Prêtre, orthodoxe, occidental et russe: Alexandre Schmemann (1921-1983)
Il y a trente ans décédait le père Alexandre Schmemann. Une panikhide a été officiée à Moscou. Les éditions "Granat" viennent de sortir un recueil intitulé "La liturgie de la mort", préface Serge Tchapnine, traduction Elena Dorman

Voici un premier grand texte d’un Européen orthodoxe occidental
Le Journal du
père Schmemann furète, réfléchit, se réjouit de la vie et de sa beauté par Georges Nivat

Pourquoi le Journal d’un prêtre orthodoxe intéresserait-il? Or celui-ci captive parce que tout nous devient compréhensible dans cette lumière paisible qui émane de ce prêtre surchargé, pourtant souvent découragé, fatigué par les intrigues ecclésiales, les confessions qui sont un fardeau de broutilles, d’états d’âme relevant plus du thérapeute.

Rien d’ecclésiastique dans ces huit cahiers de notes écrites chaque soir ou presque depuis l’âge de 52 ans jusqu’à la mort, en 1983, à l’insu de ses proches. Rien de scandaleux, de clandestin non plus. Le cahier est un compagnon pour mieux vivre sa joie de prêtre, mais aussi ses irritations de prêtre, de doyen de la faculté de théologie de Saint-Vladimir à New York. Il note le succès grandissant de ses livres (sur le baptême, la mort, le mystère pascal), ses impressions de lecture.

Né en Estonie, il a été élève au lycée Carnot à Paris, il est Français, comme tant d’enfants de l’émigration russe, et il aime Léautaud (étonnant!), Valéry, Clavel, et réagit à tout ce qui agite le monde littéraire hexagonal. Il habite l’Amérique, a une maisonnette au Canada, et n’aime pas trop son pays d’adoption, où le bonheur est obligatoire, et bien superficiel. Heureusement que ses séminaristes ont tous les petits péchés sexuels à confesser, sinon ils se prendraient pour des saints!

Prêtre, orthodoxe, occidental et russe: Alexandre Schmemann (1921-1983)
Il découvre Soljénitsyne avec le monde entier, écrit sur lui, puis le rencontre, invité à Zurich où il confesse la famille, et se rend dans le refuge montagnard du lutteur. Commence alors une étrange relation, d’admiration réciproque, d’enthousiasme pour le prophète, d’irritation causée par l’idéologue. Schmemann dit son hésitation grandissante devant les saintes colères de Soljénitsyne envers l’Occident, il évoque avec justesse la lutte entre le prophète et l’idéologue de la Russie, et naturellement se fait sermonner par Soljénitsyne. Il en ressort, tout au long du livre, un Soljénitsyne infiniment présent, jeune, candide, tendu comme un arc, stupéfiant.

Il fait également la rencontre de la «troisième émigration» venue d’URSS, celle qui afflue à partir du règne de Brejnev, tous les talents envoyés en «punition» vers l’Occident: Siniavski, Maximov, Brodsky, tous ont leur portrait, juste, précis, mais Schmemann est étonné par leur intolérance réciproque. Lui ne se sent pas émigré, il est plutôt un Russe envoyé dans le monde, eux se chamaillent sans fin…

Peu importe, il y a la beauté du monde, celle de Paris où vit sa mère, où il déambule avec Soljénitsyne et sa femme, celle de l’Amérique et ses intempéries énormes, ses hivers cristallins. Une beauté gage d’une autre beauté!

«La rouille ronge l’or, et l’acier se corrompt/Le marbre s’effrite, pour la mort tout est prêt./ Ne résiste sur terre que le chagrin./Ne demeure que le Verbe souverain.» (Akhmatova)

Le plus passionnant dans ce texte, c’est le débat intérieur toujours recommencé, sur la nature de l’orthodoxie. Seul un prêtre orthodoxe pouvait se permettre tant de dureté, et même de vacheries. Si elle n’a pas bougé depuis Byzance, si elle est restée «archétypale», au sens que Mircea Eliade donne au mot dans son histoire des religions, alors l’orthodoxie est dans le faux: la vie continue, et elle stagne. Lui, père Schmemann, se refuse à être un «chamane», un gourou aux formules «laquées de slavon», un thérapeute de petites blessures d’amour-propre, comme tous le lui demandent. Il préfère les athées, les vrais, car, comme le note Maurice Clavel, grand catholique de gauche, «pour les athées, les grands athées, Dieu, c’est Dieu». Toute une culture française de l’époque renaît, qui s’intéressait à Dieu: Frossard et son «Dieu existe, je l’ai rencontré», Pierre Daix et son «J’ai cru au matin». Comme aujour­d’hui chacun est recroquevillé dans sa petite case (ou son clocher)! Tel un papillon de Nabokov bien épinglé, bien classé.

«Qu’est-ce que la prière? C’est le souvenir de Dieu, sa présence, la joie née de cette prière.» Cette prière seule le protège de la mélancolie mallarméenne: «La chair est triste, hélas! Et j’ai lu tous les livres» («Brise marine»). L’orthodoxie est donc bien malmenée, mais pour son bien! Quelle splendeur ruisselle aussi dans la liturgie! «Un sentiment aigu, l’effet de la miséricorde divine, l’abolition de la mort en nous.» La vie, comme don, don de la création divine, don incorruptible. Sans le sens de ce don, la religion devient «barbare», y compris l’orthodoxie…

Schmemann se sent parfois proche des «modernistes» catholiques, ceux du début du XXe comme Loisy, ceux d’aujourd’hui comme Hans Kung. Il lit avec passion le tempétueux Bloy, ou le biblique Claudel, qui s’opposent à la sagesse grecque du «Connais-toi toi-même». Car ce qu’on connaît alors n’est qu’une momie!

Le superbe poème de saint ­An­dré de Crète, que l’on récite pendant le grand Carême, Schmemann y voit l’essentiel de l’orthodoxie, tressaillant à l’appel «Mon âme réveille-toi!». Un des derniers, un des plus beaux poèmes de Pouchkine ne dit rien d’autre.

Au fond voici un premier grand texte d’un Européen orthodoxe occidental. Un témoignage sur ce grand moment qu’a été la rencontre en exil de l’église russe avec l’Occident, sa double inscription dans le destin russe et dans le destin occidental. On connaissait la brillante page d’histoire et de théologie écrite par les théologiens de l’émigration, le père Serge Boulgakov, Nicolas Berdiaev, Vladimir Lossky, pour ne citer que les plus importants. Voici, pour le lecteur français, une porte plus large pour entrer dans l’orthodoxie vécue, dans le quotidien d’un prêtre hors du commun, infatigable lecteur, confesseur, professeur, découvreur. Pour ceux qui le liront c’est une rencontre «en altitude», mais d’une parfaite simplicité.

Source "Le Temps"
Prêtre, orthodoxe, occidental et russe: Alexandre Schmemann (1921-1983)

Extraits du Journal du père Alexandre Schmemann

« Mercredi 12 décembre 1973

Hier a été une journée de rencontres mémorables. A une heure, déjeuner avec le père Georges Grabbe [responsable des relations extérieures du l’Eglise Russe hors-frontières] dans le restaurant de l’hôtel Commodore [à propos d’une possible réunion avec l’Eglise hors-frontières] Cette rencontre, préparée par des contacts avec N.N., est néanmoins infiniment plus agréable, qu’à dire vrai, je ne l’imaginais. C’est ce ton des gens « de notre cercle », qui rend tout plus facile : on sait qu’on ne risque pas d’être confronté à la goujaterie ou à la grossièreté. Nous convenons rapidement que les obstacles non seulement à la réunion, mais à une simple détente sont énormes. Nous convenons avec Talleyrand que « la politique, c’est l’art du possible ».

Néanmoins quelque chose a incontestablement « bougé », puisqu’il n’est question ni du caractère « diabolique » du Patriarcat, ni « d’apostasie », ni en général de toute cette rhétorique « hors-frontières » habituelle, mais des moyens d’arriver à un accord, sans renoncer, ce qui est tout aussi impossible, à l’idée de l’autocéphalie d’un côté et à celle d’une Eglise Russe hors-frontières de l’autre. Nous nous accordons sur l’agenda : Moscou, l’orthodoxie pure, la polémique. Nous nous accordons surtout sur la poursuite de nos tentatives de nous accorder. Nous verrons. Il faudra maintenant bien réfléchir à une « formule ». Le père Grabbe n’est manifestement pas un fanatique, ce que j’ai toujours su (il dit du père Constantin Zaïtsev [archimandrite du monastère de Jordanville]: « C’est un intellectuel, qui ne s’est jamais entièrement ecclésialisé. ») Mais c’est un conservateur à l’état pur, en ce sens qu’il ne perçoit pas les problèmes autres que formels (canoniques, organisationnels). L’orthodoxie pure, il y croit dur comme fer, l’office des vigiles inclus, point. Toute « problématisation des vigiles » est déjà une déviation vers le modernisme, etc. Les « Américains » , c’est-à-dire les «Carpathorusses », les Galiciens et les autres doivent être tout simplement instruits dans l’orthodoxie russe, c’est-à-dire au bout du compte qu’ils doivent assimiler un certain style de vie. Toutes ces formulations sont de moi, mais elles correspondent exactement au type psychologique du père Grabbe. En se sens les karlovtsiens sont en effet les détenteurs d’un style et non pas seulement d’une stylisation, mais cela rend toute discussion avec eux extrêmement difficile, car le style exclut tout simplement la possibilité de comprendre, d’entendre tout ce qui lui est extérieur ou qui le remet en question. Le malheur, cependant, est dans le fait que si pour les gens de la génération de Grabbe il s’agit d’un style organique, chez les plus jeunes, qui entrent dans leur orbite, cela devient une « stylisation », qui conduit inévitablement à la névrose et à l’hystérie. Il est possible qu’un sens intérieur le lui fasse justement sentir. Je ne sais pas. En tout cas la rencontre et la conversation n’ont laissé aucune impression déplaisante, aucun trouble.
(…)
J’ai relu ce que j’ai écrit lundi et à la lumière de ces lignes j’ai encore une fois perçu le sens de ce qui en effet m’a toujours d’une certaine façon étonné, depuis l’enfance : l’étrange plaisir, proche du bonheur qu’on tire de la contemplation, de l’expérience du monde « sur le mode de l’observateur ». Non pas un « départ » du monde (« que m’importe, après tout ! »), non pas de l’indifférence, mais un detachement intérieur. Dans mon enfance, c’est le vide de l’Ecole des Cadets samedi et dimanche, lorsque nous ne partions pas en congé. Une salle de classe vide. Une église vide. Pendant la promenade dans la forêt d’Ecouen : se retrouver près des autres, mais seul, et prendre conscience, ressentir soudain avec une intensité inhabituelle cette forêt, ces branches nues et mouillées sur le fond d’un ciel gris, tout ce qui est étouffé par les hommes, mais qui vit d’une vie qui lui est propre, chaque minute remplie d’une plénitude qui ignore la dispersion. Plus tard, à l’époque du lycée : le souvenir de rues désertes, des réverbères entre le lycée, samedi soir, et l’office des vigiles rue Daru. Dix minutes qui en apparence étaient purement « fonctionnelles », ne possédaient aucun sens, aucune « valeur » en elles-mêmes, pour faire le chemin du lycée à l’église. Mais pourquoi ces minutes « fonctionnelles » sont-elles restées et vivent-elles dans la mémoire beaucoup plus intensément et plus distinctement que ce qu’elles étaient censées relier ? Pourquoi sont-elles devenues une richesse indubitable, une joie secrète ?
Prêtre, orthodoxe, occidental et russe: Alexandre Schmemann (1921-1983)

