arrêts à domicile. Deux jours plus tard, on l’enfermait dans la section politique de la prison Loubianka, à Moscou. Tout un groupe d’évêques moscovites, soupçonnés de partager ses vues, subit le même sort.
En prévision de son arrestation éventuelle, Monseigneur Pierre avait rédigé un testament dans lequel il indiquait les noms de ses successeurs à la tête de l’Eglise. Le métropolite resta emprisonné à la Loubianka jusqu’en Mai 1926. Il fut alors emmené secrètement de Moscou et enfermé dans la forteresse de Souzdal où il resta au secret jusqu’à la fin de l’automne.
Pendant ce temps, Toutchkov continuait inlassablement ses intrigues pour jeter le trouble dans l’Eglise et la faire tomber dans l’anarchie. On essayait de dresser les évêques les uns contre les autres au moyen de fausses nouvelles. Tout était bon pour cela : arrêt du courrier, calomnies, menaces, sévices, offres alléchantes, prison, exil...
La répression était devenue si grande que presque tous les diocèses se trouvaient privés d’évêques. Finalement, c’est le métropolite Serge (Stragorodsky) de Nijni-Novgorod (plus tard de Moscou) qui remplaça pour un temps le prisonnier.
Il fut vite arrêté lui aussi et jeté en prison, ainsi que deux autres remplaçants choisis par Monseigneur Pierre. L’archevêque Séraphim d’Ouglitch prit leur succession.
Entre-temps, Monseigneur Pierre avait été ramené à la prison de la Loubianka à Moscou.
Toutchkov recommença à le harceler pour le faire renoncer à son poste. Monseigneur refusa catégoriquement de céder et il pria un prêtre catholique, qui avait partagé sa cellule, de faire savoir à tout le monde que, quelles que soient les irconstances, jamais il ne quitterait son poste et qu’il resterait fidèle jusqu’à la mort à l’Eglise Orthodoxe.
Vers la fin de Décembre, le métropolite de Kroutitsk fut conduit, par étapes successives à Perm, Iékatérinbourg et Tioumène, jusqu’à Tobolsk en Sibérie orientale où il arriva en 1927.En Mars de l’année suivante, on lui assigna, comme lieu de résidence forcée, le village d’Abalak, sur les bords de l’Irtych, à cinquante verstes de Tobolsk.
Pendant ce douloureux voyage, de prison en prison, du métropolite Pierre, le commissaire Toutchkov continua ses manœuvres auprès des remplaçants successifs de Monseigneur, pour arriver à la fameuse «légalisation» de l’Eglise Orthodoxe, dont presque tous les dirigeants se trouvaient maintenant incarcérés ou relégués.
Les brebis sans bergers et traquées par les loups, erraient de nouveau sans savoir où aller.
A ce moment-là, en 1927, le métropolite Serge (Stragorodsky) fut brusquement libéré. Agissant comme chef de l’Eglise, puisqu’il était l’un des successeurs choisis pour ce poste, il signa personnellement, en Mars, l’accord tant attendu par le gouvernement soviétique, accord donnant une existence légale à l’Eglise qui, par contre, perdait sa pleine indépendance. En acceptant légalement d’appartenir à l’Etat marxiste, l’Eglise venait de tomber dans ses filets. On s’en aperçut très vite.
Après la déclaration que fit le métropolite Serge (Stragorodsky) aux croyants à propos de cet arrangement, une crise terrible fondit sur l’Eglise ; une importante partie du clergé et des fidèles exprima son désaccord et refusa cette décision inacceptable et prise à son insu.
Pour rester libre et servir Dieu dans la vérité et la liberté, jusqu’à la mort s’il le fallait, toute une partie de l’Eglise choisit la clandestinité ; elle y organisa l’Eglise, dite «des Catacombes», avec ses prêtres itinérants, ses offices religieux célébrés en secret ici ou là, dans les lieux les plus divers. Bref, elle organisa une résistance religieuse cachée mais effective pour conserver vivante et pure la foi chrétienne.
L’accord conclu avec les Soviets provoqua un redoublement général de persécutions religieuses ; beaucoup d’évêques, de prêtres et de simples croyants payèrent de leur vie leur fidélité à toute épreuve au Christ.
