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V.G.
La Direction des Relations ecclésiales extérieures de l'Eglise russe a publié le 2 septembre 2013 un document programmatique basé sur la « Conception de l’activité missionnaire dans l’Église orthodoxe russe » adoptée le 27 mars 2007 par le Saint Synode de l’Église orthodoxe. Ce texte répond aux questions souvent abordées dans les débats sur PO et j'en propose une version abrégée en deux parties Texte complet ICI
1) La notion de mission extérieure
La distinction entre mission intérieure et mission extérieure différencie les destinataires de l’activité missionnaire de l’Église. Elle renvoie également aux conditions dans lesquelles la mission est réalisée.
La mission intérieure s’adresse aux membres de l’Église, y compris ceux qui ont été baptisés mais ne sont pas suffisamment ancrés dans la foi orthodoxe, n’ont pas d’expérience de participation à la vie sacramentelle de l’Église. Elle sert à la croissance spirituelle de ses membres. La catéchèse et l’enseignement religieux sont les instruments obligés de ce type de mission.
La Direction des Relations ecclésiales extérieures de l'Eglise russe a publié le 2 septembre 2013 un document programmatique basé sur la « Conception de l’activité missionnaire dans l’Église orthodoxe russe » adoptée le 27 mars 2007 par le Saint Synode de l’Église orthodoxe. Ce texte répond aux questions souvent abordées dans les débats sur PO et j'en propose une version abrégée en deux parties Texte complet ICI
1) La notion de mission extérieure
La distinction entre mission intérieure et mission extérieure différencie les destinataires de l’activité missionnaire de l’Église. Elle renvoie également aux conditions dans lesquelles la mission est réalisée.
La mission intérieure s’adresse aux membres de l’Église, y compris ceux qui ont été baptisés mais ne sont pas suffisamment ancrés dans la foi orthodoxe, n’ont pas d’expérience de participation à la vie sacramentelle de l’Église. Elle sert à la croissance spirituelle de ses membres. La catéchèse et l’enseignement religieux sont les instruments obligés de ce type de mission.
La mission extérieure s’adresse à ceux qui se situent hors de l’Église. Elle cible les adeptes de différentes doctrines et les porteurs de différentes idéologies, tant religieuses que laïques. Elle doit avoir pour résultat l’introduction de nouveaux membres dans l’Église, et par conséquence, la création de communautés ecclésiales ou le rattachement des nouveaux membres de l’Église à la vie de communautés déjà existantes.
Longtemps, la mission extérieure s’est présentée comme la proclamation directe de l’Évangile aux peuples non chrétiens. Suivant la parole du Sauveur, l’Église, depuis le début de son existence, prêche l’Évangile « à tous ceux qui sont loin et à tous ceux qui sont proches » (Eph 2, 17). Cette proclamation a, historiquement parlant, précédé la création de toutes les Églises locales existant aujourd’hui. Grâce à l’activité missionnaire de l’Église russe, l’Orthodoxie s’est implantée dans de nombreuses tribus et de nombreux peuples vivant sur son territoire canonique. Avant 1917, notre Église déployait son œuvre missionnaire parmi les peuples non chrétiens de l’Empire russe, sur les territoires de la Sibérie et de l’Extrême-Orient, ainsi qu’en dehors de l’Empire russe, plus particulièrement au Japon, en Chine, en Corée, en Amérique du Nord.
La proclamation de l’Évangile par les missionnaires russes s’accompagnait de la création de communautés composées des nouveaux chrétiens, d’une active entreprise de traduction, de la construction d’églises et de monastères, de l’organisation d’écoles religieuses, d’écoles, de bibliothèques, de dispensaires et d’ateliers d’artisanat. La mission japonaise, fruit des efforts missionnaires de saint Nicolas du Japon, en est un exemple éclatant : partie de l’église de la représentation diplomatique de la Russie au Japon, elle est devenue l’Église orthodoxe japonaise autonome, poursuivant jusqu’à aujourd’hui l’œuvre salutaire de la proclamation évangélique dans ce pays.