Samedi 19 janvier 1974

« Crise historique de l’orthodoxie ». Je ne l’ai jamais ressentie, semble-t-il, aussi clairement que lors de ces journées de fréquentes conversations avec M.M., qui vit chez nous. (…) Historiquement, l’orthodoxie a toujours été non pas tant l’Eglise qu’un « monde », une sorte d’oikoumênê orthodoxe. Et elle n’a pas cessé d’être oikoumênê, même quand elle s’est désagrégée en une multitude de petits mondes nationaux ou ethniques. L’horizon spirituel s’est rétréci, mais la perception que l’orthodoxie avait d’elle-même n’a pas changé fondamentalement. Or cette perception a toujours exclu les catégories de l’histoire, du changement, et donc la faculté de réagir aux changements, qui a toujours fait la force du christianisme occidental. Pour parler la langue d’Eliade (Fragments d’un journal, que je suis en train de lire), l’orthodoxie est au plus haut point « archétypale », mais pas historique. Tout changement de situation, c’est-à-dire l’histoire elle-même, entraîne chez les orthodoxes une réflexion extrêmement négative, qui aboutit, en fin de compte, à un refus du changement, à sa réduction au mal, à la tentation, à un assaut du démon. Mais il ne s’agit pas pour autant de fidélité aux dogmes, au contenu de la foi, qui reste inchangé à travers tous les changements. Il y a longtemps que le monde orthodoxe a cessé de s’intéresser aux dogmes, au contenu de la foi. Il faut y voir plutôt le rejet du changement comme catégorie de la vie. Toute nouvelle situation est mauvaise, erronée du fait même qu’elle est nouvelle. Et son rejet a priori ne laisse même pas le loisir de la comprendre et de la juger selon les catégories de la foi, de la « rencontrer » pour de bon. Il y a là retrait, négation, mais jamais compréhension.

Historiquement la catégorie centrale et déterminante dans l’orthodoxie a été non pas celle d’orthodoxie en tant que telle, c’est-à-dire de Vérité, mais celle, plutôt, de « monde orthodoxe » immuable parce qu’orthodoxe et orthodoxe parce qu’immuable. Et dans la mesure où ce monde a inévitablement et même radicalement changé, le premier symptôme de la crise est la profonde schizophrénie, entrée progressivement dans la mentalité orthodoxe et qui la conduit à vivre dans un monde irréel, inexistant, mais qui s’impose à elle comme existant et bien réel. La conscience orthodoxe ne s’est pas avisée de la chute de Byzance, de la réforme de Pierre le Grand, de la révolution, elle ne s’est pas avisée de la révolution de la conscience, de la science, des modes de vie… Bref, elle n’a pas pris garde à l‘histoire. Mais cette négation, cette occultation de l’histoire n’est bien sûr pas restée sans conséquences pour elle. Au lieu de comprendre les changements et ainsi de les affronter, l’orthodoxie s’est trouvée tout simplement écrasée par eux.

Parlons d'orthodoxie: 73 Résultats pour votre recherche p. Alexandre Schmemann

En réalité elle est intérieurement déterminée, informée et en même temps accablée par ces changements mêmes qu’elle nie, elle est gouvernée par une sorte de déchirure intérieure. D’où la fuite hystérique et généralisée vers les « Pères », la rubrique, le catholicisme, l’hellénisme, la « spiritualité », le russisme, le style de vie, l’absence de style de vie, peu importe vers quoi, mais toujours la fuite, la négation l’emportant sur l’affirmation. D’où cette insistance sur le style, la forme, la lettre, cette peur qui imprègne de part en part le « monde » orthodoxe. D’où ce délitement toujours plus rapide de l’Eglise, privée de « monde orthodoxe », cette incapacité des orthodoxes à comprendre quoi que ce soit, et même les autres orthodoxes, l’absence complète de toute pensée orthodoxe comme lecture et jugement de l’histoire. Mais ces diverses manifestations ne sont que les fruits, les éclats d’une seule et même crise : le profond et fondamental anti- et anhistorisme de l’orthodoxie ou plutôt du monde orthodoxe, son incapacité à affronter de l’intérieur l’antinomie fondamentale du christianisme : le fait d’être « dans ce monde , mais non de ce monde » ; l’incapacité à comprendre qu’aussi orthodoxe qu’il soit, un « monde » orthodoxe est encore justement « de ce monde » et que toute tentative de l’absolutiser est une infidélité. Or tant que l’orthodoxie ne prendra pas conscience de cette infidélité, elle continuera à se décomposer, comme elle se décompose actuellement. Ce prix terrible de la décomposition, nous le payons pour nous être fabriqué une idole, des centaines d’idoles. Parce que pour l’essentiel nous n’avons pas intégré l’expérience du christianisme qui enseigne que « la figure de ce monde passe » (1 Cor 7,31), ou plutôt parce que nous en avons excepté notre propre « monde orthodoxe ». Et depuis qu’il s’est effondré dans le fracas de ses péchés, nous ne cherchons qu’à le reconstituer, à le faire renaître. D’où l’attention passionnée, obséquieuse pour Byzance et les textes byzantins, qui occupe la théologie. D’où cette agitation de souris de multiples juridictions faisant sonner à tout propos les articles du droit canon. D’où le désir de soumettre l’Occident à ce qu’il y a de plus contestable, de plus répréhensible dans notre passé. D’où l’orgueil, la suffisance mesquine, la fanfaronnerie.

Tout cela est effrayant et le plus effrayant est que personne ne le voit, ne le sent, n’en a conscience. Si l’on s’effraie de quelque chose, ce n’est jamais que de la déchéance de ce monde (et la déchéance de l’orthodoxie ?!), des péchés d’autres orthodoxes etc. Et cela à un moment de l’histoire où, l’essence de l’orthodoxie, sa vérité pourrait être véritablement entendue, pour la première fois peut-être dans la dialectique de l’histoire, comme salut. Il ne reste qu’à croire qu’« on ne se moque pas de Dieu » (Gal 6,7). Mais sur le plan personnel, toujours la même question et le même tourment : quoi faire ?

Vendredi 15 février 1974

(…)
Lumineuse légèreté du christianisme, mais pesanteur de l’Eglise.
Ce matin, confessions. Avec quelle facilité on donne à d’autres les conseils qu’on devrait, on le sait d’expérience, s’adresser à soi-même.
C’est seulement dans l’Eglise qu’on peut trouver la figure complète du Christ. Telle est l’unique tâche de la théologie. Mais elle est occultée aussi bien par le « pope » que par le « théologien ». Le premier mise (sans risque) sur le besoin éternel qu’a l’homme de « sacralité », le second fait du Christ lui-même un problème.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 23 Février 2018 à 11:28 | 6 commentaires | Permalien

Sergueï Lavrov a assisté jeudi à l'inauguration à Belgrade de la grande mosaïque du temple Saint-Sava
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assisté jeudi à l'inauguration à Belgrade de la grande mosaïque du temple Saint-Sava, deuxième lieu de culte orthodoxe du monde.

Cette mosaïque a été financée à hauteur de 4 millions d'euros par le géant pétrolier russe Gasprom.

En visite officielle de deux jours à Belgrade, le chef de la diplomatie russe a pu y admirer cette mosaïque aux proportions impressionnantes récemment achevée, qui orne la coupole centrale de l'église, oeuvre de 70 artistes russes et serbes.

Sergueï Lavrov a assisté jeudi à l'inauguration à Belgrade de la grande mosaïque du temple Saint-Sava
La mosaïque, qui pèse 40 tonnes, représente l'Ascension du Christ. Elle a été assemblée durant un an à Moscou avant d'être transportée à Belgrade.

La construction de l'église Saint-Sava, qui peut accueillir jusqu'à 10.000 fidèles, a débuté en 1939, sur le modèle de Sainte-Sophie à Istanbul.