En son temps, le métropolite de Kroutitsk, prisonnier, avait averti le métropolite Serge qu’il était opposé à toute discussion avec les Bolcheviks et aux concessions demandées. Il lui avait même écrit : «Si vous n’avez pas la force de défendre l’Eglise, retirez-vous et cédez votre place à quelqu’un de plus ferme», ce qui avait déplu aux Soviets.Plus tard, on lui proposa sa liberté s’il sanctionnait les décisions prises, mais il refusa.
Toutchkov recommença à le harceler pour le faire renoncer à son poste. Monseigneur refusa catégoriquement de céder et il pria un prêtre catholique, qui avait partagé sa cellule, de faire savoir à tout le monde que, quelles que soient les irconstances, jamais il ne quitterait son poste et qu’il resterait fidèle jusqu’à la mort à l’Eglise Orthodoxe.
Vers la fin de Décembre, le métropolite de Kroutitsk fut conduit, par étapes successives à Perm, Iékatérinbourg et Tioumène, jusqu’à Tobolsk en Sibérie orientale où il arriva en 1927.En Mars de l’année suivante, on lui assigna, comme lieu de résidence forcée, le village d’Abalak, sur les bords de l’Irtych, à cinquante verstes de Tobolsk.
Pendant ce douloureux voyage, de prison en prison, du métropolite Pierre, le commissaire Toutchkov continua ses manœuvres auprès des remplaçants successifs de Monseigneur, pour arriver à la fameuse «légalisation» de l’Eglise Orthodoxe, dont presque tous les dirigeants se trouvaient maintenant incarcérés ou relégués.
Les brebis sans bergers et traquées par les loups, erraient de nouveau sans savoir où aller.
A ce moment-là, en 1927, le métropolite Serge (Stragorodsky) fut brusquement libéré. Agissant comme chef de l’Eglise, puisqu’il était l’un des successeurs choisis pour ce poste, il signa personnellement, en Mars, l’accord tant attendu par le gouvernement soviétique, accord donnant une existence légale à l’Eglise qui, par contre, perdait sa pleine indépendance. En acceptant légalement d’appartenir à l’Etat marxiste, l’Eglise venait de tomber dans ses filets. On s’en aperçut très vite.
Après la déclaration que fit le métropolite Serge (Stragorodsky) aux croyants à propos de cet arrangement, une crise terrible fondit sur l’Eglise ; une importante partie du clergé et des fidèles exprima son désaccord et refusa cette décision inacceptable et prise à son insu.
Pour rester libre et servir Dieu dans la vérité et la liberté, jusqu’à la mort s’il le fallait, toute une partie de l’Eglise choisit la clandestinité ; elle y organisa l’Eglise, dite «des Catacombes», avec ses prêtres itinérants, ses offices religieux célébrés en secret ici ou là, dans les lieux les plus divers. Bref, elle organisa une résistance religieuse cachée mais effective pour conserver vivante et pure la foi chrétienne.
L’accord conclu avec les Soviets provoqua un redoublement général de persécutions religieuses ; beaucoup d’évêques, de prêtres et de simples croyants payèrent de leur vie leur fidélité à toute épreuve au Christ.
En son temps, le métropolite de Kroutitsk, prisonnier, avait averti le métropolite Serge qu’il était opposé à toute discussion avec les Bolcheviks et aux concessions demandées. Il lui avait même écrit : «Si vous n’avez pas la force de défendre l’Eglise, retirez-vous et cédez votre place à quelqu’un de plus ferme», ce qui avait déplu aux Soviets.Plus tard, on lui proposa sa liberté s’il sanctionnait les décisions prises, mais il refusa.
Le métropolite Pierre n’était pas resté au village d’Abalak. On l’avait conduit jusqu’à Khé, lieu sans importance situé près de l’embouchure de l’Obi, dans les régions glacées de la toundra, sous le cercle polaire.
Privé de toute communication avec le monde extérieur, sans aide, gravement malade, il se trouvait condamné à une mort lente.Un témoin a pu nous donner quelques détails à son sujet, les voici :«Au mois d’Aout 1927, le métropolite Pierre arrivait à Khé par radeau remorqué sur l’Obi.Monseigneur réussit à louer, pour dix roubles par mois, une maisonnette de deux pièces à une vieille femme samoyède à laquelle il payait aussi dix roubles par mois pour la nourriture et le blanchissage.
