Le livre de Michel EPSTEIN « Le Père Serge vivant : Souvenirs sur l’émigration russe finissante » vient de paraître aux éditions Sainte-Geneviève auprès du Séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart.
Cette monographie nous plonge dans le Paris des années 1960-1970, au cœur des communautés orthodoxes russes. Michel Epstein, fils spirituel de l’archimandrite Serge depuis son adolescence, partage ses souvenirs du petit monastère de Vanves où il eut « le rare bonheur » de vivre quelques années auprès de son guide spirituel.
L’ouvrage, enrichi d’une introduction et de notes d’Émilie Van Taack, fait revivre une époque charnière : celle qui suivit la dormition du père Grégoire (Kroug) jusqu’à la fin des années 1970. À travers une galerie de personnages « parfois extraordinairement profonds et fascinants », l’auteur dépeint tant les émigrés russes que les Français en quête spirituelle.
Comme le souligne dans sa préface le métropolite Nestor de Chersonèse : « Il existe de rares souvenirs qui, au sens propre, ressuscitent le passé, le rendant à nouveau tangible et vibrant de couleurs. Telles sont les mémoires de Michel Epstein. […] Après sa lecture, demeure un sentiment indicible, celui de la présence de quelque chose de beau et de nostalgique, que nous ne pouvons ni expliquer ni décrire, mais qui reste clair et évident – comme un parfum inattendu d’encens ancien surgissant de nulle part. »
Michel Epstein n’était pas seulement un témoin de cette période, mais aussi un artiste aux multiples talents, partageant sa vie professionnelle entre la peinture d’icônes, la restauration de fresques et l’écriture. On lui doit notamment la traduction depuis l’anglais d’un recueil de sources biographiques, « Saint Jean de Shanghai et de San Francisco, Témoignages », publié chez François Xavier de Guibert en 2007.
Ces mémoires s’inscrivent dans un travail plus large de l’auteur, qui laisse également un récit de voyage encore inédit, « J’ai encore une valise à Berlin, Journal, 30 mars-2 mai 2010 », témoignant de son Berlin post-chute du mur.