Elle avait été interrompue par l’occupation allemande en 1941. La projet a été délaissé par le pouvoir communiste de l'ex-Yougoslavie. Les travaux n'ont repris qu’en 2001. Suite AFP


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Février 2018 à 17:11 | 1 commentaire | Permalien

Daghestan: Coexistence interreligieuse
Au lendemain de la fusillade qui a causé cinq morts à la sortie d’une église au Daghestan, dimanche 18 février, La Croix revient sur la minorité orthodoxe de cette petite République musulmane de la Fédération de Russie.

Nichée dans les montagnes du Caucase du Nord, la République du Daghestan, membre de la Fédération de Russie, grande comme deux fois la Bretagne, s’étend le long des côtes de la Mer Caspienne.

Sa diversité ethnique et linguistique est particulièrement importante, même si l’islam sunnite y est très largement dominant, à plus de 90 %. Cette République, l’une des plus pauvres et instables de la Fédération, est notamment gangrénée par la corruption.

Dans cette mosaïque de peuples, on trouve également des « Russes ethniques » mais aussi des personnes originaires de Géorgie ou d’Ossétie, de confession orthodoxe. Cette religion représente ainsi environ 3 % de la population, sous influence du Patriarcat de Moscou, gardien de la foi russe

Daghestan: Coexistence interreligieuse
Le patriarche Kirill a d’ailleurs présenté ses condoléances à la suite de l’attaque qui a causé cinq morts le 19 février dans la ville de Kyzliar, dont l’homme qui avait ouvert le feu sur les fidèles au cri « d’Allahu akbar » à la sortie de la Divine liturgie du dimanche du pardon, veille du grand Carême orthodoxe.

La fusillade a été peu après revendiquée par l’État islamique. Le primat de l’Église russe a qualifié cet acte de « monstrueux, comme une provocation dont le but est d’inciter à la confrontation entre orthodoxes et musulmans, lesquels vivent en paix depuis des siècles au Caucase ».

Coexistence interreligieuse

« J’en suis convaincu : quel que soit celui qui est derrière ce crime monstrueux, il ne parviendra pas à détruire la paix et la concorde dans notre république multinationale et multiconfessionnelle. En dépit de tout, nous, et nos frères qui confessent l’islam, étions, sommes et serons de bons voisins et les fils d’un seul Père », a pour sa part déclaré l’archevêque Barlaam, du diocèse de Makhatchkala, la capitale du Daghestan.

La ville où a eu lieu l’attentat, est peuplée à presque 50 % de Russes.

Arrivés lors des conquêtes des XVIIIe et XIXe siècles, puis du temps de l’URSS, les « Russes ethniques » ont toujours pu pratiquer leur foi sans problème. À la chute de l’Union soviétique, la réislamisation de cette République, sous influence wahhabite, n’a officellement pas affecté la coexistence religieuse. En dépit de la présence d’une rébellion islamiste toujours active et du départ de nombreux jeunes pour la Syrie, cet attentat est le premier contre des chrétiens en tant que tels au Daghestan.

En réalité, la question religieuse reste secondaire dans cette République embourbée dans ses problèmes mafieux. Les deux ethnies principales, les Avars et les Darguines, dont sont issues les élites, s’accaparent depuis des années les aides perçues de Moscou, sur fond de crime organisé et de système tribal. Depuis quelque temps, à l’approche de l’élection présidentielle du 18 mars, la Fédération tente de mettre de l’ordre sur place. Ainsi, en octobre dernier, Vladimir Poutine a remplacé Ramazan Abdoulatipov à la tête du Daghestan par un Russe, Vladimir Vassiliev. Ce pourrait être, de l’avis des observateurs, une raison de l’attaque islamiste.

Marie Malzac La CROIX




Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Février 2018 à 11:07 | 6 commentaires | Permalien

COURS DE CATÉCHISME ORTHODOXE POUR ENFANTS
V. Golovanow,
Paroisse Notre Dame de Toute Protection (PM) , Lyon

LE DÉBUT DE LA LITURGIE

Avant le début de la liturgie de la Parole, à laquelle participent les fidèles, les célébrants revêtement des habits sacerdotaux, qui ont tous une signification symbolique, et procèdent à la préparation des dons appelée: Proscomidie.

Ces actes liturgiques revêtent souvent un aspect secret aux yeux des fidèles du fait qu'ils se passent dans le sanctuaire, portes fermées. Cependant, ils font partie intégrante de la liturgie et il est important que les fidèles y participent par leur présence et leur recueillement.


COURS DE CATÉCHISME ORTHODOXE POUR ENFANTS
L'HABILLEMENT

Par leur éclat et leur harmonie, les vêtements liturgiques participent à la beauté et à la solennité de l'Office et les paroles prononcées au moment où les célébrants les revêtent ont toutes une signification symbolique

Tous les célébrants portent le sticharion ou aube, longue tunique descendant jusqu'aux pieds qui rappelle à celui qui le porte que la grâce de l'Esprit Saint le couvre comme un vêtement de salut et de joie et symbolise aussi la présence des anges qui célèbrent la Liturgie avec nous. Aussi celui qui porte le sticharion doit conserver une attitude particulière (ne pas s’asseoir ; ne pas le mettre pour se confesser ...)

L'orarion pour le diacre, l'épitrachilion pour le prêtre et l’évêque symbolisent l'effusion de l'Esprit-Saint qu'ils reçoivent d'en haut ; aucune célébration. La ceinture (portée uniquement par l'évêque ou le prêtre) est signe de la vigueur issue de la puissance divine qui fortifie celui qui la noue. Les surmanches de l'évêque et du prêtre rappellent que les mains du célébrant sont liées en signe d'obéissance à Dieu.

Le prêtre revêt le phélonion qui recouvre la poitrine et s’étend en arrondi jusqu'aux pieds dans le dos ; il est le signe de la gloire qui l’enveloppe. L'évêque le remplace par le sakkos, une tunique courte, fendue sur les côtés, avec de larges manches s'arrêtant aux coudes et ajoute l'omophore, large bande de tissu portée sur les épaules pour symboliser la brebis égarée que le Sauveur rapporte au bercail sur ses épaules.

En plus d’une croix pectorale, comme les prêtres, les évêques portent une Panagia, médaillon représentant la Vierge Marie tenant le Christ enfant. Il porte aussi une mitre, symbole de son pouvoir monarchique dans son diocèse et tient une crosse car il est le berger de son troupeau de fidèles (les prêtres le représentent et célèbre les sacrements par délégation). À l’église il se tient sur un orlets/aigle car, par sa consécration, qu’on appelle aussi sacre, comme pour un roi, est appelé à veiller sur sa cité et le troupeau confié à ses soins.

COURS DE CATÉCHISME ORTHODOXE POUR ENFANTS
LA PROSCOMIDIE - PRÉPARATION

Après avoir revêtu leurs vêtements sacerdotaux, le prêtre et le diacre s’approchent de la table de Proscomidie et célèbrent le petit office préliminaire de la Proscomidie... .

Explication de l’illustration


1 -Icône
2 - Prosphore
3 - Astérisque/Étoile sur la Patène/Diskos
4 - Calice pour la Communion
5 - Lance pour couper les prosphores et Cuiller de Communion
6 - 2 Voiles pour couvrir la patène et le calice

Seuls les servants qui arrivent très tôt voient cet office qui se passe derrière les portes de Sanctuaire mais souviens-toi que tout commence par-là. C’est la naissance de la Liturgie, comme la naissance de Jésus Christ est, pour nous, la naissance du pardon de nos péchés et la naissance à la Vie éternelle... Souviens-toi que cette préparation et toutes les prières qui sont dites pendant ce petit office rappellent tout ce que le Seigneur a accepté de vivre pour nous sauver : la souffrance et la mort sur la croix.

Lire Les chasubles modernes du clergé russe sont des vêtements hautement technologiques

COURS DE CATÉCHISME ORTHODOXE POUR ENFANTS
Pour que nous aussi, comme Lui, nous puissions vivre la Résurrection.

Le prêtre va d’abord s’occuper des prosphores (2) en se servant du couteau spécial appelé la lance (5). 5 prosphores sont préparées spécialement, d’autres sont apportées de la part des fidèles avec leurs dyptiques (listes de nos parents et amis, vivants ou morts, que nous voulons confier à Dieu, (illustration 3) et toutes symbolisent les dons que nous offrons à Dieu.

Prenant d’abord une prosphore spéciale, plus grande, sur laquelle sont gravées les lettres : IC-XC NI-KA (lettres grecques signifient en abrégé Jésus-Christ Vainqueur de la mort), le prêtre découpe au milieu une parcelle en forme de cube. Cette parcelle s’appelle "l'Agneau" parce qu'elle deviendra le Corps du-Christ en se souvenant que le Seigneur a dit "Je suis l'Agneau de Dieu venu pour sauver les péchés du monde". Le prêtre dépose l‘Agneau sur la patène, (3) et l'incise profondément sans le rompre complètement, pour préparer la fraction du pain pour la communion, en disant: "Il est immolé, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde pour la vie et le salut du monde."

Puis il mélange le vin et l'eau et verse le mélange dans le calice (4) en disant : "L'un des soldats lui transperça le côté de sa lance, et aussitôt il en jaillit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage et son témoignage est véridique." (Jn 19, 34-35).

Ensuite il prélève des parcelles en forme de pyramides dans les autres prosphores: une grande pour la Vierge Marie, la Mère de Dieu, neuf plus petites pour tous les saints, pour ceux qui ont servis le Christ avec un amour parfait et qui sont des modèles pour nous, puis d'autres petites parcelles prises dans les prosphores des fidèles en lisant leurs diptyques (illustration 4) : elles représentent les vivants, nous tous, et les morts que nous confions à l'Amour de Dieu.


COURS DE CATÉCHISME ORTHODOXE POUR ENFANTS
Tu comprends maintenant que tout commence par cette préparation.