Au début, il se sentait mieux et disait qu’il se reposait après ses deux mois de prison à Tobolsk et ses dix jours passés à Obdorsk, à la Guépéou ; maintenant, il respirait un air pur.Monseigneur se promenait dans les environs de Khé, parcourant la toundra caractérisée par ses petits buissons et ses bouleaux nains, mais cela ne dura pas.
Le jour commémorant la décapitation de Saint Jean-Baptiste, après l’office religieux, il ressentit sa première et sévère attaque d’angine de poitrine. Dès lors, il ne quitta plus le lit.Deux aides-médecins, amenés de loin, en barque, par un indigène, jugèrent son état très sérieux et conseillèrent de demander son transfert dans un endroit pourvu d’hôpital.
Monseigneur écrivit à la Guépéou à ce sujet mais ne reçut aucune réponse. Il n’avait du reste, jamais rien reçu depuis sa déportation, ni colis, ni argent, alors qu’il savait que plusieurs paquets à son nom étaient arrivés à Tobolsk.
Monseigneur Pierre, toujours malade, demeura dans ces déplorables conditions jusqu’en Septembre 1928. Le climat humide et froid de Khé est très mauvais pour la santé ; le bateau n’y accoste qu’une fois par an ! Toutes les demandes de transfert dans un climat meilleur restèrent sans réponse.
Enfin, comme le mois de Septembre finissait, on vint chercher Monseigneur Pierre pour le ramener à la prison de Tobolsk. Là, il eut une entrevue avec Toutchkov qui lui proposa de renoncer à son titre de chef intérimaire de l’Eglise et de Gardien du trône Patriarcal, en échange duquel il serait libéré. Monseigneur refusa net et fut immédiatement ramené à Khé, où sa déportation qui allait se terminer fut rallongée de trois ans. En 1930, son temps d’exil prit fin. On espérait le revoir libre ; ce fut en vain.
En 1936, les croyants de Moscou attendaient de nouveau son retour, après dix ans d’exil, car il devait être enfin libéré. On ne le revit plus jamais.Il est à peu près certain que le métropolite de Kroutitsk mourut à la fin de l’année 1936 car, le 27 Décembre, le Patriarcat de Moscou donnait au Métropolite Serge (Stragorodsky) l’ancien titre, qu’avait porté Monseigneur Pierre, de «Gardien du trône Patriarcal».
Privé de toute communication avec le monde extérieur, sans aide, gravement malade, il se trouvait condamné à une mort lente.Un témoin a pu nous donner quelques détails à son sujet, les voici :«Au mois d’Aout 1927, le métropolite Pierre arrivait à Khé par radeau remorqué sur l’Obi.Monseigneur réussit à louer, pour dix roubles par mois, une maisonnette de deux pièces à une vieille femme samoyède à laquelle il payait aussi dix roubles par mois pour la nourriture et le blanchissage.
Au début, il se sentait mieux et disait qu’il se reposait après ses deux mois de prison à Tobolsk et ses dix jours passés à Obdorsk, à la Guépéou ; maintenant, il respirait un air pur.Monseigneur se promenait dans les environs de Khé, parcourant la toundra caractérisée par ses petits buissons et ses bouleaux nains, mais cela ne dura pas.
Le jour commémorant la décapitation de Saint Jean-Baptiste, après l’office religieux, il ressentit sa première et sévère attaque d’angine de poitrine. Dès lors, il ne quitta plus le lit.Deux aides-médecins, amenés de loin, en barque, par un indigène, jugèrent son état très sérieux et conseillèrent de demander son transfert dans un endroit pourvu d’hôpital.
Monseigneur écrivit à la Guépéou à ce sujet mais ne reçut aucune réponse. Il n’avait du reste, jamais rien reçu depuis sa déportation, ni colis, ni argent, alors qu’il savait que plusieurs paquets à son nom étaient arrivés à Tobolsk.
Monseigneur Pierre, toujours malade, demeura dans ces déplorables conditions jusqu’en Septembre 1928. Le climat humide et froid de Khé est très mauvais pour la santé ; le bateau n’y accoste qu’une fois par an ! Toutes les demandes de transfert dans un climat meilleur restèrent sans réponse.
