La revue « Neskoutchny Sad » consacre un reportage photo à la lecture du Grand Canon de saint André de Crête dans les paroisses de l’Eglise orthodoxe Russe de par le monde. C’est il y à 1200 ans que ces lectures de première semaine du Carême de Pâques ont commencé.

На главной странице журнала "Нескучный сад" в качестве иллюстрации к этой статье помещена фотография храма Трех Святителей

LE CANON POÉTIQUE

La poésie liturgique byzantine s’est développée tout au long de l’histoire millénaire de l’Église indivise et un peu au-delà. Cette poésie prit naissance dans les pays de langue syriaque, autour des métropoles d’Antioche et d’Édesse. C’est au sixième siècle que la création poétique en langue grecque prit un essor particulier avec les kondakia de saint Roman le Mélode ; les hymnes de saint Jean Damascène leur succédèrent au siècle suivant.

À la fin du septième siècle apparaît une nouvelle forme de poème liturgique, sans doute moins bien construite que les compositions précédentes mais dont le contenu théologique est plus directement parlant : le " Canon poétique ". Le Canon se présente comme un long texte prenant la forme de neuf hymnes (odes), paraphrasant plus ou moins le texte des neuf cantiques scripturaires qui sont d’ordinaire chantés à l’office du matin (orthros byzantin - laudes occidentales).

À l’origine les strophes du canon (appelées tropaires) étaient intercalées entre les versets des cantiques, mais très rapidement l’habitude se prit d’omettre ces versets au profit du canon lui-même, seule la première strophe, appelée hirmos (du grec, " allusion, mention, convention "), réfère directement au texte du cantique. L’hirmos, dans la langue originale, sert de modèle métrique à tout l’ensemble de l’ode. Dans la présente version du Grand Canon de saint André de Crète, les références aux cantiques se trouvent au début de chaque ode. Les odes du canon se terminent par une strophe particulière nommée doxastichon, une louange à la sainte Trinité.

AUX COMPLIES DU JEUDI

ODE 1

1. (Hirmos) Le Seigneur est mon aide et mon protecteur,
c’est lui qui m’a sauvé, c’est lui mon Dieu, je le glorifierai ;
c’est le Dieu de mes pères et je l’exalterai, car il a fait éclater sa gloire.
Ps 118 ; Ex 15*1-2

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

17. Agneau de Dieu, qui ôtes les péchés de tous,
décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés
et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes. Jn 1*29

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

18. Voici le temps de la pénitence, je viens vers toi,
ô mon Créateur, décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés
et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes. Mt 11*28

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

19. Ne me prends pas en dégoût, ô mon Sauveur,
ne me rejette pas loin de ta Face,
décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés
et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes. Ps 51*13

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

20. En effaçant, ô mon Sauveur, toutes mes transgressions,
volontaires et involontaires, manifestes et secrètes,
commises sciemment ou par ignorance,
aie pitié de moi, ô Dieu, et sauve-moi ! Ps 51*3 ; Lc 18*13

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

21. Dès ma jeunesse, ô Sauveur, j’ai répudié tes commandements,
voué tout entier aux passions j’ai passé ma vie dans l’inconscience,
c’est pourquoi je m’écrie : "Ô mon Sauveur, avant la fin sauve-moi !" Lc 15*12-13

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Suite

Rédigé par l'équipe de rédaction le 18 Février 2010 à 10:56 | 0 commentaire | Permalien



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