Puis le prêtre place l'astérisque sur la patène : tout comme l'autel devient la grotte de Bethléem, l'astérisque représente l'étoile brillant au-dessus du Nouveau-Né, et le discos (partie supérieure de la patène) figure la crèche dans laquelle est étendu L'Enfant. En effet l'ensemble de la proscomidie concerne également de manière symbolique le début de la vie terrestre de Jésus.

Ensuite le prêtre recouvre la patène et le calice de leurs voiles (6) et pose sur les deux réunis le grand voile appelé aër.
Les Saints Dons, qui ne sont pas encore consacrés, sont prêts pour être portés à l’autel durant la Grande Entrée, pendant le chant de l’hymne des Chérubins.

La Liturgie va maintenant commencer. Nous devons nous préparer pour suivre tous ensemble tous ensemble le commandement du Christ : partager le pain et le vin en souvenir de Lui. Et nous allons ensemble offrir au Seigneur ce pain et ce vin pour qu'Il soit vraiment présent dans ce pain et ce vin et pour Le recevoir au moment de la Communion.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Février 2018 à 08:55 | 0 commentaire | Permalien

LE DÉBUT DU GRAND CARÊME ORTHODOXE
Le lundi pur début du Grand carême

C'est aujourd'hui le lundi pur, appelé aussi "Kathari deftera", qui marque le début du grand carême orthodoxe. C'est donc le début d'une période de jeûne qui durera 40 jours et se prolongera le temps de la Semaine sainte. On ne fête pas le mercredi des cendres dans l'orthodoxie souligne le délégué régional à l’œcuménisme de l’Assemblée des évêques orthodoxes. On ne fait donc pas le rite de l'imposition des cendres.

Purification et repas du lundi pur chez les Grecs*

Pour les Grecs l'appellation de lundi pur remonte à l'époque où les cuisinières nettoyaient tous les ustensiles pour les préparatifs du repas du lundi pur. A la date du lundi pur les femmes lavaient les maisons pour les purifier de toute souillure, et dans les villages, les églises et les habitations étaient repeintes à la chaux. Les orthodoxes font la purification de leur corps, de leur esprit et la purification de leur habitation, après avoir festoyé pendant toute la période du carnaval, afin de se préparer à accueillir la résurrection du Christ.

Le lundi pur est chômé en Grèce et c'est l'occasion d'un déjeuner composé de plats traditionnels excluant toute viande. Partout dans le pays, sont organisés des banquets et des pique-niques, au cours desquels on déguste le « langada », sorte de pain traditionnel sans levain. Parents et enfants font voler des cerfs-volants multicolores. Le lundi pur est un jour férié en Grèce.

LE GRAND CARÊME ORTHODOXE

Il y a plusieurs carêmes dans l'orthodoxie, quatre périodes de jeûne : le Grand carême, le jeûne de Noël du 15 novembre au 24 décembre, la période de jeûne avant la fête des saints Pierre et Paul, le jeûne de la Dormition du 1er au 14 août. Le Grand carême dans le rite byzantin va du Lundi pur au vendredi avant le dimanche des Rameaux. Il est appelé Sainte quarantaine

Le jeûne du Grand carême

Le jeûne du Grand carême orthodoxe est l'expression de la lutte spirituelle de l'Église en temps qu'elle est en marche vers le Royaume céleste, il est essentiel à tout effort spirituel. Il y a deux formes de jeûne. Le jeûne total, limité à un jour, est une attitude spirituelle de "faim de Dieu" pour la préparation d'une grande fête. Le jeûne partiel est un long effort pour libérer l'homme de la tyrannie de ces instinct. On s'abstient de tout produit animal, de graisse et de vin, tous les jours sauf le samedi et le dimanche.
Pendant cette période du Grand carême orthodoxe, à partir de la date du lundi pur, aucun mariage religieux, baptême ou fête ne peuvent avoir lieu.

La liturgie des présanctifiés

Il n'y a pas de célébration de l'Eucharistie les jours de jeûne, du lundi au vendredi. En effet pour l'orthodoxie, la célébration de l'eucharistie est incompatible avec le jeûne, car elle a un caractère festif et joyeux; c'est une célébration de la résurrection du Christ et une anticipation de la joie éternelle du Royaume de Dieu.

Cependant les mercredis et vendredis soir il y a un office de communion qu'on appelle "liturgie des présanctifiés". On communie avec le Corps et le Sang du Christ consacrés à la liturgie eucharistique du dimanche précédant et gardés sur l'autel. La communion est en effet un secours et une force dans la lutte spirituelle.

Dans le rite romain, la liturgie des présanctifiés n'a lieu que le vendredi saint.
LE DÉBUT DU GRAND CARÊME ORTHODOXE

Les célébrations

Avant le Grand carême orthodoxe, il y a une période de préparation qui se déroule pendant cinq dimanches consécutifs, chacun d'eux étant consacré, avec un évangile particulier, à un aspect fondamental du repentir. Pendant la quatrième semaine, l'abstinence de viande est prescrite par l'Église. Le cinquième dimanche est appelé dimanche du Pardon, chacun demande pardon à son voisin avant que tous demandent ensemble pardon à Dieu.

Le temps du Grand carême orthodoxe est marqué par des célébrations. Le 1er dimanche, c'est la fête du Triomphe de l'orthodoxie. Les 3ème, 4ème et 5ème dimanches sont dédiés à la commémoraison de grands maîtres spirituels : saint Grégoire Palamas, saint Jean Climaque et sainte Marie l'Égyptienne. Pendant ce temps liturgique les célébrations se font habituellement avec des ornements noirs, parfois rouges sombres.

Le dimanche du Triomphe de l'orthodoxie

Le dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie est le nom donné au premier dimanche du Grand Carême orthodoxe. - Cette fête fut instituée durant le concile de 843 en réunissant à Constantinople tous les représentants des orthodoxes. Le dimanche du triomphe de l'orthodoxie, célèbre la victoire de la foi orthodoxe sur l’iconoclasme, c'est le rétablissement du culte des saintes Icones.

Le dimanche du Triomphe de l'orthodoxie est souvent actuellement l'occasion de manifester l'unité de l'orthodoxie, la communion des différentes Eglises orthodoxes dans la prière liturgique d'une célébration panorthodoxe. Dans les églises cathédrales à Paris, à Nice, à Bruxelles, à Genève … , on célèbre solennellement le Dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie. Cette célébration rassemble un grand nombre de fidèles orthodoxes.

V.G.
Source

*Ndr. : le Lundi pur est beaucoup plus ascétique chez les Orthodoxes russes puisqu’il s’agit, en principe, d’un jour de jeune total conformément à la règle monastique.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Février 2018 à 12:02 | 3 commentaires | Permalien

Le chef de l’Archevêché autonome d’Okhrid de Serbie a visité le Centre spirituel et culturel russe
Une délégation de l’Eglise Orthodoxe de Serbie avec à sa tête le métropolite de Skopje Jean (Vraniciucosky), le chef de l’Archevêché autonome d’Okhrid à visité le mardi 13 février dernier la cathédrale de la Sainte-Trinité à Paris.

Accompagné du hiéromoine Joseph (Pavlinviuc), le haut dignitaire et le clergé serbe ont visité la cathédrale, les salles d’expositions, les bâtiments administratifs et éducatifs du Centre Spirituel et Culturel et ont pris connaissance de l’histoire et des activités culturelles et éducatives.

Во вторник 13 февраля Троицкий кафедральный собор в Париже посетила делегация Сербской Православной Церкви во главе с предстоятелем автономной Охридской архиепископии митрополитом Скопийским Иоанном (Вранишковским).

Высокий гость и прибывшие с ним священнослужители в сопровождении иеромонаха Иосифа (Павлинчука) посетили кафедральный собор, осмотрели выставочные залы, рабочие и учебные помещения Духовно-культурного центра, познакомились с историей, культурной и образовательной деятельностью Центра на набережной Бранли. Ссылка
Le chef de l’Archevêché autonome d’Okhrid de Serbie a visité le Centre spirituel et culturel russe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2018 à 20:27 | 10 commentaires | Permalien

Dimanche du Pardon
Archevêque Job de Telmessos

Nous voici arrivés à la veille du Carême. Avant d’entreprendre l’ascèse du jeûne, l’Église nous rappelle dans l’évangile d’aujourd’hui quelques points fondamentaux. Elle nous suggère entre autres de ne pas jeûner d’une manière hypocrite, superficielle, démonstrative, mais au contraire, de jeûner d’une manière humble, sincère et discrète. Par dessus tout, elle nous enseigne que le pardon en est un prérequis.

« Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes » (Mt 6, 14). Si nous gardons en tête tout l’enseignement des dimanches précédents, et particulièrement celui du dimanche du Fils Prodigue, le Carême est notre retour d’exil à la maison du Père espérant son pardon et sa miséricorde.

Le pardon est un pré-requis du jeûne

Dans l’évangile de Matthieu, la péricope que nous venons d’entendre fait suite à l’enseignement de la prière dominicale, le « Notre Père » que nous a enseigné notre Seigneur et que nous récitons plusieurs fois chaque jour tant dans notre prière personnelle que dans notre prière liturgique. Chaque fois, nous demandons à notre Père céleste de « remettre nos dettes comme nous remettons aussi à nos débiteurs » (Mt 6, 12), selon la traduction littérale de cette prière. C’est donc à cette demande de la prière dominicale que se réfère le commandement du Seigneur dans le passage que nous venons d’entendre. Or, la prière dominicale renvoie elle-même à la parabole évangélique bien connue du débiteur impitoyable (Mt 18, 23-35).