Enfin, comme le mois de Septembre finissait, on vint chercher Monseigneur Pierre pour le ramener à la prison de Tobolsk. Là, il eut une entrevue avec Toutchkov qui lui proposa de renoncer à son titre de chef intérimaire de l’Eglise et de Gardien du trône Patriarcal, en échange duquel il serait libéré. Monseigneur refusa net et fut immédiatement ramené à Khé, où sa déportation qui allait se terminer fut rallongée de trois ans. En 1930, son temps d’exil prit fin. On espérait le revoir libre ; ce fut en vain.
En 1936, les croyants de Moscou attendaient de nouveau son retour, après dix ans d’exil, car il devait être enfin libéré. On ne le revit plus jamais.Il est à peu près certain que le métropolite de Kroutitsk mourut à la fin de l’année 1936 car, le 27 Décembre, le Patriarcat de Moscou donnait au Métropolite Serge (Stragorodsky) l’ancien titre, qu’avait porté Monseigneur Pierre, de «Gardien du trône Patriarcal».
Il fut ramené de son lointain exil plus près du centre de la Russie et logea dans la cellule d’un monastère désaffecté où il put jouir d’un minimum de liberté, mais sans pouvoir entretenir de relations directes ou écrites avec le monde extérieur.
C’est là que mourut en 1936, après dix ans de captivité, l’homme fort, l’évêque irréprochable, le témoin toujours fidèle de Jésus-Christ que fut le métropolite Pierre de Kroutitsk, successeur intérimaire du Patriarche et tête de l’Eglise Orthodoxe Russe.
En 1997 le Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe russe le déclare Saint Néomartyr.
Croix érigée à la mémoire du métropolite Pierre en 2003, ville de Magnitogorsk, église de l’Ascension.
C’est là que mourut en 1936, après dix ans de captivité, l’homme fort, l’évêque irréprochable, le témoin toujours fidèle de Jésus-Christ que fut le métropolite Pierre de Kroutitsk, successeur intérimaire du Patriarche et tête de l’Eglise Orthodoxe Russe.
En 1997 le Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe russe le déclare Saint Néomartyr.
Croix érigée à la mémoire du métropolite Pierre en 2003, ville de Magnitogorsk, église de l’Ascension.
« Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions Résiac, archiprêtre Michel Polsky
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Saint Jean dictant l'Apocalypse à son disciple Prokhor
Jean est le premier disciple de Jésus.
Il a 20 ans environ au moment de sa rencontre avec Lui au bord du Jourdain. Il assiste à son Baptême en compagnie de son frère Jacques le majeur et d’André. Au retour de Jésus du désert, où il a passé quarante jours, il l'interpelle : "Maître, où demeures-tu ?" et le suit (EMV 47 - Cf. Jean 1, 35-39).
Jean l'évangéliste, ascète semblable aux anges, théologien qui as eu Dieu pour maître, tu as prêché au monde fidèlement la plaie immaculée du Seigneur faisant jaillir le sang et l'eau. C'est elle qui procure à nos âmes la vie éternelle.
Couché sur la poitrine du Christ le Maître pendant la Cène du Seigneur, ô disciple bien-aimé, d'elle tu as reçu la connaissance des choses ineffables et tu as clamé à tous d'une voix de tonnerre: Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu, la vraie lumière qui éclaire tout homme par sa venue dans le monde, le Christ Dieu, le Sauveur de nos âmes.
On attribue à l'apôtre Jean de nombreux miracles.
Lors d'une fête en dévotion à la déesse Artémis, que vénéraient les habitants d'Éphèse, Jean monta sur la colline où se trouvait une grande statue de la déesse et commença à haranguer la foule païenne. Celle-ci, furieuse, tenta de le lapider, mais toutes les pierres frappèrent la statue qui fut mise en pièces, puis les pierres se retournèrent contre ceux qui continuaient à les lancer.
Jean est le premier disciple de Jésus.
Il a 20 ans environ au moment de sa rencontre avec Lui au bord du Jourdain. Il assiste à son Baptême en compagnie de son frère Jacques le majeur et d’André. Au retour de Jésus du désert, où il a passé quarante jours, il l'interpelle : "Maître, où demeures-tu ?" et le suit (EMV 47 - Cf. Jean 1, 35-39).
