Voici l'éditorial du numéro 14 - mars-avril 2009 - du Messager de l'Église orthodoxe russe.
La majeure partie de ce numéro du Messager est consacrée à la piété et au chant liturgique dans la tradition orthodoxe russe. Par « piété liturgique » nous n’entendons pas ce que l’on désigne parfois par le terme « exercices privés de piété », mais la prière de l’Église qui se manifeste dans tous les rites extérieurs de la liturgie orthodoxe. Cette liturgie, à vrai dire, est la vie même de l’Église, et son but est que la vie du chrétien devienne elle-même une liturgie. Selon une telle conception, la piété ne s’oppose pas à la liturgie, mais en est un accompagnement indispensable, un revêtement visible. Le métropolite Pitirime de Volokolamsk explique ici dans un article ce que cette « piété liturgique » comporte concrètement.
L’image donnée par Dostoïevski du vase et de son contenu résume merveilleusement le sens de la piété. Les rites liturgiques et extra-liturgiques que l’orthodoxie cultive volontiers sont le vase qui contient le précieux « liquide » de la prière, de l’enseignement et des sacrements de l’Église. Ce récipient n’a pas grande valeur en lui-même, mais si on le brise, son précieux contenu se déverse et se perd à jamais. Si l’on prive les chrétiens orthodoxes de la possibilité d’extérioriser leur prière, leur amour pour Dieu et ses saints par des gestes physiques – prosternations, signes de croix, vénération des icônes et des reliques – on risque de leur ôter la grâce de communier à la richesse et à la beauté de la liturgie de l’Église.
Un autre article présente brièvement l’évolution du chant liturgique russe. Il ne prétend pas à l’exhaustivité, mais nos lecteurs auront ainsi une idée de la complexité des éléments spirituels et culturels dont la convergence a donné naissance à la musique sacrée russe. Elle est aujourd’hui, avec les icônes, une des principales composantes de la liturgie orthodoxe. Les orthodoxes sont convaincus que la beauté de la liturgie n’est pas facultative. Elle est le signe de la présence du Saint-Esprit et, comme le dit le père Georges Florensky, le critère de « l’ecclésialité ». La liturgie est, d’une certaine façon, l’actualisation du Cantique des Cantiques, la célébration de l’amour entre le Christ et son Église. La beauté de la liturgie n’a pas pour seul objectif d’apaiser l’âme, mais de la transfigurer en la faisant communier dès ici-bas à la Beauté divine du Royaume des Cieux.
La liturgie de la Semaine Sainte est présentée dans ce numéro de façon plus circonstanciée, dans son développement historique et son actualité. Nous venons de revivre les célébrations de la Passion et de la Résurrection du Christ, la lumineuse fête de Pâques, la fête des fêtes. Certes, les offices liturgiques sont passés, mais, comme le dit saint Grégoire le Théologien, « la fête, il n’y faut jamais mettre fin. Il faut la célébrer maintenant en y associant le corps, et un peu plus tard ce sera d’une manière entièrement spirituelle, là où nous connaîtrons les raisons de tout cela d’une manière plus pure et plus claire, dans le Verbe lui-même notre Dieu et notre Seigneur Jésus-Christ, dans la vraie fête et la joie des élus » (Or. 41, 18).
Le Christ est ressuscité !
La majeure partie de ce numéro du Messager est consacrée à la piété et au chant liturgique dans la tradition orthodoxe russe. Par « piété liturgique » nous n’entendons pas ce que l’on désigne parfois par le terme « exercices privés de piété », mais la prière de l’Église qui se manifeste dans tous les rites extérieurs de la liturgie orthodoxe. Cette liturgie, à vrai dire, est la vie même de l’Église, et son but est que la vie du chrétien devienne elle-même une liturgie. Selon une telle conception, la piété ne s’oppose pas à la liturgie, mais en est un accompagnement indispensable, un revêtement visible. Le métropolite Pitirime de Volokolamsk explique ici dans un article ce que cette « piété liturgique » comporte concrètement.
L’image donnée par Dostoïevski du vase et de son contenu résume merveilleusement le sens de la piété. Les rites liturgiques et extra-liturgiques que l’orthodoxie cultive volontiers sont le vase qui contient le précieux « liquide » de la prière, de l’enseignement et des sacrements de l’Église. Ce récipient n’a pas grande valeur en lui-même, mais si on le brise, son précieux contenu se déverse et se perd à jamais. Si l’on prive les chrétiens orthodoxes de la possibilité d’extérioriser leur prière, leur amour pour Dieu et ses saints par des gestes physiques – prosternations, signes de croix, vénération des icônes et des reliques – on risque de leur ôter la grâce de communier à la richesse et à la beauté de la liturgie de l’Église.
Un autre article présente brièvement l’évolution du chant liturgique russe. Il ne prétend pas à l’exhaustivité, mais nos lecteurs auront ainsi une idée de la complexité des éléments spirituels et culturels dont la convergence a donné naissance à la musique sacrée russe. Elle est aujourd’hui, avec les icônes, une des principales composantes de la liturgie orthodoxe. Les orthodoxes sont convaincus que la beauté de la liturgie n’est pas facultative. Elle est le signe de la présence du Saint-Esprit et, comme le dit le père Georges Florensky, le critère de « l’ecclésialité ». La liturgie est, d’une certaine façon, l’actualisation du Cantique des Cantiques, la célébration de l’amour entre le Christ et son Église. La beauté de la liturgie n’a pas pour seul objectif d’apaiser l’âme, mais de la transfigurer en la faisant communier dès ici-bas à la Beauté divine du Royaume des Cieux.
La liturgie de la Semaine Sainte est présentée dans ce numéro de façon plus circonstanciée, dans son développement historique et son actualité. Nous venons de revivre les célébrations de la Passion et de la Résurrection du Christ, la lumineuse fête de Pâques, la fête des fêtes. Certes, les offices liturgiques sont passés, mais, comme le dit saint Grégoire le Théologien, « la fête, il n’y faut jamais mettre fin. Il faut la célébrer maintenant en y associant le corps, et un peu plus tard ce sera d’une manière entièrement spirituelle, là où nous connaîtrons les raisons de tout cela d’une manière plus pure et plus claire, dans le Verbe lui-même notre Dieu et notre Seigneur Jésus-Christ, dans la vraie fête et la joie des élus » (Or. 41, 18).
Le Christ est ressuscité !