Celle-ci raconte comme un roi a voulu régler ses comptes avec ses serviteurs, en commençant par celui qui lui devait dix milles talents. Alors que le roi lui avait remis sa dette, ce serviteur alla exiger le remboursement de son débiteur, jusqu’à le faire jeter en prison. La morale de cette parabole se trouve dans les mots du roi adressé à son serviteur : « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? » (Mt 18, 33). Et à notre Seigneur de conclure : « C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur » (Mt 18, 34).
Dimanche du Pardon

Le pardon est une vertu fondamentale à la vie chrétienne

Le pardon est une vertu si fondamentale à la vie chrétienne que le Seigneur ne nous l’a pas seulement enseigné, mais nous le rappelle chaque jour dans la prière qu’il nous a apprise. Et c’est pourquoi nul ne peut entreprendre cette démarque du retour vers la Maison du Père qu’est l’ascèse du Carême sans pardonner. Pardonner signifie mettre de côté toute notre rancœur, oublier tous nos ressentiments, faire le vide dans nos émotions négatives et rejeter tout esprit de vengeance. L’image choisie par notre Seigneur de la dette pour illustrer le pardon est très appropriée : pardonner les fautes, c’est comme un banquier ou un comptable qui raie une dette dans un livre de comptes de telle sorte qu’elle n’existe plus. C’est précisément la même idée qui ressort d’une autre prière ancienne qui nous est parvenue des moines de Palestine et que nous récitons chaque jour : « Oublie, remets, pardonne ô Dieu nos fautes… » Pardonner, c’est avant tout oublier, rayer de notre vie ces offenses que nous trainons toujours avec nous et qui détruisent nos relations avec nos frères.

Pardonner, c’est avant tout oublier

A la veille du Carême, nous commémorons notre exil du Paradis. L’hymnographie de ce dimanche nous rappelle en effet l’expulsion du Paradis d’Adam et d’Eve, de nos premiers parents qui représentent l’ensemble de l’humanité, à cause du péché ancestral qui engendra le péché et la mort. Toutefois, notre Père céleste n’est pas un Dieu rancunier, mais à l’image du Père dans la parabole du Fils Prodigue, Il va à la rencontre de l’humanité déchue et pécheresse en s’incarnant et en oubliant toutes les dettes de celles-ci. Dieu s’incarne non pas pour venir nous juger, nous châtier, nous punir ou se venger, mais pour s’offrir en sacrifice et pour pardonner.
Dimanche du Pardon

Par ce Carême, nous nous préparons à revivre ce grand mystère du salut, à travers lequel le Fils de Dieu, en tant qu’Époux de l’Église, se sacrifie lui-même pour la vie du monde et s’offre sur la Croix en rémission de nos péchés, afin de nous faire participer, par Sa résurrection, à la vie éternelle. Pour entrer dans la vie de ce Royaume préparé pour nous, notre Père céleste, à l’image du roi de la parabole du débiteur impitoyable, n’attend que nous aussi, à notre tour, pardonnions à nos frères de la même manière qu’il a oublié, remis, effacé et pardonné nos fautes du fond de notre cœur. Ceci est un préalable à notre ascèse du jeûne qui va commencer demain. Sans cela, notre jeûne ne sera qu’un jeûne hypocrite, un jeûne de façade, pour nous montrer devant les autres, un jeûne superficiel qui n’apportera aucun profit à notre vie spirituelle.

Notre Seigneur nous rappelle dans l’évangile d’aujourd’hui que le but de notre vie est le Royaume des cieux. Nos trésors doivent être amassés au ciel, et « là où est notre trésor, la aussi est notre cœur » (Mt 6, 21). Que l’ascèse du jeûne du Carême aie véritablement pour but d’entrer dans le Royaume de Dieu avec un cœur léger, étant allégé par le pardon qui est l’oubli et l’effacement de toutes nos rancunes de même que de toutes les offenses, de toutes les fautes des uns ou des autres. Imitons la miséricorde et la longanimité de Dieu, car c’est à l’image du pardon que nous réservons à nos frères que notre Père Céleste nous pardonnera. A lui, gloire, honneur et adoration dans les siècles des siècles.
Amen.

Lien
Blog personnel du représentant du Patriarcat œcuménique auprès du COE
Dimanche du Pardon

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2018 à 16:34 | 0 commentaire | Permalien

Dans le communiqué de la session ordinaire du Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople, qui s’est tenue du 7 au 9 février derniers, le Patriarcat de Constantinople a considéré anti-canoniques les démarches de l’Église de Bulgarie concernant la question de l’Église orthodoxe de l’Ancienne république yougoslave de Macédoine.

Suite à la demande publiée le 23 novembre 2017 selon laquelle le Saint-Synode de « l’Église de Macédoine » avait reconnu le Patriarcat de Bulgarie comme son Église-mère et appelé à l’unité eucharistique avec celui-ci, le Saint-Synode bulgare s’est engagé de « coopérer pleinement avec celle-ci, ainsi que d’intercéder pour elle et de la soutenir auprès des Églises orthodoxes locales, afin que soient prises toutes les mesures nécessaires à l’établissement de son statut canonique ».

Mgr Nicolas, métropolite de Plovdiv et Mgr Cyprian, métropolite de Stara Zagora, ont accompagné le président bulgare Rumen Radev en République de Macédoine lors de sa visite du 16 au 17 février.

Le 16 février, ils se sont rendus au tombeau du héros national de la lutte pour la libération de la Macédoine du joug ottoman Gotsé Deltchev pour y prier. Pour Mgr Nicolas, cette visite s’inscrit dans la volonté de l’Église bulgare d’arriver à l’unité orthodoxe et les efforts pour y parvenir ne peuvent qu’être bénis. Pour lui, « tout effort de toutes les Églises locales pour rétablir l’unité orthodoxe sera couronné de succès, car Dieu veut qu’on soit tous un dans Son nom ».

Mgr Cyprien, qui est également président de la commission de dialogue entre l’Église orthodoxe de Bulgarie et « l’Église orthodoxe de Macédoine », a affirmé que dans le mesure où l’Église orthodoxe de Macédoine reconnait l’Église bulgare pour mère-Église, cette dernière l’aidera à retrouver son unité canonique avec le monde orthodoxe.

***

Le site officiel de l’Église orthodoxe bulgare a publié l’information suivante, en date du 23 novembre:

« L’État bulgare et l’Église orthodoxe bulgare sont unis dans leur aspiration au développement et à l’approfondissement des relations entre la Bulgarie et la République de Macédoine. C’est là la position commune du président Roumen Radev et de Sa Sainteté le patriarche bulgare Néophyte, qui se sont rencontrés aujourd’hui (photographie ci-dessus, ndlr) sur l’initiative du président. Lors de la réunion, celui-ci a souligné l’importance des accords bilatéraux sur l’amitié, le bon voisinage et la coopération entre la Bulgarie et la Macédoine, qui renforcent la confiance mutuelle, contribuent au développement bilatéral des relations bilatérales et constituent un pas positif dans le processus de l’intégration européenne de la République de Macédoine.

La parenté spirituelle de la Bulgarie et de la République de Macédoine a été mentionnée. Le patriarche Néophyte a apporté avec lui la lettre du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Macédoine, dont il a fait connaître le contenu au chef de l’État et qui appelle à l’établissement de l’unité eucharistique de l’Église orthodoxe de Bulgarie avec « l’archevêché restauré d’Ohrid en l’entité de l’Église orthodoxe de Macédoine ». Le patriarche a assuré le président de la bonne volonté du Patriarcat de Bulgarie pour rechercher la voie d’une résolution favorable. Cette question doit être discutée lors de la réunion du Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie, tandis que la question de l’autocéphalie sera discutée avec les autres Églises locales autocéphales ». Lien

Lire aussi Le chef de l’Archevêché autonome d’Okhrid de Serbie a visité le Centre spirituel et culturel russe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2018 à 13:04 | 2 commentaires | Permalien

Eugène Czolij  appelle à nouveau le patriarche Bartholomé à reconnaître le schisme ecclésial en Ukraine
Sa Sainteté Bartholomé, patriarche de Constantinople, continue à subir des pressions de la part des partisans du prétendu patriarche d’Ukraine Philarète Denissenko.

Ils exigent de S.S. Bartholomé qu’il reconnaisse le prétendu patriarcat de Kiev et confère l’autocéphalie à l’entité qu’il dirige. Ces dernières années le patriarche de Constantinople avait fait preuve de mansuétude face à ces exigences. Il acceptait de recevoir des délégations venues d’Ukraine.

Cependant il n’a jusqu’à présent rien entrepris de concret. Le patriarche de Constantinople est las de répéter que pour ne fût-ce qu’aborder cette question il est indispensable qu’une Eglise d’Ukraine unique existe dans le pays.

Il ne s’agit pas de s’approprier des paroisses appartenant à l’Eglise canonique (Eglise orthodoxe d’Ukraine) mais d’envisager une union avec cette Eglise ainsi qu’avec l’Eglise autocéphale orthodoxe d’Ukraine. Cette attitude du patriarcat de Constantinople a incité le pseudo patriarche Denissenko à adresser à l’Assemblée des évêques de l’Eglise orthodoxe russe ( en décembre 2017) la sollicitant d’organiser des pourparlers en vue d’obtenir l’union des orthodoxes d’Ukraine.

Ce souhait a suscité une réaction négative de la part des nationalistes ukrainiens. Le pseudo patriarche a fait marche arrière, cela sans cacher qu’il se sentait profondément vexé par le patriarche de Constantinople. A propos de la possible mise en place à Kiev d’un métochion du patriarcat de Constantinople Denissenko a déclaré ne pas avoir l’intention de se soumettre ni à Moscou, ni à Constantinople. Il insiste sur une indépendance et une autocéphalie complètes!

Eugène Czolij, président du Congrès mondial ukrainien, s’est rendu à Istanbul le 30 janvier dernier. Il y a déclaré : « Le Congrès mondial ukrainien appelle le patriarche Bartholomé à publier un Tomos promulguant l’autocéphalie de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, patriarcat de Kiev ». Aucune réponse n’a été donnée par le patriarcat de Constantinople.