Le fruit de longues années de labeurs des missionnaires russes en Chine et en Amérique a été la création de l’Église chinoise autonome, qui renaît aujourd’hui après les dures années de la « révolution culturelle », et celle de l’Église orthodoxe en Amérique, qui a reçu de l’Église orthodoxe russe son autocéphalie en 1970.
Avant les évènements révolutionnaires de 1917, la mission extérieure de l’Église était organisée à grande échelle. Durant les persécutions athéistes du XX siècle, les formes employées antérieurement ont dû être abandonnées. La mission a conservé un semblant d’organisation dans les milieux ecclésiastiques de l’étranger. En Union Soviétique, elle a été réduite au témoignage individuel des clercs et des laïcs, souvent sous la forme de la confession de foi ou même du martyre. Réorganiser une activité missionnaire de grande envergure n’a été possible pour l’Église qu’en recouvrant sa liberté.
2) La « mission de présence » et ses formes
La mission entendue comme proclamation directe reste jusqu’à nos jours la vocation principale de l’Église, là où cela est possible et opportun. Cependant, en dehors de cette mission directe, ce que l’on pourrait appeler conventionnellement une « mission de présence » a pris une importance particulière aujourd’hui. Il s’agit de témoigner de l’Évangile non plus directement, mais indirectement, par l’expression des positions orthodoxes dans les différentes sphères de la vie publique et culturelle des pays dans lesquels vivent les représentants de notre Église. On distinguera les différentes formes possibles de cette mission de présence :
Informative : diffuser des connaissances sur l’histoire du christianisme, sur l’Église orthodoxe, sur les cultures des peuples orthodoxes ; faire entendre dans la société la position de l’Église sur les questions les plus variées grâce aux médias (presse, littérature, chaînes de télévision et de radio, Internet), y compris par la participation de représentants de l’Église aux débats de société.
Culturelle : participation des représentants officiels de l’Église, ainsi que de clercs et de laïcs à la vie culturelle afin d’y apporter le témoignage orthodoxe.
Sociale : témoigner du Christ par les bonnes œuvres, le ministère social, les œuvres de miséricorde, l’aide aux pauvres et aux malheureux suivant l’appel de l’Évangile : « Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 16).
Personnelle : les chrétiens orthodoxes témoignent de leur foi, de leur expérience spirituelle et des valeurs chrétiennes en parole et en actes.
Les différentes formes de mission de présence énumérées ci-dessus sont opportunes aussi bien dans les pays et les sociétés où s’est affirmé un pluralisme idéologique et religieux et où fonctionne le principe juridique de liberté de conscience et de religion, que dans les pays où pour des raisons politiques ou autres, le droit à la liberté de conscience, de religion et de diffusion de sa religion n’est pas reconnu. Dans ces derniers, la mission personnelle revêt une importance particulière, dans la mesure où elle est souvent la seule possible.
L’Église appelle à la liberté de religion et enseigne à ses membres le respect et l’amour envers tout homme, indépendamment de ses opinions religieuses. Tout en restant fidèle à l’Évangile, l’Église recherche les formes de mission de présence les plus adaptées dans tel ou tel contexte politique, social, culturel et religieux.
A suivre…
Longtemps, la mission extérieure s’est présentée comme la proclamation directe de l’Évangile aux peuples non chrétiens. Suivant la parole du Sauveur, l’Église, depuis le début de son existence, prêche l’Évangile « à tous ceux qui sont loin et à tous ceux qui sont proches » (Eph 2, 17). Cette proclamation a, historiquement parlant, précédé la création de toutes les Églises locales existant aujourd’hui. Grâce à l’activité missionnaire de l’Église russe, l’Orthodoxie s’est implantée dans de nombreuses tribus et de nombreux peuples vivant sur son territoire canonique. Avant 1917, notre Église déployait son œuvre missionnaire parmi les peuples non chrétiens de l’Empire russe, sur les territoires de la Sibérie et de l’Extrême-Orient, ainsi qu’en dehors de l’Empire russe, plus particulièrement au Japon, en Chine, en Corée, en Amérique du Nord.