Jean l'évangéliste, ascète semblable aux anges, théologien qui as eu Dieu pour maître, tu as prêché au monde fidèlement la plaie immaculée du Seigneur faisant jaillir le sang et l'eau. C'est elle qui procure à nos âmes la vie éternelle.
Couché sur la poitrine du Christ le Maître pendant la Cène du Seigneur, ô disciple bien-aimé, d'elle tu as reçu la connaissance des choses ineffables et tu as clamé à tous d'une voix de tonnerre: Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu, la vraie lumière qui éclaire tout homme par sa venue dans le monde, le Christ Dieu, le Sauveur de nos âmes.
On attribue à l'apôtre Jean de nombreux miracles.
Lors d'une fête en dévotion à la déesse Artémis, que vénéraient les habitants d'Éphèse, Jean monta sur la colline où se trouvait une grande statue de la déesse et commença à haranguer la foule païenne. Celle-ci, furieuse, tenta de le lapider, mais toutes les pierres frappèrent la statue qui fut mise en pièces, puis les pierres se retournèrent contre ceux qui continuaient à les lancer.
À la prière de Jean, la terre trembla et engloutit les plus vindicatifs, mais après que la foule eut supplié Jean et fait appel à sa miséricorde, ils ressortirent tous des antres de la terre, vénérant le saint et demandant le baptême.
Les fleuves de la théologie coulent, Apôtre, de ta bouche vénérable. Irriguée par eux, l'Église de Dieu vénère fidèlement la Trinité consubstantielle. Supplie-La maintenant, Jean le Théologien, d'affermir et de sauver nos âmes.
Mort de l'apôtre Jean
Selon la tradition, Jean serait allé en Samarie prêcher avec Pierre, où il aurait montré beaucoup d'ardeur à organiser des églises dans les villes de Palestine. Puis, fuyant la répression des Romains, il aurait quitté la Palestine, et se serait réfugié à Éphèse où il aurait fait des miracles et baptisé de nombreuses personnes. La mère de Jésus aurait habité avec lui à Éphèse.
Vers 180, Irénée de Lyon écrit dans Contre les hérésies : « Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, qui a reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l'Évangile, tandis qu'il habitait à Éphèse en Asie. »
Clément d'Alexandrie précise que Jean fut ensuite exilé dans l’île de Patmos, en 94, à la suite de persécutions contre les chrétiens, où il aurait écrit l’Apocalypse. Il aurait reçu une vision du Christ de l’Apocalypse, majestueux d’apparence, vêtu de blanc, le glaive de la « Parole » dans la bouche.
Jean s’agenouille et il est béni par l'apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent, et ce qui doit arriver plus tard » .
Après la mort de Domitien en l’an 96, l'empereur Nerva permit à Jean de revenir à Éphèse. De là, il rayonna dans la région, invité par les communautés chrétiennes locales, « tantôt pour y établir des évêques, tantôt pour y organiser des Églises complètes, tantôt pour choisir comme clerc un de ceux qui étaient désignés par l'Esprit ».
Il serait mort à Éphèse en l'an 101, à l'âge d'environ 90 ans. Il serait enterré à Selçuk, près d'Éphèse, où il existait une basilique Saint-Jean aujourd'hui en ruine. Il aurait eu pour disciple saint Polycarpe de Smyrne. Suite
Les fleuves de la théologie coulent, Apôtre, de ta bouche vénérable. Irriguée par eux, l'Église de Dieu vénère fidèlement la Trinité consubstantielle. Supplie-La maintenant, Jean le Théologien, d'affermir et de sauver nos âmes.
Mort de l'apôtre Jean
Selon la tradition, Jean serait allé en Samarie prêcher avec Pierre, où il aurait montré beaucoup d'ardeur à organiser des églises dans les villes de Palestine. Puis, fuyant la répression des Romains, il aurait quitté la Palestine, et se serait réfugié à Éphèse où il aurait fait des miracles et baptisé de nombreuses personnes. La mère de Jésus aurait habité avec lui à Éphèse.