Eugène Czolij était accompagné par le métropolite Emmanuel de France, vice-président de la Conférence des Eglises orthodoxes d’Europe, et par d’autres personnalités.

Lien "Чолий попросил за Денисенко" Traduction "PO"

Предстоятель Константинопольской Православной Церкви Святейший Патриарх Варфоломей продолжает испытывать постоянное давление сторонников лже-патриарха Филарета Денисенко, которые пытаются своими регулярными обращениями к Патриарху принудить Константинопольский Патриархат пойти на грубое нарушение православных канонов и признать раскольничий «Киевский патриархат» на Украине ещё одной Поместной Православной Церковью.
Eugène Czolij  appelle à nouveau le patriarche Bartholomé à reconnaître le schisme ecclésial en Ukraine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2018 à 07:02 | 0 commentaire | Permalien

Le 12 février 2018, deuxième anniversaire de la rencontre de La Havane entre le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et le pape François de Rome, une conférence internationale sur la situation des chrétiens au Proche-Orient a eu lieu à Vienne.

La rencontre était organisée au palais archiépiscopal de Vienne par le Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE), le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le ministère de la Culture de la Fédération de Russie et l’Ambassade de la Fédération de Russie en Autrich, avec la participation de l’archevêché catholique d’Autriche.

La conférence a été ouvertes par les allocutions du cardinal-archevêque de Vienne Christoph Schönborn, qui a notamment soulignant l’importance de la rencontre de La Havane, évènement historique qui était en soi un message pour les chrétiens et pour tous les hommes de bonne volonté, et l’ambassadeur de Russie en Autriche, D. Lioubinski, qui a constaté l’importance de ce forum de Vienne, ville qui est traditionnellement un centre de dialogue entre les états, les cultures et les religions.

COOPÉRATION ENTRE ORTHODOXES ET CATHOLIQUES POUR LES CHRÉTIENS D'ORIENT: BILAN DEUX ANS APRÈS LA RENCONTRE DE LA HAVANE
CATALOGUE DES ÉGLISES CHRÉTIENNES DÉTRUITES ET MARTYR CHRÉTIEN

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE, a présenté une communication sur la situation des chrétiens persécutés, sur la mise en place de la coopération entre orthodoxes et catholiques dans ce domaine, ainsi que sur l’activité déployée par l’Église orthodoxe russe pour soutenir nos frères et sœurs en détresse. Le métropolite Hilarion a présenté à l’assemblée un catalogue des églises chrétiennes détruites, établi grâce aux efforts communs du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et de l’association catholique « Aide à l’Église en détresse ». La brochure contient des données sur 30 sites. Dans son allocution, le prélat a aussi parlé de la grande action humanitaire réalisée récemment en Syrie par le Groupe de travail interreligieux qui agit sous l’égide du Conseil présidentiel pour l’interaction avec les associations religieuses de Russie.

Le cardinal Kurt Koch a présenté aux participants l’activité humanitaire de l’Église catholique romaine au Proche-Orient, notamment en Syrie et en Irak. Le cardinal a consacré une grande partie de sa communication à une réflexion sur le martyr chrétien.

Ensuite, les hiérarques des Églises chrétiennes de Syrie se sont exprimés à leur tour. L’évêque de Damas Armach Nalbandian a parlé de la situation des chrétiens en Syrie, dont les églises ont été détruites durant sept ans. Des clercs et des laïcs sont enlevés, les chrétiens quittent leurs terres natales. Selon les données présentées par l’hiérarque, 60% des chrétiens locaux ont perdu leurs maisons. Dans la seule communauté arménienne de Syrie, il y a eu 200 morts, 450 blessés, 120 personnes enlevées, un millier de maisons détruites, 70 églises détruites, plus de 50 bâtiments chrétiens endommagés. L’évêque Armach Nalbandian a appelé les Églises chrétiennes à agir pour préserver la présence chrétienne au Proche-Orient, notamment agir par la prière. L’hiérarque a exprimé sa reconnaissance pour la solidarité dont ont fait preuve les orthodoxes et les catholiques. L’évêque a parlé des récents tirs de mortier dirigés contre les quartiers chrétiens de Damas, qui ont fait des victimes parmi les civils, notamment des enfants. Il a fallu fermer toutes les écoles.

RECONNAISSANCE À L’ÉGLISE RUSSE

L’intervenant a exprimé à l’Église orthodoxe russe sa reconnaissance pour la visite de la délégation humanitaire en février, soulignant que cette action avait été un signe essentiel de solidarité pour les chrétiens de Syrie.

L’évêque maronite de Zahlé, Joseph Mouawad a parlé de la difficile situation sociale et humanitaire au Liban, où vivent deux millions de réfugiés syriens. L’intervenant a exprimé sa reconnaissance à l’Église orthodoxe russe pour l’action humanitaire organisée par le Groupe de travail interreligieux dans la plaine de Bekaa. Il a souligné l’importance du dialogue politique et religieux pour la stabilisation de la situation au Liban.

VG Lien


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2018 à 15:35 | 106 commentaires | Permalien

LA MACÉDOINE, « UN TEST POUR L’ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE »
Depuis l’indépendance de la Macédoine en 1991, l’Église orthodoxe grecque s’oppose à ce que ce pays des Balkans adopte le même nom que celui de la région de Thessalonique.

Le chercheur Nicolas Kazarian, spécialiste du monde orthodoxe, revient sur les positions de l’Église.

POURQUOI L’ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE EST-ELLE HOSTILE AU NOM DE MACÉDOINE ?


Nicolas Kazarian
: Au XIXe siècle, la Grèce a mis l’Église au cœur de la machine symbolique qui va forger l’identité grecque. C’est un pays où l’identité est une question sacrée. Ainsi l’appellation de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine est vue comme une réappropriation culturelle par Skopje de l’histoire grecque.

Pour l’Église orthodoxe grecque, l’usage de ce nom de Macédoine est perçu comme une forme de révisionnisme historique. Elle ne voulait pas s’en mêler au début. Cependant, elle a changé d’avis estimant que le pouvoir religieux doit dire au peuple quand il se trompe. L’Église intervient pour protéger la sacralité des éléments constitutifs de l’histoire nationale grecque. Cependant, sur la question territoriale, je doute que l’argument de l’invasion de la Grèce par ce petit pays des Balkans, invoqué par certains partis politiques grecs, soit repris par l’Église. C’est plus une peur agitée par les nationalistes

COMMENT A ÉVOLUÉ LA POSITION DE L’ÉGLISE ORTHODOXE SUR LE SUJET DEPUIS 1991, DATE DE L’INDÉPENDANCE DE LA MACÉDOINE ?

N. K. : Elle ne change pas de position. L’archevêque Jérôme d’Athènes reste sur sa ligne. En fait, ce n’est pas l’Église qui se radicalise mais la société qui se libéralise. La seule évolution qui existe est politique. L’Église reproche au premier ministre grec, Alexis Tsipras, de négocier avec le pouvoir macédonien. Ces dernières années, le premier ministre et l’Église orthodoxe se sont opposés sur des questions économiques et sociétales. La position du pouvoir religieux grec sur la Macédoine serait en somme un prolongement du conflit larvé entre Alexis Tsipras et l’Église.

QUEL EST LE POIDS DE L’ÉGLISE DANS LES NÉGOCIATIONS ACTUELLES ENTRE LES GOUVERNEMENTS GREC ET MACÉDONIEN ?

N. K. : Ce débat autour de la Macédoine est un test pour l’Église orthodoxe grecque. En protestant contre l’appellation de Macédoine, elle prouve qu’elle a encore un poids dans une société grecque qui se sécularise. On peut faire un parallèle avec les manifestations du début des années 2000, lorsque l’Union européenne voulait imposer à la Grèce que la mention de la religion soit retirée des cartes d’identité. Ces protestations étaient dirigées par l’Église, qui s’opposait à l’époque à ce retrait. Elle a perdu ce combat, certes, mais la position de l’ancien archevêque Christodoulos en est tout de même sortie renforcée, relégitimée.
Recueilli par Audrey Parmentier

« LA SAINTE MONTAGNE PROTESTE ÉNERGIQUEMENT »


Le dimanche 4 février dernier, les pères Nicodème (monastère Saint-Paul) et Sisoès (monastère de Xénophon) ont représenté la Sainte Communauté de la Sainte Montagne de l’Athos lors de la manifestation qui a eu lieu à Athènes contre l’inclusion du nom « Macédoine » dans la nouvelle appellation programmée de l’ancienne république yougoslave dont la capitale est Skopje. La lecture du message de la Sainte Communauté par le p. Nicodème a été saluée par une salve d’applaudissements et de slogans.
LA MACÉDOINE, « UN TEST POUR L’ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE »

« Les pères athonites adressent leurs salutations à cet immense meeting, à cet immense rassemblement. Le Mont-Athos évite de commenter l’actualité, mais dans les situations critiques et par crainte de voir naître des développements dangereux, il est parfois contraint de rompre son silence responsable, lorsque la vérité est en jeu et que l’histoire est déformée, comme c’est le cas aujourd’hui avec la mise en question du caractère grec de la Macédoine » a déclaré le p. Nicodème. (orthodoxie.com)

L’ÉGLISE ORTHODOXE DE MACÉDOINE

Cette Église proclama son autocéphalie en 1967, sans la bénédiction de son Église mère, le patriarcat de Serbie. Elle bénéficie du soutien des autorités macédoniennes et regroupe la majorité des Orthodoxes du pays, où l'Orthodoxie est majoritaire (65% contre 33% de Musulmans d'après le recensement de 2002). Elle est en communion avec d'autres Églises dissidentes: le "synode alternatif" bulgare et les "Eglise autocéphale" ukrainienne et monténégrine, toutes hors de l'Orthodoxie mondiale…

Pour compliquer les choses, des démarches ont été entreprises par cette Église auprès du patriarcat de Bulgarie en novembre 2017, avec le soutien du Président bulgare, pour «l’établissement de l’unité eucharistique de l’Église orthodoxe de Bulgarie avec ‘l’archevêché restauré d’Ohrid en l’entité de l’Église orthodoxe de Macédoine’»….
LA MACÉDOINE, « UN TEST POUR L’ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE »

V. Golovanow ILLUSTRATION :
Pour fixer les idées, je propose la carte de la Macédoine en 1892, dans le cadre de l’empire ottoman, à côté de celle d’aujourd’hui. Elle explique la crainte des Grecs concernant d’éventuelles revendication macédoniennes sur un large pan de la Grèce, alors intégré à cette «Grande Macédoine». Elle explique aussi pourquoi la salade où se mélangent plusieurs légumes s’appelle «macédoine»

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Février 2018 à 13:10 | 5 commentaires | Permalien

Semaine des Laitages (Maslenitsa)
V.G.