La proclamation de l’Évangile par les missionnaires russes s’accompagnait de la création de communautés composées des nouveaux chrétiens, d’une active entreprise de traduction, de la construction d’églises et de monastères, de l’organisation d’écoles religieuses, d’écoles, de bibliothèques, de dispensaires et d’ateliers d’artisanat. La mission japonaise, fruit des efforts missionnaires de saint Nicolas du Japon, en est un exemple éclatant : partie de l’église de la représentation diplomatique de la Russie au Japon, elle est devenue l’Église orthodoxe japonaise autonome, poursuivant jusqu’à aujourd’hui l’œuvre salutaire de la proclamation évangélique dans ce pays.
Le fruit de longues années de labeurs des missionnaires russes en Chine et en Amérique a été la création de l’Église chinoise autonome, qui renaît aujourd’hui après les dures années de la « révolution culturelle », et celle de l’Église orthodoxe en Amérique, qui a reçu de l’Église orthodoxe russe son autocéphalie en 1970.
Avant les évènements révolutionnaires de 1917, la mission extérieure de l’Église était organisée à grande échelle. Durant les persécutions athéistes du XX siècle, les formes employées antérieurement ont dû être abandonnées. La mission a conservé un semblant d’organisation dans les milieux ecclésiastiques de l’étranger. En Union Soviétique, elle a été réduite au témoignage individuel des clercs et des laïcs, souvent sous la forme de la confession de foi ou même du martyre. Réorganiser une activité missionnaire de grande envergure n’a été possible pour l’Église qu’en recouvrant sa liberté.
2) La « mission de présence » et ses formes
La mission entendue comme proclamation directe reste jusqu’à nos jours la vocation principale de l’Église, là où cela est possible et opportun. Cependant, en dehors de cette mission directe, ce que l’on pourrait appeler conventionnellement une « mission de présence » a pris une importance particulière aujourd’hui. Il s’agit de témoigner de l’Évangile non plus directement, mais indirectement, par l’expression des positions orthodoxes dans les différentes sphères de la vie publique et culturelle des pays dans lesquels vivent les représentants de notre Église. On distinguera les différentes formes possibles de cette mission de présence :
Informative : diffuser des connaissances sur l’histoire du christianisme, sur l’Église orthodoxe, sur les cultures des peuples orthodoxes ; faire entendre dans la société la position de l’Église sur les questions les plus variées grâce aux médias (presse, littérature, chaînes de télévision et de radio, Internet), y compris par la participation de représentants de l’Église aux débats de société.
Culturelle : participation des représentants officiels de l’Église, ainsi que de clercs et de laïcs à la vie culturelle afin d’y apporter le témoignage orthodoxe.
Sociale : témoigner du Christ par les bonnes œuvres, le ministère social, les œuvres de miséricorde, l’aide aux pauvres et aux malheureux suivant l’appel de l’Évangile : « Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 16).
Personnelle : les chrétiens orthodoxes témoignent de leur foi, de leur expérience spirituelle et des valeurs chrétiennes en parole et en actes.
Les différentes formes de mission de présence énumérées ci-dessus sont opportunes aussi bien dans les pays et les sociétés où s’est affirmé un pluralisme idéologique et religieux et où fonctionne le principe juridique de liberté de conscience et de religion, que dans les pays où pour des raisons politiques ou autres, le droit à la liberté de conscience, de religion et de diffusion de sa religion n’est pas reconnu. Dans ces derniers, la mission personnelle revêt une importance particulière, dans la mesure où elle est souvent la seule possible.
L’Église appelle à la liberté de religion et enseigne à ses membres le respect et l’amour envers tout homme, indépendamment de ses opinions religieuses. Tout en restant fidèle à l’Évangile, l’Église recherche les formes de mission de présence les plus adaptées dans tel ou tel contexte politique, social, culturel et religieux.
A suivre…
Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 13 Octobre 2013 à 19:01
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