Vers 180, Irénée de Lyon écrit dans Contre les hérésies : « Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, qui a reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l'Évangile, tandis qu'il habitait à Éphèse en Asie. »
Clément d'Alexandrie précise que Jean fut ensuite exilé dans l’île de Patmos, en 94, à la suite de persécutions contre les chrétiens, où il aurait écrit l’Apocalypse. Il aurait reçu une vision du Christ de l’Apocalypse, majestueux d’apparence, vêtu de blanc, le glaive de la « Parole » dans la bouche.
Jean s’agenouille et il est béni par l'apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent, et ce qui doit arriver plus tard » .
Après la mort de Domitien en l’an 96, l'empereur Nerva permit à Jean de revenir à Éphèse. De là, il rayonna dans la région, invité par les communautés chrétiennes locales, « tantôt pour y établir des évêques, tantôt pour y organiser des Églises complètes, tantôt pour choisir comme clerc un de ceux qui étaient désignés par l'Esprit ».
Il serait mort à Éphèse en l'an 101, à l'âge d'environ 90 ans. Il serait enterré à Selçuk, près d'Éphèse, où il existait une basilique Saint-Jean aujourd'hui en ruine. Il aurait eu pour disciple saint Polycarpe de Smyrne. Suite
La fête de Sainte Foy - La Grande, le mercredi 6 octobre au Skite Sainte Foy à Saint-Julien-des-Points en Cévennes.
En présence de l’Évêque Syméon de Domodevo, du Protopresbytre Jean (Gueit), doyen du Sud de la France,
de plusieurs fidèles du Gard et de Lozère, de pèlerins dont certains sont venus de Marseille, Grenoble, Paris…
de deux sœurs cisterciennes du monastère de Cabanoule, des moines du skite et de la moniale, sœur Enimie
ont célébré dans une ambiance priante et paisible la Liturgie pontificale.
A la fin de l’office des Heures le Frère Joseph, parrainé par l’higoumène Gérasime (Frère Jean), a été tonsuré et reçu Lecteur par l’Évêque Syméon.
S’inspirant de l’Évangile du jour de la fête, la Cananéenne, Monseigneur Syméon insiste sur la force fulgurante de la demande, de la foi et de l’humilité. Le Seigneur ne répond pas à la demande de la Cananéenne non pas pour refuser sa miséricorde mais intensifier son désir. Le Salut est apporté à tous, étrangers et païens du monde.
En présence de l’Évêque Syméon de Domodevo, du Protopresbytre Jean (Gueit), doyen du Sud de la France,
de plusieurs fidèles du Gard et de Lozère, de pèlerins dont certains sont venus de Marseille, Grenoble, Paris…
de deux sœurs cisterciennes du monastère de Cabanoule, des moines du skite et de la moniale, sœur Enimie
ont célébré dans une ambiance priante et paisible la Liturgie pontificale.
A la fin de l’office des Heures le Frère Joseph, parrainé par l’higoumène Gérasime (Frère Jean), a été tonsuré et reçu Lecteur par l’Évêque Syméon.
S’inspirant de l’Évangile du jour de la fête, la Cananéenne, Monseigneur Syméon insiste sur la force fulgurante de la demande, de la foi et de l’humilité. Le Seigneur ne répond pas à la demande de la Cananéenne non pas pour refuser sa miséricorde mais intensifier son désir. Le Salut est apporté à tous, étrangers et païens du monde.
Sous un soleil radieux les fidèles ont partagé des agapes festives avec des produits du potager du monastère:
Velouté de courgettes, pâté végétal, gratin de potiron au poisson, compote de coing et figues fraîches.
Les pèlerins nous ont gâté par diverses salades russes et une farandole de desserts savoureux.
Chacun est retourné chez lui en Paix, recevant la bénédiction de l’Évêque Syméon.
Présentation du skite Sainte Foy
Aussi Un nouveau livre du Frère Jean : " Art sacré au Skite Sainte-Foy"
Velouté de courgettes, pâté végétal, gratin de potiron au poisson, compote de coing et figues fraîches.
Les pèlerins nous ont gâté par diverses salades russes et une farandole de desserts savoureux.
Chacun est retourné chez lui en Paix, recevant la bénédiction de l’Évêque Syméon.
Présentation du skite Sainte Foy
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Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
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