Semaine des laitages 2018 commence le 12 au 18 février

Il y a beaucoup de descriptions des festivités de la Maslenitsa en Russie (1).

C'est en effet une fête populaire très ancienne, issue de la culture païenne et intégrée au calendrier liturgique come «Miassopoustnaïa sedmitsa » (Semaine sans viande) célébrée la semaine précédant le Carême.

Mais l'aspect ecclésial de cette entrée dans le Grand Carême est peu évoqué. Pourtant "l'Eglise nous prépare et nous entraîne pour le grand effort du Carême", comme l'écrit le père Alexandre Schmemann (3). Outre l'abstinence de viande, premier effort préparatoire, la semaine a déjà une structure liturgique semi-carémique; le mercredi et le vendredi sont en particulier des jours non-liturgiques avec des offices de Carême. En voici le début:

Semaine des Laitages (Maslenitsa)
Mercredi Matines

Début des matines selon l'ordinaire en temps de Carême : au lieu de * Le Seigneur est Dieu -, on chante Alléluia au ton de l'Octoèque avec les versets suivants :

V. 1 Au milieu de la nuit, mon esprit veille vers Toi, ô Dieu, parce que lumière sont tes préceptes sur la terre.
V. 2 Apprenez la justice, habitants de la terre.
V. 3 Mon ressentiment saisira un peuple indocile, et maintenant le feu dévore mes ennemis.
V. 4 Ajoute leur des malheurs, Seigneur, ajoute leur des malheurs, aux glorieux de la terre.

Cathismes de l'Octoèque et cathisme du Triode

Ton 2 Donne nous de traverser dans la paix, dans notre humilité, la première purification du jeûne * En ton ineffable amour de l'homme, Christ Dieu, renverse les pièges de l'ennemi * Par ta croix sauve tous les êtres, Toi qui seul connais les cœurs.

Gloire…Donne nous de traverser dans la paix…

Et maintenant... Devant ta croix celle qui T'enfanta sans semence * ne supportant pas de Te voir souffrir injustement gémissait et Te disait : Comment peux-Tu souffrir, impassible de nature, très doux enfant ? * Je célèbre ton extrême bonté.


Canon du Triode * Poème d'André de Crète; Ton 4; 1ère Ode; Hirmos

Je Te chanterai, Seigneur mon Dieu…

Le Seigneur jeûnant humainement pour nous montrer le chemin vainquit le tentateur * Il nous révèle ce qui est nôtre et nous trace notre conduite.

Le divin Moïse au Sinaï par sa tempérance * fut digne de parler à Dieu face à face * Fidèles, imitons le.

Gloire… Seigneur, pardonne à ton peuple * Veille sur lui en Dieu de ton regard compatissant * Couvre nous tous de l'abondance de ton amour.

Et maintenant... Tous nous allons à toi, Mère de Dieu notre sûre défense * et nous appelons ta prière * pour que soit délivré ton troupeau de tous les malheurs.

3ème Ode: Hirmos

Dans le Seigneur mon Dieu fut affermi mon cœur * car les faibles ont été revêtus de puissance.

Par la tempérance, le merveilleux Enoch fut enlevé de la terre * imitons le et nous serons transportés de la corruption vers la vie .

Par les prières et les jeûnes demandons pardon au Rédempteur * Car le Créateur se réjouit du repentir de ses créatures.

Prépare toi, mon âme. Purifie toi avant la Passion du Christ * Que tu puisses avec Lui fêter en esprit la Résurrection.

Tu as enfanté Dieu, intercède toujours pour nous * Car en toi Mère de Dieu, pécheurs, nous nous réfugions.

Source: "Triode"; traduction du père Denis Guillaume, édité par la Diaconie Apostolique

.............................................
Et le samedi de cette semaine (Samedi de la fin des laitages), l'Église commémore tous les hommes et femmes qui ont été "illuminés à travers le jeûne", à savoir les saints Ascètes et Pères. Ils sont le modèle que nous devons suivre, nos guides dans "l'art" difficile du jeûne et de la repentance," écrit le père Alexandre (ibid.)

(1) Cf.
(2) ICI
(3) P. Schmemann – La structure liturgique du Grand Carême




Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Février 2018 à 10:00 | 6 commentaires | Permalien

Deux prêtres et deux laïcs ont été proclamés Saints martyrs par le Synode de l'Eglise orthodoxe russe
Ils ont souffert pour leur foi pendant les premières années du régime communiste.

Monseigneur Cyrille, métropolite d'Ekaterinbourg, a annoncé que "le patriarche Cyrille avait accordé sa bénédiction à cette canonisation. Les deux prêtres sont les pères Michel Makarov et Efrem Dolganev".

Les deux des laïcs sont Athanase Joulanov et Constantin Minatov. Ils ont été fusillés pendant les premières années qui suivirent l'instauration du pouvoir communiste.

Ils avaient tenté de sauver l'évêque Hermogène de Tobolsk, incarcéré par les bolcheviks. Les représentants du pouvoir avaient promis de libérer l'évêque contre le versement d'une rançon de 10.000 roubles. Cette somme avait été collectée et remise contre récépissé.

Cependant l'évêque a été maintenu en détention. Ceux qui avaient démarché en sa faveur ont été arrêtés et, par la suite, devenus victimes de "la justice prolétarienne". La quatrième martyr canonisé, Athanase Joulanov, était psautier dans l'église d'une petite cité ouvrière. C'est également en 1918 que sa vie a été interrompue par la balle des bourreaux tchékistes.

РПЦ причислила четырех уральцев к лику святых
Traduction PO

Lire: Les martyrs du communisme 144 Résultats pour votre recherche sur PO
Deux prêtres et deux laïcs ont été proclamés Saints martyrs par le Synode de l'Eglise orthodoxe russe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Février 2018 à 09:20 | 0 commentaire | Permalien

Echanges culturels entre l’Eglise russe et le Vatican!
Un concert de musique sacrée russe aura lieu à Vienne. Une exposition des oeuvres de peintres russes émigrés proprieté les musées du Vatican sera en même temps présentée à Moscou

Le 10 février prochain, à la veille de la conférence consacrée au premier anniversaire de la rencontre du pape François et du patriarche Cyrille à La Havane un concert sera donné par le Grand orchestre symphonique plané sous la direction de Vladimir Fédosséev.

Dans le cadre des échanges culturels entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe russe une exposition de de dessins de Rimma et Léonid Braïlovsky sera organisée à Moscou.

Il s’agit de croquis et de dessins d’églises du Nord de la Russie avant la révolution de 1917. Cette collection avait été acquise par le Vatican et se trouve dans la bibliothèque de la Congrégation des églises orientales.

"Это грандиозное собрание зарисовок церквей Русского севера дореволюционного периода, которое было создано в эмиграции", - рассказал советник гендиректора Библиотеки иностранной литературы Алексей Юдин.

После октябрьской революции Леонид Михайлович Браиловский в 1919 году вместе с женой художницей Риммой Никитичной Браиловской (урождённой Шмидт) эмигрировал сначала в Латвию, позднее жил в Константинополе, Белграде, а в 1925 году переехал в Рим. В Белграде работал декоратором Королевского театра, состоял членом Союза работников русского искусства. В 1933 году основал в Ватикане Музей русского религиозного зодчества при Конгрегации восточных церквей. В эмиграции создавал работы в стиле станковой живописи и графики. В 1920—1930-х в соавторстве с Р. М. Браиловской создал цикл картин «Видения Старой России».

В Вене 10 февраля 2018г. состоится концерт русской духовной музыки, а в Россию привезут работы русских художников эмигрантов - Риммы и Леонида Браиловских, хранившиеся в Ватикане Trad "PO"
Echanges culturels entre l’Eglise russe et le Vatican!

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Février 2018 à 07:54 | 0 commentaire | Permalien

Le père Igor Kovalevsky, secrétaire général de la conférence des évêques catholiques en Russie, a déclaré que l’Église gréco-catholique d’Ukraine est disposée à dialoguer avec l’Église orthodoxe russe.

« Je peux affirmer, mes impressions m’en ont convaincu, qu’il y a dans l’Église gréco-catholique une volonté de dialoguer, » a déclaré le prêtre ce mercredi à Moscou au cours d’une conférence de presse.

Selon lui, la rencontre de La Havane, entre le patriarche Cyrille et le pape François, a stimulé le dialogue entre catholiques et orthodoxes en Ukraine, tout particulièrement entre l’Église gréco-catholique et l’Église orthodoxe.

Il a également rappelé que le problème des uniates a toujours été la pierre d’achoppement dans les relations entre les Églises catholique et orthodoxe, mais il a aussi souligné que les uniates « sont partie intégrante de l’Élise catholique qui peut aussi mener le dialogue. »

Moscou. 2 février 2018. INTERFAX Trad "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Février 2018 à 12:06 | 1 commentaire | Permalien

Le seul portrait connu peint du vivant de la bienheureuse Xenia de Petersbourg a été retrouvé dans les réserves de l'Ermitage
Le seul portrait connu peint du vivant de la bienheureuse Xenia de Petersbourg a été retrouvé dans les réserves de l'Ermitage. L'auteur de la peinture est anonyme, probablement un amateur. L'analyse chimique a montré que le tableau a été peint à la fin du XVIII ou au début du XIX siècle.

La toile avait été récupérée en 1930 au cimetière de Smolensk par un certain Fedor Morozov, spécialiste du Musée russe chargé de répertorier les œuvres d'art des cimetières.

Il avait documenté la peinture comme étant un portrait de la bienheureuse Xenia. Elle revint à l'Ermitage à la fermeture du département d'histoire de la vie quotidienne du Musée russe avant la guerre.

Lire aussi Le miracle accompli aux Etats-Unis par la Bienheureuse Xénia de Saint-Pétersbourg

Ce portrait constitue une pré-icône (avant nettoyage il portait des traces de suie caractéristiques) et montre qu'une forme de ferveur populaire existait dès avant la canonisation de la bienheureuse (en 1988 pour l'Église russe, dix ans plus tôt pour l'Église Hors Frontières.)

V. Golovanow : Lien Izvestia
Le seul portrait connu peint du vivant de la bienheureuse Xenia de Petersbourg a été retrouvé dans les réserves de l'Ermitage

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Février 2018 à 20:35 | 0 commentaire | Permalien

À Bucarest, derrière le Parlement, s’érige actuellement la future cathédrale nationale de Roumanie et bientôt l’édifice orthodoxe le plus haut du sud-est de l’Europe.

Ce projet titanesque, largement financé par des fonds publics, divise la population, croyante comme non croyante.
À 45 mètres au-dessus du sol, au cœur de Bucarest, 600 ouvriers s’activent jour et nuit. D’ici à début décembre, ils doivent terminer l’ossature de la future cathédrale nationale , pour que le lieu accueille la célébration du centenaire de la Grande Roumanie.

Un symbole pour cette construction qui anime les esprits depuis si longtemps. Dès 1885, le poète Mihai Eminescu avait émis l’idée d’un tel ouvrage pour rendre hommage aux soldats morts pendant la guerre d’indépendance contre les Ottomans. Le roi d’alors, ­Carol Ier, l’avait retenue mais aucun lieu n’avait fait l’unanimité.

Bucarest: l’édifice orthodoxe le plus haut du sud-est de l’Europe

En 2005, le gouvernement, conduit par le Parti national libéral, a adopté une ordonnance d’urgence et offert à l’Église orthodoxe 11 hectares à l’arrière du Parlement, aussi connu comme la Maison du peuple, initiée par Ceausescu.

« La cathédrale actuelle de Bucarest est bien trop petite »

« Ce terrain est approprié car sous le communisme, cinq églises se trouvaient dans les environs. Quand Ceausescu a fait raser le quartier pour construire son bâtiment, trois ont été détruites et deux déplacées », explique Vasile Banescu, porte-parole du Patriarcat orthodoxe.

Ainsi, la cathédrale du Salut-de-la-Nation s’élèvera sur 120 mètres de long et 120 mètres de haut, en forme de croix. Elle sera la plus haute du sud-est de l’Europe. Tout un complexe architectural l’entourera au fil des années : un musée du christianisme roumain, une polyclinique pour les gens nécessiteux, un hôtel, un centre des congrès européen, le siège des médias du Patriarcat, ainsi qu’un parc. SUITE La Croix

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Février 2018 à 18:48 | 2 commentaires | Permalien

La Syrie au centre de la rencontre à Vienne entre catholiques et orthodoxes
par Jacques Berset, cath.ch, avec I.Media

La réunion du 10 au 12 février 2018 sera présidée côté russe par le métropolite Hilarion, président du Département pour les relations extérieures du Patriarcat, et côté catholique par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Des représentants du Vatican et de l’Eglise orthodoxe russe se réuniront à Vienne, en Autriche, du 10 au 12 février 2018 à l’occasion du deuxième anniversaire de la rencontre historique entre le pape François et le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou, à La Havane le 12 février 2016.

A cette occasion sera présenté un catalogue des édifices religieux chrétiens détruits lors de la guerre en Syrie. Ce répertoire a été réalisé en commun par des représentants des Eglises orthodoxe et catholique, précise le hiéromoine Stéphane Igumnov, secrétaire pour les rapports interchrétiens du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou. Quelque 120 églises ont été détruites, dont certaines ont été profanées et dynamitées par les terroristes islamiques.

A la demande du Patriarcat de Moscou et du Saint-Siège à Rome, une délégation bilatérale s’était rendue au Liban et en Syrie, afin d’examiner les mesures urgentes à prendre pour améliorer la situation des chrétiens de différentes confessions restés au Moyen-Orient. Cette préoccupation était au centre de l’entretien du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec le pape François, lors de leur rencontre à Cuba en 2016.

Le pape François et le patriarche Cyrille à La Havane

La réunion sera présidée côté russe par le métropolite Hilarion, président du Département pour les relations extérieures du Patriarcat, et côté catholique par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Cette conférence se déroulera deux ans, jour pour jour, après la signature de la déclaration historique entre les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes. Ceux-ci avaient alors appelé la communauté internationale à empêcher “l’éviction des chrétiens du Proche-Orient”.

Le Patriarcat de Moscou et le Saint Siège avaient décidé de collaborer pour la reconstruction des églises chrétiennes détruites lors des opérations militaires ou des actions terroristes en Syrie. Il s’agissait, d’une part d’établir une liste détaillée des sanctuaires chrétiens, églises et monastères détruits, et d’autre part de renforcer le témoignage commun des chrétiens sur la tragédie syrienne, notait alors le Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe. L’aide organisée par les communautés chrétiennes de Syrie est apportée indépendamment de l’appartenance religieuse. Elle est accordée à tous les Syriens sinistrés, indépendamment de leur appartenance religieuse, profitant aussi bien aux chrétiens qu’aux musulmans. SUITE


La Syrie au centre de la rencontre à Vienne entre catholiques et orthodoxes
Syrie Destruction de l'église Ste-Marie à Tel-Nasri, dans la région de Hassaké, par Daech, l'Etat islamique (Photo: AED France)


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Février 2018 à 11:08 | 2 commentaires | Permalien

La crise économique qui a débuté en 2009 et n'a pas fini de frapper la Grèce, à laquelle s'est ajouté l'afflux massif de réfugiés, a conduit l'Église orthodoxe à développer une importante action sociale et humanitaire, explique Vasilios N. Makrides, professeur à l'Université d'Erfurt (Allemagne), dans un article publié par le mensuel Religion & Gesellschaft in Ost und West.

L'Église n'a pas été épargnée par la crise, qui l'a contrainte de rationaliser et moderniser ses structures, et aussi de chercher des projets porteurs de nouvelles ressources, par exemple dans le développement du tourisme religieux. Mais surtout, explique Makrides, l'Église est devenue le plus important prestataire de services sociaux dans le pays, dépassant même l'État, lui-même confronté à de nombreux problèmes et contraint à de sévères mesures d'économie.

Beaucoup d'aides sociales qui relevaient de l'État et pour lesquelles l'Église ne fournissait qu'une aide complémentaire ne peuvent plus entièrement être assumées par les pouvoirs publics, ce qui amène l'Église à affirmer son rôle de façon autonome.
Les aides fournies par l'Église et des organisations qui y sont liées touchent tous les secteurs de la population et une large palette de situations (aide aux personnes âgées, soupes populaires, services médicaux, subsides pour payer les factures d'électricité, etc.). Outre des initiatives locales ou spécifiques, une grande partie de ces actions sont menées sous l'égide de l'organisation d'aide Apostoli (Mission), fondée en 2010. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Février 2018 à 10:57 | 0 commentaire | Permalien

Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, a prononcé l'allocution d'inauguration

Voici les enregistrements vidéo des exposés faits le premier jour de notre colloque "LE CONCILE DE MOSCOU DE 1917-1918 ET LE RENOUVEAU LITURGIQUE DANS L’ÉGLISE ORTHODOXE", qui a eu lieu le 26 et le 27 janvier 2018.

Séminaire orthodoxe russe d'Épinay-sous-Sénart / Русская духовная семинария во Франции

P. Hyacinthe DESTIVELLE op, professeur de l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Acquin (Rome)
Le concile de Moscou de 1917-1918 et son importance dans l'histoire de l'Église orthodoxe russe

Diacre André LOSSKY, professeur de l’Institut Saint-Serge (Paris) Débats sur la langue liturgique au concile de Moscou de 1917-1918

P. Vladimir KHOULAP, vice-recteur de l’académie de théologie de Saint-Pétersbourg
La question du calendrier liturgique: au concile et aujourd’hui (exposé lu par le P. Alexandre Siniakov)b[

М.Н. КИВЕЛЕВ, докторант Папского Восточного института (Рим) « Реакция духовенства в России на принятие нового стиля православного церковного календаря патриархом Тихоном »

Père Thomas POTT, professeur de l’Institut pontifical oriental, moine du monastère de Chevetogne
« Le concept et les aspects historiques de la réforme liturgique »

Mme Maryana HNYP, Université catholique de Louvain (Belgique)
« The challenge of Christian fundamentalism to liturgical integrity »

З. М. ДАШЕВСКАЯ, декан богословского факультета Свято-Филаретовского православно-христианского института (Москва). « Опыт евхаристического служения новомучеников и исповедников Российских и его восприятие в современной литургической практике Русской Православной Церкви »

Максим КИВЕЛЕВ, докторант Папского Восточного института (Рим) «Раскольнические движения первого десятилетия советской власти»

Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, a prononcé l'allocution d'inauguration


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Février 2018 à 12:21 | 0 commentaire | Permalien

1 ... « 71 72 73 74 75 76 77 » ... 314


Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile